MORT
m
LA SEMAINE
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QHFiOMIQUi ÏPBOISE
Samedi 30 Mars 1907
10 centimes le N°
42 Amvée Nö 4420
du Baron de Béthune
PAQUES
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En liussie
Au Ma roe
Encore 1'usine a (i»z
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Le baron Jean de Béthune,gouverneur de
la Flandre Occidentale, est décédé le
ditnanche 24 mars en son chateau du
Bankout a Heestert. Sa mort constitue une
perte immense pour ladministratioo de
notre province dont il connaissait a fond les
jptérêts divers elle sera une perte irrépa-
rable pour l'art gothique auquel il avait
voué une grande partie de sa vie.
M. le Baron de Béthune
Nos eoncitoyens n'ont pas perdu le
souvënir de la splendide reception qui lüt
faite au baron de Béthune lors de sa visite
officiblle a notre villeen avril 1905. A cette
occasion le gouverneur témoigna le vif
intérêt qu'il portait a la restauration de nos
monuments. On peut dire que c'est en gran
de partie grace a son puissant appui que la
Province et 1 Etat accordèrent d'aussi larges
subsides a notre administration communale.
Comme yprois, comme flamands, corame
catholiques, nous remplissons un devoir de
reconnaissance en adressant un dernier
hommage a l'homme de bien, a 1'homine de
foi, A l'homme de travail que nous venons
d« perdre.
Né a Bruges le 25 janvier 1853, Jean-
Baptiste de Béthune do fit que passer au
collége de Courtrai et acheva ses études
dans la maison paternelle, sous la direction
de précepteurs choisis. II conquit bril am-
ment ses diplomes de docteur eu droit Dès
l'annce 18/8 il devint bourgmestre du gros
village d'Oo3t-Roo3ebeke et ccrseiiler
provincial de ce canton. Ce fut son noviciat
d'administrateur, noviciat fructueux, dont
ses administrés conservent aujourd'hui
encore le reconnaissant souvenir.
Au conseil provincial, il s'atlacbait de
prél'érence aux questions complexes,d'étude
laborieuse, de longue portóe, aux innova
tions fécondes, qu'il ne propo-ait d'ailleurs
qu'après un mfir examen et la plus conscien-
cieuseet scrupuleuse élaboration. Son intel
ligence avait l'horreur de l'a peu prés. Elle
n'était satlsfaite qu'après avoir nénétré,
fftt-ce au prix du plus long travail, au fond
d'une question et en avoir éclairé tous les
aspects. Ce qu'il savait, il le savait toujours
bien, et il savait beaucoup. Sa parole grave,
convaincue, quelque sujet quelle trait At, ne
s arrêtait point aux surfaces. Les questions
du regime de la Mandel, du minimum des
salaires dans les entreprises publiques, et,
plus récemment, celle de pensions de
vieillesse, dont il avait fait une étude appro-
fondie et aujourd bui encore intéressante a
consulter, suffiraient a le prouver.
Membre de la députation permanente en
1892, il fut appelé quelque dix ans plus
tard, après la trop prompte mort du comte
d Ursel, aux fonctions de gouverneur de la
province. Son talent et les services quil
avait rendus lecevaient aicsl, après la
consecration de ses collègues, cello plus
éclatante du Rot. Toute sa carrière l'avait
acheminé vors ce poste, et l'y avait admira-
blement préparé. 11 était heureux de cette
supième distinction, de ee champ plus large
ouvert a son activité ot a ses initiatives.Mais
que nos bonheurs sont vains et fragiles
II s'était peineaccoutumé a sesnouveaux
devoirs; a peine avait-il pu déployer. sur ce
sommet de la hiérarchie administrative, les
rares facultés dont,en des postes inférieurs,
il avait- déja fourni tant de preuves, que
s'abattèient sur lui de cruelles épreuves la
mort successive de son fils unique et d'une
de ses deux filles. Elle meurtrirent son
coeur en même temps qu'elles ruinèrent sa
santé, elles ce purent abattre son courage.
Après la religion, c'est au travail qu'il
demauda surtout sa consolation. Sans rien
négligcr des multiples obligations de ses
locctions, il ne cessa d'utiiiser ses loisirs et
ses veilles aux études archéologiques et
artistiques qui, dt-puis sa j^ucesse, avaient
eu pour lui un irrésistible attrait.
Car on no concaitrait pas le défunt si on
nevoyait en lui qu'uD habile administrateur.
C était aussi un artiste et uu savant.II avait
été le collaborateur de son père 3 Maitre
Jtati Béthuce i) clans uu grand nombre des
ceuvres qui out illustré son nom. II lui avait
suecédé comme président de la Gilde de
Saint LllC. MojbIjto ti-öc aotif ot troo a-ól-ó Uo
la Gommission des monuments, il faisait
mieux quu do protéger lesoeuvres mattresses
ou intéressantes de notre architecture
nationale. II s'efforgait d'en faire surgir
partöut oü il le pouvait. Que d'églises, en
Flandie, doivent a son intervention, a ses
conseils, voire a ses plans, le caractère
artistique de leur restauration ou de leur
construction La numismatiquo lui offrait
l'occasion de ses plus chères distractions.
L'histoire lui prenait aussi une bonne partie
de son temps libre et en particulier celle des
béguinages. Il recherchait, étudiait leurs
cartulaires, et j'imagine que l'on trouvera
parmi ses papiers de précieux et nombreux
documents sur ces institutions. Enfin il
montrait pour les études linguistiques et
surtout pour l'étude de la langue flamande
un goht trés vil, qui ce fit que s'accroitre
avec 1 Age. En cbacuue de ces branches de
1 art ou de la science, il ne se conteutait pas
d'un nonchalant amateurisme, il poussait
s.s recherches a fond. Son repos, s'il avait
choisi d'abandonuer ses absorbantes fonc
tions publiques, edit été tout l'opposé de
l'oisivetó. 11 nous eftt valu ceriainement, a
legal des carrières les plus laborieuses,
d'iinportants ouvrages sur ces diflérentes
matières. Mais il n'a voulu le repos qu'avec
Ia mort.
Nousavons dit que le défunt gouverneur
était un homma de foi. La fagon dont il a
accueilli cette mort qui venait le lrapper
brutalement, soudainement a 54 ans, au
milieu dune familie qui l'adorait et oü il
avait trouvé toujours sou meilleur repos et
ses plus douces joies, l'a prouvé mieux
encore que sa noble et chrétienne vie.
Sa fin fut celle d'un grand chrétien.Qu'elle
soit a tous un exemple et quelle serve de
consolation a la familie éplorée de notre
regretté gouverneur
Tantól les cloches sonl revenues de
Rome. Leurs joyeuses envolées nous
ont dit que le temps de la tristesse, le
temps de la Passion est p'ssé et que
la Resurrection glorieuse s'est ac-
complie. Christus resurrexit. Alleluia!
Image de la resurrection qui s'est
opéiée dans Tame du chrétion, séparé
de sou Dieu vivaut par le pe'ché, ro-
naissant a la grace comme la nature
renait a la vie.
Image de la lutte séculaire que
i'Eglise doit soulenir contre ses persé-
cu'.eurs. Ceux-ci la croient vaincue,
lerrassée. Et elle reparait avec une
vigueur nouvelle, unejeunesse éter-
ut lie.
Sans doule, a ne Considérer que 'es
fails sous uu jour hu.nain, ou pense-
rait parfois que I'Eglise décliue, ca et
a. Vain mirage, phénomène tempo-
raire, perte immédiatement punie ic:,
récupé/ée ailleurs.
Au siècle dernier, les hauies classes
désertaient l Eglise, ou n'en gardaient
plus l'esprit. De ces fai'es le voltairia-
nisme descendit daDs la bourgeoisie,
alors que déja les classes supérieures,
fusügé 'set éprouvées de leur erreur
ptssagère, revenaient h de meilleures
traditions Le scepticisme et l'hostilité
a la religion persistent encore dans
quelquos milieux bourgeois, atteints
du virus liberal. Mais chaque jour la
téacliou se dessine plus nette, s'accen
toe sous la poussée populaire. C'est
que 'e people,s'autorisant de l'oxemple
de la bourgeoisie, moiitre des velléités
de désorler a son tour I'Eglise, mais
ne préterirl pis s'arrpier a cette politi
que Dégative et entend puiser dans
celle desertion Ie droit de débrider
toutes ses passions, et particulière-
ment celle de jouir.
Le peuple reviendra de cette erreur
comme en sont revenues la noblesse
et la bourgeoisie. II ressuscitera a la
vie catholique et, dans une plus fidéle
observance des lois de I'Eglise, il trou-
era de nomeaux elements d'une vie
matérielle moins rude a supporter.
Le dernier stade du cycle a parcou-
rir ne sera pas le moins pénible pour
la société qui expiera ses oublis et ses
bostilités. Mais cette période fiuale n'a
pus de quoi effrayer le vrai ernyant.
II sail que la victoire fiuale lui est
assurée. In hoe signo vinces.
Alors retentira, au dessus d'une
s ciété régénérée dans les eaux d'un
nouveau baptême: Resurrexit
Et la joie sera alors au coeur de la
soc été comme elle est aujourd'hui au
coeur de ceux qui n'oul pas renié les
promesses de leur baplême.
L'ère dts peiits papiers n'est pas encore
close pour legouvernementdela République.
Tout ce qu'ils réussiront a mettre en
evidence ce sera l'incorrcction de 1 inconve-
nance de leur proce'de' par lequel its ont déja
soulevé les critiques et les protestations de
tous les gens bonnêtes, et se sont mis eux-
mêmes au ban des pays civilisés.
Telle est la conclusion d'un article de
1 Observatore Romano sur le dossier Mon-
tagnini
Cette conclusion reflète bien le calme qui
règne au Vatican en face de l'épouvantail
qu'on ne cesse d'agiter en menacant depublier
certaines pieces saisies a l'ancienne noncia-
ture.
Que peut en effet sortir de la lecture de
ces papiers si ce n'est la preuve du legitime
exercice des droits et devoirs pontificaux
S'il apparait que durant la période électo-
rale, le St Siège a cherché a lavoriser le
succes des élénvents qui donnaient de süres
garanties de paix et de libertépour I'Eglise,
quiconque a un grain de bon sens devra
reconnaitre qu'il ne pouvait faire autrement.
S'il ressort de l'examen de ces papiers que
le St Siège s'est informé des qualités de ceux
qu'il avait l'intention de placer a la tête d'un
diocese, qu'il n'a pas dédaigné de consulter
des personnes probes et éclairées dans les
graves questions qu'il avait a résoudre, du
même coup il ressortira que le St Siège a
rempli strictement, rigoureusement son pro-
pre devoir, ce devoir qui s'impose impres-
criptiblement a lui chaque fois que sont en
jeu les intéréts vitaux de la religion.
A quoi dès lors peut aboutir la commission
d enquête chargée d'examiner Ia partie poli
tique des papiers saisis
Quoiqu'il advienne, elle est vouée a un
discredit complet, comme l'oeuvre même
qu'elle doit entreprendre.
Une bonne semaine sans doute pour le
Gouvernement et la Douma.
Une ère de collaboration semble done
succéder a une ère de méfiance et d hostilité
mutuelles.
Une partie des cadets parait se détacher de
la gauche pour soutenir ie Gouvernement.
Tous les journaux commentent le succès
remporté par le gouvernement devant la
Douma.
En vue de porter secours aux victimes de
la famine, l'extrême gauche voulait confier
aux députe's une enquête sur place dans les
diflérentes provinces.
Tandis que les députés d'extrême-gauche
accusaient les cadets de ne faire qu'un avec
le ministère, on passait au vote et le minis
tère recueillait l'approbation d'une forte
majorité composée de Ia gauche, du centre
et de la droite.
Signalons encore un événement dont il
serait prématuré d'apprécier les conséquences
mais qui sans aucun doute aura une grande
importance.
M. Pobiedonotzeij, ancien procureur du
Saint Synode russe, est mort a l'age de 82
ans. Dernièrement encore Pobiedonotzeft
était une force dans l'Empire. Pendant plus
d'un quart de siècle il a été un des personna-
ges les plus importants de Russie er l'un des
principaux inspirateurs de la politique
réactionnaire.
Cette influence il la devait a un esprit fort
cultivé servi par une volonté tcnace et aussi
cette circonstance qu'il fut chargé d'ensei-
gner les sciences politiques et j'uridiques a
celui qui devait règner sous le nom
d'Alexandre III. Sous Nicolas II son in
fluence diminua. En réalité Pobiedonotzeff
aéchouédans l'oeuvre d'unification morale
qu'il avait rêvé d'imposer par la force a la
Pussie et lui-même a la fin de l'année 1905,
fut obligé d'abandonner ses fonctions de
procureur du Saint-Synode.
La télégraphie sans fil, qui est appelée a
rendre de si grands services la cause de la
civilisation et du rapprochement des peuples
vient de donner lieu a uu grave incident
international. Des indigenes du Maroc,
effrayés de l'introduction dans leur pays des
inventions européennes, ont assassiné a Ma-
raketsch un docteur francais, sur le toit de la
maison duquel on venait d'installer des
signaux servant a des opérations géodésiques.
Les indigènes avaient cru voir dans ces si
gnaux des appareils de transmission téiégra-
phique et n'ont eu rien de plus empressé
que de tuer le docteur Mauchand malgré les
soins dévoués qu'il avait déja donnés aux
indigènes malades.
Tel est l'incident; il serait sans importance
s'il ne créait de nouvelles diffkultés interna-
tionales et s'il ne mettait de nouveau en
évidence l'état anarchique qui caractérise
l'empire marocain.
La foule ne sen est pas tenue au seul
assassinat du docteur frangais elle s'est
réunie devant l'agence consulaire de la
Grande Bretagne dont les occupants ont eu
beaucou.p de difficultés a. se défendre.
Le gouvernement s'est empressé d'envoyer
des navires de guerre au Maroc et semble
décidé ii agir énergiquement; d'autant plus
que les indigènes agissent comme s'ils
étaient sürs de rimpumté. Les mesüres"pri
ses par la France sont génétalement
approuvées par la -presse- internatföWile.
Les journaux anglais surtout ne se fönt*pas
faute de faire remarquer que l'intérêt prin
cipal de 1 affaire réside moins dans le Matoc
que dans l'Allemagne. -• ;r:;
La Pall Mall Gazette trouve que l'Alle-
magre a ameué-le Maroc a croire que fort
de la protection germanique il lai est loisible
d'outrager les, frangais selomson plaisir, q-ue
la France doit dissiper cette illusion et que
1 a p uissa-n.ee qui menacerait la France serait
réprpuvée du monde civiii&é. iv: -
D'autre part Ia presse allemande trouve
la sqsceptibilité frangaise exagerée.s. Elle
attribue a; la pr,écipita.tloir ,nerreasei avec
laquelie la France saisit tout' au: MarpC,
certaines décisions. .qui'elle qualifie d'étour-
deries, alors qu'il conviendrait de préconiser
des décisious moderoos. -
G'était prévu Nos explications ne pou-
vaient satisfaire le Progfès II cóntinUe
d'ergoter au sujet de l'ancienne usine Valckè;.
Les renseignements quê nous avons pu
bliés dans notre dernier numéro confirmaiént
ce fait de notoriété publique que Füsfüe
Valcke était dans- Un-était lamentable lés
gazomètres, les fours, les'épurateurs étaient
si vieux et si use's que la fabfièation' du gaz
ne pouvait.se faire qu'en exposant lë person^
nel ouvrier aux dangers 'les plus graves.
Quant a l'ancienne canalisation ou bien èlle
était constituée de tüyau'x-trop étroits qui nè
pouvaient suffire poor une pressión' plüs
forte,, e.t un.e consommation' plus" abondaiite
oubien elleprésentait d'innombrablès
fuites. Tel est le cas de la rue d'KI verding Ire
qui, d'après le Progrès ne datëfait pas
de 4 ans. - iKvi-.
Voilé ce que valait le matérie! deJI'u5me
Valcke. II était inutilisable I
Le «Progrês réclame une usine capable
de fabriquer 6000 nu de gaz par jour.
Mais cette usine existe a la chaus^'e de
Dickebuscb Du jour au lerrdemaïü'on'peut
lui faire produire pareille quantité de gaz.
Pour que l'expérience ait lieu immédiate
ment il suffit que lq Progrès veuille bipa
s'offrir a. en payer les frais. „si-
La preuve mathématique est du reste %ije
fttire.
L'usine dispose de quaire fours ayant
cbacun 6 cornues de 5 mètres. Or chaque
four pëut produire de aooo a 2200 m3 de gaa
par jour. II suffirait done de mettre trais
fours en activité pour atteindre et même
dépasser une production de 6000 m3 en 24
heures.
Enfin le Progrès nous demande com-
ment il se fait que, le prix du gaz étant
réduit de 3 c. au m. c., les notes a payer
sont PARTOUT plus élevées qu'ancienne-
ment.
Notre réponse sera breve.
II est complètement erroné que, a éclai-
rage égal, la consommation de gaz par les
particuliers soit plus élevée aujourd'hui
qu'autrefois a fortiori espil faux de pré-
tendre que eet éclairage est plus coüteux
qu'auparavant. L'enquête minutieuse faite
a ce sujet par la société du gaz l'a démontrc
clairement.
Mais nous ne refusons pas la discussion
sur le terrain oü Ie Progrès l'a placée.
Nous sommons au contraire la feuille
libérale d'avoir a rapporter la preuve com
pléte de son audacieuse affirmation.
JOURNAL
©rgane Gatholique
YPRES
de l'flrrondissement
I
Au nom tin parti des cadets, M. Rodit-
cheff deroanda que la commission fit une
enquête a St Pétersbourg d'après les rapports
qui lui seraient tournis. Le gouvernement
accepta cette proposition.
«'r
O