Téléphone gg Téléphone 52 m m m m m m m m m L'Encombrante politique Samedi 27 Avril 1912 ie Nu 10 centimes 47e Année N° 4731 Candidats Catholiques MM. Colaert Van Merris Begerem if' W «5 »2 Loi de facade On s'abonne rue an Beurre, 36, Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. et A tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o renRnyg la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser 1 Hauas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et k Paris, 8, Place de la Bourse. Elections sénatoriales et legislatives du 2 Juin 1912 SÉNAT M. Fraeijs de Veubeke Chambre des Représentants Les mauvais o.itoyens, les antipatriotes qui forment le bloc anticlerical désignent volontiers sous le Eom de lois de facades l'admirable code édicié par le gouvernement catholiquo en faveur des travailleurs. La loi si bienfiUFante sur les habitations ouvrières, no'amment, est fréquemment l'objet de leurs sarcasmes. C'est du roste la plus belle preuve d'im- puissance que l'on püisse dormer, que de se naoquer de ce que d'autres ont fait de bien. Nous ne nous chargerons pas de remettre ces viiains a leur place. Ceux qui profifent de ces lois sociales savent ce qu'il taut en penser. Maisil n'est pas mauvais qu'ilsconnaissent également l'opinion d'hommes éminents de l'étranger. Cela leur permettra de juger et la bonne foi, et le patriotisme, et les intentions, et la véritable valeur de ceux qui leur tendent la maiü, on sait assez pourquoi. Voici done comment le chef du gouverne ment francais, préoccupé de la question des logements a bon marché poar laquelle ï'ien n'est fait dan8 la républiquo du bloc et de la lranc-maconncrie, apprécie ei juge ce que le gouvernement beige a fait. Cela se passede commectaires. La question des habitations a boE marché d'une actualité si émouvante dans notre pays a été résolue en Belgique gréce a une série de mesures legislatives et par le per- sévérant effort d hommes éminents. Depuis le 9 aoüt 1889, oft fut vote© Ja loi instituant des comités locaux pour le loge ment des ouvriers et autorisant une large participation de la caisse nationale d'épar- gne, nos voisins n'ont ct.ssé de travaitier a la realisation de ce rêve donner un ho me h a l'ouvrier. Leur succès est un magnifique exemple pour t<a France. La lei du 9 aoüt 1889 a marqué eu Belgi- j que Je début d'une ère nouvelle. Cette loi n'est du reste pas le seul témoignage de la I sollicitude du pouvoir législatif au cours de ces virigt derrières années. Elle a été moöifiée et complétée par toute une série de lois subséquentes, notamment celle du 30 juillet 1892, relative aux sociétés de ciédit la loi du 18 juillet 1893 accor la location d habit.tions ouvrières salubres ei leur vfnte aux ouvriers Mesures rises pour faciliter la constitu tion des sociétés d'habi'ations ouvrières, ainsi que leur fonctionnement et notamment exemption a peu prés compléte des droits de timbre d'ecregistrement et de greffe Réduction de moitié.environ accordée sur les droits d'enregislrtmect et da tranecrip- tion pergus a l'occasion des actes de vente d'adjudication de prêts et d'ouverture de crédits, ainsi que des honoraires des r.otai- res, octroyéa aux sociétés precitées et aux administratioi s publiques qui construisent des habitations ouvrières, ainsi qu'aux ou- I vriers qui acquièrent une maison dedinée a leur servir d habitation i Exemption, au profit des ouvriers, de la contribution personnelle et des taxes pro- vinciales et commuuales analogues, lorsque la valeur da leur logement ne dépasse pas i un chiff're déterminó Faculté reconnue a la caisse générale d'é- pargne d'employer une partie de ces fonds disponibles en prêts faits en faveur de la construction ou de 1'acLat de maisons ou- vrières Mesures prises en faveur de la conserva tion du foyer paternel au sein de la familie: autorisation donnée a la caisse générale d'épargne d'effectuer des opérations d'assu- rances sur la vie ayant pour but de garantir le remboursement des prê's consentis pour la construction ou l'acbat d'une habitation; extension des droits du conjoint survivant sur la maison d'habitation droit de reprise de la maison paternelle accordé au conjoint ainsi qu'aux héritiers eu ligne directe Autorisation donnée au gouvernement, en cas d'expropriatiou par zon: s dans un quartier ouvrier, d'imposer des conditions pour la revente des terrains. Ou le voit, par cett6 énumération, le lé- gislateur beige a étudié le problème sous ses multiples aspects etil s'est tfforcé de remé- dier a la situation autrefois existante par un ensemble de mesures appropriées. Certaices de'Ces mesures ont eu uno ré- percussion importante sur le moatant des loyers. Ainsi, par exemple, le mombre des habitations ouvrières cxemptées de la contri bution personnelle s'élève k prés de 200,000 et le monlant de I exoneration totale dont bé ne ficient de ce chef les intéressés est annuel lement de plus de 2 millions pour ce qui concerne uniquement la contribution percue au profit de l'Etat. Elle peut être évaluée a plus de 4 millions annuellement si l'on tieat compte des exonérations que la loi accorde quant aux centimes additionnels percus au profit des provinces et des communes. Pour apprécier l'importance relative de ces chiffres, il ne faut pas perdre de vue que la population totale de la Belgique n'est que de 7.500.000 habitants, répartis ent-re 1.700.000 ménages. On peut en conclure que 1'exemption de la contribution personnelle profile a plus de la dixième partie de la po pulation du royaume. Mais e'est principalement par le dévelop- pement des sociétés d'habitations ouvrières que l'on peut mesurer, en même temps que l'effieacité de la législation beige, toute De leur cóté, lea administrations d'as- sistance publique ont coneacré uno somme de prés de 4 millions au même objet. II est d'autre part a signaler que les so ciétés d'habitations a bon marché ne sont pas seules a faciliter k l'ouvrier l'acquisition de la propriété de son foyer il importe de tenir compte de l'intervention des sociétés industrielies, de eertaines grandes firmes patronales, des caisses de crédit agricole et même des particuliers. Si l'on lait état de lous ces [elements et les statistiques du département des finan ces permettent de le faire d'une manière suffisamment approximative il n'est pas téme'raire d'évaluer a plus de 100 000 le nombre des ouvriers qui ont béuéficié de la législation beige sur les habitations ouvriè res et out acquis la propriété de leur loyer ou sont en voie de l'acquérir. Le nombre moyen d'habitants par ménage étant de prés de cinq en Belgique, on peut conclure des données qui précédent que le nombre des personoes qui ont bénéficié de la législation sur les habitations ouvr;ères est approximativement de 500.000 soit le quinzième ds la popu'ation totale du royau me. Ce résultat est d'autant plus remarquable quil a été obtenu en un espace de vingt années seulement. Une fois de plus, ^'encombrante poli- tique a joué notre reporter le mauvais lour de lui, rafler1 les colonnes qui lui reviennent. Passe encore qu'elle l'ait fait au dé triment du compte-rendu trés élogieux, que méritait la^ séance d'art donnée par 'la société dramatique de l'Ecole normale de Thourout, qui yint régaler la population yproise d'une brillante représentation de la pièce bibjique De Verloren Zoonde J. Van den Berghe. C'est au «Nieuwsblad» et al'«Yper- dant aux ouvriers l'exonération de la contri- 1'étendue de l'oeuvre réalisée chez nous dans bution personnelle celle du 20 novembre 1896, qui étend les droits successoraux du conjoint survivant celle du 16 mai 1900, qui apporte des modifications au régime suc- cessoral des petits héritages celle du 15 mai 1905, qui modifie les droits d'enregis- trement sur les actes de partage enfin la loi du 30 avril 1909, concernant le logement des ouvriers employés dans les briqueteries et sur les chantiers. Abstraction faite des dispositions; légales qui ont plus spécialement pour objeS l'asssi- nissement des habitations et la police des logements, les mesures édictées par lePar- lement beige peu vent se résuruer dans les points suivants Institution dans chaque arrondissement de comités de patronage charg«sde favoriser j ouvrières. le domaine du logement populaire. Le nombre des sociétés d'habitations ouvrières fonctionnant en Belgique s'élève a plus de 200. La plupart d'entre elles, au nombre de 175, sont agréées par la caisse générale d'épargne et opèrent au moyen des fonds qui sont mis a leur disposition par cette caisse. Celle-ci leur avait avancé, au 31 décembre dernier, 86 millions de francs. Et le nombre des habitations ouvrières consti uites par ces sociétés ou acquises sur leur intervention est approximativement de 55.000. En ce qui concerne les sociétés d'habita tions ouvrières indépendantes de Ia caisse d'épargne, elles ont affecté une vingtaine de millions a la construction d'habitations sche Volkorganes flamands de cette ville, que revenait J'honneur et qu'in- combait la flatteuse tache de rendre compte de cette belle soirée d'art ^.dra matique flqmand. Nul na le droit de jeter la pierre. a. 1 'organe catholique d'expression franpaise, paree qu'il a con- sacré toutes ses colonnes p lapolémi- que contre les journaux Jibéraux qui font plus. de mal a la cause flamaiyje que la représentation flamande 11'a pu lui faire du bien, qui rêvent, par dessus le marché1, (Sntroduire prochai- nement cliez nous, non seulement tont ce que le Ujóatre parisien et la l.ittéra- ture francaise ont de plus contraire a l'esprit et aux mce.urs de nos popula tions flamandeSj^mais encore des me sures législatives et des persecutions, désastreuses pour cette Religion, qui est la caractéristique et le bien suprè me de notre race. Ce qui est moins pardonuable, de l'a- vis de quelques-uns, c'est de n'avoir cédé un bout de colonne, pour raconter aux Yprois l'instaliation du rév, M. Dassonville, en qualité de curé de la paroisse St, Jacques. Mais voilé. Le «Journal d'Ypres». a un faible pour les primeurs et une inappétence mar- quée pour les figues après Paques et pour les nouvelles qui n'en son! pas. II 11 a guère tenu a narrer, dimanche, ce que tons les Yprois avaient vu de leurs yeux vu quatre jours aupara- vant. Ils avaient vu ces drapeaux et ces chronogrammes, ces festons et ces astragales, tous ces décors de fête et tous ces (signes de jubilation qui égay- aient, par extraordinaire, la calme pa- roisse de St Jacques. lis avaient vu se dérouler ce riche et digne cortège d'honneur, lis.avaient j assisté aux belles cérémonies d'instal- lation, rendues, cette fois', plus im- pressionnantes que jamais, par le fait d'un faux crépuscule, survenu au lx>n moment pour que la lumière d'un so- leil non éclipsé, n'offusquat pas l'éclat des cierges liturgiques, D'autre part, les Yprois avaient trou- vé de meilleurs organes que ce journal pour exprimer leurs souhaits au nou- 5 veau pasteur; et la bienvenue ne pou- vait lui être souhaitée en pieilleurs ter mes qu'elle 11e Ie fut par M, le Doyen, M. Colaert, bourgmestre et M. Iweins d'Eeckhoutte, président du conseil de fabrique, t II est vrai que l'encombrante politi- pour commenter pathétiquement ce chatiment de notre epoque, pour voir dans la libre-pensée, dans la civilisation incroyante et décadente, la cause de l'effröyable hécatombe La «Chronique» se Irompe. Aveclagé- néralité de 110s confrères .pathcliques, nous voyons le doigt de Dieu parlout. Nous croyons que rien n'arrive que le Maitre de la vie ne l'ait voulii ou permis. Quant a dire que dans toute catastro phe il y ait un chatiment célesle ou une intervention divine suspensive des lois naturelles et de la liberté humaine, il n'y a que la mauvaise foi des mécré- ants pour nous prêter cette manière de voir, v Au surplus, même la oü nous pré- que se fourre un peu partout, de nos sumons l'intervention divine car il jours, et que eet organe politique avaiL peut-être une bienvenue sui generis a souhaiter, Le fera-t-il encore, si tar- divemen t Eh bien, oui, puisqu'il n'est jamais trop tard pour bien faire Nous expriimemns' done le voeu que M, le Curé ne fasse jamais de politi que en chaire, mais qu'il rappelle sou ven l a ses ouailles que le loup, de nos jours, se fait bergvet politicien que, de par la volonté d'adversaires ppliti- ques soi-disant respectueux de la foi de nos pères il n'y a plus guère au- jourd''hui de lultes politiques, mais uni quement une grande lutte religieus©, une lutte incessante et universelle de l'armée du Christ contre l'armée de Satan,- v Qu il leur rappelle spuvent quel'un des premiers devoirs du chrétien con temporain, c'est de prendre sa place dans les rangs et de lutter chaque jour contre les ennemis jurés de la liberté de conscience et de l'éducation chré- tienne, de Ja Religion, de la Familie et de la Patrie, Lorsque le cortège d'installation a dé- bouché sur le cimetière St Jacques, Ie nouveau pasteur a levé les yeux au ciel et arrêfó un long regard sur la nouvelle flèche de sou église, sur la croix qui la surmonte et sur le coq qui veille la-hauL Ce coq, nous le rappelions lors de son installation, est le symbole du cu ré vigilant, L3 coq, sur son clocber, la tête face au verft, A ces coups redoublés résiste vaillammeDt Aii si le bon pasteur,d'une force indomptable, Tient têtesans faiblir aux attaques du diable. Que M, le Curé lèv.e les yeux souvent encore vers le double symbole, car l'En- fer leur en veut a mort. Et la croix et le coq seraient abattus de la, bien plus tot que la plupart ne s'en dou- tent, si le curé manquait de vigilance et si les ouailles refusaient d'écouter plus docilement que jamais la yoix de leur pasteur, La-,dessus, souhailons ,a M, le Curé Dassonville, longue et féconde carriè re... et retournons a. l'encombrante j>o- litique, 1 Vi'ifc, ip ifo IPi Le Doigi de Dieu La Chroniqueaffecte de cons ta ter avec plaisir que la presse catholi que n'a pas, jusqu'ici, moiUró le doigt de Dieu dans le naufrage du Titanic. Mais elle s'explique la chose en sön- geant qu'il ne s'agit pas ti'un navire beige; car, dans ce cas; cela n'aurait pas fait un pli, Ah certes, dit-elle, si le navire fut venu de Belgique, ils se fussent trou- vés, ceux qui, chez nous, osent attri- buer chaque catastrophe a un Dieu de vengeance, punissant .les hommes ,de leur impiété, ils, se fussent trouvés n'est jamais possible d'all'er au-delé de simples présomplions même lé oft le courroux céleste ne semblerait que trop legitime, nous croyons la ma nifestation de la bonté infinie d'un Dieu bien plulót qu'é celle de la .justice éter- nelle, La justice divine a l'éternité ponr el le; manifeslement, elle n'aime pas s'exercer ici-bas, et se montre soucieu- se de nous laisser, jusqu'é nolre dernier souffle, rcgler librement notre deslin Mais lorsque Dieu nous voit mécon- naitre imprudemment notre seul inté- rêt véritable, II se plait nous averlir de notre égarement et essay er de nous altirer Lui par des moyens appro- priés, respectueux de la liberté qu'il nous a laissée. La main d'un Dieu courroucé se re- trouve-t-elle dans le naufx-age du Tita nic Nul n'a ].e droit de le prétendre absolument, Les décrets divins sont in- sondables, - Mais ceux qui, blasphémant ce qu'ils ignorent ou méconnaissent, s'a- viseraient de trouver cette jnain cruelle, nous répondrions que nombre de ceux que la catastrophe atteint, d'une maniè re ou d'une autre, avaient encouru de- van t Dieu de lourdes responsabilités que la mort prématurée de quelques- uns, fussent-ils .2000 n'est rien en comparaison de la mort éternelie dont la lepon du naufrage a dü nor mélement preserver des millions d'hu- rnains, et parmi eux, surtout, les nau- fragés eux-mêmes, morls ou vivants. Les témoignages des survivants §ont éloquents sous ce rapport, Cdmbien de retours vers le Dieu oublié sont signa- lés Des1 égarés qui avaient négligé de puis leur enfance leurs devoirs envers Dieu, prièrent haute voix, plusieurs heures duranb Ils invoquent le Ciel, secours des malheureux La nature qui xarle en ce péril extréme Leur fait lever les mains vers l'asile suprème Hommage que toujours rend un coeur alarmé Au Dieu quejusqu'alors il avait blasphémé. Mais encore, pourquoi la ..colère cé!- leste si chatiment il y avait. se serait-elle déchalnée cette fois-ci plu- tót qu'une autre Certes, le Titanic était le theatre de scènes bien blamables. Ces insultes la misère que constituaient et Je luxe effréné qui s'y ëtalait, et ces' raffine- ments du confort et de la jouissance of- ferts aux millionnaires et ces festins suivis' de bals qui se prolongeaient, le jour du Seigneur coxnme les autres jours et ce gaspillage insensé de char- bon qu'entrainait la volonté d'élablir des records de vitesse, tandis que ,de$ ixxillions ,de pauvres sont sans feu et cette course la mort en laquelle se transformait une traversée déjé pleine de perils... tout cela sans doute était criminel, Mais ces choses-lé sont devenues, au- jourd'hui, choses courantes par tout, Encore une fois, les desseins du Ciel JOURNAL ©rgane Catholique YPRES de PArrondissement O J 1?l_1_ .1) 11'i 1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 1