L'ceuvre Salésienne Le Concert Durant Uil re carillon de la religion sera une nécessité tant que le j monde sera le monde. II est done évident que le parti catholique aura toujours un jj programme, ne dut-il consister que dans j cette défeDse sacrée. Le but poursuivi par les libéraux dans la lutte actuelle a été nettement indiqué par eux a la Chambre des Représentants quand a l'occasion de ces discussions ils criaient A bas les couverts C'est la déchristiani- sation qu'on veut, par la suppression de l'eiiseignement catholique, car on fermera nos écoles, en retour de !a liberté que nou3, nous avons laLsée aux libéiaux d'ouvrir leurs écoles. Je prends sous ma responsabi- liié cette prophétie, car je parle pour moi, je suis inaépandant... Une voix sosialiste. Pas de Rome 1 M Begerem. 1'as de Rome! Oh! le grand motle bel argument., c'est ca qui est éloquent riresMais voulez vous que je vous réponde sur le même ton 1 Vous, messieurs les Eocia'i-tes, cü prenez vous le mot d'ordre N'est-ce pas des Loges i Tonnerre d'applaudissements), M. Begerem montre aloxs oü le monde irait, si les anticlériCaux venaient jamais a réaliser leurs projets sur i'enseignement et la vie de familie. L'ceuvre du gouvernement catholique en faveur de la classe ouvrière On reproche au Gouvernement de n avoir rien fait pour la classe ouvrière. M. Bege rem cite les lois siivantes dües au gouver nement catholique 1° Loi sur les contrats du travail2® Loi surle paiement des salaires des ouvriers 3° Loi sur les règlements des ateliers 4° Loi sur l'extension de la jui'idiction 5° Loi sur l'inspection du travail6° Loi sur le travail des femmes et des enfants 7° Loi sur les accidents du travail 8° Loi sur les conseillers eommunaux supplemental! es dans les grandes villes; 91 Loi sur les unions professionnelles 10° Loi sur les sociétés mutualistes 11° Loi sur les maisons ou- vrières 12° Loi sur les pensions de vicil— lesse des ouvriers. Toutes ces lois, dit le conférencier, ont été votées par les catholiques appuyés {ar- fois par les socialistes, tandis que les libé raux votaient contre. Des lors, dit-il en riant, on serait en droit d'espérer que les socialistes ne s'allieront pas aux libéraux, puisque ceux-ci refusent de voter les lois ouvrières. La loi sur les pensions de vieillesse et les critiques socialistes Les socialistes critiquent la loi sur leB pensions de vieillesse et le candidat libéral, M. Nclf, promet même un franc par jour de pension aux vieux ouvriers. Ceci signifie rien, dit M. Begerem, car, pour réaliser cette promesse, il faudrait 157 millions par an, les statistiques le prouvent clairement. A moins, dit-il, de faire comme en France voter cotte loi et dire qu'on paiera lorsqu'on aura assez d argent en caisse. II y a actuellement 340.000 ouvriers en Belgique, en Age de toucher la pension ce nombre exigerait de la part de 1 Etat, dans le systême des adversaires une dépense de 157.000,000. Oü trouver annuellement pa- reille somme Le parti catholique arrivera progressivement a ce résultat. Pas de trompe-l'oeil comme agit le parti libéral qui n'a jamais rien fait et ne fera jamais rien pour l'ouvrier ni pour le petit bourgeois Le conférencier entrevoit alors dans un mouvement oratoire superbe, la victoire certaine du parti catholique qui ne souffre pas de comparaison avec le parti libéral. Notre parti, dit-il, estautrement représeuté en valeur, en force et en dignité, même si on donne au parti libéral la doublure du parti •ocialiste de Comines. (Rires). En terminant, M. Begerem déclare qu'il a parlé sincéiement et invite ses auditeurs a voter le 22 mai pour les catholiques, ce sera dit-il une oeuvre de ssgesse, de dignité et de reconnaissance pour un parti qui depuis 1884 n'a enrayé aucune liberté mais au con traire en a développé un grand nombre dans le plus grand intérêt du pays. De longs applaudissements soulignèrent cette péroraison témoignant de la sympathie de l'auditoire pour le brillant et vigoureux candidat catholique M. Begerem, dont la parole ardente, convaincue, tranchante avait réussi, malgré les interruptions con- tinuelles de M. Qryson, h entbousiasmer son auditoir#. Tous les manifestants ont été émerveil- lés du talent oratoire de M. Begerem, et il est inutile de dire que les principaux pas sages de cette conférence improvisée ont été couverts d applaudissements frénótiques et proloDgés. Les socialistes, pour la plupart Fran cais, présents a la reunion, lancèrent a différentes reprises des interruptions qui ne parvinrent nullement a déconcerter l'ora- teurtous ont admiré l'aisance et la süreté avecle8quelles M. Begerem donnait la ré plique. On a surtout relevé l'interruption du citoyen Gryson, affirmant, après M. Bege rem, que les libéraux ne sont plus un parti et doivent marcher avec les socialistes oü qu'ils seront combattus par les socialistes mêmes. La contradiction Comme M. Ferrant, président de la j réunion l'avait promis, il donna la parole aux contradicteurs, leur laissaut le choix de parler de leur place oü de monter sur l'es- s trade. M. Gryson préféra monter sur l'estrade... Dame il a toujours eu des préférences pour les situations élevées, et l'estrade ne lui a jamais déplu. anSs émotion, d'un air dégagé, comme chezlui, le contradicteur prit la place de M. Begerem, sur la scène, du patronage, il est vrai qu'il y était monté jadis plus d'une fois, sur cette scène, quand moins méprisant et moins haineux pour les prêtres dévoués qui s'occupaient de lui, il était membre du patronage et fïgurait comme acteur dans les pieces qu'on y jouait. On comprend dès lors qu'il ne fut pas dépaysé sur la scène. Connu eet escalier a hautes marches, connues ces planches sonores, connues ces coulisses oü 1 on se costumait pour jouer oh pas.des róles de traftres des róles de chevaliers, de seigneurs, de rois, de soldats... C'est sans doute a cela que pensait M. Gryson en sortant de toutes ses poche?, ses papiers, ses carnets, ses journaux, ce qui dura quelques longues minutes. Enfin, il se redressa, mit ses mains dans ses poches et lan^a cette déclaration Mes sieurs et chers amis, comme M. Begerem je commence par vous dire ce que je suis, socialiste et libre-penseur (Bravos socialistes au fond de lasalle.) La force d'improvisation ne lui permet- tant pas d'aller plus loin, il lut sa contra diction, regardant de temps a autre vers les coulisses, comme pour y chercher le souffleur. Ce mouvement reflèxe, dü a la force de l'habitude, fut fort remarqué. Quand il se décida a lire sou discours, on remarqua qu'il oubliait la contradiction. Chacun s attendait a ce qu'il prouvat que le parti catholique n'avait rien fait pour les ouvriers et quo le socialisme était une école de morale, de dignité, de vertil la clef du bonheur, le remède a tous les maux, la source de toutes les félicités... II jugea prudent de ne pas répondre a M. Begerem et de ne pas nier les lois ouvrières vo'ées par les catholiques au pouvoir... II préféra ne rien contredire mais plütot dire tout simplement, papier en main, ce que d'aulres avaient dit du suffrage univer- sel. Achtte occasion, il rnppelle a ceux qui l'écoutent qu'il a obtenu deux buses (sic) mais n'insiste pas sur leurs dimensions qu'on pourrait mesurer au nombre des voix obtenues, soit 14 voix au dernièrts élections communales. festation les auditeurs se sont retirés heu- reux d'appartenir au parti catholique dont l'idéal et le programme en font un parti digne de tous les éloges. 3# sA 'rf* S3* ®9 S3l (suite Fin) C'est que le saint fondateur des Salésiens était véritablement animé de 1 esprit du Christ. C'est que, lui aussi, comme le divin Maftre, avait senti une immense pitié l'étreindre pour cette multitude de malheu reux auxquels manquect a la fois le pain du corps et celui de i'Ame. Et cette pitié lui faisait s'écrier comme le ChristMiseréor super turbam. Don Bosco n'a été sans doute qu un des innombrablescontinuateurs de cette tradition vingt fois séculaire qui constitue l'une des plus pures gloires de l'Eglise mais il a eu le ciée, mieux comprise des masses et des chefs mérite d'approprier la charité chrétienne aux besoins nouveaux de notre époque d'indu- strialisme intense et d'essor scientifique. II a eu cette pitié intelligente et ingénieuse qui engendre la charité sous sa meilleure forme, cette charité que célèorent nos Saints I.ivres: Beatus qui intelligit super egenum et pauperem. Son oeuvre charitable est en même temps éminemment sociale. II n'a pas attendu la venue des soi-disant amis du peuple pour s'occuper des inlérêts de la classe laborieuse. II ne s'est pas non plus borné, comme ceux- la, a proclamer les droits de l'ouvrier mafs il a tenu a indiquer a celui ci ses devoirs. Mieux que cela, il a tenu de faire de l'ouvrier, non pas un révolté, non pas un résigné sans ressort ni dignité, mais un élé ment social bien éduqué et bien équilibré au f« africaine ajoutera encore pour moral, en même temps que parfaitement j| nnuveau a ja reconnaissance Après la lecture de longues découpures de journaux socialistes, il rappela la mort de six GUViiers, tués par la garde eivique, au moment des gtèves de Louvain et s'apprête a lire d'autres articles de journaux qu'il sort de toutes ses poches... Use quinzaine d'auditeurs fatigués da ces leciure8 déclamatoires quittent la salie, d'autres les suivent peu après, mais la plus grande partie de la salie, montrant une pa tience héroïque, resfce pour écouter encore Les catholiques cominois veulent montrer jusqu'oü va leur tolérance, et ils prêtent une oreiile attentive aux extraifs que leur sert M. Gryson avec une prétention qui ne lui attire aucune sympathie. Seuls au fond, les socialistes approuvent bruytmment et applaud'ssent a tout rompre. Après 20 minutes de pareille lecture, la patience du public est a bout et il recom mence a quitter la salie, le mouvement s'accentue malgré les efforts de coups de gorge de M. Gryson, et spoatanément c'est tout l'auditoire qui so léve et quitte la salie. Se soi-disant contradicteur en est furieux et les socialistes entonnent alors l'Inter- nationale dans la salie même du patronage, oü ils so permettent des écarts de langage et des attitudes qui fond regretter la tolérance dont ils nt été l'objet, C'était leur droit de chanter 1'Internatio nale sur la voie publique, mais personne ne saurait approuver les socialistes chantant leur refrain dans la salie de la conférence, oü on les avait tolérés et oü, dans un esprit de liberté qu'on ne saurait trop faire remar- quer, les organ isateurs avaient laissé l'entrée libre. Toutes nos félicitations aux organiteurs Si les socialistes n'ont pas su se montrer di- gnes de la tolérance toute spéciale qu'on leur a montrée, les catholiques, eux, ont montré qu'ils n'avaient pas peur de la vérité, qu'i'.s n'étaient pas enncmis des discussions loyales, qu'ils ne craignaient pas les contra dicteurs et qu'ils désiraient la lumière. II est regrettable que les socialistes n'ai- ent pas su répondre a cette courtoise attitude par le calme et la sincérité qu'on était en droit d'attendre d'eux. Malgré M. Gryson, on devrait plutót dire gr&ce a lui, la réunion a éte une belle mani- préparé, au point de vue professionnel, de faijon a occuper dignement et fructueusemtnt j la place que la Providence lui a assignee dans la société. Par sa méthode enfin, toute d'amour et de dévoüment désintéressé, Don Bosco se sépare absolument de ceux qui ne font que flatter le peuple dans un but intéressé et favoriser chez lui l'esprit de haine et de révolte, dans des intentions révo'utionnaires. C'est pourquoi nous souhaitons ardem- ment que i'arbre planté par Don Bosco étende rapidement en Belgique ses rameaux bienfaisants, comme il en couvre déja tant d'autres regions du globe. Car nous n'entre- voyons la paix de la société que dans sa re novation chrétienne, du haut cn bas de l'écbelle sociale. C'est a Liége que fut fondée, en 1891, la première maison salésienne beige et c'est surtout dans la pariiewallonneet industrielle du pays que d'autres fondations ont suivi. Nous ne cacherons pas que nous sommes jaloux de cette situation. Pour être moins in dustrielle, notre Flandre aurait grand avan- tage, elle aussi, a voir les fils ds Don Bosco former une partie de sa jeunesse ouvrière. Car les faux démocrates essayent. ici comme aillcurs, de pervertir notre population ou vrière. Et si les catholiques laïcs ne sont pas en retard, par ici, de se dévouer aux intéréts de la classe ouvrière, leur action bienfaisante s'accroitrait céanmoins singulièrement paria collaboration de ces maitres démocrates que sont les Salésiens, si bien dépeints dans ces lignes Le Salésien est un religieux, il en a le dévouement et la piété, il en fait les voeux, mais ce n'est ni !e Jésuite, ni le Capucin, ni le Dominicain, ni le Bénédictin, et cependant il tient de tous. II est éducateur comme le Jésuite, il est populaire comme le Capucin, et porte au loin, comme le Frère-Prêcheur, les véiités évangéliques. 11 vénète la science comme le Bénédictin auquel il emprunte son recueillement, son esprit de prière, son amour pour les chants et les cérémonies liturgiquts. Né'ar.rnoins, s'il tient de tous, il ne s'identifie a aucun il reste un type nouveau. C'est 1 homme de l'humilité et de l'abné- gation constante. Formé par Don Bosco, il a gardéde son père !a simplicité dans l'héro- 'isme et la gaieté dans le sacrifice. II se dé pense si naturellement pour les petits et les pauvres que personne ne remarque plus eet outli de soi poussé aussi loin qu'il est possi ble de l'imaginer. Comme Don Bosco, ie Salésien est mo derne c'est un démocrate convaincu et sin- cère, aimant assez les classes populaires pour leur consacrer ses jours et ses nuits dans l'unique espoir de faire de leurs fils des citoyens utiles, en état de gagner le pain honorablement et sans trop de peine et de leur apprendre a vivre d'une vie relevée par le sentiment du beau et l'habitude de la vertu. De l'enfant Européen aux sauvages du Nouveau-Monde, de l'orphelin perdu de nos grandes villes aux lépreux de la Colombie, il va psrtout oü il y a une ame a sauver, une misère a soulager. Quel philanthrope peut se vanter d'avoir rien fait de semblable et qui oserait comparer son oeuvre a celle de Don Bosco Si Dieu permet qu'un jour la pensée du d'Etat, si elle peut enfin prendre tout son essor, itteindre le développement dont elle est susceptible, la question sociale sera re- solue et l'Eglise verra dans son sein celte nuée d'ouvriers heureux et chretiens que Jésus a montrés si souvent h Don Bosco dans les visions de la nuit. C'est notre archévêque, peut-on dire, qui a ferme' les yeux a Don Rua c'est le cardinal Mercier qui a porté au digne successeur de Con Bosco la be'nédiction apostolique. Et Don Rua mourant, a son tour, a be'ci notre primat, bénissant certainement, en lui, la Belgique toute entière, avec le désir de lui témoigner sa reconnaissance pour l'hospita- lité qu'elle accorde aux Salésiens exilés de France. Nous aimons a croire que cette be nediction sera féconde et que 1 Institut salésien, répondant a la pensée de ses fonda- teurs rnourants, ne tardera pas a faire plus large a la Belgique la part de ce bien social qu'il répand sans cesse par le monde entier. Pour beaucoup de Beiges, de Flamands surtout, la société salésienne est malheureu- sement encore trop peu connue. Et, comme le dit le proverce, De onbekende maakt den onbeminden. Bientót, lorsque nous aurons la bonne fortune d'avoir des fils de Don Bosco dans notre région et que nous les verrons de pres dans leur travaux de relèvement social, nous leur vouerons certainement la même admi ration et la même reconnaissance qu'on leur témoigae, par exemple, en Italië, témoin le deuil public que provoqua, il y a quelques i\ jours a peine, ie décès de Don Rua. I'! L'ceuvre civilisatrice que les fils de Don Bosco s'en vont entreprendre dans la Belgi- eux un reconnaissance de nos titre nouveau compatriotes. 16 16 *5 if'. *5 "PERSÉ VS Dl VERSES L'efïet propre des graades crises qui mettent la foi, la civilisation même en périj, est ci'é endre a tous les chréliens ie devoir de la lutte. Dans fis temps ordii.-aires, cheque fidéle peut s'affirmer dans le soin de son propre salut et de s.s intéréts personnels a l'heura des grands dangers, défendre l'Eglise et empêcher nos frères de se perdre, c'est la mission de tons les vrais dse;plas de l'Evangile. Cardinal Guibert. La vérité, c'est que I'enseignement neutre n'existe pas partout, sauf dans les commu nes bruxelloises et a Anvers, I'enseignement est faussé le maftre condamné a l'hypocrisie et l'élève a l'absence de toute conviction raisonnée, la morale sans base et la conscien ce sans guide, paree que l'on veut concilier des choses inconciüables et que Ion doit renoncer a enseigner le pourquoi des choses. Cf. Lorand, En précipitant trop les choses, on se pié- cipite avec elies. Beaumarchais. L'abondance des matières nous oblige a remettre plusieurs articles au prochain nu méro. fondateur soit mieux connue, mieux appré- C'est une bonne fortune toute exception- nelle pour les amateurs de belie musique d'avoir été gratifiés d'un corc?rt de l'or- chestre Duraut, et, disons le bien vite, c'est grace a l'iuitiative de M. l'éehevin Fraeijs, le président de notre école de musique, que nous sommes redevabiea de cette soleaLité musicale. La recette, trés fructueuse, aura large- ment prefité i l'ceuvre de la Go .tie de Luit, nouvellement instituée par M. le Docteui' Douck et ua comité de dames preside pa. Mme Iweins d'Eeckhoutte. La collaboration de M. Jules Bays, toujours acquiso aux oeuvres charitables, celle des demoiselles qui firent avec tant de grS.ce la rente des programmes, ct c llo des j°unes commis- saires, contribuèrent largement au succès de cette belle fête. Un public nombreux et select, pcmi le- quel se remarquaieot un assez grand nom bre d'étrangers, rempliss.dt dès deux hcures la vaste salie Pauwels. Dès les premiers coups d'archet.un silence religieux s'étabüt. La musique classique que l'orchestre Duraut s'est donné pour missie,, de vulgariser, a ce don spécial de plonger comme dans uue béatitude on l'écoute religieusement com me une chose sacrée. Le conceito cn ré mineur de Haendel a littéralement em- polgné peut-on dire, le public, qui na lui a pas ménagé ScS applaudissements. Dans le Concerto en ré minenr de Bach, dont Vadagio est empreint de cette austérité dans laquelle se complait si vo'.onLers ce maftre, il nous a été donné d apprécier le talent fout a, fait transcendant de pianiste de M.Arthur De Greef. Dans un genre moins grave, le Menuet et Ro7ido final de la sérénade en si bémol de Mozart, par sa grAce et sa légèreté élégante, devait plaire aux moins iaitiós. Le choix heureux des instruments hautbois, clari- nettes, cors de basset, cors, bassons et contre bassons, donnait des sonorités dis- crête8 et voilées qu'on aurait dites produi- tes par des instruments anciens La musique de Wagner succédant aux maitres anciens, ne devait pas produire un contraste trop frappant par sa polyp' onie, ie prélude de Lohengriu donnant, grüce a la lenteur de son mouvement, l'illusion d'un morceau de symphonie assez déreloppé. Cette introduction, justement célèbre, ne peut être assimilée aux traditionnelles ouvertures groupaDt, suivant un Bystème conventionnel, les thènaes essentiels de l'opéra. C'est un seul motif symphonique, la phrase par laquelle Lohengrin chante la splendour du Graal,que Wagner a développé en un adagio d'une douceur incomparable. Liszt a noté l'impression qu'on reQoit C'est au commencement, une large nappe dormante de mélodie, un éther vaporeux qui s'étend et sur lequel se dessine la vision du Graal dans toute sa magnificence lumineu- so puis ce rayonnement s'éteint avec ra- pidité, comme une lueur céleste la vision disparaft peu a peu dans ie même encens diapré,au milieu duquel elle était apparue.» Baudelaire renchérit encore On se Bent, dit-il, pour ainsi dire, enlevé de terre, on est comme dólivré des liens de la pesan- teur, on éprouve Textraordinairo volupté qui circule dans les lieux hauts, il semble que l'on alt devant soi un immense horizon et une large lumière diffuse. Le Concerto en mi bémol pour piano et orchestre de Liszt est une des ceuvrea les plus difficultueuses qui existent, principale, ment pour la partie de piano. Décrire la virtuosité d'un maftre aussi incontesté qUe M. De Greef est chose impossible. Tout ce qu'on peut dire de ce roi du clavier, c'est que ce qu'il nous jouait n était pas seule- ment de Liszt, c'était Liszt Un tonnerre d'applaudissements a accueilli la frndece Concerto, et, malgré la fatigue que provoque toujours la musique de Liszt, le célèbre vLluose a consenti a donner, comme bis, l'Arabesque da Schumann. Nous lui aurions préféré, si le choix nous avait été permis, uue da ses propres oeuvres, telles que Bes chants d'amour. La lre partie de la Trilogie le Camp de Wallensteinde Vincent d'Indy, vaut sur- tout par la science de l'harmonia. Les remi niscences d'air mihtaires évoquant le réveil d'un camp doanent a cette composition une allure pittoresque. La direction de M. Félicien Duraut mé rite toujours les plus grands éloges. L'Alle- magne, plus que tous les au tres pays peu t- ètre, sait apprécier la haute importanc9 d'une bonne direction. Cette qualité mai- tresse, qui fait la réputation de certains Kapellmeister d'Outre-Rhin, M. Durant la possède a un^degró éminent. 11 n'y a pas a ie dissimuLr. Uu biuyant, errillon d'appréciations diverses résonn9 eu ce moment on villa, a propos du nouveau ca-illon du beffroi. Une cloche y domine celle qui trouve celui-Ik trop peu bruyant. Mais, tandisque le carillon d j bronze a du moins le mérite d'être juste ei harmonieux, le carillon des critiques, lui, est singulière- msnt faux et cacophonique. I)u cótó dos musicieus et des cornais- seurs.cela va encore ass^z bitu.pourpeuque l'amour de l'art domine chez eux Ja passion po'itique. Ils peuvent différer d'avis sur des points secondares, muis ils sont unanimes k proclamer la pureté de son et \a parfa'üe mélodie du nouveau carillon. Ce qui détoune dans le concert des appré- ciations, c'est Ja critique partiale et exces sive de ceux qui ne chercbent la, comme partout, qu'une matiöre a attaques contre 1'administration. Le Progrès se distingue naturellement dan3 cette besogne inartistique. Le gaffeur Si quelqu'un a le droit de se taire, en l'occu- rence, c'est incontestablement rex-moniteur de l'hötel de ville. Pendant 50 ans, il a été toute admiration pour un carillon-patraque dont le seul et unique mérite était d'être bruyant et tintamarresque un carillon qu'on entend rit d'autant mieux qu'il ne se gêuait pas pour écorcher les oreilles. I! est vrai que le vide de la caisss com munale nous obligeait alors de nous en contenter. II n'en va plus de même aujourd'hui- Giace a une bonne gestlou, nous avons pn nous payer uu lot de cloche3, réputées parmi les meilioures du pays. Forts des exemples do Maliaes et da Bruges dont le carillon trouve dans le notre un digne rival, nous avons cru pouvoir, nous aussi, loger notie carillon mieux a l'abri que dans le campa nile, oü l'hiver, couvertes de neige ou de givre, lea cloches perdent leur son. L'essai est probant et nous enlève l'illusion du pro grès espéré. La question de sonorité, en temps normal, est trop importante et ne peut-êtra sacrifiés, même partiellement aux autres avantages. p Nos concitoyens apprendront avec plaisir que notre édilité étudie déja la possibilité de logcr tont entier dans le campanile notre carilion, si heureusement réédité, porfec- tonné et augmentó. CPest bien ce qu'ii faudra. Alors seulement se justifiera pleinement cette inscriptio1) commémorative qui se prête aujourdhui des plaisanteries faciles, mais vaines. Vaines paree que prématurées; paree que le seul tort de ros édiles aura été leur eni' pressement un peu excessif a gratifier notfi ville dun complément indispensable de n"8 belles restaura'ions architecturales. La precipitation est ennemie de la perfec^ tion eile la retarde souvent. Nou3 n'en savons pas moins gré au P1'0' grès de ses critiques maladroites. Nous actqns l'aveu qu'il j consigne 1'ancien carillon avait bosoin d être compk'e et réparé. Et none nous félicitons aussi de l'épit qu'il lui donue, en guise de quolibet orgeltje Öril est une qualité qu'un carillon do avoir, c'eat d'être mélodieux comme boite a musique. Lorsque eet orgeltje, actuellement étouffo dans notre massif beffroi, résonnera libfe' ment dans le campanile bien ajouré, il i'aViri' tout le monde et fera oublier'saos peine,e" notre ville éprise d'art musical sérieu*8) soucieuse de seduire ses visiteurs, l®8 borsten schelletjes de jadis. '1*1: ïk*: 1 '1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1911 | | pagina 2