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Samedi 24 Avril 1989
10 centimes le IV'
44e Awbibe N° 45 3S
Le Jubilé catholique
et national dc 1909
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tout petits Flaniands
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Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse.
C'est a Gand que ce sont ouvertes, le 18
avril, le dimanche de PSques fluries, les
festivite's dpstirsées a cpmmémorer notre vic-
toire de 1884 et a célébrer le vingt-cinquième
anniversaire du gouvernement catholique.
Une messe so ennelle d'actions de graces,
chantée en l'église St-Michel, a inaugure'
cette belle journe'e, religieuse et patriotique
puis a eu lieu, en la vaste salie virrée, du
Casino, un banquet qui a réuni prés de seize
cents convives.
Rarement, nous avous assisté a une fête
aussi bien organisée, aussi complètement
re'ussie, aussi grandiose, au^si cordiale et
aussi enthousiaste. C est l'impression com
mune de tous les assistants, atteste'e paries
nombreuses felicitations, adressée au comité
organisatcur.
Disons en outre, et notons surtout, que
cette belle fête a eu un caractère politique
trés bien marqué et qui est de nature a en-
courager les efforts et a confirmer les espéran-
ces de tous ceux qui se dévouent au succès
de notre cause.
Si nos adversaires avaient pu assister a
cette première revue de l'armée catholique
flamande, lis auraient du constater que nos
effectifs sont au complet et que le drapeau
sera bien déiendu. Tous les cceurs élaient a
l'unisson et les mains se rencontraient dans
une fraternelle étreinte.
L'accueil enthousiaste, fait aux ministres
actuels et aux anciens ministres,présents a la
fète et, en particulier, a l'houorabie M. Beer-
naert, a été particulièrement significatif. Ce
n'a pas été seulement un témoignagc de
légitime gratitude, mais c'est aussi la preuve
irrecusable que la politique instaurée et
suivie par ces hommes d'Etat répond aux
aspirations nationales et quelle peut compter
su.'l'appui persévérant du corps électoral.
Ce sont des électeurs, en effet, qui témci-
gnaient dimanche de ia vitalité.de l'union et,
par conséquent, de la lorce de notre parti.
Si cette heureuse cohésion sait se manifester
aussi complètement, soit dans la presse, soit
dans les hautes régions gouvernementales et
legislatives, que dans la masse de nos trou
pes, nous n'avons pas seulement le droit de
compter sur la victoire, nous avons le droit
de dire que nous la tenons déja.
Constatons en outre que si ce magifique
ralliement de champions catholiques produit
en quelque sorte la visibilité de notre force,
elle montre en même temps que cette force se
meut dans la moderation et n'a d'autre objec-
tifquela sauvegarde de l'ordre, de la justice
et de la paix. Quelle difference, a ce point
devue, entre les discours chaleureusement
patriotiques, tenus dimanche a la salie du
Casino, et les tnvectives injuiieuses, haineu
ses et menagantes doi t retentissent habituel-
lement les a^semblée» libéralés et socialistes
Nous ne menagoris, nous, la Iiberté de per-
sonne nous entendons seukment conserver
la notie et nous lemr en mesure, le cas
échéant, de la détendre par ks mêrr.es armes
qui nous ont atdés a la conquérer. Provoca
teurs, nous ne le sommes pas; nous pouvons
tnéme dédaignér les provocations tapageuses
qui nous "sont trop souvent adressées, sauf a
répondre a la première tentative d'exécution,
Lexpérience de vingt cinq années de gou
vernement catholique, écouiées depuis l'avè-
nement du cabinet de Jules Malou, prouve
aussi que si nous nous proclamons amis de
lordre et défenseurs des institutions preser
vatives de la paix sociale, nous ne sommes
pas cependant des immobiLstes, des.conser-
bonne foi, soutenir que- le quart de siècle
que nous venons de traverser,n'apparait dans
notre histoire que comme une parenthèse
vide ou comme une crise désastreusement
prolongée de léthargie nationale? M. Van
Cleemputte, dans le discours qu'il a pro-
nonce dimanche au Casino, a fait bonne
justice de ce calomnieux paradoxe, dictépar
fesprit de par'i.mais répudié par le patriotis
me tt confondu par l'évidence des faits. II
suffit, en effet, d'ouvrir le Bulletin des lois,
d'entreprendre un tour de Belgique, d'obser-
ver fasp^ct renouvelé de nos villes, de visiter
nos ports, de consulter les données de la
statistique, d'étudier la phtsionomie de nos
populations pour appercevoir partout les
preuves ir écusables de l'ceuvre de pacifica
tion, de régénération et deprogrès qui s'csl
effectuée.
Cette oeuvre, M. Beernaert l'a commencée
par la res'auration de nos finances, par une
série de nos lois sodales, par des réformes
pölitiques de la portée la plus considé: able.
Ses successeurs l'ont ensuite continuée et
de'veloppée dans le même esprit avcc un
succès q"i nest pas sérieusement contestable.
La postérité honorera les noms de ces ervi-
teurs de la patrie et ce n'est pas sans lierté
que nous constatons que, parmi ces ooms,
il en est qui honorent tout particulièrement
la ville et l'arrondissement de Gand. Gilons
entre les ministres et les anciens ministres
MM. le comte de Smet de Naeyer,.Begerem,
Van den Heuvel, le baron van der Bruggen,
le baron Surmont de Volsberghe, Cooreman,
Helleputte, etc.
Croyez vous done que le pays ne se rende t
Le voyage de M. Renkin, n'est pas ce
qu'un vain peuple pourrait penser, c'est-a-
dire an voyage d'agrémentc'est un peu
plus.
D'autres pays ont pu voir leur ministre
des colonies se déplacer, aller par dela la
mer visiter quelque contrée soumise a son
administration, mais cette contrée était de
celles dont on fait ordinakement un lieu
de villégiature hivernale. Le voyage de M.
Renkin est d'ordre ahsolüment différent
c'est un réel voyage d'études, avec tous les
efforts, toutes les complications, tous les
risques que comporte un tel voyage dans
l'Afrique centrale.
Or, c'est en cela que se trpave le sacrifice
a la Patrie, venant d'ailleurs après d'autres
que M. Renkin n'a pas hésité a lui faire.
Notre ministre des colonies, avunt que
nous n'en possédions une réelkment, pou-
vait couler des jours heureux, dans ce mi
nistère si plein de quietude, si éloigné de
toutes complications, qu'est la Ministère de
la Justice.
Heureusement pour la Belg'que et mal-
heureusement pour lui, M, Renkin était
réputé pour sa puissance au travail, pour
sa claire vision des choses soumises a son
étude, pour sa fagon nette et précise de les
exposer au public, et c'est ainsi que le
Gouvernement le c.argea défendre de-
vant le Parlement ia reprise du Congo par
]a Belgique
Dès lors, la quiétude que lui avait donnée
lè ministère de la justice, était envolée, et il
se trouvait promis a des instants de labeur
sans fin, jusque, enfin, au portefeuille du
pas compte de cette situation et qu'il ne sache nouvjau ministère des colonies, qu'il devait
vateurs-bornes
et que nous savons nous
assouplir, avec prudence toujours mais avec
une ferme resolution, si c'est nécessaire, aux
evolutions coatemporaines et accomplir les
progiès legitimes,aussi bien dans le domaine
de la politique proprement dite que dans la
"Phère des intéréts matériels et du dévelop-
petnent économique. Qui done oserait, de
pis a quelle politique et a quels hommes il
en doit les bienfaits Etonnez vous après
cela s'il leur a donné 'es témoignages.persé-
vérants et multipliés de sa confiance et si
son bon sens et sa gratitude i'engagent a
renouveier ces verdiets plutöt que d'appuyer
une politique de combat, destinée parson
programme même a rouvrir, aussitCt après
son avènement, une désastreuse pénode
d'agitation continue et de luttes également
fatales a la paix religieuse, a la concorde so-
dale, a la prospérité, même parement mjté-
rielle, du pays, comme nous pouvons nous
en convaincre par l'exemple de la France.
La manifestation jubilaire qui vient de
donner aux catholiques de la Flandre Orien
tals l'occasion d'affirmer ces sentiments reli-
gieux et patriotiques, se répétera,ailleurs et
tout nous autorise a croire que ce seta avec
le même succès. On annonce déja, des assem
bles a Marche, a Bruges, a Ypres, a Anvers,
k Bruxelles, a Liége, a Namur, a Tournai,
etc. Le Congrès de Malines sera le couron-
nement de ces légitimes demonstrations
d'allégresse. Cesera, il est vrai, un congrès
d'eeuvres, mais les hommes d'oeuvres i;ont
presque tons des hommes d'action, et ils
saveot que l'atmosphère respirable de la
charité, c'est la Iiberté.
Ainsi le jubilé de 1909 prépare la cam
pagne de 1910, qui en sera le glorieux et
durable épilogue, pour les catholiques unis,
pénétrés des devoirs de la, vie publique et
généreusement ambitieux de servir avec une
ardeur renouveiée ces deux causes insepara
bles dans leur fidéle attachementla religion
et la patrie.
Le voyage de If. fienkin
aa Congo
Peu d'instants nous séparent du départ
de M. Renkin, notre ministre des colonies,
pour le Congo.
Nous ne savons pas si tous nos compa-
triotes se rendent bien compte de l'impor-
lance et de l'enseignement que Comporte
sem liable déplacerosnt. On peut ne pas
partager ies opinions de M. Renkin, mais,
toute question politique mise a part, 1 acte
qu il va accomplir, doit être suivi attentive-
ment et avec sympathie par tous les Beiges
qui ont au cosur 1 amour de leur Patrie et
qui, par conséquent, peuvent apprécier les
Sacrifices qu'on lui fait.
accepter.
Depuis, ce ne furept qüe travaux et études
se succédanl sans interruption, jusqu'a ce
voyage duquel on attend mille résultats
heureux.
Par ce voyage, M. Renkin, allant étudier
sur piace les réformes et les ameliorations
administratives, montre bien qu'il est l'hom
me de sas paroles.
Dans son discours du 25 Avril 1908, il
disait
Le Congo", dit-on, n'est pas une colonie
de peuplement. Je conteste cette affir-
mation. Lo Manyema et une partie du
Katanga sont habitables pour ies blancs
ils peuvent y vivrè, y travailler, s'y repro-
duire.
Que faut-il penser au surplus de l'Etat
Indépendant du Congo C'est un pays
tropical, jusqu'a présent inhabitable pour
les blancs. En sera-t-il toujours ainsi
Personne ne le peut affirmer,
Done, pour M. Renkin, le blanc peut
vivre en certaines parties du Congo, tandis
que certaines autres sjnt pour le moment
inhabitables.
II ne faut point que cette réserve puisse
nuire au développement de la colonie aussi,
prêchant d'exemple, parce qu'il sait que tout
exempie doit venir d'en haut, il se rendr'a
aussi bien dans la partie inhabitable que
dans i'autre, parce qu'il veut étudier, il veut
voir, il veut savoir pour que son pays puisse
en profiter.
On nous objectera qu'il ne remplit que
son devoir de ministre, "et que d'autres se
sont rendus dans les mêmes lieux et s'y
rendent a chaque instant sans que l'on
souligne semblablement leur action.
II est possible mais on nous concédera
que céux quiont visité ou' résidé en ces
lieux, ont été guidés souvent par des pen-
sées persoanelles, des désirs de se créer des
situations, par i'ambition d'y faire fortune,
etc..
Que peut espérer M. Renkin? II avait
une situation indépendante, il était mem-
bre du Parlement, ministre d'un départe
ment oü le repos est de tous les instants, ses
ambitions pourraient être satisfaites sans de
grands efforts et sans risques 1 Aujourd'hui,
sa situation est-elie la même? Que compte
son traitement de ministre en regard des
risques qu'il va courir durant son séjour
dans la partie insalubre de la Colonie Et
si la maladie l'atteint, le terrasse, aura-t-il la
compensation que d'autres étaient allés
chercher en ce paysdes situationsla
fortune
Non, pour lui rien de tout cela, simple-
ment la satisfaction d'avoir accompli un
devoir de sa charge. C'est beaucoup
penseront les ideologues c'est peu di-
ront les gens pratiques.
Mais ce qui compléte, ce qui rehausse
singulièrement Facte de M. Renkin, c'est
celui qu'accomplit k ses cötés son épouse.
Partageanc les risques de son man, Mme
Renkin, elle aussi, sen va vers le Congo.
Est-ce simplement dévouement conjugal
S'il en est ainsi, il faut nous incliner bien
bas devant celle qui ne craint pas d'affron-
ter, aux cótés d'un être cher, le péril de
l'insalubrité africaine. Est-ce encore pour
apporter k son époux le témoignage néces
saire montrant au pays qu'on peut aller
sana aucune crainte, dans quelque partie
que ce soit du Congo S'il en est ainsi,
notre inclination doit être encore plus pro-
fonde, pleine de respect et d'admiration,
car facte du ministre et de Mme Renkin
atteint alors un haut degré de civisme,
puisque l'un et I'autre vont jusqu a l'oubli
de soi-même, pour ne penser qu'a ceci, c'est
que l'exemple qu'ils donnent doit être aussi
large, aussi entier que possible pour être
profitable a la Patrie Beige.
En. ces temps de vouterie et d'égoisme et
aussi de dénigrement mutuel, il est bon
que des caractères s'affirment et ne crai-
gnent pas de troubler leur tranquillité pour
l'accompiissement d'un devoir réel ou d'un
devoir qu'ils se sont volontairement imposé
Puissent M. et Mme Renkin avoir la
satisfaction de constater plus tard que leur
dévouement n'a pas été improductif, et
puissent-ils avoir aussi celie de ne pas con-
naitre i'ingratitude, récompense ordinaire
des grands et généreux dévouements.
G. V.
Notre vaillant cercle Excelsior n'est
certes pas ea retard do zèle pour l'instrac
tion des masses. Récemment encore il pie-
nut l'excellente initiative d", répandre le
mandement sur les Devoirs de la vie conju
galepubfié par notre éminent Cardinal
i rimat de Belgique
Cette fois, il faut avoir la justice de lere-
connattre, Excelsior s'est laissé donner
le pion par son émule l'Université populaire,
laquelie vient d'organiser une conférence
sur la puériculture rationnelle.
Gomine le constate Mgr Mercier, la nata-
lité décroïc partout en Belgique, mais le
fléau affecte surtout les grandes villes et la
Wallonnie.
Hélas quand on déploie une carte de
Be'gique teintée d'après le taux de la morta-
lité infantile, une impression extrêmenmnt
pénible nous frappe dans notre fierté de
Flamands Ce mal afireux ronge la partfe la
plus saine du pays, celle oü la natalité bais
se le moins un tiers de notre belle West,
flandre est rongé par l'horrible chancre, et
notre chère ville d'Ypres, quoique isolée de
la région contaminée, s'y rattache néan-
moins par une plaie identique.
Ypres, qui se pique d'être un petit centre
éclairé 1 La Westflandre, cette perle de nos
provinces, ce vieux saüctuaire des gloires
nationales et le foyer des vertus'-de la race
Oui, e'est ici surtout que sévit ce mal af-
freux du massacre des innoceDts 1 II y a ia
une anomalie aussi regrettable qu'humili-
ante.
Ypres s'apprête a, fêter comme il convient
ce vaillant parlementaire qui préside a ses
destinées et qui depuis un quart de siècle
s'est particulièrement distingué au Palais de
la Nation par de fréqueotes et excellentes
initiatives se rapportant a la protection de
l'enfaace. Que de fois ici même a l'hótel
de ville ou ailleurs il a prêché la protee-
tion de l'enfance du premier age
Et nous même, dans ces colonnes, que de
fois nous avons dénoncé un fléau vraiment
I intolerable parce qu'il est aisément évitable.
i II y a peu de mois encore nous réclamion9
l'institution d'un cours de puériculture.
j Nous eussions voulu voir organiser cela par
j le pouvoir public. C'est l'initiative privée qui
j s'en est chargée, du moins d'un essai.
j Nousespéronsbien que l'onne s'en tiendra
I pas lè et que la ville soutiendra généreuse-
5 ment, d'oü qu'en parte l'initiative, l'organi-
i sation de coniérences répétées et l'institu-
tion de mesures diverses destinées a assurer
une bonne solution de cette question vitale.
Comme nous le suggérimis aussi, il con-
viendrait d'encourager de diverses manières
i'assistance aux lemons et l'exécution des re-
commandations par des articles de layette,
par exempie, par des exonératious, etc.;
également par des primes de survivance,
dautant plus utiles qu'elles sont l'antidote
spéc:fïque de l'assurauce infantile.
En attendant, félicitons et remercions vi-
vement M. le Dr Pattyn, de Nieuport, unde
nos plus vaillants apótres de l'élevage ra-
tionnel, pour I'instructive et bienfaisante
conférence qu'il est venu donner, dimanche,
a Ypres. La conférence était p .ésidée par M.
le conducteur Janssens. Elle était honorée
notamment de la présence de M. le doctenr
Van Robaeys, qui, pour être «le médecin des
morts i), n'en est pas moins l'un de nos plus
dévoués protecteurs de ceux qui entrent
dans la vie. II a même obtenu déja de notre
administration communale l'application de
certaines mesures d'une grande importance
pour la sauvegarde de nos tout-petits con-
citoyens.
Le public, malheureusement, était fort
réduit, Le spectacle d'une course a la mort,
n'est-il pas plus palpitant d'intérèt que l'ap-
prentisssge du plus doux des devoirs?
D'autres attractions que le Vélodrome se dis-
putaient aussi le public. D'aucuns étaient
allés entendre une conférence sur l'horticul-
ture. Loin de nous de médire du culte de
Flore et de Pomone.
Mais, s il est une fleur aimable entre
toutes, s il est un fruit capable de procurer
d'exquises jouissances, n'est-ce pas la fleur
humaine, n'est-ce pas le fruit de l'amour
Le conférencier a d'ailleurs parfeitement
fait ressortir tout ce qu'il y a d'illogique et
de funeste dans l'incurie des mères dont tout
le bonheur et toufe la mission est la mater-
nité, et qui compromettent ce bonheur et
sont infidèles a leur mission en ne faisant
pas le nécessaire pour assurer la bonne ve
nue de ceux qu'elles ont mis au monde.
Nos contemporains sont trés fiers de leurs
droitsor, un des droits de l'homme les
moins contestables et pourtant trop conteste
en fait, c'est le droit du bébé a l'aliment ma-
ternel.
En France, la peur du Prussian a engen-
dré la sagesse, en cette matière, et devant le
fléau croissant de la population, on ne con
teste plus ce premier des droits de fhomme;
on i'a notamment inscrit en caractères-énor
mes sur les murs de la Materdité de Paris.
A Nieuport, oü ia mortalité infantile était.
la plus considérable du pays et le double de
ce qu'elle est, par exempie, dans le Namu-
rois, le mal s'est déja sérieusement atténué,
grêce surtout aux persévérants efforts du Dr
Pattyn en faveur de falimentation naturelle
et de la puériculture rationnelle en général.
Le conférencier a produit une profonde
impression en sigDalant cette hécatombe an
nuelle de 30,000 Beiges de première année,
la plupart victimes de leurs prop res méres!
Et il feut ajouter a ces 80,000 êtres humains
portés du berceau k la tombe, un chiffre
peut-être double de victimes qui survivent,
malgré leurs mères. mais qui garderontpour
la vie un vice quelconque de la constitution
physique, une source de souffrancei et de
misères et une moindre résistance pour la
lutte vitale.
A l'heure même oü nous assumons la noble
mission de civilisateurs, et tandis que nous
allous combattre, au Congo, la maladie du
JOURNAL
©rgane Salhoüque
YPRES
de l'Arrondissement