LA SEMAINE Téléphone 52 Téléplione 52 Samedi 27 Avril 1907 10 centimes le N° 42 Annee N° 4422 Pas d'indemnité Le nouveau Gouverneur La nomination de M,. Buzetle et la presse Le gouvernement provincial a Bruges En France O si s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et A tons les bureaux de poste du Le Jeurnal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coüient 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser 1 'Agence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. 0q se rappelle que dans le fanieux discours oü Jaurès promit de conden ser et de re'unir dans un code les doctrines collectitristes, il avait annon cé que Impropriation générale, base du sysfème, »e revêtirait pas les for mes brutales que les sdversaires du parti sociaüste se plaisent a objecter aux spótri-s des principes uouveaux. Imraédiattóment M.Picard, dans son article hebdomadaire du peuple, s'éle- vait contre les attenuations facheuses du lea ier framjais. L'expropriation, d'après le sénateur belgf, devait être pu e et simple. Les capitalistes, mis a pied, n'aur»<ient qu'a se püeraux exi gences du Droit nouveau dont !a for mule fondameutale se résumé en ces mots A chacun selon ses besoins de chacun seton ses facultés. Voici comment il s'exprime L'indemnité Assurément il ne peut s'agir de douner aux expropriés l'équivalent de ce qu'on leur fera reu- dre. Ce serait encore une fois défaire des capiladstes poor en refaire instan- tanément. La vieijle mystification. S'ils sont en état de travailler, qe'ils vivent en travaillant, selon les utilisations sociales possibles et selon leurs aptitudes. S'ils soot inaptes,qu'on leur donne en bons de nourriture, de vêtemen;s, de logements, etc, ce qui sera raisot - nable. lis n'ont pas droit a plus que cette pension de vieillesse ou d'in- firmité, ou de chótnage. Pourquoi leur faire un sort spécial en les mettant, par une bienveillance puérile et jobar- de, en dehors de l'humanité com mune? Indemnité Juste indemnité Qu'est ce que cela veut dire Es'-ce créer a nouveau des parasites Est-ce permettre de vivre sans rien faire dans une société dont l'essentiel et noble principe sera que tout le monde devra contribuer k l'aisance générale dans la raesure de ses facultés Non, non, cent fois non II est temps de se débarrasser de ces préju gés raoisis Une juste indemnité, c'est celte qui attribue ce qui est nécessaire aux besoins normalement entendus, abstraction faite de toutes ies super- fluités du luxe, du faste, de la mon- danité dont s'encombrent présente- ment les riches. Ce qui va au-delè est injuste. Ce qui consiste a donner a un parasite accapareur I'équivalent, non de ses besoin3, mais de ce qu'il resti- tue, est une pratique de dupe. «Comptons que cela sera traduit en loi dans le projet de Jaurès.» Peuple 1 iuillet 1906). L'oncle socialiste ne croit pas avoir suffisamment insisté sur ces idéés, et pour plaire aux Hubins de son parti, il y revient dans son article du 44 cou rant pour nous crier de Douveau Pas d'indemnité Ajoutons que cette fois-ci le grincheux a trouvé la note juste et que la commission de I'Index rouge, les rédacteurs du Peuple, ont marqué leur satisfaction en lui criant: D accord, cher Oncle Réellement.si un jour nous sommes entraiués par la bourrasque révolu- tionnaire, nous n< pourrous trouver •d'excuse a notre indifference nous ne pourrons pas dire que nous n'avons pas été avertis et que les événements sont une surprise. Non, et si un fabuliste s'avise de décrire nos malheurs, il pourra, com me son devancier, terminer son récit par cette conclusion, en guise de mo- rate Nous n'écoutons d'instiuefs que ceux qui sout les nótres. Et nous ne croyons le mal que quaud il est venu Les socinlistes, d'aiUeurs, mettent uue ceriaine coquet erie a nous répé ter—et nous pnui rions multiplier nos citations a ce suiet que les capita!is tes seroüt expropriés a la manière des nobles de 1789 et des moines de 110s jours dans le beau pays do France, lis aiment a citer ces examples et a mar- quer les consequences fatales de ces iniquités ce qui prouve combien sont fuuestes a la moralité des idéés ces violations fècheuses du droit et de la justice. On ne jette pas impunément en pature aux passions populaire* les droits et les biens d'une partie des citoyeus. Gare aux rigoureuses déduc- tions de eet implacable logicien qu'est le peuple, a dit. avec raison, un com munard fameux. Félix Pyat. Que ces politiciens malheureux du parti liberal méditent ces siuistres predictions, eux qui ne rêvent que car'els, au moment même oü les so- cialistes dévoilent avec tant de cynis me leurs inavouables désirs. Vraiment il° sont bien aveugles, s'ils ne veulent pas voir le péril rouge. Que Ia pensee de l'inipossibilifé pratique de la théo rie collectiviste ne serve pas d'oreiller a leur coupable conduite. II est trop tard de chercher uu refuge, quand le vent souffle en tempête et que la bourrasque sévit. Ce ne serait pas la première fois que des chosesque l'on avait crues impos sibles et in'rsisemblables se seraient réalisées. N'était-ce pas, par exemple, le cas des nobles de 1789, rappelés par Picard, et ne se sont-ils pas endor- mis dans une trompeuse sécurité Aussi, comme ils ont payé cher leur aveuglement André La joyeuse nouvelle annoncée l'autre jour est confirmée, depuis mercredi le baron Ruzette est nommé gouverneurde la Flandre Occidentale. Le Moniteur publie l'arrêté royal de nomination daté du 10 Avril. Le baron Ruzette, recu par le Roi, a prêté serment entre les mains de Sa Majesté. L'entrevue a duré une demi heure. Constatons une fois encore l'universelle sympathie, l'estime unanime qui entourent le nouvel élu et l'unanimité avec laquelle Ie cboix du Souverain est approuvé. Nous sommes convaincus que M. le baron Ruzette s'appliquera dans ce nouveau poste a montrerle même zèleet le même devouement pour la province et son chef-lieu que ceux qu'il a déployés tandis qu'il était député et nous répétons ce cris redit tant de fois et si bien connu de la population brugeoise et Westflamande Vive, vive heureux et longtemps le Baron Ruzette, notre gouverneur Ce serait une banalité d'enregistrer que la nomination de M. Ruzette, comme gou verneur de la Flandre Occidentale, a été fcieu accueillie. Ce serait trop peu dire en tous les cas. C'est de l'enthousiasme que Ja nouvelle a provoqué, dans toutes les classes de la population. Même a gauche, on constate un accueil sympathique. Des organes de la presse libérale reflêtent ce sentiment. Nous ne connaissons qu'une exception. Faut-il spécifier Le lecteur trouvera lui- même. Le Réveil, dira-t-il. Parfaitement. LaPatrieavaitécritque «beaucoup- sinon tous désiraient ardemment la nomina tion de MRuzette. Le Réveil s'inscrit en faux contre cette affirmation: il pretend que cela l idicuiise plutót le destinataire de cet éloge boursoufflé 1' Le lecteur jugera pour qui est le ridicule. Le Réveil a'le droit de soutenir que M. Heyvaert tut un gouverneur plus désiré et plus populaire que M. Albert Ruzette. Le rapprochement de ces deux noms peint deux régimes, deux ten dances. Le Réveil ajoute Quant a nous, nous saluons sans déplai- sir la momination «te M. Ruzette, en formu- lant simpletnent le voeu que le nouveau gouverneur sacln se dépouiller de tout fanatisme politiqClTet que ctSiis son nouvel j cmploi, il se motitre soucieux de l'équité et du respect de la liberté des opinions. M. Iluzetfe est Done un fanatique aux yeux du RéveilC'est un comble, sous la plume de la feuille qui,du premier jour,s'est rangée parmi les lus fanatiques du pays Le rappel a l'équité et au respect de la liberté des opinions n'est pas moins osé venant d un organe qui rapporte les événe ments de France avec uu sentiment d'en- vie l'envie de fouler ici aux pieds toutes les libertés constitutionnelles qui sont anéanties dans ce pays-la. Qui done voulait faire de la iibre Belgique une petite France Toutefois, il semble bien que les libe'raux, a voir leur empressement a recourir aux bons offices de M. le député Ruzette, n'a- vaieut pas une crainte bien profonde du fanatisme do l'honorable représentant et qu'au contraire ils rendaient par l'em- pressement a lui confier leurs intéréts un tacite mais éloquent hommage a son esprit d'« équité et a son respect de la liberté des opinions. Le correspondant brugeois de VEtoile écrit M. Ruzette s'est acquis une grande popularité a Bruges en se faisant le com- missionnaire de ses électeurs, qu'il recevait en quantité considerable tous les sarnedis dans son bótel de la place Saint-Martin. Ce paragraphe est a mettre-sous verre. Le correspondant veut bien reconnaitre la grande popularité de M. Ruzette. Ce n'est déja pas si banal. Mais pas de roses sans épines M. Ruzette n'était qu'un... Com- missionnaire. On n'est pas plus collet monté. Voilé un mandataire public, un gentilhomme encore,qui re$oit ses électeurs, qui écoute leurs doléances, leurs requêtes, qui tache de leur rendre service, de leur être utile. Peuh le correspondant de VEtoile est dégoüté, écceuré. Ca, c'est un... commis- sionnaire. U11 mandataire du peuple a le devoir de tourner le dos a ses mandants. Superbe talon rouge, petit prince, ce cor respondant de VEtoile. 11 a oublié d'ajouter si M le baron Ruzette portait le sarreau blanc et au bras la plaque de cuivre. Voila, dans toute sa beauté, la démocra tie libérale Nos amis seraient bien sots, s'ils ne la signalaient pas. Nous oserions parier une obligation du fou Cercle libéral contre une action de la Maison noire que l'auteur de cette belle trouvaille n'est pas apparenté a Monsieur le Marquis de la Gaffe. Ce n'est pas le dirigeant de la politi que libérale qui commeUrait de tels impairs. Le principal journal libéral d'Ostende Le Carillon publie ce qui suit dans son N° de samedi Le gouverneur de la province Un télégramme de Bruxelles nous a annoncé hier que le Roi venait de signer la nomination du baron Albert Ruzette aux fonctions de gouverneur de la Flandre Occidentale. Nous pensons que cette nomination sera tres bien accueillie dans la province. M. Ruzette a rempli avec beaucoup de distinction son mandat de député de Bruges a la Chambre des représentanfcsil a su prendre une place en vue au Parlement beige et s'est plus d'une fois fait remarquer dans les discussions des projets de loi les plus importants. Car il est a noter que M. Ruzette ne se prêtait pas a la simple lecture des petits papiers comme nombre de ses collègues qui bornent leur intervention dans la geation des affaires du pays demander un arrêt du tram, une halte de chemin de fer ou quelque faveur du même genre pour un village quelconque de leur arrondissement. Nous rendons volontiers cet hommage a un adversaire politique au moment oü il abandonne la politique active pour se consacrer plus spécialeinent l'administra- tion. Dans sa nouvelle carrière, M. Ruzette suivra certainement l'exemple de ses prédé- cesseurs, de son regretté père notamment dont le souvenir est resté tres vivace dans la province. Le nouveau commissaire du Roi est d'ailleurs uu gentilhomme accompli trés accueiilant et particulièrement ser- viable. II jouit de la considération générale et inspire la sympathie a tous ceux qui l'approchent. Nous le félicitons done bien vivement de sa nomination. Le même Carillon insère encore une cor- respondance bruxelloise oü nous lisons Une des dernières nominations du gouvernement démissionnaire aura été cclle du baron Ruzette en qualité de gouverneur de la Flandre Occidentale. Dès le premier jour, je vous ai fait prévoir que l honorable député de Bruges succéderait au baron de Béthune dans ce poste de confiance oü son père s'est distin gue par sa serviabilité et son impartialité. Ce n'est qu'après les démarches réité- rées de ses amis politiques auprès de lui et notamment après les instances de M. Woeste, que le baron Ruzette a fiui pa.i accepter. Même ses adversaires politiques, qui ont pu le combattre sur le terrain électoral, approuveront certes le choix fait par le gouvernement. Celui ci ne pouvait en faire de meilleur. Voila, nous semble-t il,la note juste qu'on entend dans les milieux non inféodés a la petite... Chandelle. L'achèvement de l'hótel du gouverne ment provincial va entrer dans une phase decisive. Nous en avions entendu parier on nous avait cité des détails de nature a ap- puyer, par desfaits, cette espérance jadis trop souvent trompée. Nous n'en avions rien voulu dire, préférant attendre les faits. Voici que l'adversaire lui-même fait écho au senti ment public. On écrit de Bruges a VEtoile L'achèvement de l'hótel du gouvernement provincial j Le gouvernement vient d'acquérir la maison sur la Grand'Place, a cóté du gouver nement provincial, et qui est la dernièrequi devait être expropriée pour permettre l'achè vement des travaux. On assure que M. le baron Ruzette, le I nouveau gouverneur, compte s'occuper tout spécialement de cette aflaire. M. le bourg mestre Visart a d'ailleurs eu, ces jours der- niers, une entrevue avec M. de Smet de Naeyer, qui a declare' que les plans étaient prêts et qu'il n'attendait que l'accord des services communaux et provinciaux, quant a l'affectation a donner aux locaux- II est trés vrai que M. le bourgmestre Visart s'occupe activement de la question et que la population estime qu'avec M. Ruzette comme gouverneur, la question va recevoir une prompte solution. Seulement. encore convient-il de mettre les choses au point, ij i° II est inexact que les plans soient prêts Comment le seraient-ils, puisqu'on n était pas d'accord sur l'affectation a donner aux constructions nouvellcs Cette diver gence a même été une cause essentielle, pour ne pas dire unique, des retards constants et regrettés. Heureusement cette incertitude parait vaincue. On pourra désormais mar cher. 2° II est inexact de piétendre que les services communaux ont a intervenir dans cette question. Ce n'est pas de leur domaine. Nous savons bien qu'il fut un instant ques tion de lier la question du musée communal a celle de l'acbèvemedt de l'hötel du gouver nement provincial. Ce ne fut pas la ville qui prit l'initiative de ce projet, qui n'aurait pas rallié 1'assentimment de ceux qui préconisent un local séparé et isoié pour le musée. On a attribué a M. le compte de Smet de Naeyer toutes les responsabilités dans cette affaire. C'est une injustice. Le premier mi- nistre était bien disposé. M. le bourgmestre l'a déja dit au conseil communal. Si unjour le plus prochain possible tout un cöté de la Grand'Place, la rue Breidel et une notable fraction de la rue Philipstock seront couvertes de constructions dignes du vieux Bruges ej de nature a en accentuer le cachet esthétique, on le devra, pour une large part, a M. de Smet de Naeyer. On a parfois repro- ché a l'honorable chef de cabinet démission naire de vouloir faire trop grand. On l'a même dit a propos de Bruges-port de mer. C'est, en effet, M. de Smet de Naeyer qui a donné a la rade et au móle de Zee-Brugge les proportions qu'ils ont aujourd'hui. Grace a 1 :i, les plus grands navires, les géants de mer qu'on ne soupconnait pas au moment ou le port était de'crété pourront y accoster. Les événements ont vengé notre ministre des travaux publics. Si les projets concus pour l'achèvement de l'hótel du gouvernemt provincial s'exécutent, il n'y aurequ'une voix pourdire On n'a rien perdu pour attendre, au contraire. On se félicitera même d'un retardqui auraeu de tels effets. M. de Smet de Naeyer, ici encore, e voulu faire grandet beau. Au moment oü il quitte le pouvoir, nous avons tenua lui rendrece légitimehommage. Tout homme au courant de lasituation s'y associera. Les événements diront si nous avons tort. Et le gouvernement qui arrive n'énervera pas les dispositions du cabinet qui part. (LA PATRIE). Après l'attitude énergique de Mgr Tou- ehet, évêque d'Orléans, et la reculade de M. Clémoaceau on croyait le programme des fêtes de Jeanne d'Arc arrangéetles orléanais se réjouissaient déja du succès de leurs fêtes. Voila que M. Clémenceau semble pris de remords. L'évcque avait déclaré qu'il ne pourait aucunément consentir a participer a utte cérémonie oü tigurait la Franc Magonnerie avec ses insignes. Des règlements ecclésias- tiques, qu'il n'est pas en son pouvoir de modifier, le lui déf'endent. M. Clémenceau s'ea tient a une décision diamétralement opposée. Le président du im-iw i ■mir'.fawway JOURNAL D'TPRES ©rgane Qatholique de 1'Arrondissement f

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1