Téléphone 52 Téléplione 52 CMË8M/QUEÏPRO! if Samedi 2 Mars 1907 10 centimes le N° 42 Année N° 4416 Les catholiques ne valent pas mieux que les autres A propos de l'Emprunt La Mortalité Le Gaz, of de Zage La Kattefeest Nos jeunes gens congréganis'es On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et A tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a l'Agence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le Journal d'Ypres parait une fois par semainel Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. C'est ua bieu vieux cliché, mais a qui la faute si uous eu prcseutous la refutation pour la ceritième fois Les esprits forts, a furce de répéter les mêmes soph ismes, espèreot impres sionner la foule des naïfs des irréflé- chis. Notre devoir n'est-il pas, quoi qu'il en coüte, de suivre pas a pas nos adversaires et de redire conslatnment, sans jamais nous lasser, les vérités maintes fois proclamées en eet endroit même Les catholiques we valeril pas mieux que les autres Mais pourquoi done faites-vous, vertueux libres peo- seurs, cette objection Vous seutiriez- vous soupeonnables d'iufériorité mo rale? Sinon, pourquoi eetle objection? Geile ei, au fond.n'est-elle pas 1'indicè, une espèce d'av-eu imp li cite que les catholiques out sur vous un avautage moral De fait, eet avautage ne peut être nié. Voici uu libre-penseur et uu Chre tien. Tous deux out la même nature, les mêmes passions, les mêmes instincls.Tous deux aussi out la rnême raison qui leur montre la convenauce du bien et le désordre du mal.L equa tion est-elle parfaite? Non, car, outre les motifs d'ordre nalurci que le chré- tien peut apporter pour pratiquer la vertu,il possède encore des motifs par ticulars que le libre-penseur n'a pas, les motifs tirés de la crainte ei de l'ainour de Dieu et, nu! ne peut de bonne foi nier que ces motifs supplé mentaires ne soient trés puissants. Nous pourrions rnême ajouter que ces derniers seuls font de la loi mo rale 1 ne obligation stricte et absolue, tandis que les motifs sur lesquels s'uppuient les libres-penseurs ne sont autre chose que des raisons de conve- nance, des conseils de la prudence, fort pet consistants contre l assaut des pas sions. Mais n'insistons pas et consta- tons simplement la supériorité du croyant sur le matérialiste, au point de vue des mobiles de resistance. Entrons maintenant dans le monde des faits. Les faits Oui, examinons-les, mais allentivement, sérieusement, et non pas comme tant de gens a courte vue qui, voyant, dans leur entourage, quelques soi-disant catholiques dorit Ia conduite est déplorable, secrient... avec un air de satisfaction Les catholiques ne valent pas mieux que les autres Les faits Combien en connaissez- vous, de graceVoyons, cherchez, faites le totalsurtout inquiétez vous des hommes mariés on d'un certain age... Etes-vous arrivé au nombre de cent Hélas I j'en suis bien loin Cherchez encore. Je n'y arrive- rai jamais Mais alors sur quelles slatistiques vous appuyez-vous pour dénigrer les croyauts?Ah! vous ne savez pas compter jusque cent Eh bien nous alloDs vous aider, vertueux rné- créant! Prenez dans lesjournaux tous les comptes-rendus des sé mees des fnbunaux correctionnels de la Belgi que faites une enquête sur la con capiiulez done pas, en gardant un dure religieusede chaque condamné, i silencecoupable.quand vous entendez et si vous nous prouiez que l immense proférer l'accusation dout il s'agit. A rnajoriié des condamnés ne se compose pas de geus de votre sorte, nous ac- ceptons de vous iudemniser au cen tuple de tous vos débours. Mais cette enquête, nous en sommes certains, vous ne la ferez pas et pour cause. Voulez-vous une autre statistique Elie a été faite,iI y a quelques années, en France, par des gens peu suspects de cléric disme. Glergé: accusés: moyenne par 15050 nersonnes 1 Fonctionnaires publics id id 11 Hommes de lettres id id 19 Médecins id id 24 Avocats, notaires id id 64 Banquiers, agents id id 130 O;, cette statistique, éloquente par ses cbiffres, a une 5 aleur particuliere, en ee sens quelle nous montre i'infe- riorilé morale comparativement au clergé, daus un monde instruit, édu- qué.Daius le peuple, la moyenne nous serait bien plus favorable car, la, leducatiou soignée faisanl défaut, la religion apparail bien plus comrne le seul frein au désordre. Etes v< us satisfait, o vertueux ra- tionaliste öi non, je vous eiierais les noms de tel et tel négociant, de tel et tel banquier juif qui, ordinairement dans le choix de leurs employés, don- uent la preference aux candidats ca tholiques, et je vous demanderais le pourquoi de cette étrange conduite Vous même, Monsieur ie iibre peu- stur, ne rebiflez pas, vous êles prêi d'agir de ia sorte. En voici ia preuve. Supposons que, par suite de circuii- stances extraordiuaires, vous soyez forcé de confier une somme de cent rriiie francs a autrui, et que vous ayez a cboisir enlre deux groupes d'honi- mes pour faire ce depót. D'une part, uu groupe de cent fibres penseurs, d'autre part, uu groupe de cent catbo liques. Franchemeot.Mousieur, a quel groupe confierie?-voiis vos bidets b'eus Vous n'êtes pas encore convaincu Entrons dans le domaine familial. Que demandent les parents, mêmes les plus indifférents en choses reli gieuzes Que leurs jeuues geus fré- quentent le plus longtemps possible les saoreinems. Pourquoi paree qu'iis savent qu aussi lougtemps que leurs en laats seront dévots, ïls ne devront pas avoir d'inquiéiudes au sujets de leur conduite. Et plus tard.ces mêmes parents in afférents seront heureux de T oir leur jeune homme courtiser une jeune litlepieuse,ou leur fille s'attacber a un jeune homme cbrélien. Pourquoi encore? Pourquoi, si ies catholiques ne valent pac mieux que les autres On me faisait dernièrement cette ridicule objection et voici quelle fut ma réponse. Je citai dix noms de jeu ues gens, tiès pieux et j'ajoutaiSi vous me pouvez citer dix noms de jeunes gens qui ne fréqueotent pas leglise et dont la conduite vaut celle de ces jeunes gens chrétiens, je vous donne a riustaut cent francs. Mon interlocnteur chercha, cita un nom, deux noms, puis il se tut. Catholiques qui lisez ces ligaes, ne i'audscieuse affirmation,confirmee par de Iristes exceptions, que uotre foi ne dirige pas nos actions, répoudez hau- tement par un démenti formol, et, puisque les statistiques générales sont impossibles dans cette matière, parlez des principes.comme nous l'avons fait au commencement de eet article. Sa- cbez done dire a votre accusaleur Monsieur, je ne suis pas bau autre- ïlleat qu'un autre. Je sens eu moi de tiès mauvais instincts et je ne crois pas qu'en raison de votre incréfiulité, vous 11e sentiez pas en vous les mêmes passions vioientes. Je suis pourlant uu hounête homme, je vis bien, je me respecteen lout et pariout.dans l'om- bre comme dans la tumière. Mais, je vous assure que si je u'avais pas ma foi religieuse, je ferais comme b» au- coup et peut-être pi re encore. Jus. Le Progrès s'explique enfin au sujet du rapport de M. le Bourgmestre, qu'il avait demandé et obtenu sur la promesse formelle qu'il allait publier le discours in extenso, dans ses colonnes. II explique son silence Ce rapport, dit-il, aétépublié par le Journal d'Yprespourquoi devrions nous en donner une nouvelle édi- tion Parbleu, paree que vous l'avez promis, et que c'est pour cela que vous avez eu un exemplaire du rapport. Ensuite, paree que le rapport répond aux questions que vous nous avez posées dans votre numéro du 23 Décembre écoulé. Enfin, paree que les questions traitées dans le rapport intéressant autant vos lecteurs que les nótres. Ces motifs ne sont ils pas péremptoires M. Colaert, dit le Progrès, se borne a démontrer que nos monuments doivent être restaurés et mis en état, point sur lequel tout le monde est d'accord. C'est une erreur, confrère,, et vous le savez bien. Le rapport traite d'autres questions, nombreuses et importantes. On dirait que vous n osez pas les examiner et discuter. Vous nous demandez a combien s'élèvera l'emprunt Lisez et publiez le rapportvos lecteurs le sauront. Vous demandez aussi avec quoi on paiera l'emprunt. Lisez et publiez le rapport; vos lecteurs le sauront encore. Avez-vous peur de faire savoir au public que la situation financière de la ville est telle que l'intérêt et l'amortissement seront payés avec les ressources ordinaires de la ville, sans impöts nouveauxsans charges nouvelles Vous avez parlé, dans votre numéro du 23 Décembre, du Quartier Jansénius. Criti- quez-vous la dépense Ne trouvez-vous pas qu'elle est utile et rnême nécessaire, dans l intérêt de la ville Votre silence est calculé, confrère. Vous ne parlez pas, paree qu'il ne peut vous convenir de fairel'éloge de l'Administration catholique, par la seule publication d'un document que vous ne tentez de réfuter dans aucun de ses éléments. Voila la vérité 1 Voila pourquoi vous-êtes muet. Nous avons dit que le Progrès avait sciem- ment altéré les paroles prononcées par M. le Bourgmestre au sujet de la mortalité yproise. Vous croyez, lecteur, que placé devant les paroles de M. Colaert, que nous avons extraites du rapport lu au Conseil communal, le Progrès se rétracte Non pas il répète son accusation et re double de mauvaise foi. II répète que M. Colaert n'a pas dit la vérité Ia Chambre et il mêle même la question de la mortalité, toujours pour mettre notre Bourgmeste en contradiction avec ce qu'il appelle, lui, la vérité. Or, nous avons pris des renseignements exacts au sujet des deux points en question la mortalité ex l'eau alimentaire. Et voici ia vérité Sous l'administration libérale, et notam- ment dans les années 1880 et 1890, la morta lité était, a Ypres, de 24 4 par mille habitants. Eile est aujourd'hui de 20.2 pour l'année 1905 et de 20.1 pour l'année 1906. Le Progrès veut-il des chiffres? Année 1880, 15,815 habitants, 387 décés. Calculez, con frère. Année 1890, i6.5o5 habitants. 404 décès. Sommes-nous exact? Année igo5, population de droit, 17 35o habitants, 351 décès. Même année,' population de fait, 18,800 habitants, 4oo décès. Année 1906, population de droit, 17.482 habitants, 352 décès. Même année, population de fait, 18.932 habitants, 406 décès. Si done, on fait le pourcentage pour igo5, le taux par mille habitants est de 20.2 dans la population de droit, et de 21.2 dans la population de fait. Elle est respectivement de 20 1 et de 21.4 pour l'année 1906. Sommes-nous d'accord, confrère. Si oui, vous-êtes au pied du mur, n'est-ce pas Quant a l'eau, Mle Bourgmestre a affirmé, d'après les analyses faites, que jamais depuis i5 ans, on n'a trouvé dans nos eaux, aucun microbe dangereux au point de vue des maladies, et notamment celui du typhus. Cette opinion a été confirmèe par M. le docteur Teirlinck. (Voir rapport de M. le Bourgmestre.) Ce qui plus est, l'eau de la ville a été analysée, il y a quelques jours, par Ie savant professeur de Gand, M. Van F.rmengem, spécialiste en la matière. Et savez-vous le résultat? L'eau prise dans l'étang, comme celle prise au robinet du collége épiscopal, oü il y avait deux cas de fièvre typhoïde, ne rènferme aucun microbe pathogène, ni, notamment, Ie bacille du typhus 1 Elle est dé bonne qualitél! Conclusion et morale le Progrès dit la vérité Après cela, nous le prions encore de publier le rapport du Bourgmestre et de le discuter. Si non, qu'il aille se pendre. Le Progrès cherche a faire une diversion, en parlant gaz. 1 II croit que cette question nous embarrasse. j Pourquoi le concessionnaire ancien a été congédié, mais paree que son gaz était détes- 1 table tout en coütant fort cher et paree que i but de se livrer a des opérations commer- ciales. C'est ce que M. Colaert a soutenu au Conseil communal, et, fort habilement. il a réservé la question d'une intercommunale future. Et la Députation permanente, et le Gouvernement sur l'avis conforme du Conseil des Mines lui ontdonné raison 1 Après cela, faut-il suivre encore le Progrès dans ses incessantes et sottes divagations La loire parait moins importante cette année que certaines années antérieures.Nous parions évidemment au point de vue du nombre des attractions, car il serait ridicule de dire dès a présent qu'il y a eu beaucoup ou peu de monde. En effet, la première semaine a toujours été quasi nulle.les grands jours sont aujourd'hui Samedi et demain Dimanche. Ce sont ces jours-la, qui décident du succès de la Kattefeest. II n'y a déja pas lieu de se plaindre dès aujourd'hui si le temps est clément demain tout fait augurer d un bon résultat. Quelles sont les raisons, qui ont tenu les forains éloignés d'Ypres cette année? Nous en trouvons principalement deux. La Kattefeest jouitmalheureusement d'une ré- putation médiocre.... quant a la temperature. Non sans raison Kattefeest est devenu syno- nyme de Koudéfeest. Neuf fois sur dix nous sommesgratifiés de toute lakyrielle desintem- péries. Les forains en sont naturellement les premières victimes. Cette année notre foire arrive a une date fort précoce.elle est notam ment en avance de trois semaines sur celle de l'année dernière. Ceci n'avait certaine- ment rien d'engageant, surtout par un hiver qui fera époque dans les annales de la météo rologie. II nous revient que la ville de Gand nous aurait joué cette année un mauvais tour. D'ordinairr la foire y commence a la Mi- Carême. et la plupartdes forains vont d'Ypres a Gand. Or cette année la ville de Gand a avancé sa foire de huit jours, la faisant ainsi co'incider avec notre Kattefeest. II est difficile aux forains d'être en deux places a la fois. Ayant un engagement pour Gand, ils ont done dü abandonner Ypres. C'est, notamment la raison pour laquelle la fa- meuse ménagerie Bidel^n'est pas venue a Ypres. Toutefois cette année le nombre des attractions est moindre, la variété laisse peu a désirer. Quelques citations suffi- ront. Le cirque Van Bever, qui prouve bien que l'énergie et la bonne volonté réus- sissent toujours ,- le cinématographe Gerardy si avantageusement connu, doit refuser du monde a chaque représentation la Ferme américaine constitue une exhibition fort intéressante de phénomènes vivants une loge de lutteurs et dec'est Ie triomphe du muscle, de la force, de l'agilité et du sexe qu'on a le tort d'appeler laible le carrousel personne, pas même les journaux libéraux, ne pouvaient obtenir aucune amélioration. Overmeer-Rombach, toujours fort attrayant; Nous disons encore une fois a nos con- carr°usel Overmeer-Laga oü les amateurs citoyens voyez et comparez 1 de mus'1ue ne dédaignent pas de s arrêter Mais, dit le Progrès, la ville aurait pu des ateliersde photographes,des fritures,d'au- faire face a l'emprunt en exploitant a son tres attract'ons encore pour grands et petits, pro/it soit directement, soit en participation et m®me ^es voyantes tellement perspicaces, proposition Valeke) le ga\, source de béné- fices. Quelle sottise Reprendre, a gros deniers, une canalisation qui ne valait plus rien, une usine démodée Ou exploiter en régie une affaire qui comptait 400 abonnés Sans parler de l'impossibilité légale de contracter une société en participation. Nous en appelons a M. Brees, Docteur en sciences politiques, Chef de Bureau a l'admi nistration communale de Bruxelles, qui vient de publier un ouvrage fort bien fait sur la question des intercommunales, Reproduisant l'opinion la plus répandue, lauteur est obligé de constater qu'aucune disposition de la loi communale n'autorise une commune a s'associer avec une autre commune ou avec des particuliers, dans le que sans l'aide de rayons elles savent scruter jusqu'au fond de la crédibilité des gogos, qui se iaissent prendre. Nos concitoyens auront done l'occasion de s'amuser, les gens de la campagne se divertiront aussi, les forains seront contents et la population yproise n'y aura rien perdu non plus. Félicitons avant de terminer ce petit compte rendu, les jeunes filles dévouées qui, cette année encore, se chargent de l'oeuvre si sympathique des enfants forains, Les jeunes gens de la Congrégation de Saint Martin placée sous le vocable de Marie JOURNAL D'TPRES ©rgane Gatholique de l'Arrondissement

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1