La Vie Chère
Pensées sur le Miracle
La Fête du Collége
Pompiers et Politique
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Chronique Peligieuse
Le Gouvernement peut-il
être rendu responsable
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Fanfare Hoyale
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Causes de la vie chère
Prix des denrées en Belgique et
l Elranjter
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continue pas moins de révéler sa presence et
sa constante bonté par des graces et des
prodigcs incessants.
Mai» concédons l'incrédulité que Fob-
jectivite des apparitions ne soit pas démon-
trable, malgré l'historicité indiscutable des
extases de Bernadette et des circonstances
extraordinaires qui les accompagneren!. Con
cédons également que nombre de guérisons
obtenues a Lourdes n'impliquent pas ne'ces-
sairement une intervention céleste.
Ne tenons même aucun compte des grüces
el des faveuis spirituelles de tout genre qui
s'obtiennent a Lourdes et qui sont infini-
ment plus nombreuses et souvent plus extra
ordinaires que lea guérisons les plus éton-
nantes.
II n'en reste pas moins que la science
s'avoue impuissante a expliquer nombre de
guérisons meryeilleuses obtenues a Lourdes,
malgré tout le mal qu'elle se donne pour les
mettre a l'actif de l'hystérose.
La science est acculée a la nécessité d'in-
voquerdes forces inconnues
Sans doute, ces forces inconnues sont
considérées par elle comme des forces natu
relles mais n'est-il pas étrange que la
suggestion ne puisse rien saus la prière sur
ces forces naturelles, alors que cette même
science gratifie la suggestion d'un pouvoir
extraordinaire et merveilleux, en fait un
véritable opérateur de miracles f
Appliquée, dans les cliniques, dans toutes
les meilleures conditions, aidée de toutes les
ressources de la science, de toute 1'iDgéniosité
de savants incrcdules, soucieux de confondre
les miracles de Lturdas, la suggestion ne
parvient a y réaliser que des guérisons qui
n'ont rien que de fort naturel et de scientifi-
quement explicable.
Mais les neuropathologistes les plus émi
nents ont renonce' depuis longtemps a la
vaine tentative de Charcot essayantj d'expli-
quer par la suggestion la guérison subite de
maux autrcs que les troubles „for.ctionnels,
Ces guérisons-la ne s'obtiennent que moyen-
nant l'adjuvant de la prière, notamment et
surtout a Lourdes. Elles n'ont rien de com-
mun avec des cas dans le genre de celui que
nous rapportions, il y a quelques mois une
jeune fille de Comines se4 mourant d'anémie
et qui en reyint, aussitót qu'elle se fut laisse'e
persuader, par un médecin lillois, le seul
dans lequel elle avait confiance, qu'elle
n'avait rien, mais qu'elle devait bien manger,
sous peine de devenir grarement malade.
Certains sous-Homais s'en contentent, il
est ?rai, pour affirmer que les Cominois sont
bien naïfs qui vont chercher a Lourdes ce
qu'ils peuvent trouverü Lille, la Vierge de
Lourdes ne guérissant que par suggestion
Mais iaissons-la les sous-Homais, et reve-
nons aux savants et aux observaleurs sérieux.
Admettons leurs forces inconnues
poussons même la générosité jusqu'a consen-
tir qu'clles aoient exclusivement «naturelles»,
et ce dans tous les cas, sans en excepter un
seul.
II reste toujours cette circonstance indéni-
able que ces forces restent rétives a toutes les
tentatives d'investigalion et d'utilisation de
la science mécréante, et qu'illes sont, d'autre
part, d'une docilité singuliere et incessante
aux échos des prières adressées au Ciel.
C'est en vain qu'en désespoir de cause les
suggestioDnistes quand même allèguent leur
impuissance a réaliser dans leurs jcliniques
les conditions favorables, puissamment agis-
santes, dont les croyants bécéficient a Lour
des.
Ce qui anéantit leur dernière objection,
c'est que Lourdes n'a pas le monopole des
guérisons miraculeuses que d'autres lieux
de pè'erinages, des sanctuaires disséminés
par le monde entier partagent avec Lourdes
ce privilége que des guérisons extraordi
naires, déroutantes pour la science, sont
même obtenues loin de Lourdes et de tout
autre sanctuaire, a la suite de prières que
n'entoure nulle mise en scène et oü il entre
si peu de suggestion que le malade ignore
même les prières qui furent dites par ses
amis pour sa guérison.
Sans doute, il reste toujours la possibilité
des forces naturelles inconnueset nous
inclinons même yolontiers a cioire que le
Créateur et Mattre de ces forces a la coquet-
teiie de s'en servir plutót que de saboter
l'oeuvre de ses mains et de suspendre des lois
tracées par sa sagesse. Mais du moment que
le jeu naturel de ces forces aboutit a la mort
dans le» cliniques des sceptiques et a la
guérison la ou Ton invoque le Médecin
céleste, autant appeler ces «forces inconnues»
le Dieu inconnu absolument comme
éprouvèrent le besoin de le nommer les
pa'iens d'Alhènes qui lui e'rigèrent une statue
parmi leurs idoles, tellement ils étaient con-
vaincus de son existence.
Dieu peut-II faire des miracles,c'est a dire
peut II déroger aux lois qu'Il a établies!
Cette question, sérieusement ttaitée, serait
impie si'elle Vétait pas absurde?; ce aerait
faire trop d'honueur a celui quula réaoudrait
négativement, que de le punir; il suffirait de
l'enfermer mais aussi quel lrommea jamais
nié que Dieu püt faire des miracles
J. JRousseau.
Si Dieu a astreint la nature a certaices
lois, line s'y astreiut Lui-même qu'autant
S" qu'Il Lui plaït, se fréservant le pouvoir
suprème de détacher les effets qu'Il youdra
des causes qu'Il leur a données dans l'ordre
commun, et de produire ces ouvrages extra
ordinaires que nous appelons miracles,salon
qu'il plaira a sa sagesse éteruelle de les
dispenser. Hossuet.
La creation de l'ordre actuel de la nature
et de ses lois est uu fait aussi certain que eet
ordtemême. Et qu'est-ce que la creation,
sinon un fait surnaturel, l'acte d'une puis
sance supérieure aux lois actuelles de da
nature et qui peut les modifier comme elle a
pu les ótablir Gui^ot.
Les exi genees de la physique et de la mé*
canique ne s'opposent point au miracle. Vous
êtes vous-même le vivant témoignage qu'un
inflexible mécanisme ne régie pas tout ici-
bas. Que faites-vous, en effet, pendant que
vous défendez au grand Ordonnateur des
choses le moindre écart aux lois qu'Il a
créées Ne les violezvous pas, ces lois,
chaque jour,a toute heure et de toute fa?on?
Cet arbre, cette plante que l'ordre naturel
fait fleurir en été, vous les couvrez de fleurs
en biver vous changez la saveur, la forme
de Ses fruits, la couleur da ses fieurs vous
contournez ses branches, ses rameaux vous
les faitts pousser, grandir contre nature...
Ce ne sont 14 sans doute que de petits mira
cles. Mais,proportion gardée.les plus grands
se font ils autrement Les uns comme les
autres sont des infractions volontaires a
l'ordre apparent de la nature, des actes
fibres en dehors des lois générales.
L'enchainement des effets et des causes
e8t-il iaterrompu, parceque bos jardiniers
font certaines boutures, inventent etcompo-
sent d'innombrables variétés Non 1 pour-
quoi dès lors no pas admettre que, dans un
étage au-dtssus,dans un ordre plus géDéral,
d'autres germes de perturbation, des guéri
sons subites, des transformations physiques
ou morales, des actes de volonté ou d'intui-
tion sans exemple, se puissent accomplir
san» que l'ordre universel soit meaacé ou
compromis 1 Vitet.
Le reporter du Journal d'Ypres mérite
d'être pendu haut et court. Tel est le cri de
l'opinion publique, que le souci de la vérité
nous force d'enregistrer.
Au fait, il faut bien reconnaitre que son
cas est pendable. Ce n'est pas un seul crime,
c'est un brelan de crimes qu'il a commis, en
ne reportant pas la soiree de charité du Col
lége St-Vincent
Un crime de lèse-jeunesse tout d'abord,
car on ne méconnaft pas comme cela les
délicieuses et prometteuses prémices de tous
ces petits hommes futurs grands hommes
peut-être. Et, bien que ces nobles cceurs
puissent se passer d'applaudissements et
d'encouragements, ne se dépensant si vail-
lamment que sous l'inspiration d'un pur
idéal de charité encore convient-il que la
presse se fasse l'interprète de la reconnaissan
ce et des bénéficiaires de Ia recette et des
be'néficiaires du régal artistique.
Un crime de lèse-arts aussi. Car Tart dra-
matique et l'art musical y rivalisèrent de sé-
duction, grace au talent de leurs jeunes
interprêtes, soucieux de montrer qu'aux
êmes bien nées la valeur n'attend pas le
nombre des années.
Non moins impardonnable le mutisme de
notre reporter a l'endroit du talentueux et
zélé professeur de musique du college, M.
l'abbé Cosyn, qui est parvenu a faire exécuter
avec une perfection rare les deux superbes
chceurs que sont la «Ryswyck's huldeet la
Rubens cantate
Plus maladroit quecoupable enfin de lais
ser échapper une magnifique occasion de
prêcher pour sa boutique, sans en avoir l'air.
Car c'était une pièce a thèse que cette amu
sante comédie De Landbouw (Week
bladvoor ChicagoDieu merci, le Journal
d'Ypres n'est pas un journal sans lecteurs.
Mais il faut bien dire tout de même que la
vogue va plutót a des feuilles qui se mo-
quent de leurs lecteurs avec la même désin-
volture que le Landbouw de Chicago,
2m« série. Elles ne'font peut-être pas pousser
les navets sur les arbres, mais elles affirment
avec aplomb que si les navets renchérissent
a Chicago, c'est la faute a notre gouverne-
Iment catholique
Oui, haro sur notre reporter 1
Mais voila Cette désespérante abondan
ce des matières
95 3ï sB
Ce sont la deux choses si essentiellement
différentes qu'on s'étonnera de voir accolés
ces deux mots. Pompiers et politique, tout
en commencant par les mêmes lettres com
me chien et chat, ne s'accordent guère mieux
ensemble que cesMeux animaux c'omesti-
ques.
S il est un corps dont Ia politique est ban-
nie, c'est bien celui des pompiers. Ces braves
soldats, toujours sur le pied de guerre, n'ont
d'autre objectif que le dévouement et l'abné-
gation. Que le tocsin sonne, et on les verra
accourir avec un empressement égal pour
tous les citoyens, et, s'il était possible, leur
zèle s'affirmerait encore plus grand a l'égard
de leurs adversaires ou de leurs détracteurs.
Comment admettre que certaine presse, a
chaque incendie, cherche a débiner systéma-
tiquement des hommes toujours piêts a tous
les'sacrifices L'erreur volontaire ou non
n'est guère excusable a leur égard et dé-
cèle un parti-pris dicté par l'esprit politique
le plus mesquin. La chose devait être dite
après ce qui vient de se passer et nous espé-
rons bien ne plus voir le retour d'aussi re-
grettables incidents.
Si nos pompiers,grace au nombre restreint
des incendies, n'ont pas a leur actif' cette
longue suite d'exploits généreux dont peu
vent se glorifier certains corps de grandes vil
les, ils n'ont pas moins a leur honneur une
vaillance éprouvée et un admirable esprit de
sacrifice.
Nos voisins les Francais se garderaient
bien de houspiller par esprit politique leurs
courageux pompiers. Tout au plus leur arri-
verait-il, avec l'esprit gonailleur que nous
leur connaissons, de mêler un quolibet aux
applaudissements qu'on leur décerne, un
refrain railleur aux hymnes enthousiastes.
Mais le pompier, bon enfant, en rira le pre
mier, ffit-il de Nanterre, la bonne humeur
étant chez lui une qualité de race.
Puisque l'occasion s'en présente, envoyons
a nos pompiers, et a son tant dévoué com
mandant la nouvelle expression de notre
profonde sympathie et de notre entière re
connaissance.
Lorsque, du baut de la tour de St-Martin,
résonnera le tocsin et que nos pompiers,
d'un pas alerte, courront au feu avec leur
matériel, saluons c'est un drapeau invisible
qui passe, drapeau deux fois sublime, puis-
qu'il est celui de l'abnégatioa e{ de la frater-
nité.
Le Grand Concert annuel de Dimanche
dernier avait réuni a la Salie Iweins un pu
blic select oft l'oa remarquait les notabilités
de la ville et de nombreuses families de
l'uristocratie et de la bourgeoisie Yproises.
Cette solennité musicale a eu le grand mérite
de l'inédit grace a l'initiative hardie de
M. Louis Arschodt, le dévoué Directeur de
notre société royale.
La section chorale des jeunes filles de la
taillerie de diamauts et un groupe d'élèves
de l'école St-Michel prêtaient leur concours
formant ainsi un excellent ensemble vocal
et instrumental de 200 exécutants.
La Fanfare ouvrit brillamment les denx
parties par la Marche militaire de Saint
Saëns, trés réussie, et une suite d'orche.stre
de l'Arlésienne trös osée pour ins ru-
ments a vent.
Le bienveillant concours de quatre violon-
cellistes-amateurs gantois nous fit goüter le
charme de cet art élevé, difficilement com-
pris du grand public dans la Pensee élé-
giaque de J. De Swert et l'exquise Invoca
tion d'Oscar Roels.
Le Treurzang, composé par le Chef a la
mémoire de son regretté vice-président
M. Callewaert, est une belle page d'inspira-
tion propre que M. Moeremans interprêta
délicieusement en y mettant tout son talent
et toute son óme.
Nos chaleureuses felicitations et un cor
dial merci au distingué quatuor Gantois.
Madame Arschodt a conquis son auditoire
par sa voix pure et sympathique, sa diction
gracieuss et ses qualités musicales qu'elle
lit valoir surtout dans les superhes Solos de
la Lamentation de Gounod.
Les u Noè'ls anciens n chantés par les
élèves de l'école St-Michel avec ce charme
na'ff des airs d'autrefois furent uu petit
régal exquis trés goüté do l'auditoire.
Gallia cette page de grandiose inspi
ration poétique du maftre fran5-iis fut un
beau succès pour le choral mixte des jeunes
filles et des musiciens de la Fanfare, trans-
for més en choristes.
L' Yper Cantate du maitre Gantois
Roels, sur paroles de II. Sobry a ohtenu le
même grand succès de sa première exécution
il y a bientót trois ans.
Nous avons vantéjadis les qualités musi
cales de cette oouvre de graude envergure
et lorsque retentit en finale notre air Yprois
admirahlement orchestic, ce fut uu enthou
siasme unaniiae et impressionnant.
M. Arschodt a été ovationné a la fin do ce
beau concert et il a reporté sur ses musiciens
et ses choristes la part légitime de cette
vive gratitude.
MM. Van Houtte, E. Wenes et G. Des-
ramault ont tenu l'accompagnemeiit aux
piano et harmonium avec leur talent respec
tif si apprécié par nos concitoyens.
Nos vives félicitations a M. Iweins
d'Eeckhoutte, le dóveué président, et aux
membres de la CommLsion de la Fanfare
Royale.
r Tonx - Rliume - Pastilles Keating:
voir aux annonces.
Les Sermons francais du Carême seront
prêchés cette année par leR. P. SOLVYNS
de la C'e deJésus.le Jeudi de chaque semaine
a partir du '22 février a l'Efiise St Nicolas,
pendant le Salut de 5 heitres et demie.
35 35 35
La Grise
Des manifestations orageuses contre l'aug-
mentation du coöt de la vie ont eu lieu
pendant l'été 1911.
Dans le Hainaut, les marches ont été enva-
his, dans certaines communes des Flandres,
les cultivateurs ont été moleslés par des
manifestants précédés parfois du drapeau
rouge.
Leurs fermes out été assaillies, des étables
démolir-s et les cultures saccagées.
Ces manifestations n'ont pas eu un carac-
tère particulier a notre pays.
D( s désordres semblables se sont produits
en France et le gouvernement fut attaqué
au Parlement.
Le Portugal subit une crise intense due k
la cherté des vivres.
En Autricbe-Horgrie des émeutes graves
éclatèrent et le sang coula.
En Suisse, le Conseil fédéral fut l'objet
d'interpellations agressives.
En Allemagne, on profila du renchérisse-
ment des vivres pour attaquer la politique
de l'Empire.
Attitude de I'opposition
Le parti socialiste révolutionnaire 3elge
s'empara naturellement de Ia crise et dans
un manifeste lancé en septembre dernier
poussa un véritable cri de haine contre les
capitalistes, les agriculteurs et le gouverne
ment.
Les griefs, formulés dans la proclamation
socialiste de septembre, viennent d'être re-
nouvelés pat' les orateurs de l'opposition au
Parlement. Oa y a, en effet, successivement
entendu des discours de Messieurs Bertrand,
Wauters, Vaudewalle, Franck, Denis, etc.
Des brochures traitant la Vie chère et ac
cusant nettement le gouvernement ont été
publiées sous Ie patronage du parti ouvrier
Beige, ont été distribuées un peu partout
des meetings, oü le Ministère a été vilipen-
dé, ont été tenus par les orateurs de la gau
che et Monsieur Bertrand, député socialiste,
aeul'audacede s'écrier que les elections pro-
chaines se feraient contre la politique pro-
tectionniste du gouvernement catholique.
Entr'autres téformes M. Wauters a de-
mandé la suppression des droits de douanes,
il a sollicité l'ouverture des frontières au
bétail et l'introduction de la viande argentine
congelée.
Lui-même et d'autres orateurs out récla
mé contre l'état actuel de la si ciété, contre
l'augmentation des f'ermageB, contre l'isole-
ment du petit cultivateur, contre les bas
salaires.
Certains gauchers.dont M. Bertrand,n'ont
pas eu crainte d'accuser le gouvernement
d'avoir augmenté les impöts et d'être ainsi
la cause du renchérissemont des vivres.
Notre tache
II est des légendes qu'on nc doit pas lais
ser s'accréditer. Aussi nous inspirant des
remarquables discours prononcés a la Cham-
bre par Messieurs du Bus de Warnafle, de
Brocqueville, Helleputte, Woeste et Van de
Vyvere, tenons nous a faire justice des accu
sations hasardées, iancées contre nos diri-
geants dans un but évident d'agitation électo-
rale.
Nous sommes convaincus, qu'avec un peu
de réflexion, nos lecteurs, ouvriers ou pa
trons, fermiers ou ouvriers agricoles, s'esti-
meront tantót heureux encore d'liabiter notre
petite Belgique et d'être gouvernés par des
gens consciencieux et honnêtes.
Remarque
Qu'il nous soit permis cependant de mettre
au point la question du reuchérissement en
citant"un extrait du rapport de M. Fernand
David, Ministre radical-socialiste francais^
autotité que ne récuseront certainement pas
nos cartellistes.
On a tellement parlé du reuchérissement,
les journaux se sont expliqués sur ce point
avec une telle insistance, ont publié tant
de renseigncments contradictoires et parfois
exagérés, qu'il s'est déclaré dans le pays
une véritable panique, en donnant a ce
mot toute sa portée.
Le public s'exagérant les consequences
du renchérissement s'est affolé et en de
certaines regions cet affblement a été jus-
qu'a troubler l'ordre public et a provoquer
de véritables émeutes le récit de ces faits
déplorables a contribué a augmenter la
nervosité générale de la masse.
Cet état d'esprit préparait d la spécula-
tion un terrain favorable et les spécula-
teurs ont pu librement développer leurs
opérations qui ont naturellement agi dans
le sens de la hausse.
La spéculation, profitant done de l'état
d'agitation de nos populations a pu librement
se donner cours, et les manifestations contre
la vie chère ont eu sur les denre'es une réper-
cussion contraire a celle que les organisa-
teurs en attendaient.
II en est de deux sortes ij Causes passa-
gères, sur lesquelles il serait oiseux de
s'étendre lasécheresse de i'été et la maladie
du bétail.
La majorité comme l'opposition sont d'ail-
leurs d'accord a ce sujet.
2Causes profondes l'afflux de For et
l'augmentation de la consommation en qua
lité et en quantité.
II n'est pas inutile de remarquer que la
crise dont nous avons souffert et qui a sur
tout éprouvé le petit cultivateur, n'est pas
limitéeau Continent Européen.
L'Amérique, l'Australie en ont senti la
répercussion sur leurs marchés.
Au Japon, le riz, (nourriture nationale) a
considérablement augmenté.
L'Angleterre même, tant admirée et tant
prone'e par M. Wauters dans son discours, a
subi une crise intense, et le problème de la
vie chère s'est posé devant les Chambres.
Beaucoup d'e'eonomistes reconnaissent que
l'augmentation de la production de l'or est
en concordance depuis cent cinquante ans
avec la hausse des denrées alimentaires.
Or, de 1890 a 1910 la production annuelle
a passé de 590 millions -a 2.200 millions.
La quantité totale d'or monayé qui était
de 7 milliards en 1875 est montée a 33 mil
liards en 1908.
M. Wauters lui-même, d'ailleurs faisait
remarquer au cours de son discours qu'en
examinant les chiffreson acquiert le sen-
timent, sinon la PREUVE, qu'a diffé-
rentes périodes de l'histoire des prix, laf-
flux sur le marché de grandes quantités
d'or a pu determiner ou influencer les prix.
C'est peut-être le cas, ajoute-t-il, pour les
années que nous venons de vivre.
On ne peut done évidemment imputer
cette première cause au gouvernement catho
lique. 11 en est une autre, dont nous serions
les derniers a, nous plaindre.
En Europe, particulièrement, on se nour-
rit mieux, on s'habilie mieux qu'autrefois.
Nous nous en réjouissons. C'est un signe
évident de prospérité.
Est-ce a dire que la population se nourrit
suffisamment Non, telle n'est pas notre
pensée, mais il faut constater le fait d'une
amélioration sensible dans la nourriture et le
vêtement.
M. Lemonnier, député liberalau cours
de son interpellation faisait du reste cet aveu:
Les boucheis vous diront que ce com-
merce rapporte moins paree que le consom-
mateur préfère. la viande étant plus chère
acheter les morceaux de qualité.
Telles sont a notre sens, les diverses causes
du renchérissement des vivres et combien
cependant le Beige a encore sujet de se
féliciter.
En effet, la plupart des denrées alimen
taires sont a meillcur compte dans notre
petite patric que chez nos puissants voisins.
Voici quels étaient en Novembrc dernier
les cours du froment, du seigle, de la pom-
me de terre, du beurre et du sucre en Belgi
que, France, Allemagne et Autriche-Hon-
grie
Belg.
18.50
17 £0
8.00
70.00
3.7-2
De tous les Européens c'est le Beige qui
mange le pain le meilleur et a meillcur mar
ché.
En Amérique Ie peuple ne se nourrit que
de conserves. En Angleterre, les produits
consommés par la population ouvrière sont
de qualité inférieure.
En Frai.ce, a Paris, un litre de pétrole,
coüte 5o centimes, une bofte d'aliumettes 10
Froment, les 100 kgs
Seigle, n
Pommes dc terre,
Sucre, les 100 kgs
Beurre, le kilog
France
25.25
21.75
15.00
88.50
4.S0
Allem.
25.25
22.37
10.00
3.GO
Autr.
26.56
22.47
24.00
102 00