A la Chambre Téléphone ,52 Téléphone 52 Samedi 18 Janvier 1908 10 centimes le N° 43£Annee - H6S Etrennes Ponlificalcs La Declaration Minis'érielle CONSRIL COMMUNAL On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. A lous les bureaux de poste du royaume. d'Ypres clus le 20 Octobre 1907 iZ-^ESr-: V.V5BaBBB«BEK55 JOURNA1 ©rgane Gatholique de l'flrrondissement Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 ?r. 50 c= par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. 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Schoüaert, succédant a M. de Trooz, continuera l'ceuvre de son compagnou de luttes et de son intime ami, dans l'espiit ou celui ci l'accomplissait lui-même avec le loyal concours de la majorité parlementaire. Beste a résoudre, il est vrai, la grosse question de la reprise du Congo qui préoc- cupait si gravement le regretté défunt, au moment mème oü la mort est venu nous le ravir. C'est a son successeur qu'il appartien- dra maintenant d'assurer la ratification du traité de cession dans des conditions qui puissent donnet a eet acte un caractère \iiotoriquo ot rraiment national. L'exposé des vues du gouvernement sur ce grave sujet est la partie vraimenl importante de Ia déclaration. A notre avis, le ministère a été heureuse- ment inspiré en rappelant d'une manière sommaire les rétroactes du débat. C'est le meilleur moyen de bien appre'cier l'état actuel des choses et d'aboutir a une solution acceptable pour les citoyens de bonne volonté. Avec M. Schollaert, nous estimons que Ia reprise de la grande oeuvre,créée en Afrique par le roi Léopold II, répond aux veeux de la grande majorité du pays mais, en même temps, nous répéton3, comme nous l'avons fait remarquer dès le début des négociations, que cette reprise doit être accompagnée de sérieuses garanties de controle, conformé- ment aux principes élémentaires du régime représentatif et au caractère traditionnel du peuple beige. N'est-ce pas, d'ailleurs, ce que la Cbambre des Représentants a exprimé elle même par un vote d'autant plus signifi- catif qu'il a été unanime La question est maintenant de savoir si les garanties réclamées sont suffisamment précisées dans le traité soumis aux délibé- rations de la législature pour satisfaire ceux qui les demandaient. A eet égird, les avis sont partagés, non seulement dans les rangs de ropposition, mais dans la droite parle mentaire elle-même, et c'est ce qui rend problématique l'adoption du projet, tout au moins dans son texte actuel. II est essentiel, cependant, de ne pas oublier que ce texte est le résultat de déli- bérations et de négociations laborieusement poursuivies entre les parties contractanies. Le gouvernement congolais estime avoir fait toutes les concessions possibles et le gou vernement beige déclare de son cóté.n'avoir Pu rien obtenir de plus.A moins de soutenir, comme on l'a fait, que ia signature dn traité de cession n'est qu'une pure superfétation protocolaire et que le Roi des Beiges n'a qua aller de l'avant contre le Souverain du Congo, comment avoir raison d'un antago nisme qui se produit en de pareils ter mes K M. Schollaert, il est vrai, laisse entrevoir la possibilité de nouvelles négociations sur les amendements a apporter au présent projet de traité mais, afin que ces négo ciations aient une base certaine et puissent aboutir a un résultat pratique, il demande a la Chambre elle-même de définir et de préciser les garanties supplémentaires qui lui araissent indispensables. En d'autres termes, il dit aux membres de la législature: articulcz vos griefs, formulez les proposi tions fermes, dites votro dernier mot nous cheicherous a vous donner satisfaction et nous ne demandons pas mieux que d'y réussir. Cette attitude nous parait tout a la fois legitime, loyale et habile. Elle est tout d'abord de nature désar- mer les objections siccères et convaincues elle est aussi trés propre h confondrc le dénigrement systématique et l'opposition de mauvais aloi qui en veut médiocrement peut-être a la colonisation civilisatrice ct product rice de l'Afrique centrale, mais qui arbore pour devise le Roi c'est lennemi, et pouriait ainsi flair par discréditer et par jeter sur le marebé international toute notre politique coloniale. Le jour oü les positions seront bien tranchees, le jour oü il faudra répondre par un oui ou par un non, tous les deux expres- sément metivés, on ne tardera pas a décou- vrir le fond des cboses, ce qui, en politique surtout, est un précieux et incontestable avantage. Si des dissentiments irréductibles doivent se produire quand même, il deviendra im possible, surtout après l'octroi de toutes les concessions plausibles, de méconnaitre le caractère systématique intéressé peut-être, mais certainement antinational, de certains hostilités icitransigeantes. La déclaration ministórielle de M. Schollaert s'icspire de ces idéés vraimeut patriotiques. Elle a été chaleureusement applaudie sur les bancs de la droite, et l'accueil qu'elle a requ sur certains bancs de la gauche, n'est pas fait pour décourager ceux qui aspirent a une solution véritable- ment nationale. En tous cas, il y a lieu de se souvenir que si la Belgique gouvernementale et parle mentaire, sur laquelle les yeux de l'Europe sont en co moment braqués, ne se montre pas a la hauteur de la situation et fait preuve d'une deplorable impuissance, ce sera, sans le moindre doute,au détriment de son prestige et de ses intéréts les plus consi- dérables. C'est un point de vue que, sans entrer dans de détail des choses, nous signalons a tous les patriotes, appelés, soit a s'exercer une influence, soit k donner une voix. Si le problème qui se dresse devant nous devait demeurer sans solution plausi ble, la Belgique serait solennellement con- vaincue d'impuissance et perdrait beaucoup de sa considëration. Ce sont des éventuali- tés dont il y a lieu de se souvenir et qu'il serait coupable de ne pas avoir prévues. Grave serait done la responsabilité de ceux qui repousseraient un accord acceptable, pour s'opiniatrer dans une aveugle intraDsi- geance, impuissante a sauvegarder le pré sent et bien faite pour aggraver les compli cations éventuelles de l'avenir. Ce ne serait pas seulement le ministère Schollaert qui aurait a subir les suites d'un aussi lamenta ble échecce serait, et a bon droit,aux yeux de l'étranger, la Belgique elle-même. Nous estimons, pour notre part, qu'il n'est jamais permis de préparera son pays, d'un cceur léger, pour des motifs d opposition politique ou par des considerations d'un ordre encore plus mesquin, une aussi humilianteet aussi grave situation. (Bien Public) Séance du Samedi 11 Décembre 1907 La séance s'ouvre a 5 heures. Sont présents: MM.Colaert, bourgmestre, Vandenboogaerde, échevin; Struye, Fraeijs, Fiers, Vanderghote, D'Huvettere, Vanden- peereboom, Bouquet, Sobry, Lemahieu, Biebuyck, Begerem,' Boone, conseillers Gorrissen, secrétaire communal. M. Iweins d'Eeckboutte, indisposé, est excusé. Le procés-verbal de la précédente réunion estapprouvé sans observation. Installation des conseillers L'élection ayant été approuvée par la De'putation permanente, le bourgmestre donne lecture du texte prescrit pour le ser- ment, et les ,élus prêtent successivement serm?.nt en flamand ce sont MM. Fraeijs, propriétaire, Fiers, entrepreneur, Lécn Van den Peereboom, propriétaire, Bouquet, né- gociant, Biebuyck, avocat, Begerem, avocat, Boone, brasseur. Les quatre premiers fai- saient déja partie du Conseil communal. Lecture est donnée du procés verbal de prestation de serment puis M. le Bourg mestre s'exprime en ces termes Messieurs et Chers Collègues, Quand nous nous sommes trouvés sépa- rés de nos collègues, MM. Vandevoorde, Caenepeel et René Begerem, nous n'avons pas élé sans nous préoccuper de la situation que nous créait cette séparation. La mort prémalurée du premier, la démis- sion volontaire des deux autres ont fait des vides qu'il ne paraissait pas facile de remplir, surtout si l'on consullaitles sympathies dont on.aime bien que les candidats jouissent et que nos trois anciens collègues s'étaient acquises. II n'a pourtant pas fallu faire de longues recherches, pour trouver les trois hommes capables et dignes de remplacer ceux qui nous avaient quittés. Un ancien conseiller, qui avait rendu des services a ses concitoyens, les fils de deux anciens collègues, jeunes, intelligents et actifs, n'étaient-ils pas tout indiqués pour faire partie du Conseil com munal? Le corps électoral l'a pensé comme nous et il a ratifié les candidatures de Messieurs G. Begerem, Biebuyck et Boone, placées a coté de celles de nos honorables collèguc-s, MM. Fraeijs, Fiers, Vandenpeereboom et Bouquet. Nous vous féiicitons lous, chers et honorés collègues, du succès que vous avez obtenu a l'élection du 20 octobre. Le Conseil communal, ainsi complété, est appelé a donner suite a des projets impor tants, dont plusieurs ont recu un commence ment d'exécution ou sont sur le point d'etre entamés. Vous connaissez, Messieurs, tous ces projets je n'y insisterai done pas. D'autres appellent une prompte solutioi, notamment l'amélioration continue de la condition de Ia classe ouvrière et de la petite bouigeoisie.par les moyens qui sont en notre pouvoir, et la diminution de la mortalité infantile, dont il importe de rechercher les causes, pour, ensuite, trouver les remèdesa une situation que tous nous déplorons. Ces deux questions sont a l'étude, et j'espère bien qu'avec votre concours nous parviendrons a les résoudre sans retard. Ce concours, Messieurs, je me permets de l'attendre de chacun de vous. II sera précieux et efficace si, affranchi de toute considération de personnes.il se donne a la chose publique, largement et généreusement. II sera béni, comme tous nos efforts, si nous le placons sous le regard de Dieu. Messieurs, je déclare les nouveaux con seillers installés. [Longs applaudissiiments) Devant le Conseil communal, debout.M. Colaert, bourgmestre, prononce, d'une voix émue, les paroles suivantes Messieurs etchers Collègues, Une douloureuse émotion a frappé le pays lorsque, le matin du jour de l'an, il apprit la mort de Monsieur Jules de Trooz, ntinistre de l'Intérieur, chef du cabinet, dé- cédé a Bruxelles,la veille, dans la soiree. J'ai cru devoir me faire l'écho du conseil communal et de la population d'Ypres, en exprimant a Madame de Trooz les vifs regrets que nous inspirait ce décès presque inopiné. pour mener a bonne fin ie vasté programme des travaux publics exposé dans le courant de l'année dernière par M. le Bourgmestre et accepté en principe par le conseil. Applaudissements La séance est levée a 6 heures. Je n'ai pas besoin de faire l'éloge du re gretté défunt d'autres se sont chargés de cette mission avec l'autorité qui s'attache a leurs personnes et a leurs fonctions. Mais je puis rappeler ici combien Monsieur le Minis- trede Trooz était dévoué a la vi 11e d'Ypres, qu'il connaissait depuis son entance, et a laquelle l'unissaient pour ainsi dire des liens de familie. J'ai connu personnellement ses sympathies pour nos concitoyens par suite des nombreuses relations que j'ai eues avec lui, surtout depuis son arrivée au pouvoir. Je puis dire que je ne l'ai jamais rencontré intimement, sans qu il me demandat des nouvelles de l'administration communale et des Yprois qu'il avait connus autrefois. Vous permettrez au Collége échevinal d'exprimer a nouveau, a Madame de Trooz et a son honorable familie, tout le regret que M. Prosper Poullet, professeur a la ressent la ville d'Ypres du décès du cher et faculté de droit de Tuuiverèité de Louvain, Mardi 14 janvier. Séance de rentree. La Chambre est présidée par M. Nerincx, vice président, qui rend hommage a la mémoiredeM. de Trooz. MM. Woeste, au notn de la droite, Janson, au nom de la gauche, et Schollaert, comme chef du cabi net, s'associent aux é!oges décernés au ministre défunt. regretté Ministre de 1 Intérieur. Approbation unanime). L'ordre du jour appelle ensuite l'élection d'un échevin. M. ie Bourgmestre annonce que l'échevin Vandenboogaerde ayant manifesté le désir de rester second échevin, le nouvel élu remplira dans ces conditions les fonctions de premier échevin. L'urne circule, le dépouillement en est fait par MM.Begerem et Boone. M.Fraeijs ayant recueilli plus que la majorité absolue des votes, est élu échevin. {Applaudissements unanimes M. le Bourgmestre se léve et prononce l'allocution suivante Monsieur l'Echevin, cher Collègue, Au moment oü vous prenez possession de votre siège, vous avez, comme nous, les regards tournés vers celui qui le quitte. Nous lui avons exprimé les regrets et les sympa thies qui l'accompagneront dans sa retraite, lorsque, dans notre précédente séance, il nous a déclare que son grand age l'obligeait a résigner son mandat. Après avoir été le prédécesseür du trés méritant M. Struye,vous devenez son succes seur. II y a de ces hasards, ou plutot de ces nécessités, en administration et en politiq u En acceptant le mandat de premier échevin, que vous n'ambitionniez certes pas,vous vous engagez, malgré de multiples occupations, a travailler avec nous au bien matérieiet moral de la villed'Ypreyconvaincu que nous attein- drons notre but d'autant plus süremenf que notre union sera plus parfaite. Je serai l'interprête du conseil tout entier, en vous félicitant de votre nomination et en vous souhaitant une longue carrière adminis trative. Nouveaux applaudissements). M. Fraeijs prête le serment prévu par l'article 61 de la loi du 3o septembre 1836, et avant de prendre possession du siège d'échevin, adresse la parole a l'assemblée. II rend hommage a l'autorité, a l'intelli- gence et au dévouement de M. Struye. II remercie le Conseil du vote de confiance prend possession de son siège comme suppléant de M. de Trooz et prête le serment constitutionnel. Les ministres compétents répondent aux questions posées il y en a une cinquantaine qui remplissentdixcolonnes del Analytique! Les poseurs de questions feraient bien de profiter de la legon infligée a l'honorable M. Buisset. M. Schollaert,le nouveau chef du cabinet, donne lecture d'une déclaration miuisté- rielle. Celle-ci se rapporte exclusivement a la question de la reprise du Congo pour le surplus le gouvernement se réfère a la communication faite aux Chambres par M. de Trooz, au moment oü il assuma la direction des affaires rien n'est change au programme du gouvernement. Un traité de cession a été conclu, sous la date du 28 novembre 1907, entre l'Etat beige, représenté par tous les membres du gouvernement et l'Etat Indépendant du Congo, représenté par ses secrétaires géné- raux ce traité déposé a, la Chambre le 3 décembre a été renvoyé a l'examen do la commission des XVII. Ou peut constater dès a présent, que Tótude attentive des documents et des annexes, joints au projet de loi, a conürmé et dópassé, peut être, les prévisious sur I-'état de prospérité matérielle de notre future colonie et sur son avenir. Certains points peuvent être encore éclaircis, de nouveaux renseignements uti- lement réclamés, mais il ne serait pas juste de comester le mérite, d'une oeuvre qui compte a peine un quart de siècle et se tioiive au premier rang parmi les entreprises similaires. Nous devons constater aussi avec uue patriotique fierté, que, daus son immense majorité, la nation beige désire la reprise de l'Etat du Congo. Le moment est venu de se prononcer. Sans doute, la teneur du traité a soulevé certains apprébensions dans beaucoup d'es- prits, même chez des citoyens dévoués a la politique coloniale et admirateurs de l'oeuvte du Souverain de l'Etat Indépendant. L etude attentive de la question mon- qu'ilvientde lui témoigner ce poste, il ne I trera jusqu'a quel point les objections l a pas brigué et il espérait bien que, vu ses multiples et absorbantes fonctions, il aurait été déchargé de celle ci. II estime toutefois, qu'il n'y a pas la moindre incompatibilité ou même un em- pêchement de convenance a continuer a exercer les fonctions de président des Hos pices civils. Le Conseil en l'appelant l'échevinat 11e soulevés 'sont fondées et s il ne pourrait pas y être fait droit par certains modalités nou velles. Vous n'attendez pas de nous que nous improvisions ici une solution. Car il ne faut pas oublier que la discussion a pour objet une convention qui requiert 1 accord des deux contractants. - Notre plus ardent désir est que dans s'est d'ailleurs pas arrêté devant cette consi- l'examen de cette grande et patriotique 1 1 «nnn f, 11 TUfl dération, d'autres villes et notamment le chef-lieu de notre province ne voient aucun inconvénient dans le cumul des deux fonctions d'échevin et de président des hospices. M. Fraeijs remercie encore ses collègues du Conseil, et promet, avec l'aide de Dieu, de montrer, dans l'accomplissement de la charge dont ils viennent de l'investir, toute l'activité et tout le dévouement dont il se sent encore capable. II fait, enfin, appel au concours loyal et généreux de ses collègues question on n'apporte aucune pensée autre que celle du bieu et de la prospérité de la mère-patrie, des populations indigènes et de la colonie. A cette heure solennelle, oublions nos divergences d'opinions, travaillons ensemble sans distinction de partis. Nous faisons appel au concours de tous pour que cette grande oeuvre que nous allons entrepremire pour l'extention et l'avenir de notre pays soit l'ceuvre de la nation entière. (Vifs ap plaudissements a droite

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