GRANDE SOIREE LA SEMAINE Téléplione 52 Téléphone 52 Q H fi OM i'Qü£ YPMQl Sarnedi 16 Février 1907 10 centimes le N° 42 Année N° 4414 Salle Iweins de prestidigitation Etrennes Pontificates Exemples d'Oulre-Rhin En France En Allemagne Én Hollande En Angleterre La polemique du Progrès Mortalité Ou s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a l'Agence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. IS I«Vvvri(U' a 5 h. 45 par le professeur de Verli de Bruxelles, avec le gracieux concours du OERCLE SYMPHONIQUE. Offerte aux Membres du Cercle Catholi que et a leur familie. Liste précédente 1173.00 Onbekend 2 00 Saint Père, bénissez-nous 100.00 M. Eugène Struye, Ypres 100.00 Onbekend 5.00 E. H. Ed. De Beir, pastor Kemmel 20.00 E. H. L. Cornette,onderpastor id. 5.00 Jufvr. Amelie Vermeersch id. 10.00 Me en Mr Ed. Huys, id. 5.00 Onbekend id. 5.00 Coleta Devooght id. 5.00 Eudoxie Van Hoeke id. 2.00 Van wege de Derde Orde van den Heiligen Franciscus, Yper 85.64 Rares soitt les scrutins qui ontoccu pé ['attention européenue aussi acti- vement et aussi longtemps que ies dernières elections du Reichstag. En Belgique surtout, les divers phases de la lutte ont étp suivies avec le plus vil' iiitprêt. Nou settlement les patholiques out accompagné de leqrs vqeux le Centre et ses candidats, mais 'es anti- Cléricam aqssi out épousé la cause, qui des nationaux libéraux, qui des socialistes. Ce nest pourtant pas qu'il y ait parallélisme entre la classifica'ion des partis en Allemage et la classification des partis chez nous. Nos libéraux, lorsqu'ils se félicitent de la victoTe remportée par le ch°ncelier et par leurs frères d'Outre-Rhin, semblent oublier de quels éléments bétéroclites se compose cette majorité de «frères» Les élus nationaux-libéraux, en som- me, ne sont que 55 sur 397, et pour exercer ui e influence decisive sur Fomentation du gouvernement, il leur faudrait grouper autour d'eux tous les conser vateurs de droi te. et jusq u'aux agrariens et ai x antisémites. Qn n'aperpoit donp pas les raisons pour lesqiielles certaines feuides lifcé ralesd'ici etd'ailleursentonnent l'bym ne triomphal. A coup sur, ce ne, peut être a cause de l'écrasante dóf tile subie par les socialistes; moins encore, a cause de la magnifique allure du Cen tre. Serait-ce paree que le Centre, malgré le succès obtenu, est relégué dans l'opposition, n etant point assez nombreux par lui-même pour reven- diquer une part dans le gouvernement. Est-il bien certain, cependaut, que leCentre deviendra Jésormais un par:i d'opposition? Baaucoup d'ho imes po litique3 pensent, au contraire, que le gouvernement s'appuierait voloutiers sur lui et sur les deux fractions con servatrices du Reighstag, les conser- vateurs purs et le parti de l'Ernpire. Admettons que l'al.iance du Centre soit peu sure comme l a declare le chaucelier de Bulow au cours de la propagande electorale. LeCentre n'ac- cepte pas, en effet, de s'asservir au gouvernement et d'abdiquer son pro- gramme pour les avantages que l'ami- liédu gouvernement confère. II entend émeltre un avis libre et un vole fibre, dic'é par la justice et par l'inlérêt general, sur les projets qui lui sont soumis. Grave inconvenient aux y^ux des ministres; mais inconvenient moindre, somme toute, que de s'appuyer sur une majorité trop bigarrée, et d'avoir a retenir dans la sphère d'attraction gouvernemenlale cbacun des petits groupes dont la majorilé se compose, groupes d'autant plus exigeants que la majorité se trouie a leur merci. La question de savoir quelle tactique lechancelier adoptera est presque se condaire. Du moins 'e Cen tre lui-même lajuge-t-il ainsi. Aisément il secon- solera de ce qu'on ne veii' pas gou- verner avec lui.Sa forceest telle qu'oti ne saurait gouverner contre lui ni même, bien souvent, sans lui Comme aux jours de Windthorst, il reste une tour parlementaire. Tour inexpugnable, d'abord a cause de sa force numérique et de sa disci pline, puis ausji paree que, dans la confusion générale, eile conserve sa pnysionomie haute et unique. Enlre le p'emier scrutin et les ballottages, le Centre a pté assiégé de sollicitatinns liverses. Un peu partout et de tous c§ és, on quémandait son appui. I s'èst tenuaux largedes compro^ issions qui pouvaieut altérer son carac'ère. S'il y a eu de ci de la quelques trés rares exceptions a cetie conduite, chose inevitable dans un pays de suf frage uninominal elles n'engagent point le parti. On ne saurait trop insis'er, en Bel gique, en France et ailleurs, sur les merveilleux résullats qu'a produits, pour la defense religieuss et pour le progrès social, cette unité de vues, maiutenue étroitement jusqua ce jour dans une nation oü coëxistent des aspirations, des intéréts, des tempéra- mentssi varies. Tachons, nous aussi, de fortifier les lien qui nous uuissent, non par des appels banals a l'union, mais en tenant compte de toutes les revendications légitimes importantes qui se mani festent au sein de notre parti. Nous comptons dans nos rangs des industriels, des petits bourgeois, des ouvriers, des paysans. Persuadons nous bien que, s'il peut y a~oir incom patibility entre certains programmes, il n'y a pas antagonisme entre les inté- rêis légitimes de ces «liverses categories sociales. S'il est b'amable et dangereux decourtiser les appé'ifs et les rancunes populaires, comme l'ont fait les schis- mncrates sous coulpur de servir la démocratie, il ne l'est pas moias de flatter les resistances du doclrinarisme, daus le fragile espoir de former que concentration conservatrice. Toute faute commise a eet égard a l'un des pó'es du parti, appellerait immanqua- blement a l'autre póle une erreur analogue. j II ne faudrait pas croire que la double lendance, démocratique et con servatrice, n'existe pas en Allemagne, comme chez nous. Mais on a su se garder de sacrifier l'une a l'autre; on a cberché surtout, non a faire d'bypo- thétiques recrues hors du parti, mais a discipüuer les esprits au sein du parti Et grace au continuel contact des élus avec les électeurs, cette tache a abouti. A adopter la même strategie, nous pouvous,plus sürement encore,qu'une nation de scrutin uninominal, former un bloc catholique, autour duquei s'rgglomèreront tous les patriotes, comme autour du seul rempart solide parmi la mêlee des grogrammes et des appétits. En presence des avances faites par les éfêques et après la circulaire de Briand, un grand nombre de journaux assuraient que décidément la crise politico-religieuse était entre'e dans une phase nouvelle et pacifique, Bien des re'serves s'e'taient impose'es dès la première heure. De fait la circulaire ministérielle recon- naissait plusieurs choses fort importantes; tout permettait de pre'voir une de'tente lors- que le gouvernement a eu recours a une manoeuvre ysée consistantè annuler aussitot par des dispositions de détail les declarations ies plus bienveillantes. Les promesses plutot verbales de M. Briand n ont pas donné satisfaction au Saint- Siège. Aussi le Pape a-t-il officiellement chargé le cardinal archevêque de Paris d'avertir l'épiscopat francais qu'il convenait de maintenir intacte la formule de bail pro- posée par les évêques. De cette fagon le ministère par sa faute reste toujours dans 1' «incoherence et l'on se demande quelle détente on peut attendre de négociations menées de cette fagon. Voila des mois que circulaires et encycliques s'entrecroisent. Les documents se multiplient el se répliquent sans se connaitre officielle ment. On ne légifère pas sur l'Eglise sans connaitre et parler le Pape. Une autre question bien irrilante emba- rasse pour le moment le gouvernement francais l'impót proposé sur la rente. Triste situation d'un ministère a peu prés sür d'etre renversé s'il ne dépose son projet et presque non moins sqr d'etre renversé s'il le défend Le septême dont M. Cjiilliaux, ministre des finances a fait l'exposé organise un impot personnel globala d'anciennes contribu tions seraient substitueS des i,mpots sur toutes les^ categories, de revenus. Les capi taux, immobiliers o.u raobiliers, seraient frappe's aux taux; de 4 <?/0,, fes revenus indus triels ou commerciaux au taux de 3,5o0/o, les revenys dp travail au taux de 3 ®/0. Les critiques visent surtout la manière dont est traité la rente francaise sans doute le ministreprétendne pastoucher au coupon mais il sen prend aux revenus présumés des rentiers. Cela revientau même. Egalement vives et justes sont les critiques dirigées contre les procédés a l'aide desquels le gouvernement compte exécuter la loi. Ainsi les dép&ts des établissements de crédit seront soumis a une syrveillance permanente de la part des inspecteurs de 1 Etat. C'est Tinggreyee de l'Etat dans les affaires financières et l'exode certain des g-apitaux vers les caisses des établissements étrangers. Les socialistes étaient partis 79 du Reichs tag dissous, avec la conviction qu'ils revien- draient une centaine ils restent 43. C'est plus qu'il n'en faut au gouvernement pour avoir lieu de se réjouir et pour justifier les Hoch entbousiastes qui ont salué l'Em- pereur et son Chancelier. Mais une question troublante se pose dont il faudra entamer la solution dès l'ouverture du Reichstag au 19 février prochain. Comment gouverner avec ou contre le Centre Numériquement parlant il semble que le Chancelier puisse trouver une majorité en i dehors du Centre. Impossible toutefois de négliger une fraction de cette importance. Le Centre avec ses 109 mandats (y compris ceux du groupe des Alsaciens-Lorrains) a conscience de sa cohésion, de son indépen- dance et de sa force. II tient d'autant plus a renouveler les preuves données j'adis de son caractère national et patriotique qu'on s'est permis de mettre ce caractère en doute, Une autre amertume vient se mêler a la victoire gouvernementale. On a volé au général Keim, président de l'association pour l'aug- mentation de la flotte, plusieurs centaines de lettres. Elles paraissent dans le Courrier de Baviére journal catholique, et ont trait a la période électorale. Les plus intérressantes nous apprennent que la prince de Bulow a donné trente mille marks de sa poche pour frais de propagande électorale et que le général Keim semble avoir voulu conclure avec les socialistes, pour les ballotages, une alliance électorale contre le Centre. L'alliance échoua. Ces révélations produisent en Allemagne une vivé impression le Ilottenverein a déposé contre le Courrier de Baviére une plainte en vol qualifié. Le gouvernement a laissé paraitre un démenti d'allures officieu- ses qui est loin d'être suffisant. La demission du cabinet De Meester, que l'on prévoyait depuis la semaine dernière, est un fait accompli depuis vingt-quatre heures. C'est, en effet, lundi soir que le p ésident du conseil a annoncé a la Seconde Chambre des Etats-Généraux qu'a la suite du rejet du budget de la guerre par la haute assemblée, il avait rendu son portefeuille et ceux de tous ses collègues a la reine Wilhelmine. L'événement ne surprendra personnechez nos voisins du Nord. II y a longtemps que le cabinet libéral, constitué a la mi-aoüt igo5, était en mauvaise posture devant le parlement et devant le pays. Depuis la fameuse séance de nuit oü, en décembre dernier, le général Staal, ministre de la guerre, avait préconisé un projet abrégeant le temps de service pour les jeunes soldats, depuis cette fameuse séanceoü,dans la haute assemblée, le chef de la défense nationale avait été accuse' de vouloir désorganiser l'armée, les jours du ministère étaient comp- tés. Le coup de grace était donné au gouver nement sarnedi dernier, quand la Première Chambre rejeta le budget de la guerre. A la suite de eet e'chec, la retraite du général Staal devint inevitable. On l'annonca le soir même, mais a ce moment, on ne savait pas encore si son départ provoquerait celui de ses col lègues A La Haye, dans certains milieux parlementaires, on prêtait, en effet, a M. De Meester et a ses collègues l'intention de ne pas se solidariser avec le ministre de la guerre. Ce n'est qu'après deux jours de réflexion que les membres du cabinet libéral prirent une décision. lis finirent par comprendre que le vote émis sarnedi par la haute assem blée les atteignait aussi bien que le général Staal, et qu'il était de leur dignité de se retirer. C'est ce qu'ils firent, et M. De Mees ter fut chargé, lundi matin, d'offrir a la souveraine la démission collectivedu cabinet. Maintenant quelle sera Tissue de la crise ministérielle Les derniers pronostics Iaissaient prévoir un cabinet modéré comprenant peut être quelques libéraux de droite et présidé par M. Lohmans. Les souverains anglais ont ouvert cette semaine le Parlement. Depuis longtemps session n'aura présenté Timportance de la session qui vient de s'ouvrir. Le discours du tróne signale une foule de questions importantes a l'ordre du jour. Nous relevons les deux principales la réforme de la Chambre Haute et le gouver nement de Tlrlande. La Chambre Haute, dont les membres sont désignés par des droits héréditaires oü par des droits attachés a certains emplois publics,subit peu 1 influence des consultations électorales. De nombreuses années se passent avant que les idéés dans ce milieu se modifient quelque peu. Le désaccord, d'ailleurs heureux, entre la Chambre des Lords et la Chambre des com munes sur I'Education Bill avait rendu les rapports entre les deux parlements bien tendus. Le Roi le constate dans son discours du trone. De sérieuses questions, dit-il, affectant la marche de notre système parle mentaire sont nées de déplorables différents entre les deux Chambres. Mes ministres examinent en ce moment ce sujet important afin de trouver une solution a la difficulté. b Interpellé sur ses intentions, le premier ministre a déclaré ne pas avoir l'intention de poursuivre une réforme intérieure de la Chambredes Lords mais uniquemer.t vouloir établir a qui reviendrait le dernier mot en cas de désaccord entre les deux Chambres. Au sujet de l'Irlandele Roi a dit On appellera votre attention sur des mesures tendant a associer davantage le peu- ple d Irlande a la gérance de ses affaires intérieures.... Vous serez aussi saisis de pro jets tendant a opérer une réforme de l'ensei- gnement universitaire en Irlande. C est 1 annonce de Tétablissement tant desiré d'une Université catholique et aussi la promesse d'un self government cepen- dant fort mitigé. Les idéés de Gladstone ont pris corps dans des projets législatifs. Les nationalistes irlandais poursuivant Tétablissement d'un parlement propre avec un gouvernement responsible n obtiennent certes pas encore1 tout ce qu'ils désirent. Ils n'en doivent pas moins constater qu'ils ont gagné beaucoup de terrain. Le Progrès semble ne pouvoir élever de quelques degrés sa polémique habituelle. De la grande question a l'ordre du jour, I ernprunt et les travaux extraordinaires, toujours rien. N'y a-t-il doDC pas Ia matière a discussion Que pense-t il de la situation financière? Pourquoi ne publie-t-il pas le rapport de M. le Bourgmestre, dont il a demandé un exemplaire avec promesse d insertion dans ses colonnes II préfère potiner, le bon confrère, et même, a propos de la mortalité, altérer sciemment les paroles de M. Colaert, dites au Conseil communal. Nous allons suivre le Progrès dans quel ques questions qu'il souligne daus son der nier numéro, d'abord celle de la mortalité yproise, Avec une mauvaise foi insigne, ie Progrès écrit que M. Colaert a dit au conseil com munal qu'a Ypres la mortalité est moindre que partout ailleurs. Or, l'honorable Bourgmestre n'a pas dit cela.Si le Progrès veut consulier le rapport, dont il a demandé et obtenu un exemplaire, il lira a la page 25, les lignes smvantes Si l'on tient couip'e du nombre de per il sonnes, infirmes ou agées, qui meurent II dans nos hospices et établissements 11 d'aliènés, et de Ja mortalité infantile, il 11 est incontestable que l'on meurt moins et 11 que Ton vit plus longtemps a Ypres que iv généralement ailleurs. JOURNAL ©rgane Satholique de l'Arrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1