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Téléphone 52
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Samedi 28 aoüt 1909
10 centimes le IV0
446 A*nee N° 4556
Hommage a Rodenbach
Un grand exemple
Pensées diverses
Discours tenu a des «Héros»
mm*
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t
Oui, hommage, en francais, au grand
initiateurdu mouvement flamand 1
Qe serait amoindrir Rodenbach, en efïet,
ce serait contredire tous ceux qui, dimanche,
célébrèrent magistralement sa mémoire im
mortelle que de le donner comme patron
aux flamingants.
II n'y a qu'un jugement la-dessus Ro
denbach fut un ge'nie sain et complet. C'est
ce que ses panégyristes les plus enthousias-
tes et les plus autorisés proclament a l'envi et
par dessus tout. C'est ce qui nous permet de
dire que l'idéologue rolarien tout le premier
se füt insurgé centre l'idéal amoindri des
flamingants qui se re'clament de lui.
Car le flamingantisme est au noble mou
vement flamand ce que sont les «gourmands»
k nos arbres fruitiers des pousses superbes,
sans doute, les plus belles de l'arbre, d'une
vigueur incomparable, mais lamentablement
stériles et malfaisantes pour l'arbre lui même
dont elles accaparent toute la force végéta-
tive, déforment la belle structure et compro-
mettent en partie la fertilité.
La belle besogne, en effet, de ne viser qu'a
la domination exclusive du flamand, en tout
et partout sans délai et sans réplique wij
eischen sans se soucier des droits des
autres compatriotes ni des situations de fait
Le beau profit d'asseoir le règne du fla
mand sur les ruines de la liberté,de la liberté
d'enseignement surtout de poursuivre une
querelle de langues au mépris des abjurga-
tions de nos chefs et de nos évêques les plus
patriotes, en provoquant de véritables déchi-
rements nationaux et en compromettant le
maintien au pouvoir de ceux-la qui seuls
peuvent efficacement soutenir et faire triom-
pher la cause flamande et patriotique, envi-
sage'e dans toute son ampleur et dans sa
veritable essence.
Quelle amère ironie, au surplus, que de
fulminer contre la littérature Irancaise et de
n'attendre le salut que de l'emploi exclusif
du flamand, tandisqu'on laisse s'épanouir
ici une littérature flamande, écrite ou chan-
tée, qui ne le cède en rien aux pires produc
tions du pays de Voltaire et de Zola! Comme
s'il était de trop vraiment, a 1 heure actuelle,
de tous les concours honnêtes, lussent-ils
d'expression Irancaise, pour sauvegarder
contre les assauts de l'impiété et de l'immo-
ralité notre pays en général et la race fla
mande en particulier
Comme le disait le professeur Van Cau-
welaert, en un magnifique langage, chez
Albert Rodenbach les aspirations d'une gran
de Ime ne se bornaient pas au seul triomphe
inguistique mais, telle une lyre pafaile,
on ame concentrait et faisait résonner, dans
a plénitude de leur harmonie, les vibrations
es plus diverses recaeillies éparses dans la
ie antérieure ou actuelle de la race.
Et la Manchester westflamande qui a si
>ien glorifié son enfant ne pensait pas autre-
nent.N'a-t-elle pas pris coutume de recevoir
riomphalement dans ses murs ce général
ran^ais sous les ordres duquel se rangèrent
aguère de nombreux Flamands pour com-
'attre, sous un drapeau étranger et sur une
erre étrangère, mais pour une cause essen-
ellement flamande, la cause de l'Eglise
atholique
Et n'est-ce pas aussiaux accents de l'hymne
ational des Flamands, des Wallons et des
'Iemands de Belgique que fut inaugurée la
tatue du jeune et géniallittérateur flamand?
Que dis-je Les glonficateurs de Roden-
ach nont pas hésité, dimanche, a aller
ïcueillir une parcelle de l'ame de la race
dela des trontières d'établissement plus
cent que celles de la France. Jamais peut-
re, depuis i!3o, on n'avait vu en Belgique
borer aussi Ranch ement et aussi sympathi-
lement les couleurs hollandaises, en les
Rant du cri de Oranje boven
ft malheureusement oublié d'y associcr
('rapeau francais en l'honneur de nosfrères
1 nord de la France.
A eet oublf prés, nous ne eraignons pas
d'etre taxé d'exagération en disant que
Roulers a supérieurement fait les choses et
que les fêtes en général et le cortege en par
ticulier étaient superbes.
Ce journal n'ayant pas la spécialité des
primeurs, nous nous abstiendrons de donner
un apercu des festivités.Mais ce qu'il importe
designaler c'est que, mieux que tout l'appa-
rat et tous les artifices de la jubilation, il y
eut de l'enthousiasme vrai; un enthousiasme
d'autant plus vrai et d'autant plus expressif
que la jeunesse dominait dans ces flots, dans
cette pluie de Flamands, pour rappeler
un mot heureux de M. le Gouverneur.
Ah il faisait bon contempler l'ame d'un
peuple dans )a houle délirante de son élite et
de sa jeunes<e II faisait bon se laisser
subjuguer par une cause qui s'afïirmait si
belle, si bonne et si juste, parmi les manifes
tations les plus nobles de la pensée et de
l'art, parmi les mouvements les plus dignes,
quoique les plus exubérants, d'une volonté
unanime et indomptable 1
Et nous comprenons l'émotion qui étrei-
gnit et faillit renverser le digne vétéran de
cette cause, le curé Hugo Verriest, loisqu'il
évoqua la figure de son cher élève Albert
Rodenbach et qu'il demanda a son ombre si
elle était satisfaite. Avec quel bonheur et
quelle fierté le vieux maitre de Berten
posa cette question sans se soucier de la
réponse
Et pourtant le triomphe n'est pas définitif
et la question se posera encore bien des fois.
Quant a la réponse, demandons la plutot au
fier lion flamand qui veille sur la tombe de
l'illustre amant de la Flandre, comme il veil-
lait a ses pieds sur le devant du char qui le
glorifiait. Pour que l'ombre de Rodenbach
soit satisfaite dans sa tombe, il faudra que le
lion rugisseIn Vlaanderen Vlaamsch
maar bovenal in Vlaanderen vrijheid
F.
Si les Beiges en général ont manifesté la
plus vive joie a l'occasion de l'heureux re
tour du Prince Albert, les abstinents en
particulier ont dü se livrer a de véritables
transports d'ivresse honni soit qui mal y
pense I Car ce retour du Prince en parfaite
santé (il a même gagné trois kilos), d'un
voyage de quatre mois a travers l'Afrique,
constitue, dans les conditions oü il a été
effectué, un véritable triomphe pour la
cause antialcoolique. Nous lisons, en effet,
dans le Patriote Le Prince s'abstenait
de boissons alcoolisées pendant le jour et
prenait quetidiennement 25 centigrammes
de quinine. II attribue a ces mesures de
précaution de n'avoir été malade un seul
jour.
Laissons la les sceptiques retors qui se
demanderont ce que l'auguste voyageur
buvait le soir et songeront malicieusement a
ces disciples de Mahomet qui, düment gavés
la nuit, ronflent et fainéantent tout le jour,
a l'etfet de bien supporter le rhamadan...
Si le Prince attribue pour une large part
a l'abstinence d'alcool sa bonne santé inalté-
rable, cela veut certainement dire que sa
legitime méfiance a l'égard de l'alcool ne se
démentait pas au repas du soir, après s'être
invariablement affirmée lout au leng de ses
rudes journe'es.
Après cela, qu'au bout d'étapes de 8o
kilomètres, a pied ou a vélo, a travers la
brousse et sous le soleil d'Afrique, il lui soit
peüt-être arrivé d'accepter une coupe de
champagne oü le vin de l'amitié le moins
traitre, on peut l'admettre et l'accorder sans
avoir le droit d'en infirmer la valeur probante
ni le mérite de ce bel exemple d'abstinence.
La courageuse randonnée de l'héritier de
la couronne a travers notre colonie, si elle
fut a bien des titres digne d'admiration, aura
été en même temps éminemment féconde et
profitable pour la patrie. A ce seul point de
vue déja de 1 hygiëne coloniale, c'est une
éloquente et précieuse lecon que le Prince
Albert vient de donner.Combien succombent
en Afrique ou y ruinent leur santé par le fait
des exces de tout genre et notamment par
l'abus des boissons alcooliques I Et qui ne
sait que Pabrutissement des noirs par l'alcool
est un des principaux fléaux qui retardent
1 oeuvre civilisatrice.
II convient de citer désormais en exemple
h nos coloniaux et a tous les amis de nos
frères africains notre plus illustre abstinent,
et de mettre en exergue autour de son effigie
le témoignage autorisé tombé de ses levies.
Dans notre pays, la peur de l'éle'ment
cabaretier, lequel dispose de masses électo-
rales formidables, paralyse forcément les
meilleures volontés gouvernementales. Mais
au Congo, pays encore vierge de politique
o terre fortunée il n'en est pas de
même et nous serions vraiment indignes
de la mission civilisatrice que nous avons
assumée si nous formions notre peuple adop-
tif a notre image et a notre ressemblance.
Pour l'empêcher, que tous les ennemis de
l'alcool se donnent rendez-vous au Congres
de Malines oü l'on s'occupera A la fois de
notre colonie et de la croisade antialcoolique.
Qu'ils y aillent aussi pour voir l'Exposition
antialcoolique qui s'ouvrira le 26 septembre.
lis y receuilleront saus nul doute de pré-
cieuses indications et y retremperont leur foi
d'abstinents devant les syntheses éloquentes
d'innombrables contributions app'»rtées a
l'étude du fléau alcoolique et de la lutte
engagée contre lui. F
Toutes nos institutions d'assistance médi-
cale indigène aux colonies, toutes nos crea
tions d'höpitaux, de maternités, de léprose-
ries, resteront des ceuvres stériles si, avant
tout, nous ne supprimons pas d'une manière
radicale l'introduction de l'absinthe et de ses
dérivés dans nos possessions d'outre-mer.
Général Gallieni.
Le plus lourd des impots ce sont nos
vices. Franklin.
Si l'Etat ne se bate pas de devenir le
maitre du trafic des liqueurs, le trafic des
liqueurs deviendra le maitre de 1 Etat.
Lord Roseberry.
L'alcoolisme est la principale cause de
l'augmentation de la criminalité.
M' Henri Robert.
J'ai beaucoup étudié la question de lal-
coolisme. L'absinthe (pour ne parler que
d'elle) est un des grands fléaux de notre
pays. Elle est la dégénérescence et la folie en
bouteilles. Mgr. Turina\.
L'article suivant aurait dü paraitre avant
celui qui a paru Saaaedi dernier sur le même
sujet.
Nous publions sous ca titre le discours qui
a valu a M. Ickx, de Courtrai, le prix de
composition fran^aise dans le concours
organisé, cette année, entre tous les rhéto-
riciens des colléges épiscopaux westfla-
mands. II est trés intéressant, en effet,
d'entendre traiter par un collégien ce sujet
si actuel de la gloire sportive il est surtout
agréable de l'entendre traiter avec tant de
juetesse de jugement et tant d'habilleté
oratoire
Mes cli«.rs Amis,
Hier soir, une grande nouvelle se répan-
dait et circulait dans nos rangs enfiévrés,
avec la rapidité de l'éclair. Et soudain,
c'était une vaste acclamation qui s'élevait,
un immense cri de joie, le hourrah de
toute une foule, pour célébrer la victoire de
quelques uns de ses membres, auxquels elle
avait pieusement confié le soin de défendre
sa ré^utation... sportive. Et maintenant,
comme le délégué du Sénat, parlant au nom
de Rome tout entière, venait apporter aux
vainqueurs les remerciements de la patrie,
je vien8, au nom de tout le collége, distri-
buer les felicitations les plus sincères et les
plus éloquentes a ceux qui out combattu
pour lui. Aujourd hui la comparaison vous
fait sourire hier, dans la üèvre du triom
phe, elle n'eüt rencontré qu'approbation
vous étiez hier, mes amis, les Sauveurs
de la Patrie
A présent que 1 enivrement de la victoire
s'est un peu dissipé maintenant que vous
voila tous, vainqueurs et autres, un peu
assagis, et, je l'espère, disposés a écouter
sans trop de tumulte l'orafeur qui réclame
votre attention, permette/, a la saine raison
d'intervenir et d'apprécier, peut-être avec
moins d enthousiasme, mais certesavec plus
de justesse, le succes qui vient d'être rem-
porté si brillamment. Après une réunion
sportive, il ne semble pas mauvais d'en
rechereher la signification.
Que siguifie cet'e victoire, mes amis
Avant tout elle nous dit que pendant de
longs mois vous vous êtes patiemment
eutrainés, mis en forme, en vue du but
a atteindreque vous avez assoupli vos
muscles, rectifié votre coup d'ceil, combine
des mouvements d'ensemble, inventé une
tactique, que sais-je encore Elle nous dit
aussi que la jouraée d'hier a vu l'application
de cette méthode et que, pendant quatre-
vingt-dix minutes d'un combat acharné,
oui, d'un combatvous avez hautement
témoigné des soins et du zèle apportés aux
préparatifs de la lutte. Elle nous dit aussi
et pour la jeunesse, ce point est important
que grAce a nos efforts, l'établissement
de X se trouve, au point de vue sportif, a la
tête de tout son diocèse. Mais elle nous
démontre autre chose encore un point sur
lequel vous me permettrez d'appeler l'atten-
tion, la réunion d'hier nous fait voir que
vous aves compris l'utilité des sports.
11 y a quelque dix ans, il n'était pas rare
d'entendre tenir ce laDgage Vous faites
du sport A quoi cela sert-il Autrefois, il
n'était pas question de cela. Autrefois,
d'abord c'était une erreur il ne faut pas
être grand clerc en histoire pour connaitre
la large part faite au sport (la chose sans le
nom, bien entendu), dans l'éducation athé-
nienne et romaine et d'autre part, l'étude
du moyen-Age ne montre-t-elle pas a chacun
l'importance alors attachée au développe
ment physique? Non, le sport n'est pas une
nouveauté. C'est, habillée d'un terme an
glals, l'expression d'une véritable nécessité
de la nature bumaine le développement
physique.
Et telle est bien l'utilité, non pas du
football seulement, mais de tous les sports.
Pourquoi la course a pied Four développer
les poumons, donner du muscle, équilibrer
la constitution. Pourquoi la course a l'avi-
ron Mèmes motifs. Pourquoi l'équitation,
pourquoi la natation, pourquoi ie football,
pour linir par votre exercice favori Pour
affermir la poitrine, délier les jambes, assou-
plir les muscles, etc... C'est done un motif
de haute utilité qui a déterminé l'éclosion
des exercices phisiques.
Alors, me direz-vous, livrons-nous
aux sports I Courons, ramons, sautons, na-
geons Pourquoi dene nous retenir Une
chose utile n'est jamais mauvaise
Ici, mes chers amis, je vou3 arrête et vous
me permettrez d'adapter a votre situation
une parole du grand Bossuet Les sports
sont de bons serviteurs, mais de mauvais
maitres.» Oui, Messieurs, cultivez les sports,
c'est trés bien. MaiB il y a diflérentes ma-
nières d'agir.
Pour qui sait leur commander, pour qui
sait au besoin s'arracber A leurs attraits, leu
sports sont d'une utilité rare. Mais le beau
profit quand, pour s'adonner aux exercices
du corps, on néglique de développer l'esprit.
Vous êtes hommes, n'est ce pas Vous êtes
les rois de la creation. Mais qu'est ce qui
vous assure cette dignité La supériorité
corporelle Le cbeval court mieux que vous,
le boeuf est plus f'ort,le chamois saute mieux,
le poisson ne connait pas de nageur qui
puisse se mesurer avec lui. Qu'est ce done
qui nous donne la supériorité sur tous ces
êtres N'est-ce pas notre intelligence N'est-
ce pas ce cerveau inventif qui fit qu'un corps
frêle püt vaincre des constitutions autre-
ment plus fortes, ce génie humain qui
soumit la nature et la rendit obéissante
Mes amis, je vous le demande qu'est-ce
qui est le plus important, du corps ou de
l'ame, des sports ou des études De nos
jours, helas 1 il semblerait'que eet ordre füt
renversé.
Laissez-moi, a ce sujet, vous conter uns
anecdote. Un journaliste francais, parlant
des universités anglaises, écrit qu'il n'est pas
rare d'entendre le dialogue suivant
Alors, votre fils a passé plusieurs an-
néts a Oxford A-t-il fait de bonnes étude» 1
Oh excellentes
Vraiment
Mais ouivenez, il faisait partie de
lequipa de rameurs qui a battu Cambridge
en 1897.
Vous riez, mes amis, et vous vous rappe-
lez que journaliste francais est un peu
synouyme de blagueur. Mais écoutez ce
qui se dit autour de vous pénétrez le sens
fréquent des conversations entre élèves.
Quel est le condiselple que les petits de la
division et même les grands révèrent I Celui
pour lequel ils róservent leur admiration et
leur respect Quel est-il? La plupart du
temps, c'est le forward h qui, dans le
dernier match de football, a marqué un
goal en deux minutes, ou le - goal
keeper qui a sauvé son équipe d'une posi
tion désespérée, ou encore celui qui, sans
trempliü,saute vingt sept pieds d'un coup»
pour employer la mesure et le lange colle
gians. t qui fait attention a eet autre qui
joue modérément, court, saute comme le
commun des mortels, mais qui a l'étude ne
léve pas une seule fois la tête pour promener
des regards curieux autour de lui Qui le
révère, qui l'admire, qui le reBpecte Et
pourtant, aux distributions des prix, quel
est ordinairement le nom qu'on entend a
peine, fant les applaudissements le cou-
vrent Est-ce celui de ce héros du sport
Et eet élève qui remonte sur l'estrade, les
bras chargés de prix, n'est-il pas ce moins
brillant joueur, trop dédaigné par tous
VoilA le point oü je voulais en venir.
Livrez-vous aux sports, mes amis, mais n'y
attachez point cette importance outrée que
d'aucuus leur attacbentsoyez-en de fer
vents adeptes mais ne vous livrez pas a ces
exercices au détriment de vos études. Sou-
venez-vous bien que même chez les ürecs,
ce peuple si sportif, Hérodote recueillit
aux jeux olympiques plus d'applaudisse-
ments que le plus brillant coureur rappe-
lez vous que les grands noms que l'histoire
nous rapporte ne sont pas ceux des athlètes
qui enthousiasmèrent un moment la foule,
mais les noms de ceux qui s'illustrèrent par
leur culture intellectuelle, les noms d'un
Démosthène, d'un Socrate, d'un Platon.
Rappelez-vous enfin que ce qui distingue
l'homme de la béte, c'est l'ame, c'est l'activi-
té de l'esprit. Donnez un peu moins de soins
a l'animalité de l'homme, un peu plus a sou
intellectualité. Attachez moins d'importance
aux exercices du corps employez mieux
l'admirable domination que Dieu vous a
confié, le cerveau humain.
C'est pourquoi, mes chers amis, ne vous
reposez pas sur les lauriers de la victoire.
Songez que d'autres combats vous appellent,
et plus nobles et plus importants. Etudiez
Mettez-vous au travail 1 Non pas demain,
mais aujourd'hui I Dites-vous avec une legi
time tierténous avons développé notre
corp3. Mais songez aussipour être vrai
ment homme, il nous faut encore et surtout
développer notre intelligence.
Ne croyez pas cependant, mes amis, que
je veuille rabaisser votre victoire. Nul n'en
jouit plus, nul n'en est plus fier que moi.
Oui, vous fütes vaillaut» oui, vous méritez
jKBrSÉMSÉtmiii
JOURNAL
Organe Gatholique
TPRES
de ['Arrondissement