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ïéléplione 52
Samedi 23 Mors 1912
le N" 10 centimes
47 Année A0 4726
L'idée et Fact ion
Les néo-pharislens
A la Congrégation
de Sl-Martin ij
Le Coq du Clocher
Lc 28 Vlars 1858
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Nos adversaires, quand ils veulent bien
être de bonne l'oi ce qui leur arrive de
temps a autre no se font pas 1'aute de crier
leur admiration pour la doctrine élevée que
le Christ a apportée au monde et que la tra
dition catholique a pieusement recueillie et
gardée.
Même au point de vue pnrement social et
lmmain, il n'est pas contestable qu'une
organisation basée sur ces préceptes saine-
ment et justemeut compris et appliques par
des hommes imbus de tout ce qui en fait la
grandeur, la noblesse et lach ons le mot
la divinité, serait une organisation idéale
oü cbacuu trouverait la part de bien-être a.
laquella la justice lui donne droit.
L'idée catholique est done Bplendide,
superbe, capable de satisfairc los esprits,
les volontés et les cceurs.
Ets'ilen est ainsi, pourquoi a-t-on sub-
stitué, dans tant d'ames, a cette doctrine si
pure et si belle, telle ou telle autre doctrine
qui ne laisse que disillusions, ranccèurs et
vi le. Pourquoi, au lieu de temdre vers l'ap-
plication de l'idée catholique, a-t ou cherché
a en témoigner 'e people, alors qu'au té
moignage peu suspect de Proud hou lui
même, au lieu d'arnéliorer Ie pouvoir et le
consolider, on le dépravait, de sorte qu'on
se trouvait avoir sacrifié le fruit de dix
n siècle.8 d'élaboration politique aux halluci-
nations d 1111e démagogie snus tradition,
sacs idéé, r-t livré a la furenr do ses ins-
tincts.
Ah saus doute, i'appiication des doctri
nes catboliques entiaine certairesgênes dues
aux piéceptes de la morele du Christ et Pon
conceit aasez que la libre pemée soit mieux
dans les cordes de Flachou et autres Ferrer
de la sociélé.
Toutt fois, nous voulons bien admettre
qu'il y ait, au point de vue des moeurs, de
braves geus, surtout dans les classes popu
laires, parmi cenxqnise piquout d'iréligion
ou autre semblable calernbredaine dango
reuse.
Avons-nous bieu, nous catboliques, qui
possédocs ce bel idéal, ces belles doctrines,
qui nous tommes livrés a dc profoudes étu
des, avons-nous bien fait tout notre devoir?
Kmployoi s-iious tous les moyens capablrs
de ramener a notre idéé, les masses nom-
breuses de ceux qui, pour ne pas lo connaï-
tre mal, en rostent éloignés
Avons-nous, en d'autres termes, fait un
sufiisamment large usage de cette arme que
8'entendent si bien a manier nos adversaires
et qui est la seule raison de leurs succes
I'Action. 1
Ab sans doute et nous nous en réjou-
issons 011 se rend de plus eu plus compie
de la nécessité d'organiser les forces catboli
ques. Jusque dans les moindres communes
l'exception est teliement rare qn on peut
la négliger il existe telle société, telle par-
lotte, tel eercle oü on groupe les forces de j
la cause de l'ordre et oü on trouvera, au mo-
ment fixé par le grand état-major général,
des escouades, des compagnies, des batail
lons ou des regiments prêts k marcher a la
bitaille. C'est bien Mais ce n'est pas suffi-
sant.
Nos adversaires, sous ce rapport, sont
peut-être moins avancés que nous, quoi que
de joi r eu jour leur organisation se complé
te. Mais il est un autre terrain oü, nous
pouvons ot nous devons, hélas le dire, ils
nous sont supérieurs.
Avez-vous déja lu, dans les journaux
socialistes, ces longues listes de meetings
annoncés pour le dimanche Avez-vous
songé surtout k ce que représente cette pro-
pagande incessante Avez vous pensé a ce
que nous, nous mettons en regard de eet
effort permanent et continuel
II y a, pour 1'Action, deux genres de pro-
pagande dont il n'est pas permis de nier
l'efticacité la pluuie et la parole
Je m'eu vottdrais d'iusister ici sur la pro-
pagande par la presse journaux, brochu
res, tracts, etc Laissez-moi plulöt vous par-
ler de la propa ande par la parole.
Sans doute, certains de nos umis mettent
on do-.ite Fefflcacité des conférences. A mon
senB, c'est paree qu'on comprend générale-
ment as.sez mal la facon d'organiser ces
réunions. Etl'argument que les adversaires
des réunions oratoires produisent ne fait
que me confirmer dans cette idée. On ne j
prêche, disent-ils, qu'a des convertis.
A cela, je répondrai tont d'abord Et si j
cela est, est-ce un mal N'y a-t il pas, au
contraire, avanlage a instruire ses hommes,
a les entretenir dans la bonne voie, a
réctmuffer leurs ardeurs S'il en était.autré-
ment, l'Eglise insisterait elle tant auprès de i
ses prêtres sur la néccssilé do la pré.lica- j
tion
Vous ditos, adversaires des conférences i
On ne s'adres e qu'a des convertis
Qu'on savez-vous N'y a-t il pas dans votre
auditoire dix, cinq, uo seul homme peut- I
è're venus la, attirés par un ami, par hasard
ou curi sité, a, qui la parole catholique,
ouvrira de rouveaux horizons
Mais je vais plus loin et je ne crains pas
d'aflirmer que si on comprensit mieux la
vraie portee de Faction catholique, ce repro-
cbe tomberait de lui-méme.
Saus aller jusqu'a convoquar systéiuaii
quement des meetings contradictoires
qui, je me bate de le dire, dans certaioes
ei rcón stances et soigneusement p éparés j
peuvent avoir quelque efficacité pourquoi
11e pasaltirer a nos conférences, par iechoix
du local, parjdes atiactions quelconques, la f
masse des hésitants et même une pat tie des
ouviiers du camp adverse, du moment
qtt'ils sont de bonne foi 1
Qui. oserait soutenir par cxemple, que
nous n'auriouspas actaellement tout intérêt
a exp'.iquer, partout, a plueieurs reprises 1
même devant des auditóires ainsi composes,
ce qu'est la réforme scolaire rcclamée par
les cathobques quels sont les avantagi s de
la loi sur les pensions des mineurs, ttc.
Et a cöté de ces réunions, on 11e peut pas j
11e pas citer la propagande qui se fait priva-
tim par conversations, propagande dont
personne nc conteste la nécessité féoonde, j
Au reste, tout cela est loin d'etre nouveau.
Aux premiers temps da cliristianisme, la
foule nallaitjpasa Pierro et Jean Pierre et
Jean aliaient trouver la foule la oü ils
pouvaient la rencontrer, obéissant au'pré-
cepte foimel de leur mattre Allez et
ense'gnez C'était nne forme do cette
charité que le Divin Crucifió apportait au
monde.
Paul et Barnabéj n'aMaient pas,dit Rsnan,
comme un Livingstone ou un Francois
Xavier a la conquête d'un monde, mais
plutót comme des ouvi iers socialistes ré-
pandant leurs idéés de cabaret en cabaret
Car ce n'est pas a des orateurs distingue's
par la fortune et la science que le Dieu-
Messie avait légué le soin d'achever sa mis
sion terriblement difllcile.
A vee quelle ironic <il sc moquait de ces
conseils que le poète met dans la bouche de
Pierre
Je me renseignerais. J'irais voir les notables.
Le prêtre li son autel, les changeurs a leurs tables,
Chacun vous sert scion ('importance qu'il a.
Je convaincrais une iime importante. Voilé
Comment je m'y prenürais, moi, pour prendre une ville.
Non ccrtes; c'est au peuple qu'il s'adresse
et c'est le peuple qu il veut d'abord convertir.
Voltaire l'a constaté «La plus vile canaille
avait seule embrassé L doctrine du Christ
pendant plas de cent ars.
Que ce soit la, pour tous les catboliques
unelecon. II faut aller au peuple, le g<--guer
a la cause du bien et c'est surtout le peuple
lui-même qu'il faut former a cette besogne
de propagation do l'idée par l'Action.
Ils m'ont poursuivi de peur haine sans
molif». C'est ce texte denos saints Livresque
comments, dans son avant-dernier sermon,
l'éminent prédicateur de notre station qua-
dragésimale le R. P. Solvyns
II iren établit que trop aisément, faut-il le
dire, l'absolue justesse. II le lit sans quitter
le cadre des événements historiques Je la vie
du Sauveur sans y rattacher les temps
présents et la descendance des pharisiens
sans toucher, de prés ou de loin,aux persecu
tions rcligieuses ni aux luttes politiques
modernes.
Ec sermon de carême que comporle- un
journal catholique ne doit pas être moulé sur
ceux que les fidèles entendent a l'église, et
nous pouvons nous permettre de dire ici ce
que le R. P. Solvyns n'a pas cru devoir dire
du haut de la chaire.
Les pharisiens, ennemis du Christ, ont fait
souche et, a travers les siècles, ils 11'ont cessé
et ne cesseront de poursuivre de leur haine
Celui qui doit être jusqu'a la consommation
des siècles un signe de contradiction parmi
les hommes. S'ils ne peuvent plus atteindre
la personne du divin Ressüscité, ils ne s'en
acharnent pas moins sur son Vicaire, sur sou
Eglise, sur sa Doctrine, sur sa Morale.
Les pharisiens d'aujourd'hui ce sont les
aniicléricaux de loute espèce, les libéraux
aussi bien que les radicaux les plus sectaires
et les juifs les plus haineux.
«Le parti liberal, écrivait jadis la «Flandfe 1
libérale se compose d'éléments divers et
béte'rogènes qui ne sont reliés entre eux que r
par une chaine commune, la haine de l'Eglise j
catholique
L'aveu remonte a quelques lustres mais J
on sail si nos libéraux se sont assagis depuis, 1
même la oü ils repoussent le cartel
II ne se soucient même plus de donner a
croire qu'ils n'en veulent qu'a dc prétendus
empiètements de l'Eglise sur le domaine du
pouvoir civil. Ils se rangent résolument, et
parfois en l'avouant, parmi les pires ennemis
du Christ, de sa doctrine et de sa morale.
Lorsque le P. Solvyns commenta le texle
dont nous paifons, quelques beures seule-
ment s'étaient écoulées depuis qu'au Parle
ment beige le coryphée liberal Masson dé-
clarait expressément qu'au retour des
libéraux au pouvoir ils feraient la guerre a
l'éducation morale catholique.
Des déclarations aussi formelles, accom-
pagne'es de compromisions et d'alliances non
moitiS menacantes flniront-elles par dessillei'
les veux a, ces chrétiens, sincèrement attachés
a leurs principes religieux mais qui, a l'occa-
sion, sous de misérables pre'textes, trahissent
gravement leur devoir en votant pour certains
libéraux qu'ils se refusent a croire capables
de faire la guerre au Christ et a sa morale
iaP sflP ssP. sflP isflP" s# s# 'sf# sflP s/sP
Une opinion qu'on essayerait vainement l
de de'loger de la cervelle des ennemis de la
foi catholique, c'est que notre Religion suinte
la tristesse, en veut a tout plaisir et aboutirait
fatalement, si les amis de la joie n'y mettaient
bon ordre, a transformer la terre en une
vaste et sombre capucinière.
C'est bien le cas de dire qu'ils biaspbèment
ce qu'il ignorent. Si la joie se rencontre
quelque part au monde, c'est assurément
dans la foi catholique qui en posséde la
source.
Mais ce n'est pas de pures joies de l ame
que nous voulons parler aujourd'hui, en
enregistrant de joyeux échos de Mi-Carême.
II s'agit de la joie trémoussante et folichonne,
mais toujours digne, d'une jeunesse débor-
dante de vie, abandonnée aux inspirations de
sa bonne humeur et communiquant sa gaité
a des centaines de spectrteurs.
Cela se passait, dimanche et lundi der-
niers, dans un milieu confit en piété
a la Congrégation des jeunes gens de St-
Martin.
Nous 11e tenterons pas de donner une
esquisse de cette soiree re'créative qui ne
comportait pas moins de trois comedies, en
plus de la partie musicale, comprenant elle-
même des chansonneltes düment comiques.
Disons plutót tout de suite que, lorsque
nous sommes sorlis de la, nous avons croisé
quelques masques qui nous ont donné envie
de pleurer, tant ils faisaient peine a voir dans
le mal qu'ils se donnaient pour parvenir a
paraitre gais
Chez nos congréganistes, au contraire, la
gaité éclatait si naturelle et déhordait si inta-
rissable que, d'un bout a l'autre de la soirée,
ce n'e'tait, dans la salie, qu'un feu roulant
d'éclats de rire.
Malgre' cela, pas un mot, pas un geste qui
ne fut irréprochable.
Mieux que cela Ces comedies ultra- bouf*
fonnes et par moments légèrement burlesques
n'en développaient pas moins une excellente
moralité et chatiaient agréablement les vices
et les mceurs, notamment la comédie De
gestrafte gierigaard excellement inter-
préie'e. f
Et d'instir.ct, a !a vue des traveslissements,
la pensee allait au carnaval et faisait des
rapprochements. j
Tandisqueces jeunes gens, a qui on avait
laché la bride, ne cessaient point de rester
dignes, d'édifier et de moraliser, tout en
s'amusant et en fai&ant rite, ur.e foule de
pérsonnes de tout age, et de toute situation, I
jusqu'a des vieillards, jusqu'a d s pères et
mères de familie, scae.dalisaient, corrom-
paient, se dégradaient I j
Deux morales diffe'rentes étalaient leurs i
fruits respectifs...
Et nous songions aussi qu'uprès avoir
essayé de neutraliser sournoisement la
morale catholique, dans l'éducation, on
venait maintenant de lui declarer ouverte-
ment Ia guerre, du haul df la tribune parle
mentaire.
Alerte done, dignes jeunes gens Alerte,
vous tous, leurs parents et leurs éducateurs
Jetez vous résolument dans la lutte. II ne
s'agit plus de querelles purement politiques,
ni de questions d'ordre materiel. II y va de
la défense des intéréts suprêmes de la société
chrélienne, de la sauvegarde de la foi et de la
morale du Christ.
Nous ajouterons, si parva licet com-
ponere magnis n il y va de la sauvegarde du
plaisir. Le soir de la mi-carême a mis en
présecce les joies respectives qu'autorisent
deux morales et que font rechercher deux
educations. Oui, au nom du plaisir, alerte
id* id® id* ijsf 1*® ïdf
L.a flèche de l'église St Jacques est tout
prés d'etre terminée. Dans p;u de jours on la
surmontera de la croix, surmonlée elle-même
du coq classique, symbole vieux de plus de
mille ans.
Sait-on que ce coq est le symbole du curé
vigilant 1 Une petite piece de vers latins du
moyen-age nous l'apprend. Pin voici une
traduction
Peut-être, ami lecteur, ignores-tu pourquoi
Sur l'église est un coq et quel est son emploi.
Je vais en quelque vers essaver de le dire.
Til ne sauras bientót si tu veux bien les lire.
lie coq, au beau plumage, oeuvre du Créateur,
Symbolise trés bien le rólc du pasteur
Comme lui le pasteur, vaillante sentinelle,
Veille pour protéger sa paroisse lidèle.
Le coq, sur son clocher, la tête face au vent,
A ses coups redoublés résiste vaillamment
Ainsi lebon pasteur, d'une force indomplable,
Tient tête sans faiblir aux attaques du diable.
Le coq nous dit aussi, lü-haut, qu'on entend mieux,
Loin des bruits d'ici bas, les cantiques des cieux.
Le bon pasteur nous donne une lecon pareille.
Sourd au monde, Chretien, au ciel prête l'oreille.
Le coq de St-Jacques soi t des ateliers de
M. Ch. Baekeland. II pèse 17 kilos et sur
montera une croix, du poids de 3oo kilos,
artistiquement forgée dans les mêmes ateliers.
Le coq planera a environ 80 metres de
hauteur, toisant done superbement tous ses
collègues de la ville... Hélas toute gloire est
éphémère. Un joyeux paroissien de St-
Jacques chanta cette gloire, en vers flamands,
k la soirée des Congréganistes mais il nous
apprit aussi que le coq de notre collégiale
n'entend pas se laisser ravir le record de la
hauteur et qu'il rêve, que dis-je, qu'il a résolu
de tröner au sommet d'une superbe fiècbe
ajourée, plus hardie encore que cell e de
St-Jacques.
Décidément, le coq du clocher est bien le
symbole du pasteur.
*J§ *3 «jp «jp
Depuis le dernier jour de la Quiuzaine,
Bernadette était relournée plusieurs fois a
la Grof,te,mais un peu comme tout le monde,
c'est a dire sans onïr en elle mêtne cette
voixintérieurequi l'appelaitirrésistibb ment.
Cette voix elle i'ent-endit de nouveau le 25
Mars dans la mafinée, et elle prit aussitót le
chemin des Roches Massabielle. Son visage
rayonnait d'espérance. Elle sentait en elle-
même quelle allait revoir l'Apparitiou et
que, devnnt s s yeux charmés, le Paradis
allait entr'ouviir un instant ses portes
éternelles
Dans la vallée la neige avait fondu depuis
deux ou trois jours, maii elle couronnait
encore la crête des cimes environnantes. 11
faisait un temps clair et beau.Pas une tache
dans le bleu paisible du firmament. Le
Soleil Iloi semblait naitre en ce moment au
sein de ces blanches montagnes et faisait
resplendir sou berceau de neige.
C'était l'anniversaire du jour oü l'Ange
Gabriel était descendu vers la trés pure
Vierge de Nazareth et l'avait saluée au nom
du Seigneurl'Eglise célébrait la tête dc
l'Annonciation.
Tandisque la multitude courait vers la
Grotte, et qu'on remarquait parmi elle la
plupart de ceux qui avaieut étéguéris,Louis
Bouriette, la vmve Cozat, Blaisette Sou-
penne, B noïte Gazea ix, Angusfe Bordes et
vingt autres, l'Eglise catholique, surlafiu
de sou office matinal, chantait ces paroles
étonuantes En ce moment, les yeux des
aveugie8 seront ouverls, les oreilles des
sourds auront recouvré 1'ouï'e, la boïteux
bondira comme un cerf, parceque les eaux
ont surgi dans le désert et les torrents dans'
la solitude.
Le pressentiment joyeux qu'avait éprouvé
Bernadette ne l'avait point irompée la voix
qui l'avait appelée était la voix de la Vierge
fidéle.
Dés que Fenfant fut tombée a genoux,
l'Apparilion se manifests. Comme toujours,
rayonnait autourd'Elleune auréole ineffable,
dont la splendeur était saus limites, dont la
douceur était iniinie c'était comme la
gloire éternelle de la paix absolue. Comme
toujours, son voile et sa robe aux chastes
plis avaient la blancheur des neiges éclatan-
tes. Les deux roses qui fleurissaient sur ses
pieds avaient la teinte jaune qu'a la base du
ciel aux premières lueurs de l'aube virgi-
nale. Sa ceinture était bleue comme le
firmament.
Bernadette en extase avait oublié la terre
devant la Beauté sans tache.
O ma Dame, lui dit-elle, veuillez avoir
la bonté de me dire qui vous êtes et quel est
voire Nom.
La royale Apparition Bourit etne répondit
point. Mais en ce moment même, l'Eglise
universelle, poursuivant les solennelles
prière8 de son Office, s'écriait Sainte et
immaculée Virginité, quelles louanges pour-
rai je te donner En vérité, je ne le sais
car tu as porté, eufermé dans ton sein,Celui
que les Cieux ne peuvent contenir.
Bernadette n'entendaitpoint ces voix loin-
taines, et ne pouvait soupconner ces barmo-
JOURNAL D'YPRES
©rgane Catholique
de l'Arrondissement