Supplément au JOURNAL et du 26 Mars 1910
Assemblée générale
de 1'AssociationCatholiqueet Con
servatrice d'Ypres et de l'arrondis-
seraent, tenue k Ypres en la salie
du «Volkshuis», ie Samedi 19
Mars 1910, k 10 h, du matin.
De nombreux délégués des communes et
quantité d'électeurs de la ville et de la cam
pagne assistaient A cette nouvelle assemblée.
M. Fraeijs, qui préside le bureau, donne la
parole a M. l'avocat Begerem.
M. Begerem prend la parole en flamand
et se déclare tout disposé s retirer sa candi
dature, du moment qu'un candidat de la
campagne veut se présenter.
L'orateur, parlant du programme catho-
lique, dit que celui-ci n'a rien de nouveau,
et que s'il est accompli, e'est que le parti a
été fidéle A ses promesses. Toujours existera
en tête de notre programme la lutte pour la
religion et le Christ qui existeront tou
jours. Nous voulons l'enseignement basé sur
la religion. M. Hymans disait dernièrement
a la Chambre que l'enseignement libre
jouirait de subsides. Ce sont IA des paroles
de circonstance en vue des élections. Les
libéraux ne tiendront pas leurs promesses,
puisque leur principal but est la lutte contre
l'enseignement religieux. lis veulent que
l'enseignement libre soit neutre, ce qui
écoles non pas sans Dieu, mais contre Dieu.
Depuis 25 ans, les oeuvres sociales ont pris
un développement extraordinaire. Les syndi-
cats ouvriers sont basés sur l'amour du
prochain et la charité chrétienne qui ne
connaissent ni les libéraux ni les socialistes.
Les bourgeois méritent d'être soutenus
ils forment le trait d'union entre la classe
ouvrière et les classes supérieures.
Dans la familie,nous voulons que l'ouvrier
gagne un salaire suffisante'est son droit de
pouvoir arriver k soutenir sa familie. II a
aussi le devoir de vivre pour sa familie et de
ne travailler qu'un nombre d'heures limité.
II a le droit d'envoyer ses enfants aux
écoles catholiques.
C'est énorme ce qui a été fait depuis 25 ans
pour la patrie. Vandervelde et d'autres ont
reconnu qu'aucun gouvernement n'avait fait
autantquele nötre,principalement en faveur
de l'agriculture.
Au sujet de la question flamande, l'orateur
est d'avis que le flamand soit mis sur lemême
pied que le francais, mais sans vouloir aucune
suprématie.
Passé quelques jours, dans uue réunion,
de nombreux agriculteurs désiraient voir j
promulguer une loi par laquelle i° les pro-
priétaires annonceraient deux ans a l'avance
aux fermiers la résiliation de leur bai! 2° le
droit de chasse appartiendrait aux fermiers,
principalement sur les biens affermés par les
administrations publiques 3° un conseil
serait institué pour trancher toutes les diffi-
cultés pouvant surgir entre propriétaires et
locataires 4° le gouvernement interviendrait
dans l'entretien de nos chemins agricoles,
dont l'arrondissement d'Ypres possède un si
riche réseau.
M. Begerem travaillera aobtenir satisfac
tion sur ces différents points. Vous savez,
agriculteurs, dit-il, combien vos intéréts sont
défendus avec acharnement A la Chambre
par MM.Colaert et Van Merris.
L'orateur s'exprime ensuite en francais.
Dans la lutte prochaine, dit-il, il faut que
nous soyons des ambitieux et des hommes de
caractère. Nous savons ce que nous voulons.
Nous sommes tousanimés de ces sentiments
d'union qui tont qu'inévitablement nous
devons remporter la victoire. N'ayons qu'une
parole nous voulons le triomphe du parti
catholique pour renverser les derniers ver-
tiges d'un libéralisme suranné. (Applaudis-
sements).
Nous voulons cette justice que le part'
catholique a toujours accordée a tout le
monde. Nous étonnerons le monde par
notre modération a dit Beernaert en 1884.
C'est dans les écoles que doit se faire sur-
toutle bien. Nous devons être enthousiastes.
Nous devons comprendre que lorsque nous
luttons, ce n'est pas pour nous-mêmes, mais
notre Dieu.
Vous entendrez tantöt proclamer les noms
des suppléants. Si vous avez une préférence
pour l'un d'eux, je céderai ma place. Si vous
voulez maintenir mon nom, et si je suis élu
a la Chambre ce qui est inévitableje
me ferai un devoir de remplir ponctuelle-
ment le programme que je viens de vous
tracer. (Longs applaudissements).
M. Fraeijs (en flamand),remercie M. Bege-
remjde son remarquable discours.Le comité a
jugé bon de proposer par acclamation trois
candidats de la campagne comme suppléants.
Malgré le désistement de M. Thevelin com
me candidat effectif, nous avons décidé de
faire des instances auprès de lui. A torce de
sollicitations, notre ami de Messines a ac-
cepté la première suppléance. Nous nous
sommes préoccupés de représenter, aussi
bien que possible, les différents cantons.
Ceux de Rousbrugge et de Wervicq seront
représenté par M. ledocteur Brutsaert, de
Watou, et M. ledocteur D'Hondt, de Wer
vicq. Si vous ne déserez pas de scrutin, ces
trois candidats seront admis définitïvement
par acclamation. (La proclamation de ces
noms est accueillie par de longues acclama
tions.
M. Seys, secrétaire communal a Lange-
marek, demande la suppression des supplé-
ances. II est convaincu qu'il n'est pas seul de
son avis, et demande la mise aux voix.
M. Fraeijs répond que M. Seys doit se
ranger a l'avis de la majorité. Le comité
central a examiné, A différentes reprises,
cette grave question, et il a décidé, dans sa
dernière réunion, qu'il y avait lieu de déférer
au désir exprimé par les nombreux pétition-
naires.
M. Vermeulen Benoni, conseiller commu
nal a St-Jean, insiste pour que la campagne
soit représentée par un candidat effectif.
M. Colaert. Nous avions le même dé
sir que vous. Pendant trois semaines, nous
avons attendu des propositions. Aucune ne
nous est parvenue. II a été demandé a l'una-
nimité qu'il y ait des suppléants. Met-on
maintenant un nom en avant Je demande-
rai a M. Vermeulen si, dans toutes les cir-
constances.nous n'avons pas été favorables a
l'agriculture. Dans la question du tabac,
j.'ai obtenu une diminution de droits. Nous
savons défendre les intéréts agricoles aussi
bien que les agriculteurs eux-mêmes. Vcyez
le röle de VanBruyssel a la Chambre. Qu'on
ne dise plus qu'il existe de l'antipathie entre
les gens de la ville et ceux de la campagne,
c'esr absolument faux.
Les libéraux disent qu'ils voteraient des
crédits pour notre enseignement. Oui, mais
ce serait pour nous mettre des chaines aux
mains. Si nous étions battus, les 3 1/2 mil
lions qui seront bien tot votés pour les écoles,
seraient supprimé». Les candidats viennent
d'être proposés nous vous demandons de
voter pour toute la liste. (Applaudissements).
M. Fraeijs invite les suppléants a venir
se présenter.
M. Seys connait deux des suppléants, dit-
il, mais il ne connait pas M. D'Hondt. II
désirerait savoir s'il parle les deux langues.
M.Fraeijs répond que M. D'Hondt parle le
flamand aussi bien que lui-même et la plupart
des personnes présentes. II propose de voter,
par assis et levé, sur i'admission des sup
pléants. (Ceux-ci sont demandés a la quasi-
unanimité).
M. Thevelin monte a la tribune et remer-
cie le comité d'avoir insisté aussi aimable-
ment auprès de lui. II donne quelques expli
cations pour éviter des malentendus. II
avait cru avoir donné suffisamment de preu-
ves de son dévouement au parti catholique,
et il a estimé qu'il était préférable de livrer
l'assaut avec un nom nouveau. Le comité a
accepté. M. Begerem saura défendre plus
ardemment que lui la cause catholique. On a
décidé de nommer des suppléants pour re-
présenter l'élément rural, et surtout de can
tons différents. Quoique passant au second
rang dans le combat qui s'annonce, mon dé
vouement ne sera pas moindre que par le
passé (Applaudissements).
M. le docteur Brutsaert (en flamand) re-
mercie d'abord le comité. Sollicité par M.
Fraeijs, il a été pris dans l'engrenage politi
que dont on ne sort plus, une fois qu'il vous
a saisi. Personne, du reste, ne peut se sous-
traire au combat. Je ne dirai pas en quoi je
suis d'accord avec le plupart d'entre vous,
mais en quoi je suis en désacord. Je suis un
fidèles partisan de l'armée. La nouvelle loi
militaire a été fort critiquée, mais je crois
que, dans quelques années, on trouvera tout
au mieux.
Au sujet de la question flamande, j'estime
que nous devons aller au peuple par des
institutions démocratiques pour faire oublier
les richesses des classes élevées, et si nous
voulons améliorer le sort tnatériel de l'ou
vrier, nous devons connaitre la langue du
peuple.
M. D'Hondt (en flamand) remercie de l'at-
tachement qui lui a, été montré. Le pro-
gramme développé par mes prédécesseurs,
dit-il, sera le mien. Je suis forcé de dire
quelques mots en fra^ais, puisque, dans
mon canton, beaucoup ne comprennent pas
le flamand. Mon röle n'aura rien de parle
mentaire, je serai un simple figurant. A mon
avis, le suppléant doit avoir le droit de
parler aux représentants. II doit servir d'in-
termédiaire entre les électeurs et les éius.
C'est une voie de communication ouverte et
large par laquelle les électeurs trouvent le
moyen de se mettre en rapport avec les élus.
Sur ce terrain, je vous promets un dévoue
ment sans réserves, Mes occupations profes-
sionnelles me retiennent beaucoup, et plutöt
que de prononcer de nombreux discours, je
préfère collaborer aux oeuvres.
M. Vanderghote, ingénieur (en flamand)
fait observer que, tantöt, lors du vote, tout
le monde ne s'est pas levé. Aujourd'hui
beaucoup d'Yprois sont absents et des cam-
pagnards sont déja partis. II existe une ten
dance dans le parti pour Ie poll. La question
ne peut être discutée maintenant, mais je
crois qu'il y aura lieu d'en tenir compte plus
tard. Je propose une réunion, avant les élec
tions suivantes.mais assez longtempsa l'avan
ce. Je désirerais voir trancher la question
une fois pour toutes.
M. Fraeijs remercie l'assistance d'être
venue en aussi grand nombre. Après avoir
engagé chacun a travailler activement au
succes des élections, il donne lecture de
l'ordre du jour suivant proposé par M
Bruneel de Montpelier
L'Association catholique de l'arrondisse-
ment d'Ypres exprime a ses Représentants
ses remerciements pour la fagon brillante et
active avec laquelle, depuis de nombreuses
années, ils ont défendu au Parlement les in
téréts du pays et de l'arrondissement, en
pleine conformité d'idées et de principes avec
leurs électeurs.
Elle affirme, pour l'avenir, sa pleine con-
fiance dans ses futurs élus. Mais, dans le but
d'assurer l'union indispensable au soutien
du parti catholique, et sans que cette mesure
puisse revêtir le moindre caractère de méfiant
ce pour l'avenir, elle prie Messieurs les Can
didats de prendre l'engagement de conformer
leur vote a celui de la majorité de la Droite
dans toutes les questions importantes oü
l'intérêt du parti catholique peut être en jeu;
A moins que les intéréts de l'arrondissement
ne s'y opposent.
M. D'Huvettere s'est levé pour protester
contre eet ordre du jour, paree que c'était
exiger de nos candidats le mandat impératif,
ce a quoi il s'oppose. II ne veut pas que
l'Association s'engage dans cette voie.
M. Biebuyck Alb. prend la parole pou
appuyer la these de M. C'Huvettere. La
réunion s'étant suffisament prolongée et
l'objet étant trop important, il propose Ie
renvoi de Ford re du jour au comité central
et a la discussion publique en assemblée
flénérale.
L'assemblée est dissoute a midi.
Typ. CALLEWAERT-DE MEULENAEReT"
aboutirait, comrxie en France, a avoir des
paree que nous avons un ideal admirable