If Téléphone 52 Téléplione 52 m m m m m Le centenair e Van Houtte Samedi 2 Juillet i F ID 10 ceniKiitt» ie ft 1 Harmonie Communale A utrefois, A ujourd'hui LA CHARITÉ Les jubilês du jour s 45 Annee Oa «'aboiilie rue au Beurre, 36, Ypres, et tows les bureaux de Le Journal d*Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par aa pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. post© du royautM.©, Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les cuméros supplément®ires coüteit 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adressëf k l'Agg%g$ Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. i Dimancha 3 Juillet, a 8 1/2 h. P ROG RA MME 1. La sortie de la Garde. Pas redouble. Eilenbeig. 2. Ouverture Italienne. Fr. Schubert. 3Ballet Egyptien. Luigini. 4. Sérénade Hongroise. E. Wesly. 5. Bouquet de melodies sur Carmen. Bizet. 6. Saluts a Gemona. Valse. Cossetfi. II 11'est pas rare, loirsqu'on essayc tie fonder des oeuvres nöuvelles dans une paroisse, d'entendre des personnes, d'ailleurs: fort bien infentionn'éés, vous objecter Autrefois, les pref res ne s'oecupaienl ni de patronages, ni de 'jöurnaux, ni de conférences, ni de gymnastique et les paroisses étaient plus chrétiennes qu'au- jourd'hui. On a mille fois raison iuais c'est pré- cisément paree que les paroisses 'étaient plus chrétiennes qu'elles n'avaient pas besödn d'une foule d'ceuvres indispen- sables de nos jours. Autrefois les parents étaient les pre miers1 éducateurs de leurs enfants, et leur enseignaient Ia religion et la mora le, plus1 encore par leur example que par leurs instructions. Quels délicieux souvenirs a laissés le (foyer domestique cl'autrefois Chaque soii', après le rude labeur de la journée, Sous le manteau de la clieminée, la fa milie Se groupaita la place d'honneur le père, [autour de lui les' enfants qui éöoutaient avec avidité la yie des saints, les naïves légendes, et, avec ces légen des, un pen de cette morale clirélienne dont elles étaient loujours parfumées. Puis, quand s'önnait 1 h'eure du repos, quand les paupières alourdies mena- caient d'enclore les petits yeux mutins, le silence se faisait et le père, d'une voix grave et solennelle, commencait la priè- re. Quel sublime tableau Coinm'e il 'était grand, aux yeux de ses enfants, eet horn- 111e qui parlait a Dieu cönune un pön- life. Avec quel respect ils inclinaient leur front sous sa main bénissante Avec quelle affection ils allaient recueillir sur ses lèvres sanclifiées par la prière, le baiser du pardon et d'amour Aujourd'hui, hélas en combien de foyers ne plus s'öccuper de religion, 11e plus parler de Dieu, ne plus dire un mot de prière est devenu; la règle. Heureux encore, quand On ne se moque pas, de vant les enfants, des choses sacrées qu'on ne devrait nonimcr qu'a genoux. Ne faut-il pas susciter, autour de ces petits, des dévouements quasi-maternels, pour les initier aux premières notions religieuses qu'ils ne puisent plus au foyer Et c'est pourquoi l'Eglise, tou- jours industrieuse dans sa charité, a créé cette oeuvre admirable des C a t - chistes volontaires. Autrefois l'école était comme le prolongement de la familie 1'enfant y respirait la même atmosphere da reli gion et de vertu qu'au foyer paternel. Le maitre d'école avait une haute idéé de sa mission il s'en acquittait comme d'uu sacerdoce, et nous avons conserve un souvenir ému et respectueux de 'Thomhie venerable qui nous appril a êpeler les mots et a tracer les premières lettres. La classe commencait par la prière et c'est par la prière qu'elle finis- sail. Le catéchisme rcmplacait avaiitagcu- semient tous les manuels d'instruclion civique. L'e dimanclie, a rappel des cloches, nous nous rendions a l'école, et, de la, aux offices notre tenue était bonne, car elle se réglait sur celle de Thömtae vériéré dont 1'exeniple était pour nous la plus efficace des predications. Aujourd'hui sont reputes bons mai- tres' ceux qui, par respect pour eux-mê- mes et pour la conscience des enfants qui leur sont cönfiés, ne blasphèment pas joju 11e tournent pas en ridicule les croyances religieuses. A nos enfants, a nos jeunes gens ne faut-il pas refaire, a cöté de l'école, com me un foyer nouveau oü ils respireront un (air meilleur, oü ils complèteront leur instruction religieuse, qu ils affirm eronl leurs convictions et prendront conscien ce (de leurs devoirs de ch'r'étien et de ci- toyen Et tel ést précisémenl le but de nos P: a t r 011 a ges', de nos c e r c. 1 e s d- 1 u d e s de nos a s s o c i a 1 i o n s d e j eunesse Autrefois, quiconque avait TJion- neur de tenir une plume, avait au plus fiaut point le respect de ses lecteurs on aurait cru s'avilir en alterant la vé- rit'é, se couvrir de honte en blessant les bonnes nioeurs. Aujourd'hui, il y a les forbans de la plume cOmnie il y a les brigands du poi- gnard et du poison... II y a des ames sales et pétries de boue comme disait déja La Bruyère, qui ne s'épanclienl en (des 'feuilles' malsaines que pour troni- per, souiller ou empoisonner. Pour réfuter leurs mensonges et leurs calomnies, pour neutraliser leur venin, 11'est-il pas indispensable de créer des ceuvres de pr esse Autrefois on ne voyait pas toute une arrnée de sophisles et de demi-sa- vjants aller, de ville en ville, de village on village, seiner l'ivraie de rimpiété et de démoralisation, s'acharner a Ionl nier, a tout mépriser, a tout détruire. Aujourd'hui, ils sont légion les dis- coureurs pervers qui font profession pu- blique d'ou trager toutes les vérités, mê me les plus sacrées, d'insulter toutes (les institutions, même les plus vénéra- bles. Pouvons-nous les laisser accomplir a l'aise, leur oeuvre de décomposition et de déchrislianisation Evidemment non le devoir s'impose de venger la vérité, de redresser Ter reur, d'éclairer, de délrOmper le peuple égaré par des montagnes d'erreurs, de préjugés et de mensonges. D'ou la nécessité d'organiser des Conférences p o p u 1 a i r e s car «L'e peuple appartient a qui lui parle.» Nous 'pourrions continuer lrénu- méralion les exemples qui précédent nous seniblent suffire. II y a des oeuvres de sanctification qui sont de tous les temps, paree qu' elles soul de l'essence mênie du christia- nisme et qu'elles répondent aux aspira tions les plus intimes de l'ame humai- ne. Mais chaque siècle a des besoins nouveaux qui demandent des oeuvres nöuvelles, et c'est l'éternel honneur de (l'Eglise de se rajeunir ainsi avec chaque génération, de parer aux nécessités pré- sentes et de trouver sans cesse dans son inépuisable charité, de nöuvelles formes de dévouement. A 1'oeuvre done et aux oeuvres Nous ne sommes pas a autrefois, nous sommes a aujourd'hui di sait, ces temps derniers, le Souverain Pontile Pie X il iniporte de trouver et d'employer des modes d'aclion en rapport avec la variété des ïemps et des circonstances. Cie qui n'était pas nécessaire bier peut le devenir aujour d'hui se canlonner absolument dans les oeuvres anciennes serail une erreur et une cause de ruines. A. R. T. qui veulent la guérir radicalement et les charlatans sont nombreux ils disent que si on la leur livrait pieds et poiDgs liés, elle se porterait a merveille. Je doute fort que eet état parfait lui arrive jarrais en ce mon le. Seule la charité chrétienne peutlarendre bonne en attendant la perfection da Tautre Vie bienheureuse nromis par le Divin Maitre aux hommes do bonne volonté. if* Un de nos plus illustres littérateurs, Octave Pirmez, que Ton pourrait appeler le grand écrivain chrétien, dit dans un de ses oeuvres S'il nous était donné de vivre deux sièdes, devenus experts sur la valeur de cette vie terrestre, tous nous con- veitirions et réaliserons les préceptes de la morale chrétienne, nous aimant les uns les autrea sous le regard de Dieu. CombieD vrai eet aphorisme. Mais, hélas la tombe se referme sur nous a l'heure oü nous allions entrevoir. Voudrions-nous, queiqus charmant qu'ait été notre passé, resuivre les sentiers que nous avons parcourus Nous sommes, nous, chrétiens, trop cocsciencieux pour désirer remonter le cours de nos années. Pour celui qui observe avec sincérité, la vie n'est qu'uu acheminement au renonce- uaent. Plus on se meurt, plus on apprécie sa petitesse. Cette impression se produit sur'out iors- qu'on songe a la multitude des mortels qui eouvre le t lobo, aux souffrances innombra- bles, aux trépas prématurés qui semblent immérités h nos regards, dans Timpuissance oü nous sommes de témoigner notre huma- nité, hors du petit cercle oü la destinée nou3 enferme. Nous trouvons bien vain ce mou vement extérieur qui fait dire de nous c'est un liomme d'action 1 Misérable action qui ne peut s'adross^r qu'a quelques créature3 que les circonstances ont placées sur nos pas. L ame insatiable voudrait s'étendre par delü, et venir spirituellement en aide h la multitu de des vivants. Elle ne peut se satisfaire de son entourage, elle s'emporteau loin. Qu on lui retire le sentiment de l'efficacité d9 la prière, elle se seutira inutile, utie sorte d'indifférence ou de dégoüt Taecablera. Et cette prière même augmente d'ardeur quand elle se rapporte au prochain c'est daus des frère3 inuombrables que Ton vou drait s'aimer. A quelques uns pareil désir sem'olera présomptueux une chétive créa- ture qui veut agir universellement et a'élan- cer témérairement hors de son cercle. Mais l'amour de Thumanité n'est il done pas tou- jours l'amour chrétien Cet amour dont Saint Jean l'Evangéliste ne cessait de parler, lorsque, interrogé par ses disciples dans Bon extréme vieillesse sur les devoirs comman- dés aux enfants de Dieu, il se contentaitde leur répondre invariablement Aimez- vous les uns les autres. Nous vivons a une singulière époque, i comme au milieu d'une nuée orageuse qui s'apprête a crever. Cliacun aujourd'hui se croit si savant qu'a ses yeux il n'est plus une position qui lui soit inaccessible. Les partes des ministères sont comme les entrées du théütre, assiégées par des gens de toute mine a chaque instant le nombre des mé- contents 8'accroit. C'est cette multitude d'évincés qui, excitant les passions du peu ple, veut submerge? la société moderne. Car, de lui-même, le peuple ne noarrit pas de sentiments de haine contre Tautorité. Cela ne viendra que le jour oü la Capitale du pays, preuant trip d'empire, corrompue par le luxe, déversera son écume dans les pro- vinces, comme Paris Ta fait sur la France. L'humanité, il est vrai, sera toujours une pauvre malade, souffrant tour a tour dans ses membres et dans sa pensée. Les médecins Heureux rapprochement que cette glo rification de Louis Van Houtte faite presque siniultiainément avec celle de l'oeuvre congolaise, les deux jubilês se plapant, en réalité, a deux jours d'in- tervalle seulement. Le grand importateur de plantes ex- otiques et l'initiateur de notre industrie horticole d'exportation a puissamment conlribué, en effet, k nolre mouvement d'expansion et de pacifique conquête mondiale. Aussi était-ce plaisir de voir les cou- leurs oongolaises se 'mêler partout a la decoration de Gentbrugge. Plaisir aussi de voir ces chars re présentant la flore Equatoriale que Van Houlte avait tant aimée, pour laquelle il avait exposé sa vie et dont il avait gratifié la patrie, pour ajouter a ses at- traits et k sa prospérité. Ainsi, que notre digne imitateur yprois de Van Houtte nous pardonne cette al lusion personnelle mais nous ne résis- (ons pas au plaisir et au devoir de jus tice, a Toccasion du jubilé du Congo, dele rapproeherun instant de Timmor tel amant de la flore tropicale. Comme Van Houtte, l'habile directeur de l'HORTICOLE YPROISE a. lui aussi, bien mérité de la patrie. Faut-il rappeler, entre autres, ses su perbes plantations de la Nouvelle-An- vers, auxquelles il a sacrifié le meil leur de sa jeunesse, prêt a donner sa vie pour elles Comme Van Houtte, c'est dans la pa trie même qu'il continue honorer Flo re et Pomone. Comme lui encore, il continue de faire grand. II semble que la grande nature equatoriale donne a notre activité et a toutes nos conceptions plus de largeur. M. Rouckenooghe est un exemple ,de plus du bien que fait l'esprit colonial nolre mentalité nationale du sur- croït d'activité et de prospérité que cet esprit entraine, au, bénéfice de la mère- patrie. Notre Congolaispeut prendre sa part des paroles que M. Burivenich pro- nonpait, dimanclie, au pied du monu ment Van Houtte Ypres est fiére jde son enfant. Au lendemain des' fêtes du centenaire de Vian Houtte, beaucoup d'liorticul- teurs, de nombreux étrangers el quanti- té d'amateurs ont visité l'exploitation horticole qu'il fonda et qui en 1889 'fut érigée en société aiionyme sous la firme «Louis Van Houtte Père». II ne pourrait certes nous enlrer dans 1 esprit ne füt-ce que de tenter une des cription k vol d'oiseau de cet im mense établissement. Indépendamment des cultures de pleine terre dont les bandes s'allongent a perte de vue entre les longues avenues de lauriers et de toutes espèces de plantes décoratives, il y a! lü quelque quatre-vingt serres pour l'examen desquelles, voulüt-on le faire marches forcées, il faudrait plu- si eurs journées. Mais, nous y rencon- Irons Taimable chef de culture, M. Torek qui veut bien nous donner quelques ren- seignements sur le passé, la fondation de la' firme Van Houtte. Nombreuses sont surtout les plantes rares, que le courageux ch'ercheur in- troduisit des contrées lointaines soit par lui-même, soit par Tentremise d'explo- raleurs dont les expéditions, toujours hasardeuses, devaient lui procurer des collections rares et enviées par cliacun. Ainsi fut vendue chez Vanhoutte, prix d'or, la graine d'une race nouvelle qu'il fixa, qu'il créa par sélection, et hybridation les Calcéolaires, les Ges- nériacées. Les vieux ouvriers de Gend- brugge se rappellent le temps, oü devant les fenêtres de leurs petites maisons. au printemps, 011 voyait ces Pantouffles de Vénus.Puis encore Van Houtte créa une collection toute nouvelle de Glaïeuls, sous le 110m de Gladiolus Gandavensis. Tous ses confrères fur;nt en admira tion devant cette créa'.ion, qui fut le dé- but, le point de départ de tous les per- fectionnements de cette ni en-ei Heuse plante bul heuse. Mais oü Van Houtte s'est surpassé, déroutant les grands botanistes eux-mêmes, c'est dans l'by- bridation des Gesneriacées Gesne- ria, Achimenes, Dircoea, Gloxinia, Ty- daea, Noegelia, etc., etc... On rappelle a ce sujet, que pour contempler un spe cimen Dircaea Blasside nombreux bruxellois et des amateurs du départe ment du Nord, voire quelques anglais firent le voyage de Gentbrugge. L'établissement Van Houtte dut une partie de sa renommee a l'introduction de la Victoria regiaCette fameuse plante fut importée du fleuve das Ama zones en Europe en"1849. C'est k Chats- wordth qu'on réussit en 1849 k la faire fleurir pour la première fois dans notre hémisphère. Chaque feuille da ce végé- tal, flottant sur la surface de l'eau y prend la forme d'un énorme plateau a rebords et est capable de supporter le poids d'un homme. On comprend que pour abriter cette seule gigantesque nymphoeacée il fal lal t une .grande serre. Van Houtte s a fit oonstruire sans hésiter une serre aqua rium, un vrai palais vitré1 circulaire, chef-d'oeuvre de construction, avec chauffage a vapeur et éclairage au gaz le prix de Tinstalkation dépassa les 10,000 fr. M. Torek mentionne encore la création méniorable de vastes champs de Jacin- thes1, de Tulipes. Le succès de l'établis sement s'affirnia de telle facon, que déjü lors des floralies Gantoises de 1878 Van Houtte parvint, dans la catégorie des Jacinthes, a remporter tous les grands prix contre les éleveurs Hollandais les plus renommés. Nous ne pourrions énumérer tous les genres de plantes perfectionnées ou transformées au grand établissement de Gentbruggeil serait exael d e dire qu'en horticulture rien ou presque rien n'é- cliappa a la sagacité üe cet observateur d'élite, k Tinspiration de Tauteur de la Flore des serres ét des jardins d'Euro- pe. Quand nous aurons ajouté qu'au sein de l'établissement Van Houtte fut fondée en 1849 la première école d'horticulture sous le nom d'Institut Roj-al, oüfurent formés cette pléiade d'élèves brillants du monde horticole.. qui devaient aux quatre coins du globe faire connaitre le mom de la villje des fleurs, nous n'au- rons qu'a constater combien la mani festation de dimanche était légitime Van Houtte a bien mérité de la Patrie. Is? if* <55 caKsaaasrsKs-r: aoor^ JOURNAL D'YPKES Organe Satholique WM— 'n'" Wl" de PArrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1910 | | pagina 1