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Téléplione 52
Samedi 9 Janvier 1909
10 centimes le iV
446 Amies N° 4816
Ét ren nes Pontificates
Revision des 1 isles élecforales
GRAND CONCERT
Dimanche 10 Janvier
Sa in te Année
lieu reuse année!
Sainle et heureuse année
Pensées (saintelé et bonheur) Re°Dtte de boa''ieur «"«w
Un jeune soldat
üssassinê cl Ypres
On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et tous les bureaus: de posie du royasim®,
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Anotiyme 2.00
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tion ou la diminution de votes
serait poursuivie devant la [Cour
d'Appel peuvent s'adresser au
bureau de i'association conser-
vatri e qui prendra gratuitement
en mains la defense de leur droits
e'leetoraux. lis sont pries d'en-
voyer sans retard au siège de
1'Association (16, rue de Menin a
Ypres) le recours qui leur a e'té
notifle' et d'y joindre tous les
renseignements et les pièces né-
cessaires.
SALLE JWEINS
par
LA FANFARE ROYALE
a 7 1/2 heures.
La Sail sera ouverte a 7 heures.
Les dames sont priées de biea vouloir
déposer leur chapeau au vestia;re a l'entrée
de la Salle.
Nous avons promis de nous expliquer sur
ca souhait adressé a tous nos lecteurs indis-
tinctement. Car, il est bon de s'étendre sur
ce mot de sainteté qui, même dans les
mbieux franchement catholiques, sonne tou-
jours un p>m au diapason d'une cloche de
couvent contemplatif.
Eh bien, nou, point de frayeurs! Loin de
nous la pensee de viser a transformer notre
joyeuse ville d'Ypres en une vaste et sombre
capuemière! Geci soit dit d'ailleurs sans
ca'omnier lescloitres les plus fermós. N'est-
ce pas a, des religieuses conternplatives que
s adressait une sainte, illustre entre toutes.
lorsqu elle leur recommandait une gaité et
et une bonne humeur vnaltérables, ajoutant
ce mot si juste: ua salut triste est un triste
saint
A plus forte raison faut-il se garder do la
laire a 1'oseilie en s'adressant a de braves
gens pour qui le3 voeux évangéliques n'ont
guère que des attraits spécuktifs.
Laissons done !a l'effrayant exemple de la
v'lle coupable détruite pa r le feu vengeur du
Ciel parce qu'il ne s'y trouvait pas dix justes
car justes e1- saint e'esfc tout un.
Le Dieu miséricordieux et juste a 'ait Ik
un exemple parce que la culpabilité, elle
aussi, était exceptionnelle.
Dieu merci, notre bonne ville d'Ypres n'en
est pas la. Mais ii ne suffit pas qu'elle compte
dix justes. Ici comme part.out, la sainteté est
la condition nécessaire pour tous, car seuls
les saints auront accè; au séjour de3 justes.
Défhussons done la sainteté.
1 ouirions-nous mieux Ie faire qu'ea re-
pienantla definition qu'en donnait récem-
ment notre éminent cardinal Mgr Mercier?
S adressant a une immense assemblée de
travailieurs, il leur disaitL'élite de la
société chrétienne ce sont ces re igieux et
Pes reiigieuses qui s'iruposeut volontaire-
ment do léabser en eux les conseds de la
perf etion évanyélique, tians iüS abstentions,
a stucte obé'8sanc0, las mortifications
volontaires. Vous faites cela, vous, par
e\o>r détat; vous peiuez, vous souffrez,
vous vivez dans une contante dépendance,
-.h bien, si avec cela vous savez reconuaitre
tre Dieu et sa Providence, vous êtes des
aints daas l'Eglise I p
II ne parlait pas autrement, tout récem-
ment aussi, en s'adiessant a des artistes
chrétiens auxquels il disaitqu'ils prient en
travaillant. «On n'exige pas de vous,
ajoutait-il, que vous soyez des Caton ni des
Bourdaloue. A chacun son role. Mais cluque
fois que par ia forme que vous imprimez a
la pierre, au bois, au metal, vous manifestez
une idee airachée a i'observation patiente
des choses de la nature, devenue votre,
intéiieureruent carressée et anituée, dont
vous voulez faire partager a vos ('rères l'in-
spiration emotive, vous aflermissez en ceux-
ci le sentiment de la dignité humaine, vous
surélevez les aspirations de leurs coeurs,
avec plus d< succes parfois que l'orateur do
la chaire,vous vous constituez les champions
de la cause sainte de la tnoralité publique.
Eh bien, prior, moiahser, c'estse sancti-
tier.
Faire son deyoir, tout son devoir, e'est
encore se sanctifier.
Dés lors, il faut viaiment y mettre de la
paresse et de la mauvaiss volonté pour man-
quer de devenir saint.ssns même s'en douter.
Voila pourquoi le souhait de sainte et
heureuse aonée» est chose toute simple et
toute naturelle outre chrétiens de bonne
volonté, etne peut effaroucher que des geas
atfli.oes de c-: Ue lamentable berlue morale
qui fait prendre ses bas pour res souliers,
j'enteuds: la sainteté pour ce qu'elle nest
pas.
Pour ce second terme de notre formule de
souhaits, quelques explications s'imposent
également.Car il y a é?idemment,a première
vue, une cruelle ironie a la souhaiter heu
reuse a des gens auxquels vous annoncez en
même temps que des deuils, des revers, des
maux de toute espèce, leur dernière heure
mèrne, les a tendent au cours de l'auüée.
Et ici, disons-le franchement, en tant que
notre aouhait s'&dressea des aveugles qui se
mépreunent sur leurs immortelles destinées,
nons reconnaissons l'ironie du souhaitet
pour atiénuer cette ironie, il ne nous reste
qu'a accentuer 1 ardeur et la sincérité que
nous metton8 dans nos vceux afin que ce
qu iis entendent, eux, par bonheur, leur soit
octroyé saus mesure en attendant les inévi-
tables maux.
II en va tout autrement quand nous nous
adressons a de bons chrétiens possédaut la
veritable notion du bouheur, celle que daint
Frangois de Sales traduisait en ces termes
j Je désire fort peu de chose au monde, et
csqueje désire, je le désire fort pou. Aussi
I suis-je toujours content.
Une bonne definition encore du bonheur j
de ce monde c'est celle formulée par la
comtesse Dash: La science du bonheur
e3t daim r son devoir et d'y chorcher son
plaisir
li nest pas jusqu'a co pauvre Alfred de
Musset, enfant procli.ue a l'esprit lucide
maïs a la volonté faible et enchalnée par
plus d'une passion, qui ne rendif compte
des conditions indispensables au bonheur
d'ici bas.
Ecoutez-le traiuire lecho de sou ame
Qu'est-ce done que ce wonde et qu'y venons-nous faire,
Si pour qu'on vivo en paix il faut voiler les cieux
Passer comme un troupeau, les yeux fités k terre,
Et renier le reste est ce done être heureux?
Non, c'est cesser d'être homme et dégrader son kme
Dans cette question du bonheur, plus
encore que dans cslle de la sainteté, l'essen«
tie! c'est de ue pas chercher midi a quatorze
heures. Mettre le bouheur oü il est, dit
Bossuet, c'est la source de tout bien, et la
source da tout mal est de le mettre oü il ne
faut pas.
Mais pour y réussir, une chose est indis
pensable, c'est de s'éclairer a la seule
luuiiè e qui vaille cslle de la Foi,
Alors reulement la vie se montre a nous
sous son veritable aspect d'image et de
semence de l'aveair éternelalors. comme
dit Oilé-Laprume, dans le Prix de la vie
on trouve bonnes les conditions do
épreuve et de la luttebonnes les joies
pures de ce monde, les douceurs de l'amitié
et toutes les choses qui sourient et par leur
sourire charment ou consolent dans ce bas
monde; bonnes aussi les dculeurs, bonne
l'abnégation.la souffrance voulue et endurée
pour une noble cause, ou encore la souf
france expjatoire qui répare la faute bon le
sacrifice, le renoncementbonne la mort,
condition de la vie.
La vie actuelle est bonne, puisque sous la
conduite du meilleur des Maitres, lien ne se
perd; le oioindre bien fait au moindre des
êtres a un reteutissoment intini.
Est-il besoin d'en dire davantage pour
justifier pleinement uotr souhait d'heureuse
année fait sans réserves?
Aucune condition ici bas n'est exempte de
peines, parce que toutes ent été réglées de
Dieu pour nous mettre en état de pratiquer
la vertu Aucune non plus n'est xempte de
consolations, lorsqu'cn s'y conduit selon le
devoir. Lacoedaire.
On ce pput croire au devoir sans croire en
même temps a Dieu personne ne se sacri-
fierait pour le devoir s'il était destitution
humaine. Jules Simon.
La gaieté naturelle et vraie, née de la
vie et de la pureté du coeur, survit a la
douleur et reparait après tous les orages,
comme le véritable soleil de i'hme en paix.
Mme A. Craven.
Achevons cependant de mettre en relief la iL ust pu
justesseetlab3autédu soubait chrétien dans reux, si l'on n'est pas sage.
II entre tant de sagesse dans la composi
tion du bouheur que c'est a se demander
jusqu'a quel poiut ii est possible d'ètre beu
Edmond Tiiiaudière.
Le l.onheur est uue denréa merveilleuse
Idem.
son ensemble, si bien rendu en flamaod par
le mot unique gelukzalig nieuwjaar.
Ne ressort il pas dója des considerations
précédenles que sainteté et bouheur sont plus on en donne, plus on en a.
étroitement connexes? Mais nous avons un f
faible pour notre maltre et patron S. Fran- 1 Le bonheur, c'est de sentir son ame bonne;
^01S do bales' Uais30ns-le, en son charmant il n y en a point d'autre, a proprement
langage, paraphraser en la justmant notre parler, etcelui-la peut exister dans l'afflic-
penseeCoDsidérez que les vertus de la f tion. même; de la vient qu'il e t des douleurs
dévoiion peuvent saules rendre une ame
contente en ce moude; voyez combien elles
sont be)le3mettez en comparaison les v'ces
qui leur sout contraires. Quelle suavité en
la patience, au prix de 1'ire et du chagrin
de l'humilité au prix de l'arrogance et de
i'ambition de la Lbérali'é, au prix de l'ava-
rice ,- de ia charité, au prix de l'envie; de la
sobriéte, au prix des désordres
Les vertus oct cela d'admirable, qu elles
délectent l'Ame d'una douceur et suavité non
pareille, après qu'on les a exercées, au lieu
que les vices la laissent infinimeet lache et
malmenée. Or, sus douc, pourquoi n'entre-
prendrions nous pas d'acquérir ces suavité»?
Et sus encoro aussiSainte et heureuse
année
dj ïl £5? 5$
la femme
aoit toujours faire ce qua désire !o ni iri et
le mari nc doit désirer que ce que ia femme
veut- Princesse Karadja.
s#, 'd$. s#;
La sainteté de cette vie est dans Ie travail
et dans la peine, comma celle de l'autre est
dans la beatitude et dans la paix.
Eourdaloue
C'est une erreur trop commune de croire
que les saints sont d'uue nature différente
du reste des hommes, et qu'ils n'ont pas k
lutter contre les mêmes teutations.les mêmes
passions que nous. A dei gréces spéciales,
ilsrépondeutavec une générosité supérieure,
libres, iis coilaborent avec Dieu a l'oeuvre
de leur sanctification. Mais leur infirmité
apparait toujours par quelque cóté, ne fht-
Ice par des excèsde vertu ou d'amour, et les
plus saintB peuvent dire avec 1 incompara
ble S. Francois de Sales pleurant Ia mort de
f sa mère Je suis tant homme qu'on puisse
I être.
Les saints perdraient pour nous presque
J tout leur charme et leur puissance d'aposto-
lat, s'ils cessaient d'être a nos yeux des
f hommes sujets aux douleurs, aux épreuves,
f aux infirmités de la nature humaine.
A DE SÉGUR.
I
Rester constamment l'homme de la règl
et du devoir suivre d'un pas ferme et
j jusqu'au bout la voie du bien reprendre
I chaque jour, sans lassitude ni faiblesse, Ie
I travail interrompu la veille, quelque obscur
et modeste qu'il puisse être rattacher une
bouneoeuvre l'auue comme les anneaux
d'une chaine dont chacun se relie a celui qui
le précède etsoutieet celui qui le suit; con-
sommer dans la Bilence cette immolation
I lente et prokngée des sens a i'esprit, de la
raison a !a foi. du plaisir au devoir, de la
passion hla !oi,de la volonté propre a l'au-
torité, du bien particulier au biea général,
de toute l'existence a Dieu, voila la vraie
perfection de la vie. Mgr Freppel.
Lundi matin, vers neuf heures, les
tambours et clairons du bataillon du 3e
régiment de ligne, en gaimison a Ypres,
étaient en train, comme de coutume, de
faire leurs exercises de répétition dans
dans le chemin de ronde du boulevard
extérieur, entre la porte de Lille et le
quartier du Hoornwerk, lorsque pen
dant un moment de repos, un des soldats
pénétra dans une prairie dépendant de
l'Ecole de Bienfaisance de l'Etat.
DECOUVERTE DU CADAVRE. -
Tout k coup, il apergut devant lui un
horrible spectacle. A quelques pas de
1'entrée, le long de la haie, un militaire
de 3e ligne gisait sur le dos, la tête con-
sidérablement gonflée et fracassée; sa
tunique avait été jetée sur lui et était ou-
yerte, la chemise sortait du pentalon.
A cóté se trouvait un gros baton.
II n'y avait pas de doute, on se trou
vait en présence d'un jeune militaire
qui, ne connaissant pas encore les alen-
tours de la ville, avait été, sous un pré-
texte quelconque, attiré dans ce lieu é-
carté loin de toute habitation, puis avait
été assassiné coups de baton après une
lutte terrible, car le gazon et la terre in-
diquaient clairement qu'il y avait eu
lutte, et enfin, dévalisé. Une première
enquête sommaire confirma ces suppo
sitions.
LA VICTIME. Le militaire assas
siné était un nommé Emile Goethals, ori-
ginaire de Wondelghem. II faisait par-
tie de la dernière levée, avail été incor-
préléi'ablts a toutes les joies, et qui leur
sentient préférées par tous ceux qui les ont
ressc ties. II entre dans la composition de
tont bonheur, i'idée de l'avoir mérité.
JoüBERT.
La maladieest le noviciat du ciel.
J. Dompierre.
iel homme que j'ai connu heureux
relativeinent quaud il avait cent mille
trares de rente, est malhaureux maintenant
que ses ressources ont décuplé.
La richesse prouve moins souvent le
bonheur qu'elle n'est cause de désillusions et
d amers soucis. Je paris d'expé.ienee car je
suts pris dans un engrenage dont je ic puis
m évader. Le milliaidaire Rc ckefedler.
poré au 3e de ligne et dirigé sur le ba
taillon tenant garnison k Ypres, oü il
était arrivé avec les nouvelles recrues
le 16 novembre dernier.
A l'occasion de la Noël, il avait obtenu
quelques jours de congé qu'il avait passé
en familie et il venait de rentrer en gar
nison. Bon gargon, il n'était pas ce qu'on
pouvait appeler un soldat intelligent,
mais plutöt un esprit borné. Ainsi, il
racontait a tout propos et se vantait d'a-
voir quinze francs sur lui dans une pe
tite bourse en toile, qui se trouvait sur
sa poitrine, sous sa chemise.
Emile Goethals
soldat au 3e de ligne, assassiné a Ypres,
le 3 Janvier 1909
On peut done croire que le vol a été le
mobile du crime, et le désordre des vê-
tements indique que l'assassin a voulu
s'approprier la petite bourse en toile
du malheureux soldat.
Cette bourse fut retrouvée dans le che
min de ronde du boulevard extérieur,
a quelque distance du lieu du crime.
QUEL EST L'ASSASSIN?- Par qui
le crime a-t-il été commis et quel mo
ment? Le crime a évidemment été com
mis par une personne qui savait que le
jeune militaire était porteur d'une som-
me de quinze francs. Le moment du cri
me a probablement été dimanche, en
tre cinq et neuf heures du soir. A trois
heures de 1'après-midi, le jeune soldat
était parti de la caserne de l'Esplanade,
avec un compagnon, militaire comme lui.
Après une promenade en ville, ils avaient
bu un verre de bière dans un estaminet
derrière l'église Saint-Martin, puis un
second verre dans un estaminet de la
rue de Menin.
Vers cinq heures, ils arrivèrent au coin
de la rue de Lille, oü ils se séparèrent,
son compagnon voulant se rendre au
Cercle Militaire, pour y passer la soirée.
Ce dernier se rendit done seul au "Cer
cle Militaire^ y passa'la soirée, puis ren-
tra a la caserne. L'infortuné Emile Goe
thals, était parti de son cóté, par la rue
de Lille. Qu'arriva-t-il après cette sépa-
ration? F"ut-il accosté par un autre mili
taire ou par un individu au courant de
ses habitudes qui, au cours d'une pro
menade l'a conduit dans eet endroit reti-
ré? Est-il rentré dans un estaminet ou
dans une maison quelconque il a ra-
conté son bistoire des quinze francs?
Autant de points que la justice devra
éclaircir.
L'ENQUETE DU PARQUET. Dans
la matinée le parquet s'est rendu sur les
lieux du crime et dans l'après-midi, le
commissaire de police Vandenbraambus-
sche, aidé de 1'autorité militaire, a passé
l'inspection de tous les effets des militai-
res casernés au 3e de ligne. Une tunique
et un pentalon portant des taches sus-
pectes, ont été saisis pour être soumis a
une anlyse. L'arme du crime sera égale-
ment soumise a l'examen d'experts dans
le but d'y retrouver, si possible, des em-
preintes digitales. C'est un gros baton
provenant, semble-t-il, d'une perche bri-
sée.
JOURNAL
©rgane Gatliolique
YPRES
de l'flrrondissement
1
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