Ill M Concert de Samedi 1 Gécembre !906 10 centimes ie le Lundi 3 Décembre 1906 i Sermon de Charité I Justice et Vérité FtiANCK Gouvernement interdit a Mgr Eyssautier l'entrée ce l evêclié Angleterre Les scandaies de la laïeisation n s'abonne rue au Beurre, 36, pres, et tous les bureaux de poste du royaume. VILLE D'YPRES G N U Ca i au profit des Pauvres Johanna van Linden van to Heuvell Monsieur Anton Sanger (Euvre des Dames de la Providence Le L'échéauce iu H aécembre u'est pas encore sonnée, et la devolution des biens ecclésiastiques n'est pas encore faite que déja M. Clémenceau interdit a un uouvel évêque de pren dre possession de sotipaiais episcopal. Le fait vient de se passera la Roebelle, et ia première victims du gouverne ment est Mgr Eyssautier, qui doitêtre sacré dimanche prochain. A cette occasion, le nou vel évêque devait recevoir chez lui Mgr Lecot, ar-chevêque de Bordeaux,et dix autres évêques. M. Clémenceau a-t-il craint qu'uue action sorfit de cette reunion de pré- lals Quoi qu'il eu soit, il est permis des'étonner de cette fa^on d'appliquer une loi avaut le déiai fixé et de crain- dre que ce ne soit ia le commence ment du règue <ie l'arbitraire. OURNAL 'I.. Le <R URNAL D'Yi-RES parait le Mercredi e' le Samedi. I e prix de I'abonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnements sont d'un ari et so régularisent fin Déeembre. Toutes les communications doivent étre adressés francode orta l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes i- Les reclame'! dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc 'a ligne. Les i numéros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 11 'Agence Bavas Bruxelles, rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. 871/2 heures du soir en la grande Salie des Halles [Salie Pauwels organisé par 1 HARMONIE COMMUNALE avec le gracieux concours de Mademoiselle caruatrice a la Haye bass-baryton a Berlin, et de Monsieur Cesar Thomson violoniste, professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles. Prix Places numérotées 2.5o francs (entrée par l'Hotel de Ville), Places non numérotées i fr. (entrée par le Nieuw- werk). le DIMANCHE2 DÉCEMBRE. a 4 heures, en I'Eglise de St Martin par le Révérend Père Ollivier, des Frères Prêcheurs. Deux mots grands comme le monde, et qui l'ont toujours fait tressaillir Justice et Vérité. Les peuples en ont faim et soif, et les réclament sans cesse aux Pouvoirs établis. S'il y a de l'inquiétude parmi eux, si quel- que chose qui n'a pas de nom les agite, c'est qu'ils se sentent trompés dans leurs espé- rences, et qu'ils n'ont de la justice que le nom. Ce n'est pas impunément qu'on leur jette des mots pour griser leur foi, sans leur don ner la chose. La griserie du mot n a qu un temps. Gare au réveil des aspirations eudormis et désabusées 1 Depuis trente ans, nous ne saurions trop le répéter autour de nous, trop affirmer dans les réunions populaires et dans nos entretiens avec les ouvriers, on ne nous a payé que de mots. Nous avons l'étiquette de la République, et, nous n'en avons jamais connue la réalité et les bienfaits. Nosmaitres n'ont pas changé. Ils sont restés les mêmes. lis sont devenus plus odieux, paree qu'ils ont plus d'appétits que les anciens, étant plus nombreux, paree que, surtout, ils sont plus hypocrites et qu'ils déguisent leur tyrannie sous les oripeaux de la liberté. Ils ont conürmé la vieille doctrine d Aris- tote, qui donnait la préférei.ce a la Monar chie sur la Démocratie pour deux raisons. «II est, disait-il, plus facile de satislaire aux appétits d'un hoinme qu a ceux d uue foule. L'homme, quelles que soient ses aspirations et sa puissance, est borné ia foule esc insatiable. On satisiait un roi, inais jamais une multitude. Le grandphilosophe ajoutait«li est, en outre plus facile de se débairasser d un roi que d une multitude de roiteiets iivés au même pouvoir. Hélas ce que nous voyoos aujourd hui semble confirmer cette doctrine politique presque aussi vieille que le monde. Nous n'avons pas connus la République véritable c'est-a-dire le gouvernement du Peuple et sa représei tatson complèie, adé- quate La Chambre ne représente qu'urie ou deux classes sociales en général, tous les déclas- sés des carrières libe'rales. La classe la plus nombreuse ne s'y trouve pas représentée.Elle est done le mensoge même au pouvoir. Après trente cinq ans qu'elle affiche la liberté, l'égalité et la fratermté sur les murs des bagnes et des prisons, pour mieux en accuser la fausseté, elle enlève une a une toutes les libertés, absorbe toutes les initia tives, centralise toutes les forces en un monopole plus tyrannique que les monar chies les plus despotiques. L'inégalité la plus monstrueuse en faveur d'un ploutocratie sans entrailles se déguise sous l'étiquette de l'égalité. Et la fraternité universe 11e couvre une guerre des classes, qui commence par la poursuite des hommes a cause de leurs opinions, et qui, sous prétexte d'affranchir les peuples des croyances religieuses, prétend leur imposer la servitude du matérialisme Le despotisme sous la République La servitude sous la Liberté La geurre religieuss et la haine des classes sous la Fraternité Le triomphe de la ploutocratie honteuse sous l'Egalité. Tel est le bilan de la justice sociale au XXe siècle. Nous vouions, certes, la République, mais nous la vouions avec des républicains, nous a voulonsavec :e Peuple. Nous ne la vouions pas avec des monarchistes et des impérialistes de fait, qu'on appelle des radtcaux socialistes. Peu nous importe les noms dont s'affu- blent nos despotes dégénérés. A bas les masques Et que lestyrans a faces libératres se découvrent Assez de mensonges, de tromperies et de lachetés. II nous faut la République ouverte au Peuple, ouverte a toutes les initiatives, a toutes les opinions, a toutes les croyances. II nous faut la liberté de penser comme nous vouions, d'élever nos enfants comme nous l'entendons, de leur donner avec notre sang nos aspirations et notre foi. Nous vouions la Iraternité véritable dans la paix intérieure, la solidarité de nos efforts vers un même but. Nous vouions l'égalité dans l'abaissement de la ploutocratie qui nous écrase, qui gouverne au nom du Peuple, tient la justice dans ses mains et s'en sert a sa guise. Nous vouions, en un mot, la Justice sociale et la Vérité. ABBÉ J. TOITON. La Chambre frangaise a maintenu hier vendredi par 290 voix contre 218 le cbiffre 15.000 fr. comme indemnité parlementaire. II est intéressant de connaitre ce que Ton pense, au pays de l'entente cordiale des fantaisies persécutrices du bloc. L'adresse des évêques a l'épiscopat frangais est a eet égard trés significative, mais l'opinion de la presse protestante offre peut-être plus d'intérêt encore. On lit dans le Birmingham Post La querelle qui a mis aux prises la Ré publique et le Vatican, doit retenir notre attention, a nous Anglais, non moins que celle de toute autre nation, et peut-être plus encore car, bien que nous soyons constitu- tionnellement un Etat protestant, PEglise catholique romaine est l'Église-mère de ia Chrétienté. Et nous avons atteint, dans notre histoire religieuse, un point oh l'aversion pour cette Eglise est tout prés de disparaitre, et ou cette aversion fait place a un sentiment de sympathie qui nous intéresse a ce qui lui arrive dans le monde entier. D'oii il résulte que la lutte entre I'Eglise et l'Etat en France est notre affaire en même temps que celle des Francais et du Vatican, paree que cette querelle n'est qu une manifestation locale d'une lutte dont l'étendue est celle du monde entier... L'Encyclique pontificale, conclut le journal anglais, est une acceptation formelle, de la part du Vatican, de la guerre que lui a déclarée le gouvernement francais. Or il y a des hommes d'Etat au Vatican comme a Paris, et même, au Vatican, les maitres en Tart de la politique sont fort habiles a se débrouiiler dans des crises semblables a celle dont nous sommes maintenant les témoins. Bismarck lui-même est allé a Canossa bien qu'il eüt hautement déclaré que nul ne pourrait l'y mener. II serait tout a fait avantageux a la France de trouver un moyen de faire la paix avec 1 Eglise. Les Républi- ques et les Monarchies passent, mais I'Eglise reste. Si le conflit est porté aux extrêmes, la sociéié frangaise sera secouée jusque dans ses fondements. Ge n'est certainement pas un état de choses qui puisse tourner a l'avantage j d'un gouvernement quelconque. La Saturday Review ne parle pas autre- ment u Si i'action du Pape avail besom de justi fication, elle en trouverait une dans les critiques mëmes qu elle suscite. Lorsque des Frangais qui se prétendent catholiques con. seillent la soumissionen matière spirituelle un Etat athée, il est temps de protester contre leur lÉcheté... A lire l'Encyclique, il ne semble pas que la Papauté fasse des demandes impossibles. Tout ce que l'Etat frangais a a faire, c'est de conclure avec le Saint-Siège un arrangement accordant a I'Eglise de France une situation analogue celle que M. Gladstone octroya a I'Eglise d'Irlande lorsqu'il la sépara de l'Etat. A cette condition, la paix religieuse pourra exister si on la refuse, la responsabilité des troubles et des sacrilèges qui seront la con- séquence de ce refus incombera uniquement a la République. II est de fait que le Pape est sous tous les rapports la personne lésée, et, dans le cas présent, la cause pour laquelle il combat est la cause de la chrétienté. La grève des infirmiers et infirmières de l'hópital laïcisé de Dijon a en son écho au Conseil municipal socialiste de cette ville ou M. Manière a interpellé a ce sujet. Ce dernier s'estabsolument réfusé a laisser discuter la question en comité secret cependant, comme l'a dit un conseiller, M. Parizot, l'histoire comporte des choses d'un tel caractère, que c'est seulement en comité secret qu'elles pouvaieut êtres exposées. Le Bien Public de Dijon nous apporte de cette séance,ou la laïeisationa subi derudes attaques, même de la part de ceux qui en furent partisans, un compte-rendu beaucoup trop étendu pour qu'il nous soit possible de le réproduire. Une infirmière a été congédiée pour avoir chanté contre la directrice une chanson dont, a dit le maire, il ne serait pas possible de lire une ligne en public mais, a objecté le conseiller qui protestait contre ce renvoi, Ange Pitou a bien la droit de se rnoquer de Mme Barras. II parait d ailleurs que la directrice, une étrangère.se montre a l'égard rles infirmiers et infirmières d"une grossièreté sans égale, les traitant de «sales Frangais de coch... frangais et leur prédisait que les prus- siens viendront encore les arranger M. Parizot, conseiller municipal, s'est exprimé en ces termes M. Parizot, conseiller municipal, s'est exprimé en ces termes Vous jouez avec la vie des inaiades vousadministrez l'hopital comme 'es gérants d'immeubles. La laïeisation a été faite trop précipitamment et le personnel n'a pas été recruté avec tout le soin désirable, et avec les appointements que vous donuez, il faut être réduit a la mendicité pour acceptor un poste diufirmier. II y a d'ailleurs un personnel trop consi- dérable femmes de charge, laveuses de lessive, etc. On a pu compter jusqu'a 77 infirmiers,infirmières et manoeuvres. Encore une fois, cette laïeisation a été faite dans des conditions déplorables. Au lieu d'une cour des miracles, qu était déja l'hopital, vous en laites une cour d'amour Je dis et je répète que votre directrice est parfaitement désagréable a tout le monde. Puisqu'on doit tout dire en comité secret, je vous dirai tout a l'heure pourquoi cette personne est si familière avec certains mem bres du Comité d'administration.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1