CONCERT LA SEMAINE Téléphone 52 Téléphone 52 Samedi 29 Juin 1907 10 centimes le N( 42 Anhëe N° 4431 Harmonie Communale «DENTELLE DE FRANCE. En France Angleterre En Allemagne On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres paralt une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les ab&nnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tous les bureaux de poste du royaume, Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a l'Agence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Ville d'Ypres 1907 Dimanche 30 Juin, a 8 1/2 h., CONCERT, par l'Harmonie Communale. Dimanche 7 Juiilet, a 2 h., a la Plaine d'Amour, COURSES VÉLOCIPÉDIQUES internationales, organisées par le Rapid Club avec le concours de l'Harmonie Communale. Dimanche 14 Juiilet, a midi, CONCERT. Dimanche 21 Juiilet, (Fête Nationale) a 11 heures Te Deum, a la cathédrale de Saint Martin, de 5a 7 heures, CONCERT, par la Grande Harmonie de Roubaix (France), 127 exécutants a 9 h. Execution d'airs nationaux par l'Harmonie Communale. ILLUMINATION des Halles et de la Graud'Place. Dimanche 28 Juiilet, a 8 1/2 heures, CONCERT, par la Fanfare Royale. Dimanche 4 Aoüt et les Dimanches sui- vants, Kermesse annuelle, dite Tuindag. Programme Spécial. LB 30 jruir*f 1907 a 8 1/2 heures du soir PROGRAMME 1. Sans peur et sans reppoche, allégro mil. R. Eilenberg 2. Franqoise de Rimini, d'Am- broise Thomas, transcription de Degrez 3. Danseflamande. Arth. Van Oost 4. Hansel ei Gretel, conté lyrique. Humperdinck 5. Un donx rive, raise. R. Eilenberg LE CONCOURS Une lepon pour la dentelle beige Au muse'e des Arts décoratifs, Paris, s'ouvi ait, il y a quelques jours, une exposition trés instructive celle des travaux du concours organise par la Dentelle de France >3, un groupe fondé pour travaiiler au relèvement de l'industrie dentellière eu France. On sait que ce pays a possédé et posssède encore de nombreux centres pour Ja abrication de la dentelle. Les noms de uelques uns out fait, avec leurs pro- nits 011 avec Limitation de leurs pro- duils, le tour du monde. Et c'est ainsi ue chacun de nous a entendu parler des points d'Argenteau ou des points 'Aleu^on. Mais, dipuis longtemps, c'était la écadence plus compléte que chez ous, la decadence jusqu'a la chute du nétier iiii même. La France importe one la dentelle, et grèce a un maintien elatif de noire main-d'oeuvre.laBelgi- ue est son principal fournisseur.Mais os Fratujais n'ont pas été sans remar- uer l'importance du chiffre de leur mportatiou dentellière une dizaine p millions par an et ils se sont pergus aussi de la valeur sociale du holier familial par excellence quest la ^ntellerie. Aussi, depuis plusieurs années, un nouvcment s'est manifesté lè-bas en *veur du relèvement de l'industrie et>tellière nationale. Une loi du 5 Ul'let 1903 est allee jusqu'a porter au programme de lecoie primaire Len- seignement de la dentelle. Cette loi a été une consecration importante du triple principe de 1'édueation manuelle a l'école, du métier familial et de l'art industriel. Aujourd'hui les effets d'une action concertée a la fois par le pou- voir et par l'initiative privée commeu- cent k se faire remarquer. Un concours dont Leujeti éiait un total de 3,000 francs de primes a per mis de juger de l'indéniable progrès accompli. 11 couvient toutefois de ne pas s'exagérer la porlée de co progrès. Rappelons-nous qu'un concours de ce genre met en ligne les habiletés les plus distiuguées et les mieux piëpa- rées, stimulées par- l'importance ile la lutte et soutenues par un effort ex traordinaire. Conclure de la perfection des résuRats primés a un relèvement general, serait aller un peu vite en besogne. Maisii est certain que le pro grès accompli,düt-il se bomer a quel ques personnalités ou a quelques éco- les est néanmoins appréciatde. Ces individualités rayonneront et elles pourrontsuffire pour donner le branie a un mouvement général de renova tion. Le concours de la Dentelle de France marque deux tendances la première se borne a un effort de la main-d'oeuvre francaise pour altein- dre la hauteur du travail étranger. Cet effort vise la perfection de l'exéeu- tion, particulièrement dans Limitation des genres importes. C'est ainsi que le concours a produit des points be'ges fabriqués dans le Calvados, des points d'Angleterre exécutés a Bayeux et des dentelles de Venise imitées a Darney. S'il fallait en croire les appreciations fcancaises, toutes ces imitations seraient supérieures aux dentelles de provenance étrangère. Mais il faut se rappeler ce que nous avons dit plus haut. II eet peu vraisemblabie que quelques années d'exercice puissent supp.éer jusqu a la surpasser a Lédu- c-ation héréditaire de plusieurs gene rations de dentellières telles que nos ouvrières flamandes. Mais un second mouvement se ma nifeste qui nest pas le moins intéres sant, qui tend a donner a la dentelle un caracière propre, Douveau, distinct des genres traditioneels et régionaux et combiné a raison des exigences pra tiques et décoratives du vêtement con temporain et des conditions techni ques. II est clair qu'au point de vue estbétique aussi bien que sous le rap port économique, cette tendance ré- pond au véritable principe de Ja den telle, abstraction faite des réserves que peut suggérer son interpretation dans les exemples exposés. II est clair que cette direction est la voie la plus cour- te, la plus sure pour couper toutes les autres et prévenir ainsi la concurren ce. C'est dans la Haute Loire que s'est manifesté l'effort en question et le jury en a reconnu l'importance en lui attribuaut le premier prix. La legon sera-t-elle profitable a la Belgique Verrons-nous enfin que notre dentellière nest pas favorisée sous le rapport de la formation de ses ouvrières, que celie-ci notamment ne recoivent pas l'éducation artislique, tandis que les dessinateurs n'ont pas destruction professionnelle eteslhéti- qu2 suffisanfe. De cette manière nos dentelles même sont en moyenne assez jolies comme execution, mais leurs dessins, médiocres de tracé et pénibles de com position, sans personnalité de style et sans valeur décorative, sont. trop la reproduction de vieux clichés. Pour faire du neuf on a essayé le modern stgle! L'essai s'est borué a une recber cbe de formes d'ailleurs peu heureuse paree quelle n 'était pas mieux raison- uée que le dessin traditionnel. Ajoutous que les dessins de nos tra vaux les plus importants sont faits a l'étranger Comment veut-on que, dans ces conditions, nos dentelles aient un caractère propre, national La même chose se vérifie pour tous les métiers et les tentatives de rénova- tiou eutreprises jusqu'a ce jour ne produisent que peu de résultats. La production de Liadustrie d'art, si ré- pandue chez nous, contigue a être rela'ivement inférieure. Est-ce sur- prenani Le résultat répond aux moyens employés. Que fsit-on pour donner a l'artisan Léducation juste, pénétrée a la fois du principe in dustriel et artislique L'art persiste, eu Belgique, a ignorer le métier. Ou il le dédaigue, ou il n'est a même que de lui off'rir une aide inopportune. Tandis qu'ailleurs, en Allemagne, en Autrlche, en Angleterre, en Hol- lande, les écoies d'art industriel, les musées proft ssionnels parfaitement conslitués se multiplient, nous en sommes encore eu Belgique a atten- dre leur organisation. Eu dehors des écoles Saint-Luc, qui, malgré leur rayonnement, nepeuvent suffire a la lache, nous n'avons point d etablisse- ments d'enseignemenl d'art industriel adéquat aux besoins de notre temps et de notre pays. Nos vieilles académies et écofes de dessin, régies par des régies surannées, sont incapabies de former des artisans d'arb Peut-oa de- mander a une administration des Beaux-Arts d'instaurer dans ces éta- blissemeuts le principe industriel qui devrait se trouver la base de leur enseignement Nous n'avons pas da- vautage de musées professionnels ou destitutions extra-scolaires. Tous les hommes de métier sont unanimes a dire que nos musées nationaux 1quel soit le titre dont ils s'affublent, ne sont pas composés ui présentés pour Léducation professionnelle. Cela étant, comment empêcher que l'activité de nos voisins, plus clair voyants ou du moins plus entrepre- nauts que nous, ne prenne les devants. On oublie les conditions économiques et industrielies de noire pays. Nous devons nous mettre a même de pou- voir évëntuellement défier la ferme- ture dés frontières voisines par la seule qualité de nos produits. Notre ministère de l'industrie et du Travail n'est pas sans le savoir. Le peu qui a été fait jusqu'a présent a été realise par lui. II appartieiit, nous sembie-t-il,èl'Office des classes moyen nes de prendre des mesures en une matière si importante pour notre bonne organisation économique. Egee. Décidémentle midi a bougé Après les pacifiques et imposantes mani festations, qui réunissaient chaque diman che en un endroit déterminé tout le monde des viticulteurs accouru pour entendre la parole enflammée du rédempteur, Marcelin Albert, après la grève de l'impot ei la grève des municipalités, on a assisté aux émeutes sanglantes et aux mutineries de régiments. M. Ribot avait raison de dire que la France n'avait pas connu de moment aussi crit que depuis 1870. On put craindre un instant que cette révolte du midi viticole prendrait les allures d'un mouvement régionaliste et séparatiste. Ces craintes sont aujourd'hui apaisées, bien que Ie midi soit encore loin d'être paciüé et que l'avenir reste fort incertain. II ne suffit pas d'avoir étouffó ce mouvement par la violence de la répression, il faut k présent qu'une politique avisée prépare et facilite la solution de la crise il faut sur- tout qu'un gouvernement vierge de toute compromission avec la revolution puisse présider au rétablissement et au maintien de l'ordre. Pas n'est besoin de faire remarquer que M. Ciémenceau, landen communard, assisté des socialistes Briand et Viviani, les remuautspropagandistes de la confederation du travail et les instigateurs de la grève des soldats, n'a a aucun titre qualité pour jouer le róle de Sauveur de la paüie que les circonstances iui font jouer k présent. Les jurés de la Seine et de la Loire-Inié- rieure qui viennent d'acquitter les révolu- tionnaires coupables d'avoir exhorté les soldats a l'indiscipline ont tenu a prouver en quelle mince estime ils tiennent quelques- uns des ministres par qui la France a le malheur d'être gouvernée. Les citoyens Marck, Ivetot et consorts n'avaieut invoqué pour leur déf'ense que les actes primitifs de M. Ciémenceau et les premiers discours de M. Briaud,qui aujourd'hui comme ministres les avaient fait traduire devant les Assises. En innocentant les disciples, ces deux jurys ont déclaré coupables leurs maitres, les gouvernants actuels. Tous les événements dont nous sommes les témoius n'attestent, hélas 1 qu'avec trop de force la vérité de cette phrase échappée a Jaurès dans son dernier article de l'Huma- nité des germes de décomposition travail- lent la nation 1 La politique intérieure du royaume britannique attire de nouveau l'attention. Sir Henry Campbell-Bannerman se pré pare de nouveaux mécomptes. Pour se venger de l'échec retentissant que les Lords ont fait subir a 1'Education bill de M. Bir- rell et pour vaincre leur opposition a sa politique radicale, le premier ministre du roi Edouard va déposer un projet de réfor- me de la Chambre des Lords. Il y a longtemps que les radicaux menaisnt une campagne ouverte contre la chambre héréditaire, et leur rêve Bemblait être soit de la supprimer complètement, soit de changer sa composition et d en faire une chambre élective. Mais tenant compte de 1'opinion publique anglaise qui reste ferme- ment attachée a toutes les institutions du passé et du fait que ce sentiment se traduit surtout par un attachement pour la forme extérieure, le chef du cabinet se garde bien de porter atteinte d'une fagon directe k la constitution de la Chambre des Lords sous couleur de règler les conflits qui peuven^ surgir entre les Communes et les Lords, il tend en réaiitéa restreiudre les prerogatives de ces deraiers dans la confection des lois. Sir Henry a défendu,lundi dernier,devant la Chambre des Communes son projet de réforme de la Chambre des Lords. II propose que, lorsque les deux Chambres ne seront pas d'accord, elles nommeront une Confé rence interparlementaire dans laquelle elles seront représentées par un nombre restreintmais égal de membres qui cherche- ront un terrain d'entente. Si la Conférence n'aboutit pas, le gouvernement pourra déposer a nouveau, dans un délai déterminé le bill, objet du conflit, ou un bill analogue. La Chambre des Communes n'en discutera que les parties nouvelles et elle les votera. Si ia Chambre des Lords les repousse encore la Conférence interparlementaire pourra être convoquée a nouveau et si l'accord ne s'établit pas, la Chambre des Communes votera le bill nouveau et cette fois signi- fiera a, la Chambre des Lords que si elle ne l'adopte pas, il sera transformé en loi malgré elle. Ou pourra même, a ce moment, réunir encore la Conférence et chercher un terrain d'entente pour obvier aux inconvé- nients resultant d'une pareille situation. Au cours de la même séance, M. Balfour, le chef du parti conservateur, a pris la parole pour combattre le projet.Sans doute, il reconnalt la prédominance de la Chambre des Communes, mais il accuse le gouverne ment de vouloir augmenter la subordination de la Chambre des Lords. Le projet Campbell Bannerman combattu par l'opposition et jugé trop modéré par une fraction du parti Libéral n'aura-t-il pas le même sort que les autres propositions déposées jusqu'a présent par le cabinet britannique II semble bien que oui. - Le parti nationaliste irlandais setait habitué a associer sa fortune k celle des libéraux et ceux-ci devaient pour une bonne part leur extraordinaire succès des élections générales de janvier 1906 a l'appui souvent non conditionné et toujours imprudent que les irlandais leur avaient prêté dans toutes les circonscriptions du royaume. Mais ï'orientation du parti libéral vers le radica lisme et Tanticléricalismedevait amener une rupture a bref délai. Les tiiaillements se produisirent lors de la discussion de 1'Education bill. L'échec ou le retrait du projet de loi sur l'administra- tion de l'Irlande fut l'occasion de la rupture définitive. On sait que la convention natio nale irlandaise s'était nettement prononcée contre ce projet et en avait ainsi rendu pratiquement l'adoption impossible. Voici que le Directoire de 1' United Irish League réuni, a Dublin, sous la présidence de M. Redmond, a adopté un certain nombre de résolutioDs d'une allure éminemment agressive. Tout d'abord le Directoire a adopté dans son intégrité la resolution de la convention nationale et sommé le peuple irlandais d'inaugurer sans délai un grand et viril mouvementpour conquéririe home rule c'est-è-dire un Parlement élu et un exécutif responsable. Une autre résolution invite les chefs irlan dais a organiser des meetings et des mani festations demandant le «self governement»; une autre encore est un vote de confiance en M. John Redmond et approuve sa decision de retirer sonappui au gouvernement actuel. C'est done la rupture compléte. C'est probablement aussilecommencement d'une phase nouvelle pour la question irlan daise. Les changements ministe'riels sont rares dans l'Empire Allemand. Ceux qui viennent d'être annoncés revê- tent une importance toute spéciale a raison des personnalités en cause. Les ministres démissionnaires sont, en effet, le comte von Posadowsky, secrétaire d'Etat de l'Intérieur, et M. Studt, ministre des Cultes et de l'Instruction publique. JOURNAL D'YPRES ©rgane Gatholique de ['Arrondissement SAisoïï AU KIOSQUE DE LA GRAND'PI.ACE DE LA

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1