1911 Téléphone 52 Téléplione 52 m w: m m w m üssüssossstatss Saniedi 81 Decembre 1 10 centimes ie M° 45 Année Et ren nes Pontificates Révcïllon Sermoo en trois points Four accompagner les gauffres Pensées du jour a N 466'i On s'abonne rue au Hewrre, 36, a Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par ail pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. et tons les bureaux de poste du royaisme, I Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplément®!res ccöteüt 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s adresser lAffift&ê Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. En cetfe fête do Noël, 1 'Association des Journalistes Catholiques de Belgique ouvro sa souscription annuelle des Ètrennes Ponti- ficales, sous le fiaut patronage de Son Emi nence le Cardinal Arckevêque de Malines et da l'Kpiscopat beige. Neus convioss les catholiques a s'associer plus nombreux que jamais a cette manifes tation traditionnelle de la piété filiale des Beiges envers le Souverain Pontile, afin de lui donner le caractère d'tme éclatante pro testation contre les offenses que !e Saint- Père, récemment encore, a Home même, a dü souffrir. Le 20 septembre, ie juif Nathan, syndic de Rome, ex Qrand Maitre et porte voix de la Franc-Xiagonnerie italieime, celebrant !e tiiste anniversaire du jour oh fut couronné le dernier attentat contre la Souver* in eté Pontificale, prononga, devant Ja Porta Pia un discours rempli d'odieuses attaques con tre Ja personne du Pape, contra l'Eglise catholique et contre la reiigion elle-même. Ce discours allait si loin dans l'injustice et l'outrage que le Saint-Père crat devoir é.'e- ver la voix et faire entendre devant les nations du monde entier la protestation de ses droits vioJés En presence de ets nombreuses affirma- tions impies aussi gratuites que blasphé- matoires, écrivait le Saint-Père au Cardi- na!-Vicaire, Nous ne pouvohs pa3 Nous empêcher d elever la voix et de dire haute mer.t Notre juste indignation et Notre protestation et d'appeler et) même temps par votre intermédiaire, Monsieur le i) Cardinal, '.'attention de Nos tils de Rome sur les offenses coniimielles et toajours plus grandes faites a la religion catholi- que, même par ies autorités publiques, dans le siège même du Pontife Remain. Cette nouvelle et bien douloureuse con- statatiou n'échappera certainement pas a tous les fidèles du monde catholique, offen- sés eux aussi. Dans presque tous ies pays,des voix nom breuses et autorisées ont fait écho a la pro testation de Pie X les catholiques beiges y joindront la leur et proclameront une foi3 de plus leur inébranlable attachement au Saint-Siège. Nous protestons avec le Pape contre les violences qui Lui sont faites et qui nous atteignent tous dans notre foi et dans notre amour. II ne serait pas dan1@ caractère des bei ges de se borner a des paroles c'est par des actes que nous entendons affirmer notre union au Saint-Siège. Le tribut volontaire que s'imposent annuellemeDt les catholiques beiges dira a Sa Saintetó Pie X notre volon- tédel'aider, si faiblement que ce soit, dans ton lonrd Magistère, notre désir d'aliéger et de compenser par nos hommages et notre filiale affection les amertumes dont d'autres l'abreuvent. Toutes les families catholiques auront A coeur de s'inscrire cette année au Divre d'or des Ètrennes Pcniifieales. On peut adresser les souscriptions au bu- ''eau du Journal d'Ypres. bév. Chanoine De Brouwer, Curé-Doyen, Ypres. 100.00 en Mad. Ernest Eraeijs, Ypres. 100.00 C9 69 89 ff f9 69 Ce soir, a 9 heures, Concert au Cercle Catholique par le Muziekkring a i'occa- s'on du réveillon traditionnel. Dan nouveau aura bienlöt, gouaiileur, repoussédu pied.son devancier,pour régner 611 maitre impitoyable sur les pauvres ku- hiains Dan nouveau Des illusions en moins, es Craintes en plus C'est le bilau sans cesse renouvelé et tou- jours identique Un seul souhait, a notre époque troubléo, semble devoir être celui du chrétien être bon dans une humanité bonne. Ecoutocs, en effet, cette profonde parole du livre étcrnel r Quand je posséderais toute la science des hommes, si je n ai pas la charité, je ne suis que comme un airain sonnant ou une timbale retentissante. La bonté est sceur de la charité. Elles se complètent, elles vivent cète a cote ei'es s'alim9nt8nt a la même source de la vie éternelle, Dieu. Ecoutons la cloche qui annonce que le temps impitoyable roule toutes ehoses en son linceul et que, bientöt, nous-mênses nous serons roulés dans Eoubli et l'éternel rou tisme. IIAtons-nous done de ramener parmi nous la bonté donnons-Ja en spectacle a la via générale. Eile est généreuse, cette vertu la véna- lité n'y pénètre point et les vils intéréts n'y ont point part. La bonté, chrétiens, mène a des biens d'ui e autre nature elle enseigne les vertus cachées et, par estiine du sacrifice, se place au-dessus de i'opinion des homm6s, car ce n'est pas b. cette fumée qu'on donne la gloire terrestre qu'elle veut atteindre. La bonté rend humain elle nou3 met dans 1'ame des autres pour resseatir ce qu'ils éprouvent et les jager avec commiseration, du fond de la conscience elle tient cumpta de la nature humaine si faible en elle-même et si affaiblie par mille accidents elle nous rend ardents a donner la recompense et prudents a infliger le chatiment elle nous empêcho de nous laisser emporter par l'or- gueil qui, hélas, nous place hors la foule pour la juger souverainement. La bonté nous dit que nous sommes nous-mêmes un amas indéchiffrable de vertus et de vices. C'est dans la pitié que reside la vraie bonté. Ne pas être tout entier ni cassant nuancei' sen jugement a une Éme tempéran- te faire dans tout crime, la part de la fatalité ne pas s'emporter sous l'impression de reproches ni d'injures savoir que dans l ame humaine la nuit n'est jamais compléte et faire preuve, partout, en tout et toujours, de dévouement et d'humanité Tel est le role de la bonté. N'est-il pas grand et noble, digue de notre plus grande activité S'il y avait plus de bonté parmi les hom mes, n'est-il pas vrai que ceux qui souö'rent trouveiaieot la compassion au foud de tout regard qu'ils analyseraient Ceux qui sont découragés pour avoir trop longtemps souffert de la dureté de certains, ne ver- raient plus partout des pkysionomies éga'istes. Le riche ne se tromperait plus sur l'ouvrier qu'il trouve impoli en ses allures, alors qu'elles n'expriment que l'indifférence pour les usages et le peuple ne croirait plus voir !e dédain sur la figure de l'homme haut placé parc9 qu'il la voit impassible et froide cette froideur, il saurait qu'elle 110 denote parfois qu'une faiblesse de tempéra ment oa le travail intérieur d'un esprit pon- dérateur qui lutte contre son imagination. Pour le peuple comme pour le riche, il y a, en ce monde, plus de désillusions que de surprises heureuses, plus de larmes que de rires, plus de soupirs que de chansons, plus de lourments que de joies, plus de douleurs que d8 jouissances, plus d inquiétudes que de satisfactions, plus d'infortunes que de succès. Antagonisme et hostiliié partout au sein de l'homme, entre races diverses, et entre individus de même race. La bonté si clairvoyante pour ssisir les imperfections de ce monde a trouvé le moyen de nous y faire vivre dans la paix en nous conviant a. la charité et a la resignation. Ego sum Pastor bonus a dit le Christ soyez boss, a mon exemple aimez-vous les uns les autres. C'est le voeu que la redaction du Journal d' Ypres adresse a ses fidèles lecteurs, a tous ses amis et a tousles Yprois. s& Les visites font toujours plaisir, a dit Marbeau. Quand ce n'est pas en entrant, c'est en sortant II en est un p„u de même des articles de journaux, les jours de visite surtout. Aussi m'efforceraije, ami lecteur catholique, de retarderle moins possible l'heureux moment oü vous achèverez de parceurir eet article. Et je m'attacherai d'autant plus de le faire bref qu'il s'agit mille excuses d'un petit sermon un petit sermon en trois points, naturellement. Premier point. Vous n'êtes pas un imbécile, comme ces millions de mécréants qui mettent Saint Pierre au-dessus du bon Dieu et les miséra- bles joies de cette terre au-dessus de l'éter- neile félicité. Vous n'êtes pas non plus un de ces gour mands, par trop malins, qui voudraient se gaver tour a tour de bonheur temporel et de bonheur éternel. Le ciel souffre violence, et la vie du chré tien n'est, en sommes, qu'un combat dont la palme est aux cieux. Deuxième point. Temps nouveaux, devoirs nouveaux. Le champ de bataille du chrétien s'est élargi. Nous en sommes a la bataille rangée. Qui conque se borne a défendre sa demeure con tre Satan-le cambrioleur, alórs que ses sup- póts envahissent tout le territoire chrétien, risque beaucoup de voir sa maison saccagée et anéantie. Les devoirs sociaux et politiques sont passés aujourd'hui au premier rang. S'en désintéresser lorsque la Foi et les institutions chrétiennes sont menacées, devient une lacheté et la palme de la victoire ne saurait revenir aux déserteurs. T roisième point. Du moment qu'il n'est plus question que de batailles rangées et de péril grave, il ne saurait plus être question non plus que de rigoureuse discipline et de soumission aveu- gle aux chefs légitimes. Arrière done toute insubordination et toute lacheté Arrière les aises Arrière les préfé- rences et les sentiments personnels I Le zèle s'impose, et la bataille suprème doit être préparée de longue main. De la sorte seulement, cher lecteur catho lique, vous pouvez rcmplir tout votre devoir chrétien et escompter la palme des bons combattants. C'est la grace que je vous souhaite, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, Ainsi soit-il Sans empiéter sur les attributions du chef cuisinier je parle de la cuisine du Journal lequel servira aujourd'hui des gauffres de l'an.... jc ne vous dis que ca il faut bien cependant que je serve, a mon tour, mon plat du jour aux clients du Restaurant intel- lectuel a i'enseigne du Journal d'Ypres. Ou plutot, puisque le Rédac-chef servira a manger, il ne reste plus qu'a servir a boire. OufJustement la thche la plus ingrate. Car on ne sert pas précisément, pour accom- pagner des gauffres, du Malt Kneipp ou du Maté tempérantmoins encore la liqueur, pourtant idéale, dont le ciel nous gratifie si abondamment eet hiver. Mais alors, quoi verser De l'« aqua pompoe ne daigne... De l'alcool, ne puis... Décidément, le cas est embarrassant. A Mais ne déraisonnons pas... avant d'avoir j bu. Posons d'abord nettementla question. Bien poser une question, c'est souvent la résoudre. I I Or, avant de nous mettre martel en tête pour découvrir la boisson a verser, deman- dons-nous s'il est bien nécessaire de verser quelque chose. J'entends d'ici les exclamations. Comment 1 Le Journal trés catholique qu; s'avise maintenant de mener campagne contre une oeuvre de miséricorde Donner a boire a ceux qui ont soif »I Entendons-nous Nous approuvons fort qu'on verse a boire a ceux qui ont soif, et même qu'on ait la pré- venance d'offrir a boire et a manger. Mais comme les liqueurs n'étacchent pas la soif, nous trouvons parfaitement illogique qu'on offre a boire, Supprimer eet abus, tel devrait être, conformément au désir de notrs Cardi nal, le souci de quiconque a la noble am bition de marquer l'année nouvel'e par la réalisation d'un progrès social. Restent la bière démocratique et le vin bourgeois. Ici, nous admettons volontiers une certaine condescendance, non pas envers l'abus mais envers l'usage. Toutefois, étant donné qu'il y a tout lieu de supposer que la soif ne tourmente personne en cette saison, je me permets de poser de rechef la question: faut-il offrir a boire aux gens que l'on re- coit en visite, et surtout faut-il les pousser a boire, la bouteille a la main? (J'ai négligé de dire que nous ne sommes plus au restau rant mais at home Du moment qu'il ne s'agit, en somme, que d'y aller d'une prevenance et d'une régalade, le progrès ne consisterait-il pas a offrir un cigare aux fumeurs, de quoi grignoter ou sucer aux autres, et de ne recourir a l'offre de boisson qu'en cas de double insuccès Les fabricants de liquides plus ou moins malfaisants ont eu leur tourpourquoi d'autres fabricants, plus intéressants et moins criminels, n'auraient-ils pas le leur? Mais je ne m'illusionne pas. Proposer de substituer le fumoir au salon pour les visites de cérémonie, c'est, je l'avoue, entreprise passablement téméraire. Mais si nous posions ici une nouvelle question, toute obvie Le plus ou moins de cérémonie est-il indispensable dans les vi sites Et puis, et puis du salon-buffet oü l'on médit élégamment entre une friandise et une rasade d'alcoo!, ou du fumoir salon oü l'on cause charitablement entre deux bouf- fées, il semble bien que le plus comme il faut des deux, ce soit encore le dernier. U Si fti Ctf Le chapitre pluvial Un mien ami, auquel la Cité ardente dispute vainement a notre arcka'ique cité l honneurde le compter parmi ses bourgeois (ceci pour les amateurs de calembours, mé- nagers de leurs méninges), eet ami,dis-je, se défend de vouloir braeonner sur le ter rain d'autrui, ci le terrain des météorolo- gistes. La chose lui est facile, ses domaines a lui étant immensément étendus, dans i'espace et dans le temps. Aussi bien, son almanach j'entends celui qui porte son nom ne se pique pré cisément d'être l'organe des météorologistes les plus ardents. Mais sans braeonner sur le terrain des pronostiqueurs de pluie et de beau temps, il ne cache pas son faible pour cette pluie bénie et pour ce ciel pluvieux qui font voir sous leur plus beau jour les reliefs architec- turaux, en nos régions pour cette pluie, enfin, qui remplit ses étangs et conserve a nos cygnes communaux des minnewater plus ou moins poétiques, Jusques entre les berges inesthétiques du Wieltje gracht n. Ce faisant, mon ami reste done parfaite ment dan son domaine. C'est en esthète et en archéologue surtout qu'il admire la pluie, qui lui permet de remonter au déluge, et même au-dela. Et lorsqu'il braconne un peu tout de même sur le terrain des neurologis- tes, il s'entend a ramener le gibier sur ses chasses d'esthète. Et puis, et puis; est il par hasard,quelque domaine interdit au journaliste, observateur de profession car mon ami, cumulat d effronté, ne dédaigne pas non plus ce trés noble métier. C'est ce qui m'onhardit a m'aventurer, a mon tour, sur ce terrain détrempé. D'autant que j'observe que mon obser vateur ainsi qu'il nous en prévient d'ail- leurs, ne fait qu' efHeurer son sujet d'études. Son observation, fort juste, mais superfi- cielle et vieille comme ses immeubles, ne nous révèle l'inffiuence de la pluie et du soleil quesurles névrosés etjsur les impul- sifs, ou plutót sur le fonds impulsif, a peu prés universal, il est vrai, de la nature humaine. Aussi,avant de compléter les observations de mon esthète, rappellc rai-je, pour lui faire plaisir, qu'on a attribué, pour une large part, a l'influence des beaux cieux du midi, le sens esthétique plus parfait que les méridionaux ont accusé de tout temps et dont témoignent les immortels chefs d'oeu- vres qu'ils nous ont légués si nombreux, dans tous les domaines de l'art. Mais chez les natures bien douées, l'im- pulsivité sait être dominéé par la raison, et, grace a elle, la réaction contre l'effet naturel de la pluie et du beau temps pirvient a pro- duire des effets diamétralement opposés. Pai contre, sans la raison et sans la foi surtout, les meilleurea influences extérieures sont incapables d'entrainer l'&me toute en- tière dans les aphères sublimes et même de la retenir sur la pentedes derniers bas-fonds. L'histoire des peuples méridionaux est la pour l'attester et aujourd'hui encore, les beaux cieux de l'Italie et d'Algérie n'empê- chent pas le néo-paganisme et le franc- magonnisme de rivaliser avea les aspirations et les meeurs les plus terre-a-terre, les plus dégradées même du mahométisme et de la barbarie. Et daus nos contrées, d'autre part, les cieux de brume, de neige et de pluie n'em- pêchent pas des milliers d'&mes d'élite de vivre dans les splières toujours sereines du plus pur idéal. La pluie, non moins que l'4pre froidure, moralise, réchauffe et élève, au lieu d'en- gourdir, de déprimer et d'indisposer contre sa belle-mère, quiconque possède le secret et trouve le courage de dominer ces conti- gences et de s'en servir comme de bienfaits provide - tiels, plus bénis encore et plus pré- cieux que le ciair soleil et le perpétuel prin- temps, depuis que nous avons perdu le pa radis terrestre. Les jours s'écoulent, les année3 finissent, j'ai déja fait une grande partie de mon che- min ma vie approche de son terme, le ju gement de Dieu est ,a la porte ne m'y présenterai-je pas les mains vides S. Jean Chrysostome. II y a toujours quelque chose a renouveler en nous, au commencement de chaque an née, et il serait fócheux de ne point croitre en sagesse a mesure que nous croissons en Fléchier. r«n Je vous souhaite d'être, dur&nt le cours entier de cette nouvelle année, comme ces petits oiseaux dont parle le bon S Frangois de Salles, qui bütissent leurs nids au milieu des ruisseaux, de telle sorte que le mouve ment des vagues ne fait que les bercer sans les faire jamais ohavirer une seul9 petite ouverture leur donne de l'air et du soleil, et elle se trouve toujours tournée du cóté du ciel. Mgr de Sêgur. JOURNAL D'YPRES ©rgane Catholique de l'Arrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1910 | | pagina 1