esssssessssse w i m mm niwii an m m mm mm mm& A propos du faux de la Rente Beige La Chambre Proposition de loi sur les réfectoires scolaires Eë La revanche du bon sens Le Jeudi-Saint a Ypres sources ne permettent pas actuellemeut de les surveiller au-dela d'un an. Cepeudant quand, a cet age, leur état n'est pas encore jugé rassurant, ils sont conservée jusquAce que le danger soil conjuré. Actuellement, ii n'est plus accepted en- fants Sgés de plus de quatre semaioes, a moins qu'un motif sérieux ne puisse être produit. II a été, en effet, remarqué que des mères, après avoir fatigué, pendant plus d'un mois, l'estomsc de leur enfant par des panades ou des purées de pornmes de terie, venaient implorer la guéiison de leur enfant, pour se remettre bientöt a le nourrir a leur étrange f'acon. Les^ mères ne se pénètrent pas assez de cetteidée que l'inslitution a pour but bien plus de prévenir les maladies du tube di geslif que de les guérir. II faudra peut être des années encore avant que de saines no tions d'hygiène et de puériculture soienf répandues partout. Du lr Juin au 31 Décembre 1910, la popu- ation moyenne de l'oeuvre a été de 48 en- fants, parmi lesquels deuxdécès survinrent, l'un dü a des convulsions, l'autre a une broncho-pneumonie. Deux décès en 7 mois sur 48 enfants, donnerait par ua an une mortalité de moins de 8 pc. Les statistiques de la ville pour 1910 accusent, pour les enfants de moins d'un n une mortalité de 14,8 p. c. soit de 7 p. c. plus forte que parmi la population qui fré quente la goutte de lait. II y a lieu de tenii compte, toutefois, que les mères négligentes et ne fréquentant pas la goutte de lait con- tribuent a charger le tableau de la mortajité. Par contre,dans notre statistique ne figurent pas les enfants de la classe aisée oü la mor talité infantile est quasi nulle. Pendant les onze dernières années, le nombre d'enfants morts en dessous d'un an oscille entrell8 et70.L'an dernier,ce chiffre est descendu a 64. II y a lieu de voir dans ce chiffre autre chose qu'ua effet du hasard, mais bien plutöt les effets de l'oeuvre. Une constatatiou essentielle c'est l'oeuvre de la goutte de lait, instituée dans le but de combattre la mortalité infantile due a la gastro-entérite, n'a eu a enregistrer aucun décês provoqué par cette affection. M. Donck insiste sur un point important sur Pquel ii n'obtient p is satisfaction, c est que le nombre des mères qui nourissent est trop restreint. Sur 69 enfants inscrits, 24, soit le tiers, sont nourris au sein, et 4 seule- ment sont somnis a l'allaitement mixte. Ces chiffres sont absolument insufflsants et tous les efforts tendront a encourager 1 allaite- ment naturel. Les visites a domicile par les dames pa- tronnesses parviendront a réprimer encore bien des abus, tels que l'emploi du tuyau en caoutchouc, les panades confeetionuées avec le laitdestiné a être administré tel qu'il est dstribué, les odieuses bouteilles de sirop de morphine qu'on ne parviendra a faire dis- paraitre radicalement que le jour ou les pharmacies s'engageront tous, de commun accord, a ne plus délivrer de Ruste sans prescription médicale. Les heureux réaultats obtenus jusqu'ici sont dus A la précieuse collaboration de MmeIweins d'Eeckhoutte, présidente et fon- datrice de l'oeuvre, de la secrétaire-tréso- rière, dont le dévouement inlassable a été au-dessus de tout éloge, et de toutes lea dames collaboratrices pour lesquelles l'oeuvre de la goutte de lait est une oeuvre de prédilection. Enfin, un hommage spécial est rendu aux révérendes SeeurB öaumont et Duguet qui préparent tous les jours, avec le plus grand soin, le lait destine aux petits protégés de l'oeuvre. Après la lecture de ce iapport,Mell« Boone, secrétaire-trésorière, a reuseigné son audi- toire sur la situation üuancière de l'oeuvre celle-ci est satisfaisante grAce aux généreux subsides de la ville, des hospices, du bureau de bienfaisanceetde personnes charitables. M. le Bourgmestre a ensuite levé la séance, après avoir vivement félicité la pré- sidente, Mme Iweins d'Eeckhoutte, fondatrice d'une oeuvre qui est appelée a conserver bien des existences menacés,-et, aprè3 avoir re- mercié toutes les dam83 collaboratrices pour le zèle et le dévouement qu'ellesapportent a assister leur présidente dans sa tache. !Ét5 Une le$on au Progrès. Pour avoir dit la vérité sur la baisse de la rente beige que la plupart des organes anti- clèriaux attribuentau gouvernement la Chro nique se fait vertement tancer par un organe libéral, qui lui reproche d'aimer le paradoxe et la fantaisie plus que de raison et de pous- ser cet amour jusqu'a la folie. Mais la Chronique ne se laisse pas faire et répond de bonne encre C'est fort aimable au confrère 1 Mais nous avans le caractère ainsi tourné, de ne pas vouloir mêler le libéralisme a toutes cho- ses, et de ne pas criera bas la calotte a propos de cotes. Nous croyons avoir de meilleurs argu ments a faire valoir contre le gouvernement. Nous n'entendons pas faire notre, la vieille et agacante polémique dont notre parti eut trop a souffrir, et qui consistait a soulever la querelle clérico-libérale a propos des affaires les plus élo'gnées de la politique. 11 s'est trouvé, chez nos ennemis politi- ques, des prédicateurs pour prêcher a leurs ouailles, que, si les pommesde terre étaient malades, c'était la faute a Bara. Allons-nous les imiter et dire maintenant que s'il gèleau printemps c'est paree pue la presence de M. Schollaert au ministère a jeté un froid dans le pays Pour l'honneur du libéralisme, laissons IA ces procédés de pö'émique dont on rit A Jan- drin-Jandrenouiile et qu'on laisse la Chro nique en repos elle sait ce pu'elle dit, ce ce quelle veut etce quelle fait. Après avoir re^u indirectement de 1 Etoile Beige un brevet d'absolue incompétence fi- nancière, les feuilles libéraler ayant attaqué le gouvernement a propos de la rente se voient donner cetite le$on de polémique hon- nête. Elles se garderont bien d'y répondre et continueront II est vrai que Particle 2 de la proposition Destrée n'impose l'organisation par les com munes que pour autant que les pères_e - familie dont les enfants représenteront 2D V i au moins de la population de 1 école les r j clament. Même avec cette restriction, a j proposition fut rejetée par la majoiité e a Commission. Elle estime qu'il ne faut pas livrer les ressources de la commune et son autonomie au gré de quelques particuliers qui peuvent n'avoir aucun besoin des secours des pouvoirs publics. II faudrait, tout au moins, réserver le droit de réclamer 1 organi sation des réfectoires aux parents indigents. Mais, bien que l'auteur de la proposition n'accorde ia gratuité qu'aux indigents,ii n en résulte pas moins de la combinaison es articles 2 et 5 que les pères de familie qui sont dans l'aisance pourraient A eux seuls, s'ils sont au nombre voulu, réclamer une organisation qui ne répond a aucune nécessi- té locale. II suffit, nous semble-t-il, d expose ce système pour le faire rejeter. Intervention de VEtat Qu'en pense Le Progrès Séance du n Avril 1911 RAPPORT fait, au nom de la commission (2), par M. COLAERT. Messieurs, Le 10 mars 1909, l'honorable M. Destrée déposa une proposition de loi sur les réfec toires scolaires,d'uneportée aulrement géné rale et autrement généreuse, dit 1 auteur,que celle déposée précédemment par l'honorable M. Woeste. De son cöté, l'honorable M. Woeste pré- senta, le 27 avril suivant, une série d'amen- dements a sa proposition primitive, faisant ainsi, dans la forme plutöt qu'au fond, une proposition de loi nouvelle, qui devait, a la rigueur, être renvoyée aux sections ou a une commission spéciale. II semblait tout naturel, a un grand nom bre de membres de la Chambre, que ces amendements fussent renvoyés pour examen a la Section centrale ancienne, Jconstituée en Commission, qui les aurait discutés et rap- portés en même temps que la proposition de M. Destrée. La proposition en fut faite A la séance du 4 mars 1910 mais la Chambre n'étant pas unanime pour ordonner ce renvoi, il advint que les amendements de M. Woeste ne fu- rentpasexaminés par la Commission spéciale, qui devait se borner ainsi a examiner la pro position Destrée. Mais,comme le fit observer M. le Président de la Chambre a la même séance, le rapporteur peut rédiger son rap port comme bon lui semble, sous sa respon- j sabilité (3). Nous n'entendons pas abuser de ce droit, mais nous croyons qu'il nous sera loisible, en rapportant la proposition Destrée, de la comparer a la proposition primitive de M. Woeste et aux amendements du Gouverne ment, déja rapportés, et de faire connaitre le sentiment de la Commission au sujet des divers systèmes proposés. Décider le con traire serait limitei laliberté du rapporteur et celle de la Section centrale elle-même, dont il est l'organe. La proposition de l'honorable M. Destrée s'inspire de trois idéés principales; obligation pour les communes d organiser des réfectoires scolaires intervention de l'Etat, a titre de subside, dans le coüt de ces réLctoires caractère mi-scolaire, mi-charitable de l'oeu vre. Tandis que dans les autres systèmes pro- posés l'Etat n'intervient pas dans l'organisa- tion des réfectoires scolaires, la proposition Destrée donne A la commune, a charge de l'Etat, un subside de 5o du coüt net du réfectoire scolaire. Les autres propositions réservent aux provinces et aux communes le droit, mais non l'obligation, d'accorder des subsides aux élèves des écoles. Ils respectent done la liberté des provinces et des commu nes, sans obliger l'Etat d'intervenir dans des organisations qui sont du domaine de la bienfaisance. Le principe étant rejeté, il nou» semble superflu d'examiner l'article final de la pro position Destrée, qui établit un droit de 2 1/2 sur les sommes payées par les socié- tés d'assurancessurla vie.au cours du dernier exercice, pour constituer un fonds spécial destine a faire place aux de'penses a résulter de sa proposition de loi. On s'est demandé en vain pourquoi cette taxe serait imposée de préférence aux sociétés d'assurances sur la vie, mais n'insistons pas. «nd.nt «ppHcables to P«.« par la loi du 7 mai 18I8 relative a La de quelques abus P« „„Minnes de bienfaisance. La nistrations P^aeS jons doivent Commission estime que ces sanction être maintenues. „vpr Enfin, nous croyons devoir faire observer que la proposition Destrée n'est ni plus ge nérale ni plus généreuse que celle de Woeste a moins que ces deux qualités, que l'honorable membre atribue a sa proposition, ne consistent dans l'obligation, pour les com munes, d'organiser des réfectoires sco'aires même la oü la nécessité ne s'en fait pas sentir. Les amendements de l'honorable M. Woeste ajoutent les écoles gardiennes aux écoles pri- maires, tandis que la proposition de l'hono rable M. Destrée ne vise que l'enseignement primaire. La proposition Woeste parait dont plus générale et plus généreuse. Nous aurion proposé d'ajouter cette exten sion A la proposition Destrée, si celle-ci avait été adoptée mais comme elle a été rejetée par la majorité de la Commission, sous ne pouvons l'amender, comme nous ne pouvons rapporter les amendements de 1 ho norable M. Woeste. La proposition,mise aux voix,a été rejetée par 5 voix contre 2. Le Rapporteur, Le Président R. COLAERT. E NERINCX. Obligation des communes La proposition primitive et les amende ments du Gouvernement autorisent les com munes a intervenir dans les distributions scolaires de soupe ou, plus généralement, d'aliments, de vêtements et d'autres alloca tions. Ils ne les y obligeat pas. Comme nous le disons dans notre précédent rapport, les communes resteront libres d'inscrire a leur budget des allocations pour distributions de soupe et de vêtements. Si les circonstan- cesne l'exigent pas si, par exemple, les oeuvres d'initiative pnvée répondent aux d besoins de J'enfance indigente.l'action de la commune sera inutile. Ce serait abuser dts deniers publics que d'accorder, aux mêmes fins, des subsides a la bienfaisance publi- 'lue (4) (1) Proposition de loi n° 119 (session de 1908- 19 9). (2) La Commission, présidée par M. Nerinckx, était composée de MM Bertrand, Colaert, Cou- sot, Lemonnier, Van Cleemputte, Wauwermans. (3> Séance du 4 mars, p. 773, session de 1909- 1910. (4) Rapport de M, Colaert, séance du 9 février 1909; n» 193. CEuvre scolaire ou oeuvre de bienfaisance Dans notre rapport sur la proposition de loi de l'honorable M. Woeste et les amende ments du Gouvernement, nous avons lon- guement discuté la question de savoir si l'organisation des réfectoires scolaires est du domaine de l'enseignement ou de celui de la bienfaisance. Nous renvoyons ce docu ment (1). Les lois organiques de l'enseignement pri maire de 1884 et 189D, après celle de 1879, en imposant l'instruction gratuite en faveur des enfants indigents, lont mise a charge du bureau de bienfaisance, a la difference de la loi de 1842 qui la fit incomber a la commu ne. Si les frais de l'écolage proprement dit des enfants pauvres r*ntrent dans la catégorie des actes de bienfaisance, n'en est il Jpas de mème, a plus forte raison, des allocations d'aliments ou de vêtements? Sans doute le législateur peut modifier cette situation et attribuer aux réfectoires scolaires le caractère d'oeuvre d'enseignement. Mais cette modification s'impose-t-elle A moins de décréter que les parents qui sont dans l'aisance et qui pourront jouir de l'en seignement gratuit pour leurs enfants, n'ont plus aucune obligation vis A vis de ceux-ci Nous n'en sommes pas lè, et l'honorable M. Destrée l'a compris. «La conception de l'honorable M. Woeste, dit-il, est que la cantine scolaire réleve de la bienfaisance la conception libérale, au contraire,est que cette ceuvre est uniquement scolaire et ne peut être traitée autrement que tel ou tel j accessoire de l'enseignement primaire.Nous I pensons que la vérité se trouve dans la x fusion de ces deux manières de voir et dans la reconnaissance du caractère mixte de institution mi-scolaire, mi-charitable (s)» j La Commission ne se rallie pas a ce point de vue, qui a inspiré la proposition de l'ho norable M. Destrée. Elle estime qu'il faut s'en tenir a l'idée qui a guidé les législateurs de 1879, 1884 et 1895, et attribuer a l'oeuvre nouvelle le caractère de bienfaisance impri mé a l'écolage proprement dit des enfants pauvres. Séance du Vendredi 7 Avril M. Hoijois comtinue soa discours sur le projet de loi des peniions de vieillesse aux ouvriers mineurs. Il indique les charges financières qui pèseront sur les charbon- nages du chef du nouveau régime, et fait remarquer qu'on aurait tort de mettre une trop forte part d'iotervention a charge de l'Etat. Ce sont les exploitants de charbor nages, les provinces et les communes qui frappent ces charbonnages de lourdes taxes qui doivent supporter la contribution la plus importante dans la pension des mineurs. Les mineurs ne sont que 150.000; nous avons des devoirs a remplir vis-A-vis de 2 millions d'autres intéressés, tous citoyens beiges. Déja, dans certains milieux, se répand le bruit que nous allons donner une pension de 300 francs aux bouilleurs, a toucher par eux dès la première année d'application de la loi. Ou s'en émeut et l'on s'apprête A crier a rinju8tice ou a demander la même chose pour tout le monde. II y a la une equivoque dangereuse, qu'il importe de dissiper. Oui, les bouilleurs vont immédiatement pouvoir jouir d'une pension de 360 francs, A notre grande joie. Non,nous ne la leur servons pas acclamations sur les bancs socialisteselle^ne leur vieudra pas de l'Etat, mais sera la résultante du produit combiné de leurs versements personnels, des versements patronaux et de l'intervention des pouvoirs publics. Dans toutes les industries et professions oü patrons et ouvriers accepteront de s'astreiudre au même régime d'obligation, de reteuue8 sur Balaires et <ie versements, les ouvriers pourront jouir de la pension qui va échoir aux mineurs Voili les choses mises au point. Plusieurs membres, parmi lesquels MM. Vandervelde, Vandewalle, Woeste, Van Marcke et Daens, prennent encore la parole. La discussion générale est close. En finissant, constatons que si la proposi tion Destrée n'exclut des réfectoires aucun enfant indigent a raison de l'école qu'il fré quente, ce qui est de stride justice, elle ne sanctionne pas les dispositions qu'elle consacre. Quelle serait la valeur d'une réso- lution, prise par une administration provin ciale ou par une admistration communale contrairement aux prescriptions du projet Et, en supposant que le Gouvernement puisse l'improuver comme entachée d'illégalité, quelles peines appliquerait-on aux membres et employés des administrations communales et des bureaux de bienfaisance qui contre viendraient a ces dispositions La proposition est muette| sur ces points^ tandis que la proposition Woeste et les amendements de la Section centrale préce'- (1) Rapport de 1909. (2) Session 1908-1909. Doc. n° 119. Séance du Mardi 11 Avril M. Colaert dépose le rapport de la com mission spéciale qui a examiné la proposi tion de loi de M. Destrée relatives aux réfec toires scolaires. M. le Ministre de la Justice dépose un projet do loi accordant la perBonnilieation civile aux universités de Bruxelles et de Louvain. La Chambre revient a la discussion des articles et au vote de la loi sur les pensions de vieillesse des ouvriers mineurs. Un amendement de M. Denis, socialists, propose d'étendre la loi a l'assurance contre l'invaliilité prématurée. M. le Ministre de l'industrie et du travail oppose a cet amendement la question préa- lable. L'amendement est repoussé par 74 voix contre 62 et 4 abstentions. M. Warocqué propose d'étendre le béné- üce de la loi a tous les ouvriers industriels, agricoles et autres. Cet amendement qui sort évidemment du cadre de la loi n'est pas recevable. II est rejeté. La Chambre repousse divers autres amen dements. Elle maintient les pensions accordées aux veuves par les caisses de prévoyance. Séance du mercredi 12 avril Q De nombreuses discussions, trés embrouil- lées, s'engagent sur l'Age et le taux de la pension, les cótisations des ouvriers et des patrons, le montant de l'intervention de l'Etat et des provinces. Finalement tous les articles du projet du gouvernement sont adopté3. Le second vote est remis a une date ulté- rieure. La Chambre s'ajourne au 2 Mai. II faut apprendre aux jeunes gens, par desexemples éclatants que l'expiation d'une faute est ineluctable. II le faut de toute uécessité, pour réagir contre les amollissantes, capiteuses et dégra- dantes prédicationB d'indu'gence. Je dis prédications.Onprécha aujourd'hui les droits du vice, l'impunité de la faute, la supériorité du coupable passionné, comme on prêchftit naguère l'excellence de la vertu. On pleure encore un peu sur les victimes on pleure d'abord etsurtout, et avec fracaB, sur les criminels. Dans le roman, sur la scè ne, oü les méebants étaient jadis punis et les bons récompensés après quelquea épreuves, les personnages bonnetes ne figurent meme plus si l'auteur en introduit, c'est pour les couvrir de ridicule. Mais les coquins triom- phent, a la satisfaction générale. Est-ce un paradoxe une exagération Relisez done les vingt derniers chef d'oeu- Tre il n'y a plus que des chefs-d'oeuvre, pourvu que 1 impudeur y soit complete—les vingt derniers chefs d'oeuvre acclamés dans les théatres de Paris, imposés a la pro vince, proposés a Féfcranger comme des ta bleaux fidèles de la vie frangaise. Vous y verrez que les héros, c'est-a-dire les person nages qui ont la sympathie de l'auteur, sont: ici un escroc, la un faussaire, ailleurs des grecs, descambrioleurs, des assassius, tou tes variétés d'aigrefins, des gourgandines célébrées comme les seules «femmes loyales» des séduoteurs de jeunes filles, des parents qui dépravent leurs propres enfants, d-s mères qui servent d'entremetteuses a leurs fils, des petits garcons qui rivalisent de lu- xure avec leurs pères, des fils qui servent de proxénètes a leurs méres Inutile, n'est ce pas, de citer les titres dss pièces vous les reconnaissez. Rien que des ctrss vils et tarés, en proie a des passions abjec- tes, se débaltant danB des situations honteu- ses. Et des salles bien parisisnnes 0, c'est-A- dire composéeB de spectateurs oü l'on comp te un Francais sur dix, clament Bravo C'est l'Artc'est la Vie n De l'art, 9a Non des saletés. La vie La vie du public bien parisien» peut-être la vie des quelques milliers de rastaquouères interlopes, d'aristocrates fai- sandés, de snobs pervertis, de bourgeois trop gras et dégénérés, de jouisseurs blasés, d'his- trions malsaiDS qui ont l'écume de Babylone et le fléau de toutes les vieilles civilisations. Mais ce'n'eit pas notre vie, a nous. Et nous ne voulons plus qu'on étale devant nous, devant le monde eDtier, de sales pein- tures comme la peinture de notre vie. La jeune generation se corrompt a ces spectacles. Les jeunes gens sont déconcertés, bien- tot démoralisés, gatés sans retour quand ils ont cru comprendre que l'iudulgence est acqui8e d'avance a toutes les fautes, 1 abso lution assurée d'avance a toutes les infamies s'il y a de l'argent autour. La logique des jeunes gens est terrible. Ils vont lpgique- ment aux dernières conséquenceB. Disons-leur qu'on les trompe que toutes les fautes se payent qu'il n'y a pas de plus grande puissance d'orgueil, ni même de plus grande puissance d'action que celles d'un homme irréprochable. _En même temps que la fierté de §a misère devant l'art suspect, il faut que l'honnête FracqRis conserve la fierté, l'insolence de son honnêtetó devant les cyniques. Soyons propres, et regardons ce monde-la dans le blanc des yeux ce n'est pas A neus d'avoir peur. Le Jcudi-Saint est de tout temps jour de joie mais c'est aussi pour les chrétiens jour de recueillement et de prière. Le matin, aux églises paroissiales, beaucoup de fidèles ont accompli le devoir pascal et assislé aux offices. La visite aux reposoiis a été animée par cette claire journée de printemps, pourtant froide par le vent mauvais persistant depuis une dizaine de jours. Le soir il y eut un grand nombre de pro- meneurs dans nos grandes arlères pour voir les magnifiques étalages de nos magasins. Nos commercants méritent tous bos éloges ponr leur beau choix d'articles exposés avec art et ben goüt. C'était une véritable attrac tion, un vrai plaisir des yeux. l'otons spccialement les belles vitrines d'objels d'arts et de ménage, dans un luxueux décor de fleurs et de verdure de la maison Antony-Créton les élalages de belles cbaus- sures de la maisou De Bergh-Jonekheere les lingeries de nouveautées des maisons Warlo- mont et Vercruysse les modes ds nos mai sons, bien connues les cannes et ombrelhs de la raaisoa Bultiauw les tapisseries de la maison Mortierle grand choix de portraits de la photographie Antony*Permeke nos bou- cheries et charculeries dont les mafcnifiques quartiers de bétail sollicjtaieut les: regards d'envie paree temps de jeune, etc., etc.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1911 | | pagina 2