Téléphone gs IË 45 An ée N 4661 Téléplione 52 i® m m w* m m Samedi 24 Décembre 1910 10 centimes ie N° Le premier cauchernar de Jésus s* 2* s* mS s« s*. Ms*.t* Cercle Excelsior La Bouillère Albert Vogel a Ypres Turners St Michel i I Propos de fin d'année r&, m M M s* 'J* Notre Reine Pensées de Noël. La pluie .X-ersatijLk* Oil s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour 1 etranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tous les bureaux de poste du royaume, Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coüteüt 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) sadresser lAföifó&ê Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. [Conté de Noël) Les premières heures de la Tie de Jésus en ce monde s'étaient écoulées ineffablement douces, sous les baisers des deux Êtres les plus saints que la terre ait portés et au son harmonieux de célestes concerts. Puis les anges ayaient cédó leur tour d'adoration aux amis de predilection de Jésus, les paurres petits pastoureaux de Bethléem. Et tandisqu'ils priaient, l'Enfant Jésus s'endormit. 11 continua de les voir en rêre et se ber^a de l'illusion que tous les pauvres leur res- sembleraient et aimeraient, comme Lui et comme eux, leur pauvreté. Sa pensée, en rêvaat, devan^a les temps et parcourout tout le cycle des dges futurs. Et II vit que les riches eux-mêmes, en nom- bre toujours croissant, se dépouillaient da leurs richesses et s® faisaient pauvres comme Lui et pour Lui. Mais lorsque le XXe siècle commecca a dérouler son film d'années, le rêve de Jésus, déja traversé parfois de péuibles visions, se cbangea rapidement en un affreux cauche rnar, Non settlement les riches, mais les pau vres eux-mêmes reponssaient la pauvreté et ne se souciaient plus que de s'enrichir ou d'accroitre leurs richesses, en vue des viles jouissances que l'or peut procurer. Et, pour la première fois, Jésus vit en songd sa croix, toute ruisselante du sang qu'Il allait verser pour les humains égarés... Mais voici que le cauchomar qui oppres- sait le divin Enfant cess® soudainement. L'année 1910 a passé devant ses yeux et, dès ce moment, II voit venir a Lui,toujours plus nombreux des anges de la terre qui viennent le consoler. C'est la foule des communiants, toujours plus jeunes, qui vont Lui faire oubli®r la foule toujours plus nombreuse de ceux qui le méeonnaissent. GrAce a eux, las années suivantes qui se succèdsnt dans son rêve ne parviennent plus a agitar son sommeil. Et lorsqu'Il se réveille, les petits pastoureaux se pressent plus nom breux autour de sa crèche, ainsi qu'autour d'une Table sainte, et l'adorent avec plus de ferveurqua lorsqu'Il s'est endormi... Gloire a Dieu et Viie PieX 1 SALLE IWEINS Mercredi 28 Décembre (au lieu de Mardi 27 Décembre) conférence par M J. Bouy, accompagnée de projections lumineuses d'après les célè- bres clichés de M. Marnssiaux, ancien président de l'Association Belg® de Pho- tograpliie. Les membres de la Section Yproise du Davidsfonds auront l'occasion d'entendre Jeudi prochain k la salie du Volkshuis un artistique dramatique de tout premier ordre. Le fameux acteur Albert Vogel, de La Haye, viendra leur donner une lecture du drame Coriolan de Shakspeare. On commenceraa 7 1/2 h. précises. La renommee d'Albert Vogel, qu'on n'a pas craint de comparer a Mounet-Soully, est fa meux a juste titre, Depuis plusieurs années déjè, son nom a passé les frontières de son pays natal et son talent a recueilli de chaleu- reux applaudissements en Belgique, en Fran ce, en Allemagne, en Roumanie et même en Japon. Vogel joue en effet avec la même facilité des drames néerlandais et allemands. Cet acteur vraiment merveilleux est aussi un diseur de grand talent. La déclamation 011 jaillissentdebeauxéclats est sombrement tra- gique. II ne manque jamais de produire sur l'auditoire la plus profonde impression. Nos concitoyens ne manqueront pas, nous en sommes convaincus, une pareille aubaine. Les membres du Davidsfonds ont gratuitement accès a la salie, les personnes de la familie dechaque membre paient o.5o c. Les nouveaux membres de la société ont droit aux même» avantages. Les personnes étrangères a la société paient 2 fr. pour les places réscrvées et 1 f. pour les premières. ei m fij Lundi prochain, second jour de Noël, a 7 1/2 heures du soir, la vaillante société de gymnaBtique St Michel, donnera sa fête aunuelle au Volkshuis, avec un programme varié. li iüiililli Monsieur le Bourgmestre de la ville i d'Ypres recevra le jour de l'an, de f 11 heures k midi. A la veille de l'an, a cette heure d'abonne- ments et de réabonnements, a l'approcba surtout de nouvelles et importantes consul tations électorales, comme épilogue enfin de ces fêtes oü la Belgique catholique a rendu un hommage si l ien mérité au plus éminent journaliste du pays, et, en lui, a l'ceuvre de toute sa vie le Bien Public reprodui- sons quelques propos de fin d'&nnée extraits de ce journal modèle Pour les catholiques, le Journal est et doit être, au premier chef, non une entre- prise de publicité gracieuse ou lucrative, mais un instrument de propagande. A son défaut, l'enthousiasme s emousss, l'obscurité descend sur les ceuvres de bien, le mensonge s'insinue même dans les esprits loyaux mais mal avertis, des courants d'impiété et de haine se forment qui, de proche en proche, étendent partout leurs ravages. La oü la prcsse catholique est fiible, bien- tót l'opinion catholique est désarméele parti lui-même se désagrège et disparait. Quant aux victoires politiquss, pures chi mères désormais Trop aisément 1'ou se figure que les grands et durables triomphes électoraux sont le fruit des efforts qui précédent immédiate- ment le scrutin. Pitoyables psychologues, ceux qui se fiattent de conquérir la sympathie et les suffrages de haute lutte par des meetings multipliés, par des feuilles d'occasion, par la bataille des affiches. Toutes ces mani festations du zèle et de la dernière heure sont utiles assurément, et il y aurait péril pour un parti a ne point prendre part k cette mêléa suprème, oü les hésitations se dissipent, oü les courages sexaltent, ou s'affirme et s'alimente la confiance nécessaire aux combattauts. Mais gardons-nous de supposer que ce vigoureux coup de collier puisse suflSre LeB déconvenues de nos amis de France atreatent la stérilité de cette éblouiBsante fur ia. C'est en vain que le soleil réchauffe les terres en friche, c'est en vain que la pluie tombe sur le solsi le champ n'a été labouré, fumé, ensemencé si les pierres et les mau- vaises herbes n'en ont été «rrachées, la moisson ne léve pas ou ne mürit pas. L'opinion publique est comparable k ce chanap il faut, de longue main et patiem- ment, la remuer, la fertiliser, y déposei de bons germes, veiller a leur développement, enlever les chardons et l'ivraie, et c'est l'ceuvre de la presse Des orages peuvent éclater encore, sans doute, et détruire en una heure toutes les espérances mais a dé faut de ce travail, nul résultat sérieux ne pourra être obtenu. Ce n'e3tpas qu'en France,par exemple.les semailles n'aient été faites. La pullulation des écoles fibres, la confiance que leur accordent les honnêtes gens, la haine dont elleB sont l'objet d'autre part, démontrent que l'édueation des jeunes couches n'a pas été abandonnée sans defense a l'enseigne- ment atbée. Hélfts 1 ces promesses du printemps avortent faute d'une organisation cbrétienne qui graupe et raffemisse les héBitants, faute d'une presse répandue partout, et qui sarcle les mauvaises herbes si f romptes a pousser dans les terrains mal ent re tenue. Réserve faite de quelques nobles exceptions,la presse frangaise est aux mains des prétendus neutres »,des boulevardiers,deB trafiquants de scandale et d'impiété, et les catholiques eux-mêmes les catholiques instruits tout autant que les humbles se livrent trop facilement a cette presse, préoccupóe sur tout de fournir a Ba clientèle sa quotidienne pkture de joie, de potins, de futilités, de drames d'amour, et absolument incapable si mêm8 elle en avait envie de défendie les vrais principes chrétienB. Considérez en revaeche 1 Allemagne. La cause catholique, il y a un demi-sièole, y semblait plus comprise qu'elle ne l'est en France aujourd'hui. On y comptaita peine 3 ou 4 journaux catholiques, sans crédit et presque sans lecteurs. Mais sous la verge de fer du Kulturkampf, les catholiques d'Alle- magne ont compris et accompli leur devoir. Actuellement ils possèdent 319 journaux, dont 2<j6 dans la seule Prusse, et parmi eux plusieurs qui se classent parmi les plus lus et les mieux écoutés de l'Empire, telle la Gazette populaire de Cologne qui compte 50.000 abonnés et parait 18 fois par semaine 11 est vrai que les catholiques allemands font k leur presse, qu'ils considèrent comme leur plus puissant soutien, une propagande intelligente et incessante, qui pourrait ser- vir de modèle en tout pays et même en Bel gique abonniren, inseriren, correspon- diren Qu'on ne se méprenne paB sur la portee de nos exhortations. Nous ne tendons pas la sébille pour les journaux catholiques. Ils ont droit a autre chose qu'a la dédaigneuse pièce de monnaie qu'on jstte par la fenêtre aux infirmes, en fermant la croisée pour ne pas entendre leur pauvre musique. Ils deman- k être répandus et lus, nonpar pitié pour eux-mêmes, mais pour la cause qu'ils dé- fendent. Ils réclament dans les préoccupa- tions des catholiques la place qui leur revient, non a raison de leur bonne volonté seulement, mais a raison de l'appui qu'on attend d'eux, et que rien ne saurait sup- pléer. Abonnez-vous-y pour vous mêmes et pour vos procheset si votre budget le permet,abonnez-y de plus pauvres que vous, a qui le journal catholique apporterachaque jour sa predication laïque et sa consolation abonnez-y ceux qui hésitent, ceux qui risquent de succomber sous une propagande impie s'ils ne trouvent dans un journal catholique le moyen de défendre leur foi abonnez-y les communautés religieuses pau vres abonnez-y enfin les sociétés, les cafés, les restaurants, toutes les lieux oü les hom mes se réunissent pour se distraire, pour discuter. Et n'oubliez pas que, malgré les défauts qu'on lui reprochera, le journal j catholique, conscient de sa mission, possède une puissance d'action a laquelle les orateurs les plus illustres ne sauraient prétendre. II f va trouver chez eux les gens qu'il faut évan géliser il a le droit de pénétrer en des lieux et des milieux que le préd'cateur doit s'in- terdire le droit d'approprier sa démonstra- tion a fiinfinie diversité des circonstances le droit d'attaquer de front, non le men songe abstrait et le vice abstrait seu'ement, mais les calomniateurs eux-mêmes et les corrupteurs, et de les confondre, et de les livrer au mépris, et de venger contre eux, chaque jour, a toute heure, la vérité qu'on persecute, l iunocence qu'on bafoue, l'Eglise qu'on difame. sollicitude toute spéciale dont nous avons le devoir de l'entourer Associons-nous done aux préoccupations maternelles de l'Eglise écoutons les lecons et imitons l'exemple de nos évêques faisons a l'ceuvre des écoles catholiques une place privilégiée dans nos sympathies et dans Ie budget annuel de nos charités C'est la meilleure et la plus agréable oflrande de Noël que nous puissions apport r a Celui qui nous demande de laisser venir a Lui les petits enfants, Bien Public A' Dieu soit loué! Voici nos craintes dissipées: la Reine est en pleine convalescence et son parfait rétablissement n'est plus qu'une ques tion de temps et de soins ordinaires. Et maintenant, au sortir des vives alarmes que nous causa sa maladie, il semble que notre affection pour elle ait encore grandi. Et peut-être sera-ce la, conformément aux des seins mystérieux de la Providence, le bienfait de l'épreuve par laquelle la Nation Beige a passé. Notre attachement a la dynastie et a l'institution monarchique aura eu beaucoup de bien de se retremper ainsi dans les alarmes occasionnéffs par la grave maladie d'une Reine dont les vertus ont si rapidement con- quis tous les coeurs. A une heure oü la Franc-Maconnerie cherche a renverser tous les trones quelque peu catholiques pour y substiluer ce régime républicain ordinairement plus favorable a ses visées antireligieuses, il était bon que notre loyalisme devint, sinon plus réel, du moins plus démonstratif, et que sa manifesta tion, a l'occasion d'une épreuve du tröne, dé. couragcèt pour longtemps les républicains, Francs-Macons ou non, de chez nous. Ces derniers ont même beaucoup de chance que la maladie de la Reine n'ait pas eu de dénoü- ment fatal car l'immense majorité de la nation les eüt rendus responsables de la perte épouvantable qu'elle aurait subie. Ii se con- firme de plus en plus, en effet, que les scènes de la menagerie en délire ont trés vive- ment et trés fécheusement impressionné l'or- ganisme physique de cette nature si sensible et si délicate qu'est notre petite Reine. Les auteurs responsables de ces scènes de sauvagerie, indigne d'un Parlement, même le moins civilisé, ont compris la faute commise et, ne pouvant s'en disculper, ont ricané lorsqu'on leur a parlé de l'influence des emo tions sur la génèse de beaucoup de maladies. Or, voici ce que la science médicale la plus actuelle enseigne. (Nous l'extrayons de la Quin^aine thérapeutique de Paris, p. 461, compte-rendu de la clinique médicale de l'hópital Beaujon, dirigée par le Docteur Desboves) Tout chagrin, tout trouble psychique re- tentit sur le corps, non seulement en deve- nant la cause de névroses, mais aussi d'affec- tions organiques. J'ai vu des malades devenir phtisiques ou cancéreux a la suite de chagrins prolongés. Ces derniers avaient agi en dimi- nuant la resistance organique. Je crois égale- ment que les mêmes causes, pour les mêmes raisons, ont joué un rè'e dans le développe ment de certaines maladies infectieuses telles que la fièvre typl.o'ide. Nombreux sont ceux qui ont ingéré le bacile d'Eberth, en compa- raison avec ceux qui ont une fièvre typhbide. Un affaiblissement momentané de l'organis- me d'origine psychique a pu favoriser le dé veloppement de l'agent spécifique. Lorsque nous nous prosternons devant l'humble berceau du Messie, lorsque nous méditons les premiers épisodes de sa vie terrestre, comment l'Enfant Jésus ne nous ferait-Il pas songer a l'enfance chrétienne contemporaine, aux périls qui la menacent, aux ennemis qui la guettent, et enfin a la C'était une nuit enchantée que cette nult de Noè'l et elle l'est encore dans certains pays oü Ia Foi s'est conservée profonde. Quoi de plus touchant et de plus fait pour parler aux ames que cette venue d'un Dieu qui nait au milieu des plus pauvres, qui n'a même point de berceau et qui pousse ses premiers cris dans une étable entre les deux fidèles associés du labeur de l'homme: le boeuf et l'ane Les malheureux avaient du reconfort et de la joie en méditant cette émouvante histoire. Le ciel vraiment s'ouvrait pour eux la mi sère leur semblait moins rude, la destinée leur paraissait moins cruelle quand ils pen- saient que c'était parmi eux qu'il avait choisi sa place de Fils du Dieu tout puissant auquel la terre obéit et qui a semé les étoiles dans l'espace comme les lampes de son firma ment. La légende du Petit Tanneur aura de la peine a effacer le souvenir de l'Homme-Dieu qui voulut être, non l'égal des rois vêtus de pourpre mais le frère de ceux qui souffrent et qui travaillent. Les discours des ministres Francs-Masons en voyage, qui flattent basse- ment ce peuple qu'ils exploitent et qu'ils fu- sillent lorsqu'ii est las de se laisser exploiter, ne valent point la simple phrase de Bossuet Ouvriers, Jésus est de votre corps et l'on montrait encore dans son Eglise naissante les charrues qu'il avait faites de ses mains. Ed. Drumont. Ce sont done desr milliards de mondes habités qui se balancent dans les airs car ce serait prétentieux, sacrilege presque, de sou- tenir que le Créateur n'a mis dos êtres animés et intelligents que sur la terre. Dieu est vie partout oü passe son souffle, la vie circule. Et c'est pourquoi notre raison ne peut guère se figurer les autres planètes sans habitants doués comme nous d'intelli- gence. Quels sontils? Quelle est leur forme? Nous n'en savons rien. Peut-être sont-ils dans l'état d'innocence originelle Peut-être voient-ils Dieu, communient-ils avec les anges, et possèdent-ils une intelli gence et un esprit mille fois plus déliés que les notres Qui sait même si dans l'échelle des creatu res intelligentes, l'homme n'occupe pas le dernier degré Qui sait s'il n'est pas Je plus malheureux des êtres, le plus déshérité, le plus infirme, le plus impariait Et qui sait si ce n'est pas cet exces de misère qui nous a valu, de la part de Dieu, cel excès de bonté, qui s'est traduit par un prodige qui ne se renouvellera jamais, par l'Incarnation de Dieu Lui-même I En effet, si dans une famiile, il y a un enfant infirme, maladif, n'est-ce pas sur lui que s'accumulent toutes les tendresses de la mère Jules VAfricain H-iJf Ce titre suffit pour ne pas être lu mais comme nous n'avons jamais eu Diffusion que notre prose püt intéresser quelqu'un, nous n'hésitons pas a entamer ce sujet d'une si grande actualité, Suivons done ce conseil de Maurice Griveau Lorsque la pluie tombe, et dans la maison qui se ferme, verse l'ennui, ikt JOURNAL YPRES ©rgane Catholique de rHrrondissement !*1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1910 | | pagina 1