Chromque religieusc
Fnfin Oui, le printemps est enfin
arrivé; mais afin de pouvoir en
profiter largement et éviter les maladies sai-
sonnières, débarrassons d'abord notre Orga
nisme de toutes les humeurs glaireuses, qui
s'y sont accumulées pendant l'hiver; pour
cela, ayons recours a la Pilule antiglaireuse
Walthéry. 1 franc.
Sermons de Caréme
en fEglise de St-lVicolas
Le Révérend père Hoffmann, dans sa
dernière instruction,a entretenu ses auditeurs
de la Passion de notre Seigneur Jcsus-Christ.
II a appliqué les différents traits de ce récit
toujours si émouvant aux enseignements
qu'il a donnés pendant le cours de ce caré
me Le Christ a été fort pour expier nos
lachetés II s est livré aux injustices des
hommes póur expier nos oublis et nos in
justices tl a accepté d'horribles souffrances
pour expier les péchés de nos sens.
moyenne du pays et c'est a celle-la que je
m'attache. Déja, nous avons pu constater par
les -fe-nseignements que j'ai obtenus que,
depuis 1900, la fréquentation scolaire s'est
notablement améliorée el je répète que
lorsqueJ'on procèdera au prochain recense-
ment décennal, on constatera certainement
une nouvelle et notable augmentation du
pourcentage des lettrés.
Af. Verheyen. Dans lesgrandes villes.
AL Colaert, rapporteur. Que voulez-
vous dire
Af. Verheyen. Qu il ne faut pas mêler
les résultats obtenus dans les grandes villes
oü l'enseignement est organisé et dans les
petites communes il faut distinguer.
Af. Franck. II y a ici une équivoque.
Nous ne demandons pas qu'on fréquente
l'école en vue d'arriver a savoir lire et écrire
ou a pen prés, comm. les statistiques le con
statent. Ce que nous voulons, c'est que tous
les enfants recoivent dans de bonnes écoles
une instruction primaire compléte.
Af. Colaert, rapporteur. C'est ce que
nous demandons aussi.
Af. de Broqueville. C'est ce que tout
le^monde désire.
Af. Franck. Eh bien, cela, vous ne
l'aurez pas sans ^'obligation.
Af. Le Paige C'est pour cela que nous
fondons nos écoles catholiques.
Af. Colaertrapporteur.C'est pourquoi
nous avons fondé des écoles dans toutes les
communes du pays.
=Af. Franck. C'est avec le systême que
vous de'fendez encore que le progrès réalisé
entrente-sixans.de 1870 a 1906 se chiffre
par moins de 10 p. c, et aujourd'hui plus de
la moitié des jeunes hommes de 19 ans n'ont
pas les connaissances quecomporte une bon
ne instruction primaire.
Af. de Broqueville. Mais cet.e période
comprend plusieursantées de régimelibéral.
Af. Colaertrapporteur. J'ai pris tout a
l'heure la statistique des lettrés et j'ai trouvé
qu'en cinquante années, nous adons ga-
gné 34.50 p.c.Lorsque M. Hymans constatait
cette situation, il disait que l'enseignement
obligatoire était inutile en Belgique. Notez
que je parle de feu Louis Hymans. Que di-
rait-il s'il pouvait constater aujeurdhui
que depuis lors nous avons fait des progrès
qui s'ilèvent au chiffre que j'ai cité
Non, messieurs, ("instruction obligatoire
n'est pas nécessaire en présence des résultats
que je viens de noter, a moins que vous
n'exigiez pour tout le monde les connaissan
ces de l'enseignement moyen.Est ce la ce que
vous voulez
Af. Franck. Absolument pas nous
demandons que l'enseignement soit obliga
toire jusqu'a l'age de 14 ans.
oM. Colaertrapporteur. Dans la
discussion d'hier on n'e'tait pas d'accord sur
l'age.
Je vous ai fourni, me semble-t il, des chif-
fres suffisants.
J'en arrive aux sanctions de 1 obligation
scolaire. Je n'ai pas méconnu que le principe
de l'enseignement obligatoire peut ss conci-
lier avec celui de Ia liberté d'enseignement
mais ce que je prétends, c'est que cette
libtrtó na pent roexister avec les sanctions au
moyen desquelles on cherche a mettre en
pratique la contrainte scolaire.
Que l'on accorde des faveurs aux enfants
qui fréquentent l'école publique ou prive'e, et
même aux parents qui font fréquenter l'école
par leurs enfants, soit que l'on organise la
soupe scolaire, pourvu que les secours soient
distribués avec justice et impartialité, soit
encore. C'est a peu prés dans ce sens que
pailait hier l'honorable M. Destréa. Mais
vox clamans in deserto M. Destrée n'est et
ne sera probablement suivi ni par la gauche
libérale ni par la gauche socialiste. Que l'on
porte encore a 1 3 ou 14 ans 1 age industriel,
comme disait M. Destrée, je n'y vois pas non
plus, en ce qui me concernc, de graves
inconvénients. Mais examinons les autres
mesures, c'est a-dire les sanctions. Celles qui
ont óté indiquées par la Ligue de l'enseigne-
ment.et sur lesquelles on a gardé, dans cette
discussion, un silence prudent, constituent,
a mes yeux, une des plus graves objections
qu'on puisse faire contre le principe même
de l'enseigement obligatoire.
Lorsque, en 1870, M. Funck déposa une
proposition de loi en faveur de l'enseigne
ment primaire obligatoire, il proposa une
série de mesures pour sanctionner l'obliga-
tion, notamment l'avertissement aux
parents, l'amende et l'emprisonnement. 11
allait même jusqu'a rendre l'amende et
l'emprisonnemcnt applicables aux parents
qui faisaient donner, a domicile, l'instruction
a leurs enfants, s'ils refusaient de soumettre
ceux ci a un examen de capacité scolaire.
Est ce la ce que vous voulez Dans ce
système, qu'aurait-on fait des enfants rebel
les et des parents dont les enfants, par suite
d'incapacité intellectuelle, ne seraient pas
aptes a acquérir les notions exigées par le
programme de l'instruction primaire
Af. Demblon. Ces enfants sont naturel-
lement exceptés.
Af. Colaert, rapporteur. Comme un
honorable membre le disait dans une précé-
dente séance, M. Frère-Orban avait déclaré
autrefois que l'enseignement obligatoire
serait le système de la schlague C'est
bien cela, n'est ce pas
Af. Demblon. Ce n'est pas moi qui ai
dit cela je l'ai attribué a Frère-Orban.
Af. Colaert, rapporteur. C'est ce que je
viens de dire.
En 1883M. Frère-Orban qui avait évolué,
déposa, d'accord avec M. Van Humbeeck,
un projet de loi qui se ressentait de l'embar-
ras que 1 on éprouvait a app'iquer les sanc
tions de l'obligation scolaire.On y mnltipliait
les avertissements par le comité scolaire et
les appels devant le juge de paix. Mais il
fallait, le cas échéant, en arriver a une
sanction plus efficace. Quelle était cette
sanction L'amende et l'emprisonnement.
Mais comme il faut, en cas d'amende, pro-
noncer un emprisonnement subsidiaire, on
sait c'est le père de familie pauvre qui devait
se plus patir de la loi.
On a essayé d'appliquer ce système en
France mais il a échoué.
On y a même affiche les noms des parents
dont les enfants ne fréquentaient pas l'école.
Comme je l'ai dit hier, ces mesures n'y ont
produit aucun effet. II en serait certainement
de même en Belgique, paree que les Beiges,
bien plus que les Francais, seraient rebelles
a'la contrainte.
De heer Daens. Er zou geen dwang
moeten zijn vroeger gingen de kinderen van
hun 9 jaar naar de fabriek nu is dit veran
derd, zonder boet of gevang.
Af. Colaertrapporteur.Je ne saisis pas
l'interruption de M. Daens.
Voila done, messieurs, quelles étaient les
sanctions que l'on proposait.J'ai déja dit que
la proposition de M. Funck a été enterrée
solennellement elle fut en effet rejetée par
toutes les sections a une grande majorité,
sauf par une oü elle recueilht quelques voix.
D'autre part, vous savez ce qui est arrivé
en 1883 lorsque M. Frère Orban présenta
son projet: quelque temps après le gouver
nement libéral fut renversé, et je pense que
le dépot de ce projet a contribué a accélérer
sa chute. Protestations d gauché).
Si un jour vous reventz au pouvoir,
n'essayez pas d'instaurer l'enseignement
obligatoire il vous arriverait ce qui est
arrivé en 1884, vous tomberiez plus bas, si
possible, que le ministère Frère-Van Hum
beeck.
Le peuple beige ne supportera jamais le
régime de la tyrannie Protestations a
gauche et 1'extréme gauche)
M. Monville. Cela veut dire que vous
recommencez l'insurrection.
M. Colaert, rapporteur. Cela veut dire
que la Belgique, qui, sous le gouvernement
hollandais n'a passubi la contrainte scolaire,
ne la supporterait pas davantage sous un
gouvernement libéral, radical ou socialiste.
AfVandervelde. Allons done et la
caserne, et l'impót Interuption a droite).
Af. Colaert, rapporteur C'est parce
qu'il appréhende le régime de la contrainte
que vous préconisez, qu'aux prochaines
elections il ne voudra pas de vous.
Af. Van Marcke. Alors nous ne
tomberons pas. Rires
Af. Demblon. Ne vous füchez pas,
monsieur Colaert.
Af. Colaert, rapporteur.Tout le monde
sait que je ne me facho jamais. Nouveaux
rires.)
Messieurs, le système de sanction préco-
nisó par MM. Funck et Fiére Orban a été
récomment ditcuté par la Ligue de l'i nseigne
ment otliciel, qui voulait que la première
sanction fut l'admouestation par ie bourg-
mestre en cas de fréquentation irréguliere.
Voyez-vous la situation qui serait faite
aux bourgmestres des grandes villes, s'ils
devaient admonester les parents chaque fois
que les enfants mauquent d'aUer en classe
C'e6t un système impossibleet même
quand on trouverait des délégués pour se
livrera cette besogne, je suis convaincu que
les parents 11e s'y prêteraient pas.
Af. Verheyen. Est-ce de la ville
d'Ypres que vous parlez
Af. Colaertrapporteur. Mais non.ee
ne serait pas nécessaire dans la villed'Ypres,
puisque je viens de vous dire qu'il n'y a pas
dans notre ville d'enfants ne fréquentant
pas l'école.
Af. Hymans. II y en a des milliers et
des milliers.
Af. Colaert, rapporteur, A Ypres
M. Hymans. Je parle de l'ensemble
du pays.
M. Colaert, rapporteur. Je vous ai
déja dit quel est le nombre réduit d'enfants
ne fréquentant aucune école et je vous ai
détié d'en trouver plus de 2 p. c.
Af. Hymans. Mais si I cela a été
démontré dix fois et avoué par l'honorable
M. de Trooz, qui évaluait 120,OüO le
nombre des enfants ne fréquentant aucune
école.
Af. Colaert, rapporteur. Ce chiffre a
été contredit, nous le savez bien, par M. de
Trooz lui-même.
Af. Monville. Oui, après l'aveu.
Af. Claes. Et par ordre.
Af. Colaertrapporteur, Je répète que
1 pourcentage des enfants ne fréquentant
aucune école n'est guère plus élevé que
2 p. c.
Af. Demblon. 11 faut également tenir
compte de ceux qui n'ont regu qu'une
instruction absolumentinsuffisante 1 presque
rien parfois
Af. Colaert, rapporteur. Je tiens les
chiffres et les statistiques a la disposition
de l'honorable M. Hymans. 11 y verra qu'en
tenant compte des enfants qui fréquentent
lea écoles adoptées, de ceux qui recoivent
l'instruction chez eux, des enfants qui se
trouvent dans les établissement spéciaux de
FEtat, des anormaux et des enfants de
bateliers, le chiffre de 80.000 n'est de loin
pas atteint.
M. Furnémont. Si s'était vrai, vous
n'auriez pas tant de mal a Ie démontrer.
M. Colaert, rapporteur. Ces chiffres
sont indéniables et on ne peut les contester,
a moins de dire que dans les écoles privées
non subsidiées, il n'y a pas d'enfants.
M. Monville. Personne n'a jamais dit
cela.
M. Colaert, rapporteur. Alors, nou»
sommes d'accord.
M. Monvi le, Mais nous disons que vos
statistiques ne sont pas exactes.
M. Colaert, rapporteur. En tenant
compte du chiffre de 80,000 dont je pariais
tantöt...
M. Demblon. 11 y en a bien plus de
80,000 1 et de 120,000 1
Af. Colaert, rapporteur. et en
décomptant en même temps les autres caté
gories denfants dont je viens de parler, vous
arriver. z a ce résultat...
Af. Demblon. Nous condamneroDS lea
parents récalcitrants a lire votre discours,
ce sera le plus dur des chatiments. (Rires a
lextréme gauche).
M. Colaert, rapporteur. Vous ne
pouvez done me laisser une minute sans
m'interrompre. (Interruptions diverses a
gauche.)
Je vous écoute toujours etavec beaucoup
d'intérêt. Je n'ai pas l'habitude de vous
iDterrompre si vous vouliez user un instant
du même procédé a mon égard, je vous en
serais trés reconnais.-,a;>t. Est-ce qu'après
avoir parlé de l'enseignement obligatoire,
comme vous 1 avez fait, vous ne pouvez douc
pas supporter la contradiction
Af. Demblon. Mais si
Af. Colaert, rapporteur. La seconde
sanction sera done l'amende, et, eu cas
de récidive, la privation du droit de Tote
pour ceux que l'amende n'atteindra pas.
Mais l'amende, comme je le disais tout i
l'heure, implique nécessairement l'empri-
sonuement subsidiaire.
Vous allez done emprisonner les Beiges
dont les enfants ne veulent pas fréquenter
l'école Mais, messieurs, est-ce que le père
ou la mèie ou le tuteur serout toujours
coupables de eet état d. s choses
Vous avez un autre moyen et celui-la est
nouveau. Frère-Orban n'y avait pas songé
mais la Ligue de l'enseignement veiile, et
elle propose d'enlever le droit electoral aux
pères de familie dont les enfants ne fréquen
tent pas réguiièrement l'école. Je dis que,
dans un pays de liberté comme le nótie.vous
ne pourrez jamais arriver a cette extrémité,
parce que vous devriez assimiler des pères
de famil.e dont les enfants font l'école
buissonnière aux grands coupables que la
loi déclare indigne du droit de vote.
Je vou3 détie d'inscrire dans la loi pareille
sanction. Or sans une sanction efficace,il n'y
a pas moyen d'appliquer votre enseigne
ment obligatoire.(Rires ironiques a gauché).
M. Furnémont. M. de lt Palisse n'est
pas mort.
M. Colaert, rapporteur. On cherche a
trouver dos griefs contre l'euseignement
privé, et le principal de ces griefs a été
donué daim cette discussion par M. Vander
velde. L'honorable membre a adressé la
fódératiou des instituteurs chrétiens du pays
de Charleroi des leproches qui, eu réaiité,
sont ridicules. Suivant l'exemple du bien
heureux de La Salie, dit-il, ces instituteurs
prient, font leur examen de conscience,
portent des scapulaires Est-ce que ce sont
lades griefs séiieux Sons-ils moins bons
instituteurs pour cela? Soinme toute, ce
qu'il font, c'est prior, et ils ne Sont pas plus
ridicules que les chefs d'Etat et les peuples
qui savent encore clever leur ama vers Dieu
lis fo t pjrtie d'uue fédératiou c'est leur
droit. Et quelles sont done I s obligations
de vos syndicats socialistes? Est-ce que
vous u'avez pas le droit, quan i vous les
l'ormez, d'imposer des conditions
M. Demblon.Nous n'imposous pas des
conditions ridicules.
M. Colaert, rapporteur. Si vous n'avez
pas d'autres griefs a faire valoir contre
1'enseignemrnt libre que ceux-la, je dis que
vous n'en avez pas.
Messieurs, on a quelquefois insinué que
l'enseignement privé n'est pas a la hauteur
de 1 enseiguement official. La encore vous
n'êtes pas dans le vrai. Les concours anciens
ont établi a toute évidence quo l'enseigne
ment privé valait l'enseignement official
M.Demblon.C'est une erreur. J'ai passé
par la.
M. Colaert, rapporteur. Ce n'est pas
une erreur. Et si j'ai été de ceux qui ont
parlé en faveur de la suppression des con
cours, ce n'est pas paree que je constatais
l'inlériorité de l'enseignementprivé vis-a vis
de l'enseignement official non ce n'est pas
cela. Je m'en suis expliqué c'est parce que
je croyais que, dans l'mtérêt de l'enseigne
ment même.il fallait supprimer cesconcours.
Voulez vous les rétablir dans l'intention de
constater que l'enseignement privé est infé
rieur a l'enseignement officiel eh bien, je
suis de ceux qui voteront le rétablissement
des concours, convaincu que l'épreuve nous
sera favorable.
Nous avons huit colléges patronnés qui
prennent part au concours de lenseignement
moyen. Est-ce que nos colléges patronnés
obtiennent moins de succès que vos athénées
et vos écoles moyennes Non, n'est-ce pas
Les résultats des concours sont la pour
prouver que nos huit petits colléges patron
nés ont plus de succès que les athénées et les
colléges communaux. Vous ne dites rien, et
pour cause.
Af. Demblon. Vous nous reprochiez
tantot d'interrompre. Ne nous provoquez pas
maintenant Rires sur les bancs de oppo
sition.)
Af. Colaert, rapporteur, Vous avez
tellement l'habitude d'interrompre que je
croyais que vous n auriez pirrésister au désir
de m'interrompre upe dernière fois 1
Messieurs, je passe a l'enseignement supé
rieur. v
Ici, J'ai relevéles statistiques du ministère
des sciences et des arts concours universi-
taires, relevé des lauréats.
En 1904, universitéde Gand, 1 lauréat
Liége, o Bruxelles, o Louvain, 4 jury
central, 1. T J
En 1905, Gand, 6 Liége, 3 Bruxelles,
4 Louvain, 3 jury central, o.
En 1906 Gand, 2 Liége, 7 Bruxelles,
2 Louvain, 3 jury central, o.
En 1907 Gand, 8Liége, 3 Bruxelles,
1 Louvain, 5 jury central, o.
Ensemble Gand, 17 Liége, i3 Bru
xelles, 7 Louvain, t5 jury central, I.
M. Braun. Et quelle est la population
des diverses universités
Af. Colaert, rapporteur Vous la con-
naissez. A l'université de Louvain, on en a
un nombre a peu prés égal a ceux de Gand
et de Liége réunis.
Mais voici, messieurs, le relevé des bour
ses de voyage
En 1904 Gand, 3 Liége, 5 Bruxelles,
1 Louvain, 3.
En 1905 Gand, 1 Liége, I Bruxelles,
2 Louvain, 10.
En 1906 Gand, Liége, 7 Bruxelles,
3 Louvain, 11.
En 1907 Gand, 2 Liége, 4 Bruxelles,
2 Louvain, 8.
C'est-a-dire que pour ces années, il y a u
a l'université de Louvain autant de lauréats
que dans les autres universités réunies.
M. Franck. Qu'est-cc que cela prouve?
Af. Colaert, rapporteur. Mais cst-ce
que celr ne prouve rien, d api és vous Ah I
si vous pouviez invoquer ces résultats ui
faveur des universités de t'Etut et de ceile de
Bruxelles 1 Cela prouve, d'aprés moi, que les
concours sont favorables a l'enseignement
supérieur privé.
M. Franck. Mais personne n'a jamais
prétendu que votre enseignement füt inté
rieur au point dene pouvoir, daus certaines
hmites, conduire a des succès de concours
M. Colaert, rappoiteur. Mais vous le
prétendez, puisque vous ajoutez dans cer
taines limites. Nous au contraire, nous
disons que 1'enseignemcut donné a Louvain
est, sans limites, tont aussi bon, sinon meil
leur, que celui donné dans les autres univer
sités.
M. Neujean. Les résultats des concours
sont-ils douc pour vous le citerium de la
valeur d un enseiguement
M. Colaert, rapporteur. J'ai pris les
résultats des concours, mais si je ptenais les
résultats des examens, vous constateriez
immédiatement lat aussi la supériorité de
1 enseignement de Louvain sur celui donné
dans les autres universités.
M. Braun. - En tant qu'il sagisse des exa
mens d ingénieur, l ecole des ponts et
cbaussées de Gand, a donné au moins qua
tre fois autant d elus que Louvain,
M. Colaert, rapporteur. Vous nous
donnerez les chiffres et nous les examinerons,
mais vous ne contesterez pas que les chiffres
que j avance ne soient d une exactitude
absoue.
M. Braun. Je crois que vous avez parlé
des examens. Eh bien, parlez nous des exa
mens pour les places d'ingénieur de i'Etat.
urnt monLMais, monsieur Colaert
vous êtes rapporteur du budget de I Etat et
non du budget dc Tuniversné Je Louvain.
M. Colaert, rapporteur. Je suis rappor
teur du budget de l'instruction publique et
j at le droit de comparer et de jager les deux
enseignements.
M. Furnémont. Mais vos sympathies
sont évidentes, et, dans ces conditions, vous
n êtes plus le rapporteur du budget de I'Etat.
InterruptionsVotre attitude est scanda-
leuse I
M. Colaert, rapporteur. Et puisque le
législateur consiituant a placé sur le même
pied les deux enseignements, nojjs pouvons
sutvre son exemple et nous avons nou seuie-
ment le droit, mats aussi le devoir de dire ce
que valent 1 un et l'autre de ces enseigne
ments.
M. Van Marckc. Votre devoir serait de
défendre l enseignement public au lieu de
l'attaquer (Colloques).
M. Colaert, rapporteur.-— Je ne l'atlaque
pas, je fais des reievés.
Messieurs, permettez-moi de terminer ces
reievés cn vous indiquant le nombre deB
bourses obteriues par arrêté royal
Gand. Liége. Bruxelles. Louvain. Jury centra^*
5 t 3 o
Annéc 1904
iqo5
1906
1907
Totaux 6 U 7 ai o
Et voila, messieurs, les résultats d'un
concours officielje pense que vous n'aurez
rien a reprocher a cette statistique que j ai
demandée au ministère des sciences et des
arts. Je ne me suis pas borné a examiner ce
point-la VouJez vous une autre comparai-
son 11 y a Bruxelles, un institut St Louis...
Af. Furnémont. Encore!C'est vraiment
inou'il
Af. Colaert, rapporteur. Laissez - moi
parler.
M. Demblon.Vous savez parfaitement
que tous ces concours sont truqués; c'est
connu de tout le monde.
Af. Colaert,rapporteur.— Je quitte le ter
rain des concours...
Af. Demblon. A Louvain et ailleurs on
jette les diplömes a la tête des éièves.
M. Co/aerf,rapporteur.—...et j'arrive aux
examens qui se passent devant le jury central.
M.Demblon.—-Parlons-en du jury central;
ce n'est qu un jury clc'rical.
Af. Colaertrapporteur. Comment! un
jury clerical!
M.Demblon,A Liége et dans les grandes
villes, on ne veut pas des instituteurs ayant
obtenu leur diplome du jury central.; il n'est
pas sérieuxf
Af. Colaert, rapporteur. Le jury central
a done examiné des éièves de l'université de
Bruxelles et des éièves de l'institut Saint-
Louis de la même ville.
Af. Demblon. Vous gavez bien que ce
sont la de faux examens.
Af. Colaert, rapporteur, Eh bien, voici
les résultats:
Candidature en philosophic et lettres, pré
paratoire au droit: pour l'année 1907, rjéci-
piendaires, collége Saint Louis,85, université
de Bruxelles, 75; distinctions: collége Saint
Lou'si 2 avec la plus grande distinction, 6
avec grande distinction, 12 avec distinction,
total 20; université de Bruxelles: o avec la
plus grande distinctiom, 9 avec grande di
sanction, 10 avec distinction, total 19.
L institut Saint-Louis l'emporte done avec
des distinctions autrement remarquables que
celles obtenues par l'université de Bruxelles.
A cela, vous ne répondrez rien, parce qu'il
ne s'agit plus de concours. Ici pas de tru-
quage possible, il s'agit d'examens passés
devant le jury central.
M. Demblon. II est connu que le jury
central est une institution dérisoire. (Pro
testations a droite.
Af. Colaert, rapporteur. Allons doncl
Af. Demblon. II n'y a pas urie grande
ville qui veuille accepter un instituteur ayant
obtenu son diplome du jury central. Les
examens sont insuffisants!
Af. Colaert, rapporteur. Je vous laisse
ces observations pour compte. Vous ne ré-
pt'hdrez rien aux cfuffres que j ai produits.
Af. Demblon. J'y at répondu en un
mot.
Af Colaert,rappoiteur,Je vous défie de
le faire avec des chiffres a l'appui.
Af Demi-Ion. Instituez un juri sérieux
et impartial.
M. de Broque' ille. Vous faites des ob
servations qui n'ont ni queue,ni têle.
M. Demblon.-— G est vous qui n'avez pat
do tète (Hilarité générale.)
Af. Colaert, rapporteur. Messieurs, je
crois avoir terminé ma thehe. Jo pense qu'il
estuiutile li'iusister davau a„e sur !es Uoux
qu.siions soulevés dans le rapport de la
sectiou ee:.tra!c et l'enseigncuient obliga
toire.
Quant a la première question, j'ai établi
que les subsides accordos i l'enseignement
primaire par le gouvernement et par les
po 11 oirs publics en généial sont justitiés a
tous les points de vue.
Quant a renseignement obligat ,ire qui,il
y a ua demi-siècie déja, était jugé inutile,
je crois avoir démout:ë qu'a fortiori il est
supert.u aujourd'hui,puisque l'enseignement
s'est développé de telle fagon que bientot le
nombre des ïllettrés sera ïnsignifiaat.
L honorable M. Woeste tvrmihait son
di cours davaut-hier par une parolè qui
nous a p; ofondément touchés. S'adressaut a
ses amis de la droite, tl ieur disau: -Ne per-
dez jamais de vue la cause do ï'enseigne-
meut fibre. J'ai iutié pour elle pendant 4O
ans de ma vie maintenant j approche ue
l'extrémité de l'existeucemaïs je vous
laisserai eet héritage etj'ai lacoiifiance qu'il
sera en de bonnes mains. n
Oui, messieurs,eet héritage est en de bon
nes mains, conlié, comma il i'est, a la droite
tout eutière. N >us espérons que, pendant
de longue» années, I'honorable M. Woeste
le défendia avec nous et a notre tête.
Je suis convaincu que l'enseignement
obligatoire sortira atn uudri de cette discus
sion et que l'enseignement libre, une lois de
plus, en sortira victorieux. Vive approba
tion a droite.
L'Orateur montre le divin Maitre se
débattant au jardin des Oliviers contre tous
les tourments qui accompagnent son agonie.
II lutte pour chasser les angoisses qui le
poursuivent. De ce combat terrible il sort
victorieux quand il dit Mon père que votre
volonté se lasse et non la mienne.
Le voici aux prises avec l'injustice l'in-
justice de Judas qui oublie ce qu'il est, pour
vendre et trahir son Maltre l'injustice
d'Annt 1 hypocrite et de Caiphe le timoré
qui l'accusent faussement, qui le laissent
oulrager par leurs valetsl'injustice de
Pierre qui avait juré fidélité et qui renie
trois fois, l'injustice de Pilate qui, malgré
l'innocence constatée, laisse flageller et cou-
ronner d'épines le prisonnier qui lui est
confié, et le condamne a mort, par crainte
de perdre sa situation.
Pour expier les péchés de nos sens, quels
tourments le Maltre a suppoi té la flagella
tion si cruelle, le couronnement d'épines, les
soufflets, les crachats re^us, la longue route
qu'il parcourt pour aller au Galvaire il
accepte d'etre cloué a une Croix,
II se détache de tout, il brise même les
derniers liens qui le réunissent k la terre
en se sc'parant de Marie.
II meurt victime de nos péchés et sa mort
nous délivre.
Chacun de ces traits suscitent des appli
cations et des enseignements pratiques pour
l'auditoire.
Le Père Hoffmann demande a tous ceux
qui l'écoutent de se souvenir du grand
mystèrede la Croix, d'y retremper leurs
forces, et d'y trouver une source d'énergie
et ïi termine en priant le Christ de nous
aider dans les combats de cette terre, afin
que nous puissions conquérir le bonheur du
ciel.
Au nom du nombreux auditoire qui a eu
l'avantage d'entendre, cette année encore,
l'éloquente et réconfortante parole du Révé
rend Père Hoffmann, nous óffrons a 1 emi
nent prédicateur l'expression de nos meil-
leures felicitations et de notre sincere
gratitude.