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Le centenair e Van Houtte
Samedi 2 Juillet i F ID
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Harmonie Communale
A utrefois, A ujourd'hui
LA CHARITÉ
Les jubilês du jour
s
45 Annee
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i
Dimancha 3 Juillet, a 8 1/2 h.
P ROG RA MME
1. La sortie de la Garde. Pas redouble.
Eilenbeig.
2. Ouverture Italienne. Fr. Schubert.
3Ballet Egyptien. Luigini.
4. Sérénade Hongroise. E. Wesly.
5. Bouquet de melodies sur Carmen. Bizet.
6. Saluts a Gemona. Valse. Cossetfi.
II 11'est pas rare, loirsqu'on essayc tie
fonder des oeuvres nöuvelles dans une
paroisse, d'entendre des personnes,
d'ailleurs: fort bien infentionn'éés, vous
objecter
Autrefois, les pref res ne s'oecupaienl
ni de patronages, ni de 'jöurnaux, ni de
conférences, ni de gymnastique et les
paroisses étaient plus chrétiennes qu'au-
jourd'hui.
On a mille fois raison iuais c'est pré-
cisément paree que les paroisses 'étaient
plus chrétiennes qu'elles n'avaient pas
besödn d'une foule d'ceuvres indispen-
sables de nos jours.
Autrefois les parents étaient les pre
miers1 éducateurs de leurs enfants, et
leur enseignaient Ia religion et la mora
le, plus1 encore par leur example que par
leurs instructions.
Quels délicieux souvenirs a laissés le
(foyer domestique cl'autrefois Chaque
soii', après le rude labeur de la journée,
Sous le manteau de la clieminée, la fa
milie Se groupaita la place d'honneur
le père, [autour de lui les' enfants qui
éöoutaient avec avidité la yie des saints,
les naïves légendes, et, avec ces légen
des, un pen de cette morale clirélienne
dont elles étaient loujours parfumées.
Puis, quand s'önnait 1 h'eure du repos,
quand les paupières alourdies mena-
caient d'enclore les petits yeux mutins,
le silence se faisait et le père, d'une voix
grave et solennelle, commencait la priè-
re.
Quel sublime tableau Coinm'e il 'était
grand, aux yeux de ses enfants, eet horn-
111e qui parlait a Dieu cönune un pön-
life. Avec quel respect ils inclinaient
leur front sous sa main bénissante Avec
quelle affection ils allaient recueillir sur
ses lèvres sanclifiées par la prière, le
baiser du pardon et d'amour
Aujourd'hui, hélas en combien de
foyers ne plus s'öccuper de religion, 11e
plus parler de Dieu, ne plus dire un mot
de prière est devenu; la règle. Heureux
encore, quand On ne se moque pas, de
vant les enfants, des choses sacrées
qu'on ne devrait nonimcr qu'a genoux.
Ne faut-il pas susciter, autour de ces
petits, des dévouements quasi-maternels,
pour les initier aux premières notions
religieuses qu'ils ne puisent plus au
foyer Et c'est pourquoi l'Eglise, tou-
jours industrieuse dans sa charité, a
créé cette oeuvre admirable des C a t -
chistes volontaires.
Autrefois l'école était comme le
prolongement de la familie 1'enfant y
respirait la même atmosphere da reli
gion et de vertu qu'au foyer paternel.
Le maitre d'école avait une haute idéé
de sa mission il s'en acquittait comme
d'uu sacerdoce, et nous avons conserve
un souvenir ému et respectueux de
'Thomhie venerable qui nous appril a
êpeler les mots et a tracer les premières
lettres. La classe commencait par la
prière et c'est par la prière qu'elle finis-
sail.
Le catéchisme rcmplacait avaiitagcu-
semient tous les manuels d'instruclion
civique.
L'e dimanclie, a rappel des cloches,
nous nous rendions a l'école, et, de la,
aux offices notre tenue était bonne,
car elle se réglait sur celle de Thömtae
vériéré dont 1'exeniple était pour nous
la plus efficace des predications.
Aujourd'hui sont reputes bons mai-
tres' ceux qui, par respect pour eux-mê-
mes et pour la conscience des enfants
qui leur sont cönfiés, ne blasphèment
pas joju 11e tournent pas en ridicule les
croyances religieuses.
A nos enfants, a nos jeunes gens ne
faut-il pas refaire, a cöté de l'école, com
me un foyer nouveau oü ils respireront
un (air meilleur, oü ils complèteront leur
instruction religieuse, qu ils affirm eronl
leurs convictions et prendront conscien
ce (de leurs devoirs de ch'r'étien et de ci-
toyen
Et tel ést précisémenl le but de nos
P: a t r 011 a ges', de nos c e r c. 1 e s d-
1 u d e s de nos a s s o c i a 1 i o n s d e
j eunesse
Autrefois, quiconque avait TJion-
neur de tenir une plume, avait au plus
fiaut point le respect de ses lecteurs
on aurait cru s'avilir en alterant la vé-
rit'é, se couvrir de honte en blessant les
bonnes nioeurs.
Aujourd'hui, il y a les forbans de la
plume cOmnie il y a les brigands du poi-
gnard et du poison... II y a des ames
sales et pétries de boue comme disait
déja La Bruyère, qui ne s'épanclienl
en (des 'feuilles' malsaines que pour troni-
per, souiller ou empoisonner.
Pour réfuter leurs mensonges et leurs
calomnies, pour neutraliser leur venin,
11'est-il pas indispensable de créer des
ceuvres de pr esse
Autrefois on ne voyait pas toute
une arrnée de sophisles et de demi-sa-
vjants aller, de ville en ville, de village
on village, seiner l'ivraie de rimpiété
et de démoralisation, s'acharner a Ionl
nier, a tout mépriser, a tout détruire.
Aujourd'hui, ils sont légion les dis-
coureurs pervers qui font profession pu-
blique d'ou trager toutes les vérités, mê
me les plus sacrées, d'insulter toutes
(les institutions, même les plus vénéra-
bles.
Pouvons-nous les laisser accomplir a
l'aise, leur oeuvre de décomposition et
de déchrislianisation
Evidemment non le devoir s'impose
de venger la vérité, de redresser Ter
reur, d'éclairer, de délrOmper le peuple
égaré par des montagnes d'erreurs, de
préjugés et de mensonges.
D'ou la nécessité d'organiser des
Conférences p o p u 1 a i r e s car
«L'e peuple appartient a qui lui parle.»
Nous 'pourrions continuer lrénu-
méralion les exemples qui précédent
nous seniblent suffire.
II y a des oeuvres de sanctification
qui sont de tous les temps, paree qu'
elles soul de l'essence mênie du christia-
nisme et qu'elles répondent aux aspira
tions les plus intimes de l'ame humai-
ne. Mais chaque siècle a des besoins
nouveaux qui demandent des oeuvres
nöuvelles, et c'est l'éternel honneur de
(l'Eglise de se rajeunir ainsi avec chaque
génération, de parer aux nécessités pré-
sentes et de trouver sans cesse dans son
inépuisable charité, de nöuvelles formes
de dévouement.
A 1'oeuvre done et aux oeuvres
Nous ne sommes pas a autrefois,
nous sommes a aujourd'hui di
sait, ces temps derniers, le Souverain
Pontile Pie X il iniporte de trouver
et d'employer des modes d'aclion en
rapport avec la variété des ïemps et
des circonstances. Cie qui n'était pas
nécessaire bier peut le devenir aujour
d'hui se canlonner absolument dans
les oeuvres anciennes serail une erreur
et une cause de ruines.
A. R. T.
qui veulent la guérir radicalement et les
charlatans sont nombreux ils disent que si
on la leur livrait pieds et poiDgs liés, elle se
porterait a merveille. Je doute fort que eet
état parfait lui arrive jarrais en ce mon le.
Seule la charité chrétienne peutlarendre
bonne en attendant la perfection da Tautre
Vie bienheureuse nromis par le Divin Maitre
aux hommes do bonne volonté.
if*
Un de nos plus illustres littérateurs,
Octave Pirmez, que Ton pourrait appeler le
grand écrivain chrétien, dit dans un de ses
oeuvres
S'il nous était donné de vivre deux
sièdes, devenus experts sur la valeur
de cette vie terrestre, tous nous con-
veitirions et réaliserons les préceptes
de la morale chrétienne, nous aimant
les uns les autrea sous le regard de
Dieu.
CombieD vrai eet aphorisme.
Mais, hélas la tombe se referme sur
nous a l'heure oü nous allions entrevoir.
Voudrions-nous, queiqus charmant qu'ait
été notre passé, resuivre les sentiers que
nous avons parcourus Nous sommes, nous,
chrétiens, trop cocsciencieux pour désirer
remonter le cours de nos années.
Pour celui qui observe avec sincérité, la
vie n'est qu'uu acheminement au renonce-
uaent. Plus on se meurt, plus on apprécie sa
petitesse.
Cette impression se produit sur'out iors-
qu'on songe a la multitude des mortels qui
eouvre le t lobo, aux souffrances innombra-
bles, aux trépas prématurés qui semblent
immérités h nos regards, dans Timpuissance
oü nous sommes de témoigner notre huma-
nité, hors du petit cercle oü la destinée nou3
enferme. Nous trouvons bien vain ce mou
vement extérieur qui fait dire de nous c'est
un liomme d'action 1 Misérable action qui ne
peut s'adross^r qu'a quelques créature3 que
les circonstances ont placées sur nos pas.
L ame insatiable voudrait s'étendre par delü,
et venir spirituellement en aide h la multitu
de des vivants. Elle ne peut se satisfaire de
son entourage, elle s'emporteau loin.
Qu on lui retire le sentiment de l'efficacité
d9 la prière, elle se seutira inutile, utie
sorte d'indifférence ou de dégoüt Taecablera.
Et cette prière même augmente d'ardeur
quand elle se rapporte au prochain c'est
daus des frère3 inuombrables que Ton vou
drait s'aimer. A quelques uns pareil désir
sem'olera présomptueux une chétive créa-
ture qui veut agir universellement et a'élan-
cer témérairement hors de son cercle. Mais
l'amour de Thumanité n'est il done pas tou-
jours l'amour chrétien Cet amour dont
Saint Jean l'Evangéliste ne cessait de parler,
lorsque, interrogé par ses disciples dans Bon
extréme vieillesse sur les devoirs comman-
dés aux enfants de Dieu, il se contentaitde
leur répondre invariablement Aimez-
vous les uns les autres.
Nous vivons a une singulière époque, i
comme au milieu d'une nuée orageuse qui
s'apprête a crever. Cliacun aujourd'hui se
croit si savant qu'a ses yeux il n'est plus
une position qui lui soit inaccessible. Les
partes des ministères sont comme les entrées
du théütre, assiégées par des gens de toute
mine a chaque instant le nombre des mé-
contents 8'accroit. C'est cette multitude
d'évincés qui, excitant les passions du peu
ple, veut submerge? la société moderne. Car,
de lui-même, le peuple ne noarrit pas de
sentiments de haine contre Tautorité. Cela
ne viendra que le jour oü la Capitale du
pays, preuant trip d'empire, corrompue par
le luxe, déversera son écume dans les pro-
vinces, comme Paris Ta fait sur la France.
L'humanité, il est vrai, sera toujours une
pauvre malade, souffrant tour a tour dans
ses membres et dans sa pensée. Les médecins
Heureux rapprochement que cette glo
rification de Louis Van Houtte faite
presque siniultiainément avec celle de
l'oeuvre congolaise, les deux jubilês se
plapant, en réalité, a deux jours d'in-
tervalle seulement.
Le grand importateur de plantes ex-
otiques et l'initiateur de notre industrie
horticole d'exportation a puissamment
conlribué, en effet, k nolre mouvement
d'expansion et de pacifique conquête
mondiale.
Aussi était-ce plaisir de voir les cou-
leurs oongolaises se 'mêler partout a la
decoration de Gentbrugge.
Plaisir aussi de voir ces chars re
présentant la flore Equatoriale que Van
Houlte avait tant aimée, pour laquelle
il avait exposé sa vie et dont il avait
gratifié la patrie, pour ajouter a ses at-
traits et k sa prospérité.
Ainsi, que notre digne imitateur yprois
de Van Houtte nous pardonne cette al
lusion personnelle mais nous ne résis-
(ons pas au plaisir et au devoir de jus
tice, a Toccasion du jubilé du Congo,
dele rapproeherun instant de Timmor
tel amant de la flore tropicale.
Comme Van Houtte, l'habile directeur
de l'HORTICOLE YPROISE a. lui aussi,
bien mérité de la patrie.
Faut-il rappeler, entre autres, ses su
perbes plantations de la Nouvelle-An-
vers, auxquelles il a sacrifié le meil
leur de sa jeunesse, prêt a donner sa
vie pour elles
Comme Van Houtte, c'est dans la pa
trie même qu'il continue honorer Flo
re et Pomone.
Comme lui encore, il continue de faire
grand. II semble que la grande nature
equatoriale donne a notre activité et a
toutes nos conceptions plus de largeur.
M. Rouckenooghe est un exemple ,de
plus du bien que fait l'esprit colonial
nolre mentalité nationale du sur-
croït d'activité et de prospérité que cet
esprit entraine, au, bénéfice de la mère-
patrie.
Notre Congolaispeut prendre sa
part des paroles que M. Burivenich pro-
nonpait, dimanclie, au pied du monu
ment Van Houtte Ypres est fiére jde
son enfant.
Au lendemain des' fêtes du centenaire
de Vian Houtte, beaucoup d'liorticul-
teurs, de nombreux étrangers el quanti-
té d'amateurs ont visité l'exploitation
horticole qu'il fonda et qui en 1889 'fut
érigée en société aiionyme sous la firme
«Louis Van Houtte Père».
II ne pourrait certes nous enlrer dans
1 esprit ne füt-ce que de tenter une des
cription k vol d'oiseau de cet im
mense établissement. Indépendamment
des cultures de pleine terre dont les
bandes s'allongent a perte de vue entre
les longues avenues de lauriers et de
toutes espèces de plantes décoratives,
il y a! lü quelque quatre-vingt serres
pour l'examen desquelles, voulüt-on le
faire marches forcées, il faudrait plu-
si eurs journées. Mais, nous y rencon-
Irons Taimable chef de culture, M. Torek
qui veut bien nous donner quelques ren-
seignements sur le passé, la fondation de
la' firme Van Houtte.
Nombreuses sont surtout les plantes
rares, que le courageux ch'ercheur in-
troduisit des contrées lointaines soit par
lui-même, soit par Tentremise d'explo-
raleurs dont les expéditions, toujours
hasardeuses, devaient lui procurer des
collections rares et enviées par cliacun.
Ainsi fut vendue chez Vanhoutte,
prix d'or, la graine d'une race nouvelle
qu'il fixa, qu'il créa par sélection, et
hybridation les Calcéolaires, les Ges-
nériacées. Les vieux ouvriers de Gend-
brugge se rappellent le temps, oü devant
les fenêtres de leurs petites maisons. au
printemps, 011 voyait ces Pantouffles
de Vénus.Puis encore Van Houtte créa
une collection toute nouvelle de Glaïeuls,
sous le 110m de Gladiolus Gandavensis.
Tous ses confrères fur;nt en admira
tion devant cette créa'.ion, qui fut le dé-
but, le point de départ de tous les per-
fectionnements de cette ni en-ei Heuse
plante bul heuse. Mais oü Van Houtte
s'est surpassé, déroutant les grands
botanistes eux-mêmes, c'est dans l'by-
bridation des Gesneriacées Gesne-
ria, Achimenes, Dircoea, Gloxinia, Ty-
daea, Noegelia, etc., etc... On rappelle
a ce sujet, que pour contempler un spe
cimen Dircaea Blasside nombreux
bruxellois et des amateurs du départe
ment du Nord, voire quelques anglais
firent le voyage de Gentbrugge.
L'établissement Van Houtte dut une
partie de sa renommee a l'introduction
de la Victoria regiaCette fameuse
plante fut importée du fleuve das Ama
zones en Europe en"1849. C'est k Chats-
wordth qu'on réussit en 1849 k la faire
fleurir pour la première fois dans notre
hémisphère. Chaque feuille da ce végé-
tal, flottant sur la surface de l'eau y
prend la forme d'un énorme plateau
a rebords et est capable de supporter
le poids d'un homme.
On comprend que pour abriter cette
seule gigantesque nymphoeacée il fal
lal t une .grande serre. Van Houtte s a fit
oonstruire sans hésiter une serre aqua
rium, un vrai palais vitré1 circulaire,
chef-d'oeuvre de construction, avec
chauffage a vapeur et éclairage au gaz
le prix de Tinstalkation dépassa les
10,000 fr.
M. Torek mentionne encore la création
méniorable de vastes champs de Jacin-
thes1, de Tulipes. Le succès de l'établis
sement s'affirnia de telle facon, que déjü
lors des floralies Gantoises de 1878 Van
Houtte parvint, dans la catégorie des
Jacinthes, a remporter tous les grands
prix contre les éleveurs Hollandais les
plus renommés.
Nous ne pourrions énumérer tous les
genres de plantes perfectionnées ou
transformées au grand établissement de
Gentbruggeil serait exael d e dire qu'en
horticulture rien ou presque rien n'é-
cliappa a la sagacité üe cet observateur
d'élite, k Tinspiration de Tauteur de la
Flore des serres ét des jardins d'Euro-
pe.
Quand nous aurons ajouté qu'au sein
de l'établissement Van Houtte fut fondée
en 1849 la première école d'horticulture
sous le nom d'Institut Roj-al, oüfurent
formés cette pléiade d'élèves brillants
du monde horticole.. qui devaient aux
quatre coins du globe faire connaitre
le mom de la villje des fleurs, nous n'au-
rons qu'a constater combien la mani
festation de dimanche était légitime
Van Houtte a bien mérité de la Patrie.
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JOURNAL D'YPKES
Organe Satholique
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de PArrondissement