Téléphone Téléplione 52 Samedi 9 Janvier 1909 10 centimes le iV 446 Amies N° 4816 Ét ren nes Pontificates Revision des 1 isles élecforales GRAND CONCERT Dimanche 10 Janvier Sa in te Année lieu reuse année! Sainle et heureuse année Pensées (saintelé et bonheur) Re°Dtte de boa''ieur «"«w Un jeune soldat üssassinê cl Ypres On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et tous les bureaus: de posie du royasim®, Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du joum&l So 1 la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les auméros supplémentakes 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adressör k l'Aggl&se Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Liste précédetite 250 AO Saint Père, béaissez-nous 20 00 Anotiyme 2.00 Cine servante, anonyme 2 00 Les éleeteurs dont Ia radiea- tion ou la diminution de votes serait poursuivie devant la [Cour d'Appel peuvent s'adresser au bureau de i'association conser- vatri e qui prendra gratuitement en mains la defense de leur droits e'leetoraux. lis sont pries d'en- voyer sans retard au siège de 1'Association (16, rue de Menin a Ypres) le recours qui leur a e'té notifle' et d'y joindre tous les renseignements et les pièces né- cessaires. SALLE JWEINS par LA FANFARE ROYALE a 7 1/2 heures. La Sail sera ouverte a 7 heures. Les dames sont priées de biea vouloir déposer leur chapeau au vestia;re a l'entrée de la Salle. Nous avons promis de nous expliquer sur ca souhait adressé a tous nos lecteurs indis- tinctement. Car, il est bon de s'étendre sur ce mot de sainteté qui, même dans les mbieux franchement catholiques, sonne tou- jours un p>m au diapason d'une cloche de couvent contemplatif. Eh bien, nou, point de frayeurs! Loin de nous la pensee de viser a transformer notre joyeuse ville d'Ypres en une vaste et sombre capuemière! Geci soit dit d'ailleurs sans ca'omnier lescloitres les plus fermós. N'est- ce pas a, des religieuses conternplatives que s adressait une sainte, illustre entre toutes. lorsqu elle leur recommandait une gaité et et une bonne humeur vnaltérables, ajoutant ce mot si juste: ua salut triste est un triste saint A plus forte raison faut-il se garder do la laire a 1'oseilie en s'adressant a de braves gens pour qui le3 voeux évangéliques n'ont guère que des attraits spécuktifs. Laissons done !a l'effrayant exemple de la v'lle coupable détruite pa r le feu vengeur du Ciel parce qu'il ne s'y trouvait pas dix justes car justes e1- saint e'esfc tout un. Le Dieu miséricordieux et juste a 'ait Ik un exemple parce que la culpabilité, elle aussi, était exceptionnelle. Dieu merci, notre bonne ville d'Ypres n'en est pas la. Mais ii ne suffit pas qu'elle compte dix justes. Ici comme part.out, la sainteté est la condition nécessaire pour tous, car seuls les saints auront accè; au séjour de3 justes. Défhussons done la sainteté. 1 ouirions-nous mieux Ie faire qu'ea re- pienantla definition qu'en donnait récem- ment notre éminent cardinal Mgr Mercier? S adressant a une immense assemblée de travailieurs, il leur disaitL'élite de la société chrétienne ce sont ces re igieux et Pes reiigieuses qui s'iruposeut volontaire- ment do léabser en eux les conseds de la perf etion évanyélique, tians iüS abstentions, a stucte obé'8sanc0, las mortifications volontaires. Vous faites cela, vous, par e\o>r détat; vous peiuez, vous souffrez, vous vivez dans une contante dépendance, -.h bien, si avec cela vous savez reconuaitre tre Dieu et sa Providence, vous êtes des aints daas l'Eglise I p II ne parlait pas autrement, tout récem- ment aussi, en s'adiessant a des artistes chrétiens auxquels il disaitqu'ils prient en travaillant. «On n'exige pas de vous, ajoutait-il, que vous soyez des Caton ni des Bourdaloue. A chacun son role. Mais cluque fois que par ia forme que vous imprimez a la pierre, au bois, au metal, vous manifestez une idee airachée a i'observation patiente des choses de la nature, devenue votre, intéiieureruent carressée et anituée, dont vous voulez faire partager a vos ('rères l'in- spiration emotive, vous aflermissez en ceux- ci le sentiment de la dignité humaine, vous surélevez les aspirations de leurs coeurs, avec plus d< succes parfois que l'orateur do la chaire,vous vous constituez les champions de la cause sainte de la tnoralité publique. Eh bien, prior, moiahser, c'estse sancti- tier. Faire son deyoir, tout son devoir, e'est encore se sanctifier. Dés lors, il faut viaiment y mettre de la paresse et de la mauvaiss volonté pour man- quer de devenir saint.ssns même s'en douter. Voila pourquoi le souhait de sainte et heureuse aonée» est chose toute simple et toute naturelle outre chrétiens de bonne volonté, etne peut effaroucher que des geas atfli.oes de c-: Ue lamentable berlue morale qui fait prendre ses bas pour res souliers, j'enteuds: la sainteté pour ce qu'elle nest pas. Pour ce second terme de notre formule de souhaits, quelques explications s'imposent également.Car il y a é?idemment,a première vue, une cruelle ironie a la souhaiter heu reuse a des gens auxquels vous annoncez en même temps que des deuils, des revers, des maux de toute espèce, leur dernière heure mèrne, les a tendent au cours de l'auüée. Et ici, disons-le franchement, en tant que notre aouhait s'&dressea des aveugles qui se mépreunent sur leurs immortelles destinées, nons reconnaissons l'ironie du souhaitet pour atiénuer cette ironie, il ne nous reste qu'a accentuer 1 ardeur et la sincérité que nous metton8 dans nos vceux afin que ce qu iis entendent, eux, par bonheur, leur soit octroyé saus mesure en attendant les inévi- tables maux. II en va tout autrement quand nous nous adressons a de bons chrétiens possédaut la veritable notion du bouheur, celle que daint Frangois de Sales traduisait en ces termes j Je désire fort peu de chose au monde, et csqueje désire, je le désire fort pou. Aussi I suis-je toujours content. Une bonne definition encore du bonheur j de ce monde c'est celle formulée par la comtesse Dash: La science du bonheur e3t daim r son devoir et d'y chorcher son plaisir li nest pas jusqu'a co pauvre Alfred de Musset, enfant procli.ue a l'esprit lucide maïs a la volonté faible et enchalnée par plus d'une passion, qui ne rendif compte des conditions indispensables au bonheur d'ici bas. Ecoutez-le traiuire lecho de sou ame Qu'est-ce done que ce wonde et qu'y venons-nous faire, Si pour qu'on vivo en paix il faut voiler les cieux Passer comme un troupeau, les yeux fités k terre, Et renier le reste est ce done être heureux? Non, c'est cesser d'être homme et dégrader son kme Dans cette question du bonheur, plus encore que dans cslle de la sainteté, l'essen« tie! c'est de ue pas chercher midi a quatorze heures. Mettre le bouheur oü il est, dit Bossuet, c'est la source de tout bien, et la source da tout mal est de le mettre oü il ne faut pas. Mais pour y réussir, une chose est indis pensable, c'est de s'éclairer a la seule luuiiè e qui vaille cslle de la Foi, Alors reulement la vie se montre a nous sous son veritable aspect d'image et de semence de l'aveair éternelalors. comme dit Oilé-Laprume, dans le Prix de la vie on trouve bonnes les conditions do épreuve et de la luttebonnes les joies pures de ce monde, les douceurs de l'amitié et toutes les choses qui sourient et par leur sourire charment ou consolent dans ce bas monde; bonnes aussi les dculeurs, bonne l'abnégation.la souffrance voulue et endurée pour une noble cause, ou encore la souf france expjatoire qui répare la faute bon le sacrifice, le renoncementbonne la mort, condition de la vie. La vie actuelle est bonne, puisque sous la conduite du meilleur des Maitres, lien ne se perd; le oioindre bien fait au moindre des êtres a un reteutissoment intini. Est-il besoin d'en dire davantage pour justifier pleinement uotr souhait d'heureuse année fait sans réserves? Aucune condition ici bas n'est exempte de peines, parce que toutes ent été réglées de Dieu pour nous mettre en état de pratiquer la vertu Aucune non plus n'est xempte de consolations, lorsqu'cn s'y conduit selon le devoir. Lacoedaire. On ce pput croire au devoir sans croire en même temps a Dieu personne ne se sacri- fierait pour le devoir s'il était destitution humaine. Jules Simon. La gaieté naturelle et vraie, née de la vie et de la pureté du coeur, survit a la douleur et reparait après tous les orages, comme le véritable soleil de i'hme en paix. Mme A. Craven. Achevons cependant de mettre en relief la iL ust pu justesseetlab3autédu soubait chrétien dans reux, si l'on n'est pas sage. II entre tant de sagesse dans la composi tion du bouheur que c'est a se demander jusqu'a quel poiut ii est possible d'ètre beu Edmond Tiiiaudière. Le l.onheur est uue denréa merveilleuse Idem. son ensemble, si bien rendu en flamaod par le mot unique gelukzalig nieuwjaar. Ne ressort il pas dója des considerations précédenles que sainteté et bouheur sont plus on en donne, plus on en a. étroitement connexes? Mais nous avons un f faible pour notre maltre et patron S. Fran- 1 Le bonheur, c'est de sentir son ame bonne; ^01S do bales' Uais30ns-le, en son charmant il n y en a point d'autre, a proprement langage, paraphraser en la justmant notre parler, etcelui-la peut exister dans l'afflic- penseeCoDsidérez que les vertus de la f tion. même; de la vient qu'il e t des douleurs dévoiion peuvent saules rendre une ame contente en ce moude; voyez combien elles sont be)le3mettez en comparaison les v'ces qui leur sout contraires. Quelle suavité en la patience, au prix de 1'ire et du chagrin de l'humilité au prix de l'arrogance et de i'ambition de la Lbérali'é, au prix de l'ava- rice ,- de ia charité, au prix de l'envie; de la sobriéte, au prix des désordres Les vertus oct cela d'admirable, qu elles délectent l'Ame d'una douceur et suavité non pareille, après qu'on les a exercées, au lieu que les vices la laissent infinimeet lache et malmenée. Or, sus douc, pourquoi n'entre- prendrions nous pas d'acquérir ces suavité»? Et sus encoro aussiSainte et heureuse année dj ïl £5? 5$ la femme aoit toujours faire ce qua désire !o ni iri et le mari nc doit désirer que ce que ia femme veut- Princesse Karadja. s#, 'd$. s#; La sainteté de cette vie est dans Ie travail et dans la peine, comma celle de l'autre est dans la beatitude et dans la paix. Eourdaloue C'est une erreur trop commune de croire que les saints sont d'uue nature différente du reste des hommes, et qu'ils n'ont pas k lutter contre les mêmes teutations.les mêmes passions que nous. A dei gréces spéciales, ilsrépondeutavec une générosité supérieure, libres, iis coilaborent avec Dieu a l'oeuvre de leur sanctification. Mais leur infirmité apparait toujours par quelque cóté, ne fht- Ice par des excèsde vertu ou d'amour, et les plus saintB peuvent dire avec 1 incompara ble S. Francois de Sales pleurant Ia mort de f sa mère Je suis tant homme qu'on puisse I être. Les saints perdraient pour nous presque J tout leur charme et leur puissance d'aposto- lat, s'ils cessaient d'être a nos yeux des f hommes sujets aux douleurs, aux épreuves, f aux infirmités de la nature humaine. A DE SÉGUR. I Rester constamment l'homme de la règl et du devoir suivre d'un pas ferme et j jusqu'au bout la voie du bien reprendre I chaque jour, sans lassitude ni faiblesse, Ie I travail interrompu la veille, quelque obscur et modeste qu'il puisse être rattacher une bouneoeuvre l'auue comme les anneaux d'une chaine dont chacun se relie a celui qui le précède etsoutieet celui qui le suit; con- sommer dans la Bilence cette immolation I lente et prokngée des sens a i'esprit, de la raison a !a foi. du plaisir au devoir, de la passion hla !oi,de la volonté propre a l'au- torité, du bien particulier au biea général, de toute l'existence a Dieu, voila la vraie perfection de la vie. Mgr Freppel. Lundi matin, vers neuf heures, les tambours et clairons du bataillon du 3e régiment de ligne, en gaimison a Ypres, étaient en train, comme de coutume, de faire leurs exercises de répétition dans dans le chemin de ronde du boulevard extérieur, entre la porte de Lille et le quartier du Hoornwerk, lorsque pen dant un moment de repos, un des soldats pénétra dans une prairie dépendant de l'Ecole de Bienfaisance de l'Etat. DECOUVERTE DU CADAVRE. - Tout k coup, il apergut devant lui un horrible spectacle. A quelques pas de 1'entrée, le long de la haie, un militaire de 3e ligne gisait sur le dos, la tête con- sidérablement gonflée et fracassée; sa tunique avait été jetée sur lui et était ou- yerte, la chemise sortait du pentalon. A cóté se trouvait un gros baton. II n'y avait pas de doute, on se trou vait en présence d'un jeune militaire qui, ne connaissant pas encore les alen- tours de la ville, avait été, sous un pré- texte quelconque, attiré dans ce lieu é- carté loin de toute habitation, puis avait été assassiné coups de baton après une lutte terrible, car le gazon et la terre in- diquaient clairement qu'il y avait eu lutte, et enfin, dévalisé. Une première enquête sommaire confirma ces suppo sitions. LA VICTIME. Le militaire assas siné était un nommé Emile Goethals, ori- ginaire de Wondelghem. II faisait par- tie de la dernière levée, avail été incor- préléi'ablts a toutes les joies, et qui leur sentient préférées par tous ceux qui les ont ressc ties. II entre dans la composition de tont bonheur, i'idée de l'avoir mérité. JoüBERT. La maladieest le noviciat du ciel. J. Dompierre. iel homme que j'ai connu heureux relativeinent quaud il avait cent mille trares de rente, est malhaureux maintenant que ses ressources ont décuplé. La richesse prouve moins souvent le bonheur qu'elle n'est cause de désillusions et d amers soucis. Je paris d'expé.ienee car je suts pris dans un engrenage dont je ic puis m évader. Le milliaidaire Rc ckefedler. poré au 3e de ligne et dirigé sur le ba taillon tenant garnison k Ypres, oü il était arrivé avec les nouvelles recrues le 16 novembre dernier. A l'occasion de la Noël, il avait obtenu quelques jours de congé qu'il avait passé en familie et il venait de rentrer en gar nison. Bon gargon, il n'était pas ce qu'on pouvait appeler un soldat intelligent, mais plutöt un esprit borné. Ainsi, il racontait a tout propos et se vantait d'a- voir quinze francs sur lui dans une pe tite bourse en toile, qui se trouvait sur sa poitrine, sous sa chemise. Emile Goethals soldat au 3e de ligne, assassiné a Ypres, le 3 Janvier 1909 On peut done croire que le vol a été le mobile du crime, et le désordre des vê- tements indique que l'assassin a voulu s'approprier la petite bourse en toile du malheureux soldat. Cette bourse fut retrouvée dans le che min de ronde du boulevard extérieur, a quelque distance du lieu du crime. QUEL EST L'ASSASSIN?- Par qui le crime a-t-il été commis et quel mo ment? Le crime a évidemment été com mis par une personne qui savait que le jeune militaire était porteur d'une som- me de quinze francs. Le moment du cri me a probablement été dimanche, en tre cinq et neuf heures du soir. A trois heures de 1'après-midi, le jeune soldat était parti de la caserne de l'Esplanade, avec un compagnon, militaire comme lui. Après une promenade en ville, ils avaient bu un verre de bière dans un estaminet derrière l'église Saint-Martin, puis un second verre dans un estaminet de la rue de Menin. Vers cinq heures, ils arrivèrent au coin de la rue de Lille, oü ils se séparèrent, son compagnon voulant se rendre au Cercle Militaire, pour y passer la soirée. Ce dernier se rendit done seul au "Cer cle Militaire^ y passa'la soirée, puis ren- tra a la caserne. L'infortuné Emile Goe thals, était parti de son cóté, par la rue de Lille. Qu'arriva-t-il après cette sépa- ration? F"ut-il accosté par un autre mili taire ou par un individu au courant de ses habitudes qui, au cours d'une pro menade l'a conduit dans eet endroit reti- ré? Est-il rentré dans un estaminet ou dans une maison quelconque il a ra- conté son bistoire des quinze francs? Autant de points que la justice devra éclaircir. L'ENQUETE DU PARQUET. Dans la matinée le parquet s'est rendu sur les lieux du crime et dans l'après-midi, le commissaire de police Vandenbraambus- sche, aidé de 1'autorité militaire, a passé l'inspection de tous les effets des militai- res casernés au 3e de ligne. Une tunique et un pentalon portant des taches sus- pectes, ont été saisis pour être soumis a une anlyse. L'arme du crime sera égale- ment soumise a l'examen d'experts dans le but d'y retrouver, si possible, des em- preintes digitales. C'est un gros baton provenant, semble-t-il, d'une perche bri- sée. JOURNAL ©rgane Gatliolique YPRES de l'flrrondissement 1 6

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1909 | | pagina 1