GRANDE SOIREE
LA SEMAINE
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Q H fi OM i'Qü£ YPMQl
Sarnedi 16 Février 1907
10 centimes le N°
42 Année N° 4414
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de prestidigitation
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La polemique du Progrès
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IS I«Vvvri(U'
a 5 h. 45
par le professeur de Verli de Bruxelles,
avec le gracieux concours du OERCLE
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Eudoxie Van Hoeke id. 2.00
Van wege de Derde Orde van den
Heiligen Franciscus, Yper 85.64
Rares soitt les scrutins qui ontoccu
pé ['attention européenue aussi acti-
vement et aussi longtemps que ies
dernières elections du Reichstag. En
Belgique surtout, les divers phases de
la lutte ont étp suivies avec le plus vil'
iiitprêt. Nou settlement les patholiques
out accompagné de leqrs vqeux le
Centre et ses candidats, mais 'es anti-
Cléricam aqssi out épousé la cause,
qui des nationaux libéraux, qui des
socialistes.
Ce nest pourtant pas qu'il y ait
parallélisme entre la classifica'ion des
partis en Allemage et la classification
des partis chez nous. Nos libéraux,
lorsqu'ils se félicitent de la victoTe
remportée par le ch°ncelier et par
leurs frères d'Outre-Rhin, semblent
oublier de quels éléments bétéroclites
se compose cette majorité de «frères»
Les élus nationaux-libéraux, en som-
me, ne sont que 55 sur 397, et pour
exercer ui e influence decisive sur
Fomentation du gouvernement, il leur
faudrait grouper autour d'eux tous
les conser vateurs de droi te. et jusq u'aux
agrariens et ai x antisémites.
Qn n'aperpoit donp pas les raisons
pour lesqiielles certaines feuides lifcé
ralesd'ici etd'ailleursentonnent l'bym
ne triomphal. A coup sur, ce ne, peut
être a cause de l'écrasante dóf tile subie
par les socialistes; moins encore, a
cause de la magnifique allure du Cen
tre. Serait-ce paree que le Centre,
malgré le succès obtenu, est relégué
dans l'opposition, n etant point assez
nombreux par lui-même pour reven-
diquer une part dans le gouvernement.
Est-il bien certain, cependaut, que
leCentre deviendra Jésormais un par:i
d'opposition? Baaucoup d'ho imes po
litique3 pensent, au contraire, que le
gouvernement s'appuierait voloutiers
sur lui et sur les deux fractions con
servatrices du Reighstag, les conser-
vateurs purs et le parti de l'Ernpire.
Admettons que l'al.iance du Centre
soit peu sure comme l a declare le
chaucelier de Bulow au cours de la
propagande electorale. LeCentre n'ac-
cepte pas, en effet, de s'asservir au
gouvernement et d'abdiquer son pro-
gramme pour les avantages que l'ami-
liédu gouvernement confère. II entend
émeltre un avis libre et un vole fibre,
dic'é par la justice et par l'inlérêt
general, sur les projets qui lui sont
soumis.
Grave inconvenient aux y^ux des
ministres; mais inconvenient moindre,
somme toute, que de s'appuyer sur
une majorité trop bigarrée, et d'avoir
a retenir dans la sphère d'attraction
gouvernemenlale cbacun des petits
groupes dont la majorilé se compose,
groupes d'autant plus exigeants que
la majorité se trouie a leur merci.
La question de savoir quelle tactique
lechancelier adoptera est presque se
condaire. Du moins 'e Cen tre lui-même
lajuge-t-il ainsi. Aisément il secon-
solera de ce qu'on ne veii' pas gou-
verner avec lui.Sa forceest telle qu'oti
ne saurait gouverner contre lui ni
même, bien souvent, sans lui Comme
aux jours de Windthorst, il reste une
tour parlementaire.
Tour inexpugnable, d'abord a cause
de sa force numérique et de sa disci
pline, puis ausji paree que, dans la
confusion générale, eile conserve sa
pnysionomie haute et unique. Enlre
le p'emier scrutin et les ballottages,
le Centre a pté assiégé de sollicitatinns
liverses. Un peu partout et de tous
c§ és, on quémandait son appui. I
s'èst tenuaux largedes compro^ issions
qui pouvaieut altérer son carac'ère.
S'il y a eu de ci de la quelques trés
rares exceptions a cetie conduite,
chose inevitable dans un pays de suf
frage uninominal elles n'engagent
point le parti.
On ne saurait trop insis'er, en Bel
gique, en France et ailleurs, sur les
merveilleux résullats qu'a produits,
pour la defense religieuss et pour le
progrès social, cette unité de vues,
maiutenue étroitement jusqua ce jour
dans une nation oü coëxistent des
aspirations, des intéréts, des tempéra-
mentssi varies.
Tachons, nous aussi, de fortifier les
lien qui nous uuissent, non par des
appels banals a l'union, mais en tenant
compte de toutes les revendications
légitimes importantes qui se mani
festent au sein de notre parti.
Nous comptons dans nos rangs des
industriels, des petits bourgeois, des
ouvriers, des paysans. Persuadons
nous bien que, s'il peut y a~oir incom
patibility entre certains programmes,
il n'y a pas antagonisme entre les inté-
rêis légitimes de ces «liverses categories
sociales. S'il est b'amable et dangereux
decourtiser les appé'ifs et les rancunes
populaires, comme l'ont fait les schis-
mncrates sous coulpur de servir la
démocratie, il ne l'est pas moias de
flatter les resistances du doclrinarisme,
daus le fragile espoir de former que
concentration conservatrice. Toute
faute commise a eet égard a l'un des
pó'es du parti, appellerait immanqua-
blement a l'autre póle une erreur
analogue.
j II ne faudrait pas croire que la
double lendance, démocratique et con
servatrice, n'existe pas en Allemagne,
comme chez nous. Mais on a su se
garder de sacrifier l'une a l'autre; on
a cberché surtout, non a faire d'bypo-
thétiques recrues hors du parti, mais
a discipüuer les esprits au sein du
parti Et grace au continuel contact
des élus avec les électeurs, cette tache
a abouti.
A adopter la même strategie, nous
pouvous,plus sürement encore,qu'une
nation de scrutin uninominal, former
un bloc catholique, autour duquei
s'rgglomèreront tous les patriotes,
comme autour du seul rempart solide
parmi la mêlee des grogrammes et des
appétits.
En presence des avances faites par les
éfêques et après la circulaire de Briand, un
grand nombre de journaux assuraient que
décidément la crise politico-religieuse était
entre'e dans une phase nouvelle et pacifique,
Bien des re'serves s'e'taient impose'es dès la
première heure.
De fait la circulaire ministérielle recon-
naissait plusieurs choses fort importantes;
tout permettait de pre'voir une de'tente lors-
que le gouvernement a eu recours a une
manoeuvre ysée consistantè annuler aussitot
par des dispositions de détail les declarations
ies plus bienveillantes.
Les promesses plutot verbales de M.
Briand n ont pas donné satisfaction au Saint-
Siège. Aussi le Pape a-t-il officiellement
chargé le cardinal archevêque de Paris
d'avertir l'épiscopat francais qu'il convenait
de maintenir intacte la formule de bail pro-
posée par les évêques.
De cette fagon le ministère par sa faute
reste toujours dans 1' «incoherence et l'on
se demande quelle détente on peut attendre
de négociations menées de cette fagon.
Voila des mois que circulaires et encycliques
s'entrecroisent. Les documents se multiplient
el se répliquent sans se connaitre officielle
ment. On ne légifère pas sur l'Eglise sans
connaitre et parler le Pape.
Une autre question bien irrilante emba-
rasse pour le moment le gouvernement
francais l'impót proposé sur la rente.
Triste situation d'un ministère a peu prés
sür d'etre renversé s'il ne dépose son projet
et presque non moins sqr d'etre renversé s'il
le défend
Le septême dont M. Cjiilliaux, ministre
des finances a fait l'exposé organise un impot
personnel globala d'anciennes contribu
tions seraient substitueS des i,mpots sur
toutes les^ categories, de revenus. Les capi
taux, immobiliers o.u raobiliers, seraient
frappe's aux taux; de 4 <?/0,, fes revenus indus
triels ou commerciaux au taux de 3,5o0/o,
les revenys dp travail au taux de 3 ®/0.
Les critiques visent surtout la manière
dont est traité la rente francaise sans doute
le ministreprétendne pastoucher au coupon
mais il sen prend aux revenus présumés des
rentiers. Cela revientau même.
Egalement vives et justes sont les critiques
dirigées contre les procédés a l'aide desquels
le gouvernement compte exécuter la loi.
Ainsi les dép&ts des établissements de
crédit seront soumis a une syrveillance
permanente de la part des inspecteurs de
1 Etat. C'est Tinggreyee de l'Etat dans les
affaires financières et l'exode certain des
g-apitaux vers les caisses des établissements
étrangers.
Les socialistes étaient partis 79 du Reichs
tag dissous, avec la conviction qu'ils revien-
draient une centaine ils restent 43.
C'est plus qu'il n'en faut au gouvernement
pour avoir lieu de se réjouir et pour justifier
les Hoch entbousiastes qui ont salué l'Em-
pereur et son Chancelier. Mais une question
troublante se pose dont il faudra entamer la
solution dès l'ouverture du Reichstag au 19
février prochain. Comment gouverner avec
ou contre le Centre
Numériquement parlant il semble que le
Chancelier puisse trouver une majorité en
i dehors du Centre. Impossible toutefois de
négliger une fraction de cette importance.
Le Centre avec ses 109 mandats (y compris
ceux du groupe des Alsaciens-Lorrains) a
conscience de sa cohésion, de son indépen-
dance et de sa force. II tient d'autant plus a
renouveler les preuves données j'adis de son
caractère national et patriotique qu'on s'est
permis de mettre ce caractère en doute, Une
autre amertume vient se mêler a la victoire
gouvernementale. On a volé au général
Keim, président de l'association pour l'aug-
mentation de la flotte, plusieurs centaines de
lettres. Elles paraissent dans le Courrier
de Baviére journal catholique, et ont trait
a la période électorale.
Les plus intérressantes nous apprennent
que la prince de Bulow a donné trente mille
marks de sa poche pour frais de propagande
électorale et que le général Keim semble
avoir voulu conclure avec les socialistes,
pour les ballotages, une alliance électorale
contre le Centre. L'alliance échoua. Ces
révélations produisent en Allemagne une
vivé impression le Ilottenverein a
déposé contre le Courrier de Baviére une
plainte en vol qualifié. Le gouvernement a
laissé paraitre un démenti d'allures officieu-
ses qui est loin d'être suffisant.
La demission du cabinet De Meester, que
l'on prévoyait depuis la semaine dernière, est
un fait accompli depuis vingt-quatre heures.
C'est, en effet, lundi soir que le p ésident du
conseil a annoncé a la Seconde Chambre des
Etats-Généraux qu'a la suite du rejet du
budget de la guerre par la haute assemblée,
il avait rendu son portefeuille et ceux de tous
ses collègues a la reine Wilhelmine.
L'événement ne surprendra personnechez
nos voisins du Nord. II y a longtemps que
le cabinet libéral, constitué a la mi-aoüt
igo5, était en mauvaise posture devant le
parlement et devant le pays. Depuis la
fameuse séance de nuit oü, en décembre
dernier, le général Staal, ministre de la
guerre, avait préconisé un projet abrégeant le
temps de service pour les jeunes soldats,
depuis cette fameuse séanceoü,dans la haute
assemblée, le chef de la défense nationale
avait été accuse' de vouloir désorganiser
l'armée, les jours du ministère étaient comp-
tés.
Le coup de grace était donné au gouver
nement sarnedi dernier, quand la Première
Chambre rejeta le budget de la guerre. A la
suite de eet e'chec, la retraite du général Staal
devint inevitable. On l'annonca le soir même,
mais a ce moment, on ne savait pas encore
si son départ provoquerait celui de ses col
lègues A La Haye, dans certains milieux
parlementaires, on prêtait, en effet, a M. De
Meester et a ses collègues l'intention de ne
pas se solidariser avec le ministre de la
guerre.
Ce n'est qu'après deux jours de réflexion
que les membres du cabinet libéral prirent
une décision. lis finirent par comprendre
que le vote émis sarnedi par la haute assem
blée les atteignait aussi bien que le général
Staal, et qu'il était de leur dignité de se
retirer. C'est ce qu'ils firent, et M. De Mees
ter fut chargé, lundi matin, d'offrir a la
souveraine la démission collectivedu cabinet.
Maintenant quelle sera Tissue de la crise
ministérielle
Les derniers pronostics Iaissaient prévoir
un cabinet modéré comprenant peut être
quelques libéraux de droite et présidé par
M. Lohmans.
Les souverains anglais ont ouvert cette
semaine le Parlement.
Depuis longtemps session n'aura présenté
Timportance de la session qui vient de
s'ouvrir.
Le discours du tróne signale une foule de
questions importantes a l'ordre du jour.
Nous relevons les deux principales la
réforme de la Chambre Haute et le gouver
nement de Tlrlande. La Chambre Haute,
dont les membres sont désignés par des droits
héréditaires oü par des droits attachés a
certains emplois publics,subit peu 1 influence
des consultations électorales. De nombreuses
années se passent avant que les idéés dans ce
milieu se modifient quelque peu.
Le désaccord, d'ailleurs heureux, entre la
Chambre des Lords et la Chambre des com
munes sur I'Education Bill avait rendu les
rapports entre les deux parlements bien
tendus. Le Roi le constate dans son discours
du trone. De sérieuses questions, dit-il,
affectant la marche de notre système parle
mentaire sont nées de déplorables différents
entre les deux Chambres. Mes ministres
examinent en ce moment ce sujet important
afin de trouver une solution a la difficulté. b
Interpellé sur ses intentions, le premier
ministre a déclaré ne pas avoir l'intention de
poursuivre une réforme intérieure de la
Chambredes Lords mais uniquemer.t vouloir
établir a qui reviendrait le dernier mot en
cas de désaccord entre les deux Chambres.
Au sujet de l'Irlandele Roi a dit
On appellera votre attention sur des
mesures tendant a associer davantage le peu-
ple d Irlande a la gérance de ses affaires
intérieures.... Vous serez aussi saisis de pro
jets tendant a opérer une réforme de l'ensei-
gnement universitaire en Irlande.
C est 1 annonce de Tétablissement tant
desiré d'une Université catholique et aussi
la promesse d'un self government cepen-
dant fort mitigé.
Les idéés de Gladstone ont pris corps dans
des projets législatifs. Les nationalistes
irlandais poursuivant Tétablissement d'un
parlement propre avec un gouvernement
responsible n obtiennent certes pas encore1
tout ce qu'ils désirent. Ils n'en doivent pas
moins constater qu'ils ont gagné beaucoup
de terrain.
Le Progrès semble ne pouvoir élever de
quelques degrés sa polémique habituelle.
De la grande question a l'ordre du jour,
I ernprunt et les travaux extraordinaires,
toujours rien. N'y a-t-il doDC pas Ia matière
a discussion Que pense-t il de la situation
financière? Pourquoi ne publie-t-il pas le
rapport de M. le Bourgmestre, dont il a
demandé un exemplaire avec promesse
d insertion dans ses colonnes
II préfère potiner, le bon confrère, et
même, a propos de la mortalité, altérer
sciemment les paroles de M. Colaert, dites
au Conseil communal.
Nous allons suivre le Progrès dans quel
ques questions qu'il souligne daus son der
nier numéro, d'abord celle de la mortalité
yproise,
Avec une mauvaise foi insigne, ie Progrès
écrit que M. Colaert a dit au conseil com
munal qu'a Ypres la mortalité est moindre
que partout ailleurs.
Or, l'honorable Bourgmestre n'a pas dit
cela.Si le Progrès veut consulier le rapport,
dont il a demandé et obtenu un exemplaire,
il lira a la page 25, les lignes smvantes
Si l'on tient couip'e du nombre de per
il sonnes, infirmes ou agées, qui meurent
II dans nos hospices et établissements
11 d'aliènés, et de Ja mortalité infantile, il
11 est incontestable que l'on meurt moins et
11 que Ton vit plus longtemps a Ypres que
iv généralement ailleurs.
JOURNAL
©rgane Satholique
de l'Arrondissement