LA SEIIAINE
Téléphone 52
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A la Chambre
Samedi 25 Mai 1907 10 centimes ie N° 42 Annee jV° 4426
a midi, o o rv o je aa rr
L'annexion du Congo
En France
En Russie
En Autriche-Hongrië
La question flaniande
©si s'abonne rue au Beurre, 36, a ¥pres, et
Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine.
a tons les bureaux de poste du royaume,
Ville d'Ypres
19G7
empêcherait de voir clair daris dos
affaires ou mécooDaitrait la vieille
maxime de droit dormer et retenir
na vauf.
Une parole, récemment prononcée
a la Chsmbre des Représentaiits par
M.Paul Hymans, per met d'espérer qtie
la gauche libérale n'envisagera pas la
reprise du Congo comme noe question
politique, au sens étroit et habituel du
mof, rnais comme une question d'in-
tcrêt national. L'union patriolique
des partis s'impose, en Toccurrence,
comme la condition nécessaire d'une
oeuvre solide et capable de survivre,
comme la Constitution nationale eile-
même, aux alternauces et aux vicissi
tudes de iios luttes éleclorales et de
cos débats parlernentaires.
11 faudra aussi, en determinant le
régime a établir dans noire future
colonic africaine. se garer également
du dénigrement systématique et du
panégyrique a jet continu. L/Etat J
indépendaut du Congo compte, mèrne
dans notre pays,des eunemis acharnés
qui ne rêvent que sou morcellement
et sa destruction mais il y rencontre
aussi des partisans et des admirateurs
dont l'optimisme résisie aux consfata-
passe ues menoües sous prétexte de
nous (ffrir des gants. Avis aux ré
formateurs sincères! S'il y a, comme
nous sommes prêts a TadmeUre, des
réforrnes a opérer au Congo, nous
entendons les faire nous-mêmes et
dans la plenitude de notre liberté.
Vouloir rous les imposer, c'est le
meilleur moyen de les comprornettre
ou tout au moius de les retarder. Ces
dispositions ticnnent au fond même
du caractère des Beiges et, comme les
Anglais eux-mêmes il n'ont pas In
moindre enviede le changer.
(Le Bien Public)
Plusieurs journaux annoncent de
bonne source que le gouvernement
déposera incessamment sur le bureau
de la Chambre un projet de loi relatif
a la reprise du Congo par la Belgique.
Si cette nouvelle, que la déclaration
inaugurale du ministère de Trooz
laissait d'ailleurs entrevoir, se rénlise,
elle aura Timportance d'un événement
historique sans précédents en ces pays
et qui est de nature a exercer une
influence considérable et prolongée
sur les destinées de notre patrie.
Sur Ie fond même du projet, Topi-
nioD générale, frappée de la réelle et,
géniale grandeur de l'ceuvre entre-
prise en Afrique par Léopold II, se
montre certainement favorable a Tac-
ceptation de la donation royale. Mais
une lettre codicillaire a fait surgir des
doutcs graves sur la portée réelle du
testament du roi d'autre part, les
discussions préparatoires du Code
colonial ont éveillé la creinte que la
mère-patrie ne fut privée au Congo
du droit de controle efficace qui est
de Tessence même de la souveraineté
nationale.
Puisque la reprise est proposée ou
sur le point de l'être, il faut présumer
que ces gros obstacles sont aplanis et
que les intéréts alarmés ont re<ju satis
faction Nous sommes convaincus.pour
notre part, qu'aucun ministère beige,
a quelque opinion qu'jl puisse appar-
tenir, n accepterait la responsabilité
<i une organisation coloniale qui nous
j tions les plus certaines et aux clartés
de {evidence. Si Ton veut faire de
bonne besogne, il faut l'accomplir
avec justice, avec sincérité, avec la
ferme volonté de servir loyalement le
Roi et la patrie.
Même entreprise dans ces condi
tions, la facbe de notre gouvernement
et de nos législateurs ne sera pas faci
le. Parrpi les points noirs qui se mou-
Irent a l'horizon, il importe surtout de
signaler Tattitude actuelie de la presse
anglaise et du cabinet brilannique
lui-même.
Saus rechercher pour le moment si
cette attitude 11e procédé pas d'appétits
impérialistes mal dissimnlés, nous
nous devons a nous-mêmes de protes
ter contrc une manoeuvre offens&nte
pour notre patriotisme. Elle consiste a
adresser aux Beiges des protestations
d'estime et d'amitié sauf a prodiguer
en même temps au Roi des Beiges les
plus graves et les plus injustes accusa
tions. Nous ne pouvons a aucun prix,
au grand détriment denos sentiments
d'honneur et de tidélité, laisser s'accré-
diter un aussi inacceptable dualisme.
Aux yeux de tous les Beiges dignes de
ce nom, le Roi -lemeure la plus haute
personnification de Ia patrie et ils
confondent le loyal attachement qu'ils
lui portent avec le dévoüment qu'ils
témoignent a la patrie elle-rnême. Les
Anglais ne sauraient nous faire un
grief d'éprouver pour Léopold II les
sentiments qu'ils éprouvent eux-
mêmes pour Edouard VII.
a dire, que si la Belgique accepte la
souveraineté du Congo, nous enten
dons bien que cette souveraineté soit
pleine et entière, abritée contre toute
clause de vassalité, contre toule iugé-
rence étrsngère.Depuis quelque temps
surtoul, on n a pas Tair de s'en dou-
ter a Lonires. II nous vient de la-bas
des conseils si accentués qu'ils ressem-
bleDt a des ordres impossibles a subir.
Nous ne souffrirons pas qu'ou nous
h^.K^r^-rs--.f=TU T-tn ■-- -m.
YPRES
©rgane Gatholique
de l'Arrondissement
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saiüsoi nu
Dimanche 26 Mai
a midi CONCERT
par la Fanfare Royale
Dimanche 2 Juin
parFHarmonie Commmnalede Duinkerqne (France)
Dimanche 9 Juin
de 5 a 7 heures, CONCERT
par la Grande Fanfare du Commerce
d'Armentières (France). 97 executants
Dimanche 16 Juin, a midi CONCERT, par
THarmonie Communale.
Dimanche 23 Juin, a 2 heures, a la Plaine
d'Amour, COURSES DE GHEVAUX et
Fête Hippique, organisée par le Sport
Hippique avec le concours de l'Ecole
d'Equitatioa et de l'Harmonie Communale.
Dimanche 23 Juin,a 6 heures, CONCERT
par la Fanfare Royale.
Dimanche 30 Juin, a 8 1/2 h., CONCERT,
par THarmonie Communale.
Dimanche 7 Juillet, k 2 h., a la Plaine
d'Amour, COURSES VÉLOCIPÉDIQUES
internationales, organisées par le Rapid
Club avec le concours de l'Harmonie
Communale.
Dimanche 14 Juillet, a midi, CONCERT,
par l'Harmonie Communale.
Dimanche 21 Juillet, (Fête Nationale) a 11
heures Te Deum, a la cathédrale de Saint
Martin, de 5a 7 heures, CONCERT, par ia
Grande Harmonie de Roubaix (France),
127 exécutants, a 9 h. Execution d'airs
nationaux par THarmonie Communale.
ILLUMINATION des Halles et de la
Grand'Place.
Dimanche 28 Juillet, a 8 1/2 heures,
CONCERT, par la Fanfare Royale.
Dimanche 4 Aoüt et les Dimanches sui-
vants, Kermesse annuelle, dite Tuindag.
Programme Spécial.
Après les grêves parisiennes et le mouve
ment syndicaliste des fonctionnaires voila
que le Midi de la France a son tour se
trouve bouleversé par la crise viticole.
Les retro actes des troubles du Midi furent
exposés au parlement dés janvier dernier par
M. Brousse.
Le député desPyrénées Orientalesexposait
avec force documents que les viticulteurs de
sa région étaient les victimes des fraudeurs et
que le gouvernement, en favorisant la fortu
ne de quelques centaines de trafiquants mal-
honnêtes qui remplissent leurs futailles d'eau
chimiquement colorée additionnée de quel
ques kilos de sucre, jetait la suspicion sur les
produits naturelsdu pays, amenait lemévente
des vins, et vouait a la misère plusieurs
millions de Francais, propriétaires fonciers
ou travailleurs ruraux.
Pour préciser la responsabilité du gouver
nement, M. Brousse, établissait qu'aucun des
délinquants condamnés par les tribunaux du
Gard, des Pyrénées-Orientales, de l'Hérault,
etc., n'avait fait une minute de prison ni
payé un centime d'amende a la date du r"
janvier 1907 que les magistrats ne poursui-
vaient même plus qu'un inspecteur des
contributions indirectes qui traquait ces
commercants indignes avait été déplacé que
le Syndicat national de la defense de la viti
culture n'avait rien pu faire contre ces dénis
de justice, et que les fraudeurs impunis se
moquaient des braves négociants en vins
qu'ils traitaient de maladroits et de na'ifs.
A l'appui de sa these, bélas trop vraie
M. Brousse citait Texemple stupéfiant de ce
M. Dayon, fabricant de vins chimiques, qui
avait récolté soixante-six procès-verbaux
depuis 1903, qui avait été condamné trente-
trois fois, contre lequel l'Etat aurait dü
recouvrer 197,000 francs d'amendes, et qui
non seulement n'avait jamais rien versé au
fisc, mais avait été gracié sur la proposition
spéciale du garde des sceaux.
Ce que M. Brousse aurait pu ajouter, c'est
que le garde des sceaux n'avait fait que
devancer la Chambre dans cette montrueuse
iniquité, car les députés ont coutume, dans
l'intérêt électoral le plus vil, d'amnistier
chaque année, au 14 Juillet tous ces délits.
Un tel passé éclaire singulièrement la
situation actuelie, il explique dans une
certaine mesure le ton menacant de Tultima-
tum des viticulteurs Si a la date du 10
Juin, le gouvernement n'a pas pris les dispo
sitions nécessaires pour provoquer le relève-
11 va de soi, eest. ce qui nous reste 3 ment des cours des vins, la grève de l'impot
sera prononcée et le comité prendra les
dispositions les plus énergiques.
En fait de grèves le nombre et les espèces
surgissent a Tenvie
Les viticulteurs ont déja spécifié les
mesures énergiques» qu'ils comptent prendre.
Ce n'est rien moins que la destruction de
tous les rouages administratifs dans les
communes viticoles.
Le 11 Juin le percepteur des impöts sera
prié de quitter ses bureaux. S'il résiste on
l expulsera en confisquant ses livres et ses
paperasses.Les municipalités donneraientleur
démission et les mairies seront fermées. Si
les préfets nomment des commissions muni
cipals Taccès des communes sera interdit
aux envoye's préfectoraux Ces braves gens
ne doutent de rien.
Que s'ils réalisent la dixième partie de
leurs menaces déja nous assisteront a des
événements bien extraordinaires.
Peu s'en est fallu que les annales russes
n'eussent a enregistrer un nouvel attentat
dirigé cette fois-ci contre le tsar et dont la
chapelle du Palais imperial devait être le
scène.
Lorsque la semaine dernière le télégraphe
annon£ait la découverte d'un complot, on
semblait ne pas trop ajouter foi a Tinforma-
tion. Aujourd'hui la nouvelle est officielle.
Le premier ministre, M. Stolypine, a fait a
la Douma, dans la séance de lundi, une
communication h la suite de laquelle l'asscm-
blée a Voté un ordre du jour félicitant le
souverain d'avoir échappé au danger et
exprimant Tindignation de Tassemblée. On
connait a présent les détails essentiels du
complot, dont la découverte est due, partiel-
lement au moins, aux aveux d'une sentinelle
de connivence avec les conspirateurs et prise
de remords au dernier moment.
On aurait tacbé de corrompre un officier
de Tescorte impériale en Tengageant a intro-
duire dans la chapelle du Palais un individu,
porteur d'une bombe. Cet individu avait l'in-
tention de lancer la bombe au moment le
plus solennel du service religieux. L'officier
prévint le commandant du Palais, qui
ordonna immédiatement l'arrestation des
conspirateurs connus ou soup^onnés.
Un autre complotaurait été ourdi au palais
d'hiver contre le premier ministre.
La nouvelle d'un attentat contre le Tsar ne
surprendra personne. Les terroristes russes,
visant surtout aux chefs, ne peuvent s'arrêter
au seuil du palais de TEmpereur et on se
demande si, après ce qui vient de se passer,
Nicolas II ne finira pas par succomber, vic-
time d'un attentat, comme son grand père,
assassinépar les nihilistes en 1880.
Parmiles nombreux projets déposés a ia
Douma, il en est un d'une particu 1 ière
importancele projet d'autonomic de la
Pologne.
La Pologne est représentée a la Douma
par 46 membres. Leur groupe y fait excel
lente figure par son unite', sa moderation et
sa fermeté.
Le texte de leur projet accompagné d'un
inémoire, concu en termes habilement mo-
dérés, est composé de 24 articles et pourrait
se résumer dans les paragraphes suivants
Le territoire dit du royaume de Pologne,
compris dans les limites établies en 1815 au
Congrès de Vienne, reste partie indivisible
de Tempire russe, mais est administré par des
institutions entièrement distinctes.
En tête de cette administration est placé
un namiestnik (lieutenant) polonais assisté
d'un sejm (diète) et d'un sénat qui est en plus
tribunal supérieur, criminel et administratif.
Un ministre spécial, polonais, est attaché au
Conseil de Pétersbourg,avec le titre de secré
taire d'Etat pour les affaires de Pologne.
Namiestnik et secrétaire d'Etat sont nommés
par TEmpereur.
Le sejm, réuni par ukase de Tempereur, a
pouvoir législatif pour les affaires propres au
pays, a Texception des affaires générales de
Tempire, de celles du tröneet de Torthodoxie.
La langue polonaise est établie partout,
mais avec garantie des autres langues en
usage dans une partie de la population
lithuanien, petit-russien et même russe. Les
relations entre la Pologne et la Russie ont
lieu en langue russe.
Les ejections générales au sejm se font par
suffrage direct, égal et secret. A mesure que
les libertés générales seront données a Tem
pire, elles seront étendues a la Pologne. De
plus, la Pologne garde des représentants a la
Douma d'empire.
Dans le monde polonais le projet est natu-
rellement bien accueilli toutefois sans grand
enthousiasme chez d'aucuns. Ces patriotes
supportent difficilement la déclaration que
le royaume de Pologne fait partie inte'grante
de l'Empire russe ils voudraient aussi
étendre davantage les limites de la Pologne
autonome.
Reste a voir si les auteurs du projet n'ont
pas été plus sages lorsqu'ils n'ont pas cru
manquer a leur titre de nationalistes en
re'digeant un projet modéré et en se rappelant
que le mieux est parfois ennemi du bien.
Les résultats des ejections sont maintenant
connus dans leur ensemble.
Un grand succès a été obtenu par ies
chrétiens sociaux, qu'on appelle souvent en
France les antisémites, paree que le Dr Lue-
ger, bourgmestre de Vienne, puis le prince
Lichtenstein, leurs chefs, ont mené rudement
la campagne antijuive. lis étaient 26 avant le
scrutin, ils reviennent 59, et la plupart de
leurs candidats, qui sont en ballotages, sont
en bonne posture pour le second tour.
Les socialistes n'ont pas a se plaindre non
plus, ils obtiennent déja 60 siéges, alors
qu'ils n'en avaient que 7, et dans les ballo
tages oü ils figurent, ils auront encore quel
ques gains.
Les chefs de ces deux parties sont réélus.
Les parties nationaux, tels queles panger-
manistes, allemands, nationalistes, jeunes-
chèques, sont décimés.
Les chefs des jeunes chèques, les docteurs
Kramarz et Stransky sont mis en ballotage
par des socialistes le ministre jeune-tcbèque
du Commerce, docteur Forst, connait le
même destin. La défaite de ces hommes est
d'autant plus imméritée qu'ils sont les vrais
partisans de la loi du suffrage universel. Le
ministre de TInstruction publique, docteur
Marchet, battu par un socialiste, a adressé sa
démission aujourd'hui a Tempereur.
Jadis45, les jeunes-tchèques sont aujour
d'hui 3 c'est tout au plus si après le 2e tour
ils seront i5.
Disparaitra également le bruyant groupe-
ment des pangermanistes, qui par sa devise
demandait le rattachement de TAutriche a
l'Allemagne; son chef, le fameux Schcenerer,
le plus grand ennemi des antisémites, est
battu dans son chef électoral d'Eger, en
Bohème. Son lieutenant Siein a subi le
même sort, et le troisième chef, M. Wolf,
connu par sa brutalité, semble perdu pour le
deuxième tour.
Les autres partis sont ainsi représentés
Quatre tchèques catholiques, 1 socialiste
nationaliste de Bohème, 4 agrariens de Bo
hème, 8 agrariens allemands, 3 pangerma
nistes libéraux, 2 Polonais, 1 catholique
polonais, 5 Ruthènes.i Roumain, 3 Italiens,
r4 démocrates siovènes, 2 Stovènes progres-
sistes nationalistes, 2 Croates,i indépendant,
1 libéral allemand, 1 radical alleinand.
La Chambre en ce moment discute quatre
ou cinq projets qui tendent a imposer le
flamaud comme langue véhiculaire dans les
colléges libres du pays flamaud. La proposi
tion primitive k dépouiller de tout valeur
légale les certificats d'études délivrés par les
supérieurs des établissements libres oü Ton
n'enseiguerait pas au moins deux branches
en flamaud.
Nous résumons ce projet encore une fois.
Le projet de M. Coremans étend aux
colléges libre, la loi du 15 juin 1883.
Cette loi exige des écoles moyennes et des
athénées du pays flamand
Quele cours de flamand soit enseigné en
flamand
Que les lemons d'allemand et d'anglais
soient données en flamand exclusivement,
jusqu'a ce que les élèves soient en état de
poursuivre ces études dans la langue même
qu'on leur enseigne.