LA SE MA INE CHRONIQUE VPRO/SE Téléplione 52 Téléphone 52 Samedi 24 Aoüt 1907 10 centimes Ie N° 421Annee N° 4439 [/Instruction Au Congrès de Stuttgart Au Ma roc Conférence de La Haye La Fête Musicale des Grenadiers Distributions des Prix On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et A tous les bureaux de poste du Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout ie pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centime» la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser Agente Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Aux habitants de la ville d'Ypres Chers Concitoyens, Pendant la journéa de Dimanche dernier Monsieur le Gouverneur de la Province nous a exprimé, a pluüeurs reprises, toute la satisfaction qu'il éprouvait de sa première visiteofficielle a Ypres. Ce haut fonctionnaire vient encore de nous écrire qu'il considère la réception qui lui a été faite ici comma )a plus aimable et la plus belle qu il connaitra au cours de sa carrière. Les efforts de l'administration communale pour rehauoser l'éclat de la solennité, ont été généreusements condés par tous les habi tants de la ville. Nous les en remercions, au nom de Monsieur le Gouverneur et au nötre. Nous devons des remerciments particu- liers au Directeurs et Directrices de nos écoles et établissements, officiels et privés, qui ont rivalisé de zèle pour organiser un cortège et une revue, qui ont fait l'admira- tion de tous les spectateurs, et spécialement du premier Magistrat de la Province. Veuillez agréer, Chers Concitoyens, avec nos remerciments, les assurances de nos sentiments dévoués. Les Bourgmestre Échevins, R. COLAERT, La Commission des fêtes, E. FR AE IJS, Président. Ypres, le 13 Aoüt 1907. II y a quelques mois les rues de Bruxelles ont vu défiler une manifes tation lilérale-socialiste en faveur de rinstruclion obligatoire. L'instruction obligatoire nVffraye nullement les catholiques. Que de fois, ils ont enten- du leurs prêtres prêcher le devoir qui incoinbe aux parents de faire instruire leurs enfauts. Ge n'est pas un catholique, c'est Voltaire, uu des ancêtres de nos libé- raux, qui se plaignait amèrement que les Frères dps Ecoles Chréiiennes ap- prissent aux paysans a lire et a écrire, et ajoutait que pour eux trois choses seules convenaient Un aiguillon, un joug et du foin Les catholiques n'ont reculé devaot aueun sacrifice pour développer l'in- struction. Jadis les fomiations d'écoles et les fondations d'églises étaient inti- mement liées les mouastères étaieDt les seuls foyers du savoir bumaiu. Aujourd'hui, obliges de payer pour des écoles officieiles qui ne salisfont pas leur conscience, les catholiques fout des sacrifices énormes pour éta- blir et entretenir des institutions sco- laires dans lesquelles on donne a leurs enfanls l'instruction et ieducalion qu'ils estiment avoir le devoir de leur assurer. Instruction obligatoire est-ce ceia que les anticaiholiques réclament Non avant tout, c'est l'obligation de l'enseignement en dehors de toute influence religieuse. La oü ils sont les ttiaitres, ils bilfent toute mention du '^éateur, de lame, de vie future, de tous les livres mis a la disposition des éièves. Ils recherchent partout des mailres pas ce respect efFectif de la liberté de sans foi et ils s'enorgueillissent du ma- j tous, non seulement ils violeront ia Uage civil dont se coutentent des in- liberté de conscience des catholiques, sfiluteurs et des institutrices. mais encore et surtout comme le disait Que diraient les anciens iibéraux, M. Verhaegen, a Mons, ils violeront le 'ts eutendaient ceux qui prétendent j droit de catholiques pauvres. ^'re leurs successeurs Celui qui possède quelque ricbesse C'est Joseph Lebeau, représentaut libéral de Huy, qui déclarait, dans la discussiou de la !oi de 1842 Ou me dit t Si vousétiez ministre de l'infé- rieur, et qu'il fut a votre connais- sance que l'instruction religieuse ne serail, pas donnée dans une école primaire, ne refuseriez-vous pas tout subside a l'institufeur Je n'hé site pas d rèpoudre que je regarderais un instituteur antireli- gieux comme une veritablepeste Dans ma carrière administrative, iorsqu'il mest arrivé d'avoir sur des instituteurs des renseignements qui incriminaient leur conduite morale ou religieuse, je n'ai jamais hésité a employer mon influence pour faire reiirer des subsides a mon avis trés mal donnés. Nous voulonsque l'enseignement primaire soit essentiellement moral et religieux c'est si évident que i'homme qui contesterait une sem blable proposition mériterait pluföt un brevet de démence qu'un brevet d'immoralilé. Et c'était uu député libéral,ministre d'E'at, qui parlait ainsi. Nous, catholiques, nous avons le droit de dire aux Iibéraux et sux so- cialistes Vous voulez l'instruction pour tous nous ia vouloas aussi, et plus que vous. Nous avons prouvé notre volonté par des sacrifices que vous n'avez jamais faits. Mais nous voulons aussi pour les enfauts chrétieus.des écoles oü ou leur donne une instruction religieuse et une éducation profondément chrétien- ne. C'est le droit de nótre libre con science de vouloir ces écoles C'est même pour nous un devoir. Voulez-vous nous assurer ces écoles? A cette question trés nette, les Iibé raux et les socialistes répondentSi vous voulez ces écoles, faites-les vous- mêmes Mais alors, messieurs les Iibéraux el les socialistes, faites également vous-mêmes les écoles que vous vou lez pour vos enfanls. c Nos écoles officielies sont des écoles pour tous. Ces écoles vous conviennent admettez du moius que c'est bien no tre droit de juger nous mêrfies ce qui nous convient, et de ne pas vous lais ser ce soin. Or nous jugeons que ces écoles officieiles ne nous conviennent pas Mais faites vos écoles comme vous l'entendez Faites aussi les vótres comme vous l'entendez. Et si les pouvoirs pu blics aident des écoles, qu'ils les aident toutes Ce serait au moius un système de liberté et d'égalité c'est pour cela que nos adversaires n'en veulent pas. Aussi long'emps qu'ils ne voudront aura toujours le moyen de faire don- uer a sou enfant i'instruction et l'édu- cation qu'il veut pour lui, mais que peut faire le pauvre Obligé de faire instruire son enfant, il sera impuissanta étabiir lecole que sa conscience réclame. Le programme anticathoüque est douc essentiellement violateur de la conscience du catholique pauvre. Que les Iibéraux et les socialistes coutiuueut a affirmer leur program- me contraire a ia liberté, contraire a toutes les déc'arations des grands Iibé raux de jadis Us n'arriveront jamais a opprimer les consciences catholiques Si uu jour, ils devaient s'y essayer, le même mouvement qui aboutil a iecrasement des Iibéraux beiges en 4 884, se renouvellerait. La Belgique est et restera le pays de la überté religieuse, paree que les catholiques sauront la défendre Dèmophile Après le congres socialiste de Nancy,celui de Stuttgart. II ne suffit sa pas aux partisans et aux adversaires d'Hervé, le fougueux propagan diste de la grève des miliciens et de l'antipa- triotisme, de s'être rencontrés sur le sol francais, il leur fallait encore aller batailler en territoire allemand. Les chefs socialistes allemands ont depuis longtemps leur opinion faite sur cette ques tion. Liebknecht, faisait allusion a l'attitude que prendraient les socialistes allemands en cas d'attaque par la France, disait Ce sont des Allemands,ils feraient leur devoir.» Bebel s'exprimait de même au Reichstag en 1904 Nous sommes internationalistes, mais allemands, et en cas de danger, nous serions les premiers a répondre a l'appel de I la patrie. Aussi Bebel a t-il vigoureusement attaqué l'hervéisme a Stuttgart II n'est pas vrai que le proletariat n'ait pas intérêt a être d'un pays plutot que d'un autre, ne serait-ce qu'a cause de la difference de langue, de culture et de race. II ne serait pas indifférent aux Allemands d'être gouvernés par des Fran cais, en langue francaise, avec la culture frangaise. Et je suppose que la réciproque est vraie. Est-ce qu'en Autriche, chaque nationalité ne défend pas, même dans le proletariat, son autonomie de race J'estime done que la propagande hervéiste est dangereuse pour la paix. Car elle est de nature a démilitariser la France, a rendre par conséquent plus audacieux le parti militaire allemand et,partant, a augmenter les chances de guerre. Vandervelde intervient dans la discussion. II s'élève contre la pre'tention d'exclure Hervé du parti socialiste. Hervé, dit-il, a le mérite d'avoir posé nettement la question. Sa place est a gauche du parti, comme celle de M. Wolmar est a droite. Le député socialiste de Bruxelles s'attaque ensuite a Jules Guesde qui se pose en gar- dien inflexible de la doctrine socialiste. Vous avez toujours combattu les inno- j vations. Vous vous êtes montré l'adversaire de la coopération comme vous l'avez été de j ma campagne antialcoolique. Aujourd'hui vous traitez l'antimilitarisme j de déviation.C'est toujours le même système: vous vous plaisez dans l'immobilité. A Nancy, j'aurais voté la motion de MM. Jaurès et Vaillant. Si cette motion gêne les Allemands, cherchons une autre formule dont les termes exprimeront la même chose, mais ne donnons pas aux partis bourgeoisie spectacle de notre hypocrisie et de notre impuissance. Et Adler, délégué Autrichien,de répondre avec beaucoup d'a propos M. Vandervelde se déclare partisan d'Hervé; eh bien, qu'il transplante Hervé et sa doctrine en Belgique,et il m'en donnera des nouvelles Malgré l'optimisme apparent des télé- grammes officials qui portent aujourd'hui "La situation politique a Rabat est calme. A Casablanca, pas de changement.A Mazagan, les conciliabulcs des tribus continuent sans incident maiquant la situation s'aggrave au Maroc. A Casablanca on continue de se battre. La nomination de Mouley Hafid comme sultan de Fez, en remplacement de son frère, est considérée comme la preuve certaine que la guerre sainte sera prochainement déclarée. Ce serait une recrudescence des hostilkés et le soulèvement de toute la population arabe contre les étrangers faut-il dire contre les chrétiens Le général Drude qui ne dispose actuelle- ment que de 4000 hommes et dont faction est entravée, a demandé des renforts a Paris. Clémenceau, le communard, Viviani et Briand, les hommes de YInternationale, devront consentir l'envoi de nouvelles trou pes, puisque c'est a eux que sont confiés la défense du prestige de la France et le main- tien de l'ordre au Maroc... Un délégué anglais,sir Edw. Fry,adéposé un voeu en faveur de la limitation des arme- ments. On verra combien il est platonique. La Conférence confirme la résóluation adoptée par la Conférence de 1899, concer- nant les charges militaires, et, vu que les charges militaires sont considérablement accrues dans presque tous les pays, depuis la dite année, la Conférence déclare qu'il est hautemsnt désirable de voir les gouverne- ments reprendre l'étude sérieuse de cette question. Pourquoi done les puissances n'auraient- elles pas voté cette motion avec enthousias me, 11e füt ce que pour témoigner de leur bon vouloir Tour a tour, M. Choate, au nom des Etats-Unis, M. Bourgeois au nom de la France, puis les représentants de l'Espagne et des Républiques sud-américaines sont venus lire des déclarations d'adhésion a la proposition anglaise. Le président de l'assemblée, M. de Neli- doff, a prié la Conférence de voter la résolu- tion Fry et on a voté par acclamations ce voeu destiné a la stérilité. A remarquer le langage tenu par le repré sentant de Sa Majesté britannique il a parlé avec horreur des 8 milliards que l'Europe dépense pour ses armements. alors que j l'Angleterre entre a elle seule pour plus de 15oo millions dans cette somme et qu'elle a, seule aussi, presque doublé en dix ans ses de'penses militaires. N'espérons done pas de voir le Parlement de Westminster, ou le Reichstag, ou le Congrès de Washington,, ou le Parlement de Tokio, diminuer d'une facon quelconque les dépenses militaires ou réduire le programme naval projeté. Notre chère cité a eu la bonne fortune de recevoir le jour de l'Assomption, l'excellent corps de musique du Régiment des Grena diers.Invitée par l'Administration Communa. le pour clóturer dignemenl les brillantes festi. vités de la Tuindagla phalange artistique bien connue a laissé parmi nous un souvenir inoubliable qui se traduit encore journelie- ment avec enthousiasme dans les conversa tions desnombreux amateurs de l'art musical. Le concert du midi avait réuni une foule de notabilités, parmi lesquelles nous remar» quonsle Colonel Lantonnois,vice-gouverneur du Congo, fier a juste titre d'assister aux belles auditions de la musique de son régi ment. Par une délicate attention le programme débute par la marche commemorative Ypria- na de notre concitoyen Dewulf, et les divers morceaux, tous de première valeur, sont exécutés avec grand succés aux applaudisse- ments symphatiques d'un nombreux public. Citons la chevauchée des Valkyries d'une harmonie bruyante et sonore, rendue avec toute la fougue qu'exige ceite oeuvre caracté- ristique du maitre de Bayrcuth. Le concert du Soir a constilué un événe ment musical de premier ordre, au milieu d'un immense concours de monde compre- nant des personnalités musicales et de nom breux amateurs venus de la region et des villes voisines, ainsi que du Nord de la France. Le programme, savamment compose, a été exécuté avec un art parfait. Une rare finesse d'interprétation et de merveillcuses qualités d'orchestration et d'ensemble donnent a chaque morceau son cachet propre et justi- fient pleinement la réputation si brillante dont jouit notre première musique militaire beige sous l'habile direction de son chef- artiste, Mr C. Lecail. Ecouté religieusement par des milliers d auditeurs, chaque oeuvre exécutée recoit un chaleureux accueil, bien justifié par la mu sique elle-même d'abord, puis par la valeur exceptionnelle des interprêtes. Une mention spéciale pourle Tannhaüser de Wagner et Aïda de Verdi, avec leurs imposantes sonneries des trompettes thé- baines. Un cordial vivat pour la superbe trans cription de Lohengrin et la délicieuse bleuette pour deux flütes rendue avec un art mer- veilleux par les deux solistes MM. Massay et Van Hoegaerden et agre'mentée d'un accompagnement aussi doux que parfait. Le morceau final Kermesse flamande, fantaisie descriptive de l'éminent Directeur, Mr C. Lecail, est ure oeuvre de haute va leur, d'une couleur locale charmante, aux épisodes fianchement dessinés. Elle a rem- porte' un franc succès, révélant le vigoureux talent du compositeur et charmant l'auditoire Yprois heureux et flatté de la délicate inspi ration de celui qui a su orchestrer et harmo niser avec tant d'art notre vieil Air d' Ypres. Une ovation enthousiaste salue cette brillante exécution, et Ie public transporté réclame encore 1 'Air d'Ypres et recoit gra- cieusement satisfaction. Après l'exécution de la marche imposante du régiment des grenadiers suivi de la Bra banconnel'éminent Directeur et ses talen- tueux musiciens regoivent les félicitations de Mr l'Echevin Struye et de Mr le conseiller Fraeijs au nom de la viile et de la commission des fêtes. Nous nous faisons volontiers l'écho de nos concitoyens enchantés de ces auditions si artistiques qui marqueront dans les annales musicales déja si riches de la ville d'Ypres. C'est un chaleureux Au revoir qu'ils adres sent a la Musique des Grenadiers. Que ce voeu se realise done au plus tot Nous sommes eu pleine période de distri butions des prix. Apiès la trés belle distri bution des prix aux Elèves du Collége St Vincent,nous avons eu celles des pension- nats des Dames de Rousbrugge et de la Ste Familie. Cette semaine c'était le tour des écoles primaires. Dimanche et Lundi, aux halles, cetaient les distributions des prix aux élèves des Ecoles primaires communa- les des gargons et puis des filles. Lundi encore, nous avons pu assister a celle de l'Ecole primaire de filles de Notre Dame de Thuyne, Mardi après-midi, a celle de 1 Ecole gratuite adoptée de gat-gons de JOURNAL ©rgane Catholique de ('Arrondissement 4.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1