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Samedi 2 Septembre 191 i
ie ft'0 10 centimes
46 Année
K° 4697
Comilé pour la
réforme scolaire
it x Patriotes Beiges 1
La Manifestation Schollaert
la m nifestation cathoüque
de Louvain
La grande journée
Le cartel et le Progrès
La Gazette de Hollande
et le Progrès
O ia s'afooxme rue au Beurre, 36, A Ypres,
Le Journal d'Ypres paralt une fois par semaine.
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créé 'a Lou-
Le comité qui a été
vain en la journée du 27 aoüt, s'est
mis a l'oeuvre dès le lendemain.
qui annonce la ferme intention de
rester fidéle a ce programme.
Pour le comité de la réforme sco
laire Franz Schollaert, président
Frédéric Belpaire, Alexandre Braun,
Alphonse Harmignie,Georges Helle-
putte, Maurice Pirmez, Alphonse
Elle a rédigé l'affiche suivante qui Ryckmans, Arthur Verhaegen, mein
est un vibrant appel aux 'patriotes
beiges en vue des élections législa-
tives de 1912 qui auront pour plate-
forme la question scolaire
Flections legislatives de Mai 1912
t
Le projet de loi scolaire consacre
cinq réformes essentielies
i° La gratuité de l'enseignement
2° L'instruction obligatoire, avec
le libre choix de l'école par les pères
de familie
3s L'interdiction du travail des
enfants agés de moins de 14 ans
4° L'organisation d'un 4.Q degré
primaire a tendances professionnel-
les, avec programme et horaire ap-
propriés aux besoins de chaque ré-
gion;
5° L'améïioration de la situation
des instituteurs.
Ces réformes s'inspirent du voeu
unanime de la nation.
Cependant la gauche libérale et la
gauche socialiste se sont unies pour
les tenir en échec.
Pourquoi
Paree que le projet contient la dis
position nécessaire pour assurer a
tout père de familie, le respect des
droits de sa conscience en lui garan-
tissant,de manière absolue, la liberté
réelle de choisir l'école pour ses en
fants.
Le principe de cette disposition
a été affirmé, défendu par nombre
de nos adversaires politiques.Toutes
les autres dispositions du projet ont
figuré au programme de tous les
partis. Cela seul suffit a faire justice
de l'hostilité actuelle des gauches.
Une opposition parlementaire,
loyale, honnête, si vraiment elle avait
voulu améliorer notre système d'en-
seignement primaire, aurait formulé
des propositions sur lesquelles la
Chambre se serait prononcée sans
parti pris.
II n'en a rien été.
Au lieu de discuter, nos adversai
res se sont livrés a une obstruction
sans exemple. lis ont violé la liberté
de la tribune. Ils ont compromis la
dignité du Parlement.
Le pays condamnera, aux élec
tions de 1912
botage.
Quant nous, nous attendons
sans crainte le verdict de la Nation.
Nous maintenons qu'aacune réforme
scolaire n'est possible en Belgique
sans proclamer les principes de
notre programme.
Nous ne réclamons de privilège
bresMaurice Defourny, Joseph
Goedseels, Fernand Passelecq,
i Louis Schaetzen, secrétaires.
Le parti cathoüque tout entier vient de
i vivre une journée d'enthousiasme et de subli
me alle'gresse et Ia date du 27 aoüt Lra
époque dans son histoire.
En effet, malgré fles prédications et les
assertions les plus pessimistes'des feuilhs de
lopposition, la grandiose manifestation
Schoilacrt fut un veritable succes, une fête
étourdissante danslaquelletousiescatholiques
retrempèrent leurs forces en vue des combats
futurs et manifestèrent de leur volonté ine'<
branlable de garantir sur le terrain scolaire
la liberté du père de familie pauvre etde faire
iriompher partout la cause étcrnelle de la
liberté et de l'égalité.
Et, sous un rutilanq au milieu d'innom-
brables curieux sympathiques, les sociétés
s'en allaient aux sonsde joyeux pas-redoublés
et d'airs entrainants témoigner de leur sym
pathie et de leur aUachement sincere envers
le chef du parti cathoüque, le champion iné-
branlablede toutes nos libertés constitution-
nelles. Ce fut un va et vient incessant de
fanfares et d harmonies, de groupes et de
commissaires affaires 1'élément bourgeois y
cötoyait i'ouvrier, Flamands et Wallons
oubliaient leurs dissensions et la jeunesse
cathoüque du pays tout entier y apportait
son enthousiasme et son ardeur juve'nile.
L/après-midi, après que de nombreux et
brillants orateurs eurent rendu un hommage
éclatant au chef du parti cathoüque etglorifié
son oeuvre inoubliable, un cortege imposant
se met en branie et parcourut loute la ville
au milieu da I'enthousiasme exubérant. A
toutes les boutennières la fleur cathoüque
étalait ses couleurs, a tous les chapeaux. a
toutes les cannes des banderoles, des drape-
lets, des manifestes et. le portrait du héros de
la fête.
Pendant plus de 4 heures, le cortege circu-
la en ville aux cris de Vive la Calotte
Vive Schollaert et quand il déboucha en
face de l'cstrade ou se tenait l'honorable mi-
nistre d'Etat, entouré de toutes les person-
Schollaert est le gage de nos vietoires futures
et confiant dans l'attachement qu'ont mani
festé nos populations envers lui, le parti
cathoüque attendra de pied ferme le verdict
de la nation aux élections legislatives de 1912,
dont la loi scolaire sera i'enjeu capital et
essentiel.
fgV g£3 ff, ggS p; g 5
La journée du 27 aoüt a été un friomphe
pour la parti cathoüque.
Le people beige a parlé.
Oni, le people beige tout en tbr, paria
bouchejdes 90 mille [manifestants, a clatné
sa volonté.
90 mille Ils étaient 90,000 au bas mot.
C'tst a-dire que la manifestation cathoüque
du 27 aoüt était plus nombreuse quo ia ma
nifestation cat telliste du 15 aoüt.
C'est do laboucbe d'un libéraj même que
nous Savons entendu J'ófais a Bruxelles
le 15, disait-il. Vraiment, il y a p'us de
monde aujourdhui.
Et'quel enthousiasme Comme on sentait
1 atne de la nation vibrer
C était la Belgique de 1831 qui tenaissaif.
Après 27 ans dejjtriomphes.mêine vitalité,
memo ardeur, inême union partni les trou
pes.
En 1884, c'était pour assaillir* et empor-
ter la forteresse me conn i que. Maintenanl,
c'est pour? repousser l'assaut de la horde
qui rugit de fnreur et de désespoir dans sa
défaite perpétuelle.
En 1884, c'était pour'abattre jun régime
scolaire d'injustice, de press ion, de tyran-
nie.
Maintenant, c'est pour achever cette oeu
vre en conquérant un régime dejustice com
pléts et de compléte égalité.
A la veille des'deux scrutins d'octobre et
demai, cette journée est bonne. Elle est sa-
lutaire. Elle est encourageante. Elle est pro-
metteuse.
Les élections se feront sur la question
scolaire. Et sur cette question, l'on connait
maintenant l'avis, formaf, indéniable, de la
msjorité.
Au début, la manifestation projetée pour
pour le 27 aoüt 11e devait être qu'un ié-
moignage de gratitude de l'arrondissement
de Louvain envers le m;nistre tombé pour la
cause, M. Schollaett.
Les vociix du pays ont fait de cette mani
festation locale une manifestation nationale;
de ce témoiguaga personnel, une proclama
tion de principe, solennelle.
Alors, en quelques semaiues, sans pres
sion, d'un élan unanime, los listes de sous-
ont voulu troubler la
p sion, une ovation formidable. Les chapeaux
sont agités avec frénésie, toutes les bouches
t lancent des Vive Schollaert ininterrom-
1 pus, toutes les fanfares entonnent soit une
j Braban^onne tonitruante, soit un Vlaamsche
f Leeuw retentissant.
j N'insistons pas. Tous les quotidiens catho
liques ont enregistré avec plaïsir ce grandiose
Cette politique de sa- succes. Aux übéraux et socialistes le soin d'en
dégager la vaste signification et d'en faire
leur profit.
j Beaucoup d'entre eux a l'instar de leurs
journaux s'efforceront d'en réduire la portee,
d'en discuter les chiffres peu importe. La
manifestation de Louvain a groupé les forces
catholiques autour d'un chef dévoué et vers
un but a. atteindre elle a témoigné de i'en-
j thousiasme qui anime tous les coeurs, qui
l flambe toutes les ames, comme jadis quand
>T 1 tous les catholiques, unis par la même
Nous voulons que chaque pere de animé3 la même érance
familie - le pauvre comme lenche j abaUirent ]a !oi de malheurde i8?9. EI!ea
puisse choisir, en toute indepen montré que la jeunesse et la jeunesse c'est
nalités politiques ce fut une veritable explo- f criptiors se couvrent. 0q s'inscrit, on s'em-
pour
tous.
personne, mais 1 'égalité pour
dance, l'école oü il fera donner a ses
enfants l'instruction qu'il leur doit.
l'avenir est décidée a marcher vaillament
a la conquête de la liberté scolaire elle a
La paix scolaire par la justice et f témoigné de la vitalité du parti cathoüque
Par la liberté tel est notre pro- j ^uj de'sormais ne souffrira pius que les
gramme. 1 pseudo-champions de la liberté lui refusent
Le pays continuera sa confiance cette liberté cssentielle et constitutionnelle.
a un gouvernement issv de la droite Le grandiose succès de la manifestation
bauche, on s'en va. On déborde les cadres,
on dépasse les prévisiors...
Heureusement, a la fête du mouvement
était un excellent comité d'organisation. II
sut, si l'on peut dire, tenir tête a l'avalanche,
canaliser ce torrent d'adhésioas et d'enthou
siasme. Et la manifestation, bien plus nom
breuse qu'on ne l'avait cru encore, a pu se
dérouler majestueusement dans l'ordre le
plus parfait.
La série des réunions avait été admirable-
ment arrangée. Assemblée générale fran-
gaise aux Joséphites Assemblée générale
flamaude salie de Bériot. Jeunesse wallonne
a la Maison des Etudiauts. Jeunesse flamau
de au couvent du Sacré-Cnenr d'Héverlé.
Ïertiaire3 wallons au collége Saint- Pierre.
Tertiaires flamands cbez les Frères Mineurs.
Et puis l'assenablée générale et imposante
des instituteurs. Et les Xavériens, et les
patronages, et les ligues du Saint-Sacre-
ment...
Partout, une foule compacte Partout
1'er.thousiasme déürant. Partout des dis
cours enflammés, réclamant tous Justice
etLiberté et Egalité
Car que voulons-nous d'autre Ce sont
la nos seules revendications.
Et c'est la ce qu'on voudrait nous refuser.
Et c'est pour s'opposer a cela que quelques
groupes de "gueux
manifestation,
lis 'n'y ontjpas réussi du reste.
Ils n'ont eu qu'unj résultatmontrer leur
sectarisme, leur haine, et... leur irnpuissan-
ce.
Sans doute il est encore difficile d'appré-
cier quols seront les résultais de cette gran
diose manifestation, mais on ne peut nier
qu'elle n'ait produit une pi ofonde impression
Le pays catholique en a conquis plus de
contiance en lui-même, plus d'espoir dans
l'avenir il y puisera plus de decision dans
la lutte, plus d'énergie, plusjde tenacité.
La journée de dimancho aura éié^la veil-
lée d'armes pïécédant la brtaille.
En octobre/aura lieu la premiere' escar.
moucb? en mai prochai», la journée déci?
sive.
Mais nous sommes prêts, la journée de
dimanche l'a prouvó.
Que l'on songe done qu'ea grande bate et
en quelques semaiues, tout a été combine,
arrange,fdécidé.
On voulait convoquer l'état major et ce fut
une armée, une aiusée de cent mille hommes
qui répondit l'appel, armée discip'.inée, oü
régcaient l'ordre, la dignité, la méthode qui
en ont imposé uos adversaires eux-mêmes.
Armée pacifique et pxtrssaate, cooscients
de sa force, qui réclama par sa presence,
ses drapeaux, ses cartels, ses gildes, ses ora
teurs, la liberté, la liberté compléte pour
tous les eitoyens, l'égalité des droits et le
respect de l'enfant.
Car c'est une chose a considórer, qu'au
bout de vingt-sept ans de pouvoir, nous en
soyons encore a devoir provoquer une aussi
formidable manifestation pour l'exercice
d'un pouvoir qui parait si naturel celui
d'élever les enfants, les enfants des pauvres
comme ceux-ci !e désirent. Cela prouve ce
pendant combien pen nous fümes fyranni-
ques ou vexatoires.
Et sous un gouvernement cathoüque, cent
mille hommes ont- protesté contre le secta
risme de certaines villes oü !a liberté de
conscience est violóe.
Le but même de la manifestation lui a
donné uns grandeur incomparableaussi
les organisateurs qui ont si bien compris
leur devoir méritent un hommage
ticulier.
Honneur a eux, honneur aux chefs qui
ont inslruit les troupes du but de cette réu-
nion oü ne prenaient point part des enfants
ca des fetnmes, nmis des hommes qui sa-
vaientciï qu'ils voulaient et qui, digues des
cendants de leurs ancêtres, sauront obtenir
ce qu'ils veulent,
C'est la le principal enseignement de la
journée de dimanche, la constitution du
comité permanent de la cause scolaire en
est la conséquence logique. Maintenant nous
avons la certitude que notre cause triomphe-
ra.
Dans la grande reunion qui a précédé la
sortie du cortège, M. Schollaert, ovationné,
a remercié. Il a dit
Mon ami M. Braun a mis mon caractère a
une rude épreuve. Mais j'a/ais pris la ferme
résolut-ion de ne pas protester contre ses
éloges excessifs. Nous sommes réunis pour
fêter un principe, pour prouver que l'opi-
nion catholique recevait par cette loi la ra"
tisfaction qu'elle réclamait. Neus avous
cherché deslumières, nous avons voulu con-
naitre le sentiment de tous, même de no3
adversaires. Car nous nous garderor.s tou-
jours de port er uce atteinte a la liberté
d'autrui. Nous avons voulu assurer au pè.e
de familie pauvre de libre choix de l'éco'e
dans laquelle il enverrait son enfant. Nous
avons voulu que l'enseignement primaire
füt aussi développé en Belgique qu'ailleurs.
Nons avons voulu que l'enfant de I'ouvrier
par une education pius soignée et d'un ca
ractère plus professionnel püt s'assurer
dans l'avenir un meilleur gagne-pain. Nous
espérions faire prévaloir cette solution na
tionale. Nous n'y avons pas réussi. Mais
l'honneur est demeuré sauf. (Vif's applaudis-
semects.)
Nous avons un gouvernement qui jouit de
notre confiance et de notre amitié Il faut
que ce gouvernement et Ja droite reqoivent
du parti catholique l'appui indispensable. 11
faut que vous lui donnioz uue force invinci
ble en prcclamant votre volonté d'obtenir
justice.
Dans six semaines auront iieu les élections
communales. il faut que" cette lutte soit
conduite avec dëterminafion et énergie.
Vous le pouvez.
Nous attendons cesjóleetions de pied fer
me. J'engage meshamis a lutter partout aux
élections communa'es. Ce sera la meilleure
d?8 préparations aux élections 'égislatives
de mai prochain.
J'ai confiance dans ces scrutiss paree que
j'ai confiance dans le bon sens et l'esprit de
justice des pères de familie. Ils voteror.t
pnur ceux qui s' engagent a faire prévaloir
en matière scolaire les idéés dejustice, d'é-
gahté et de liberté. (Applaudissernents).
Je sens que nos ames vibrent a l'uaissoo.
II faut que la religion soit inaintenue comma
la caractéristique do notre nation beige. A
vous de maintenir ce bon renom et de con-
server dans les masses profondes de la
population la re'igion qui fait notre force et
qui a fait le bemheur de notre parti.
Une vibrante ovation salua cette pérorai-
son.
Dans son numéro de Dimanche dernier
le Progrès reconnaft que des preventions
trés réelles règnent dans certains milieux
libéraux au sujet du cartel et il ajoute que
ces preventions seraient justifiées si le
cartel devait devenir la règle.
Aa ah Progrèsle cartel pour vous
n'est qu'une tactique et une fois que vous
aurez obtenu ceque vous désirez le renver-
sement de l'jnfême ministère clérical, vous
lücherez vos alliés
Belle théorie mais sachez le bien, vos
alliés la connaissent aussi bien que vous
ils se servent de vous comme d'un tremplin
pourfranchir la distance l'affaire faite, ils
crachentsur le tremplin. Ne l'oubüez pas,
tout par- Progrès, ce sont les übéraux qui servent de
tremplin aux socialistes N'intervertissez pas
les röles s. v. p. Vous êtes bel et bien, avec
votre parti, et M. Nolf en tête, le tremplin.
II v a encore des übéraux qui le comprennent
et qui, prévoyant ce que l'avenir leur réserve
sous la férule socialiste, trouvent leurs pre
ventions au sujet du cartel absolument
justifiées.
Essayez, M. Nolf, a l'aide du Progrès et
par vos discours de les convertir a une ide'e
qu'au fond vous 11e partagez peut-être pas
vous même.
Bonne chance VERAX.
Le Progrès] en reprenant pour son
j compte un article de La Gazette de Hol-
j lande écrit et reconnalt que toutes les
opinionssincèrement professées, sont res-
j pectables.
j Pourrait-il dire comment il se fait que,
lors de la manifestation de Louvain, on a eu
a déplorer les incidents provoqués
par ses amis qui, a Louvain et dans un
grand nombre de villes et de villages, ont
assailü et ont battu les manifestants catho-
liques
s Est-ce que les catholiques ont cherché a
faire naitrele moïndre désordre le i5 aoüt a
Bruxelles ou au retour de vos manifestants.
Si toutes les opinions, même a votre avis,
sont respectables, pourquoi ces troubles
pourquoi cos attaques el pc-urquoi toujour»
les trêmes et pourquoi partout
a**
JOURNAL
0rgane Satholique
de l'Arrondissement