A Ia Chambre
LA SKMMAE
Téléphone 52
Téléplione 52
Samedi 23 Février 1907
10 centimes ie N°
42 \mts N° 441 o
Au Collége
CONCERT DE CH I RITÉ
Le quart d'heure de Kabelais
Gticle Catholique
Nécn logic
En France
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Toutes les communications doivent être adressées franco de port a 1 adresse ci-dessus.
Demain, Dimanche, a 4 1/2 h. de releve'e,
au profit des pauvres secourus par la Confe
rence de St Vincent de Paul.
Nous croyons devoir rendre nos
lecteurs et aussi nos adversaires, par-
ticuhèrement attentifs a devolution
actuelle de la politique fr&nijaise.
Cette evolution se caractérise,en effet,
par des sy ptómes sur lesquels nous
avons tout inter êt a réfléchir si nous
prenofis vraimeul a cceur la paisible
prospérité de notre pays.
Le Bloc de Frauce, co i,me cHacun
lu sait, repose sur l'alliauce de la
Frauc-ma§onnerie et du socialisme,
engages daus une guerre com mine
contre I'Eglise et coutre la liberie reii-
gieuse des catboliques.
11 répond a ce que 1'on appellerait
en Bclgique le cartel anticlerical.
Inutile de remémorer ici par le
menu les méfaits que cette coalition a
connmis en peu d'anuées et les ruin s
qu'elle a accumuiées, a la grande joie
des enaemis du catholicisme.
Mais cette oeuvre nefaste de destruc
tion touchant son terme, il arrive
maintenant ce qui était facile a pré-
voir et ce qui se produira partout dans
des circonstauces analogues: les sooia-
listes réclament impérieusement leur
part de salaire pour le bel ouvrage
qu'ils ont contribué a accomplir. La
campagne anticléricale n'a été pour
eux qu'un combat d'avant-garde et le
moyen d'arrtver plus tót a la realisa
tion de leur programme cconomique.
Après avoir marché contre le clérica
lisme ils demandenta marcher con
tre le capitaiisme, et vite encore!...
Naturellement, le miuislère Clé
menceau dont, d'ailleurs, i'exis ence
peut être en jeu, n'a rien a leur refu
ser. C'esta peine s'il arrive k graduer
ses concessions. Voici que, coup sur
coup, il vieat de consacrer la grève
obligatoire, la tyrannie syndicale et
d'annoncer un impót. sur le revenu,
destiné a assurer une meilleure
repartition des fortunes.On sait ce que
parler veut dire
En meeae temps qu'il annoncdt
cette dernière réforme, le ministre des
finances en laissait enlrevoir le com
plément, c'est-a-dire un impót sur les
coupons de la rente fran^aise, formel-
lemeot exetnptép, cependant, de par
la loi, de toute taxte quelcorique,
De lè grand émoi a la Bourse et
b°isse sur toutes les vaieurs imnortan
tes, nofamment sur les litres de rente.
Vainement le miuistère essaie, d'auio
rité, d'arrêter ce reculIe mouvement
est plus fort que les mesures arbitral-
res, et l'on se trouve au seuil d une
crise fiuaucière, prédite, d'ailleurs,
depuis plusieurs mois, par M. Leroy-
Beaulieu, par exemple, et par d'auires
économistes francais,fort oeu suspects
d'hostilité systématique contre le ic-
gime républicain.
11 est vraiment curieux de lire dans
les journaux par-isiens, orgaues hahi-
tuels du republicanisme bourgeois les
doléances et les récriminations, pro-
voqiiées par l'alarme des it c ch me
naces.
L'officieux Matin lui-mêue n'i csile
pas a se faire l'organe de Tinquiélmle
et du mécontpnfpment des petiis ren
tiers frarQais qu'on va détaffecliontier
de la République.
On pourrait a bon droit lui jép m-
dreque cps petits rentiers auraient du
pré-oir depuis longtemps Ie sort qu
les attend et, ne p<s se faire jfusion
sur la trés médiocre valeur des garan
ties légales, insentes sur leurs tilres
de rente. II n'y a plus de probité gou-
vernementale en Frauce. Un gouver
nement qui biffe la signature de la
France au bas du Concordat,iThésitèra
pas a maDger ia parole donnée par
ses pré'écesseurs aux créaticiers de
i'Etat.
Et les braves gens qui s'efi'arent ef
se scai'dalisent de taut de désiu vollin e
ne sont pas au bou' de leurs étonne
ments
L'injustice appelle l'injustice, et la
propriété laïque* risque fori èie're
traitée bienló comme la propriété
cléricale. Ce qu'on a osé contre des
citoyens dont le peul tort était d'èlie
moines et d'avoir prononcé des \teux,
pourquoi ne l'oserait-on pas, en Un
pays d'égalité, contre des citoyens
suspects de s'être enriehis aux deprus
du psuvre peuple? Oa se récrie au-
jourd'hui par.ee qu'on impose les
rentiersmais n'a-t-on pas commence
naguère par frapper d'un im| d'ex-
ception les congrégations religieuses
en attendant qu'on les dépouillat et
qu'on les supprimat La recel'té
peut servir encore. Ou vient de sYm-
parer des convents, des écoles libros,
des séminaires, des presbytères, des
ésêchés, etc. Mais n'y a-t-il pas d'au-
tres immeubles, et de meilleur rap
port,qui peuvent lout ai ssi facilement
rentrer dans ia patrimpiue natio
nal L'hisloire nous apprend qu'il y
a des précédenfs redoutables et qui
contiennent en eux mêmes ie principe
et Ie germe de leur expiation, ii ne
faudrait pas être trop surpris si les
auteurs, les compliceset les approba-
teurs de la spoliation de l'Eglise en
faisaient une fois de plus i'amère ex
perience.
En attendant, les é^énemeDts qui
s'accompliss' nt en France sont fails
pour nous édifier sur les suites natu
relles de Taction parallèle du libé
ralisme et du socialisme. La lecon ne
dous parait pas de nature a engager
la Belgique asuivre la rcême voie Ne
serait ce pas aussi Tavis de queiques
libére.ux clairvoyauts
Ce qui se passé chez nos voisins doi'
aussi nous rappeler la vieille maxime:
Faites de bonne politique si vous vou-
lez de bonnes finances. A ce point de
vue, le taux comparatif da la rente
frangaise et de la rente beige n'est pas
de nature a humilier notre trnour-
propre national. Nous en couclürons
plmót que nous avons tout iutéra
nous préserver des discordes civile-
et religieuses, souvent p us a crain-
dre que les conflits internationaux
paree qu'elles eugendrent des h ai nes
plus opinia'res et qu'elles laissent
après elles des ruines plus irrépara-
bles.
S'il est vrai que la variété plait,
surtöüt dans l'organisation des fêtes,
nous en avons eu la preuve Lundi soir a la
Representation artistique de Prestidigitation
offerte aux membres du Cercle catholique et
a leurs families.
Monsieur le prölessèur E. de Verli,
prestidigitateur de Son Altesse Royale Ma
dame la Comtesse de Fiandre, a eu un succes
trés mérité par sa belle variétéët sa prodigieuse
habiiité dans ses tours d illusion aet de magie
amusante.
11 fallait voir la figure ébahie des nombreux
enfants conduits par leurs parents pour
assister aux faits surprenants de l'homme
extraordinaire, du grand magicien
II fallait entendre leurs re'flexiocs na'ives
et leurs joyeuses exclamations au moment de
la merveilieuse distribution de drapeaux et
de l'avaianche de surprises sortant comme
par enchantement du chapeau inépuisable de
M. de Verli.
Le Cercle Symphonique sous la direction
de M. Albert Van Egroo, prêlait son gra-
cieux concours a cette séance. Par le choix
trés réussi et la brillante exécution des
moiceaux de son répertoire l'e^cejlente socié-
té a prouvé ses progrès incessants et large-
ment contribué au succes de cette soirée.
Nos remerciements a la Commission du
Cercle catholique et tout spéci,dement a son
dévoué président Monsieur Ernest Fraeijs.
Nous avons appris avec regret la mort a
I age de 37 ans de Monsieur Arthur Camer-
lynck.échevin de la commune de Reninghe st
et vice président de la Fédération des Sociétés
de Retraite de Tarrondissement d'Ypres.
Le regretté défunt était d'un caractère
affabie, franc et loyal. D'un abord trés fa.cile,
il aimait a rendre service aux humbles;
catholique sincere et convaincu. il pratiquait
ses devoirs religieux et défendait la bonne
cause d une iacon édifiante pour ses conci-
toyens qui l'estimaient beaucoup.
Les funérailles ont eu lieu mardi dernier
en l'église de Reninghelst au millieu d'un
immense concours de monde venu de tous
les coins de Ia province.
1 rois discours funêhres ont été prononcés
par Mr le Bourgmestre Six au com de la
commune et de la fabrique d'église par Mr
l'abbé Delameilleure au nom de la Fédéra
tion des Sociétés de Retraite, et par Mr
Decanter, instituteur au nom de la Confé
rence de St Vincent de Paul et des ceuvres
de mutualité de la commune.
Nous adressons a sa mémoire un adieu
ému et présentons a sa fiigne mère et a §a
familie éplorée l'expression de notre vive et
respectueuse sympathie.
Séance du 19 Fevri-r
Après les réponses aux questions, M.
Roger a interpellé le ministre de la Justice
au sujet d'un arrêté royal annulant une déli-
bération de la commission des Hospices
civils de Tournai.
Depuis six siècles il existait a Tournai un
hospice fondé par l'évêque deTournai Walter
de Marvis en faveur des Anciens Prêtres.
Les Hospices civils avait décidé
i° De transférer a l'hospise des vieillards
les anciens prêtres qui se trouveraient dans
les conditions d'indigence pour yjouirdu
même traitement que les autres indigents.
2° De supprimer Taffectation particuliere
qu'avait recue les locaux de la maison dite
des anciens prêtres.
M. le ministre de la Justice n'avait pas
hésité a casser cette délibération.
M.Roger a cru devoir venir déballer devant
les Cbambres les arguments que les libéraux
font valoir en faveur de leur spoliation. II
prétend qu'en bonne justice les laïque
peuvent être recus a l'asile des prêtres age's.
II se plaint d'ailleurs de ce que la journée
d'entretien des eccle'siastiques soient plus
élevée que celle des laiques d'autres asiles.
M. Van den Heuvel, se basant sur les
actes des anciennes fondations a établi que Je
texte et les usages ont toujours été d'accord
sur ce point la maison était reservée aux
prêtres ügés. II a plu aux Hospices civils
de méconnaitre le texte des actes et la
tradition.
Le gouvernement, soucieux de la justice
avant tout, n'avait pas a suivre les Hospices
civils dans leur injustice.
L'arrêté royal se juslifiait done absolument.
I
Séance du 20 Février
Cette séance a été presque complètement
occupée par le discours de M. Helleputte,
défendant son amendement en faveur de la
limitation des heures detravail dans les mines
du Limbourg.
Résumons en queiques lignes les princi
pales considérations de eet important
discours.
M. HELLEPUTTE declare que les
catholiques ont toujours défendu la régie
mentation du travail,
i L'orateur donne lecture d'un long passage
d un discours prononcé dans ce sens par M.
Woeste au congrès de Liége.
C'est grrice a la démocratie que nos amis
i flamands ont résisté jusqu'ici au socialisme,
j Si nog amis des regions industrielies
i avaient compris plus tót la nécessité de la
démocratie, nous n'en serions pas oü nous
I en sommes.
C'est grace aussi a leurs sentiments démo-
cratiques que les catholiques allemands
doivent leurs si brillantes victoires.
L'orateur rappelle que la question de la
limitation des heures de travail fut posée a la
Chambre, il y a 16 ans par M. Janson.
La Chambre serait dorre mal venue a dire
qu'elle n'est pas éclairée.
Nous voulons, continue l'orateur, éviter
des conflits et des grèves dans le nouveau
bassin, et les huit heures de travail sont une
mesure, de nature a assurer Tordrc et la paix
dans la Campine, mais quest ce que les
objectantsvont faire pour les anciens bassins.
Us pleurent sur les ouvriers des anciens
bassins, pour ne rien faire en faveur des
ouvriefs des bassins nouveaux.
On neveut pas comprendre, que lorsqu'on
travaiüe avec exces,la productivity diminue.
On objecte que la limitation de la journée
de travail,entraïnera la fermeture de certaines
usines, des désastres,et la mort de l'industrie.
Ce sont les objections qui reviennent
chaque fois qu'on veut légiférer en faveur de
l'ouvrier.
Nous avons, dit l orateur, un devoir de
protection vis-a-vis de la classe ouvrière. et
de reconnaissance nationale envers les popu
lations flu Limbourg, nous devons leur
assurer un régime humain. (Applaudisse-
ments sur plusieurs bancs).
Séance du 21 Février
La discussion du projet sur les mines con
tinue. Elle n'est d'ailleurs pas sur le point de
finir, puis que 25 orateurs étaient encore
inscrits a la fin de la séance.
Deux discours a signaler: celui de M.
Denis et celui de M. Neujean.
Le premier, après avoir rappelé longue-
ment les précédents historiques de la re
duction des heures de travail, produit une
formidable sériede chiffres, pour établir que
nulle part la réduction des heures, ne s'est
traduite par une réduction de l'efi'et utile du
travail,
M. Neujean réédite les vieux arguments
doctrinaires contrei amendement Helleputte.
II finit par proposer une enquête, que M.
Furnémont qualifie immédiatement d'enter-
rement de première classe.
La crise ministérielle que d'aucuns croyaient
imminente a pu être évite'e.
Lundi, les ministres avaient eu, au Ministère
de 1 Intérieur, une conférence sur la question
religieuse et la situation politique. L'échange
de vues qui a eu lieu a permis de produire
un accórd complet entre les ministres et de
préparer le sens des déclarations a apporter
Ie lendemain a la tribune de la Chambre par
MM Clémenceau et Briand.
C'étaij en effet Mardi que l'interpellation
Meunier-Guieysse aiprovoquéune importante
séance.
Le premier, M.Meunie, après avoir établi
la contradiction qui existe dans l'attitude de
M. Briand et Clémenceau, a dit son étonne-
ment de la circulaire Briand conseillant aux
maires de reconnaitre la hiérarchie romaine.
Sur les instructions du ministre, un préfet
négocie avec un évêque; quoiqu'on dise,
M. Meunier, trouve ces négociations une
conversation entre ie Ministre des cultes et le
Vatican et demande d'en finir avec des con
cessions qui humilient la République.
M. Guieysse lui a succe'dé. II veut que les
assosiations cultuelles puissent se créer libre-
ment en dehors de toute préoccupation de la
hiérarchie rorname, et que les églises seraient
ouvertes aux prêtres sans qu on se préoccupe
de leurs relations avec les évêques ou avec
Rome.
M. Briand est alors monté a la tribune et
a fait un long exposé de sa politique reli
gieuse.
Ses déclarations se résument dans ses der-
nières paroles
Nous sommes résolus a assurer la pré-
dominence de I'Etat laïque et nous ne
capitulerons pas. Mais qu'on n'exige pas de
nous que nous resiions sourds a la concilia
tion, que nous nous refusions a tenter la
pacification du pays. Le pays n'a pas a s'oc-
cuper uniquement de querelles religieuses ou
antireligieuses.
Deretour a son banc, M. Briand est félicité»
par ser amis. M. Clémenceau se borne a une
poignée de main rapide et s'éclipse dans le
silence.
La bataille était terminée.
Le président du Conseil accepte j'ordre du
jour ainsi concu La Chambre, confiante
dans le gouvernement, approuvant ses décla
rations et repoussant toute addition, passe a
l'ordre du jour...
Une immense majorité est venue approuver
les déclarations de M. Briand. Tous les
journaux résument leurs impressions sur ce
mémorable débat en ce sens Triomphe de
M. Briand. défaite des combistes, humiliation
de M. Clémenceau.
Que les déclarations de M. Briand partent
de ses convictions intimes ou qu'elles soient
le fruit de son habileté politique, elles auront
nécessairement pour effet la reprise des négo
ciations pour les contrats de jouissance des
églises.
Voila une semaine que le préfet de la Seine
négociait avec le cardinal archevêque de
Paris en vue d'un contrat qui devait servir
de modele aux conventions entre curés et
maires.
Les négociations avaient été rompues paree
qu on ne parvenait pas a s'entendre sur la
question des grosses réparations et sur l'ex-
clusion des prêtres étrangers et des congré-
ganistes.
Malgré l'affirmation du ministre de cultes,
onsembledanscertains milieuxécclésiastiques
garder une grande réserve et il semble établi
que jamais les évêques n'accepteront qu une
clause excluant les anciens congréganistes
des cures soit insérée dans les contrats.
Relevons en terminant les bruits qui cir-
culent sur les difficultés diplomatiques en
rapport avec la descente judiciaire opérée
naguère a l'ancienne nonciature.
JOURN
©rgane Gatholique
de I'Hrrondissement
1
I