L'ceuvre Salésienne
Le Concert Durant
Uil re carillon
de la religion sera une nécessité tant que le j
monde sera le monde. II est done évident
que le parti catholique aura toujours un jj
programme, ne dut-il consister que dans j
cette défeDse sacrée.
Le but poursuivi par les libéraux dans la
lutte actuelle a été nettement indiqué par
eux a la Chambre des Représentants quand
a l'occasion de ces discussions ils criaient
A bas les couverts C'est la déchristiani-
sation qu'on veut, par la suppression de
l'eiiseignement catholique, car on fermera
nos écoles, en retour de !a liberté que nou3,
nous avons laLsée aux libéiaux d'ouvrir
leurs écoles. Je prends sous ma responsabi-
liié cette prophétie, car je parle pour moi,
je suis inaépandant...
Une voix sosialiste. Pas de Rome 1
M Begerem. 1'as de Rome! Oh! le
grand motle bel argument., c'est ca qui
est éloquent riresMais voulez vous que
je vous réponde sur le même ton 1 Vous,
messieurs les Eocia'i-tes, cü prenez vous le
mot d'ordre N'est-ce pas des Loges i
Tonnerre d'applaudissements),
M. Begerem montre aloxs oü le monde
irait, si les anticlériCaux venaient jamais a
réaliser leurs projets sur i'enseignement et
la vie de familie.
L'ceuvre du gouvernement
catholique
en faveur de la classe ouvrière
On reproche au Gouvernement de n avoir
rien fait pour la classe ouvrière. M. Bege
rem cite les lois siivantes dües au gouver
nement catholique
1° Loi sur les contrats du travail2® Loi
surle paiement des salaires des ouvriers
3° Loi sur les règlements des ateliers 4°
Loi sur l'extension de la jui'idiction 5° Loi
sur l'inspection du travail6° Loi sur le
travail des femmes et des enfants 7° Loi
sur les accidents du travail 8° Loi sur les
conseillers eommunaux supplemental! es
dans les grandes villes; 91 Loi sur les unions
professionnelles 10° Loi sur les sociétés
mutualistes 11° Loi sur les maisons ou-
vrières 12° Loi sur les pensions de vicil—
lesse des ouvriers.
Toutes ces lois, dit le conférencier, ont
été votées par les catholiques appuyés {ar-
fois par les socialistes, tandis que les libé
raux votaient contre. Des lors, dit-il en
riant, on serait en droit d'espérer que les
socialistes ne s'allieront pas aux libéraux,
puisque ceux-ci refusent de voter les lois
ouvrières.
La loi sur les pensions de vieillesse
et les critiques socialistes
Les socialistes critiquent la loi sur leB
pensions de vieillesse et le candidat libéral,
M. Nclf, promet même un franc par jour
de pension aux vieux ouvriers. Ceci
signifie rien, dit M. Begerem, car, pour
réaliser cette promesse, il faudrait 157
millions par an, les statistiques le prouvent
clairement. A moins, dit-il, de faire comme
en France voter cotte loi et dire qu'on
paiera lorsqu'on aura assez d argent en
caisse.
II y a actuellement 340.000 ouvriers en
Belgique, en Age de toucher la pension ce
nombre exigerait de la part de 1 Etat, dans
le systême des adversaires une dépense de
157.000,000. Oü trouver annuellement pa-
reille somme Le parti catholique arrivera
progressivement a ce résultat. Pas de
trompe-l'oeil comme agit le parti libéral
qui n'a jamais rien fait et ne fera jamais rien
pour l'ouvrier ni pour le petit bourgeois
Le conférencier entrevoit alors dans un
mouvement oratoire superbe, la victoire
certaine du parti catholique qui ne souffre
pas de comparaison avec le parti libéral.
Notre parti, dit-il, estautrement représeuté
en valeur, en force et en dignité, même si on
donne au parti libéral la doublure du parti
•ocialiste de Comines. (Rires).
En terminant, M. Begerem déclare qu'il a
parlé sincéiement et invite ses auditeurs a
voter le 22 mai pour les catholiques, ce sera
dit-il une oeuvre de ssgesse, de dignité et de
reconnaissance pour un parti qui depuis
1884 n'a enrayé aucune liberté mais au con
traire en a développé un grand nombre dans
le plus grand intérêt du pays.
De longs applaudissements soulignèrent
cette péroraison témoignant de la sympathie
de l'auditoire pour le brillant et vigoureux
candidat catholique M. Begerem, dont la
parole ardente, convaincue, tranchante
avait réussi, malgré les interruptions con-
tinuelles de M. Qryson, h entbousiasmer son
auditoir#.
Tous les manifestants ont été émerveil-
lés du talent oratoire de M. Begerem, et il
est inutile de dire que les principaux pas
sages de cette conférence improvisée ont été
couverts d applaudissements frénótiques et
proloDgés.
Les socialistes, pour la plupart Fran
cais, présents a la reunion, lancèrent a
différentes reprises des interruptions qui ne
parvinrent nullement a déconcerter l'ora-
teurtous ont admiré l'aisance et la süreté
avecle8quelles M. Begerem donnait la ré
plique.
On a surtout relevé l'interruption du
citoyen Gryson, affirmant, après M. Bege
rem, que les libéraux ne sont plus un parti
et doivent marcher avec les socialistes oü
qu'ils seront combattus par les socialistes
mêmes.
La contradiction
Comme M. Ferrant, président de la j
réunion l'avait promis, il donna la parole
aux contradicteurs, leur laissaut le choix de
parler de leur place oü de monter sur l'es- s
trade.
M. Gryson préféra monter sur l'estrade...
Dame il a toujours eu des préférences pour
les situations élevées, et l'estrade ne lui a
jamais déplu.
anSs émotion, d'un air dégagé, comme
chezlui, le contradicteur prit la place de
M. Begerem, sur la scène, du patronage, il
est vrai qu'il y était monté jadis plus d'une
fois, sur cette scène, quand moins méprisant
et moins haineux pour les prêtres dévoués
qui s'occupaient de lui, il était membre du
patronage et fïgurait comme acteur dans les
pieces qu'on y jouait.
On comprend dès lors qu'il ne fut pas
dépaysé sur la scène. Connu eet escalier a
hautes marches, connues ces planches
sonores, connues ces coulisses oü 1 on se
costumait pour jouer oh pas.des róles de
traftres des róles de chevaliers, de
seigneurs, de rois, de soldats...
C'est sans doute a cela que pensait M.
Gryson en sortant de toutes ses poche?,
ses papiers, ses carnets, ses journaux, ce
qui dura quelques longues minutes.
Enfin, il se redressa, mit ses mains dans
ses poches et lan^a cette déclaration Mes
sieurs et chers amis, comme M. Begerem je
commence par vous dire ce que je suis,
socialiste et libre-penseur
(Bravos socialistes au fond de lasalle.)
La force d'improvisation ne lui permet-
tant pas d'aller plus loin, il lut sa contra
diction, regardant de temps a autre vers
les coulisses, comme pour y chercher le
souffleur.
Ce mouvement reflèxe, dü a la force de
l'habitude, fut fort remarqué.
Quand il se décida a lire sou discours, on
remarqua qu'il oubliait la contradiction.
Chacun s attendait a ce qu'il prouvat que
le parti catholique n'avait rien fait pour les
ouvriers et quo le socialisme était une école
de morale, de dignité, de vertil la clef du
bonheur, le remède a tous les maux, la
source de toutes les félicités...
II jugea prudent de ne pas répondre a M.
Begerem et de ne pas nier les lois ouvrières
vo'ées par les catholiques au pouvoir...
II préféra ne rien contredire mais plütot
dire tout simplement, papier en main, ce
que d'aulres avaient dit du suffrage univer-
sel. Achtte occasion, il rnppelle a ceux qui
l'écoutent qu'il a obtenu deux buses (sic)
mais n'insiste pas sur leurs dimensions
qu'on pourrait mesurer au nombre des voix
obtenues, soit 14 voix au dernièrts élections
communales.
festation les auditeurs se sont retirés heu-
reux d'appartenir au parti catholique dont
l'idéal et le programme en font un parti
digne de tous les éloges.
3# sA 'rf* S3* ®9 S3l
(suite Fin)
C'est que le saint fondateur des Salésiens
était véritablement animé de 1 esprit du
Christ. C'est que, lui aussi, comme le divin
Maftre, avait senti une immense pitié
l'étreindre pour cette multitude de malheu
reux auxquels manquect a la fois le pain du
corps et celui de i'Ame. Et cette pitié lui
faisait s'écrier comme le ChristMiseréor
super turbam.
Don Bosco n'a été sans doute qu un des
innombrablescontinuateurs de cette tradition
vingt fois séculaire qui constitue l'une des
plus pures gloires de l'Eglise mais il a eu le
ciée, mieux comprise
des masses et des chefs
mérite d'approprier la charité chrétienne aux
besoins nouveaux de notre époque d'indu-
strialisme intense et d'essor scientifique. II a
eu cette pitié intelligente et ingénieuse qui
engendre la charité sous sa meilleure forme,
cette charité que célèorent nos Saints I.ivres:
Beatus qui intelligit super egenum et
pauperem.
Son oeuvre charitable est en même temps
éminemment sociale. II n'a pas attendu la
venue des soi-disant amis du peuple pour
s'occuper des inlérêts de la classe laborieuse.
II ne s'est pas non plus borné, comme ceux-
la, a proclamer les droits de l'ouvrier mafs
il a tenu a indiquer a celui ci ses devoirs.
Mieux que cela, il a tenu de faire de
l'ouvrier, non pas un révolté, non pas un
résigné sans ressort ni dignité, mais un élé
ment social bien éduqué et bien équilibré au f« africaine ajoutera encore pour
moral, en même temps que parfaitement j| nnuveau a ja reconnaissance
Après la lecture de longues découpures de
journaux socialistes, il rappela la mort de
six GUViiers, tués par la garde eivique, au
moment des gtèves de Louvain et s'apprête
a lire d'autres articles de journaux qu'il sort
de toutes ses poches...
Use quinzaine d'auditeurs fatigués da ces
leciure8 déclamatoires quittent la salie,
d'autres les suivent peu après, mais la plus
grande partie de la salie, montrant une pa
tience héroïque, resfce pour écouter encore
Les catholiques cominois veulent montrer
jusqu'oü va leur tolérance, et ils prêtent
une oreiile attentive aux extraifs que leur
sert M. Gryson avec une prétention qui ne
lui attire aucune sympathie. Seuls au fond,
les socialistes approuvent bruytmment et
applaud'ssent a tout rompre.
Après 20 minutes de pareille lecture, la
patience du public est a bout et il recom
mence a quitter la salie, le mouvement
s'accentue malgré les efforts de coups de
gorge de M. Gryson, et spoatanément c'est
tout l'auditoire qui so léve et quitte la salie.
Se soi-disant contradicteur en est furieux
et les socialistes entonnent alors l'Inter-
nationale dans la salie même du patronage,
oü ils so permettent des écarts de langage et
des attitudes qui fond regretter la tolérance
dont ils nt été l'objet,
C'était leur droit de chanter 1'Internatio
nale sur la voie publique, mais personne ne
saurait approuver les socialistes chantant
leur refrain dans la salie de la conférence,
oü on les avait tolérés et oü, dans un esprit
de liberté qu'on ne saurait trop faire remar-
quer, les organ isateurs avaient laissé l'entrée
libre.
Toutes nos félicitations aux organiteurs
Si les socialistes n'ont pas su se montrer di-
gnes de la tolérance toute spéciale qu'on
leur a montrée, les catholiques, eux, ont
montré qu'ils n'avaient pas peur de la vérité,
qu'i'.s n'étaient pas enncmis des discussions
loyales, qu'ils ne craignaient pas les contra
dicteurs et qu'ils désiraient la lumière.
II est regrettable que les socialistes n'ai-
ent pas su répondre a cette courtoise attitude
par le calme et la sincérité qu'on était en
droit d'attendre d'eux.
Malgré M. Gryson, on devrait plutót dire
gr&ce a lui, la réunion a éte une belle mani-
préparé, au point de vue professionnel, de
faijon a occuper dignement et fructueusemtnt j
la place que la Providence lui a assignee
dans la société.
Par sa méthode enfin, toute d'amour et de
dévoüment désintéressé, Don Bosco se sépare
absolument de ceux qui ne font que flatter le
peuple dans un but intéressé et favoriser chez
lui l'esprit de haine et de révolte, dans des
intentions révo'utionnaires.
C'est pourquoi nous souhaitons ardem-
ment que i'arbre planté par Don Bosco
étende rapidement en Belgique ses rameaux
bienfaisants, comme il en couvre déja tant
d'autres regions du globe. Car nous n'entre-
voyons la paix de la société que dans sa re
novation chrétienne, du haut cn bas de
l'écbelle sociale.
C'est a Liége que fut fondée, en 1891, la
première maison salésienne beige et c'est
surtout dans la pariiewallonneet industrielle
du pays que d'autres fondations ont suivi.
Nous ne cacherons pas que nous sommes
jaloux de cette situation. Pour être moins in
dustrielle, notre Flandre aurait grand avan-
tage, elle aussi, a voir les fils ds Don Bosco
former une partie de sa jeunesse ouvrière.
Car les faux démocrates essayent. ici comme
aillcurs, de pervertir notre population ou
vrière. Et si les catholiques laïcs ne sont pas
en retard, par ici, de se dévouer aux intéréts
de la classe ouvrière, leur action bienfaisante
s'accroitrait céanmoins singulièrement paria
collaboration de ces maitres démocrates que
sont les Salésiens, si bien dépeints dans ces
lignes
Le Salésien est un religieux, il en a le
dévouement et la piété, il en fait les voeux,
mais ce n'est ni !e Jésuite, ni le Capucin, ni
le Dominicain, ni le Bénédictin, et cependant
il tient de tous. II est éducateur comme le
Jésuite, il est populaire comme le Capucin,
et porte au loin, comme le Frère-Prêcheur,
les véiités évangéliques. 11 vénète la science
comme le Bénédictin auquel il emprunte son
recueillement, son esprit de prière, son
amour pour les chants et les cérémonies
liturgiquts. Né'ar.rnoins, s'il tient de tous,
il ne s'identifie a aucun il reste un type
nouveau.
C'est 1 homme de l'humilité et de l'abné-
gation constante. Formé par Don Bosco, il
a gardéde son père !a simplicité dans l'héro-
'isme et la gaieté dans le sacrifice. II se dé
pense si naturellement pour les petits et les
pauvres que personne ne remarque plus eet
outli de soi poussé aussi loin qu'il est possi
ble de l'imaginer.
Comme Don Bosco, ie Salésien est mo
derne c'est un démocrate convaincu et sin-
cère, aimant assez les classes populaires pour
leur consacrer ses jours et ses nuits dans
l'unique espoir de faire de leurs fils des
citoyens utiles, en état de gagner le pain
honorablement et sans trop de peine et de
leur apprendre a vivre d'une vie relevée par
le sentiment du beau et l'habitude de la
vertu.
De l'enfant Européen aux sauvages du
Nouveau-Monde, de l'orphelin perdu de nos
grandes villes aux lépreux de la Colombie,
il va psrtout oü il y a une ame a sauver, une
misère a soulager.
Quel philanthrope peut se vanter d'avoir
rien fait de semblable et qui oserait comparer
son oeuvre a celle de Don Bosco
Si Dieu permet qu'un jour la pensée du
d'Etat, si elle peut enfin prendre tout son
essor, itteindre le développement dont elle
est susceptible, la question sociale sera re-
solue et l'Eglise verra dans son sein celte
nuée d'ouvriers heureux et chretiens que
Jésus a montrés si souvent h Don Bosco
dans les visions de la nuit.
C'est notre archévêque, peut-on dire, qui
a ferme' les yeux a Don Rua c'est le cardinal
Mercier qui a porté au digne successeur de
Con Bosco la be'nédiction apostolique. Et
Don Rua mourant, a son tour, a be'ci notre
primat, bénissant certainement, en lui, la
Belgique toute entière, avec le désir de lui
témoigner sa reconnaissance pour l'hospita-
lité qu'elle accorde aux Salésiens exilés de
France. Nous aimons a croire que cette be
nediction sera féconde et que 1 Institut
salésien, répondant a la pensée de ses fonda-
teurs rnourants, ne tardera pas a faire plus
large a la Belgique la part de ce bien social
qu'il répand sans cesse par le monde entier.
Pour beaucoup de Beiges, de Flamands
surtout, la société salésienne est malheureu-
sement encore trop peu connue. Et, comme
le dit le proverce, De onbekende maakt den
onbeminden.
Bientót, lorsque nous aurons la bonne
fortune d'avoir des fils de Don Bosco dans
notre région et que nous les verrons de pres
dans leur travaux de relèvement social, nous
leur vouerons certainement la même admi
ration et la même reconnaissance qu'on leur
témoigae, par exemple, en Italië, témoin le
deuil public que provoqua, il y a quelques
i\ jours a peine, ie décès de Don Rua.
I'! L'ceuvre civilisatrice que les fils de Don
Bosco s'en vont entreprendre dans la Belgi-
eux un
reconnaissance de nos
titre nouveau
compatriotes.
16 16 *5 if'. *5
"PERSÉ VS Dl VERSES
L'efïet propre des graades crises qui
mettent la foi, la civilisation même en périj,
est ci'é endre a tous les chréliens ie devoir de
la lutte. Dans fis temps ordii.-aires, cheque
fidéle peut s'affirmer dans le soin de son
propre salut et de s.s intéréts personnels
a l'heura des grands dangers, défendre
l'Eglise et empêcher nos frères de se perdre,
c'est la mission de tons les vrais dse;plas de
l'Evangile.
Cardinal Guibert.
La vérité, c'est que I'enseignement neutre
n'existe pas partout, sauf dans les commu
nes bruxelloises et a Anvers, I'enseignement
est faussé le maftre condamné a l'hypocrisie
et l'élève a l'absence de toute conviction
raisonnée, la morale sans base et la conscien
ce sans guide, paree que l'on veut concilier
des choses inconciüables et que Ion doit
renoncer a enseigner le pourquoi des choses.
Cf. Lorand,
En précipitant trop les choses, on se pié-
cipite avec elies. Beaumarchais.
L'abondance des matières nous oblige a
remettre plusieurs articles au prochain nu
méro.
fondateur soit mieux connue, mieux appré-
C'est une bonne fortune toute exception-
nelle pour les amateurs de belie musique
d'avoir été gratifiés d'un corc?rt de l'or-
chestre Duraut, et, disons le bien vite, c'est
grace a l'iuitiative de M. l'éehevin Fraeijs,
le président de notre école de musique, que
nous sommes redevabiea de cette soleaLité
musicale.
La recette, trés fructueuse, aura large-
ment prefité i l'ceuvre de la Go .tie de Luit,
nouvellement instituée par M. le Docteui'
Douck et ua comité de dames preside pa.
Mme Iweins d'Eeckhoutte. La collaboration
de M. Jules Bays, toujours acquiso aux
oeuvres charitables, celle des demoiselles
qui firent avec tant de grS.ce la rente des
programmes, ct c llo des j°unes commis-
saires, contribuèrent largement au succès de
cette belle fête.
Un public nombreux et select, pcmi le-
quel se remarquaieot un assez grand nom
bre d'étrangers, rempliss.dt dès deux hcures
la vaste salie Pauwels. Dès les premiers
coups d'archet.un silence religieux s'étabüt.
La musique classique que l'orchestre Duraut
s'est donné pour missie,, de vulgariser, a ce
don spécial de plonger comme dans uue
béatitude on l'écoute religieusement com
me une chose sacrée. Le conceito cn ré
mineur de Haendel a littéralement em-
polgné peut-on dire, le public, qui na lui
a pas ménagé ScS applaudissements. Dans
le Concerto en ré minenr de Bach, dont
Vadagio est empreint de cette austérité dans
laquelle se complait si vo'.onLers ce maftre,
il nous a été donné d apprécier le talent fout
a, fait transcendant de pianiste de M.Arthur
De Greef.
Dans un genre moins grave, le Menuet et
Ro7ido final de la sérénade en si bémol de
Mozart, par sa grAce et sa légèreté élégante,
devait plaire aux moins iaitiós. Le choix
heureux des instruments hautbois, clari-
nettes, cors de basset, cors, bassons et
contre bassons, donnait des sonorités dis-
crête8 et voilées qu'on aurait dites produi-
tes par des instruments anciens
La musique de Wagner succédant aux
maitres anciens, ne devait pas produire un
contraste trop frappant par sa polyp' onie,
ie prélude de Lohengriu donnant, grüce a la
lenteur de son mouvement, l'illusion d'un
morceau de symphonie assez déreloppé.
Cette introduction, justement célèbre, ne
peut être assimilée aux traditionnelles
ouvertures groupaDt, suivant un Bystème
conventionnel, les thènaes essentiels de
l'opéra. C'est un seul motif symphonique, la
phrase par laquelle Lohengrin chante la
splendour du Graal,que Wagner a développé
en un adagio d'une douceur incomparable.
Liszt a noté l'impression qu'on reQoit
C'est au commencement, une large nappe
dormante de mélodie, un éther vaporeux qui
s'étend et sur lequel se dessine la vision du
Graal dans toute sa magnificence lumineu-
so puis ce rayonnement s'éteint avec ra-
pidité, comme une lueur céleste la vision
disparaft peu a peu dans ie même encens
diapré,au milieu duquel elle était apparue.»
Baudelaire renchérit encore On se Bent,
dit-il, pour ainsi dire, enlevé de terre, on
est comme dólivré des liens de la pesan-
teur, on éprouve Textraordinairo volupté
qui circule dans les lieux hauts, il semble
que l'on alt devant soi un immense horizon
et une large lumière diffuse.
Le Concerto en mi bémol pour piano et
orchestre de Liszt est une des ceuvrea les
plus difficultueuses qui existent, principale,
ment pour la partie de piano. Décrire la
virtuosité d'un maftre aussi incontesté qUe
M. De Greef est chose impossible. Tout ce
qu'on peut dire de ce roi du clavier, c'est
que ce qu'il nous jouait n était pas seule-
ment de Liszt, c'était Liszt Un tonnerre
d'applaudissements a accueilli la frndece
Concerto, et, malgré la fatigue que provoque
toujours la musique de Liszt, le célèbre
vLluose a consenti a donner, comme bis,
l'Arabesque da Schumann. Nous lui aurions
préféré, si le choix nous avait été permis,
uue da ses propres oeuvres, telles que Bes
chants d'amour.
La lre partie de la Trilogie le Camp de
Wallensteinde Vincent d'Indy, vaut sur-
tout par la science de l'harmonia. Les remi
niscences d'air mihtaires évoquant le réveil
d'un camp doanent a cette composition une
allure pittoresque.
La direction de M. Félicien Duraut mé
rite toujours les plus grands éloges. L'Alle-
magne, plus que tous les au tres pays peu t-
ètre, sait apprécier la haute importanc9
d'une bonne direction. Cette qualité mai-
tresse, qui fait la réputation de certains
Kapellmeister d'Outre-Rhin, M. Durant la
possède a un^degró éminent.
11 n'y a pas a ie dissimuLr. Uu biuyant,
errillon d'appréciations diverses résonn9 eu
ce moment on villa, a propos du nouveau
ca-illon du beffroi.
Une cloche y domine celle qui trouve
celui-Ik trop peu bruyant.
Mais, tandisque le carillon d j bronze a du
moins le mérite d'être juste ei harmonieux,
le carillon des critiques, lui, est singulière-
msnt faux et cacophonique.
I)u cótó dos musicieus et des cornais-
seurs.cela va encore ass^z bitu.pourpeuque
l'amour de l'art domine chez eux Ja passion
po'itique. Ils peuvent différer d'avis sur des
points secondares, muis ils sont unanimes
k proclamer la pureté de son et \a parfa'üe
mélodie du nouveau carillon.
Ce qui détoune dans le concert des appré-
ciations, c'est Ja critique partiale et exces
sive de ceux qui ne chercbent la, comme
partout, qu'une matiöre a attaques contre
1'administration.
Le Progrès se distingue naturellement
dan3 cette besogne inartistique. Le gaffeur
Si quelqu'un a le droit de se taire, en l'occu-
rence, c'est incontestablement rex-moniteur
de l'hötel de ville. Pendant 50 ans, il a été
toute admiration pour un carillon-patraque
dont le seul et unique mérite était d'être
bruyant et tintamarresque un carillon
qu'on entend rit d'autant mieux qu'il ne se
gêuait pas pour écorcher les oreilles.
I! est vrai que le vide de la caisss com
munale nous obligeait alors de nous en
contenter.
II n'en va plus de même aujourd'hui-
Giace a une bonne gestlou, nous avons pn
nous payer uu lot de cloche3, réputées parmi
les meilioures du pays. Forts des exemples
do Maliaes et da Bruges dont le carillon
trouve dans le notre un digne rival, nous
avons cru pouvoir, nous aussi, loger notie
carillon mieux a l'abri que dans le campa
nile, oü l'hiver, couvertes de neige ou de
givre, lea cloches perdent leur son. L'essai
est probant et nous enlève l'illusion du pro
grès espéré. La question de sonorité, en
temps normal, est trop importante et ne
peut-êtra sacrifiés, même partiellement
aux autres avantages. p
Nos concitoyens apprendront avec plaisir
que notre édilité étudie déja la possibilité de
logcr tont entier dans le campanile notre
carilion, si heureusement réédité, porfec-
tonné et augmentó.
CPest bien ce qu'ii faudra. Alors seulement
se justifiera pleinement cette inscriptio1)
commémorative qui se prête aujourdhui
des plaisanteries faciles, mais vaines.
Vaines paree que prématurées; paree que
le seul tort de ros édiles aura été leur eni'
pressement un peu excessif a gratifier notfi
ville dun complément indispensable de n"8
belles restaura'ions architecturales.
La precipitation est ennemie de la perfec^
tion eile la retarde souvent.
Nou3 n'en savons pas moins gré au P1'0'
grès de ses critiques maladroites.
Nous actqns l'aveu qu'il j consigne
1'ancien carillon avait bosoin d être compk'e
et réparé.
Et none nous félicitons aussi de l'épit
qu'il lui donue, en guise de quolibet
orgeltje
Öril est une qualité qu'un carillon do
avoir, c'eat d'être mélodieux comme
boite a musique.
Lorsque eet orgeltje, actuellement étouffo
dans notre massif beffroi, résonnera libfe'
ment dans le campanile bien ajouré, il i'aViri'
tout le monde et fera oublier'saos peine,e"
notre ville éprise d'art musical sérieu*8)
soucieuse de seduire ses visiteurs, l®8
borsten schelletjes de jadis.
'1*1:
ïk*: 1 '1