Choses et Autres
A propos d'une
distribution de prix
Encore Ia Tuindag
Primes aux Caisses
de pensions
Pensées
Conseils utiles
Acics officiels
Discours d'ouverlure
de la session parlementaire
St Louis de Gonzague, et Mercredi k eelle
de l'Ecole libre de gargons de St Michel.
Les trois dernières écoles out une popula
tion particulièrement nombreuse, qui tend
encore a augmenter,ce qui prouve bien leur
bonne marche, la confiance des parents
dans la Direction et !e personnel enseignant,
et les sympathies croissantes qu elles
recueillent parmi les habitants de cette
ville.
Qui pourrait douter de la souveraine
importance de nos écoles libres, au point de
vue religieux et social C'est la que se
forme un noyau de vaillants chrétiens ou
de bonnes chrétiennes, qui se retrouveront
plus tard et resteront groupés et qui doivent
constituer la petite bourgeoisie et la classe
ouvrière del'avenir.
Une distribution des prix,a première vue,
doit être une chose fastidieusement mono
tone une série interminable de noms
proclamés et d'enfants qui se prósentent
pour recueillir un jouet.un morceau d'habil-
lement ou un livre a tranche d'or. Mais
pour peu qu'on se donne la peine de réflé-
chir, c'est une solennitédu plus vit intérêt
qu'on ne peut pas assez rehausser et faire
apprécier.
Pour les enfants c'est la recompense de
leur piété, de leur docilité et du travail de
toute une année. Pour les parents et surtout
pour les mère3, c'est une joie, c'est un
triomphe de voir leur enfant seulement sur
la scène ou couronné devant le public. Pour
tout esprit observateur, c'est un charme de
voir cette variété infinie de caractères et de
tempéraments, avec cette timidité gênée
des uns.ces déboires difficilement caches des
autres et ce naïf épanchement de jubilation
d'un grand nombre. 11 fait plaisir également
de constater le développement et le progrès
graduel de ces facuités intellectuelles par-
fois bien assoupies et la formation de certai-
nes natures assez rebelles.
Nous avons applaudi au succes et admiré
la bonne tenue des enfants dans ces diffé
rentes distributions. Celles-ci étaient agré-
mentées par des déclamations, des chants,
des petites scènes bien adaptés a l'kge des
enfants et parfaitement rendues.
Sous ce rapport nous devons une mention
spéciale a la remarquable distribution des
prix aux élèves de St-Michel
deux laDgues nationales sont en honneur
dans son école, le fait est qu après la char
mante scène enfantine des Petits Congo-
lais il se mit, lui aussi, a parler nègre en
lisant le palmarès.
Mais trop parler congolais nuit.On eneut
bientöt assez de ces prijzen van reken
kunde et analyse grammaticale et les sou
rires du public des premiers rangs se chan
gèrent pour finir en discrètes rumeurs de
protestation. A la fagon dont M. le Direc
teur se mordait les lèvres pour retenir sa
propre hilarité, on voyait bien qu'il ne
faisait lk que céder a un scrupule de com
plaisance envers les partisans du frangais.
Mais cette solution imitée du fameuxjuge-
ment de Salomon ne satisfaisait personne.
Pas plus qu'on ne partage un enfant, on
n'amalgan.e deux langues. M. le Directeur
qui ne pensait pas autrement fut fort aise
de donner satisfaction aux désirs du public
et continua la lecture en flamand exclusivo-
ment. Les fransquillons comme les flamiu-
gants l'en félicitent.
Espérons que le bon exemple douné sera
suivi ailleurs. Gar, franchement, des insti
tutions comme St-Michel, comme le collége
St-Vincent, ont-elles besoin de eet expédieDt
la pour prouver au public que les deux
langues beiges y sont en honneur
Que dans les écoles de filles on ait en
vénération la mode et la langue de Paris, je
le cornprends Que dans les écoles officielies
on éprouve le besoin de faire valoir
l'enseignement de la maison par le discours
frangais, pédantesque et soporifique.de l'un
des magisters, c'est de tradition. Mais quand
un heureux programme de fête permet au
public d'apprécier les connaissances lin-
guistiques des élèves eux-mêmes, quand on
peut détailier les brillants et nombreux suc-
cès remportés, en matière de littérature,
dans les concours diocésains et autres, dans
les examens universitaires, etc., la lecture
d'un palmarès lybride devient un luxe tout
a fait superflu.
Et pendant que nous sommes a St Michel,
félicitons une fois de plus le personnel ensei
gnant de cette école modèle, non seulement
d'yenseigner excellemment le flamand et le
francais, mais d'y soigner tout aussi bien,
sans faire tort aux études sérieuses, l'ensei
gnement du chant. II est vrai que toutes les
Après avoir signalé le beau succès que les écoles n'ont pas la bonne fortue de posséder
premiers communiants de cette école ont ob
tenu dans le concours des principales écoles
libres de la province, oft plus de cinq cents
élèves ontpris part, (nos élèves ont ob-
tenu 15 nominations honortfiqucs.parmi les-
quelles un prix d'honneur), nous pouvo-s
dire que élèves et maitres se sont vraiment
snrpassés dans les diverses representations
et parties de chant de cette séance. Lb on
a littéralement épuisé les étonnantes res
sources qu'un ceil et main habiles peuvent
découvrir et utiliser dans la généreuse
enfance Yproise.
Le grand choeur a deux voix égales
Hymne au Printemps de Pranz Andelhof
fut enlevé avec un brio remarquable, par
une phalange de 50 enfantsprécision
d'attaque, justesse des accords, nuances
délicates, ampleur de développement,
netteté de conclusion, rien n'y manquait.
Ce n'est^pas d'hier que M. Bostyn nous a
habitué a de semblables succès.
Les jeunes Congolais, chant avec exerci-
ces corporels était de bon goüt et gentiment
douné.
L'opérette Le Sorciernous a fait
assister a une représentation trés naturelle,
une élocution simple et expressive, un chant
des plus réussi.
La Kermesse au village, en trois parties
la foire, le festin et les jeux populaires, a
fait prodige. II faut vraiment un maitre-
homme, armé d'une espèce de baguette
magique, pour pouvoir lancer sur la scène
une soixantaine d'enfants, au milieu des
écboppes, et de toutes les attractions, les
laisser aller a leur expansion naturelle,
reprósenter au vif tout le mouvement et le
bruit d'une vraie Kermesse, et cependant
de cc brouhaha mouvementé les rappeler,
au moment précis et par groupes sur un
signe pour exécuter des chants d'ensemble
et puis débarrasser la scène. C'était un ordre
parfait dans le plus beau désordie.
Aussi l'assistance particulièrement nom
breuse a-t-elle applaudi a toutfendre, aux
brillants acteurs et a leurs trés habiles
mal tres.
Les vrais amis du flamand et même les
flamingants apprendront avec plaisir la
nouvelle victoire que la cause flamande vient
de remporter.
L'óvénement s'était passé dans l'immense
salie du Volkshuis, bondée da monde je ne
crois pas commettre d'indiscrétion en l'ap-
prenant au reste de mes concitoyens a
ceux qui n'assistaient pas a la magnifique
fête de la distribution des prix aux élèves
de Sl Michel
Le digue directeur de cette école escomp-
tait-il la puissance de l'arme terrible du
ridicule, ou bien cédait il tout simplement a
ce souci naturel qu'a tout chef destitution
scolaire beige de montrer au public que les
un professeur de musique aussi talentueux
et aussi dévoué, et ne peuvent pas surtout
i lui laisser choisir ses éléments bien doués
i dans un tel régiment d'élèves.
i Décidément nous avons été favorisés cette
année d une Tuindag exceptionnelle: jusqu'a
la fin un temps a souhait, et des fêtes, qui
toutes ont bien réussi.
j Le Tir a l'arbalète au but, organise sous
les auspices de la ville, par la société Les
Francs Arbalétriers le même jour que la
visite officielle du Baron Ruzetle avait, par
la splendeur des festivités organisées a cette
occasion passé inapercu. Pourtant il parait
qu'il n'a pas été sans succès et qu'il avait
réuni au de la de ioo amateurs dont bon
nombre de francais. Ceux-ci, faute de chance,
n ont su maintenir le bou renom des arbalé-
triers du pays de France et ont laissé abattre
les maitres-oiseaux par les compagnons
beiges.
Les pêcheurs a la ligne francais, arrivés
pour le concours international de pêche a
la ligne, Dimanche dernier en ont agi tout
autrement. Si les eaux fétides du Nord de la
France sont peu propices pour le poisson,
les pêcheurs a la ligne de cette contre'e ne lui
sont pas favorables non plus, s'il faut en
juger par les résultats du concours de Diman
che, car sur 35o pêcheurs a la ligne, venus,
un peu de partout, prendre part au concours
ce sont les francais qui ont emporté quasi
toutes les primes.
Nous disions plus haut que nous avons
été favorisés cette année d'une Tuindag
exceptionnelle. Cela est vrai; mais ajoutons,
que l'année 1907 a été au point de vue des
festivités diverses une année sans pareille.
L'administration communale, grace a l'heu-
revue initiative de notrecommission des fêtes,
nous a gratifiés cette année d une série de
belles fëtes musicales et autres qui ont occu
pé toute la saison d'été et quest venue cou-
ronner si heureusement notre Tuindag. Voila
qui est ceitainement fort bien. Cela donne
de la vie, de l'animation, attire les étrangers,
fait connaitre davantage notre cité, procure
de l'agrément aux concitoyens et ne peut être
que profitable au négoce. Mais la note a
payer Certainement donner des fêtes coüte
de l'argent, mais noussommes persuades que,
lorsque paraitront les comptes de 1907, qui
relateront fort exactement le coüt des diffé-
rentes festivités de la saison d'Eté et de la
Tuindag, nos concitoyens seront heureuse
ment surpris en constatant, que toutes ces
fêtes ensemble ont coüté moinsque certain fa-
meux festival donné par 1 ancienne admini
stration libérale, festival qui dura unejour-
née et coüta a lui seul la bagatelle d'environ
vingt mille francs.
Nous disons done, dès maintenant, a
l'administration communale et a notre active
commission des fêtes, sans crainte d'être
contredit par qui que ce soitréservez nous
pour 1908 des festivités pareilles a celles de
190 7.
Le compte-rendu annuel de la Caisse de
retraite contient les détails suivants en ce
qui concerne les primes d'encouragement
accordées par les pouvoirs publics.
1) Les primes de l'Etat s'élevant h fr.
3,762, 474.50, répaities entre 541,822 affi-
liés.
De cette grosse somme, 2,249 fr. 40 seule
ment ont été accordés a 223 affiliés versant
isolément a titre particulier tout le reste
a été attribué k des mutualistes
2) La subvention de deux lrancspar livret
sur lequel il a été versé une somme de 3 frs.
au moins dans le courant de l'année
5,053 sociétés de retraite en ont bénéficié
pour un total de 920,464 francs.
Une notable partie de cette subvention est
versée a la Caisse de retraite par les
sociétés.
3) Les primes de provinces se répartissent
comme suit
Anvers
Brabant
Flandre occidentale
Flandre oriëntale
Hainaut
Liége
Limbourg
Namur
(La plupart de ces
36,711.50
75,370 80
132,654.20
53,882.50
132,934.90
22,029.60
14,997,30
83,219.40
sommes ont pu
être
versées aux comptes de retraite des béuéfi-
ciaires en même temps que les primes de
l'Etat.)
4) Des primes sont accordées par certaines
villes et communes, parmi lesquelles on
peut citer Liège, Verviers, Herstal, Bruges,
YpresOstende, Lierre, Ixelles, etc.
Ces communes sont particulièrement
nombrouses dans la Flandre occidentale.
Viennent ensuite les communes des pro
vinces de Hainaut, de Liège, de Flandre
oriëntale, etc...
accises a Messines, E. Robin, lieutenant des
douanes a Poperinghe.
La médaille civique de le classe a M. C.
Mauroy, receveur des contributions directes
douanes et accises a Warnêton, L. Hen-
quin, sous lieutenant des douanes a War
nêton.
i Un arrêté du 3 Aoüt 1907, approuve le
i budget de la province de la Flandre Occi-
dentale fixé par le Conseil provincial dans
sa séance du 12 Juillet 1907 en recettes et
en dépenses provinciates k la somme de
4,311,840 francs 51 centimes.
Far arrêté royal du 13 Aoüt 1907, est
nommé notaire a la residence de Poperinghe
M. P. Cassiers, candidat-notaire k Poperin
ghe en remplacement de M. Lava, démis-
sionnaire.
Un arrêté ministeriel du 12 Aoüt 1907,
crée une école ménagère agricole ambulante,
d'une durée de trois mois a Gheluwe.
La fréquentation de ces cours est gratuite.
Les demandes d'inscription doivent-être
adressées k M. Van den Wouwer, agronome
de l'Etat, a Ypres.
Je ne connaispas tel exégète plus ou moins
vanté, tel docteur plus ou moins autorisé,
tel philosophe plus ou moins illumine; inais
je suis avec celui qui est uni k la chaire de
Pierreje suis avec mon curé, avec mon
évêque je suis avec le Pape. X.
Notre ville et notre province, loin d'être
en retard, figurent au premier rang des
institutions publiquesqui aident a constituer
des pensions aux ouvriers.
Que chacun médite les paroles prononcées
par M. le ministre Helleputto lors de sa
récente visite a l'exposition professionnelle
du patronage des jeunes gens k Etterbeek
L'esprit de métier, Pesprit corporatif,
a fait la gloire de nos vieilles et fières cités
dans le passé la Belgique lui doit en
partie d'être devenue ce quelle est. La
tradition n'en est pas perdue parmi nos
ouvriers, je le constate fréquemment, je le
constate encore aujourd hui a cette exposi
tion c'est pourquoi j'ai foi dans l'avenir
de notre pays I
n lei l'on éduque le fils d'ouvrier dans sa
profession. C'est le plus grand service qu'on
puisse lui rendre quand cette éducation ma
nuelle s'accompagne d'une saine éducation
morale 1 L'ouvrier qui sait son métier gagne
toujours sa vie. On dit que les carrières sont
encombrées. Erreur! Ce ne sont pas les
places qui manquent aux places. Je n'ai
cessé d'enseigner cela durant trente trois
ans, que j'y ai été professeur aux jeunes
gens de l'université de Louvain, et en les
suivant des yeux dans la vie après leur
sortie de l'Université, je me confirmais
chaquejour dans cette opinion.
i) Ce qui est vrai pour les jeunes gens qui
tont des études universitaires, Pbst aussi
pour ceux qui s'adonDent aux métiers, lnter-
rogez n'importe quel industriel, quel patron;
tous vous le diront il leur manque
toujours des ouvriers sachant bien leur
métier.
II n'y a pas encombmment d'hommes
pour les places vacantes il y aencombre-
ment de candidats. Mais tous les candHats
ne sont pas des hommes, au sens moral
du mot. Ce qui fait surtout défaut
aujourd'hui c'est le caractère, c'est la per-
sévérance, cette vertu que vous avez
voulu ici relever, mettre en hODneur. Ce qui
manque c'est l'idéalil faut toujours viser
plus haut que le but, si l'on veut toucher
celui-ci.
Par arrêté royal du 20 Juillet 1907, la
médaille civique de le classe est accordée a
M. T. Benoist employé de l'Etat-civil et de
la population de la commune de Dranoutre.
Par arrêté royal du 7 Juillet 1907, la
décoration spéciale de mutualité de 2e classe
est accordée a MM. Théodore Benoist a
Dranoutre, Charles Blanckaert a Passchen-
daele, Joseph Ghesquière a Wervicq, Jules
Lambrecbt a Ypres, Jules Lelieur a Stavele,
Tulien Rotiers a Ypres, Isidore Samyn a
Wervicq.
Par arrêté royal du 20 Juiulacroix civique
de 2e classe est accordée a MM. H. Bodart,
receveur des contributions directes et des
Le mérite de l'homme ne consiste pas dans
son talent, dans ses richesses, dans son in
telligence, dans la situation qu'il occupe,
dans la puissance ou l'autorité qu'il possède,
mais uniquement dans la mesure oü il
s'acquitte de son devoir.
Helleputte.
La médecine moderne nous a donné
l'anesthésiec'est son progrès, son grand
bienfait. La religion, elle aussi, n'a-t elle pas
eu, de tout temps, sa surnaturelle et toute
puissante anesthesie pour insensibiliser la
souffrance, quelle quelle soit en la trans
figurant Mgr BauNARD.
(Waugile du Coudre).
clu Conseil Provincial pour 1907
prononcé par Mle Gouverneur
de la Flandre Occidentale
En 1515 et en 1516deux octrois de Char
les Quint ordonnent de réparer le canal qui
est reinis en exploitation au cours de cette
dernière année.
Aux environs de i5»o, la navigabilité
redevient imparfaite. Les accidents sont
fréquents. On fait de gros travaux de répara-
tion. Bruges se saigne aux quatre veines.Elle
frappe des impöts nouveaux, elle organise
des loteries, elle contracte des emprunts
ruineuxqui épuisent ses finances. Tant de
sacrifices et d'efforts ont pour unique et
maigre résultat d'approfondir la passé de 4
pieds seulement.
La situation commerciale devient detesta
ble. Bruges en est réduite a faire fête et a
offrir des banquets aux capitaines de navires
qui osent encore affronter l'entrée de son
port.
E11 i5ï3,on essaie le creusement d'une
tranchée a travers les chorres se formant a
l'extrémité Est du canal, pour atteindre les
profondeurs de la passé de Biervliet.
En 1545, Joos Gomaer présente un plan
d'amélioration qui regoit un commencement
d'exécution. L'amélioration attendue ne
s'étantpas produit, Gomaer est honteusement
chassé.
Enfin, vers i55o, on reconnait définitive-
ment que les tentatives ayant pour objectif
l'appel du courant cherché dans l'Escaut
sont vaines.
C'est alors qu'apparait le plan de Lancelot
Blondeel, plan remarquable en ce qu'il pré-
conisait un canal direct, presque rectiligne,
de Bruges a la mer.aboutissant vers rempla
cement de Zeebrugge. Malheureusement, le
texte explicatifdu ce'lèbre ingénieur artiste,
si pareil travail a jamais existé, n'est pas
parvenu jusqu'k nous, et nous n'avonsde lui
qu'un simple dessin.
L'idée de Lancelot Blondeel était la bonne:
elle attendit sa réalisation pres de 4 siècles
Les efforts de ses contemporains s'atta-
chaient a une toute autre conception, a
savoir l'utilisation des eaux intérieures,
fluviales et pluviales, pour produire dans le
Zwin le courant libérateur. Jean Van der
Meersch fut chargé de dresser un plan
d'amélioration du canal de Bruges a l'Ecluse,
alors encombré d'herbes et envasé, qui était
connu sous le nom de Zoute vaart», le
canal salé. L'Ingénieur fit tracer parallèle-
ment a ce canal, un canal nouveau, un canal
d'eau douce, qui prit le nom Zoete vaart».
En 1 565, on entreprend de renforcer le
débit de ce canal en y déversant les eaux de
Zuutleye, canal semi navigable, creusé dès
une époque reculée, pour l'évacuation des
eaux de la region Sud-Est de Bruges jusqu'a
Beernem et St Georges.
On nomme peu après une nouvelle com
mission d'experts. Celle-ci élabore le plan
d'un vaste travail de captage et de curage des
artères existantes, afin d'amener toute l'eau
de la region Sud-Est. Exécuté, le travail se
révèle insuffisant.
En 1584, octroi du roi Philippe IV, auto-
risant les Brugeois, pour alimenter leur
canal, a saigner la Lys, pres de Deynze. Cette
décision provoque dans la ville une allégresse
générale.Encore une fois,les Brugeois croient
le mauvais sort conjure'. Ce fut en grande
pompe, au milieu d'explosions d'enthousias-
me, au son des cloches et de la mousquetterie
que la première brigade d'ouvriers quittait
Bruges, le 2% mai 1585, pour aller commen-
cerces travaux. La joie fut de courte durée
Gand, Anvers, Termonde se lèvent dans une
opposition furieuse. Elles font tant et si bien
que les travaux trainent jusqu'en 1604,année
oü l'Ecluse est réunie a la Hollende. Du
coup, le Zwin perd tout intérêt pour Bruges
II est abandonné a son malheureux sort.
D'ailleurs, en i58g, le sas de l'Ecluse était
tombé en ruines et les communications avec
la mer étaient devenues impossibles.
Mais, les Brugeois, malgré tant de décep.
tions et de traverses, ne renoncent pas a se
rouvrir un chemin vers la mer. Ils tournent
leurs regards dans la direction de l'Ouest.
En 162a, sous Albert et Isabelle, le canal
de Bruges a Ostende estouvert. Malheureu
sement, le canal est a peine exploité, que le
port d'Ostende s'envase.
Les Brugeois persévèrent toujours.- le i3
aoüt 1638, un édit de Philippe IV leur per
met de chercher une issue vers Dunkerque,
qui appartenait alors a la Flandre. Moins de
8 ans plus tard, la France s'empare de cette
ville et détruit une fois de plus les espérances
des Brugeois
En 1640, c'est vers Nieuport que ceux ci
tournent leurs efforts le canal de Bruges a
Nieuport est creusé. Mais cette solution est
imparfaite.
En 1648, le traité de Munster stipule que
les rivières de l'Escaut, comme aussi les
canaux du Sas, Zwin et autres bouches de
mer y aboutissant, seront tenus clos du
«cótédu Pays-Bas.
Voila tout espoir d'une issue vers l'Escaut
définitivement perdu.
Les Brugeois ne se laissent pas abattre. Ils
en reviennent a la solution par Ostende. On
se met a l'oeuvre on embranche a Plasschen-
daele un canal vers Ostende sur le canal de
Bruges a Dunkerque, et en 1669, les grandes
écluses de Slykens remettent enfia Bruges
en rapport direct avec la mer. Profitant d'une
période de prospérité relative la fameuse
Compagnie des Indes avait été constituée en
1717, les Brugeois éiargissent et appro-
fondissent le canal d'Ostende, a leurs frais.
En 1728, le canal portait des bkteaux de
600 tonnes, ce qui était fort bien pour l'épo-
que. Mais vous savez, Messieurs, comment
dès 1731, la jalousie menacante des Anglais
et des Hollandais, fit tomber la Compagnie
des Indes et ruina le port de nos voisins.
On laisse s'écrouler en 1750, les écluses
désormais inutiles de Slykens, le port d'Os
tende s'ensable de nouveau et les Brugeois
voient une fois de plus s'évanouir leur espoir
de régénération commerciale.
En 1810, l'empereur Napoléon reprend
l'ancienne conception de rétablir les com
munications de Bruges avec la mer, dans la
direction de Tissue primitive, vers Je3
bouches de l'Escaut. II fit creuser un nou
veau canal de Bruges a l'Ecluse, avec l'in-
tention de le continuer jusqu'a Breskens. 11
n'eut pas le ternps d'achever cette entreprise.
Tout semble bien perdu cette fois Mais
non la lutte renait bientöt.
Dès l'année 1866, le Baron de Maere,
donnaut corps a l'idée de Lancelot Blondeel,
préconise le creusement d'un port en eau
profonde a Heyst, au profit surtout do la
ville de Gand (l). En 1877, leminent hydro-
graphe publie sa première brochure sur uue
communication directe de Bruges a la mer et
il commence cette campagne irrésistible qui
aboutit enfin au triomphe que nous allons
fêter dans quelques jours. Ceci c'est l'his-
toire d'hier, Messieurs. Vous la connaissez
aussi bien que moi. Ce sont les Brugeois
s'enthousiasmant pour l'idée du Baron de
Maere, c'est la population toute entière se
groupant, sans distinction de parti, dans «le
Meeting brugeois, c'est la bataille obstiuée
sous la conduite du Bourgmestre Visart,
menée a travers tous les obstacles, pendant
25 ans, au Parlement, au Conseil provincial
sur tous les terrains.
N'est-il pas vrai, Messieurs, qu'une ville
qui s'opiniatre, pres de 5 siècles, a recon-
quérir l'instrument de sa prospérité, qui
peudant 5 sièles, a consenti pour ce but
unique d'innombrables sacrifices, sans
jamais se lasser, sans jamais se décourager
sans jamais s'arrêter, malgré les échecs
répétés, malgré une infortuue d'une persis
tance inouie, n'est-il pas vrai qu'une tellè
ville n'a jamais été morte, qu'elle honore la
Flandre et mérite le retour de sa splendeur
passée 1
(1) Des communications directes du Dort de
Gand d la mer Canal de Terneuzen Canal de
Heyst. Conférence au Cercle commercial et
industriel k Gand, le 15 férrier 1866, par A. de
Maere Limnander. Gand, imprimerie Annoot.
In.-8° de 52 pages.
(A suivre
f