Ueusees diverses Cour d'Assises de la Fiandre Occidenlale TOUR DE BELG1QUF Passage a \pres. Retour du navire-école C. R. Rick uiers Le héros du jour Anatole France. Nécroloi'io Nominal ions ccc csiasliqucs Actesofficiels Les Syndicais chrétiens LA QUESTION DU CONGO Ayons même la franchise de dire que beaucoup d'auditeurs s'attendaient a enten dre traiter la question du tir au point de rue plus particulier oü elle se pose actuelle- ment pour les Yprois. Mais 1 orateur, guidé pT les organisateurs de la conférence, aura tenu sans doute a enlever a celle-ci tout caractère de meeting. Dans ce cas nous ne pouvoDS que Ie féliciter de sa réserve et nous actons bien rolontiers la bonne tenue de cette conférence.La ques tion du stand devrait, en effet, rester en dehors de la politique. Aussi bien, sans rancune pour les balles égarées parfois oh les maladroites dans les fenêtres de l'hötel de ville, nous constatons volontiers, par souci de la véiité, que la cause du stand a de nombreux fervents a Ypres et que cette cause est digne de considération. ('otnme gage de nos s-ympathies pour cette cause, nnus produirons quelques arguments négligés tant par le conférencier que par l'organe préféré des tireurs yprois. On a lu tout récemment dans les journaux le terrible accident de tir survenu a Berne un père tuant raide son jeune filsqu'il utili- sait comme marqueur au tir a la cible. 11 est étonnant que le même accident ne soit pas encore arrivé a Ypres. Un jour nous avons vu le Dieu des armées protéger manifestement un excellent père de familie, grand tiraur devant l'Eternel. Faute de siand, il n'avait rien trouvé de mieux, l'amour du devoir professionnel le poussant, que d'installer une cible dans son jardin et J'y tirer au comblain en présence de sa progéniture adores 1 Nous avions beau lui exposer son impru dence la possibilité d'un ricochet, de l'ap- proche d'un enfant pendant la longue visée, d'un saisissement, d'une ciiconstance imprévue quelcon jue faisant dévier l'arme, rien n'y fit. C'était le crs de dire Amour du tir, qua.id tu nous tiens, Ilfaut bien dire adieu, Prudence 1 Autre consideration. II import.: quo le garde-civique soit bon tireur plus encoio quelesoldat. Aujourd'hui surtout que les libéraux font la courte écbelleaux socialistes et les rendent plus insolents, il faut s'atlen- dre a ce que ces dangereux aliiés, dont 1 é- meute est le sport favori, y aillent encore, a l'occasion, de leurs spontanéités foudroy- autes Or, a toute bande d'émeutiers se mêlent toujours beaucoup de badauds inof- fensifs. II importe que le gardien de l'ordre appelé a userdeson arme, viseexchisivrment aux jambes tant qu'il peut éviter de semer la mort. De toute facon, par ces temps d'apacherie croissanle, il est utile pour tout le monde d'apprendre a se servir adroitemont de l'ar me feU. JEnfinne voir dans lu tir a la cible qu'un amusement sportif, i:os braves défenseurs. delacité ne méritent ils pas quelques fa veurs, tout au moins autant que les arcbers de tout genre, les pècheurs a la ligne ou les joueurs de cartes Puisse done la question du Stand, eu voie de sórieux examen, abiutir bientot soluiion! Voici la liste des jurés pour la prochaine session de la Cour d'asdses de la Fiandre Occidentale, dont l'ouvei'ture' est fixée au Jundi Gjuillet 1908, sous la présidence de M. Penneman, .conseiller a la Cour d'appel do Gand. Jurés titulairesMM. F. Maes-Monlangie, Breedene H. Titeca, Langemarck G. Rosseel, Iseghem A. Vercruysse, Courtrai C. Peone, Ostende A. Valcke, Ypres A. Ilansseus, Harlebeke G. Van Wtberg'ne, Iseghem A. Coppin, Avelghem E. Pattyn, Tüouront Albert Vercruysse, Courtrai F. Tanghe, Iseghem C. Feys, Beveren A. Van Lerberghe, Courtrai J. Dansard, Ostende J, Baus, Ypres A. Wodon, Eerneghem M. Sibille, Warneton L. Monteville, Bruges C. Lanezwaert, Thourout L. Boone, Thielt E. Van Overbergh, Courtrai L. Bebeyt, Courtrai A. Nevejan, Bendelede II. Buysschaert-Lagrange, Nieuport J. Verkest, Wynghene J. Faict, Ostende A. Huysseune, Adinkerke A. Anseeuw, Courtrai; E. Van Daele, Thielt. Jurés supplémentaires MM. L. Boedt, Bruges J. D'hoore, Bruges E. Steyaert, Bruges A. Benninck, Bruges. Les coureurs engagés dans le Tour de Belgique sont passés Dimanche après-midi sur le territoire a Ypres depuis la limite de Saint jean par les Drij Zotten, les Cato:jes, la Bascule vers la Hooghe. Un controle fixe avait été établi au tournant des chaussées de Zonnebeke et de wenin. Une foule óuorme, lavorisé.' par un beau temps superbe se trou- vait tout ie long de la route que les cyclistes amateurs de toute la région sillonnaient en tous sens. Depuis quelques jours on avait tant parlé de performances cyclistes, de velodromes, de Tour de Belgique, qu'une certaiue nervo- sité ou un fluide quelconque avait atteint jusqu'aux plus indifférents aux sports. On était curieux et avide de pouvoir contempler U'.e fois ces rois de la route et de se faire une idéé d'une grande course cycliste sur route. Uue automobile, qui, parait-il, portait les organisateurs de la course, fut signa Les coureurs devaient done suivre; on s'écartait, teadait le cou, qui mettait son pince nez uu autre ajustait ses lunettes, les cyclistes, qui avait sauté a terre remontaient vite en vélo, car il importait d'escorter, d'entrainer et surtout du suivre lus coureurs. Cinq, dix, quiuze minutes se passaient et pas l'ombre dun coureur. Enfin après vingt cinq minutes arrivaient en trombe cinq, six bommes, noirs de poussière et tellement vite qu'on distinguait avec peine le graud numéro noir sur jaune, qu'ils portaient sur le dos. Au controle ils sautaient a terre devant une table, au cötó opposé a laquelle gravement des commissaires prosidaient, tenant des chronomètres, donnant des ordres, avangant un papier sur lequel les coureurs signaient, sans faire de calligraphic Garrigóu, Masse- lis, Petit Breton, Georget, Brocco, Plattéau. II était juste 3 heures ii minutes. Quel ques ablutions d'eau froide, un petit rafraichissement, des mots de re'confort, quelques incriminations con.re les pave's, la poussière, les vandales qui jettent des clous pour crever les pneus, un changement de machine et en avant marche vers Rou baix. Trois heures quinze Cornet: trois heures dix buit Lebon et Geers. Suivaient Blaise, Dupont, W ancour.Calteau, Paul mier, Verstraete, D'hulst, Lemoine, Beyens, Eekholl, Meek, Rigaux. II élait vers quatre heures et demie, 144 kilometres, le trajet d'Ostende a Ypres, bien entendu par Nieu port, Dixmuide, Thourout, Thielt, Deynze, Iseghem, Roulers a Ypres avait espacé les coureurs de une heure vingt minutes, le peloton têtayant mis cinq heures dix minu tes et le dernier coureur environ six heures et demfe. Mon impression personnelle? J'ai vu des cyclistes amateurs com me je n'en avais jamais vu,des promeneurs en quantite' et j'aime la foule, l'animation: quant aux coureurs j'ai vu des hommes noirs, qui passaient comme un e'clair dans une course furibonde. Cer- tames gens aiment a contempler les cboses fugaces, moi pas. Aussi pour faire meilleure connaissance avec les coureurs, j'ai été heu- reux de pouvoir acheter un journal, qui au prixde 10 centimes me donnait leur photo- graphie. Le C. R. Rickmers ayant a bord le commandant Pellieu, le lieutenant Wem maekers, laumomer Walravens et quinze cadets parmi lesquels Emiel Van den Berghe et Raphael Veys d'Ypres, est arrivé a Anvers Vendredi matin Les cadets avaient quitté Anvers pour New-\ork le 10 Aoüt 1907 d'oü ils s'étaient rendu a San Pedro pour s'y embarquer sur le voilier C. R. Rickmers». Au retour de Tracoma ils ont tenu la mer pendant 121 jours, ne prenant qu'un jour d'arrêt aux Agores. Nos cadets sont en excellente santé, parait il, et encbantés de leur voyage. Ils aurontun congé de quinze jours. Après cela ils reprendront leur eriseignement théorique et pratique a bord du stationnaire, en atten dant qu'ils puissent s'embarquer sur le nou veau navire-école que leur prépare l'Associa- tion maritime. Zola arrive a me dégoüter profondément. Je ne suis pas bégueuie, mais je trouve qu'on loit avant touQrespecter Part, et quauije ne vois dans mon livre que l'envie de faire du scandale, je m'indignel Tu ne poux avoir une idéé de la chose. C'est a en vomirl Et la forme est pitoyable. J'ai peur que mort ami ne soit une fianche canaille. Gustave Floubert. A l'eucoutre de ce personnage des contes des léés qui cbangeait en 01 tout ce qu'il toucbait, MZola change en boue tout ce qu'il mame. Une odeur de bestiaiité se dé- gage de tou!er Bes oeuvres. Ses livres sentent la boue. II est tellement secoué de cette lubricité littéraire que les sentiments naturels devien- nent avec lui hideux. Jules Claretie. L'oeuvre de Zola est une exuberance de cochonnerie humaine destinée moins a flé- trir qu'a appoater la cochonnerie du lecteur. Clémenceau Zola prête a tous ses persouuages l'affb- lement de l'ordure. En écrivant la Terre il a donné les Géorgiques de la crapule... Personne avant lui n'avait éievé un si naut tas d'immondices. O'est la son inonu ment dont on ne peut contester ia grandeur. o Mere rel i dernier ont e.i lieu en i ég'ise (le Bt-Nicolas, au milieu d'une affluence consi- dérable, les fuuérailles solennelles de Mon sieur Pierre Franjois Angloo.décé lé a l'age. de quatre-vingt un ans. Le regretté défunt jou is su.it de l'estime générale, lant par 1 amériité de son carac tére que par sa digoité de vio. Chretien gqnvaincu, bon et charitab'e, Monsieur Angloo-était le doyea d'age des membres actits de;la Conférence de" Saint Vincent de Paul et le prés.dent de la fabri que d'égüse de sa paroisse. Occupant uno situation enviable et indépendaote dans le commerce, ferme dans ses convictions, il fut sur la brêche aux premières luttes du pirti catholique k Ypres et se dévoui comme candidat aux élections cornmuna'es du l"1' Juillet 1872 et comme tète de liste aux é'lec tions du 25 Octobre 1881. Que son arne repose en p.iix dans Ie sein de Dieu. Nous présentons a sa familie nes chré- tiennes condoléances. Nous avons appris la mort de Monsieur l'abbé Camille Berghman, décédé a Ichte ghem dans sa 71c année. Né a Ypres en 1838, le venerable prêtre était depuis vingt aus curé d'Ichteghem oü il possédait l'e3tifne et la confiance de ses paroissiens. Nous présentoris a la familie Berghman nos cbrétiennes condoléances. La nomination de Minsieur Da Sme lt a la cure de Doomkerke (RuysmledS) nous fait regrelter le depart de ce prêtre zélé et modeste qui fut depuis prés de 25 ans vicaire de la paroisse Saint Jacques et aumó- nier de nofre prison cellulaire. Nous présentons au nouveau curé nos sincères félicitations ot lui souhaitons do pouvoir faire au milieu de ses nouveaux paroissiens tout le bien qu'il a fait parmi nous. M. Henri de Codt, secrétaire du conseiller judiciaire du Gouvernement Egyptien est nommé Chevalier de lOrdre de Leopold. La neutralité scolaire, c'est le rationalisme al'école... Après la legon du prêtre, on re- nouvelle l'air de Ia classe, et tout rentre dans l'ordre. (La Fiandre libérale) Ceux qui frémissent a l apparition d'une soutane ont beau se targuer d'être de3 bom mes de progrès, ils ont beau s'affubler des noms de philosophes et de libres-penseurs, ils ne sont que des jhommes du passé momi- fiés dans des formules vieillies, captifs d'une tradiction surannéei Ils n'ont ni l'intelligen- ce ni la force de sedégager des lisières de leur enfance et des préventions de leur éducation. Ce sont eux les rétrogrades; c'est 1'anticlericalIe mangeur de curés qui re- tarde sur le siècle. En craignant d'être dupes de l'Eglise, ils sont le jouet de3 pré- jugés d'un autre ège. Et quand l'Eglise viserait a repreudre.en- tre les classes en lutte, le role d'arbitre, je ne vois pas ce qu'il y auraitla desi terrifiant pour nos sociétés modernes Qui oserait soutenir, en conscience, que l'Eglise du Christ ne serait pas, pour nos différents sociaux, un juge non moins intègre et plus équitable que l'Etatgt les gouvernements de partis, si souvent corrompus et dominés par l'intérêt électoral Cette autorité nouvelle, cette reslauration spirituelle de son antique royauté pour le bien de l'humanité'et pour la paix de nos sociétés, est ce au nom de l'Evangile qu'on oserait l'interdire a la Papauté et a l'Eglise? Et serait ce ici qu'on pourrait jeter au Tape le mot du Sauvêur Mon royaume n'est pas de ce monde Que d'autres gardent leurs défian'ce3 seni les et leur craintes enfantines Ce que je crainspour notre civilisation, pour notre Trance surtout, ce n'est pas que l'Eglise róussisse, c'est qu'elle écboue. A. Leroy-Beaulieu Revue des deux mondes Je comprends que, pour un homme d'Etat il serait plus commode que l'Eglise put varier dans ses dogmes, dans ses droits, dans ses prétentions et dans ses pratiques, comme le Code et les tribunaux. II n'y aurait a cela qu'un petit inconvénient, c'est que l'Eglise Catholique ne serait plus l'Eglise elle ne serait plus qu'une de ces sectes religieuses qui se transforment de siècle en siècle, sa lon le milieu oü elles vivent. Cu de Montalembert Le collectivisme est un drapeau rouge qui nous sert a effrayer Ie3 dindons, mais qui nous rallie les oies. Furnémont, député socialiste (cite par le Pa_ys Wallon Mdhsièör Rêïfé Debruyn, anciea ga>gón boulanger origiiiaire de Haring 0, mais actuellemcnt secrétaire-adjoint desSy dicats Chretiens a Gand est venu donuer 1 umai.che soir a Ypres au Volkshuis une conférence .sur les syndicats chrétiens. Devant uu au- ditoired'environ deux cent cioquante p r- sonues, coinprenant des patrons et des ouiriers il expose dans uu lungago convain cu la hécessité pour les ouvHers de s'u-. ir en d s syndicats. II insiste sur tous les avau ta^es, qui en résultent pour eux, avantages qui doivent marcher de pair avec certains devoirs', avantages qui en as;urant le bien êtro de l'ouvrier ne peuveut supprimer les intéréts du patron. E11 clotuiant il dit quel genre de syndicats doit cboisir l'ouvrier ohrétien, il est balioté entre son bien être materiel et le bonheur qui Battend au de-la du la tombe. La religion catholique, l'ency- cliqite Rerum Novarum en est uue preuve, n'a j itnai; défendu a 1 ouvrier d'améliorer sun bien-ètre matériel, mais il doit améliorer son bien être matériel et sauver sa f'oi II dépt int en une série de tableaux le ne'ant du principe économique liberal la liberté pour tous, sod {>eu de confiance dans les syndicats neut res, les ravages opéres au point de vue moral pour les syndicats soc-ia'istisetl'actioa' bienf,lisante du syadlcat chrétien. A différentes reprises le conférencier est trés ipplaudi; de tempsaautres des interrup tionj se font, mais elles ne sont pas saisies par ie public et ont peu de succès. Fundi soir une nouvelle reunion fut tenue dans laquelle les premières bases de syndi cats chrétiens Yprois furent jetées. Suite La colonisation en «énérat J'examine, en premier lieu, l'argument au poiia de vue ge'ne'ral La colonisation serait inutile. Une telle affirmation est contredite par un fait capital c'est a savoir que tous les peuples prospères et progressifs on été colo- nisa teurs. L i raison en est simple la colonisation est l i condition même du progrès. II faut que le genie de 1 homme laboure le terre entière. A mesures que ses facultés s'affinent, que la population augmente, les besoins grandis- sent, l'expansion s'impose. E!le s'impose au point de vue économique: il faut satisfaire les besoins nouveaux. Elles impose au point de vue ethnique il faut de nouvelles terres oü faire revivre l'cs- prit national. Elle s'impose au point de vue moral les peuples civilisésont, vis-a-vis des races encore plongées dans la barbarie, un devoir d'édu- cation et de tutelle. M. DELPORTE.11 faut voir comment cette tutelle s'est exercée dans le passé... M. RENKIN, ministre de la justice.La barbarie es un poids mort qu'il faut réduire. M. DELPORTE.etles Beaux Rouges en savent quelques quelque chose. - M. RENKIN, ministre de la justice,Ces trois buts, l'économique, l'ethnique et le mo ral, peuvent parfaitement se combiner, je ne dis pas qu'ils secombinent toujours. M. VANDERVELDE Relisez le dis cours d'hier de M. Verhaegen. M. RENKIN, ministre de la justice.Je dis que, s'ils sont atteints, il doit en résulter un grand bien pour l'humanité, considérée en général. Sans doute, Ia colonisation a été l'occasion de crimes abominables. Mais, hélas quand on considcre le mou vement général de l'humanité, ne doit on pas constater que, a raison même de son im perfection, partout l'activité humaine est une source de vertu et d'injustice, de souffrance et de joie, et que partout coulent des larmes et du sang, Mais, pourjuger sainement les faits histo- riques, il faut, tout en bllmant ce qui est in- juste, savoir considérer les choses dans son ensemble. M. DENIS. Faites abstraction des ca- davres M. IlENKIN, ministre de la justice. C'est une critique vicieuse que celle qui ne tient compte que du rnal et refuse obstiné- ment de voir le bien. On ne peut nier que les résultats de la colonisation ont été, en défiuitive, salutaires. Les anticoloniaux n'iront pas jusqu'ü soutenir que le3 grandes expéditions qui ouvrirent au commerce et a la civilisation la route des Indes et les vastes territoires des Amériques sont des faits indifférents ou inutiles. Nul ne conteste, nul ne pourrait contester que les découvertes des XV" et XVI« 3iècles ne i'urent pas seulement des événements scientifiques de premier ordre qui élargirent les horizons de l'humanité, mais qu'elles ont livré a la civilisation des pays nouveaux contribué k élever le niveau général du monde, transformé les conditions de Ia vie des peuples européens. M. MASSON. Si nous n'avions pas les Etats-Unis, nous n'aurions pas les bien- faits... Colloques M. RENKIN, ministre de la justice. Dans son grand ouvrage sur la colonisation, M. Paul Leroy-Beaulieu montre qu'en four- nissant a bon marché des denrées spéciales, précieuses entre toutes au poiut de vuo de l'utilité et de 1 agrémëut, eu sollicitant par une remuneration meilleure la creation de nouveaux capitaux, en en faci itant i'accu- rnulalion par un emploi plus product if, en reudant la main-d'utuire plus utile et plus demandée, ils ont plus que tous les autres événements contribué a fonder cette société iudustiielle et ilémqcratique dans laquelle nous vivons. Adam Smith, d ms Ia Richesse des Nations, i-e parle pas un autre langage. Je le répète, per tonne nu pourraiUsouteuir sé'. ieusetnent 'le contraire, fet c'est a cette conclusion insouterjahlo que la logiijue accuie cependant les anticoloniaux. Car si la dééouvc! te de l'Jmériqjüo,; si lu développement du'e'ommerce avec les Indes, si la colonisatiou de l'Australie out.se'rvi la cause dc la civilisation et du progrès, com ment pourrait-i! se faire que la colonis ition de l'Afrique fut une oeuvre inutilë Lu colonisation au point dc vu? du peuple colonisateur Si nous envisageons maintenaut la thèse anticoloniale au poiut de vue du peuple colonisateur, nous vóyons quelle est contre dite par Texpérience universelle et que de la colonisation découle pour le peuple colonisateur des avantages écouomiques et politique8 considérables. C'est d'abord le courant d'affaires qui s établit naturëllement et même sans privi- lèges entre la colonie et la métropole, Les travaux qui se font, dans la colonie. sous Fimpulsion de la métropole,les sociétés qui sy fondent demandeut leur outi-lage et leurs matériaux aux productions de la métropole. A mesure que la civilisation de Ja colonie grandit, les besoins et par conséquent, le commerce intérieur se développent et offrent des ressources dont profitent avant tont les nationaux c'est le cas des Anglai: aux Indes, des Hollandais a Java, des Francais dans l'Indo-Cbine. Les capitaux trouvent dans la colonie des placements, les aetivités des emplois plus avautageux. L'expérience montre que:sou vent la possession de colonies a provoqué dans la métropole la créatiön d'industriés toutes nouvelles pour la mise en oeuvre des matières premières que produit la colonie. L industrie cotonnière, la plus colossalé des industries anglaises, doit son origine k 1 importation du coton des colonies. II y n plus d'un siècle que l'Angleterre a perdu une partie des colonies qui ie produisent elle a gardé toujours plus florissante ,1 industrie lucrative qui lui est veuue d'elle et qui fournit du travail a des centaines de mille hommes. M. ANSEELE. Oseriez-vous prétendre que le bien-être relalif dont jouissent les ouvriers cotonniers anglais leur vient des 1 colonies Ils doiveot cette prospérité a leur organisation et a la coopération. M. RENKIN, ministre de la justice. Je ne parle pas de la condition des ouvriers cotonniers, mais de l'origine de l'industrie cotonnière.- Je dis qu elle s'est établie en Angleterre a la suite de Fimportation du coton des colonies. M. ANSEELE. - G'êst paree que les Anglais ont été les premiers a établir des machines perfectionnées qu'ils eont parve- 1 us a accaparer l'industrie du coton. M VANDERVELDE. L'argument du ministre revient a dire, tout simplement, que sans coton il ne peut y avoir d'industrie cotonnière. M. RENKIN, ministre de la justice. Non. 11 revient a dire que l'importation des produits des colonies amène la création d'industriés nouvelles. A quoi l'Angleterre doit-elle la primauté- commerciale qu'elle exerce dans le monde, sinon a l'esprit d'entreprise de son énergi- que population et aux colonies qu'elle a fondées La politique continentale qui fit perdre a la France ses possessions des Antilies, du Mississipi, du Canada et des Indes, l'a certainement affaiblie en force et en prestige. Nous n'avons pas d'ambition dans le domaine de la politique internationale; mais nous avons la légitime ambition de vivre et de conserver notre place hoi orable et paci- fique dans la familie des nations. Or, la colonisation est le signe de la vitalité de la race. Jamais l'esprit d'entre prise ne nous a manqué. Je l'ai dit dans une précédente discussion, je le répète ici paree qu'il est bon que nos populations se pénè- trent de cette vérité a toutes les époques oü le génie national put s'épanouir libre- ment, les Beiges furent au premier rang de l'activité humaine. L6S S hllit heures travail, huit de repos et huit de délasse- ment, ce serait idéal; mais encore faudrait-il avec 9a, faire usage de lal'ilule purgative Walthéry, car sans elle, pas de santé, et sans la santé, pas de repos, ni de bonheur; alors a quoi bon? o

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1908 | | pagina 2