L'école publique doit
la manière de voir de
nous soufenqns qui
primaire- librè n'existait
nos adversaires, et
si l'enseignement
pas.
les budgets
scolaires de l'Etat, des provinces et des
communes devraient être a peu prés doubles.
Et voyez, 'messieurs, combien l'enseigne
ment privé ]est nécessaire. Dernièrement,
I Etoile beige, qui est loin de pattager nos
idéés en matière d'enseignement, s'occupant
dwS Jccies professionnelles libres pour jeunes
filles, faisait le relevé de ces écoles
II y a 20 écoles professionnelles ména-
gères, dont 17 libres; 6 écoles ménagères
professionnelles dont 2 libres.
Voici ce que nous lisons quant aux
écoles et classes ménagères
Pn vinced'Anvers 32 institutions,dont
27 libres
Brabant53, dont 34 libres
(i Les deux Flandres 55, dont 13 com-
muuales, soit mob s du quai t
Hainaut65, dont plus de la moitié
soet clérica'es.;
Nhxur et Luxembourg 25, dont 15
libres
u Liége 54, dont 35 comrauuales
Limbourg 12. écoles libres. pas uue
seu'e école communale
De sorte que nous pouvions dire que si
reuJeigneirient professionnel et ménager,
donné par nos religieuses n'existait pas, cit
enseignement ne serait guère or aDisé en
Belgique.
M. Coifs. - C'est trés exact.
M. Colaert, rapporteur —Voilé pourquoi
nous disons que les légers subsides accord és
par le gouvernement a l'enseignement libre
sout justifies et que nous prétendons les
maintenir, malgré vous et malgré vos amis.
M de Broqueville.— ïrès bien tiès bien!
M. Colaert, rapporteur. J'en arrive a
la question de l'enseignement obligatoire,
lei nous pouvons invequer en faveur de
noire tbèse des arguments defendus n.iguère
par les vat res.
Nous n'e voulons pas de contrainte sco
laire. Nos constituants de 1830 n'en vou
laient pas davatrtage. II est même vrai de
dire que la revolution de 1830 a éfé faite
notamment parce que le roi de Hollande
voulait iiilroduire la ontraiute scolaire
dans le pays.
Deux systèmes poiidques opposes se trou
vent en presence d un cóté la co train te
et de l'aufre la liberie. (Interruption de M.
Daens.)
Mon honorable collégue, si vous voulez
m'écoutê.r, je ne désespère pas de vous
convaineie. En attendant, je vous remercio
des marques d'assentiment assez nombreu
ses, que vous m'avez déja domées tout a
lheure.
Nous sommes d accord, jo suppose, pour
dire qu'il importn abso' ument de maintenir
les subsides aux écoles libres
M. Daèns. Certaiuement
M. Colaert, rapporteur. Vous sercz
également d'accotfi, avec qiie ques uns de
nos amis,pour dire que vous ne voudrez pas
de l'enseignement obligatoire,si on ne garan-
tit pas, en même teir.ps, ces subsides aux
écoles libres.
M Daens.C'est bien cela 1
M. Colaert, rapporteur. Voila un pre
mier succes que je remporte. (On rit).
M. Colls, Nos adversaires on.l déclaré
qu'ils ire donoeraicnt jamais de subsides a
nos écoles.
..VI, Colaert, rapporteur. Ce système de
contrainte n'était pas dans la volonté du lé-
gislateuMrtfnstituant, et J.-B. Nothomb a pu
dire dsns un discours prononcé a la Chambre
en 1836, que i'on peut re'sumer par ces mots
le litre 11 de la Constitution.: Non inter
vention de l'Etat dans la direction intellec
tuele, morale et religieuse du pays.
De heer Daens. Mijnheer Colaert, gij
kunt nu de wet van schoolplicht maken, met
alle noodige waar bprgen.
De heer Colaert, verslaggever. En, j
moesten de liberalen en socialisten aan het 1
bestuur geraken, meent gij dat zij deze waar- j
borgen zouden laten bestaan j
Mais laissez moi, je vous prie, continuer
mon discours. Je ne désespère pas de vous
convertir pour tout le reste.
Voici, messieurs, l'opinion d'un homme
qui ajóué un role dans notre parlement.M.
Orts patageait en tous points la manière de
voir que j'exprime ici. II disaitJe ne fais
aucune espèce de difficulté a déclarer que
quant a l'enseignement obligatoire, je le
cónsidère comme injuste et non justifié en
théorie...
M. Hymans. Mais ce sont les opinions
d'il y a cinquante ans, tout cela.
M. Colaert, rapporteur. Soyez tran-
quille, j'arriverai a des opinions moins an
ciennes et, au surplus, ce qui était vrai en
principe, il y a cinquante ans, l'est encore
aujourd'hui.
Or, je vous cite l'opinion de M. Orts. Elle
date de trente-einq ans. J'en ai d'autres a
vous citer, ne soyez pas impatients, sans
parler de Frère-Orban qui, lui, ne voulait
pas du régime de la schlague.
M. Hymans. Mais,en r883, il a déposé
un projet de loi organisant l'instruction pu-
blique.
M. Colaert,rapporteur. C'est vrai, mais
le projet est resté sans suite.
M. Hymans. Je crois bien, puisque ie
ministère est tombé.
M. Colaert, rapporteur. Et il est tombé
a cause du régime scolaire que le parti libe
ral voulait imposer au pays. Protestations
sur les bancs libéraux).
M Franck. Vous avez livré bataille en
profitant de nos divisions et en invoquant
lesimpóts.
M. Colaert, rapporteur. Nous n'avons
pas voulu voir introduire le régime de la
schlaguej comme disait Frère-Orban, le
régime de l'injustice, comme disait M. Orts;
et je puis vous prédire que si vous vouliez
renouveler une. tentative de ce genre, a- la
première rencontre électorale vous mordriez
la poussière. (Trés bien I a droite).
En attendant, voici l'opinion de M. Orts
Jc ne fais aucune espèce de difficulté a
déclaier que. quant a l'enseignement obliga
toire, je le cónsidère comme injuste et non
justifié en théorie que je cónsidère cette
utopie comme irréalisable en un pays de
liberté vraie. Je trouve la chose mauvaise,
injuste, odieuse, et chaque fois qu'elle se
-présentera devant. moi, je la traiterai en ad-
versaire radical. Je la repousserai de toutes
mes forces parce qu'elle constitue, dans un
pays organise comme la Belgique, une
violation de la liberté du citoyen et une
atteinte a tout ce qu'il y a de plus respectable
au monde, a cette royauté du foyer domesti-
que qu'on nomme la dignité du pere de
familie. Royauté la plus inviolable, la plus
sainte de toutes, celle sans laquelle la société
n a ni base, ni fondements...Après cela qu on
me classe dans n'importe quel libéralisme,
dans le vieux ou dans le jeune qu'on me
déclare le liberal le plus cacochyme ou le
plus décrépit de la Chambre, je ne changerai
pas d'opinion sur ce point, c'est chose déci-
dée. >4
Messieurs, M. Orts n'était pas seul a par-
tager cette manière de voir. V-iici ce que
disait, en 1880, un autre membre important
du parti libéral, un publiciste distingué qui,
lui, avait commencé par être partisan de
instruction obligatoire. L'honoraire M.
Hymans.
M. Hymans.Est ce de moi ou de mon
père qu'il s'agit
M. Colaert, rapporteur. Je ne sns qui,
j'ai dit M. Hymans mais je suppose qu'il
sagit de votre illustre père. Etiez-vous né en
188o (Hilarité)
Voici ce que disait feu Louis Hymans
ii J'ai toujours été partisan de l'instruction
obligatoire...
M. de Broqueville. M. Hymans est
plus vieux que son père. Rires
M. Colaert, rapporteur. On dit a mes
cötés que M. Hymans est plus vieux que son
père, mais c'est une mauvaise plaisanterie
quoique né a 5o ans, il est au contraire plus
jeune. (Nouveaux rires).
Je continue ma citation
«J'ai été un chaud partisan de l'instruction
obligatoire mais a mesure que j'avance en
age, j eprouve pour l'obligatoire, sous n'im
porte quelle forme il se présente, une répu-
gnance de plus en plus vive, et le véritable
obj. crif du progrès m'apparait de plus en
plus dans l'éducation et la pratique de la li
berté J'en suis arrivé a cette réflexion que je
soumets aux esprits impartiaux il a fallu
rendre l'école obligatoire dans certains pays
parce que, sans la contrainte, les parents n'y
auraient pas enïoyé leurs enfants. La con
trainte est absolument inutile chez nous,
parce que le peuple est avide d'instruciion.
Et, en effet, l'on n'a jamais fondé d'école en
Belgique qui ne devint bientot trop petite
pour contenir tous ceux qui aspiraient a y
entrer. II y a la un fait qui parle haut en
laveur de notre petit pays, que Tan apprécie
toujours davantage a mesure qu'o-n observe
d'autres avec quelquc attention.
Voila, messieurs, ce que M. Hymans père
écrivait il y a trente-cinq ans. 11 avait obser-
vé ce qui se passait autour de lui, et il avait
abandonné son opinion première pour se
ranger du cöté de ia liberté.
Que diraient les honorables MM. Orts et
Hymans s'ils assistaient a ce qui passe de
nos jours
M. Masson. Us se rangeraient a notre
avis.
Af. Colaert, rapporteur. Mais non, et
cela paree qua les progrès de l'enseignement
nous avons 4,077 écoles d'adultes avec
2 h,o6i élèves au lieu de 2717 élèves des
écoles normales, nous en avons 4 934.
Eh bien, s'ils pouvaient revenir dans la
personne de leurs successeurs, les anciens
membres du parlement dont j'ai parle ne se
rallieraient-ils pas a notre manière de voir et
ne diraient ils pas, a plus forte raison, que
l'obligation scolaire est inutile aujourd'hui
M.Daens. Ils ne le diraient pas.
M Hymans. C'est du spiritisme cela.
(Rires).
M. Hoyois. Parlementaire.
M. Colaertrapporteur. Et l'on dit,
monsieur Hymans, que c'est pour cela que
vous êtes un fils si spirituel. (Rires).
M. dMasson. Après le dialogue des
morts, passons au dialogue des vivants.
(Nouveaux rires).
M. Colaert, rapporteur. J'attache plus
d'importance a l'opinion des anci. ns parle-
menlaires qu'a la votre, parce que ceux-lè
n'avaientpas besoin de faire le cartel avec
des radicaux ou des socialistes.(2?.vc/tfmaf/ortS
a gauche et a l'extréme gauche). Au surplus,
j'arriverai tout a l'heure a l'opinion de l'ho-
norable M. Masson en matière d'obligation
et ie liberté.
M. Hoyois.C'éïaient les vrais libéraux,
ceux-la
M. Hymans. Je crois bien, il n'y avait
pas de socialistes a cette époque.
M. Hovois. Si, des socialistes en
herbe. Sourires
M. Colaert, rapporteur. Ces anciens
pailementaires ne feraient pas le cartel avec
les socialistes.
M.Persoons. Si, s'ils se trouvaient dans
les conditions poiitiques oü nous sommes
M. Colaertrapporteur. Non, et vous
le savez bien, monsieur Hymans, vous qui
connaissez particulièrement bien l'histoire
de Frère-Orban.
M. Hoyois. C'est cela.
M. Colaert, rapporteur. Vous avez
avec les socialistes une plate forme commune
et nous la connaissons.
M. Masson. Avant qu'il n^ füt question I
de cartels, les libéraux étaien Jtrtisans de t
l'instruttion obligatoire. ""^gr
M. Colaert, rapporteur. Te vous ai fait i
connaitre l'opinion des anciens parlemen-
taires. En re'alité, vous êtes devenus partisans
de l'enseignement obligatoire parce que vous
n'êtes pas parvenus a ériger même une seule
école primaire de vós deniers. Et puis, sr.
vous n'aviez pas ce point-la a votre program-
me commun.il ne vous resterait,pour justifier
vos cartels, que le suffrage universel...
M. Daens. Sans doute.
M. Colaert, rapporteur. et le service
obligatoire. Chez vous, comme chez les
socialistes, on ne connattra bientot plus que
l'obligation en tout...
M. Masson. Vous roulez la religion
obligatoire.
M. Hoyois. Nous voulons la liberté.
M. Masson. Vous voulez imposer la
religion par des expédients.
M. Hoyois. Et vous voulez l'irréligion
ont réduit de 35 p c., depuis quarante a.
cinquante ans, le nombre des illettrés, et que
chaque année la i.'équeiitation scolaire est
plus grande. La contrainte est done inutife
aujourd hu;, beaucoup plus qu'aux temps de
M. Louis Hymans qui constatait déja que
chaque fois qu'on ouvro. une école, cette école
se remplissait d'élèvcs.
Aujourd'nui. messieurs, quel est Ie nom
bre d'écóics et quel nombre d'élèves contien-
nent-elies Voici ce que je constate
Sous h ministère Van Humbeeck, le
nombre des écoles primaires soumises a l'in-
spection de l'Etat était de 4,726 il avait, en
i9°5- passe a 7 144- I-a population de ces
éco.es, sous le ministère libéral, était de
340 118 elieavair, en 1905, atteint le chiffre
de 869 81 i. Au lieu de 708 écoles gardiennes
avec 56,408 enfants, nous avons 2,771 écoles
gardiennes avec 268,147 enfants au lieu de
,445 écoles d'adultes avec 76,918 élèves,
obligatoire.
M. Colaert, rapporteur. Y a-t-il un seul
homme en Belgique qui se dise vioknté dans
sa conscience
Des voix a GAUCHE Allons done
M. Colaert, rapporteur. QÉ n'impose a
personne hrfè religion quelcoh'tj§%;
M. Masson. Allons done 1 Vous voulez
même nous défendre d'éclairer les parents
sur teur droit de dispenser leurs enfants
d assister au cours de religion, Vous voulez
ainsi les amener malgré eux a faire suivre
ce cours par leurs enfants.
M. Colaert, rapporteur. La lot scolaire
qui est faite pour tout le monde est connue
de tout Ie monde. Tous les parents savent
j quel est leur droit mais ce qu'il ne faut pas
tolérer, c'est que vous puissiez faire une pro-
pagande et exercer une pression pour obliger
les parents a deman.der la dispense du cours
de religion. (Trés bien a droite).
M. Hoyois. C'est cela. II y a toutes
sortes de propagandes ct on connait votre
propaganda offic.ielle.
M. Masson. Il n'y a sans doute que la
votre q-tfci- soit bonne, loyale et correcte.
M. Colaert, rapporteur. Messieurs,
pous" sous faire admettre l'instruction obli
gatoire,on a invoqué l'exemple de la France,
de i Ailemagne et de 1 Italië et on a cité des
staiistiques. Je n ai pas, dans les statistiques',
une foi absolue mais depuis de longues
années que j'ai l honueur d'être rapporteur
du budget de 1 instruction pCiblique, j'ai
suivi les événements scolaires qu, se'sont
produits dans la plupart des pays, et j'ai
constaté que les appreciations, en ce qui
concerne l'enseignement obligatoire, son
aussi diverses que les statistiques même. J'en
donnerai quelques-ones.
Voici, en ce qm concerne l'Italie, ce qui
je lis dans unjournal protestant, Ie Journal
de Oeneve
Sur 3a millions d'habitants, l'Italie en
compte 18 millions qui ne savent ni lire ni
écrire. Si de ce chiffre on retranche les en
fants au dessous de 6 ans, reste encore i3
millions d illettrés. Ils se répartissent trés
inégalement dans le royaume. Le nord est
plus instruit. Le midi et les lies sont plus
ignorants. Le Piqmont et la Steile, qui comp
tent l'un et l'iutre un peu plus de 3 millions
d'habitants, marquent les deux extremes
le Piémont avec 950,000 illettrés.
M. Hymans. II faut ajouter que l'Italie
est un pays jeune. Depuis quelques années,
il a fait d'immenses progrès, mais ces progrès
se sont manifestés surtout dans les provinces
du nord. Ils sont beaucoup moins sensitles
dans les régions du sud.
M. Colaert, rapporteur. Ces progrès
sont-ils düs a ["instruction obligatoire? Voila
la question. L'instruction obligatoire existe
en Italië depuis de longues années. A-t-elle
donné les résultats que vous en attendez pour
la Belgique Dans notre pays nous avons,
sans recourir a la contrainte scolaire, réalisé
des progrès tels que nous pourrons l ientót
dire qu'il n'y a plus d'illettrés en Belgique.
A moins que vous n'entendiez par illettrér
ceux qui n'ont pas re5u un enseignement
supérieur ou moyen. Nous voulons parler de
ceux qui ont re9u l'instruction primaire telle
qu'elle existe actuellement et qui est recon-
riue suffisante. Je répète done nous en serons
bientöt a cette situation, et les statistiques
letablissent, qu'il n'y aura plus en Belgique
2 p. c. d'illettrés.
Je passe a la France oü l'instruction obli
gatoire existe depuis 1881. Cette réforme n'y
a pas donné lesiésultats qu'on en attendait.
Loin de la I
Le rapporteur du budget de l'instruction
publique en France, pour cette année-ci,
M. Steeg, déclare qu'il y a encore dans ce
pays 153 communes sans école, 429 commu
nes oü l'école est insuffisante et 496 oü l'école
est trop éloignée du centre des habitations.
M. Nolf. En Belgique également,
l'école est souvent insuffisante et trop éloi
gnée des habitations.
M. Colaert, rapporteur. En Belgique,
on veille a ce que les écoles répondent a leur
destination et a ce que les éleves y soient
convenablement installés.
M. Hymans.II y a nombre considérable
d'écoles surpeuplées, dans des conditions
telles que l'enseignement y est presque im
possible.
M. Colaert, rapporteur. J'ai signalé
plusieurs fois que, sous ce rapport, il y a
quelque chose a faire tnais rendez au gou
vernement cette justice, que, chaque aunée,
il consacre une dépense extraordinaire d un
million en vue de la construction et de
l'amélloration des bailments scolaires. Mais
toujours est-il que la situation des écoles de
France n'est pas co en parable a celle des not res.
Nous avons des écoles abondantes, satisfai-
sant généralement a toutes les exigences du
service scolaire.
Je retiens et j'insiste sur le chiffre
qu'il y a encore actuellement en France,
depuis vingt cinq ons d'obligatoire, un mil-
lier de communes oü, de fait, l'instruction
primaire n'est ni obligatoire ni même pos
sible.
Du reste, messieurs, l'ardeur de nos
adversaires a invoquer l'exemple dela France
s'est un peu refroidie depuis que certains
journaux nous ont fait conn utre leur senti
ment au sujet des écoles primaires de leur
pays. Vous connaissez la campagne menéepar
l'Aurore et par le Matin de Paris.Avez-vous
lu les articles intitulés l'Ecole primaire
désertée la République en train de
former des générations d'illettrés 11 le
Vagabondage scolaire 44 la Crise de l'en
seignement primaire»? J'en passé,messieurs,
pour ne pas vous fatiguer et je conclus avec
d'autres que ce qui réussit le mieux en
France,c'est l'école buissonnière.
Voulez-vous cepeudant un avi3 officiel
L'inspecteur général, M. Cazes, proclamo
en 19l)4 que la situation est aujourd'hui a
peu prè3 la même que ce qu'elle était avant
l'application de la loi de 1881. On sent si
bien en France que l'enseignement obliga
toire n'a pas produifc las résultats qu'on en
attendait, que M. Briand iui-mèrne a cru
devoir déposer un projet de loi sur la matiè
re. D'autre part,on a pu écrire et proclamer,
sans contradiction, que l'enseignement obli
gatoire n'existe que sur le papier.
M. Hoyois. C'est pour cela qu'on a
lermé les écoles catholiques.
M. Hymans. Vous exagérez.
M. Colaert, rapporteur. Nou, je n'exa-
gère pas, je cite deis chiffres qui m'amèuent
a dire que renseignement, en France, est
moins général et moins avancé que le notre,
malgré vingt-cinq années ds contrainte sco
laire qu'il y a notamment un raillier de
communes oü il n'y a guère d'écoles, ou
bien oü les écoles sont insuffisantes. Et c'est
dans cette situation, messieurs, que la
Franco a cru devoir supprimer d'un coup
16,000 écoles 1
M. Hoyois.C'est la la methode radi-
cale-aocialiste.
r M. Colaert, rapporteur.— Eh bien, mes-
I sieurs, est-ce la ce que vous voulez Est-ce
la que vous voulez en arriver
M. Hoyois. Cert'-aiuement, c'est bien
j lü ce qu ils désirent.
M. Colaert, rapport eur, Si nous ue
voulons pas do l'obli gation en matière
scolaire, c'est préciséme nt parce que uous
redoutons des événemen ts pareils.
Jen viens a l'exemplei le l'Allemagne. On
que l'obligation §colaire existe en
oublie
Allemague depuis plus d'uu siècle, et qa'n
est done difficile de dire si c'est cette obliga
tion qui a répandu en Allemagne les bien-
faits de l'instruction.
i Et, d'ailleurs, faut-i! s'étonner de l'exïs-
tence de cette obligation, dans un paysoü
tout est obligatoire, depuis le service mili
taire et l'instruction jusqu'a l'assurance
contre l'incendie L'Allemagne est, en
réalité, un vaste camp oü une discipline de
fer ne tolère aucune resistance. II n'est done
pas étonnant que l'enseignement obligatoire
ait pu être sanctionné d'une manière effi-
cace
Quant a la valeur des statistiques alle
mande», permetiez-moi d'en dire un mot
lorsqu'il s'agit de coastater le nombre des
illettrés parmi les miliciens, on se contente
de s'assurer si les miliciens ont fréquente
1 école et de la une présomption qu'tls sont
lettrés.
On com; rend facilement de cette fagon
que,sur un millier do miliciens,par exemple,
il n'y en ait qu'un qui soit illettré I On ne
tient pas compte qu'iis peuvent avoir oublié
les notions qu'iis ont revues* l'école.
D'ailleurs, messieurs, si vous voulez bien
comparer la mentalité beige a Ia mentalité
allemande,vous reconnaltrez que le Bystèée
de l'obligation ne s'implanterait pas en
Belgique. Et ace sujet qu'il me «oit permis
de rappeler les paroles prononcées ici par
l'honorable M. Massou a propos da certain
amendement a la loi sur les mines. L'hono
rable membre, dans la séance du 22 février
1907, s'est déclaré d'une facon compléte
adversaire de l'obligatoire. et voici notam
ment ce qu'il disait
I! faut tenir compte des habitudes et des
moeurs, il faut considérer que le peuple beige
a une tournure d'esprit, une fai^on de conce-
voir et de sentir qui n'est pas celle de nos
voisins, qu il éprouve plus que tout autre un
vif sentiment d'indépendance. II ne s'accom-
moderait pas de toute la legislation des
grandes nations voisines, et il ne tolérerait
certainement pas la rigouieuse re'glementa-
tion que les Allemands supportent, sans
doute parce qu'ils y sont pre'parés par la
dure discipline qui les domine depuis des
sièc|cs
Je süuscns a c<s paroles que Ja gauche
liberale souügha de nombreux trés bien
Voila le secret du progrès de renseigne
ment en Allemagne. Voila pourquoi 'Alle
magne tient la tête de toutes les nations en
matiere de fréquentation scolaire.
Si vous appliquez ce que J honorable M.
Masson a dit du caractère du peuple beige,
si vous l appliquez en matière scolaire, vous
serez obliges de reconnattre que vous n'ob-
tiendriez pas en Belgique par l'enseigne
ment obligatoire les résultats heureux que
Ion a obtenus eo Allemagne, parce que la
contrainte en toute matière répugne au ca
ractère beige.
Je ne prétends pas, messieurs que l'ensei-
gaement obligatoire ne puisse se concilier
avec la liberté de l'enseignement, mais cc
que je soutiens, c'est que si vous voulez
instaurer la contrainte scolaire, vous devez
tenir la balance égale entre les école-. Oh 1
vous me dites bien; Nous ne demandons pas
mieux que d accorder la liberté du cboix de
l'école pour les enfants 1 Mais c'est la une
plaisautérie I II ne maóquerait plus que
nous n ayoqs pas cette liberté, qui est
iuscrite daus la Constitution, de fair»
fréquenter a nos enfants l'école qui nous
plait 1
M- Hymans. Mais alors, si cela est
dans la Constitution, que craignez-vous?
M. Colfs.—Nous avons la déclaration que
l'on tournera la constitutution.
M. Colaert, rapporteur. Vous avez le
des arrière pensees et nous allons les dévoi-
ler. Vous voulez, u'est-ce pas, et nous
serons immédiatement d'accord lè-desius—
supprimer les subsides des écoles libres
Ue plus, vous ne voulez pas créer des écoles
comme nous l'avons fait. Jamais la question
scolaire ne pourra done se résoudre en
Belgique. Mais, messieurs, nous ne voulons
pas de l'enseignement obligatoire pour un
autre motif. Nous savons que l'instaura-
tiou de ce régime serait accompagnée de la
laicisation scolaire.(Prestations d gauche.)
M.Colfs. M.Vandervelde l'aencóre déclaré
hier au nom de son parti t il ne transigera
pas sur 1 ob.igatoire, la laïcité et la gratuité.
M Cohert, rapporteur. Oui, maisje
madresse en ce momenta M. Hymans et je
ui domande Pouvez vous me garantir que
a laicisation ne sera pas le complément de
1 enseignement otdigatoiro Je vous citerai
a ce propos l'opinion de M. Janson mise en
avant dans 8°n discours ainsi que l'opinion
de M. Vandervelde, deux honorables mem
bres qui se trouvent a la tête d'un groupe
plus important que le votre.
M. de Broqueville. A la tête du groupe
qu on est obltgé de suivre.
r M: Hr»™ns. - Eh bien, vous dites que
instruction obligatoire c'est la laicisation
delecole? Mats pas du
P„ - fout, puisque la
Constitution mamtient l'enseignement iibre.
La question ne se pose pas.
M. Colaert, rapporteur. 1
mal compris.
M. Hymans.
Vous m'avez