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Téléplione 52
Sainedi 9 Juillet 1918
10 centimes ie W
45 Année
M 4637
Fanfare Royale
La fête de la Reine.
5 VA kool devant
notre Cardinal et notre Roi
L'effort
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ii <S
i
Dimanche 10 Juillet, a 8 1/2 h.
PROGRAMME
1. Zegemarsch uit Klokke Roe- Ed. Tinei.
land
2. Doorheen het werk van Peter Benoit.
3. Solo voor bazuin. Leo Moeremans.
Solist M. J. Desramault.
4. Fantazia op Clodwig en Clo- Oscar Roels.
thildis.
a) voorspel, b) üo jacht, c) Balla
de, d) Marsch, Hosannahl
5. Volksliederen.
A. Het lied der Vlamingen. Peter Benoit.
B. Beiaardlied. jd.
C. De Vlaamsche Leeuw. ff- iMiry.
On sait que le souci principal de notre gra-
cieuse souveraine est d'être avant tont une
reine bonne et charitable et que sa sollici-
tude s'étend a ceux-la surtout que la fortune
a de'shérités et que les épreuves de la maladie
ontfrappés. Les propagandistes de la lutte
contre la tuberculose ont trouvé en elle une
protectrice convaincue, qui n'a jamais man
que de leur assurer des preuves de sa bien-
veillance cette fois encore, elle vient de leur
en donner un nouveau témoignage. On son-
geait a célébrer pour la première fois avec un
e'clat tout particulier la fête de la nouvelle
Reine des Beiges, quand celle-ci au courant
des manifestations de sympathie qui se pré-
paraient, fit savoir aux organisateurs que s'ils
voulaient lui être agréables, ils auraient a
coeur, au lieu de dépenser de grandes som
mes pour elle, de consacrer celles-ci a telle
oeuvre charitable particulièrement mériloire,
notamment celle de la Ligue contre la tuber
culose. On comprit ce désir, aussitot on
chercha a lui trouver une solution pratique
et on trouva ceci.
La Reine aime les fleurs et entre toutes la
rose qui a sa préférence. Le jour de la fête de
notre gracieuse Souveraine, fleurissons nous
de roses, faisons en vendre dans les magasins,
sur les places publiques, de naturelles, et
d'artificielles, dont le prix soit a Ia portée de
toutes les bourses et le montant de cette
vente de charité consacrons-le a l'oeuvre
préférée de la Reine Elisabeth.
Bientot le projet prit corps, des comités
se formèrent a Bruxelles,a Anvers, dans tous
les chefs lieux de province, dans toutes les
villes principales, plus ingénieux les uns que
lesautres pour répandre l'idée et assurer son
succès. Les pouvoirs publics, les écoles, les
sociétés particulières, les groupes commer-
cants ont rivalisé d'ardeur et, a Anvers, no
tamment, on s'attend a une manifestation
grandiose. Tout le monde voudra le 24
juillet, pour deux sous, porter la fleur de la
Reine, la rose de charité.
Notre province, devant ce magnifique élan
patriotique, ne pouvait rester en arrère et a
''initiative de notre sympathique Gouverneur
le Baron Ruzette, des comités se sont formés
a Bruges et dans les principales villes de la
Flandre.
II nous revient, que Madame Bruneel de
Montpellier a accepté la mission, toute de
dévouement, de propager dans notre arron.
dissement la fleur préférée de notre gracieuse
et si populaire Souveraine.
II faut qu'è cette fête des roses, s'associent
toutes les classes de la société, que le 24 juillet
tous les magasins soient décorés de la fleur
préférée de la Reine, que dans les rues per-
sonne ne passe sans être parée de cette jolie
fleur; que dans les écoles, filles et garcons en
aient aussi, que partout en un mot ce soit une
manifestation magnifique de poésie, de loya
lisme et de charité.
Nous apprenons avec plaisir qu'a l'occa-
sion de la fête de la Reine l'excellente harmo
nie Communale de Wervicq donnera a la
Grand'place, le Dimanche 24 Juillet, a 6 h.
du soir, un grand concert artistique.
S. A. la Princesse Charles de Ligne, a la
tête d'un comité de dames, a décidé d offrir
un souvenir a S A. R. la Princesse Clémen
tine a l'occaaion de son mariage. Elle s'est
adressée aux Gouverneurs des Provinces,
les priant de former des sous-comités pour
propager dans tout le pays cette idéé si
patriotique.
Les membros de celui d'Ypres, dósignés
par Mr le Baron Ruzette, se présenteront
chez les habit >nts de notre ville et des en
virons afin de recueillir leurs dons.
Les tioms des souscripteursseront inscrits
au livre d'or qui sera remis a S. A. R. en
mêine temps que le cadeau,
j Nous espérons que ces dames trouveront
un géoéreux accueil auprès de notre popu
lation si attacbée a notre Familie Royale.
1 Le Sous-Comité.
vait se tenir mens 11 el lemen! semblable
réunion
C'est ï'effort auqucl je vous cönvie.
Les temps sönt troubles, l'avenir de
notre patrie exige notre union indéfec-
table partout et toujours. Ecoutons la
voie de Pie X réunissons-nous souvent
pour la Sainte Communion. La est le.'
s'alut. L'ame qui aime vraiment Dieu
est1 capable de si grandes choses 1
Et si felle est la puissance id'une seu-
le ante, de quel effort, doit 'être capable
une arrnée de catholiques fervents du
Sacré-Cceur.
Osons-le dire bien h'autC'est de
sociétés semblables a celle dont je me
plais a faire l'éloge que doit venir 1'ef
fort qui assure les triomphes et les vé-
ri tables joies en ce monde.
s# s# s®P '*t$ is#. W.
En attendant que nous ay ons le plai
sir d'insérer IN-EXTENSO le magis
tral discours prononc'é, dimanche der
nier, a l'Exposition, par notre 'éminent
Cardinal, nous donnons ci-dessous, d'a-
près' le Ciourrier 'de Bruxelles.un
compte-rendu résumé de la manifesta-
tion antialcooUque au cours de laquelle
ce discours s'est placé.
Bèaucoup, parmi les lecteursdu
Journal d'Ypres connaissent-ils l'ex-
istence, en notre ville, de lal confrérie;
des Amis du Sacré-Coeur de Jésus
[J'en doute et cependant combien 'élevé
jest son but, combien vivace son prgal-
pisation, et que de bien elle realise
Sans pretention a des manifestations
extérieure®, sans vaine parole, elle a
pour but unique d'aVoir dans les coeurs
catholiques l'amour de Dieu, de répan
dre la sainle pratique.de la Communion
mensuelle et d'altaclier ses membres
leS uns1 aux autre,s, en resserranl davan-
iaae leS liens de la charité chrétienne.
Chaquc moiS rëunit les affiliés au
pied des autels, et la, dans l'intimité,
d'une petite chapelle modeste, deux
cents ouvriers viennent ensemble adres-
ser au Dien 'du Tabernacle leurs plus
ferventes prières.
Ellesl sont véritablément 'émotionnan-
tes, ces reunions, et le Coeur de Jésus
doit se réjouir k voir que de ces ames
simples, bonnes e£ sincères sortent avec
vigueur des; élans de foi que dans un
chant d'ensémble, ils ëlèvent vers son
Tröne.
DEUX CENTS AMIS DU SACRE-
COEUR
Oh si les heureux du siècle, si
les incrédules, si certains catholiques
trop indifférents on trop tièdes, pou-
vaient, quelque jour, jeter par-dessus
les toits leur maudit respect humain, et
la, dans1 1'humble pratoire venir écouler
ces priëres sublimes, oh, combien jls
seraient persuades que la 'foi a quel
que chose de bon et de réconfortant.
Comme, en réfléchissant a 1'instabilité
des choses de ce monde, aux vicissitudes
de l'existence et a la Futilité des jofes
terrestres, ils comprendraient que ces
ouvriers ont la belle part Ils aiment
Celui qui les créa et vers Lequel, quoi-
qu'on dise et quoiqu'on veuille, tous
nous devons retourner quelque jour.
Catholiques Yprois, quelle force serait
la nötre, si dans chaque paroisse pou-
Après un cortège en ville, dans Ia
matinee, les membres du Congres des
ligues' de temperance se trouvaicnt réu-
nis dimainche après-midi dans la gran
de salie des conférences de 1 Exposition.
Le Roi est arrivé, en auto, a 3 heures,
suivi d'un officier 'd'ordonnance, de S. E.
le cardinal Mercier, 'de MM. Lejeune,<
ministre d'Etat, des directeurs géné-
raux de l'Exposition, 'du baron Jans
sen, etc.
Une doublé b'rabanconne le salue et
la foule immense 2,000 personnès
qui emj)lit le grand hall lui fait une
longue ovation.
M. Jules Lejeune, minislre d Ëtat et
président de la Ligue patriotique con
tre Talcoolisme, prend Ie premier: la
parole, accueilli a la 'tribune par les!
,'applaudissements de foute la sa'ile.
En ce moment, dit-il, j'ai un mol
bien doux a prononcer Merciqui
témoigne 'de foute ma gratitude et de ma
joie au Roi, qui a voulu honorer cette
réunion de sa presence. Après de Ro
bles paroles que prononca notre Roi:
le jour de son avènement, l'on a. pu
dire Désormais la nation aura -un
Roi et une Reine qu'elle adorera.
Cet amour de la nation pour son
feouverain est une force invincible. Si
Votre Majesté le permet, je donnerai
le signal de ce qui fera féclater sur,
leurs lèvres les senlimenfs qui sont dains
leur cceur pour leur Roi et pour leur
Reine.
La' salie entière crie Vive le Roi
Vive lal Reine.
S. E, le cardinal Mercier prend en-
suite la parole. Lorsque votre véné-
ré président, dit-il, voulut bien m'in-
viter A venir prendre part a ce congrès,
je ne manquai pas de prendre ï'iavis
de sa longue expérience. C'est lui qui
m'a fourni le sujet de cette conférence.
Tous mes membres, fn'a-t-il dit, sont
adversaires de l'alcool ils ont fait jun
effort moral dont il est juste que vous
les félicitiez. Ce mot m'a frappé «l'ef-
fort moral.
Dans la' lutte contre l'alcöolisme, nous
pouvons en faire notre profit. L'effort
moral c'est la lutte contre l'obstacle.
L homnie vertueux est celui qui a su
Vaincre l'obstacle et il aura droit a la
vénéralion du monde.
L'alcoolisme est le contrepied de l'ef
fort moral. L'alcoolique est devenu in
capable d'un effort.
Pour ma part, j'ai tenu a honneur
de me joindre aux Pères de l'Eglise,
aux ëvëques et au Pape Leon XIII pour
vous demander 'de vous unir contre
l'alcoolisme an nom de J[ésus crucifié.
(Applaudissements). II ne faut pas que
le son du cl air on exalte notre humeur
belliqueuse et nous las se prendre le
change sur l'effort moral qui nous est
demandé.
L'exempte en Belgique vient de baut
et permettez-moi de m'interrompre pour
offrir A notre jeune roi 1 hommage de
nos espjérances chrétiennes et patrio-
tiques'. (Longs applaudissements).
L'homme qui veut jouir d'ascendant
sur ses concitoyens doit, par un effort
intense de volonté, atteindre les som-
biets oü l'appelle le devoir.
Ceuxquile regard en I d'enbas gubis-
isent eet ascendant et grace a lui par-
viennent a monter, a travers les sen
tiers1 rocailleux, dans les hauteurs. (Ap
plaudissements). iQuelles seront nos ar
mies contre l'alcoolisme II faut fout
d'abord la volonté de vaincre le mal.
Cette volonté, vous l'avez eue vous
avez eu le courage ou de vous abstenir
complètemenl des boissons alcooliques
ou d'en faire un usage trés mo'déré.
Mais il ne suffit pas d'être abstinent
il faut faire règner au tour de soi la
temperance.
L'enfant, dès le bas age, regarde son
père, sa mère les impressions s'accu-
mulent qui cönlduiront plus tard l'acüon
personneile. Plus l'exemple vient de
h'aut plus: l'influence est puissante. Le
conseil vaut mieux que la loi. La diffé-
rence entre celui qui boit b'eaucoup et
celui qui boit peu est minime, tandisj
que la différence entre celui qui boit
peu et celui qui ne boit pas du tout est
absolue.
L'orateur cite le texte d'une prière
indulgenciée par Pie X et par laquelle
on s'engage, pour un jour, k s'abstenir
de foute boisson alcoolique.
II parait que les conversions des |al-
coolisës sont rares. Pourquoi la société
laisse-t-elle se multiplier les sollicita-
tions puisque; les malhjeureux n'ont pas
le courgge de se corriger. La statisti-
que, a ce point de vue, est 'attristante
et édifiante II y a en Belgique 211,617
débits de boissons, soit un cabaret par
34 habitants' qui boivent, chaque jour,
pour 550,000 fr. d'aleool, sans compter
le vin et la bière. 20,000 beiges sont
lués chaque année par l'alcool, 75 p. ex
des condamnations sont dues a l'alcool
et 50 p. c. des Suicides ont la iriême
cause.
S. E. le cardinal Mercier fait lappel
a la jeunesse et a l'enfance pour que
celles-ci s'abstiennent des boissons al
cooliques de qui celles-ci tiennent-elles
souvent le g:out de l'alcool. De leurs:
parents. Les premières sentences du mal
ont été jetées dans Ie cceur des enfants:
par les parents. 'Si un jeune homme fait
le malheur de ses parents par son in-
«jempérance, qui faut-il accuser la plu
part du temps, sinon les parents.
Au nom de la1 moralité, je supplie lés'
parents d'ëtoigner de leurs enfants toute
boisson alcoolique.
Forlifiez l'enfant par 1'union onrö-
lez-le dans une ligue antialcoolique jns-
qu au moment oü il commencera a
prendre contact avec ïa vie. Alors, il
renouvellera, de plein gré, l'engagemerit
que vous jaurez pris pour lui.
Je souhaite de tout mon coeur que,
dans chacune des paroisses de mon dio-
cèse, se crée une ligue antialcoolique,
une ligue d'abstinents complets d'al-
cool, qui n'useraient que d'une fa?ön
modérée des autres boissons.
MaiS l'bumanilé, prise en elle-même,
est incapable d'un effort moral persé-
Vérant il faut la pens'ée religieuse. la
foi en Jésus-Cbrist, pour obtenir le ré-
sultat désiré.
pette conférence est longuement ap-
plaudie par rassemblée.-
M. Van Cauwelaert, le nouveau dé-
puté d'Anvers, prend ensuite la paro
le en i'lamand.
II remercie, au nom de la jeunesse
flamande, le Roi et le Cardinal, pour,
l'exemple qu'ils donnent et pour Ie bien
qu'ils' font a la grande cause de l'an-
tialcoolisme. Partout, l'industrie se Üé-
veloppe, de même que les ceuvres socia-
les, mais il f'aut travailler a la moralité
publique, dont le plus grand ennemi
est Talcoolisme. Cinquante ans ont sufli
pour créer, dans notre pays, un danger
qui menace le monde entier.
II fait ensuite la statistique des toéfaits
de l'alcool et fait appel aux parents]
et aux classes aisées. Ce n'est pas seu-
lement dans le peuple que règne Tal
coolisme, mais dans toutes les classes
de la société. Au lieu de 10,000 adhé-
ranls, nous en aurons bientot 100,000, et
le Roi pourra voir alors son peuple élevé
au point de vue moral.
Plus bas la consomma'ion de l'alcool
lombera, plus le pays jöulra de bonheur,
plus la nation sera prospère.
M. Jules Lejeune. L'e f.éau de Tal
coolisme met en péril la nation beige.
Nous avons cru qu'une parole éloquen
te pourrait mettre en péril ce fléau. Jé
donne la parole a Me Henri Robert, avo-
cat au, barreau 'de Paris.
M. Robert salue d'abord le Roi. Sire,
dit-il, je considère comme un des plus
grands honneurs de ma carrière celui
|de prendre la parole devant Votre Ma
jesté Quand je l'ai vu arriver tout
a l'heure, tout souriant, et que j'ai pu
cons tater la faco n enthousiaste dont
vous l'avezi requ, 'j'ai pu voir combien
les Beiges aiment leur rod. (Longs ap
plaudissements.)
L'orateur rend hommage k Mgr. Mer
cier, M. Jules Lejeune et k Ms Van
Cauwelaert.
Pour la première 'fois de nia vie, l'a-
vocat que je suis ne va pas défendre,
mais accuser, porter un réquisitoire, et
je suis convaincu qu'a 1'unanimité vous
rapporterez un verdict de condamnation
contre le plus redoutable des adversai-
'res. (Applaudissements.)
Une reunion comme celle-ci ne peut
avoir lieu que dans un pays comme le
votre a Paris, une conference organi-
sée contre Tabsinthe avait mis la ville
pour ainsi dire en ëtat de siège. Les mar-
chands de vin s'étaient émus et les as
sistants durent être protégés par la po
lice.
L'orateur donne une statistique Ides
ravages de l'alcool en France 40 et
jusqu'a 60 p. c. du contingent militaire
sont reconnus incapables de servir la
patrie. Et les cabanons ne cessent, com
me les prisons, de s'emplir, grace
l'alcool. L'alcoolisme est le nid de la!
tuberculose les hospices, les höpitaux,
les maisons de santé sont garnies en
majorité par l'alcool.
L'ouvrier est guetté par le cabaret, oü'
il trouve la lumière et la chaleur, l'ou-
bli de ses misères, ce qu'il ne trouve
pas, hélas toujours chez lui. A Paris,
le cabaret, c'est le salon de l'ouvrier
et il n'y aura rien de fait contre Tal
coolisme aussi longtemps qu'on n'au
ra pas' créé des maisons ouvrières pro-
pres et riantes. (Longs applaudisse
ments.) La chronique criminelle estali-
mentée surtout par Talcoolisme le
nombre de criminels alcooliques est en-
JOURNA
TPKES
©rgane Gatholique
de l'Arrondissement