Ueusees diverses
Cour d'Assises de la
Fiandre Occidenlale
TOUR DE BELG1QUF
Passage a \pres.
Retour du navire-école
C. R. Rick uiers
Le héros du jour
Anatole France.
Nécroloi'io
Nominal ions ccc csiasliqucs
Actesofficiels
Les Syndicais chrétiens
LA QUESTION DU CONGO
Ayons même la franchise de dire que
beaucoup d'auditeurs s'attendaient a enten
dre traiter la question du tir au point de
rue plus particulier oü elle se pose actuelle-
ment pour les Yprois.
Mais 1 orateur, guidé pT les organisateurs
de la conférence, aura tenu sans doute a
enlever a celle-ci tout caractère de meeting.
Dans ce cas nous ne pouvoDS que Ie féliciter
de sa réserve et nous actons bien rolontiers
la bonne tenue de cette conférence.La ques
tion du stand devrait, en effet, rester en
dehors de la politique.
Aussi bien, sans rancune pour les balles
égarées parfois oh les maladroites
dans les fenêtres de l'hötel de ville, nous
constatons volontiers, par souci de la véiité,
que la cause du stand a de nombreux fervents
a Ypres et que cette cause est digne de
considération.
('otnme gage de nos s-ympathies pour cette
cause, nnus produirons quelques arguments
négligés tant par le conférencier que par
l'organe préféré des tireurs yprois.
On a lu tout récemment dans les journaux
le terrible accident de tir survenu a Berne
un père tuant raide son jeune filsqu'il utili-
sait comme marqueur au tir a la cible. 11
est étonnant que le même accident ne soit
pas encore arrivé a Ypres.
Un jour nous avons vu le Dieu des armées
protéger manifestement un excellent père
de familie, grand tiraur devant l'Eternel.
Faute de siand, il n'avait rien trouvé de
mieux, l'amour du devoir professionnel le
poussant, que d'installer une cible dans son
jardin et J'y tirer au comblain en présence
de sa progéniture adores 1
Nous avions beau lui exposer son impru
dence la possibilité d'un ricochet, de l'ap-
proche d'un enfant pendant la longue visée,
d'un saisissement, d'une ciiconstance
imprévue quelcon jue faisant dévier l'arme,
rien n'y fit. C'était le crs de dire
Amour du tir, qua.id tu nous tiens,
Ilfaut bien dire adieu, Prudence 1
Autre consideration. II import.: quo le
garde-civique soit bon tireur plus encoio
quelesoldat. Aujourd'hui surtout que les
libéraux font la courte écbelleaux socialistes
et les rendent plus insolents, il faut s'atlen-
dre a ce que ces dangereux aliiés, dont 1 é-
meute est le sport favori, y aillent encore, a
l'occasion, de leurs spontanéités foudroy-
autes Or, a toute bande d'émeutiers se
mêlent toujours beaucoup de badauds inof-
fensifs. II importe que le gardien de l'ordre
appelé a userdeson arme, viseexchisivrment
aux jambes tant qu'il peut éviter de semer
la mort.
De toute facon, par ces temps d'apacherie
croissanle, il est utile pour tout le monde
d'apprendre a se servir adroitemont de l'ar
me feU.
JEnfinne voir dans lu tir a la cible qu'un
amusement sportif, i:os braves défenseurs.
delacité ne méritent ils pas quelques fa
veurs, tout au moins autant que les arcbers
de tout genre, les pècheurs a la ligne ou les
joueurs de cartes
Puisse done la question du Stand, eu voie
de sórieux examen, abiutir bientot soluiion!
Voici la liste des jurés pour la prochaine
session de la Cour d'asdses de la Fiandre
Occidentale, dont l'ouvei'ture' est fixée au
Jundi Gjuillet 1908, sous la présidence de
M. Penneman, .conseiller a la Cour d'appel
do Gand.
Jurés titulairesMM. F. Maes-Monlangie,
Breedene
H. Titeca, Langemarck
G. Rosseel, Iseghem
A. Vercruysse, Courtrai
C. Peone, Ostende
A. Valcke, Ypres
A. Ilansseus, Harlebeke
G. Van Wtberg'ne, Iseghem
A. Coppin, Avelghem
E. Pattyn, Tüouront
Albert Vercruysse, Courtrai
F. Tanghe, Iseghem
C. Feys, Beveren
A. Van Lerberghe, Courtrai
J. Dansard, Ostende
J, Baus, Ypres
A. Wodon, Eerneghem
M. Sibille, Warneton
L. Monteville, Bruges
C. Lanezwaert, Thourout
L. Boone, Thielt
E. Van Overbergh, Courtrai
L. Bebeyt, Courtrai
A. Nevejan, Bendelede
II. Buysschaert-Lagrange, Nieuport
J. Verkest, Wynghene
J. Faict, Ostende
A. Huysseune, Adinkerke
A. Anseeuw, Courtrai;
E. Van Daele, Thielt.
Jurés supplémentaires MM. L. Boedt,
Bruges
J. D'hoore, Bruges
E. Steyaert, Bruges
A. Benninck, Bruges.
Les coureurs engagés dans le Tour de
Belgique sont passés Dimanche après-midi
sur le territoire a Ypres depuis la limite de
Saint jean par les Drij Zotten, les Cato:jes,
la Bascule vers la Hooghe. Un controle fixe
avait été établi au tournant des chaussées de
Zonnebeke et de wenin. Une foule óuorme,
lavorisé.' par un beau temps superbe se trou-
vait tout ie long de la route que les cyclistes
amateurs de toute la région sillonnaient en
tous sens.
Depuis quelques jours on avait tant parlé
de performances cyclistes, de velodromes, de
Tour de Belgique, qu'une certaiue nervo-
sité ou un fluide quelconque avait atteint
jusqu'aux plus indifférents aux sports. On
était curieux et avide de pouvoir contempler
U'.e fois ces rois de la route et de se faire
une idéé d'une grande course cycliste sur
route.
Uue automobile, qui, parait-il, portait les
organisateurs de la course, fut signa Les
coureurs devaient done suivre; on s'écartait,
teadait le cou, qui mettait son pince nez uu
autre ajustait ses lunettes, les cyclistes, qui
avait sauté a terre remontaient vite en vélo,
car il importait d'escorter, d'entrainer et
surtout du suivre lus coureurs. Cinq, dix,
quiuze minutes se passaient et pas l'ombre
dun coureur. Enfin après vingt cinq minutes
arrivaient en trombe cinq, six bommes,
noirs de poussière et tellement vite qu'on
distinguait avec peine le graud numéro noir
sur jaune, qu'ils portaient sur le dos. Au
controle ils sautaient a terre devant une
table, au cötó opposé a laquelle gravement
des commissaires prosidaient, tenant des
chronomètres, donnant des ordres, avangant
un papier sur lequel les coureurs signaient,
sans faire de calligraphic Garrigóu, Masse-
lis, Petit Breton, Georget, Brocco, Plattéau.
II était juste 3 heures ii minutes. Quel
ques ablutions d'eau froide, un petit
rafraichissement, des mots de re'confort,
quelques incriminations con.re les pave's,
la poussière, les vandales qui jettent des
clous pour crever les pneus, un changement
de machine et en avant marche vers Rou
baix. Trois heures quinze Cornet: trois
heures dix buit Lebon et Geers. Suivaient
Blaise, Dupont, W ancour.Calteau, Paul mier,
Verstraete, D'hulst, Lemoine, Beyens,
Eekholl, Meek, Rigaux. II élait vers quatre
heures et demie, 144 kilometres, le trajet
d'Ostende a Ypres, bien entendu par Nieu
port, Dixmuide, Thourout, Thielt, Deynze,
Iseghem, Roulers a Ypres avait espacé les
coureurs de une heure vingt minutes, le
peloton têtayant mis cinq heures dix minu
tes et le dernier coureur environ six heures
et demfe.
Mon impression personnelle? J'ai vu des
cyclistes amateurs com me je n'en avais jamais
vu,des promeneurs en quantite' et j'aime la
foule, l'animation: quant aux coureurs j'ai
vu des hommes noirs, qui passaient comme
un e'clair dans une course furibonde. Cer-
tames gens aiment a contempler les cboses
fugaces, moi pas. Aussi pour faire meilleure
connaissance avec les coureurs, j'ai été heu-
reux de pouvoir acheter un journal, qui au
prixde 10 centimes me donnait leur photo-
graphie.
Le C. R. Rickmers ayant a bord le
commandant Pellieu, le lieutenant Wem
maekers, laumomer Walravens et quinze
cadets parmi lesquels Emiel Van den Berghe
et Raphael Veys d'Ypres, est arrivé a Anvers
Vendredi matin
Les cadets avaient quitté Anvers pour
New-\ork le 10 Aoüt 1907 d'oü ils s'étaient
rendu a San Pedro pour s'y embarquer sur
le voilier C. R. Rickmers».
Au retour de Tracoma ils ont tenu la mer
pendant 121 jours, ne prenant qu'un jour
d'arrêt aux Agores.
Nos cadets sont en excellente santé,
parait il, et encbantés de leur voyage. Ils
aurontun congé de quinze jours. Après cela
ils reprendront leur eriseignement théorique
et pratique a bord du stationnaire, en atten
dant qu'ils puissent s'embarquer sur le nou
veau navire-école que leur prépare l'Associa-
tion maritime.
Zola arrive a me dégoüter profondément.
Je ne suis pas bégueuie, mais je trouve qu'on
loit avant touQrespecter Part, et quauije
ne vois dans mon livre que l'envie de faire
du scandale, je m'indignel Tu ne poux avoir
une idéé de la chose. C'est a en vomirl Et la
forme est pitoyable. J'ai peur que mort ami
ne soit une fianche canaille.
Gustave Floubert.
A l'eucoutre de ce personnage des contes
des léés qui cbangeait en 01 tout ce qu'il
toucbait, MZola change en boue tout ce
qu'il mame. Une odeur de bestiaiité se dé-
gage de tou!er Bes oeuvres. Ses livres sentent
la boue.
II est tellement secoué de cette lubricité
littéraire que les sentiments naturels devien-
nent avec lui hideux.
Jules Claretie.
L'oeuvre de Zola est une exuberance de
cochonnerie humaine destinée moins a flé-
trir qu'a appoater la cochonnerie du lecteur.
Clémenceau
Zola prête a tous ses persouuages l'affb-
lement de l'ordure. En écrivant la Terre
il a donné les Géorgiques de la crapule...
Personne avant lui n'avait éievé un si
naut tas d'immondices. O'est la son inonu
ment dont on ne peut contester ia grandeur.
o
Mere rel i dernier ont e.i lieu en i ég'ise (le
Bt-Nicolas, au milieu d'une affluence consi-
dérable, les fuuérailles solennelles de Mon
sieur Pierre Franjois Angloo.décé lé a l'age.
de quatre-vingt un ans.
Le regretté défunt jou is su.it de l'estime
générale, lant par 1 amériité de son carac
tére que par sa digoité de vio.
Chretien gqnvaincu, bon et charitab'e,
Monsieur Angloo-était le doyea d'age des
membres actits de;la Conférence de" Saint
Vincent de Paul et le prés.dent de la fabri
que d'égüse de sa paroisse. Occupant uno
situation enviable et indépendaote dans le
commerce, ferme dans ses convictions, il fut
sur la brêche aux premières luttes du pirti
catholique k Ypres et se dévoui comme
candidat aux élections cornmuna'es du l"1'
Juillet 1872 et comme tète de liste aux é'lec
tions du 25 Octobre 1881.
Que son arne repose en p.iix dans Ie sein
de Dieu.
Nous présentons a sa familie nes chré-
tiennes condoléances.
Nous avons appris la mort de Monsieur
l'abbé Camille Berghman, décédé a Ichte
ghem dans sa 71c année.
Né a Ypres en 1838, le venerable prêtre
était depuis vingt aus curé d'Ichteghem oü
il possédait l'e3tifne et la confiance de ses
paroissiens.
Nous présentoris a la familie Berghman
nos cbrétiennes condoléances.
La nomination de Minsieur Da Sme lt a
la cure de Doomkerke (RuysmledS) nous
fait regrelter le depart de ce prêtre zélé et
modeste qui fut depuis prés de 25 ans
vicaire de la paroisse Saint Jacques et aumó-
nier de nofre prison cellulaire.
Nous présentons au nouveau curé nos
sincères félicitations ot lui souhaitons do
pouvoir faire au milieu de ses nouveaux
paroissiens tout le bien qu'il a fait parmi
nous.
M. Henri de Codt, secrétaire du conseiller
judiciaire du Gouvernement Egyptien est
nommé Chevalier de lOrdre de Leopold.
La neutralité scolaire, c'est le rationalisme
al'école... Après la legon du prêtre, on re-
nouvelle l'air de Ia classe, et tout rentre
dans l'ordre. (La Fiandre libérale)
Ceux qui frémissent a l apparition d'une
soutane ont beau se targuer d'être de3 bom
mes de progrès, ils ont beau s'affubler des
noms de philosophes et de libres-penseurs,
ils ne sont que des jhommes du passé momi-
fiés dans des formules vieillies, captifs d'une
tradiction surannéei Ils n'ont ni l'intelligen-
ce ni la force de sedégager des lisières de
leur enfance et des préventions de leur
éducation. Ce sont eux les rétrogrades; c'est
1'anticlericalIe mangeur de curés qui re-
tarde sur le siècle. En craignant d'être
dupes de l'Eglise, ils sont le jouet de3 pré-
jugés d'un autre ège.
Et quand l'Eglise viserait a repreudre.en-
tre les classes en lutte, le role d'arbitre, je
ne vois pas ce qu'il y auraitla desi terrifiant
pour nos sociétés modernes Qui oserait
soutenir, en conscience, que l'Eglise du
Christ ne serait pas, pour nos différents
sociaux, un juge non moins intègre et plus
équitable que l'Etatgt les gouvernements de
partis, si souvent corrompus et dominés par
l'intérêt électoral
Cette autorité nouvelle, cette reslauration
spirituelle de son antique royauté pour le
bien de l'humanité'et pour la paix de nos
sociétés, est ce au nom de l'Evangile qu'on
oserait l'interdire a la Papauté et a l'Eglise?
Et serait ce ici qu'on pourrait jeter au Tape
le mot du Sauvêur Mon royaume n'est
pas de ce monde
Que d'autres gardent leurs défian'ce3 seni
les et leur craintes enfantines Ce que je
crainspour notre civilisation, pour notre
Trance surtout, ce n'est pas que l'Eglise
róussisse, c'est qu'elle écboue.
A. Leroy-Beaulieu
Revue des deux mondes
Je comprends que, pour un homme d'Etat
il serait plus commode que l'Eglise put varier
dans ses dogmes, dans ses droits, dans ses
prétentions et dans ses pratiques, comme le
Code et les tribunaux. II n'y aurait a cela
qu'un petit inconvénient, c'est que l'Eglise
Catholique ne serait plus l'Eglise elle ne
serait plus qu'une de ces sectes religieuses
qui se transforment de siècle en siècle, sa
lon le milieu oü elles vivent.
Cu de Montalembert
Le collectivisme est un drapeau rouge qui
nous sert a effrayer Ie3 dindons, mais qui
nous rallie les oies.
Furnémont, député socialiste
(cite par le Pa_ys Wallon
Mdhsièör Rêïfé Debruyn, anciea ga>gón
boulanger origiiiaire de Haring 0, mais
actuellemcnt secrétaire-adjoint desSy dicats
Chretiens a Gand est venu donuer 1 umai.che
soir a Ypres au Volkshuis une conférence
.sur les syndicats chrétiens. Devant uu au-
ditoired'environ deux cent cioquante p r-
sonues, coinprenant des patrons et des
ouiriers il expose dans uu lungago convain
cu la hécessité pour les ouvHers de s'u-. ir
en d s syndicats. II insiste sur tous les avau
ta^es, qui en résultent pour eux, avantages
qui doivent marcher de pair avec certains
devoirs', avantages qui en as;urant le bien
êtro de l'ouvrier ne peuveut supprimer les
intéréts du patron. E11 clotuiant il dit quel
genre de syndicats doit cboisir l'ouvrier
ohrétien, il est balioté entre son bien être
materiel et le bonheur qui Battend au de-la
du la tombe. La religion catholique, l'ency-
cliqite Rerum Novarum en est uue preuve,
n'a j itnai; défendu a 1 ouvrier d'améliorer
sun bien-ètre matériel, mais il doit améliorer
son bien être matériel et sauver sa f'oi II
dépt int en une série de tableaux le ne'ant du
principe économique liberal la liberté pour
tous, sod {>eu de confiance dans les syndicats
neut res, les ravages opéres au point de vue
moral pour les syndicats soc-ia'istisetl'actioa'
bienf,lisante du syadlcat chrétien.
A différentes reprises le conférencier est
trés ipplaudi; de tempsaautres des interrup
tionj se font, mais elles ne sont pas saisies
par ie public et ont peu de succès.
Fundi soir une nouvelle reunion fut tenue
dans laquelle les premières bases de syndi
cats chrétiens Yprois furent jetées.
Suite
La colonisation en «énérat
J'examine, en premier lieu, l'argument au
poiia de vue ge'ne'ral La colonisation serait
inutile. Une telle affirmation est contredite
par un fait capital c'est a savoir que tous les
peuples prospères et progressifs on été colo-
nisa teurs.
L i raison en est simple la colonisation
est l i condition même du progrès. II faut que
le genie de 1 homme laboure le terre entière.
A mesures que ses facultés s'affinent, que
la population augmente, les besoins grandis-
sent, l'expansion s'impose.
E!le s'impose au point de vue économique:
il faut satisfaire les besoins nouveaux.
Elles impose au point de vue ethnique il
faut de nouvelles terres oü faire revivre l'cs-
prit national.
Elle s'impose au point de vue moral les
peuples civilisésont, vis-a-vis des races encore
plongées dans la barbarie, un devoir d'édu-
cation et de tutelle.
M. DELPORTE.11 faut voir comment
cette tutelle s'est exercée dans le passé...
M. RENKIN, ministre de la justice.La
barbarie es un poids mort qu'il faut réduire.
M. DELPORTE.etles Beaux Rouges
en savent quelques quelque chose. -
M. RENKIN, ministre de la justice,Ces
trois buts, l'économique, l'ethnique et le mo
ral, peuvent parfaitement se combiner, je ne
dis pas qu'ils secombinent toujours.
M. VANDERVELDE Relisez le dis
cours d'hier de M. Verhaegen.
M. RENKIN, ministre de la justice.Je
dis que, s'ils sont atteints, il doit en résulter
un grand bien pour l'humanité, considérée
en général.
Sans doute, Ia colonisation a été l'occasion
de crimes abominables.
Mais, hélas quand on considcre le mou
vement général de l'humanité, ne doit on
pas constater que, a raison même de son im
perfection, partout l'activité humaine est une
source de vertu et d'injustice, de souffrance et
de joie, et que partout coulent des larmes et
du sang,
Mais, pourjuger sainement les faits histo-
riques, il faut, tout en bllmant ce qui est in-
juste, savoir considérer les choses dans son
ensemble.
M. DENIS. Faites abstraction des ca-
davres
M. IlENKIN, ministre de la justice.
C'est une critique vicieuse que celle qui ne
tient compte que du rnal et refuse obstiné-
ment de voir le bien. On ne peut nier que les
résultats de la colonisation ont été, en
défiuitive, salutaires. Les anticoloniaux
n'iront pas jusqu'ü soutenir que le3 grandes
expéditions qui ouvrirent au commerce et a
la civilisation la route des Indes et les vastes
territoires des Amériques sont des faits
indifférents ou inutiles.
Nul ne conteste, nul ne pourrait contester
que les découvertes des XV" et XVI« 3iècles
ne i'urent pas seulement des événements
scientifiques de premier ordre qui élargirent
les horizons de l'humanité, mais qu'elles ont
livré a la civilisation des pays nouveaux
contribué k élever le niveau général du
monde, transformé les conditions de Ia vie
des peuples européens.
M. MASSON. Si nous n'avions pas les
Etats-Unis, nous n'aurions pas les bien-
faits... Colloques
M. RENKIN, ministre de la justice.
Dans son grand ouvrage sur la colonisation,
M. Paul Leroy-Beaulieu montre qu'en four-
nissant a bon marché des denrées spéciales,
précieuses entre toutes au poiut de vuo de
l'utilité et de 1 agrémëut, eu sollicitant par
une remuneration meilleure la creation de
nouveaux capitaux, en en faci itant i'accu-
rnulalion par un emploi plus product if, en
reudant la main-d'utuire plus utile et plus
demandée, ils ont plus que tous les autres
événements contribué a fonder cette société
iudustiielle et ilémqcratique dans laquelle
nous vivons.
Adam Smith, d ms Ia Richesse des Nations,
i-e parle pas un autre langage.
Je le répète, per tonne nu pourraiUsouteuir
sé'. ieusetnent 'le contraire, fet c'est a cette
conclusion insouterjahlo que la logiijue
accuie cependant les anticoloniaux.
Car si la dééouvc! te de l'Jmériqjüo,; si lu
développement du'e'ommerce avec les Indes,
si la colonisatiou de l'Australie out.se'rvi la
cause dc la civilisation et du progrès, com
ment pourrait-i! se faire que la colonis ition
de l'Afrique fut une oeuvre inutilë
Lu colonisation au point dc vu?
du peuple colonisateur
Si nous envisageons maintenaut la thèse
anticoloniale au poiut de vue du peuple
colonisateur, nous vóyons quelle est contre
dite par Texpérience universelle et que de
la colonisation découle pour le peuple
colonisateur des avantages écouomiques et
politique8 considérables.
C'est d'abord le courant d'affaires qui
s établit naturëllement et même sans privi-
lèges entre la colonie et la métropole, Les
travaux qui se font, dans la colonie. sous
Fimpulsion de la métropole,les sociétés qui
sy fondent demandeut leur outi-lage et leurs
matériaux aux productions de la métropole.
A mesure que la civilisation de Ja colonie
grandit, les besoins et par conséquent, le
commerce intérieur se développent et offrent
des ressources dont profitent avant tont les
nationaux c'est le cas des Anglai: aux
Indes, des Hollandais a Java, des Francais
dans l'Indo-Cbine.
Les capitaux trouvent dans la colonie des
placements, les aetivités des emplois plus
avautageux. L'expérience montre que:sou
vent la possession de colonies a provoqué
dans la métropole la créatiön d'industriés
toutes nouvelles pour la mise en oeuvre des
matières premières que produit la colonie.
L industrie cotonnière, la plus colossalé des
industries anglaises, doit son origine k
1 importation du coton des colonies. II y n
plus d'un siècle que l'Angleterre a perdu
une partie des colonies qui ie produisent
elle a gardé toujours plus florissante
,1 industrie lucrative qui lui est veuue d'elle
et qui fournit du travail a des centaines de
mille hommes.
M. ANSEELE. Oseriez-vous prétendre
que le bien-être relalif dont jouissent les
ouvriers cotonniers anglais leur vient des
1 colonies Ils doiveot cette prospérité a leur
organisation et a la coopération.
M. RENKIN, ministre de la justice. Je
ne parle pas de la condition des ouvriers
cotonniers, mais de l'origine de l'industrie
cotonnière.- Je dis qu elle s'est établie en
Angleterre a la suite de Fimportation du
coton des colonies.
M. ANSEELE. - G'êst paree que les
Anglais ont été les premiers a établir des
machines perfectionnées qu'ils eont parve-
1 us a accaparer l'industrie du coton.
M VANDERVELDE. L'argument du
ministre revient a dire, tout simplement,
que sans coton il ne peut y avoir d'industrie
cotonnière.
M. RENKIN, ministre de la justice.
Non. 11 revient a dire que l'importation des
produits des colonies amène la création
d'industriés nouvelles.
A quoi l'Angleterre doit-elle la primauté-
commerciale qu'elle exerce dans le monde,
sinon a l'esprit d'entreprise de son énergi-
que population et aux colonies qu'elle a
fondées
La politique continentale qui fit perdre a
la France ses possessions des Antilies, du
Mississipi, du Canada et des Indes, l'a
certainement affaiblie en force et en
prestige.
Nous n'avons pas d'ambition dans le
domaine de la politique internationale; mais
nous avons la légitime ambition de vivre et
de conserver notre place hoi orable et paci-
fique dans la familie des nations.
Or, la colonisation est le signe de la
vitalité de la race. Jamais l'esprit d'entre
prise ne nous a manqué. Je l'ai dit dans une
précédente discussion, je le répète ici paree
qu'il est bon que nos populations se pénè-
trent de cette vérité a toutes les époques
oü le génie national put s'épanouir libre-
ment, les Beiges furent au premier rang de
l'activité humaine.
L6S S hllit heures travail, huit
de repos et huit de délasse-
ment, ce serait idéal; mais encore faudrait-il
avec 9a, faire usage de lal'ilule purgative
Walthéry, car sans elle, pas de santé, et sans
la santé, pas de repos, ni de bonheur; alors
a quoi bon?
o