A Ia Chambre LA SKMMAE Téléphone 52 Téléplione 52 Samedi 23 Février 1907 10 centimes ie N° 42 \mts N° 441 o Au Collége CONCERT DE CH I RITÉ Le quart d'heure de Kabelais Gticle Catholique Nécn logic En France Ou g'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du royatime, Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coüient 1 10 francs les cent exemplaires._ Pour les annonces de F rance et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a l'Agence i Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le Journal d'Yprcs parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 Ir. 53 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a 1 adresse ci-dessus. Demain, Dimanche, a 4 1/2 h. de releve'e, au profit des pauvres secourus par la Confe rence de St Vincent de Paul. Nous croyons devoir rendre nos lecteurs et aussi nos adversaires, par- ticuhèrement attentifs a devolution actuelle de la politique fr&nijaise. Cette evolution se caractérise,en effet, par des sy ptómes sur lesquels nous avons tout inter êt a réfléchir si nous prenofis vraimeul a cceur la paisible prospérité de notre pays. Le Bloc de Frauce, co i,me cHacun lu sait, repose sur l'alliauce de la Frauc-ma§onnerie et du socialisme, engages daus une guerre com mine contre I'Eglise et coutre la liberie reii- gieuse des catboliques. 11 répond a ce que 1'on appellerait en Bclgique le cartel anticlerical. Inutile de remémorer ici par le menu les méfaits que cette coalition a connmis en peu d'anuées et les ruin s qu'elle a accumuiées, a la grande joie des enaemis du catholicisme. Mais cette oeuvre nefaste de destruc tion touchant son terme, il arrive maintenant ce qui était facile a pré- voir et ce qui se produira partout dans des circonstauces analogues: les sooia- listes réclament impérieusement leur part de salaire pour le bel ouvrage qu'ils ont contribué a accomplir. La campagne anticléricale n'a été pour eux qu'un combat d'avant-garde et le moyen d'arrtver plus tót a la realisa tion de leur programme cconomique. Après avoir marché contre le clérica lisme ils demandenta marcher con tre le capitaiisme, et vite encore!... Naturellement, le miuislère Clé menceau dont, d'ailleurs, i'exis ence peut être en jeu, n'a rien a leur refu ser. C'esta peine s'il arrive k graduer ses concessions. Voici que, coup sur coup, il vieat de consacrer la grève obligatoire, la tyrannie syndicale et d'annoncer un impót. sur le revenu, destiné a assurer une meilleure repartition des fortunes.On sait ce que parler veut dire En meeae temps qu'il annoncdt cette dernière réforme, le ministre des finances en laissait enlrevoir le com plément, c'est-a-dire un impót sur les coupons de la rente fran^aise, formel- lemeot exetnptép, cependant, de par la loi, de toute taxte quelcorique, De lè grand émoi a la Bourse et b°isse sur toutes les vaieurs imnortan tes, nofamment sur les litres de rente. Vainement le miuistère essaie, d'auio rité, d'arrêter ce reculIe mouvement est plus fort que les mesures arbitral- res, et l'on se trouve au seuil d une crise fiuaucière, prédite, d'ailleurs, depuis plusieurs mois, par M. Leroy- Beaulieu, par exemple, et par d'auires économistes francais,fort oeu suspects d'hostilité systématique contre le ic- gime républicain. 11 est vraiment curieux de lire dans les journaux par-isiens, orgaues hahi- tuels du republicanisme bourgeois les doléances et les récriminations, pro- voqiiées par l'alarme des it c ch me naces. L'officieux Matin lui-mêue n'i csile pas a se faire l'organe de Tinquiélmle et du mécontpnfpment des petiis ren tiers frarQais qu'on va détaffecliontier de la République. On pourrait a bon droit lui jép m- dreque cps petits rentiers auraient du pré-oir depuis longtemps Ie sort qu les attend et, ne p<s se faire jfusion sur la trés médiocre valeur des garan ties légales, insentes sur leurs tilres de rente. II n'y a plus de probité gou- vernementale en Frauce. Un gouver nement qui biffe la signature de la France au bas du Concordat,iThésitèra pas a maDger ia parole donnée par ses pré'écesseurs aux créaticiers de i'Etat. Et les braves gens qui s'efi'arent ef se scai'dalisent de taut de désiu vollin e ne sont pas au bou' de leurs étonne ments L'injustice appelle l'injustice, et la propriété laïque* risque fori èie're traitée bienló comme la propriété cléricale. Ce qu'on a osé contre des citoyens dont le peul tort était d'èlie moines et d'avoir prononcé des \teux, pourquoi ne l'oserait-on pas, en Un pays d'égalité, contre des citoyens suspects de s'être enriehis aux deprus du psuvre peuple? Oa se récrie au- jourd'hui par.ee qu'on impose les rentiersmais n'a-t-on pas commence naguère par frapper d'un im| d'ex- ception les congrégations religieuses en attendant qu'on les dépouillat et qu'on les supprimat La recel'té peut servir encore. Ou vient de sYm- parer des convents, des écoles libros, des séminaires, des presbytères, des ésêchés, etc. Mais n'y a-t-il pas d'au- tres immeubles, et de meilleur rap port,qui peuvent lout ai ssi facilement rentrer dans ia patrimpiue natio nal L'hisloire nous apprend qu'il y a des précédenfs redoutables et qui contiennent en eux mêmes ie principe et Ie germe de leur expiation, ii ne faudrait pas être trop surpris si les auteurs, les compliceset les approba- teurs de la spoliation de l'Eglise en faisaient une fois de plus i'amère ex perience. En attendant, les é^énemeDts qui s'accompliss' nt en France sont fails pour nous édifier sur les suites natu relles de Taction parallèle du libé ralisme et du socialisme. La lecon ne dous parait pas de nature a engager la Belgique asuivre la rcême voie Ne serait ce pas aussi Tavis de queiques libére.ux clairvoyauts Ce qui se passé chez nos voisins doi' aussi nous rappeler la vieille maxime: Faites de bonne politique si vous vou- lez de bonnes finances. A ce point de vue, le taux comparatif da la rente frangaise et de la rente beige n'est pas de nature a humilier notre trnour- propre national. Nous en couclürons plmót que nous avons tout iutéra nous préserver des discordes civile- et religieuses, souvent p us a crain- dre que les conflits internationaux paree qu'elles eugendrent des h ai nes plus opinia'res et qu'elles laissent après elles des ruines plus irrépara- bles. S'il est vrai que la variété plait, surtöüt dans l'organisation des fêtes, nous en avons eu la preuve Lundi soir a la Representation artistique de Prestidigitation offerte aux membres du Cercle catholique et a leurs families. Monsieur le prölessèur E. de Verli, prestidigitateur de Son Altesse Royale Ma dame la Comtesse de Fiandre, a eu un succes trés mérité par sa belle variétéët sa prodigieuse habiiité dans ses tours d illusion aet de magie amusante. 11 fallait voir la figure ébahie des nombreux enfants conduits par leurs parents pour assister aux faits surprenants de l'homme extraordinaire, du grand magicien II fallait entendre leurs re'flexiocs na'ives et leurs joyeuses exclamations au moment de la merveilieuse distribution de drapeaux et de l'avaianche de surprises sortant comme par enchantement du chapeau inépuisable de M. de Verli. Le Cercle Symphonique sous la direction de M. Albert Van Egroo, prêlait son gra- cieux concours a cette séance. Par le choix trés réussi et la brillante exécution des moiceaux de son répertoire l'e^cejlente socié- té a prouvé ses progrès incessants et large- ment contribué au succes de cette soirée. Nos remerciements a la Commission du Cercle catholique et tout spéci,dement a son dévoué président Monsieur Ernest Fraeijs. Nous avons appris avec regret la mort a I age de 37 ans de Monsieur Arthur Camer- lynck.échevin de la commune de Reninghe st et vice président de la Fédération des Sociétés de Retraite de Tarrondissement d'Ypres. Le regretté défunt était d'un caractère affabie, franc et loyal. D'un abord trés fa.cile, il aimait a rendre service aux humbles; catholique sincere et convaincu. il pratiquait ses devoirs religieux et défendait la bonne cause d une iacon édifiante pour ses conci- toyens qui l'estimaient beaucoup. Les funérailles ont eu lieu mardi dernier en l'église de Reninghelst au millieu d'un immense concours de monde venu de tous les coins de Ia province. 1 rois discours funêhres ont été prononcés par Mr le Bourgmestre Six au com de la commune et de la fabrique d'église par Mr l'abbé Delameilleure au nom de la Fédéra tion des Sociétés de Retraite, et par Mr Decanter, instituteur au nom de la Confé rence de St Vincent de Paul et des ceuvres de mutualité de la commune. Nous adressons a sa mémoire un adieu ému et présentons a sa fiigne mère et a §a familie éplorée l'expression de notre vive et respectueuse sympathie. Séance du 19 Fevri-r Après les réponses aux questions, M. Roger a interpellé le ministre de la Justice au sujet d'un arrêté royal annulant une déli- bération de la commission des Hospices civils de Tournai. Depuis six siècles il existait a Tournai un hospice fondé par l'évêque deTournai Walter de Marvis en faveur des Anciens Prêtres. Les Hospices civils avait décidé i° De transférer a l'hospise des vieillards les anciens prêtres qui se trouveraient dans les conditions d'indigence pour yjouirdu même traitement que les autres indigents. 2° De supprimer Taffectation particuliere qu'avait recue les locaux de la maison dite des anciens prêtres. M. le ministre de la Justice n'avait pas hésité a casser cette délibération. M.Roger a cru devoir venir déballer devant les Cbambres les arguments que les libéraux font valoir en faveur de leur spoliation. II prétend qu'en bonne justice les laïque peuvent être recus a l'asile des prêtres age's. II se plaint d'ailleurs de ce que la journée d'entretien des eccle'siastiques soient plus élevée que celle des laiques d'autres asiles. M. Van den Heuvel, se basant sur les actes des anciennes fondations a établi que Je texte et les usages ont toujours été d'accord sur ce point la maison était reservée aux prêtres ügés. II a plu aux Hospices civils de méconnaitre le texte des actes et la tradition. Le gouvernement, soucieux de la justice avant tout, n'avait pas a suivre les Hospices civils dans leur injustice. L'arrêté royal se juslifiait done absolument. I Séance du 20 Février Cette séance a été presque complètement occupée par le discours de M. Helleputte, défendant son amendement en faveur de la limitation des heures detravail dans les mines du Limbourg. Résumons en queiques lignes les princi pales considérations de eet important discours. M. HELLEPUTTE declare que les catholiques ont toujours défendu la régie mentation du travail, i L'orateur donne lecture d'un long passage d un discours prononcé dans ce sens par M. Woeste au congrès de Liége. C'est grrice a la démocratie que nos amis i flamands ont résisté jusqu'ici au socialisme, j Si nog amis des regions industrielies i avaient compris plus tót la nécessité de la démocratie, nous n'en serions pas oü nous I en sommes. C'est grace aussi a leurs sentiments démo- cratiques que les catholiques allemands doivent leurs si brillantes victoires. L'orateur rappelle que la question de la limitation des heures de travail fut posée a la Chambre, il y a 16 ans par M. Janson. La Chambre serait dorre mal venue a dire qu'elle n'est pas éclairée. Nous voulons, continue l'orateur, éviter des conflits et des grèves dans le nouveau bassin, et les huit heures de travail sont une mesure, de nature a assurer Tordrc et la paix dans la Campine, mais quest ce que les objectantsvont faire pour les anciens bassins. Us pleurent sur les ouvriers des anciens bassins, pour ne rien faire en faveur des ouvriefs des bassins nouveaux. On neveut pas comprendre, que lorsqu'on travaiüe avec exces,la productivity diminue. On objecte que la limitation de la journée de travail,entraïnera la fermeture de certaines usines, des désastres,et la mort de l'industrie. Ce sont les objections qui reviennent chaque fois qu'on veut légiférer en faveur de l'ouvrier. Nous avons, dit l orateur, un devoir de protection vis-a-vis de la classe ouvrière. et de reconnaissance nationale envers les popu lations flu Limbourg, nous devons leur assurer un régime humain. (Applaudisse- ments sur plusieurs bancs). Séance du 21 Février La discussion du projet sur les mines con tinue. Elle n'est d'ailleurs pas sur le point de finir, puis que 25 orateurs étaient encore inscrits a la fin de la séance. Deux discours a signaler: celui de M. Denis et celui de M. Neujean. Le premier, après avoir rappelé longue- ment les précédents historiques de la re duction des heures de travail, produit une formidable sériede chiffres, pour établir que nulle part la réduction des heures, ne s'est traduite par une réduction de l'efi'et utile du travail, M. Neujean réédite les vieux arguments doctrinaires contrei amendement Helleputte. II finit par proposer une enquête, que M. Furnémont qualifie immédiatement d'enter- rement de première classe. La crise ministérielle que d'aucuns croyaient imminente a pu être évite'e. Lundi, les ministres avaient eu, au Ministère de 1 Intérieur, une conférence sur la question religieuse et la situation politique. L'échange de vues qui a eu lieu a permis de produire un accórd complet entre les ministres et de préparer le sens des déclarations a apporter Ie lendemain a la tribune de la Chambre par MM Clémenceau et Briand. C'étaij en effet Mardi que l'interpellation Meunier-Guieysse aiprovoquéune importante séance. Le premier, M.Meunie, après avoir établi la contradiction qui existe dans l'attitude de M. Briand et Clémenceau, a dit son étonne- ment de la circulaire Briand conseillant aux maires de reconnaitre la hiérarchie romaine. Sur les instructions du ministre, un préfet négocie avec un évêque; quoiqu'on dise, M. Meunier, trouve ces négociations une conversation entre ie Ministre des cultes et le Vatican et demande d'en finir avec des con cessions qui humilient la République. M. Guieysse lui a succe'dé. II veut que les assosiations cultuelles puissent se créer libre- ment en dehors de toute préoccupation de la hiérarchie rorname, et que les églises seraient ouvertes aux prêtres sans qu on se préoccupe de leurs relations avec les évêques ou avec Rome. M. Briand est alors monté a la tribune et a fait un long exposé de sa politique reli gieuse. Ses déclarations se résument dans ses der- nières paroles Nous sommes résolus a assurer la pré- dominence de I'Etat laïque et nous ne capitulerons pas. Mais qu'on n'exige pas de nous que nous resiions sourds a la concilia tion, que nous nous refusions a tenter la pacification du pays. Le pays n'a pas a s'oc- cuper uniquement de querelles religieuses ou antireligieuses. Deretour a son banc, M. Briand est félicité» par ser amis. M. Clémenceau se borne a une poignée de main rapide et s'éclipse dans le silence. La bataille était terminée. Le président du Conseil accepte j'ordre du jour ainsi concu La Chambre, confiante dans le gouvernement, approuvant ses décla rations et repoussant toute addition, passe a l'ordre du jour... Une immense majorité est venue approuver les déclarations de M. Briand. Tous les journaux résument leurs impressions sur ce mémorable débat en ce sens Triomphe de M. Briand. défaite des combistes, humiliation de M. Clémenceau. Que les déclarations de M. Briand partent de ses convictions intimes ou qu'elles soient le fruit de son habileté politique, elles auront nécessairement pour effet la reprise des négo ciations pour les contrats de jouissance des églises. Voila une semaine que le préfet de la Seine négociait avec le cardinal archevêque de Paris en vue d'un contrat qui devait servir de modele aux conventions entre curés et maires. Les négociations avaient été rompues paree qu on ne parvenait pas a s'entendre sur la question des grosses réparations et sur l'ex- clusion des prêtres étrangers et des congré- ganistes. Malgré l'affirmation du ministre de cultes, onsembledanscertains milieuxécclésiastiques garder une grande réserve et il semble établi que jamais les évêques n'accepteront qu une clause excluant les anciens congréganistes des cures soit insérée dans les contrats. Relevons en terminant les bruits qui cir- culent sur les difficultés diplomatiques en rapport avec la descente judiciaire opérée naguère a l'ancienne nonciature. JOURN ©rgane Gatholique de I'Hrrondissement 1 I

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1