LA SE MAINE Téléphone 52 Téléphone 52 A Ia Chambre Samedi 23 Mars 1907 10 centimes le N° 42 Année N° 4419 Etrennes Pontifïcales Les infirmières religieuses En France En Alleniagne En Autriche-Hongrie En Russie On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Liste précédente fr. 1615.64 H. Vader, wil ons huisgezin zegenen D. C. Yper. 1.00 Zegen ons huisgezin, Boesinghe 5.00 H. Vader, geef mij uwen zegen 5.00 Maintenant que certains radicaax- roages voudraient chasser des hópi- taux les soeurs Augustines et au tres, paree qu'elles font de la charilé gra tuite au nom de Dieu, au lieu de faire payer chèrement des services rendas a - ec repugnance au nom de l'hamani- té, il est bon de relire le petit discours que Jules Simon prononga, a Paris, lors de ['installation de l'asile de nuit dans cette capitale. Cetteéloquente improvisation car c'en était une mérite d'etre rappor- tée comme un hommage rendu a la charité libre et aux religieuses, par un orateur libre-penseur. Yoici ce que lecrivain du «Devoir», que les libéraux beiges répudient, chose a noter, depuis qu'il a démontré l'impossibilité, en fait, de 1'existeDce d'une école neulre, a dit de la sceur de charité Je parle de la sceur de Charilé, paree que c'est le mot beureux, c'est le mot trouvéqui représente absoiument le caractère de la fonction. Au fond, Ia vraie soeur de Charité, celle qui a un droit particulier a ce titre, c'est la soeur de Saint-Vincent de Paul mais ce nom est devenu le nom com- mun de (outes les femmes qui fout du bien. Celui qui a créé cette insti tution a fait une des plus grandes choses que le monde ait jamais vaes. Jetez un coup d'oeil sur l'antiquité tout entière, regardez-la même dans les livres que l'on fait pour la rendre plus belle,vous n'y trouverez rien qui égale l'oeuvre créée par Saint Vincent de Paul, Je défie de rencontrer, dans les institutions de la Grèce et de Rome, quelque chose qui vail le les fiües que vous voyez marcher dans nos rues avrc leur cornette et leur robe de bure, allant i'une misère a une au're, sans s'apitoyer, sans larmoyer, saris hésiter, et «imant tous leurs mal- heureux comme une mère ai me tons ses enfants, avec plus de fermeté et d'austérité dans le fond, paree que leur sentiment et leur charité ien- neut peut-être de plus haut. Elles out une gloire et une joie elles ont doDné leur nom a foute une cl»sse de femmes charitables. Et en même temps que je fais leloge des sCBurs de Charité. permettez-moi de vous dire, Mesdames, que je voi au- 'our de moi des person nes qui rie portent ni la cornette, ni la robe de bure, qui sont même en robe de soie, et qui, par leur cceur, sont dignes de porter cet'e cornette et cette robe de bure (Applaudissements). C est un ordre francais parlout a 1 étranger, il y a un bópital, une ecole, quelques soeurs de Charité, no- tre influ^uce se conserve, s'étnnd, pousse des raciues.Ces trois 011 quatre es qui font le métier de servantes, vateut pour nous autaut qu'un régi ment. Ce discours émanant d'un philoso- phe rationnaliste, d'un libre-pen.-.eur. par qui juraient jadis tous les libéraux de France et de Belgique, nous mori- tre bien le chemin parcouru par le radicalisme frangais et beige depuis un quart de siècte. Ces femmes béroïques.ces anges du dévouement que l'antiquité n'a point connues, ces amis infatigables des malheureux et des pauvres, nos radi- caux u'en veulent plus. On repousse les saintesfilles de Saint-Vincent de Paul, les soeurs Au- gus'ines, les soeurs grises, paree qu'el les se dévouent pour mériler Ie Ciel, au lieu de travailler pour gagnés de l'argeut. Gérac Les catastrophes ne discontinued pas dans la marine frangaise. Comme après tous les sinistres, on fera des enquêtes, on établira les causes matérielies, scientifiques de F explosion aborddel«Iéna». Croira-t-on pouvoir négliger l'influence de l'affaiblissement de la discipline dans l'armée et la marine frangaise Qui aurait cru qu'un deuil national aussi considérable serait pour les sectaires du gouvernement frangais une occasion de faire ostentation de leur fanatisme? Précisément la veille de la catastrophe de Toulon, Taumonier de la marine avait été chassé de son poste, par application de l'infams décret qui supprime le service religieux de la marine. Comme le fait remarquer la Croix, la co incidence est poignante, pour quiconque pense, réfléchit au rapprochement des évé- nements, mesure leur portée et recherche leur enseignement. Les sectaires ne se sont pas arrêtés en si beau etiemin. Une centaine de catholiques avaient été transportés k i'hopital, ruisse- lants de sang. Des prêtres se présentent, mais la porte de I'hopital leur reste impi- toyablement fermée. On a fourni cette excuse qu'ils ne pouvaient être admis que sur ia demande des malades. Par une ironie infer nale, c'est au nom de la liberté de conscience qu'un tel crime se commet. Les malheureuses victimes da la catastrophe, privées de tous les inoyens de manifester leur volonté, se voient traitées comme des athées et sont forcées de mourir sans les suprêmes consola tions que la religion seule peut donner. Cette impitoyable tyrannie, M. Fallières et ses ministres devaient la couronner par une attitude bonteuse. Arrivés a Toulon, a une beure bien mati- nale, le président et ses ministres ont tiouvé moyen de circuler en ville de fagon a arriver a la place pubiique oü se faisaieut les fuué- railles, seulement lorsque les cérémonies religieuses étaient terminées. Les journaux les moins soupgonnés de cléricaiisme ne cacbent point leur indigna. tion d'une telle attitude. Le Temps écrit Précisément paree que nous inaugurons le régime de la séparatiou de l'Eglise et de 1 Etat, il eüt été excellent et opportun de donner en cette occasion un gage d'attacbe- ment a la liberté de conscience, de montrer que le régime nouveau était parfaitement compatible avec cette liberté dont on parle tant et qu'on pratique si peu. Et le Gaulois ajoute Ce n'est plus séparer l'Eglise de l'Etat, me diBait l'un d'eux, c'est séparer la France des nations civilisées oü la croyance de cha- cun est respectueuse de la foi des autres. Refuser d'entrer dans une égiise oü se cé- lèbre un office en l'bonneur des morts, est déja une preuve d'intolérance regrettable mais s eloigner d'une place pubiique, paree qu'un prctre y prie devant des cercueils, c'est la marque d'une imbécilité insigne et le témoignage d une impardonnable gouja- terie. Finissons par une statistique qui vientde paraitre celle des crimes. La progression des crimes et délits pré sente, depuis quelques années une progres sion manifestement ascendante et comme la population n'augmente pas sensiblement, il en résulte que jamais les criminels n'ont été aussi nombreux. Le nombre de plaintes, dénonciations et procès-verbaux, c esta-dire des actes qui ont mis i'action pubiique en mouvement était de 141,181, en 1835; il s'élevait a 200,000 en 1850, dépassait 300,000 en 1875, 400,000 en 1880, et atteint 500,000 ea 1892 en 1901, il fut de 520,868 et, l'an dernier, de 546,257. Autrement dit le nombre des crimes et délits a quadruplé depuis 1830 et plus que doublé depuis 1871. II y eut, i'aunée dernière 133 plaintes, dénonciations ou nrocès-verbaux par 10,000 habitants. Le nombre des crimes portés devant le jury a été de ^,236, savoir 1,216 crimes coutre des personnes et 1,020 contre des propriétés. II y avait eu, en 1901, 2,103 crimes jugés dont 1,087 con;re les person nes. L'augmentation des a. ,tes criminels contre les personnes est done, en cinq ans, de 129, c'est-a-dire de 12 pour cent. En par ticulier le nombre des assassinats qui était de 150 en 1901 a été de 174 en moyenne pendant les deux dernières années le nom bre des mem triers est passé de 163 en 1901 h 274 en 1905 le nombre des parricides de 9 a 12. La politique intérieure se complique. Les libéraux avaient fait, au Landtag prussien une proposition excluant de l'inspection des écoles primaires, les prêtres catholiques et les pasteurs protestants. Une majorité, d'accord avec le gouverne ment, composée de conservateurs et des membres du Centre, a ïejeté la proposition. Voila le prince de Bülow forcé de sap puyer au Landtag prussien sur une majorité conservateurs-centre, alors qu'au Reichstag alleinand il compte sur une majorité conser- vateurs-libéraux. La situation est pour le moins anormale et essuie déja de Yives critiques de la part des organes libéraux comme des organes j conservateurs. Deplus la situation est bien instable; cette première expérience montre que les iibé- raux ne doivent pas trop compter sur les conservateurs et que l'appui de ceux-ci ne leur est assure que pour les questions mili- j taires et coloniales. I Le chancelier, sentant l'iustabilité de sa situation, prépare son jeu de bascule il con tente la gauche par la promesse d une nou velle loi sur les bourses, il satisfait la droite en se déclarant chaucelier agrarien De Vienne, qui fut son berceau, la parti cathofique antisémite étendit d'abord son organisation a la Basse-Autriche pour rallier bientêt au programme de son chef, le Dr Lueger, des partisans recrutés dans toutes les provinces de l'Empire. Gr&ce au suffrage universel dont les élec- tions géi érales de ce printemps seront la première application en Autriche, les catho liques semblent assurés de former le groupe le plus nombreux auprochain Reichsrath. Afin de se compter et de se préparer a la bataiile électorale, dans laquelle ils auront a résister aux assauts d'une coa ition antica- tholique, ils viennent de tenir a Vienne leur premier congres impérial Pour la première fois, toutes les provinces autrichiennes étaient représentées a une assemblée générale du parti catbolique. Après d'énergiques discours de ses chefs, et notamment du Prince Alois Liechtenstein, Ie Congrès a discuté et adopté le texte d'un manifeste électoral. En politique, les catholiques déclarent la guerre a l'élément magyar bongrois qui im pose sa prépondérance aux nationalités alle mande, slave et roumaine et fait retomber sur 1'Autriche seule la presque totalité des charges militaries. Sur le terrain social, le parti soutient les revendicarions ouvrières en ce qui concerne la protection des travailleurs, la règlementa- tion du travail des femmes, 1 assurance obli gatoire contre les accidents et l'invalidité résultant de la vieillesse. Le manifeste contient des déclarations en faveur des classes moyennes, que les catho liques veulent protéger contre la toute puis sance du capitalisme juif et la concurrence des cooperatives; le parti réclame la réforme des impöts directs, l'organisation du crédit agricole et d'autres mesures économiqnes desiinées a protéger le marché agricole con tre la spéculation. D'après les discours prononcés au Con gres, le parti a fait de rapides progrès et sa situation lui permet d'espérer de brillants succès dans toute l'étendue de l'empire. Après une première alerte causée par un écroulement de plafond dans la salie des séances, voi a que la Douma est enfin entrée dans la période d'activité. Les premières nouvelles avaient fait croire a un attentat comme cause de l'effondrement au Palais de Tauride bientót on acquit la certitude que les architectes seuls étaient en faute. On s'imagine difficilement qu'une admi* nistration, ayant consacré 950,009 roubles a des réparations, puisse pousser l'incurie jusqu'a laisser possible une catastrophe qui i aurait pu coüter la vie a une g:ande partie de l'assemblée nationale. En ouvrant les travaux parlementaires, le président du conseil des ministres a lu ia déclaration ministérielle. C'est tont un pro gramme bien détaillé, qui dénote de géné- reuses initiatives, mais reflète encore quel- ques tendances autocratiques. La situation des paysans, la liberté de conscience, celle de la presse, liuviolabillité des personnes, les questions ouvrières, sco- laires, ünancières, tout y passé, po^i tinir par cette déclaration Le gouvernement restaurera l'ordre et la tranquillité dans le pays, e'est-a dire une administration ferme,vraiment russe,!comme doit être, comme le sera le gouvernement de Sa Majeffé. La déclaration de M. Stolypine a été ac- cuillie par le silence de la grande majorité de l'assemb ée et les applaudissements de la droite Un député socialiste a prononcé un violent discours affirmant l'espoir de son parti dans ia seule puissance de la force révolutioDnaire. De nombreux orateurs de droite adressent d'ardents appels a la Douma pour que l'as semblée travaille avec le cabinet Stolypine et qu'elle abandonne les idéés révolution- naires. Enfin, après quelques déclarations fermes de M. Stoh pine, l'assemblée a voté l'ordre du jour pur et simple proposé par le prince Dolgoroukoff, au nom des Cadets. Tout sernble démontrer que cette séance importante a laissé une bonne impression. Si le ministère a triomphé des socialistes il n'en est pas moins vrai quele parti des Ca detset avec lui la Douma entière, a singuliè. rement fortifié sa position. Question adressée a M le mi- nis tre de Vagriculture far MM. Colaert et Van er ris. Par suite d'un manque de place dans les étables, une partie du bétail de provenanee francaise introduiten Belgique vendredi i5 mars dernier, par le bureau frontière de l' Abeele, arrondissement d'Ypres, n'a pu y subir la quarantaine et a été envoyé a Sel- zaete, sur la frontière hollandaise. II en est résulté, a coté de tracasseries de toutes sortes, un réel préjudice pour les her- bagers et les cultivateurs a qui ce bétail était destiné. Notamment les animaux, qui étaient en wagon depuis le lundi, se ressentaient déja du long trajet accompli,plusieurs même avaient succombé et un voyage supplemen taire de deux jours n'a pu être que désavan- tageux. Ensuite, eet envoi a Selzaete, qui devra être suivi d'une réexpédition dans nos con- trées, ne sera pas sans occasionner des frais qui, ajoutés aux frais de déplacement des domestiques et du personnel commis a la surveillance et aux soins a donner aux ani maux, peuvent s'élever k un chiffre assez élevé. En consequence, M. le ministre ne pour- rait-il pas prendre des mesures pour obvier, dans l'avenir, a de pareils inconvénients, en faisant, par exemple, agrandir les étables existantes actuellement a 1 Abeele ou en y faisant construire de nouvelles étables, ou bien encore, comme la chose s'est déja faile certaines années antérieures, en permettant que les animaux qui ne peuvent prendre place dans les étables subissent la quarantaine dans le clos qui eutoure les étables, Pour rester fidéle a sa manie de poser des questions M. Nolf s'est empressé de faire suivre une question absoiument semblable Séance du 19 Mars. La Chambre aborde la discussion de l'in- terpellation de M. Mausart au ministre de la guerre «au sujet d'un chef de corps qui remet a un seul officier le commandement de trois bataillons et de 10 compagnies dans le but de bénéficier personnellement d'une partie des frais de bureau afférants a ces comman- dements. M. Mausart développe cette interpellation. M. Cousebant declare que cette affaire quoi qu'on veuille la dramatiser, n'a aucune importance. II y a eu non pas fraude, mais erreur, signalée par le ministre et réparée un mois avant la demande d'interpellation. M. Terwagne interpelle le ministre de l'intérieur et de l'instruction pubiique au sujet de son refus d'accorder des subsides de l'Etat aux communes qui comprennent 1 établissement de bains-douches dans leurs créations de bêtiments scolaires. M. de Trooz trouve que le budget ne prévoyant pas les bains-douches qui, constituent une trés louable initiative il n'appartient pas au gouvernement de sub- sidier. Plutot que de l'incriminer, les mem bres de l'opposition devraient féliciter le gouvernement qui respecte les textes votés par la legislature. On a dit, ajoute le mi nistre, que nous avons des excédents. C'est une erreur j'ai dépensé cette année plus de 12 millions pour constructions d'écoles et il me faudra même réclamer un crédit supple mentaire d'un million et demi. Voila com ment nous détruisons l'enseignement public. Séance du 20 Mars. La Chambre s'occupe de la prise en consi deration de la proposition Franck et consort relative a l'exécution au port d'Anvers de deux premières darses et du bassin canal. M. de Smet de Nayer déclare se rallier a la première partie de cette proposition. Mais, dit-il, nous avons assez de crédit a notre disposition et sous cette réserve, j'admets la prise en consideration. M. Franck demande le renvoi a une com mission et M. Woeste le renvoi aux sections. JOURN ©rgane Gatholique de l'Arrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1