LA SE MAINE
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A Ia Chambre
Samedi 23 Mars 1907
10 centimes le N°
42 Année N° 4419
Etrennes Pontifïcales
Les infirmières religieuses
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En Alleniagne
En Autriche-Hongrie
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H. Vader, wil ons huisgezin
zegenen D. C. Yper. 1.00
Zegen ons huisgezin, Boesinghe 5.00
H. Vader, geef mij uwen zegen 5.00
Maintenant que certains radicaax-
roages voudraient chasser des hópi-
taux les soeurs Augustines et au tres,
paree qu'elles font de la charilé gra
tuite au nom de Dieu, au lieu de faire
payer chèrement des services rendas
a - ec repugnance au nom de l'hamani-
té, il est bon de relire le petit discours
que Jules Simon prononga, a Paris,
lors de ['installation de l'asile de nuit
dans cette capitale.
Cetteéloquente improvisation car
c'en était une mérite d'etre rappor-
tée comme un hommage rendu a la
charité libre et aux religieuses, par un
orateur libre-penseur.
Yoici ce que lecrivain du «Devoir»,
que les libéraux beiges répudient,
chose a noter, depuis qu'il a démontré
l'impossibilité, en fait, de 1'existeDce
d'une école neulre, a dit de la sceur
de charité
Je parle de la sceur de Charilé,
paree que c'est le mot beureux, c'est le
mot trouvéqui représente absoiument
le caractère de la fonction. Au fond,
Ia vraie soeur de Charité, celle qui a
un droit particulier a ce titre, c'est
la soeur de Saint-Vincent de Paul
mais ce nom est devenu le nom com-
mun de (outes les femmes qui fout
du bien. Celui qui a créé cette insti
tution a fait une des plus grandes
choses que le monde ait jamais vaes.
Jetez un coup d'oeil sur l'antiquité
tout entière, regardez-la même dans
les livres que l'on fait pour la rendre
plus belle,vous n'y trouverez rien qui
égale l'oeuvre créée par Saint Vincent
de Paul,
Je défie de rencontrer, dans les
institutions de la Grèce et de Rome,
quelque chose qui vail le les fiües
que vous voyez marcher dans nos
rues avrc leur cornette et leur robe de
bure, allant i'une misère a une au're,
sans s'apitoyer, sans larmoyer, saris
hésiter, et «imant tous leurs mal-
heureux comme une mère ai me tons
ses enfants, avec plus de fermeté et
d'austérité dans le fond, paree que
leur sentiment et leur charité ien-
neut peut-être de plus haut.
Elles out une gloire et une joie
elles ont doDné leur nom a foute une
cl»sse de femmes charitables. Et en
même temps que je fais leloge des
sCBurs de Charité. permettez-moi de
vous dire, Mesdames, que je voi au-
'our de moi des person nes qui rie
portent ni la cornette, ni la robe de
bure, qui sont même en robe de soie,
et qui, par leur cceur, sont dignes de
porter cet'e cornette et cette robe de
bure (Applaudissements).
C est un ordre francais parlout
a 1 étranger, il y a un bópital, une
ecole, quelques soeurs de Charité, no-
tre influ^uce se conserve, s'étnnd,
pousse des raciues.Ces trois 011 quatre
es qui font le métier de servantes,
vateut pour nous autaut qu'un régi
ment.
Ce discours émanant d'un philoso-
phe rationnaliste, d'un libre-pen.-.eur.
par qui juraient jadis tous les libéraux
de France et de Belgique, nous mori-
tre bien le chemin parcouru par le
radicalisme frangais et beige depuis
un quart de siècte.
Ces femmes béroïques.ces anges du
dévouement que l'antiquité n'a point
connues, ces amis infatigables des
malheureux et des pauvres, nos radi-
caux u'en veulent plus.
On repousse les saintesfilles de
Saint-Vincent de Paul, les soeurs Au-
gus'ines, les soeurs grises, paree qu'el
les se dévouent pour mériler Ie Ciel,
au lieu de travailler pour gagnés de
l'argeut. Gérac
Les catastrophes ne discontinued pas
dans la marine frangaise.
Comme après tous les sinistres, on fera des
enquêtes, on établira les causes matérielies,
scientifiques de F explosion aborddel«Iéna».
Croira-t-on pouvoir négliger l'influence de
l'affaiblissement de la discipline dans l'armée
et la marine frangaise
Qui aurait cru qu'un deuil national aussi
considérable serait pour les sectaires du
gouvernement frangais une occasion de faire
ostentation de leur fanatisme?
Précisément la veille de la catastrophe de
Toulon, Taumonier de la marine avait été
chassé de son poste, par application de
l'infams décret qui supprime le service
religieux de la marine.
Comme le fait remarquer la Croix, la co
incidence est poignante, pour quiconque
pense, réfléchit au rapprochement des évé-
nements, mesure leur portée et recherche
leur enseignement.
Les sectaires ne se sont pas arrêtés en si
beau etiemin. Une centaine de catholiques
avaient été transportés k i'hopital, ruisse-
lants de sang. Des prêtres se présentent,
mais la porte de I'hopital leur reste impi-
toyablement fermée. On a fourni cette excuse
qu'ils ne pouvaient être admis que sur ia
demande des malades. Par une ironie infer
nale, c'est au nom de la liberté de conscience
qu'un tel crime se commet. Les malheureuses
victimes da la catastrophe, privées de tous
les inoyens de manifester leur volonté, se
voient traitées comme des athées et sont
forcées de mourir sans les suprêmes consola
tions que la religion seule peut donner.
Cette impitoyable tyrannie, M. Fallières
et ses ministres devaient la couronner par
une attitude bonteuse.
Arrivés a Toulon, a une beure bien mati-
nale, le président et ses ministres ont tiouvé
moyen de circuler en ville de fagon a arriver
a la place pubiique oü se faisaieut les fuué-
railles, seulement lorsque les cérémonies
religieuses étaient terminées.
Les journaux les moins soupgonnés de
cléricaiisme ne cacbent point leur indigna.
tion d'une telle attitude.
Le Temps écrit
Précisément paree que nous inaugurons
le régime de la séparatiou de l'Eglise et de
1 Etat, il eüt été excellent et opportun de
donner en cette occasion un gage d'attacbe-
ment a la liberté de conscience, de montrer
que le régime nouveau était parfaitement
compatible avec cette liberté dont on parle
tant et qu'on pratique si peu.
Et le Gaulois ajoute
Ce n'est plus séparer l'Eglise de l'Etat,
me diBait l'un d'eux, c'est séparer la France
des nations civilisées oü la croyance de cha-
cun est respectueuse de la foi des autres.
Refuser d'entrer dans une égiise oü se cé-
lèbre un office en l'bonneur des morts, est
déja une preuve d'intolérance regrettable
mais s eloigner d'une place pubiique, paree
qu'un prctre y prie devant des cercueils,
c'est la marque d'une imbécilité insigne et
le témoignage d une impardonnable gouja-
terie.
Finissons par une statistique qui vientde
paraitre celle des crimes.
La progression des crimes et délits pré
sente, depuis quelques années une progres
sion manifestement ascendante et comme
la population n'augmente pas sensiblement,
il en résulte que jamais les criminels n'ont
été aussi nombreux.
Le nombre de plaintes, dénonciations et
procès-verbaux, c esta-dire des actes qui ont
mis i'action pubiique en mouvement était de
141,181, en 1835; il s'élevait a 200,000 en
1850, dépassait 300,000 en 1875, 400,000 en
1880, et atteint 500,000 ea 1892 en 1901,
il fut de 520,868 et, l'an dernier, de
546,257. Autrement dit le nombre des crimes
et délits a quadruplé depuis 1830 et plus
que doublé depuis 1871. II y eut, i'aunée
dernière 133 plaintes, dénonciations ou
nrocès-verbaux par 10,000 habitants.
Le nombre des crimes portés devant le
jury a été de ^,236, savoir 1,216 crimes
coutre des personnes et 1,020 contre des
propriétés. II y avait eu, en 1901, 2,103
crimes jugés dont 1,087 con;re les person
nes. L'augmentation des a. ,tes criminels
contre les personnes est done, en cinq ans,
de 129, c'est-a-dire de 12 pour cent. En par
ticulier le nombre des assassinats qui était
de 150 en 1901 a été de 174 en moyenne
pendant les deux dernières années le nom
bre des mem triers est passé de 163 en 1901
h 274 en 1905 le nombre des parricides de
9 a 12.
La politique intérieure se complique. Les
libéraux avaient fait, au Landtag prussien
une proposition excluant de l'inspection des
écoles primaires, les prêtres catholiques et
les pasteurs protestants.
Une majorité, d'accord avec le gouverne
ment, composée de conservateurs et des
membres du Centre, a ïejeté la proposition.
Voila le prince de Bülow forcé de sap
puyer au Landtag prussien sur une majorité
conservateurs-centre, alors qu'au Reichstag
alleinand il compte sur une majorité conser-
vateurs-libéraux.
La situation est pour le moins anormale
et essuie déja de Yives critiques de la part
des organes libéraux comme des organes
j conservateurs.
Deplus la situation est bien instable; cette
première expérience montre que les iibé-
raux ne doivent pas trop compter sur les
conservateurs et que l'appui de ceux-ci ne
leur est assure que pour les questions mili-
j taires et coloniales.
I Le chancelier, sentant l'iustabilité de sa
situation, prépare son jeu de bascule il con
tente la gauche par la promesse d une nou
velle loi sur les bourses, il satisfait la droite
en se déclarant chaucelier agrarien
De Vienne, qui fut son berceau, la parti
cathofique antisémite étendit d'abord son
organisation a la Basse-Autriche pour rallier
bientêt au programme de son chef, le Dr
Lueger, des partisans recrutés dans toutes
les provinces de l'Empire.
Gr&ce au suffrage universel dont les élec-
tions géi érales de ce printemps seront la
première application en Autriche, les catho
liques semblent assurés de former le groupe
le plus nombreux auprochain Reichsrath.
Afin de se compter et de se préparer a la
bataiile électorale, dans laquelle ils auront a
résister aux assauts d'une coa ition antica-
tholique, ils viennent de tenir a Vienne leur
premier congres impérial
Pour la première fois, toutes les provinces
autrichiennes étaient représentées a une
assemblée générale du parti catbolique.
Après d'énergiques discours de ses chefs, et
notamment du Prince Alois Liechtenstein,
Ie Congrès a discuté et adopté le texte d'un
manifeste électoral.
En politique, les catholiques déclarent la
guerre a l'élément magyar bongrois qui im
pose sa prépondérance aux nationalités alle
mande, slave et roumaine et fait retomber
sur 1'Autriche seule la presque totalité des
charges militaries.
Sur le terrain social, le parti soutient les
revendicarions ouvrières en ce qui concerne
la protection des travailleurs, la règlementa-
tion du travail des femmes, 1 assurance obli
gatoire contre les accidents et l'invalidité
résultant de la vieillesse.
Le manifeste contient des déclarations en
faveur des classes moyennes, que les catho
liques veulent protéger contre la toute puis
sance du capitalisme juif et la concurrence
des cooperatives; le parti réclame la réforme
des impöts directs, l'organisation du crédit
agricole et d'autres mesures économiqnes
desiinées a protéger le marché agricole con
tre la spéculation.
D'après les discours prononcés au Con
gres, le parti a fait de rapides progrès et sa
situation lui permet d'espérer de brillants
succès dans toute l'étendue de l'empire.
Après une première alerte causée par un
écroulement de plafond dans la salie des
séances, voi a que la Douma est enfin entrée
dans la période d'activité.
Les premières nouvelles avaient fait croire
a un attentat comme cause de l'effondrement
au Palais de Tauride bientót on acquit la
certitude que les architectes seuls étaient en
faute.
On s'imagine difficilement qu'une admi*
nistration, ayant consacré 950,009 roubles a
des réparations, puisse pousser l'incurie
jusqu'a laisser possible une catastrophe qui
i aurait pu coüter la vie a une g:ande partie
de l'assemblée nationale.
En ouvrant les travaux parlementaires,
le président du conseil des ministres a lu ia
déclaration ministérielle. C'est tont un pro
gramme bien détaillé, qui dénote de géné-
reuses initiatives, mais reflète encore quel-
ques tendances autocratiques.
La situation des paysans, la liberté de
conscience, celle de la presse, liuviolabillité
des personnes, les questions ouvrières, sco-
laires, ünancières, tout y passé, po^i tinir
par cette déclaration
Le gouvernement restaurera l'ordre et
la tranquillité dans le pays, e'est-a dire une
administration ferme,vraiment russe,!comme
doit être, comme le sera le gouvernement
de Sa Majeffé.
La déclaration de M. Stolypine a été ac-
cuillie par le silence de la grande majorité
de l'assemb ée et les applaudissements de la
droite Un député socialiste a prononcé un
violent discours affirmant l'espoir de son
parti dans ia seule puissance de la force
révolutioDnaire.
De nombreux orateurs de droite adressent
d'ardents appels a la Douma pour que l'as
semblée travaille avec le cabinet Stolypine
et qu'elle abandonne les idéés révolution-
naires.
Enfin, après quelques déclarations fermes
de M. Stoh pine, l'assemblée a voté l'ordre
du jour pur et simple proposé par le prince
Dolgoroukoff, au nom des Cadets.
Tout sernble démontrer que cette séance
importante a laissé une bonne impression.
Si le ministère a triomphé des socialistes
il n'en est pas moins vrai quele parti des Ca
detset avec lui la Douma entière, a singuliè.
rement fortifié sa position.
Question adressée a M le mi-
nis tre de Vagriculture far MM.
Colaert et Van er ris.
Par suite d'un manque de place dans les
étables, une partie du bétail de provenanee
francaise introduiten Belgique vendredi i5
mars dernier, par le bureau frontière de
l' Abeele, arrondissement d'Ypres, n'a pu y
subir la quarantaine et a été envoyé a Sel-
zaete, sur la frontière hollandaise.
II en est résulté, a coté de tracasseries de
toutes sortes, un réel préjudice pour les her-
bagers et les cultivateurs a qui ce bétail était
destiné. Notamment les animaux, qui étaient
en wagon depuis le lundi, se ressentaient
déja du long trajet accompli,plusieurs même
avaient succombé et un voyage supplemen
taire de deux jours n'a pu être que désavan-
tageux.
Ensuite, eet envoi a Selzaete, qui devra
être suivi d'une réexpédition dans nos con-
trées, ne sera pas sans occasionner des frais
qui, ajoutés aux frais de déplacement des
domestiques et du personnel commis a la
surveillance et aux soins a donner aux ani
maux, peuvent s'élever k un chiffre assez
élevé.
En consequence, M. le ministre ne pour-
rait-il pas prendre des mesures pour obvier,
dans l'avenir, a de pareils inconvénients, en
faisant, par exemple, agrandir les étables
existantes actuellement a 1 Abeele ou en y
faisant construire de nouvelles étables, ou
bien encore, comme la chose s'est déja faile
certaines années antérieures, en permettant
que les animaux qui ne peuvent prendre
place dans les étables subissent la quarantaine
dans le clos qui eutoure les étables,
Pour rester fidéle a sa manie de poser des
questions M. Nolf s'est empressé de faire
suivre une question absoiument semblable
Séance du 19 Mars.
La Chambre aborde la discussion de l'in-
terpellation de M. Mausart au ministre de la
guerre «au sujet d'un chef de corps qui remet
a un seul officier le commandement de trois
bataillons et de 10 compagnies dans le but
de bénéficier personnellement d'une partie
des frais de bureau afférants a ces comman-
dements.
M. Mausart développe cette interpellation.
M. Cousebant declare que cette affaire
quoi qu'on veuille la dramatiser, n'a aucune
importance. II y a eu non pas fraude, mais
erreur, signalée par le ministre et réparée un
mois avant la demande d'interpellation.
M. Terwagne interpelle le ministre de
l'intérieur et de l'instruction pubiique au
sujet de son refus d'accorder des subsides de
l'Etat aux communes qui comprennent
1 établissement de bains-douches dans leurs
créations de bêtiments scolaires.
M. de Trooz trouve que le budget
ne prévoyant pas les bains-douches qui,
constituent une trés louable initiative
il n'appartient pas au gouvernement de sub-
sidier. Plutot que de l'incriminer, les mem
bres de l'opposition devraient féliciter le
gouvernement qui respecte les textes votés
par la legislature. On a dit, ajoute le mi
nistre, que nous avons des excédents. C'est
une erreur j'ai dépensé cette année plus de 12
millions pour constructions d'écoles et il
me faudra même réclamer un crédit supple
mentaire d'un million et demi. Voila com
ment nous détruisons l'enseignement public.
Séance du 20 Mars.
La Chambre s'occupe de la prise en consi
deration de la proposition Franck et consort
relative a l'exécution au port d'Anvers de
deux premières darses et du bassin canal.
M. de Smet de Nayer déclare se rallier a
la première partie de cette proposition. Mais,
dit-il, nous avons assez de crédit a notre
disposition et sous cette réserve, j'admets la
prise en consideration.
M. Franck demande le renvoi a une com
mission et M. Woeste le renvoi aux sections.
JOURN
©rgane Gatholique
de l'Arrondissement