journal d Ypres Samedi, 27 Juilletl912 Chiens de trait. Le Déchaumage. au Après la récolte des céréales, la terre est nue et restera peut être ainsi jusqu'au printemps suivant. Pendant ce temps la nitrification des matières azotées, organiques et ammoniacales, continue et comme elle est trés active k la fin de l'été et au commencement de l'automne, le nitrate formé peut descendre dans le sol sous jacent et être entrainé par les eaux de pluie ainsi que Pont démontré les expériences de M. Dehérain. II convient done d'empêcher cette déperdition et Pon y arrive par la culture d'une plante semée sur le chaume retourné. Cette plante absorbe les élé- ments du sol au furetè mesure de leur solubilisation et elle empê- che par conséquent leur entraine- ment dans le sous sol. La récolte obtenue de cette fa?on peut servir comme fourrage ou comme engrais vert et dans les deux cas on a tout avantage a obtenir une grande somme de produits mais, les principes solubilisés du sol ne peuvent suffire pour arrïver k ce résultat et il faut apporter au moment du labour une quantité suffisante d'engrais minéraux. On place en culture dérobée des plantes rustiques a dévelop pement rapide, dont la graine est peu couteuse. C'est ainsi que, comme plantes fourragères, on utilise ainsi la moutarde blanche (12 k 15 kg. a l'Ha) le navet (3 a 4 kg. a PHa)la spergule (15 a 20 kg. k PHa) comme engrais vert on a recours la vesce et aux lupins. Voici quelques données sur ces cultures. Le navet, donné avec discer- nement, convient trés bien dans le rationnement d'hiver des vaches laitières. On aura seule- ment soin de noter que donné en trop grande quantité eet aliment altère le gout du lait. Le navet se sème le plus tot possible sur Péteule retournée laquelle on aura incorporé une bonne dose d'engrais. C'est ainsi qu'on pour- ra appliquer 300 a 400 kilos de superphosphate et 250 kilos de nitrate du Chili par hectare. Si la potasse fait défaut on l'introduira par 200 kg. de sulfate de potasse l'hectare. Dans certaines régions, le navet est cultivé en même temps que du sarrazin (25 litres de graines a 1'Ha). A eet effet on fait un semis de sarrazin dont on enfouit la graine, puis, Pon répand celle du navet. Le sarrazin se récolte en vert en sep- tembre et le navet, a I'arrivée des grands froids. La spergule convient surtout dans les sols sablonneux oü elle peutdonnerun excellent fourra- 17 ge vert d'arrière saison. Elle exi- ge également une forte fumure consistant en 300 a 400 kg. de superphosphate et 250 a 400 kg. de nitrate. Une petite quantité d'engrais potassiques convient aussi trés bien. Les engrais liqui des étant trés employés dans cette culture de même que dans celle du navet, on réduit alors la quan tité de nitrate et celle des engrais potassiques. La moutarde blariche con vient trés bien pour occuper les déchaumages. Le sol ne saurait être trop riche pour cette culture. Le fourrage obtenu gagne en quantité quand on y associé des pois, de l'avoine ou de la serra- delle. On cultive aussi parfois la carotte en culture dérobée, mais le semis de cette plante ne s'effec- tue plus lors du déchaumage comme pour celles dont nous venons de parler. II a lieu dans la culture précédente, a l'abri de laquelle la plante se développe. Lorsque la culture principale (seigle, orge ou colza)est enlevée, on herse deux fois en croisant et la carotte déja suffisamment enra- cinée continue k se développer. On a soin de lui appliquer une bonne fumure azotée d'environ 150 kg. de nitrate du Chili qu'on répète 1 ou 2 fois. La fumure phosphatée et potassique aura été appliquée en forqant la dose d'engrais requise par la plante principale. Pour la culture des engrais verts on a également soin d'enri- chir fortement le sol en principes minéraux. Les scories, les engrais potassiques et éventuel- lement le nitrate conviendront a eet effet. Nous avons déja dit qu'on com mence a se servir de La dynamite, non pas seulement pour l'abatage des arbres et Vextraction des souches, maïs aussi pour ameublir le sous-sol. De divers cótés en nous a demandé comment cela se pratique Le mode opératoire consiste a creu-, ser des trous distants les uns des autres de 4 d 7 metres, d'une profon- deur de 0.7J tl 1.S0 m. et dans les- quels on introduit 12Ó h 250 gr. de dynamite. On remplit les trous avec de la terre humide et l'on provoque 1'explosion en mettant la feu a une mêche qui sort du sol. Le coüt total du travail vane entre 1S0 et 200 fr. par hectare. Pour préparer une terre destinée a la plantation d'un verger les trous ont 1 m. de profondeur et reqoivent 12Sgr. de dynamite a 26°0. Si les arbres sont places en carré a 40U 6 m. de distance on fait autant de trous quity a d'arbres si la distan ce est plus grande on fait 2 ou 3 trous par arbre. Les résultats obtenus sont excellents. L'Azote, si indispensable en agri culture, est livré principalement sous forme de nitrate du Chili, de sulfate d'ammoniaque et en petite quantité sous forme d'engrais Jabriqués au moyen de 1'azote libre de I'air. En ig io le Nitrate du Chili a four- ni 2.25o.ooo tonnes, soit 65 1I2 p. c. de la quantité totale des engrais azotés le sulfate d'ammoniaque 1120.000 tonnes, soit 3z p. a et les engrais nouveaux (cyanamide et ni trate de c'naux) yó'.ooo tonnes, soit 2.5 p. c. seulement de la quantité totale. Le Cultivateur, dit M. Garola doit réserver pour les plantes qu'il cultive et k l'exclusion de toutes les autres, Fair, le sol et les en grais qui leur sont destinés. Arri- ver a ce résultat c'est un des problèflies les plus importants a résoudre, pour celui qui veut faire de la culture lucrative. Mettre le sol en bon état, y détruire toute végétation nuisible, c'est une amélioration agricole fondamen- tale car d'elle dépendent naturel- lement toutes les autres. Aussi doit on toujours commencer par Ik si on le négligé tout ce qu'on a pu faire est un travail superflu ou tout au moins un travail qui ne paye pas les frais qu'il néces- site. Le cultivateur doit done lutter constamment contre l'envahisse- ment de ses cultures par Ies plantes nuisibles et il doit sai- sir toutes les occasions propices pour faire une guerre sans merci a ces dangereux ennemis. On a immédiatement après la moisson une si belle occasion de favoriser la croissance des plantes nuisibles pour pouvoir les détruire après, qu'on aurait grand tort de la né- gliger; d'autant plus, que le moy en a employer dans ce but deman- de relativement peu de frais. II suffit, en effet de gratter la surface du sol avec un extirpateur ou une herse a dents de fer qui entament peu le sol, de rouler ensuite et trois semaines après si l'humidité du sol n'a pas fait défaut toutes les mauvaises her- bes seront germées et un labour quelconque les anéantira. Ce serait une erreur que de pra- tiquer un labour ordinaire pour retoumer les éteuies paree que dans ce cas, on emmagasine les mauvaises graines, trés nom- breuses a la surface du sol a ce moment, a 15-20 centimètres de profondeur et elles reviendront k la surface dans les travaux de cul ture suivants pour infester la récolte. Le labour de déchaumage n'a pas seulement pour objet d'ar- racher les mauvaises herbes, de faire germer leurs graines pour pouvoir extirper ensuite les plan tes qui se développeront. II a encore pour but, l'ameublisse- ment de la terre arable ce qui a pour effet d'augmenter la fertilité en favorisant l'aération,en régula- risant l'emmagasinement de l'eau eten facilitant i'émiettement du terrain. Par suite de l'oxydation des matières organiques et in- organiques du sol, des transfor mations chimiques que subissent les principes fertilisants et des modifications qui atteignent Ies éléments constitutifs de la terre, le stock des matières nutritives solubles se voitaugmenté au pro fit de la prochaine culture. II ne faut pas perdre de vue que les principaux facteurs de ces transformatiqns sont la chaleur et l'humidité. Or, ces derniers agis- sent d'autant plus énergiquement que la terre est mieux ameublie, car dans ce cas la chaleur pénètre plus profondément dans le sol, le rayonnement étant moins fort que sur les surfaces durcies et unies. Le terrain souffre moins de la sécheresse quand la surface est bien ameublie l'eau y pénètre plus facilement et y est mieux retenue. Les expériences de M. Dehérain ont en effet demontré. que la couche superficielle ameu blie retient une quantité d'eau presque double de celle que fixe la terre tassée. Quand on ameublit les cou ches superficielles par un labour de déchaumage, dit M. Dehérain on favorise la pénétration del'pau, non seulement dans cette couche superficielle mais aussi dans la terre sous jacente, ce qui facilite les grands labours parfois impos sibles dansles terresdurcies par la sécheresse, tant qu'elles n'ont pas été rendues maniables par la pluie.» En résumé, on peut dire que le déchaumage présente comme avantages 1° la destruction des mauvaises plantes en cours de végétation; 2° la levée et la destruction sub- séquente des mauvaises plantes dont les graines ont muri avec la céréale 3° la destruction des insectes et des larves 4° l'emmagasinement d'eau dans le sol ce qui en facilite le tra vail SUPPLEMENT 1GRIC0LE F. d'Amay (Reproduction réservée.) Dans une revue hollandaise De Veld bode nous trouvons, Un exposé som- maire de la situation du chien de trait dans différents pays de l'Europe. En Hollande, l'empfji du chië*n de trait est permis. Seulement la loi pres ent rjuelques mesures de protection, que la revue en question considère comme peu efficaces. En Belgique, on peut atteler le chien en toute liberté, sans qu'aucune mesure vienne protéger l'animal contre les mau- vais instinct de l'homme. En Angleterre l'emploi du chien de trait est formellemënt défendu par la loi, depuis 1842. La même défense existe en Italië. En Russie et en Turquie on n'attelle pas les chiens. En France, l'emploi du chien de trait est toléré sans aucune restriction, m réglementation dans 49 départements dans 7 départements, eet emploi est réglementé dans 3 départements, il existe des réglements municipaux et dans 28 départements il est defendu d'at teler les chiens. II y a des contrées ou l'on exige un modèle particulier de charrette. Nous croyons que toutes les charrettes a deux roues, munics de deux brancards entre lesquels le chien est attélé, doivent être disqualitiées l'emploi d'un tel modèle expose a des poursuites judicia'ires dans la ville d'Anvers. Nous ne savons si d'autreslocalités bei ges possèdent un tèglement concernant l'attelage des chiens, ce serait souhaita ble le chien est un excellent animal de trait, mais ce n'est pas une béte de somme, qu'on peut utiliser pour porter des far- deaux. Qu'on attelle done le chien,mais qu'on ne le place pas entre deux brancards pour supporter le poids, ou maintenir en équilibre la charge qui se trouve sur la charrette. Tantót nous voyons, sur ces charrettes a deux roues, le poids de la charge se porter en ai rière, de sorte que les bran cards se lèvent au-dessus du dos de l'ani mal. II est certain que c'est pour lui une situation trés désagréable. Tantöt tout le poids de la charge appuie sur le dos du chien. Souvent, en partant pour la ville les laitières arrangent les cruches de telle fafon que la charge est bien en équilibre sur la charrette, mais au fur et a mesure -que les cruches se vident, le poids se por- te tantót èn avant, tantót en arrière, au grand danr du pauvre chien. ■k Quand nous voyons tous ces attelages défectueux et excessivement nombreux dans notre pays, nous croyons qu'il est désirable que l'emploi des chiens de trait soit réglementé par une loi. Cette loi devrait 1° fixer un minimum de taille et de poids pour les chiens de traitde cette fac,-on on épargnera les petits chiens ainsi que les grands trop mal nourris. 2° La muselière, au lieu d'etre obliga toire parfois, devrait être défendue pour les chiens attelés ces bêtes ne peuvent pas être entravées dans leur respiration, ni dans leur transpiration. 3° Toute charrette a deux roues ne peut être munie que d'un timon unique, avec lequel le conducteur dirige le véhi- cule le chien attelé ne peut supporter la charge. 4" Prés de toute charrette attelée d'un chien, il faut un sac ou une planche. servant de couche au chien, pendant les arrêts, en temps de pluie ou de neige. 5° Un maximum de charge devrait être indiqué. 11 devrait être défendue au conducteur de prendre place sur une charrette chargée deux grandes personnes ne devraient pouvoir - se faire transporter par une charrette a trois ou quatre roues attelée d'un seul chien. Cette protection est nécessaire pour les chiens, les autres animaux de traits peuvent généralement s'en passer, car pour eux les mauvais instincts de la béte humaine sont refrénés par l'intérêt un chcval maltraité perd de sa Valeur, mais le chien ne représente qu'un petit capital.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 5