L'école publique doit la manière de voir de nous soufenqns qui primaire- librè n'existait nos adversaires, et si l'enseignement pas. les budgets scolaires de l'Etat, des provinces et des communes devraient être a peu prés doubles. Et voyez, 'messieurs, combien l'enseigne ment privé ]est nécessaire. Dernièrement, I Etoile beige, qui est loin de pattager nos idéés en matière d'enseignement, s'occupant dwS Jccies professionnelles libres pour jeunes filles, faisait le relevé de ces écoles II y a 20 écoles professionnelles ména- gères, dont 17 libres; 6 écoles ménagères professionnelles dont 2 libres. Voici ce que nous lisons quant aux écoles et classes ménagères Pn vinced'Anvers 32 institutions,dont 27 libres Brabant53, dont 34 libres (i Les deux Flandres 55, dont 13 com- muuales, soit mob s du quai t Hainaut65, dont plus de la moitié soet clérica'es.; Nhxur et Luxembourg 25, dont 15 libres u Liége 54, dont 35 comrauuales Limbourg 12. écoles libres. pas uue seu'e école communale De sorte que nous pouvions dire que si reuJeigneirient professionnel et ménager, donné par nos religieuses n'existait pas, cit enseignement ne serait guère or aDisé en Belgique. M. Coifs. - C'est trés exact. M. Colaert, rapporteur —Voilé pourquoi nous disons que les légers subsides accord és par le gouvernement a l'enseignement libre sout justifies et que nous prétendons les maintenir, malgré vous et malgré vos amis. M de Broqueville.— ïrès bien tiès bien! M. Colaert, rapporteur. J'en arrive a la question de l'enseignement obligatoire, lei nous pouvons invequer en faveur de noire tbèse des arguments defendus n.iguère par les vat res. Nous n'e voulons pas de contrainte sco laire. Nos constituants de 1830 n'en vou laient pas davatrtage. II est même vrai de dire que la revolution de 1830 a éfé faite notamment parce que le roi de Hollande voulait iiilroduire la ontraiute scolaire dans le pays. Deux systèmes poiidques opposes se trou vent en presence d un cóté la co train te et de l'aufre la liberie. (Interruption de M. Daens.) Mon honorable collégue, si vous voulez m'écoutê.r, je ne désespère pas de vous convaineie. En attendant, je vous remercio des marques d'assentiment assez nombreu ses, que vous m'avez déja domées tout a lheure. Nous sommes d accord, jo suppose, pour dire qu'il importn abso' ument de maintenir les subsides aux écoles libres M. Daèns. Certaiuement M. Colaert, rapporteur. Vous sercz également d'accotfi, avec qiie ques uns de nos amis,pour dire que vous ne voudrez pas de l'enseignement obligatoire,si on ne garan- tit pas, en même teir.ps, ces subsides aux écoles libres. M Daens.C'est bien cela 1 M. Colaert, rapporteur. Voila un pre mier succes que je remporte. (On rit). M. Colls, Nos adversaires on.l déclaré qu'ils ire donoeraicnt jamais de subsides a nos écoles. ..VI, Colaert, rapporteur. Ce système de contrainte n'était pas dans la volonté du lé- gislateuMrtfnstituant, et J.-B. Nothomb a pu dire dsns un discours prononcé a la Chambre en 1836, que i'on peut re'sumer par ces mots le litre 11 de la Constitution.: Non inter vention de l'Etat dans la direction intellec tuele, morale et religieuse du pays. De heer Daens. Mijnheer Colaert, gij kunt nu de wet van schoolplicht maken, met alle noodige waar bprgen. De heer Colaert, verslaggever. En, j moesten de liberalen en socialisten aan het 1 bestuur geraken, meent gij dat zij deze waar- j borgen zouden laten bestaan j Mais laissez moi, je vous prie, continuer mon discours. Je ne désespère pas de vous convertir pour tout le reste. Voici, messieurs, l'opinion d'un homme qui ajóué un role dans notre parlement.M. Orts patageait en tous points la manière de voir que j'exprime ici. II disaitJe ne fais aucune espèce de difficulté a déclarer que quant a l'enseignement obligatoire, je le cónsidère comme injuste et non justifié en théorie... M. Hymans. Mais ce sont les opinions d'il y a cinquante ans, tout cela. M. Colaert, rapporteur. Soyez tran- quille, j'arriverai a des opinions moins an ciennes et, au surplus, ce qui était vrai en principe, il y a cinquante ans, l'est encore aujourd'hui. Or, je vous cite l'opinion de M. Orts. Elle date de trente-einq ans. J'en ai d'autres a vous citer, ne soyez pas impatients, sans parler de Frère-Orban qui, lui, ne voulait pas du régime de la schlague. M. Hymans. Mais,en r883, il a déposé un projet de loi organisant l'instruction pu- blique. M. Colaert,rapporteur. C'est vrai, mais le projet est resté sans suite. M. Hymans. Je crois bien, puisque ie ministère est tombé. M. Colaert, rapporteur. Et il est tombé a cause du régime scolaire que le parti libe ral voulait imposer au pays. Protestations sur les bancs libéraux). M Franck. Vous avez livré bataille en profitant de nos divisions et en invoquant lesimpóts. M. Colaert, rapporteur. Nous n'avons pas voulu voir introduire le régime de la schlaguej comme disait Frère-Orban, le régime de l'injustice, comme disait M. Orts; et je puis vous prédire que si vous vouliez renouveler une. tentative de ce genre, a- la première rencontre électorale vous mordriez la poussière. (Trés bien I a droite). En attendant, voici l'opinion de M. Orts Jc ne fais aucune espèce de difficulté a déclaier que. quant a l'enseignement obliga toire, je le cónsidère comme injuste et non justifié en théorie que je cónsidère cette utopie comme irréalisable en un pays de liberté vraie. Je trouve la chose mauvaise, injuste, odieuse, et chaque fois qu'elle se -présentera devant. moi, je la traiterai en ad- versaire radical. Je la repousserai de toutes mes forces parce qu'elle constitue, dans un pays organise comme la Belgique, une violation de la liberté du citoyen et une atteinte a tout ce qu'il y a de plus respectable au monde, a cette royauté du foyer domesti- que qu'on nomme la dignité du pere de familie. Royauté la plus inviolable, la plus sainte de toutes, celle sans laquelle la société n a ni base, ni fondements...Après cela qu on me classe dans n'importe quel libéralisme, dans le vieux ou dans le jeune qu'on me déclare le liberal le plus cacochyme ou le plus décrépit de la Chambre, je ne changerai pas d'opinion sur ce point, c'est chose déci- dée. >4 Messieurs, M. Orts n'était pas seul a par- tager cette manière de voir. V-iici ce que disait, en 1880, un autre membre important du parti libéral, un publiciste distingué qui, lui, avait commencé par être partisan de instruction obligatoire. L'honoraire M. Hymans. M. Hymans.Est ce de moi ou de mon père qu'il s'agit M. Colaert, rapporteur. Je ne sns qui, j'ai dit M. Hymans mais je suppose qu'il sagit de votre illustre père. Etiez-vous né en 188o (Hilarité) Voici ce que disait feu Louis Hymans ii J'ai toujours été partisan de l'instruction obligatoire... M. de Broqueville. M. Hymans est plus vieux que son père. Rires M. Colaert, rapporteur. On dit a mes cötés que M. Hymans est plus vieux que son père, mais c'est une mauvaise plaisanterie quoique né a 5o ans, il est au contraire plus jeune. (Nouveaux rires). Je continue ma citation «J'ai été un chaud partisan de l'instruction obligatoire mais a mesure que j'avance en age, j eprouve pour l'obligatoire, sous n'im porte quelle forme il se présente, une répu- gnance de plus en plus vive, et le véritable obj. crif du progrès m'apparait de plus en plus dans l'éducation et la pratique de la li berté J'en suis arrivé a cette réflexion que je soumets aux esprits impartiaux il a fallu rendre l'école obligatoire dans certains pays parce que, sans la contrainte, les parents n'y auraient pas enïoyé leurs enfants. La con trainte est absolument inutile chez nous, parce que le peuple est avide d'instruciion. Et, en effet, l'on n'a jamais fondé d'école en Belgique qui ne devint bientot trop petite pour contenir tous ceux qui aspiraient a y entrer. II y a la un fait qui parle haut en laveur de notre petit pays, que Tan apprécie toujours davantage a mesure qu'o-n observe d'autres avec quelquc attention. Voila, messieurs, ce que M. Hymans père écrivait il y a trente-cinq ans. 11 avait obser- vé ce qui se passait autour de lui, et il avait abandonné son opinion première pour se ranger du cöté de ia liberté. Que diraient les honorables MM. Orts et Hymans s'ils assistaient a ce qui passe de nos jours M. Masson. Us se rangeraient a notre avis. Af. Colaert, rapporteur. Mais non, et cela paree qua les progrès de l'enseignement nous avons 4,077 écoles d'adultes avec 2 h,o6i élèves au lieu de 2717 élèves des écoles normales, nous en avons 4 934. Eh bien, s'ils pouvaient revenir dans la personne de leurs successeurs, les anciens membres du parlement dont j'ai parle ne se rallieraient-ils pas a notre manière de voir et ne diraient ils pas, a plus forte raison, que l'obligation scolaire est inutile aujourd'hui M.Daens. Ils ne le diraient pas. M Hymans. C'est du spiritisme cela. (Rires). M. Hoyois. Parlementaire. M. Colaertrapporteur. Et l'on dit, monsieur Hymans, que c'est pour cela que vous êtes un fils si spirituel. (Rires). M. dMasson. Après le dialogue des morts, passons au dialogue des vivants. (Nouveaux rires). M. Colaert, rapporteur. J'attache plus d'importance a l'opinion des anci. ns parle- menlaires qu'a la votre, parce que ceux-lè n'avaientpas besoin de faire le cartel avec des radicaux ou des socialistes.(2?.vc/tfmaf/ortS a gauche et a l'extréme gauche). Au surplus, j'arriverai tout a l'heure a l'opinion de l'ho- norable M. Masson en matière d'obligation et ie liberté. M. Hoyois.C'éïaient les vrais libéraux, ceux-la M. Hymans. Je crois bien, il n'y avait pas de socialistes a cette époque. M. Hovois. Si, des socialistes en herbe. Sourires M. Colaert, rapporteur. Ces anciens pailementaires ne feraient pas le cartel avec les socialistes. M.Persoons. Si, s'ils se trouvaient dans les conditions poiitiques oü nous sommes M. Colaertrapporteur. Non, et vous le savez bien, monsieur Hymans, vous qui connaissez particulièrement bien l'histoire de Frère-Orban. M. Hoyois. C'est cela. M. Colaert, rapporteur. Vous avez avec les socialistes une plate forme commune et nous la connaissons. M. Masson. Avant qu'il n^ füt question I de cartels, les libéraux étaien Jtrtisans de t l'instruttion obligatoire. ""^gr M. Colaert, rapporteur. Te vous ai fait i connaitre l'opinion des anciens parlemen- taires. En re'alité, vous êtes devenus partisans de l'enseignement obligatoire parce que vous n'êtes pas parvenus a ériger même une seule école primaire de vós deniers. Et puis, sr. vous n'aviez pas ce point-la a votre program- me commun.il ne vous resterait,pour justifier vos cartels, que le suffrage universel... M. Daens. Sans doute. M. Colaert, rapporteur. et le service obligatoire. Chez vous, comme chez les socialistes, on ne connattra bientot plus que l'obligation en tout... M. Masson. Vous roulez la religion obligatoire. M. Hoyois. Nous voulons la liberté. M. Masson. Vous voulez imposer la religion par des expédients. M. Hoyois. Et vous voulez l'irréligion ont réduit de 35 p c., depuis quarante a. cinquante ans, le nombre des illettrés, et que chaque année la i.'équeiitation scolaire est plus grande. La contrainte est done inutife aujourd hu;, beaucoup plus qu'aux temps de M. Louis Hymans qui constatait déja que chaque fois qu'on ouvro. une école, cette école se remplissait d'élèvcs. Aujourd'nui. messieurs, quel est Ie nom bre d'écóics et quel nombre d'élèves contien- nent-elies Voici ce que je constate Sous h ministère Van Humbeeck, le nombre des écoles primaires soumises a l'in- spection de l'Etat était de 4,726 il avait, en i9°5- passe a 7 144- I-a population de ces éco.es, sous le ministère libéral, était de 340 118 elieavair, en 1905, atteint le chiffre de 869 81 i. Au lieu de 708 écoles gardiennes avec 56,408 enfants, nous avons 2,771 écoles gardiennes avec 268,147 enfants au lieu de ,445 écoles d'adultes avec 76,918 élèves, obligatoire. M. Colaert, rapporteur. Y a-t-il un seul homme en Belgique qui se dise vioknté dans sa conscience Des voix a GAUCHE Allons done M. Colaert, rapporteur. QÉ n'impose a personne hrfè religion quelcoh'tj§%; M. Masson. Allons done 1 Vous voulez même nous défendre d'éclairer les parents sur teur droit de dispenser leurs enfants d assister au cours de religion, Vous voulez ainsi les amener malgré eux a faire suivre ce cours par leurs enfants. M. Colaert, rapporteur. La lot scolaire qui est faite pour tout le monde est connue de tout Ie monde. Tous les parents savent j quel est leur droit mais ce qu'il ne faut pas tolérer, c'est que vous puissiez faire une pro- pagande et exercer une pression pour obliger les parents a deman.der la dispense du cours de religion. (Trés bien a droite). M. Hoyois. C'est cela. II y a toutes sortes de propagandes ct on connait votre propaganda offic.ielle. M. Masson. Il n'y a sans doute que la votre q-tfci- soit bonne, loyale et correcte. M. Colaert, rapporteur. Messieurs, pous" sous faire admettre l'instruction obli gatoire,on a invoqué l'exemple de la France, de i Ailemagne et de 1 Italië et on a cité des staiistiques. Je n ai pas, dans les statistiques', une foi absolue mais depuis de longues années que j'ai l honueur d'être rapporteur du budget de 1 instruction pCiblique, j'ai suivi les événements scolaires qu, se'sont produits dans la plupart des pays, et j'ai constaté que les appreciations, en ce qui concerne l'enseignement obligatoire, son aussi diverses que les statistiques même. J'en donnerai quelques-ones. Voici, en ce qm concerne l'Italie, ce qui je lis dans unjournal protestant, Ie Journal de Oeneve Sur 3a millions d'habitants, l'Italie en compte 18 millions qui ne savent ni lire ni écrire. Si de ce chiffre on retranche les en fants au dessous de 6 ans, reste encore i3 millions d illettrés. Ils se répartissent trés inégalement dans le royaume. Le nord est plus instruit. Le midi et les lies sont plus ignorants. Le Piqmont et la Steile, qui comp tent l'un et l'iutre un peu plus de 3 millions d'habitants, marquent les deux extremes le Piémont avec 950,000 illettrés. M. Hymans. II faut ajouter que l'Italie est un pays jeune. Depuis quelques années, il a fait d'immenses progrès, mais ces progrès se sont manifestés surtout dans les provinces du nord. Ils sont beaucoup moins sensitles dans les régions du sud. M. Colaert, rapporteur. Ces progrès sont-ils düs a ["instruction obligatoire? Voila la question. L'instruction obligatoire existe en Italië depuis de longues années. A-t-elle donné les résultats que vous en attendez pour la Belgique Dans notre pays nous avons, sans recourir a la contrainte scolaire, réalisé des progrès tels que nous pourrons l ientót dire qu'il n'y a plus d'illettrés en Belgique. A moins que vous n'entendiez par illettrér ceux qui n'ont pas re5u un enseignement supérieur ou moyen. Nous voulons parler de ceux qui ont re9u l'instruction primaire telle qu'elle existe actuellement et qui est recon- riue suffisante. Je répète done nous en serons bientöt a cette situation, et les statistiques letablissent, qu'il n'y aura plus en Belgique 2 p. c. d'illettrés. Je passe a la France oü l'instruction obli gatoire existe depuis 1881. Cette réforme n'y a pas donné lesiésultats qu'on en attendait. Loin de la I Le rapporteur du budget de l'instruction publique en France, pour cette année-ci, M. Steeg, déclare qu'il y a encore dans ce pays 153 communes sans école, 429 commu nes oü l'école est insuffisante et 496 oü l'école est trop éloignée du centre des habitations. M. Nolf. En Belgique également, l'école est souvent insuffisante et trop éloi gnée des habitations. M. Colaert, rapporteur. En Belgique, on veille a ce que les écoles répondent a leur destination et a ce que les éleves y soient convenablement installés. M. Hymans.II y a nombre considérable d'écoles surpeuplées, dans des conditions telles que l'enseignement y est presque im possible. M. Colaert, rapporteur. J'ai signalé plusieurs fois que, sous ce rapport, il y a quelque chose a faire tnais rendez au gou vernement cette justice, que, chaque aunée, il consacre une dépense extraordinaire d un million en vue de la construction et de l'amélloration des bailments scolaires. Mais toujours est-il que la situation des écoles de France n'est pas co en parable a celle des not res. Nous avons des écoles abondantes, satisfai- sant généralement a toutes les exigences du service scolaire. Je retiens et j'insiste sur le chiffre qu'il y a encore actuellement en France, depuis vingt cinq ons d'obligatoire, un mil- lier de communes oü, de fait, l'instruction primaire n'est ni obligatoire ni même pos sible. Du reste, messieurs, l'ardeur de nos adversaires a invoquer l'exemple dela France s'est un peu refroidie depuis que certains journaux nous ont fait conn utre leur senti ment au sujet des écoles primaires de leur pays. Vous connaissez la campagne menéepar l'Aurore et par le Matin de Paris.Avez-vous lu les articles intitulés l'Ecole primaire désertée la République en train de former des générations d'illettrés 11 le Vagabondage scolaire 44 la Crise de l'en seignement primaire»? J'en passé,messieurs, pour ne pas vous fatiguer et je conclus avec d'autres que ce qui réussit le mieux en France,c'est l'école buissonnière. Voulez-vous cepeudant un avi3 officiel L'inspecteur général, M. Cazes, proclamo en 19l)4 que la situation est aujourd'hui a peu prè3 la même que ce qu'elle était avant l'application de la loi de 1881. On sent si bien en France que l'enseignement obliga toire n'a pas produifc las résultats qu'on en attendait, que M. Briand iui-mèrne a cru devoir déposer un projet de loi sur la matiè re. D'autre part,on a pu écrire et proclamer, sans contradiction, que l'enseignement obli gatoire n'existe que sur le papier. M. Hoyois. C'est pour cela qu'on a lermé les écoles catholiques. M. Hymans. Vous exagérez. M. Colaert, rapporteur. Nou, je n'exa- gère pas, je cite deis chiffres qui m'amèuent a dire que renseignement, en France, est moins général et moins avancé que le notre, malgré vingt-cinq années ds contrainte sco laire qu'il y a notamment un raillier de communes oü il n'y a guère d'écoles, ou bien oü les écoles sont insuffisantes. Et c'est dans cette situation, messieurs, que la Franco a cru devoir supprimer d'un coup 16,000 écoles 1 M. Hoyois.C'est la la methode radi- cale-aocialiste. r M. Colaert, rapporteur.— Eh bien, mes- I sieurs, est-ce la ce que vous voulez Est-ce la que vous voulez en arriver M. Hoyois. Cert'-aiuement, c'est bien j lü ce qu ils désirent. M. Colaert, rapport eur, Si nous ue voulons pas do l'obli gation en matière scolaire, c'est préciséme nt parce que uous redoutons des événemen ts pareils. Jen viens a l'exemplei le l'Allemagne. On que l'obligation §colaire existe en oublie Allemague depuis plus d'uu siècle, et qa'n est done difficile de dire si c'est cette obliga tion qui a répandu en Allemagne les bien- faits de l'instruction. i Et, d'ailleurs, faut-i! s'étonner de l'exïs- tence de cette obligation, dans un paysoü tout est obligatoire, depuis le service mili taire et l'instruction jusqu'a l'assurance contre l'incendie L'Allemagne est, en réalité, un vaste camp oü une discipline de fer ne tolère aucune resistance. II n'est done pas étonnant que l'enseignement obligatoire ait pu être sanctionné d'une manière effi- cace Quant a la valeur des statistiques alle mande», permetiez-moi d'en dire un mot lorsqu'il s'agit de coastater le nombre des illettrés parmi les miliciens, on se contente de s'assurer si les miliciens ont fréquente 1 école et de la une présomption qu'tls sont lettrés. On com; rend facilement de cette fagon que,sur un millier do miliciens,par exemple, il n'y en ait qu'un qui soit illettré I On ne tient pas compte qu'iis peuvent avoir oublié les notions qu'iis ont revues* l'école. D'ailleurs, messieurs, si vous voulez bien comparer la mentalité beige a Ia mentalité allemande,vous reconnaltrez que le Bystèée de l'obligation ne s'implanterait pas en Belgique. Et ace sujet qu'il me «oit permis de rappeler les paroles prononcées ici par l'honorable M. Massou a propos da certain amendement a la loi sur les mines. L'hono rable membre, dans la séance du 22 février 1907, s'est déclaré d'une facon compléte adversaire de l'obligatoire. et voici notam ment ce qu'il disait I! faut tenir compte des habitudes et des moeurs, il faut considérer que le peuple beige a une tournure d'esprit, une fai^on de conce- voir et de sentir qui n'est pas celle de nos voisins, qu il éprouve plus que tout autre un vif sentiment d'indépendance. II ne s'accom- moderait pas de toute la legislation des grandes nations voisines, et il ne tolérerait certainement pas la rigouieuse re'glementa- tion que les Allemands supportent, sans doute parce qu'ils y sont pre'parés par la dure discipline qui les domine depuis des sièc|cs Je süuscns a c<s paroles que Ja gauche liberale souügha de nombreux trés bien Voila le secret du progrès de renseigne ment en Allemagne. Voila pourquoi 'Alle magne tient la tête de toutes les nations en matiere de fréquentation scolaire. Si vous appliquez ce que J honorable M. Masson a dit du caractère du peuple beige, si vous l appliquez en matière scolaire, vous serez obliges de reconnattre que vous n'ob- tiendriez pas en Belgique par l'enseigne ment obligatoire les résultats heureux que Ion a obtenus eo Allemagne, parce que la contrainte en toute matière répugne au ca ractère beige. Je ne prétends pas, messieurs que l'ensei- gaement obligatoire ne puisse se concilier avec la liberté de l'enseignement, mais cc que je soutiens, c'est que si vous voulez instaurer la contrainte scolaire, vous devez tenir la balance égale entre les école-. Oh 1 vous me dites bien; Nous ne demandons pas mieux que d accorder la liberté du cboix de l'école pour les enfants 1 Mais c'est la une plaisautérie I II ne maóquerait plus que nous n ayoqs pas cette liberté, qui est iuscrite daus la Constitution, de fair» fréquenter a nos enfants l'école qui nous plait 1 M- Hymans. Mais alors, si cela est dans la Constitution, que craignez-vous? M. Colfs.—Nous avons la déclaration que l'on tournera la constitutution. M. Colaert, rapporteur. Vous avez le des arrière pensees et nous allons les dévoi- ler. Vous voulez, u'est-ce pas, et nous serons immédiatement d'accord lè-desius— supprimer les subsides des écoles libres Ue plus, vous ne voulez pas créer des écoles comme nous l'avons fait. Jamais la question scolaire ne pourra done se résoudre en Belgique. Mais, messieurs, nous ne voulons pas de l'enseignement obligatoire pour un autre motif. Nous savons que l'instaura- tiou de ce régime serait accompagnée de la laicisation scolaire.(Prestations d gauche.) M.Colfs. M.Vandervelde l'aencóre déclaré hier au nom de son parti t il ne transigera pas sur 1 ob.igatoire, la laïcité et la gratuité. M Cohert, rapporteur. Oui, maisje madresse en ce momenta M. Hymans et je ui domande Pouvez vous me garantir que a laicisation ne sera pas le complément de 1 enseignement otdigatoiro Je vous citerai a ce propos l'opinion de M. Janson mise en avant dans 8°n discours ainsi que l'opinion de M. Vandervelde, deux honorables mem bres qui se trouvent a la tête d'un groupe plus important que le votre. M. de Broqueville. A la tête du groupe qu on est obltgé de suivre. r M: Hr»™ns. - Eh bien, vous dites que instruction obligatoire c'est la laicisation delecole? Mats pas du P„ - fout, puisque la Constitution mamtient l'enseignement iibre. La question ne se pose pas. M. Colaert, rapporteur. 1 mal compris. M. Hymans. Vous m'avez

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1908 | | pagina 2