Téléphone 52
Téléplione 52
CMË8M/QUEÏPRO! if
Samedi 2 Mars 1907
10 centimes le N°
42 Année N° 4416
Les catholiques ne valent pas
mieux que les autres
A propos de l'Emprunt
La Mortalité
Le Gaz, of de Zage
La Kattefeest
Nos jeunes gens
congréganis'es
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C'est ua bieu vieux cliché, mais a
qui la faute si uous eu prcseutous la
refutation pour la ceritième fois Les
esprits forts, a furce de répéter les
mêmes soph ismes, espèreot impres
sionner la foule des naïfs des irréflé-
chis. Notre devoir n'est-il pas, quoi
qu'il en coüte, de suivre pas a pas nos
adversaires et de redire conslatnment,
sans jamais nous lasser, les vérités
maintes fois proclamées en eet endroit
même Les catholiques we valeril pas
mieux que les autres Mais pourquoi
done faites-vous, vertueux libres peo-
seurs, cette objection Vous seutiriez-
vous soupeonnables d'iufériorité mo
rale? Sinon, pourquoi eetle objection?
Geile ei, au fond.n'est-elle pas 1'indicè,
une espèce d'av-eu imp li cite que les
catholiques out sur vous un avautage
moral
De fait, eet avautage ne peut être
nié.
Voici uu libre-penseur et uu Chre
tien. Tous deux out la même nature,
les mêmes passions, les mêmes
instincls.Tous deux aussi out la rnême
raison qui leur montre la convenauce
du bien et le désordre du mal.L equa
tion est-elle parfaite? Non, car, outre
les motifs d'ordre nalurci que le chré-
tien peut apporter pour pratiquer la
vertu,il possède encore des motifs par
ticulars que le libre-penseur n'a pas,
les motifs tirés de la crainte ei de
l'ainour de Dieu et, nu! ne peut de
bonne foi nier que ces motifs supplé
mentaires ne soient trés puissants.
Nous pourrions rnême ajouter que
ces derniers seuls font de la loi mo
rale 1 ne obligation stricte et absolue,
tandis que les motifs sur lesquels
s'uppuient les libres-penseurs ne sont
autre chose que des raisons de conve-
nance, des conseils de la prudence, fort
pet consistants contre l assaut des pas
sions. Mais n'insistons pas et consta-
tons simplement la supériorité du
croyant sur le matérialiste, au point
de vue des mobiles de resistance.
Entrons maintenant dans le monde
des faits.
Les faits Oui, examinons-les, mais
allentivement, sérieusement, et non
pas comme tant de gens a courte vue
qui, voyant, dans leur entourage,
quelques soi-disant catholiques dorit Ia
conduite est déplorable, secrient...
avec un air de satisfaction Les
catholiques ne valent pas mieux que
les autres
Les faits Combien en connaissez-
vous, de graceVoyons, cherchez,
faites le totalsurtout inquiétez vous
des hommes mariés on d'un certain
age... Etes-vous arrivé au nombre de
cent Hélas I j'en suis bien loin
Cherchez encore. Je n'y arrive-
rai jamais
Mais alors sur quelles slatistiques
vous appuyez-vous pour dénigrer les
croyauts?Ah! vous ne savez pas
compter jusque cent Eh bien nous
alloDs vous aider, vertueux rné-
créant! Prenez dans lesjournaux tous
les comptes-rendus des sé mees des
fnbunaux correctionnels de la Belgi
que faites une enquête sur la con capiiulez done pas, en gardant un
dure religieusede chaque condamné, i silencecoupable.quand vous entendez
et si vous nous prouiez que l immense proférer l'accusation dout il s'agit. A
rnajoriié des condamnés ne se compose
pas de geus de votre sorte, nous ac-
ceptons de vous iudemniser au cen
tuple de tous vos débours.
Mais cette enquête, nous en sommes
certains, vous ne la ferez pas et pour
cause.
Voulez-vous une autre statistique
Elie a été faite,iI y a quelques années,
en France, par des gens peu suspects
de cléric disme.
Glergé: accusés: moyenne par 15050 nersonnes 1
Fonctionnaires publics id id 11
Hommes de lettres id id 19
Médecins id id 24
Avocats, notaires id id 64
Banquiers, agents id id 130
O;, cette statistique, éloquente par
ses cbiffres, a une 5 aleur particuliere,
en ee sens quelle nous montre i'infe-
riorilé morale comparativement au
clergé, daus un monde instruit, édu-
qué.Daius le peuple, la moyenne nous
serait bien plus favorable car, la,
leducatiou soignée faisanl défaut, la
religion apparail bien plus comrne le
seul frein au désordre.
Etes v< us satisfait, o vertueux ra-
tionaliste öi non, je vous eiierais les
noms de tel et tel négociant, de tel et
tel banquier juif qui, ordinairement
dans le choix de leurs employés, don-
uent la preference aux candidats ca
tholiques, et je vous demanderais le
pourquoi de cette étrange conduite
Vous même, Monsieur ie iibre peu-
stur, ne rebiflez pas, vous êles prêi
d'agir de ia sorte. En voici ia preuve.
Supposons que, par suite de circuii-
stances extraordiuaires, vous soyez
forcé de confier une somme de cent
rriiie francs a autrui, et que vous ayez
a cboisir enlre deux groupes d'honi-
mes pour faire ce depót. D'une part,
uu groupe de cent fibres penseurs,
d'autre part, uu groupe de cent catbo
liques. Franchemeot.Mousieur, a quel
groupe confierie?-voiis vos bidets
b'eus
Vous n'êtes pas encore convaincu
Entrons dans le domaine familial.
Que demandent les parents, mêmes
les plus indifférents en choses reli
gieuzes Que leurs jeuues geus fré-
quentent le plus longtemps possible
les saoreinems. Pourquoi paree qu'iis
savent qu aussi lougtemps que leurs
en laats seront dévots, ïls ne devront
pas avoir d'inquiéiudes au sujets de
leur conduite. Et plus tard.ces mêmes
parents in afférents seront heureux de
T oir leur jeune homme courtiser une
jeune litlepieuse,ou leur fille s'attacber
a un jeune homme cbrélien. Pourquoi
encore? Pourquoi, si ies catholiques
ne valent pac mieux que les autres
On me faisait dernièrement cette
ridicule objection et voici quelle fut
ma réponse. Je citai dix noms de jeu
ues gens, tiès pieux et j'ajoutaiSi
vous me pouvez citer dix noms de
jeunes gens qui ne fréqueotent pas
leglise et dont la conduite vaut celle
de ces jeunes gens chrétiens, je vous
donne a riustaut cent francs.
Mon interlocnteur chercha, cita un
nom, deux noms, puis il se tut.
Catholiques qui lisez ces ligaes, ne
i'audscieuse affirmation,confirmee par
de Iristes exceptions, que uotre foi ne
dirige pas nos actions, répoudez hau-
tement par un démenti formol, et,
puisque les statistiques générales sont
impossibles dans cette matière, parlez
des principes.comme nous l'avons fait
au commencement de eet article. Sa-
cbez done dire a votre accusaleur
Monsieur, je ne suis pas bau autre-
ïlleat qu'un autre. Je sens eu moi de
tiès mauvais instincts et je ne crois
pas qu'en raison de votre incréfiulité,
vous 11e sentiez pas en vous les mêmes
passions vioientes. Je suis pourlant
uu hounête homme, je vis bien, je me
respecteen lout et pariout.dans l'om-
bre comme dans la tumière. Mais, je
vous assure que si je u'avais pas ma
foi religieuse, je ferais comme b» au-
coup et peut-être pi re encore.
Jus.
Le Progrès s'explique enfin au sujet du
rapport de M. le Bourgmestre, qu'il avait
demandé et obtenu sur la promesse formelle
qu'il allait publier le discours in extenso,
dans ses colonnes.
II explique son silence Ce rapport, dit-il,
aétépublié par le Journal d'Yprespourquoi
devrions nous en donner une nouvelle édi-
tion
Parbleu, paree que vous l'avez promis, et
que c'est pour cela que vous avez eu un
exemplaire du rapport.
Ensuite, paree que le rapport répond aux
questions que vous nous avez posées dans
votre numéro du 23 Décembre écoulé.
Enfin, paree que les questions traitées dans
le rapport intéressant autant vos lecteurs que
les nótres.
Ces motifs ne sont ils pas péremptoires
M. Colaert, dit le Progrès, se borne a
démontrer que nos monuments doivent
être restaurés et mis en état, point sur
lequel tout le monde est d'accord.
C'est une erreur, confrère,, et vous le savez
bien. Le rapport traite d'autres questions,
nombreuses et importantes. On dirait que
vous n osez pas les examiner et discuter.
Vous nous demandez a combien s'élèvera
l'emprunt Lisez et publiez le rapportvos
lecteurs le sauront.
Vous demandez aussi avec quoi on paiera
l'emprunt. Lisez et publiez le rapport; vos
lecteurs le sauront encore.
Avez-vous peur de faire savoir au public
que la situation financière de la ville est telle
que l'intérêt et l'amortissement seront payés
avec les ressources ordinaires de la ville, sans
impöts nouveauxsans charges nouvelles
Vous avez parlé, dans votre numéro du
23 Décembre, du Quartier Jansénius. Criti-
quez-vous la dépense Ne trouvez-vous pas
qu'elle est utile et rnême nécessaire, dans
l intérêt de la ville
Votre silence est calculé, confrère. Vous ne
parlez pas, paree qu'il ne peut vous convenir
de fairel'éloge de l'Administration catholique,
par la seule publication d'un document que
vous ne tentez de réfuter dans aucun de ses
éléments.
Voila la vérité 1 Voila pourquoi vous-êtes
muet.
Nous avons dit que le Progrès avait sciem-
ment altéré les paroles prononcées par M. le
Bourgmestre au sujet de la mortalité yproise.
Vous croyez, lecteur, que placé devant les
paroles de M. Colaert, que nous avons
extraites du rapport lu au Conseil communal,
le Progrès se rétracte
Non pas il répète son accusation et re
double de mauvaise foi.
II répète que M. Colaert n'a pas dit la vérité
Ia Chambre et il mêle même la question
de la mortalité, toujours pour mettre notre
Bourgmeste en contradiction avec ce qu'il
appelle, lui, la vérité.
Or, nous avons pris des renseignements
exacts au sujet des deux points en question
la mortalité ex l'eau alimentaire.
Et voici ia vérité
Sous l'administration libérale, et notam-
ment dans les années 1880 et 1890, la morta
lité était, a Ypres, de 24 4 par mille habitants.
Eile est aujourd'hui de 20.2 pour l'année
1905 et de 20.1 pour l'année 1906.
Le Progrès veut-il des chiffres? Année 1880,
15,815 habitants, 387 décés. Calculez, con
frère.
Année 1890, i6.5o5 habitants. 404 décès.
Sommes-nous exact?
Année igo5, population de droit, 17 35o
habitants, 351 décès.
Même année,' population de fait, 18,800
habitants, 4oo décès.
Année 1906, population de droit, 17.482
habitants, 352 décès.
Même année, population de fait, 18.932
habitants, 406 décès.
Si done, on fait le pourcentage pour igo5,
le taux par mille habitants est de 20.2 dans
la population de droit, et de 21.2 dans la
population de fait. Elle est respectivement
de 20 1 et de 21.4 pour l'année 1906.
Sommes-nous d'accord, confrère. Si oui,
vous-êtes au pied du mur, n'est-ce pas
Quant a l'eau, Mle Bourgmestre a affirmé,
d'après les analyses faites, que jamais depuis
i5 ans, on n'a trouvé dans nos eaux, aucun
microbe dangereux au point de vue des
maladies, et notamment celui du typhus.
Cette opinion a été confirmèe par M. le
docteur Teirlinck. (Voir rapport de M. le
Bourgmestre.)
Ce qui plus est, l'eau de la ville a été
analysée, il y a quelques jours, par Ie savant
professeur de Gand, M. Van F.rmengem,
spécialiste en la matière. Et savez-vous le
résultat?
L'eau prise dans l'étang, comme celle prise
au robinet du collége épiscopal, oü il y avait
deux cas de fièvre typhoïde, ne rènferme
aucun microbe pathogène, ni, notamment, Ie
bacille du typhus 1 Elle est dé bonne qualitél!
Conclusion et morale le Progrès dit la
vérité
Après cela, nous le prions encore de publier
le rapport du Bourgmestre et de le discuter.
Si non, qu'il aille se pendre.
Le Progrès cherche a faire une diversion,
en parlant gaz. 1
II croit que cette question nous embarrasse. j
Pourquoi le concessionnaire ancien a été
congédié, mais paree que son gaz était détes- 1
table tout en coütant fort cher et paree que i
but de se livrer a des opérations commer-
ciales.
C'est ce que M. Colaert a soutenu au
Conseil communal, et, fort habilement. il a
réservé la question d'une intercommunale
future. Et la Députation permanente, et le
Gouvernement sur l'avis conforme du Conseil
des Mines lui ontdonné raison 1
Après cela, faut-il suivre encore le Progrès
dans ses incessantes et sottes divagations
La loire parait moins importante cette
année que certaines années antérieures.Nous
parions évidemment au point de vue du
nombre des attractions, car il serait ridicule
de dire dès a présent qu'il y a eu beaucoup
ou peu de monde. En effet, la première
semaine a toujours été quasi nulle.les grands
jours sont aujourd'hui Samedi et demain
Dimanche. Ce sont ces jours-la, qui décident
du succès de la Kattefeest. II n'y a déja pas
lieu de se plaindre dès aujourd'hui si le
temps est clément demain tout fait augurer
d un bon résultat.
Quelles sont les raisons, qui ont tenu les
forains éloignés d'Ypres cette année? Nous
en trouvons principalement deux.
La Kattefeest jouitmalheureusement d'une ré-
putation médiocre.... quant a la temperature.
Non sans raison Kattefeest est devenu syno-
nyme de Koudéfeest. Neuf fois sur dix nous
sommesgratifiés de toute lakyrielle desintem-
péries. Les forains en sont naturellement les
premières victimes. Cette année notre foire
arrive a une date fort précoce.elle est notam
ment en avance de trois semaines sur celle
de l'année dernière. Ceci n'avait certaine-
ment rien d'engageant, surtout par un hiver
qui fera époque dans les annales de la météo
rologie.
II nous revient que la ville de Gand nous
aurait joué cette année un mauvais tour.
D'ordinairr la foire y commence a la Mi-
Carême. et la plupartdes forains vont d'Ypres
a Gand. Or cette année la ville de Gand a
avancé sa foire de huit jours, la faisant ainsi
co'incider avec notre Kattefeest. II est
difficile aux forains d'être en deux places a
la fois. Ayant un engagement pour Gand,
ils ont done dü abandonner Ypres. C'est,
notamment la raison pour laquelle la fa-
meuse ménagerie Bidel^n'est pas venue a
Ypres.
Toutefois cette année le nombre des
attractions est moindre, la variété laisse
peu a désirer. Quelques citations suffi-
ront. Le cirque Van Bever, qui prouve
bien que l'énergie et la bonne volonté réus-
sissent toujours ,- le cinématographe Gerardy
si avantageusement connu, doit refuser du
monde a chaque représentation la Ferme
américaine constitue une exhibition fort
intéressante de phénomènes vivants une
loge de lutteurs et dec'est Ie triomphe du
muscle, de la force, de l'agilité et du sexe
qu'on a le tort d'appeler laible le carrousel
personne, pas même les journaux libéraux,
ne pouvaient obtenir aucune amélioration. Overmeer-Rombach, toujours fort attrayant;
Nous disons encore une fois a nos con- carr°usel Overmeer-Laga oü les amateurs
citoyens voyez et comparez 1 de mus'1ue ne dédaignent pas de s arrêter
Mais, dit le Progrès, la ville aurait pu des ateliersde photographes,des fritures,d'au-
faire face a l'emprunt en exploitant a son tres attract'ons encore pour grands et petits,
pro/it soit directement, soit en participation et m®me ^es voyantes tellement perspicaces,
proposition Valeke) le ga\, source de béné-
fices. Quelle sottise
Reprendre, a gros deniers, une canalisation
qui ne valait plus rien, une usine démodée
Ou exploiter en régie une affaire qui comptait
400 abonnés
Sans parler de l'impossibilité légale de
contracter une société en participation.
Nous en appelons a M. Brees, Docteur en
sciences politiques, Chef de Bureau a l'admi
nistration communale de Bruxelles, qui vient
de publier un ouvrage fort bien fait sur la
question des intercommunales,
Reproduisant l'opinion la plus répandue,
lauteur est obligé de constater qu'aucune
disposition de la loi communale n'autorise
une commune a s'associer avec une autre
commune ou avec des particuliers, dans le
que sans l'aide de rayons elles savent scruter
jusqu'au fond de la crédibilité des gogos, qui
se iaissent prendre.
Nos concitoyens auront done l'occasion
de s'amuser, les gens de la campagne se
divertiront aussi, les forains seront contents
et la population yproise n'y aura rien perdu
non plus.
Félicitons avant de terminer ce petit
compte rendu, les jeunes filles dévouées
qui, cette année encore, se chargent de
l'oeuvre si sympathique des enfants forains,
Les jeunes gens de la Congrégation de
Saint Martin placée sous le vocable de Marie
JOURNAL D'TPRES
©rgane Gatholique
de l'Arrondissement