CONCERT
LA SEMAINE
Telephone 52
Téléphone 52
A la Chambre
Samedi 18 Mai 1907
10 centimes ie N°
42 Annëë
S° 4425
wmsm
11 apm0aie Coinmun ae
Pour la liberlé
L'entente a gauche
En France
En A ut riche
En fUissie
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LUNDI 20 M Al 1907,
PROGRAMME .-
1. Les petits Beigesmarche mil.
E. Jaminé.
2. Ouverture dg Paludier du
Büiirg. de Bal^, arr. par Fa vee
3. Philemon et Baucis, mélodrame
et danse des Bacchantes, Gounod
4. Fète flamanae, fautaisie
caractéribtique, F. Van Avermaet
5. Sérénade de Gillotin, Goublier
Nous avons public la tière declara
tion de M. do Trooz, affirmant, en
pleiDe bourrasque parlementaire, soq
énergique volonté de subsidier encore
et toujours renseignemeut libre.
Et, telle a été la portee de ce beau
geste que les gauches en out été ma-
tées. Elles n'y étaient pas habitudes.
filles grogneut elle ne rugissent
plus.
Qui done, maintenant que la ques
tion a été netlement posée et résolue,
qui done oserait cornbattre ouverte-
ment la soluiion de M. de Trooz
Ceux-la seulsqui ne veulent pas la
liberté du pauvre.
En effet, si les aristocrates, si les
riches n'ont pas besoiu do l'Etat pour
les aider a douuer k leurs enfants un
enseignement a leur goüt, il n'en est
pas de même des pauvres, incapibles
de b&tir des écoles, et de payer des
instituteurs qui continueront, pour
leurs fils et leurs filles, l'ceuvre d edu
cation comrneucée.
Autant les favorisés de la fortune
peuvent bénéficier de la liberté d'en-
seignement inscrite daus la constitu
tion, autaut les petits et les faibles
sont condamnés a ne pouvoir jamais
en jouir et a vivre dans ie plus terri
ble esclavage qui puisse briser un
hemme l'esclavage de la pensee.
M. de Trooz ne veut pas pour ie
prolétariat, cette situation iuique. 11
veut que le pauvre eomme le riche
soit a même de posséder uue écule de
T1 r de sa doctnne.
son choix. II ne veut pas que le pau- Qg as\"peurer, a deserter, la dis
iance a'élail piss grande. Considéiez
en oulre les froisseraents que certaius
actes a première et sou vent a seconde
Tons jouiroiit de ia plus belle liber
lé qu'ils puissent souhaiter ce'le
u'élever leurs enfants comme ils le
voudront.
Coinme calholique, paree qu'il nous
est doux de petiser que cette liberté
prdciense, ce bien inestimable, seront
dus a des catboliques.
Ah, si comme ils le souhui'ent ar-
ilernmcnt, libéraux et socialistes rem-
pla^ai'ent nos amis a ta tête dii pou
voir. ou seriez-vous liberlé,oü soriez-
vous, conscience, pensee, volonté des
pères de familie
L'Etat, loin de vous aider a vivre et,
a grandir comme aujourd'hui el com
me domain, vous baillonnerait, vous
foulerait aux pieds.
Les riches coulinueraient leurs
jours heureux el calmos ils paie-
raient, demain comme hier, les écolos
qui lour plairaienf.
Les pauvres devraient accepter les
écoles que l'Etat ieur imposerait.
Vous De connaitrez pas cette honle
et cette douleur, avec uu gouverne
ment calholique, ouvriers, uos amis
Déja, oöiciousément, par esprit de
fratprnité, vos frères fortunes vous
batisssient des écoles li bi es.
L'Elat désormais vous aidera de
plus en plus dans cette oeuvre.
II Le sera plus dit, dans la calholi
que Belgique. qu'uu pauvre ne jouira
pas de la liberlé d'enseignement, paree
que pau re.
La decision de M. de Trouz aura
une autre porlée.
Quelqu'ir juste qu'elle fut, c'était
devenu une eoutume, chez los catboli
ques, de reculer devant une affirma
tion calégoriquc de leur volonté ou
du moins de l'entourer de tant de for
mes qu'elle en devenait timide, peu-
reuse.
Disons le mot On avait dans les
hautes spbères le respect hucaain de
nos principes.
II en était résullé un malaise pro
fond dans la masse cathoüque. Ne
comprenant pas certaines bésitations,
ccrtainps tolerances, elle en était arri-
vée a douter de sa force et de la force
Nous ne pouvions souhaiter a M. de
Trooz meilleur commencement.
La démocratie et les catboliques le
salnenl avec joie, espérance et fierlé.
vre vive dans cette odieuse et épou-
vantable alfernative de donner ses
enfants a des maitres ennemis, alors
que son voisiu, 1'eDfant riche, aura
cette ineffable consolation d'avoir
comme professeurs, des alter ego de
son père.
Et, de par la volonté du gouverne
ment catholique.tcules les écoles loya-
les, bonnes, patriotiques seront subsi-
diées par l'Etat, et il n'y aura pas eu
Belgique, aucun ouvrier qui pourra
maudire le sort et les écoles que ses
enfants seront obligés de fréquenter,
faute d'un peu d'argent pour les en-
voyer ailleurs.
M.deTrooz commence son ministère
par un acte de justice et de veritable
démocratie.
Nous eu sommes fiers comme Beige
et comme calholique.
Lomme Beige, paree que, grace a
M. de Trooz, i! n'y aura aucun paria
vue, injustes causaient aux sincères,
vous aurez alors l'explication du dé-
couragement, de Taffaiblissement de
l'esprit catholique en Belgique.
Les paroles énergiques de M. de
Trooz, eu rendant confiauce a ceux
des nölres qui doutaient de notre for
ce, en inspirant le respect a dos adver-
siires, nons guériront de ce malaise.
Pourvu qu'elles soient suivies d'ac-
tes aussi énergiques, elle s evanouira j
comme une fumée, la sensation de no- j
tre dépérissement.
Ils s'arrêteront et reculeront devant
les catholiques debout et decides a
frapner, beaucoup de ceux qui nous
auraienl volontiers piétinés en nous
voyant a terre.
Ainsi, tout en garautissaal la liberté
du pauvre, M. de Trooz aura sauvé
Los feuilles anticatholiques ne cessent de
crier a la division de la droite. Voyous ce
qui se passé chez elles.
Le Peuple coDstarnment dénonce hs
francs Idcheurs» que sans les socialistes,
ils resteront réduits Timpuissance et que
l'on ne peut espérer aucun accord entre
socialistes et libéraux qu a la condition que
ceux ci maichent de l'avant, en emboitant,
le pas a ceux la
Vandei velde leur répète a la Chambre le
mot d'Anseele Vous maicherez derrière
le drapeau rouge,ou vous ne se serez rien.»
Le Journal de Charleroi écrit
Le doctrinarisme est le boulet que nous
tratnons depuis des années, hélas trop
longues il est 1'obstacle de tout élan irré-
sistible, créateur des transformations pro-
fondes c est l'eau froide avec laquelle nos
enthousiasmes sont douchés il est, en un
mot, la cause de notre iixipuissance...
Et comme conclusion
Il faut savoir coupei' un membre nialade
quand i! est un dangerpour le reste du
corps...
L'Etoile beige répond
Si le parti socialiste tient le parti
libéral a la fois pour un boulet, pour une
douche d'eau froide et pour un membre
gangrené, pourquoi done lui propose-t-il
le cartel
Le Journal de Liège, doctrinaire, qualifie
le député Lorand de gascon virtonnais qui
pontifie du plus brouillon des lieute
nants de M. Janson M. Lorand riposte
par un long article dans 1 'Express, radica'.
Le Journal réplique
Le Tartarin de Virton continue la belle
besogne qui consiste a dénaturer tout ce que
nous écri-vons afin de nous accabler plus
facilement, Dans lïndigeste brouet de deux
colonnes que l'amiral suisse consacre a em-
brouiller la question, nous sommes traités
comme des pelés, desgaleux, des doctrinai
res. Doctrinaires ce mot dispense de toute
loyauté, de toute logique, quand on écrit
pour les lecteurs de VExpress,
IJ Etoile, venant a la rescousse, traits
Lorand de brouillon et Tappelle le plus
grand commun diviseur de la gauche parle
mentaire
Dans la question des mines, socialistes et
libéraux, doctrinaires et progressistes se
divisent, et c'est a propos de cette question
qu'ils commentent nos divisions
Vandeivelde et les socialistes attaquent,
conspuent, insultent et huent le Roi. Les
radicaux font chorus. Les doctrinaires sont
constPrnés.
Nous pourrions multiplier les exemples
il n'y a qu a prendre dans le tas.
Et ce sont ces gens la qui tablent sur les
dissentiments de la droite, qui les signalent,
qui en triomphent
Et ce Boot ces gauchers, rongés par la
discorde, qui réclament une dissolution, qui
ont Toutrecuidance de se croire capables de
dénouer la crise, qui ont la risible preten
tion de vouloir gouverner le pays
II serait en bonnes mains, le pays
dans notre paTie, parmr les pères de i'indépendsnee et la vie des catholi
familie.
ques.
Après six longues séances, oü l'on a vu
aux prises les radicaux Lumanisés par le
pouvoir et les socialistes qui leur reprochent
de prendre leur rêle trop au sérieux, la
Chambre des députés francais a vote a 127
voix de majorité un ordre du jour de con-
fiance au gouvernement présidé par M.
Georges Clémenceau.
M. Briand pritnettem nt position contre
les anarchistes qui dirigent la Confédéra-
tion générale du Ti'avail et contre les fonc-
tionuaires qui réclament le droitalagrève.
Le véritable vainqueur delajournée de
Mardi nous semble néanmoins le socialisme.
Rien n'était plus facileau gouvernement que
de Satisfaire M. ,Ribot qui demandait de
traduire en justice le cas de la confédéra-
tion.
Celle ci n'est autre chose qu'un foyer
révolutionnaire et le gouvernement pour le
supprimer sufflsamment était armé parlaloi
qui precise formeliement et avec raison que
les syndicats ne doivent s'occuper que de
questions professionnelles.
La confederation générale du Travail
n'est même pas un syndicat, c'est une affilia
tion de syndicats.
M. Clémenceau a promis beau jeu a eet
organisme révolutionnaire après avoir
rappelé qu'il avait formé uu gouvernement
animé d'idées socialistes, il termioa son
discours par ces mots La loi ne permet pas
de dissoudre la confédération générale du
Travail. La majorité dirt, si elle veut gou
verner avec nous dans le sens socialiste
C'est cette déclaration que la Chambre a
approuvée.
Le radicalisme francais évolue done vers
le socia isme. Comme le dit un journal on
est en presence de deux politiques toutes
deux representees au'seind'un cabinet dósuni
et d'un e majorité q.i ne l'est pas moins
une politique de peur inspirant des mesures
de repression et une politique de compro
mission avecl'ennemi.
Toujours l'iccohérence: c'est une politique
de contradiction, de capitalisation.
L'Autriche Hongrie eiie aussi possède
done son parlement élu au suffrage univer
sal égal et direct.
Environ 5 millions d'électeurs ont pris
part au scrutin le nombre de députés a
élire était de 516 mais les élections qui ont
eu lieu jusqu'ici n'ont porté que sur 439
mandats.
Le fait dominant qui ressort des élections
et cause une vive impression a Vienne c'est
le succès absolument imprévu des socialis
tes. Les socialistes eux mèmes, malgré leurs
grands espoirs, n'avaient pas osé en espérer
autant.
La prévision que le parti chrétien-soclal
remporterait aux élections une victoire
éclatante ne parait pas réalisée.
Pourtant le Deutsches Voiksblatt, organe
chrétien social se montre déja satisfait des
siéges obtenus.Le lendemain des élections il
écrivait«La journée de bier n'a pas été de
cisive. Le nombre des mandats obteuus n'est
pas encore connu, et cl'ail leurs il ne sera
possible de porter un jugement définitif sur
les élections qu'après les ballotages.
Quelque résultats ont été fort remarqués
A Vienne, quatre siéges ont été conquis
par des chrétiens sociaux doDt le Dr Lueger
et un seulement est échu a un libe'ral.
Le prince de Lichtenstein.chrétien-social,
est également élu.
Dans la circonscription de Favoriten, le j
chef des socialistes viennois, le Dr Aoller a
été élu. Le Dr Patjak, ministre pour la j
Bohème, est battu.
En Bohème,le comte Sternberg, renommé
pour sou agitation brutalecontre la dynastie
des Habsbourg et pour ses discours contre
l'empereur Francois Joseph, a été élu a une
grande majorité.
Le parti libéral bourgeois semble avoir
peu ou rien gagné.
Particulièrement significatives sont les
nombreuses victoires des socialistes dans les
circonscriptions tchèques.
De même on a appris avec surprise que j
le fondateur et le chef du parti pangerma-
niste, M. Schroenerer, a été battu a Eggern
son district électoral héréditaire par le
candidat socialiste.
La Douma est rentree de vacances. Sa
première séance a été marquée par une
interpellation importante au sujet d'illégali-
tés commisespar le gouverneur de Moscou.
Les faits en ca.use, la discussion qui s'y
rapporte et l'ordre du jour auquel cette
discussion donna lieu méritent vraiment
d'être considérés comme le reflet caractéris-
tique de l'état actuel des choses russes.
M. Herchelman, gouverneur géuéral de
Moscou, cassa un arrêt de la cour martiale
de campagne condamnant aux travaux
forcés les assasius d'uu agent de police et
nomma une autre cour qui condamna les
quatre prisonniers a la peine de mort. Une
circulaire du président du conseil sur les
cours martiales de campagne d.éfend formel
iement ia cassation des arrêts des cours. Par
conséquent, l'acte de M. Herchelman est
illégal et constitue un abus de pouvoir.
Une discussion très-correcte sengage au
cours de laquelle les ministres de la guerre
et de la justice s'efforcent de répondre aux
critiques serrées de M. Malakof.
Uelui-ci réussit a faire voter l'ordre du
jour suivant a Funanimité moins 8 voix
Considérant que l'illégalité de l'acte de
M. Herchelman émane des explications des
ministres de la Guerre et de la Justice,paree
M. Herchelman cassa un arret de la cour
martiale de campagne, tandis que la loi
défend la revision oula cassation des arrêts
de ces coursattendu que l'illégalité de
l'acte de M. Herchelman est établie positi-
vement, qu'elle eut pour consequence la
pendaison de quatre personnes, et qu'elle
doit être renvoyée devant le juge compétent
qui ne saurait être remplacé par les justi
fications présentées par les ministres, la
Douma passe a l'ordre du jour
I
Plus le débat sur la politique générale
du gouvernement se poursuit, plus il tourne
a la confusion des gauches.
Eu soulevant cette discussion,l'opposition
s'imaginait qu'elle al'ait accuier le nouveau
ministère a des difficultés inextricables.
N'allait-on pas jusqu'a voir résulter
inóvitablement une dissolution de l'interpel-
latiorr sur la déclaratiou ministérielle Que
d'espoir fondé' sur le vigoureux organe de
M. Janson
M. Janson a parlé... et le ministère est
plus solide que jamais.
M. Janson a parlé, le gauches l'ont
applaudi et pour ne pas rester en retard,
le Progrès ne trouve parmi les discours
prononcés a la Chambre la semaine dernière
que le discours de M. Janson digne de
publication.
Le Progrès trouverait-il parmis les titres
qui désignent M. Janson comme digne chef
et porte voix des gauches la déclaration
qu'il fit a La Gazette eu 1894.
II ne faut pas oublier qu'il y a des
socialistes dans le parti progressiste. Moi je
suis socialiste j'ai été élu en 77 quoique
socialiste; je le suis encore. Seulement je
suis un socialiste a tendances plus prati
ques, moins idéalistes qu'au parti ouvrier.
Le porte voix, applaudi par la gauche
disait a la Chambre le 16 Janvier 1902.
«Je suis un néopbyte du socialisme dites
vous. Vous ignorez sans doute que socia
liste et républicain je suis entré dans cette
enceinte sans abdiquer aucune de mes
opinions.
C'est a se demander si Anseele en a
jamais dit davantage.
Les séances de cette semaine consacrées
encore a l'interpellation anticléricale ne
pouvaient servir qu'a répéter en d'autres
termes les arguments déja produits.
M. P. Daeus veut que le Gouvernement
s'orieiite vers la démocratie chrétienne.
M. L. Franck demande que le Cabinet
precise les réformes démocratiques qu'il
préconise et ce qu'il va faire pour les
»««E.-ri7icgw:—aatf-
JOURNA
©rgane SathoSique
W:
YPRES
de l'Arrondissement
A MIDI