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M.CALLEWAERT-DE MEULENAERE
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Téléphone 53
MORT DE
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Samedi 28 Oclobrc 1011
Ie N" 10 centimes
46 Année
4705
A ceux qui pleurent
Catholiques partjut
et toujours
Au travail
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Cette semaine a été marquée par
un événement douloureux quEa pé-
niblement impressionné touteda po
pulation Yproise. Les nombreuses
personnes qui,'Lundi dernier,avaient
vu M. Bruno Callewaert h la vente
publique du Vélodrome, s'entrete-
nant avec un chacun avec son amé-
nité habituelle, ne furent pas peu
surprises, Mardi matin, en apprenant
que la mort venait de le frapper a
peu prés subitement. Ce ne fut qu'un
malaise d'abord, qui devint bientöt
une crise violente, suivie d'une autre
qui devaitl'emporter.En moins d'une
heure, la mort avait ravi M. Calle
waert a l'affection de sa femme et
de ses neuf enfants...
Etabli depuis a peu prés trente
ans a Ypres, M. Callewaert y avait
conquis le droit de cité. Dès son plus
jeune age, il s'était distingué par son
activité et son esprit entreprenant.
Sa nomination comme instituteur a
l'école St-Miehel avait été faite a la
suite de la notoriété qu'il avait
acquise, lors de la guerre scolaire,
en 1879, en s'improvisant, par dé-
vouement, instituteur a l'école libre
nouvellement fondée Emelghem.
II quitta l'enseignement pour re-
prendre a Ypres rimprimerieDemets,
dont M. Vander Ghinste-Fossé avait
été le fondateur. C'est ainsi qu'il de
vint l'éditeur de nosdeuxprincipaux
journaux catholiques, le Journal
d'Ypres» et \Q«.Nieuvjsbladvan Yper
Par son activité et son intelligence,
il étendit bien au-del& du rayon
d'Ypres le cercle de ses affaires et
les ouvrages édités par la maison
Callewaert-De Meulenaere ne se
comptent plus. Depuis plusieurs an-
nées, il n'avait cessé d'agrandir ses
ateliers et de perfectionner son ma-
tériel, et, tout récemment encore, il
avait fait dans son établissement
l'installation de la lumière électrique.
M. Callewaert fut le vice-président
fondateur du Syndicat des impri-
meurs et le Président de leur caisse
de retraite, la gilde Hand in Hand».
Les oeuvres catholiques perdent
en lui un de leurs plus ardents zéla-
teurs. Comme secrétaire de la Garde
Catholique,ovt ne pourra jamais assez
apprécier les services qu'il a rendus.
Vice-président de la Fanfare Royale
il était, peut-on dire, la cheville
ouvrière de cette phalange artisti-
que, et c'est grace k son énergie
qu'elle doit d'avoir survécu a la crise
qu'elle traversa jadis a la suite du
décès de son regretté fondateur,
Iweins d'Eeckhoutte.
Avec une entière abnégation, M.
Callewaert passait régulièrement le
Himanche après-midi dans ce milieu
modeste du patronage d'hommes de
St-Jacques, dirigée par M. l'Abbé
Herman. Comme secrétaire de cette
°euvre si méritoire, il sut se montrer
s dévoué continuateur des dignes
fondateurs, MM. Struye et Meersse-
man.
Partout oü M. Callewaert a passé,
il s'est signalé par son activité dé-
bordante et son dévouement inlas-
sable. Son zèle n'eut d'égal que sa
modestie, et, après avoir préparé le
terrain, il laissait volontiers les hon
neurs a d'autres. Depuis quelques
années, le surmenage avait ruiné sa
santé, et on a pu dire avec raison
que ce travailleur est mort èi la tache.
Sa familie puisera dans la religion
la fermeté nécessaire pour supporter
un coup aussi rude. Nous prenons la
part la plus entière a sa douleur et
nous la prions d'agréer l'expression
de nos chrétiennes condoléances.
j Les Funérailles de
M. Callewaert-De Meulenaere
Une foule considérable se pres-
sait, hier matin, devant la mortuaire
de M. Callewaert, et ce fut un défilé
interminable devant sa dépouille
mortelle et sa familie éplorée.
En tête du cortège marchait la
Fanfare royale, dont les sons étouf-
fés du tambour et les marches fu-
nèbres accentuèrent encore la tris-
tesse générale.
Une émotion diffiicilement conte-
nue se trahissait sur tous les visages
au moment de la levée du corps et
pendant tout le temps du service, on
vit essuyerbien des larmes.Lamesse
de Requiem fut chantée par les mu-
siciens de la Fanfare Royale en mé-
moire de leur regretté Vice-prési
dent. Malgré l'inclémence du temps,
un nombre d'amis bien plus considé
rable que de coutume accompagna
le cher défunt jusqu'a sa dernière
demeure.
Avant les adieux suprêmes, M.
Iweins d'Eeckhoutte, président de la
Fanfare Royale, prononga un dis
cours que nous avons k coeur de
reproduire plus loi'n et qui produisit
l'émotion la plus communicative.
Un second discours, non moins
impressionnant, fvit prononcé par
M. Cyrille Eeckhout, ouvrier-typo-
graphe, Vice-présïdent de la caisse
de retraite Hand in Hand.
Discours de M. Iweins d'Eeckhoutte,
Président de U1 Fanfare Royale.
II est des douleurs qui sembleat imposer
le silenceil est des regrets qu'il paratt
impossible d'exprimer tel est le double sen
timent qui m'étreint devant la dépouille
mortelle de celui que nous pleurons. Dési-
gné pour dire ces regrets, au nom de notre
Société de Fanfare pour comp4tir a cette
douleur immense des siens, force m'est faite
de quitter un instant ce silence afin de
payer un juste hommage a la mémoire de
notre regretté Vice-Président, et de lui dire
un dernier Adieu
Sans, tenter l'analyse de cette vie si rem-
plie,qu'il me soit permis de saluer laCharité
qui la domine toute, unie a des convictions
indófectibleaia. la pratique desquelles il met-
tait toute l'a ieur de la jeunesse jointe a la
ténacité de ge mür.
Ce sont ces? convic'.ions qui le poussèrent
dacs l'enseignement lors de la lutte scolaire
de 1879 et ses capacités le mirent en ve
dette, dans sa première residence d'Emel-
ghem,au pointqusl'enseignement catholique
d'Ypres fit appel ea 1884 a sa collaboration.
Sa charité il la prodigua comme membre
zélé de la Conférence St Vincent de Paul
et plus récemment son dévouement aux
pauvres lui tit accepter une part active et
aatreiguante dans l'oeuvre du Patronage.
Chrétien dans toute l'acceptation du terme,
il fut par devoir un soldat militant de la
caus9 Catholique, et jamais les éloges ou le
succès ne furent la mesure de ses actes. II
fit aiusi saus éclat de belles et bonnes choseB,
ignorées de beaucoup donnant a admirer
cette rencontre, toujours rare, de la modes-
tio et de vrai mérite.
Ce zèle qu il apportait a toute oeuvre, il
les prodigua de longues années a la Fanfare
Catholique membre de la Commission
depuis 1887 secrétaire depuis 1889 vice-
Président depuis 1904, il fut toujours k ces
titres divers le meilleur et le plus dévoué
collaborateur de ceux qui se succédèrent a
la Présidence. A cöté de l'intérêt qu'il portait
a la partie matérielle de la société, il [don-
nait encore sans compter son dévouement a
chacun des membres exécutants. Vrai père,
pour eux, il savait le mot qui soulage,
paree que ce mot lui venait du coeur, et son
ambition pour leur prospérité, a chacun, les
accompagnait utilement au chemin, parfois
dure de la vie.
Aussi est-ce le coeur gros de regrets que
j'exprime ici, au nom de tous les membres
de la Fanfare Royale, l'Adieu funèbr© a
celui qui fut notre Vice-PrésidentPuisse
son exemple susciter des dévouements sem-
blables I Puisse Dieu le récompenser la haut
de ses vertus toutes chrétiennes, et prodi-
guer a sa familie si cruellement frappée les
consolations que Lui seul sait mesurer a la
grandeur de l'épreuve 1
Frères, je le sais bien, les larmes sont permises.
Pleurons le cher absent, le départ sans retour,
Les délices du clel aux larmes sont promises.
Jésus pleura souvent, plus souvent qu'u son tour.
Lorsquc la mort paralt, et s'avance, implacable,
Et frappe entre nos bras les Stres les plus doux
Lorsque, sans nul repos, le deuil noir nous accable,
Chrétien, Dieu l'a voulu, pleurons, mais... k genoux.
A genoux les regards et ritme en haut... quand même
Disons avec amour au seul maitre adoré
Sous les coups de l'épreuve... encore je Vous aime
II fera bon plus tard avoir ainsi pleuré.
D'autres... les malheureux pleurent sans espérance.
lis appellent néant, ce long sommeil gouté,
Dans la nuit du tombeau, sans rêve ni souffrance,
Jusqu'i l'aubeou luira, blanche, l'étermté.
Le sépulcre est fermé du cöté de la terre.
Qu'imporle Point de coeur oil fermente le flel
Pleurons avec espoir, flls du baptistère.
Le sépulcre est ouvert sur le versant du ciel.
II me semble qu'un chrétien devrait se
piquer d'un certain amour propre, car ou
tre les piincipes d'honnêteté et de courtoi
sie mondaines, il a de plus les préceptcs de
son éducation religieuse.
Ch8Z certains, ca pèse tout au plus une
demi-heure par semaine, ces préceptes-la,
le dimanche quand les cloches appellent k la
messe. Le reste du temps c'est remisé dans
l'inaccessible.
Ce sont des grognons a ne pas approcher.
Ne leur demandez pas un service, il vous
en cuirait. Un libre-penseur, un athée, un
professionnel d'irréligion qui ne met jamais
les pieds a l'église est bien plu3 abordable et
plus serviable. Mais est ce un catholique, eet
bomme la, est il même un homme? Car
Fhomine est un animal sociable, et comme
celui-ci n'est pas sociable, vous voyez ce qui
reste.
Malheur a vous, si vous avez une terre
voisiuant sa propriété ne vous avisez pas
d'y mettre votre pied ou le pied de votre
bceuf ou de votre cbevalne touchez ni a
un fétu, niè une brindille vous recsvriez
immédiatement une bordée d'injures suivies
le plus vite possible de la visite du gards-
champêtre.
C'est devant la justice de paix que ce
batailleur assigne tous ceux qui ont l'air de
l'avoir lésé.
II est sans oreilles devant les explications
les meilleures pourvu qu'il ait le code pour
lui il ne vous lhche pas. Que vous soyez dans
la nécessité et le malheur, que vous soyez
veuve avec de nombreux enfants et sans
ressources, je vous plains si vous lui devez
quelque chose.
Gare si le 15 est le jour deohéance 1 le 16
tous arrive l'huissier que lui tont a eet
homme votre détresse et vos raisons 1 II esc
sourd aux circonstances atte'nuantes, aux
arguments de bonne foiles seuls argu
ments valables pour lui sont les arguments
sonnants.
Et c'est ga un catholique du moins il le
dit, mais en quoi a-t il agi en catholique II
devrait d'abord commencer par agir en
homme
C'est triste.
II y a des naaisons qui sont dures aux
pauvres gens. Ces maisons ae devraient pas
étre des maisons catholiques, car le christia
nisme a depuis longtemps libéré les escla-
ves, et ici on trime du matin jusqu'au soir
sans une bonne parole, sans un répit. A
cöté, la-bas, les maitres sont humains, c'est
plaisir de se dévouer pour eux, de les servir
le serviteur et la servante n'y sont pas des
bêtes de somme ces maitres cependant ne
vont pas a la messe, ils ont du coeur tout
simplement. Ce sont des hommes. Mais vous,
qu'êtes-vous
Vous n'en êtes pas encore a l'A B C de la
civilisation, car qui dit christianisme, dit le
sommet de la culture humaine.
Si vous payez les gens qui vous servent,
c'est en recbignant, comme si l'on devait se
tenir déja bien honoré et bien satisfait d'a
voir travaillé pour vous donner de l'argent
vous semble un superflu, un détournement,
et l'argent ne vous manque pas.
II y a des riches catholiques qui ont accu-
mulé bien des haines contra eux par leur
rapacité, leur dureté. Ils étaient riches
d'argent mais pas de catholicisme il
faut qu'on le remarque car la religion
ne légitime pas de tels actes.
Le christianisme est une religion de cour
toisie, de respect, de bonté et de dévoue
ment elle seuls a le mot plein de graca la
charité. Pourquoi ne pas nous en souvenir
dans nos relations quotidiennes
Notre tort, et j'y reviens, c'est de croire
que c'est fini pour la semaine quand nous
avons assisté k la messe le dimanche. Nous
sommes des chrétiens, juste une demi-heure
pendant 7 jours. C'est trop peu. Nous reve-
nons de l'église avec nos mêmes idéés, nous
sommes polis comme tout le monde, nous
reprenons notre train-train habituel. Si des
complications surviennent, nous signons,
nous écrivons, nous sausons sans que notre
religion vienne influer un tantinet sur nos
délibérations et sur nos actes, et la vie
se passe avec tous ses accidents, comme si
le Christ n'amais été qu'une chose lointaine
et de légende qui n'a pas a interveüir dans
les affaires quotidiennes et sérieuses.
C'est déplorable.
Si nous voulions vivre notre religion,
quelle courtoisie ce serait dans nos rela
tions Voyez comme ils s'aimentdisaient
des premiers chrétiens les paiens étonnés.
Jamais ils n'avaient vu tant d'amabilité, de
condescendance, d'aide mutuel.
Les moeurs patennes nous envahissent,
nous neutralisons ou la'icisons trop
notre vie. 11 faut que notre christianisme
fasse voir uue heureuse difference et qu'il
ajoute a cette courtoisie et a cette correc-
I tion qui sont le lot detouthommebien élevé,
I la nuance Infiniment belle et délicate qui est
le privilege de l'éducation profoudéoaent
chrétienne.
Et maintenant, travaillons 1 e'crivions
nous, il y a huit jours, les yeux sur les luttes
futures.
Prevenons sur cette invitation pour exa
miner en quoi consists le travail qu'il importe
de reprendre dès maintenant. Car d'aucuns
s'imaginent que le travail préliminaire, a
longue échéance, incombe uniquement aux
bureaux de l'Etat Major du parti et porte a
peu prés exclusivement sur la revision des
listes électorales. Les simples soldats n'au-
raient a prendre part a Taction qu'une fois en
présence des candidats et des programmes, a
soutenir ou a combattre question de
quelques semaines seulement.
Erreur profonde f La tache est de tous les
jours et le travail électoral le plus fructueux
se fait de longue main, sans souci des noms
des candidats.
C'est que, de par la volonté des Loges, et
des Juifs et de tous les ennemis du nom
chrétien, nos luttes, même comtiêunales, sont
devenues avant tout des luttes de principes.
Nous disons plus. Même dans les circons-
criptions ou communes oü nos adversaires
sont impuissants, fussent-ils amalgamés par
un monstrueux cartel, il reste toujours a tenir
compte de la representation proportionnelle
et des dissidences.
Or, en cas de competition catholique, la
regie est désormais, pour le motif que nous
venons de dire, de n'appuyer que les candi
dats patronnés par l'Association catholique.
C'est dire qu'il est inutile et dangereux
d'attendrel'heure de la présentation des can
didats du parti pour entamer en leur faveur
la propagande nécessaire. Quelles doivent
être les indications du poll, a l'orée d'une
lutte électorale, on sait d'avance que les
candidats offliciels du parti seront ceux qui
auront été jugés le plus dignes, par Tautorité
compétente, de porter notre drapeau.
La personnalité plus ou moins sympathi-
que des candidats n'a plus a nous préoccuper,
et nos préférences personnelles doivent dis-
paraïtre devant la volonté des dirigeants.
Plus de panachages, plus de dissidences.
Des votes de liste uniquement pour les
candidats officiels du parti.
Dès lors, le travail de propagande doit
porter principalement aussi sur la conviction
a former en faveur du programme du parti
dans ses éléments essentiels et primordiaux.
Est-ce a dire que les considérations d'ordre
secondaire, les préoccupations de bonne
administration en toute matière dussent ctrc
négligées
Nullemeut. Mais, Dieu merci, nos gouver-
nants et administrateurs catholiques ont
düment prouvé que leur souci des intéréts
moraux, sociaux et religieux ne fait aucuné-
ment tort, bien au contraire, a la sagesse et a
l'habileté avec lesquelles ils soignent les inté
réts publics d'un autre ordre.
Aussi, au lieu d'attendre les courtes se
maines de la période électorale, c'est Tannée
durant que le propagandiste doit s'attacher
a former Topinion des électeurs flottants,
voire a gagner les adversaires de bonne foi.
Le propagandiste, et tout bonne catho-
f'-s'if-r.; -v -• - '.Xv* jr-r
JOURNAL
YPRES
©rgane Catholique
de I'Arrondissement
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M.ËSSI8UBS,