Téléphone 52
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Samedi 15 Avril I'^11
10 centimes ie IN0
46 An>ée N 4677
Résurrection
Année de deuil
La délivrance
Morale libertaire
L'QEuvre de la
Goutte de Lait
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Dans l'existence humaine il est une saison
oü de grands tremblements tro ublcnt r.o
coeurs. C'estlorsque, nombrant nos anne'es
et rapprochant l'image de notre adolescence
de celle de notre maturité, nous y voyons la
dissemblance produite par le passage des
jours. Aux rameaux de l'arbre de notre vie
s'agitent encore bien des leuilles vertes,mais
elles se décolorent rapidement et un petit
souffle suffirait pour les detacher. Nous dé-
couperons nos branches dénudées et envahies
par le givre sur le ciel morne de l'hiver, et
ni l'enfance ni la jeunesse ne prendront plus
plaisir a venir jouer a notre ombre, et tous
les chantres aile's nous auront déserté.
Ce depart de tout ce qu'il y a de tendre et
decoDfiant en nous serait-ilsans consolation!
Rien désormais ne remplacerat-il ce qui fut
le charme de nct."2 adolescence? Nos illu
sions dissipées n laisseront-elles plus au
fond de nos ames que fume'e et débris Pé-
rirons-nous a mi-chernin de notre vie et cette
4me privée delusions ne serait elle plus
qu'une morte menée par un aveugle
O mon ame, reprends ton baton et perse
vere en ta marche, pélerine sans foi Ta
douce promenade est finie, il est vrai tu
l'es éloignée des paisibles parterrestu ne
regarderas plus les petites fleurs joyeuses aux
corolles éphémères qui gracieusement assem
blees semblaient nées pour te sourire. Garde-
toi de te retourner vers elles avec regret. Voici
ouverte a tes pas la région des torrents et des
montagnes. Si en tes heures printanières tu
as su aimer et méditer, tu es (bien armée
pour affronter les fatigues et les périls. Que
le seul but digne de ta vie t'apparaisse être
utile 4 tes frères. Quel que soit ton outil,
porte-le toujours sur toi. Mille occasions de
t'en servir te seront offertes. Et, un jour, la
dernière et ineluctable année viendra opérer
en ta chair la metamorphose, mais elle te
sera douce et consolante lorsque tu songeras
que tes pas n'ont laissé derrière toi que des
empreintes fertiles ta mort sera le com
mencement de ta vie.
til£i C! 69 Gi Cü
Au moment oü l'Italie fête et invite ses
amis du monde entier a venir fêter avec elle
le cinquantènairede la proclamation, a Turin,
de Rome-capitale, combien il est instructii
de relire l'histoire de la longue série de vio
lences brutales et de menées hypocrites dont
elle fut le couronnement.
Ce n'est pas seulement dans les mémoires
que sont inscrits ces faits dont le monde
catholiquefut sidouloureusementému, tandis
qu'ils se déroulaient avec une rapidité décon-
certante. Ils sont consignés dans les livres oü
le récit d'un intérêt poignant s'appuie sur les
documents irréfutables de l'histoire qui, dans
sa sévérité, ne peut qu'en déclarer la souve-
raine injustice.
Pie IX lui même, au début de son règne si
fertile en gloires et en douleurs, avait envi-
sagé une Confédération des Etals italiens,
qui, sans blesser leur indépendance et, en.
particulier, en respectant les droits d'ordre
spécial du Saint Siège, aurait donné satis
faction a ce besoin d'unité qui travaillait
toute la péninsule. Peut-être Napoléon III,
qui fut mêlé de si pres et qui a une si large
Part de responsabilité dans cette douloureuse
période, crüt-il a la possibilité de trouver
dans un projet semblable une solution accep
table pour tous. Mais le véritable auteur de
ce drame humain, celui qui a tout conduit et
par lequel l'empereur s'est laissé diriger, Ca
vour, homme d'Etat supérieur, du reste, il
faut le reconnaitre, a eu, dès le principe, en
vue et la prise de possession de toute l'Italie
par la maison de Savoie, et la dépossession
de tous les princes, y compris le Pape. Sur ce
point, le doute n'est pas permis, et c'est en
cela que l'injustice est flagrante et la con
science catholique univergelle blessée.
Reprenons ün insUnt cette'histoire
Le drame se joue en cinq actes.
Le premierse déroulele 21 juillet 1858, a
Plombières, oü Cavour s'était rendu avec une
joie intense sur l'invitation de Napoléon III.
Dans cette entrevue historique, il fut décidé
quele Piémont, appuyé par la France, ferait
la guerre 4 l'Autriche. On acculerait celle-ci
par des procédés dont l'exécution étaitconfiée
au génie fertile de Cavour, a déclarer elle-
même la guerre. Et le Piémont entrepren-
drait la constitution de la grande Italië.
Dans cette journée, on ne sait ce qu'il faut
le plus admirer, de l'audace et de l'intelli-
gence de Cavour ou de l'état d'Sme de l'em
pereur, qui, tout féru de son amour pour le
principe des nationalités, donnait, de son
autorité, alors souveraine en Europe, le
signal de la formation de la grande Italië,
sans soupconner que, Ie lendemain, du même
principe, naitrait la grande Allemagne, dont
la formation serait, en Europe, la fin de la
preponderance frangaise. M. Pierre de la
Gorce signaleles contradictions de eet esprit
habile asedérober jusqu'au dernier moment
aux conséquences des principes que lui même
avec proclamés On le vit bien ici.
Le deuxième acte, c'est toute cette guerre
d'Italie, qui futle grand événement de l'année
i859. II y eu la, pour l'histoire de la France,
des pages glorieuses dont on peut, sans hési-
tation, féliciter les héros. La cause qu'ils
défendaient apparaissait en effetindépendante
des conséquences qui devaient en découler.
Napoléon III lui-même voulut s'y dérober,
du reste, selon le mot de M. de la Gorce.
Mais Cavour veillait, et, sans attendre la
fin de la lutte, il préparait activement par
ses envoyés le soulèvement de toutes les prin-
cipautés de l'Italie du Nord et du Centre.
Après Magenta et Solférino, le vainqueur,
a la stupéfaction de tous, s'arrêta, effrayé des
suites inévitables de son oeuvre, et, malgré
l'irritation des Sardes, de lui-même il offrit a
Francois-Joseph la paix que celui-ci accepta,
la payant de la Lombardie.
Cavour, lui, ne s'arrêta pas.
Rarement un homme d'Etat mena une in
trigue avec autant de vigueur, d habileté et
d'hypocrisie a la fois que Cavour. dans le
troisième acte du drame que nous résumons.
Sous les yeux de Napoléon qui laisse faire,
de l'Autriche désemparée, de l'Europe silen-
cieuse, bien que non indifférente, par Taction
de ses agents, la Toscane, qui eüt pu aspirer
a Thégémonie italienne, Modène, Parme et
les Romagnes elles-même3 dépendantes du
Pape, se soulèvent, rejettent Tautorité de
leurs souverains, et, a la suite d'une agita
tion factice, réclamentl'annexion au Piémont
qui daigne accepter, comme s'il rendait un
service, alors que c'est son ambition qui a
tout disposé dans ce but.
Restaient Naples dans l'Italie méridionale
et les Etats pontiffcaux.
Naples était inaccessible au Piémont
agrandi séparé qu'il était par les Etats du
Pape, et ceux ci étaient couverts par un droit
tellement auguste que l'audace de Cavour
semblait devoir s'arrêter a cette frontière.
Voici cependant ce qu'inventa ce génie de
la fourbrrie
Poussé et équipe par lui, Garibaldi débar-
que soudain en Sicile, tandis que Cavour
affirme a l'Europe que le Piémont n'y est
pour rien il la soulève, bat les troupes mal
organisées qu'il a surprises, passé dans le
royaume de Naples et oblige le roi a se réfu-
gier a Gaëte, dont le siège commence. Les
vaisseaux francais empêchent quelque temps
le blocus, mais le jour oü ils se retirent,
Gaëte est obligé de se rendre.
A ce moment, Cavour lui-même prend
peur. I'. craint que Garibaldi n'envahisse les
Etats du Pape, et ne provoque, par des
audaces excessives, Tintervention de l'Europe.
Jetant done le masque, il les envahit lui-
même, sous prétexte que le Pape refuse de
désarmer la petite troupe qu'il a réuni pour
se défendre.
Napoléon a fui en Algérie pour ne ,rien
voir. Lamoricière essaie de résister avec ses
zouaves dévoués, mais impuissants. Castel-
fidardo marque d'une tache de sang le front
de tous les princes catholiques qui laissent
se consommer Tiniquité.
Sous la garde de l'armée fran$aise qui
continue a prote'ger Rome, le Pape garde sa
capitale, mais les Marches de TOmbrie com
petent le domaine du Piémont.
Alors, le Parlement de Turin, ne pouvant
encore se saisir ue Rome que la France pro
tege, se contente ds la proclamer capitale
de l'Italie, et Cavour, épuisé de son labeur,
meurt, enlevé en quelques heures.
Dix ans p'us tard, la proclamation deve-
nait une réalité. La guerre éclate entre la
Prance et la Prusse. L'armée francaise se
retire. Rome est envahie, et le Pape com-
mence cette captivité glorieuse qui dure 1
depuis quarante ans.
Le drame était achevé.
Voi!4 les souvenirs que l'Italie commé-
more.
Nous avons voulu ici seulement laisser les
faits tels que l'histoire les a enregistrés, pro
clamer que pour faire l'unité italienne, il a
fallu que le Piémont foule aux pieds le droit,
que les puissances catholiques manquent a
leur devoir de protection, et que Napoléon III
soit victime d'une inconcevable duperie,faute
qu'il a, du reste, payée trés :her, hél as
Et nous avons voulu expliquer pourquoi
l'année de eet anniversaire est pour le Pape
et le monde catholique tout entier une année
de deuil. FRANC.
f* Vk fm. wfc tm Vt Vt
C'est le titre d'un tract immonde qui vient
d'être lancé dans le pays entier, par des gens
dont les moeurs, a lire leur infamies, méri-
teraient qu'on leur infligeat au visage la con-
sécration de Tinjure dans le monde bien
élevé.
Patrie, religion, familie, digniié de la vie,
respect des principes de liberté de conscience
et de justice,respect de soi-même et d'autrui,
tout y est attaqué, vilipendé, sali par des
écrivassiers de bas étage.
Et c'est le Vendredi Saint, ce jour qui
remémore aux chrétiens le si douloureux
calvaite de leur Dieu, qu'ils choisissent pour
haver leurs ignobles crachats
Vraiment, ils peuvent s'enorgueillir de
leur oeuvre Doivent-ils être dignes dans
leur individualité Nous tromperions-nous
en voyant en eux des pourceaux se trainant
dans leur propre fange ex grege porco-
runs Misérables gougats le mal les
amuse, Timpureté les amuse, Tirréligion les
amuse. Quelle délicatesse de conscience 1 Et
voila oü en sont nos adversaires. II ne leur
reste, en présence de leur impuissance 4 res-
saisir le pouvoir, qu a tenter la demoralisa
tion la plus éhontée. Ils se disent.sans doute,
qu'en flattant les plus bas instincts de la na
ture humaine, ils pourront plus aisément
amener les masses a se convertir a leur reli
gion d'itnmoralité, et a se ranger sous leur
bannière qui ne renferme en ses plis que la
guerre a TEglise et a la morale.
Le Journal d'Ypres met en garde les pa
rents et tous ceux qui ont charge d'autorité,
contre Tintrusion de cette feuille Jqui enrage
d'incrédulité. Rédige'e par des êtres les plus
vils et sans honneur qui aujourd'hui cons-
puent Dieu et qui demain vendront leur
patrie, elle mérite qu'on Ia repousse du pied
avec le plus profond mépris.
Un des documents les plus curieux qui
resterent a propos de la morale au XX" siè
cle, c'est le volume qua publié 1'an dernier
Emile Faguet sur la demission de la mora
le». L'auteur est uu désabusé, mais il n'a
rien d'un sceptiqueil ne se contente pas
d'analyser gon temps, il voudrait le corriger,
et pour cela il étudie lés diverses morales,
les rejetant'toutes Tune après l'autre com
me insuffisantes devant le mouvement mo
derne des idees. II a sur l'eudémonisme des
Grecs de la décadence, >ur le kantisme et le
néokantisme des pages qui rappellent parfois
la terrible logique de Brunetière. Mais Bru-
netière était un caractère, tandis que Faguet
est plutot un talent, un admirable talent,
plein de souplesse et de grace, mais sans rien
de cette vigueur qui fit de l'auteur des Rai-
sons de croire un converti. j
M. Faguel, après avoir démoli, construit
sa morale et la base sur l'honneur. Oui, sur
Thoaneur. Faut-il ajouter qu'il sera peut-
être seul a pratiquer cette règlc de mseurs 4
Tu8age d'un aristocrate de la pensée j
La morale la plus avancés celle que
Ton enseigne saus dcute a, Torphelinat ratio
nalists de Forest, celle que prêcha Ferrer
et dont Elisée Reclus, après Proudhon, fut
le prophéte, celle enfin qu'un publiciste au
pseudoryme transparent débite en lemons
dans le Soir de Bruxelles, devenu de
puis quelque temps un des auxiliaires les
plus stirs de Tathéisme en Belgique. c'est
la morale libertaire. Alfred Fouillée, qui a a
défendre eontre elle sa morale des idéés for
ce Tanalyse avec soin dans un des derniers
numéros de la Revue des Deux Mondes
Aux théoriciens ci-dessus, le savant francais
ajoute le nom de Tolstoi et nous apprend a
ce propos en une anecdote,que Técole fondée
par le patriarche russe a Iasnaïa a lamen-
tablement échoué Elle était devenue ten-
tot école buissonière, tantót école d'indi-
cipline». j
Les libertaires, écrit M. Fouillée, sont or-
dinairement, du même coup, des égalitaires,
ils croient que les individus laissés libres en
face les uns des autres se feront immédiate- I
ment équilibre, que la suppression des iné- j
galités d'origine sociale ou politique laisse-
ra en évidence les égalités naturelles. j
Leurs théoriciens principaux, outre ceux
déja nommés, sont Max Sterner, Fourier,
Ibsen, Bakounine, le prince Kropotkine.
L'anarchisme a son origine et son type
dans les guildes, communautés et fraterni-
tés du moyen age, dans le petit travail en
commuD, tandis qua le socialisme procédé
de la cité manufacturière et du grand tra
vail orgaaisé dans les usines. Selon les li
bertaires et anarchistes, toutes les lois, com
me telles sont mauvaises.par cela seulqu'el-
les sont des lois, c'est-a-dire des volontés
collectives imposées 4 la volonté individuel-
lo. L'autorité, sous quelque forme quelle s'e-
xerce, est tyranique. Sur les ruines de tout co
qui enveloppe une contrainte et une règle,
morale, religion, Etat, société même, un
seul précepte doit triompher Fais ce qua
veux.
Naturellement, et 4 la suite de cuisantes
expériences, les libertaires s'attaquent le
plus volontiers a la religion, qui est désar-
mée. Mais il est rare qu'ils s'arrêtent la, et
alors les gouvernements constitués doivent
supprimer les écoles modernes et fusilier
des Ferrer. Ils sont en état de égitime de
fense, ils ne peuvent tolérer un enseigne-
ment qui consiste d'après les propres paroles
de Ferrer, 4 détruire le mensonge religi-
eux, patriotique, politique, juridique et
militaire». Le principe de la doctrine d'a
près le prince Kropotkine, c'e3t que l'unique
mobile de Thomme est la recherche des
plaisirs
Ce court résumé d'une répugnante doctri
ne suffira. II est d'actualité, au moment oü
les socialistes et libéraux s'apprêtent 4 scru-
ter les dispositions de la prochaine loi sco-
laire pour en faire profiter leurs écoles et
leurs idees. Nous disons leurs idéés en
songeant aux libéraux car il suffit de pres
sor un peu Tidée qu'ils se font de Técole neu-
tre pour s'apercevoir que la seule morale
qu'on puisse logiquement y enBeigner, c'est
la morale libertaire, e'est-a-dire la destruc
tion de l'ordre sccial actuel. On comprendra
qu'un Etat sensé cherche 4 se prómunir
contre pareilles doctrines.
*2 f£ *5 *5 *2
Quoiqu'il soit reconnu d'expérience que
toutes les ceuvres charitables prospèrent 4
Ypres, on ne pouvait cependant mesurer le
développement que prendrait une oeuvre
telle que la Goutte de lait qu'après un délai
minimum d'un'an.
Ce premier anniversaire, s'il n'a pas été
célébré bruyamment, comme une fête mon
daine, «'en a pas moins été pour tous let
assistants, hommes et femmes aux senti
ments généreux et dévoués, une de ces
réunions qui constituent une récompense
pour les dévouements accomplis et un stimu
lant pour Tavenir.
L'administration communale, qui a pa-
tronné cette ceuvre philanthropique dès ses
débuts, avait mis une des salles de l'hótel de
ville a la disposition du comité en vue de la
réunion de Lundi. M. le Bourgmestre Co-
laert, M. Biebuyck, président du Tribunal,
M. Vanden Berghe, président du bureau de
bienfaisance, diverses notabilités de la ville,
ain8i que plusieurs dames avaient répondu
a l'invitation du comité directeur.
La séance, présidée par M. le Bourg
mestre, a été ouverte a 8 heures. M. le doc-
teur Donck y a donné lecture du rapport
annuel. Nous estimons ce document trop
intéressant pour ne pas le reproduire dans
ses grandes lignes.
Le 17 Mars 1910 la Kindervoeding
ouvrit ses portes. 17 mères y apportèrent
leur enfant. Ce chiffre dépassait toutes les
prévisions, car aucun appel spécial ne leur
avait été fait et elles lgnorai#nt absolument
ce qui se passerait dans le cabinet de consul
tation oü toutes devaient défiler 4 tour de
röie. Depuis lors, le nombre n'a cessé d'aug-
menter actuellement 69 enfants sont élevés
sous la direction du médecin, et 19 ont déja
quitté, en parfaite santé, ayant atteint la
lirnffe d'age.
La goutte de lait commeaga a fonctionner
le lr Juin. A partir de cette date, l'oeuvre
peut être considérée comme compléte et il
est permis d'apprécier les résultats qu'elle a
rendu a la jeune et si intéressante popula
tion de la ville.
Quelques cas, tres intéressants, sont dé-
crits par le docteur Donck. Le IS Mars,
journée de nos débuts, raconte-t-il, arrive
une femme avec son onzième enfant. Six
sont morts, dont trois de diarrhée. Son
dernier-né avait 10 mois et pesait exacte-
ment 3 K. 600 gr. Sa mine souffreteuse de-
vait en faire un bien mauvais cas pour nos
statistiques de fin d'année. Le petit Jéróme
réalisa bientot des progrès trés sensibles.
Nous lesurveillAmes jusqu'a l'agedel9 mois,
et il nous a quittés, il y a 4 mois, Joufflu,
le teint rosé, bien en chairs, pesant 9 K.
300 gr.
Un autre enfant, de 11 mois, pesant 6 K.,
nous quitta a 17 mois, en excellent état,
pesant 9 K. 80 gr.
Une autre mère, qui avait déj4 perdu
neuf enfants de gastro-entérite, nous amène
son quatorzième bébé, sans grand espoir de
pouvoir Télever. Je crains bien, dit-elle
naïvement, que vous ne puissiez l'empêcher
de mourir comme les autres. Nous efimes
pitié du découragement de cette bonne
femme, nous lui remonUmes le moral en
l'assurant qu'elle élèverait sürement son
enfant, 4 la condition de se conformer 4 nos
prescriptions. Elle fut d'une ponctualité
exemplaire, et son enfant a quitté la goutte
de lait, le 7 Février dernier, 4 l'ige d'un an,
ayant le poids de 8 K. 240 gr. II est inutile
de dire que la brave mère est toute acquise
4 notre ceuvre. Aussi nous a-t-elle bien
promis de revenir dans six mois pour nous
confier, pendant ses 12 premiers mois,
l'existence de ton quinzième bébé.
Ces cas, absolument typiques, choisis
entre nombre d'autres, sont de nature 4 con-
vaincre les plus hésitants. Ce n'est qu'excep-
tionnellementque des enfants ontéété admis
pendant des délais aussi prolongés. Les res«
JOURNAL
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