Ce qu'il faut lire
Quelle école choisir
es Restaurations
des Fa9ades privées
m
même pis qu' un autre, parce que la situation
contre nature[dans laquelle il se place, eu
fait un homme dangereux au point de vue
de la moralité, tandis que sa soumission
aveugle aux ordres de ses supérieurs, la
tartuferie de sa cas iistique le rendent indi-
gne de toute confiance. II faut done manger
du curé, comme s'expriment ironiquement
nos adversaires, et laisser'ceux qui se
croient de grands penseurs hausser les épau-
les et vous trailer d'homais.
uMange\-en comme apéritif, comme hors-
d'ceuvres, mais le platessentiel, c'est toujours
la religion c'est elle qu'il faut atteindre si
l'on veut voir arriver le règne de la li-
berté.
j/ti jf* if
Jeneconnais qu'un remède efficace au
fléau des mauvaises lectures c'est de répan-
dre les bonnes.
Se bomer a répandre les mauvaises ne
suffit pason ne tue que ce qu'on remplace.
La lecture est indispensable a tout esprit
cullivé. Elle est pour lejcorps l'aliment qui
entretient la vie.
C'est ce qu'ignorent trop souvent certains
éducateurs et certains "moralistes, qui se
croient bien inspirés en n'encourageant pas
le goüt de la lecture chez les personnes con
fides a leur tutelle, sous prétexte"que, quand
elles aimeront a lire, elles contracteront plus
iacÏÏëment le goüt des lectures mauvaises.
Cette sollicitude pour les intéréts de lAme
est aveuglej; elle aboutirait a ccrriger l'ceuvre
du Créateur, qui nous a donné la liberté
pour en faire un bon usage, et |1 intelligence
pour la cultiver aux fins de sa gloire.
Et, en attendant, elle préparerait l'infé-
riorité intellectuelle des catholiques, con-
damnés a laisser leur esprit en friche par la
peur d'y voir pousser l'ivraie.
Nous avons, nous autres catholiques, le
devoir d'être instruits parce que c'est le
moyenj de défendre notre foi nous avons
pour'devoir d'être plus instruits que les in-
crédules parce que nous devons faire éclater
la supériorité de nos affirmations religieuses
sur les negations de la libre pensee.
La lectureVimpose done a'nous comme
une vraie obligation la lecture, s'entend,
des bons livres, qu'il faut choisir, naturelle-
ment, appropriés a lftge, a la condition et a
l'ouverture d'esprit du lecteur.
Bien entendu, il ne saurait être question
des prétendus bons livres, qui n'ont de bon
que l'intention, et qui ne sont pas moins
funestes que les mauvais parce que, si ceux-
ci nous fontjjgoüter le mal,; ceux-la nous dé-
goütent du bien. Au feu ces mauvais bons
livres qui [croient Ppouvoir] remplacer la
science, la pensée et le style par je ne sais
quelle fade devotion, qui distillent l'ennui et
qui sont, selon la piquante [expression de
Louis Veuillot, vermeux a faire aimer le
vice.
Habituons de bonne heure les jeunes gens
et même les enfants a lire les bons livres et
ayons soin, le plus töt possible, de leur en
faire apprécier la supériorité. Nourris des
chefs-d'oeuvre de la p.rnsée chrétienne, ils se
détourneront eux-mêmes de ce qui n'y res-
semble pas. Ils voudront choisir leurs lec
tures, et non les abandonner au hasard.
Je tiens encore a dire ceci. On montre trop
exclusivement aux gens qu'on se défie d'eux
et de leur intelligence en leur défendant
certaines lectures cela les humilie et leur
donne le goüt du fruit défendu. II faut faire
le contraire leur inculquer le devoir de lire
pour développer leur foi et pour s'armer en
vue des combats futurs.Tout chrétien de nos
jours est un apologisteil faut qu'il contracte
l'habitude de la lecture apologétique. Cela
ne se fera pas du jour au lendemain, je le sais,
mais l'expérience m'a appris que c'est un
remède souverain contre les mauvaises lec
tures. GODEFROID KURTH.
ift if' *5
Les hommes de demain
Je voudrais que le père mit son enfant en
garde contre la fureur de sollicitation qui
est la mendicité la plus répandue et la seule
contre laquelle on ne fasse rien qu'il lui
montrüt la médiocrité de toutes ces profes
sions oü les hommes ne savent comment
B'abaisser enfin d'être élevés qu'un jeune
homme eüt l'ambition non pas tant des car
rières libérales que des carrières libres. II
m'est arrivé souvent de rencontrer des vieil-
lards chargés d'honneur et de sinécures k
en plier ils avaient ce que j'appelerai le
dernier üge, celui oü il est bon de B'en aller.
Je medemandais Dans quelle petite cir-
constance va-t-il enfin se montrer indépen-
dant, sortir ce qui lui reste de con cience
Que peut-il encore désirt r Et par quelle
ambition peut-il bien être encore tenue
Eh bien la platitude qu'on leur demandait,
ils la faisaient toujours. Se jugeaient-ils mé-
prisables Je nelecrois pas. Ils ne voulaient
rien penser qui les gênat. Ils préféraient ne
pas approfondir. En leur offrant du grade,
on ne les froissait jamais. Ilsen reprenaient.
L'effort qui les eüt délivrés, ils ne le fai
saient jamais. C'est' que. tous jeuv.es, ils
avaient cornmencé de püer 1 échine, de rece-
voir ce qu'on reQoit d'abord et longtemps du
pouvoir, les injonctions et les coups. Ai la
belle jeunesse farouche, qui ne ment pas,
qui r,e se vend pas
Je voudrais que de bonne heure on habituat
le jeune homme a l'idée du mariage. Cest
un grand gouvernail qui donne une direc
tion, le vraie, la droLe, a la tendro jeunesse.
Le premier désir d'amour est pur, il restera
tel si l'objet du rève est pur lui-mème, si, a
la fin des études, et comme prix du rude ef
fort de la carrière coDquise, le jeuue homme
entrevoitune jeune main loyale et douce qui
se tend vers lui. Comme la marche est moins
rude dans la solitude, comme la tentation
est moins forto, parce qu'il y a un nom,
parce qu'il y a un visage, parce qu il y a des
3'eux toujours ouverts'et qui protègentNe
regrettez pas que vos fils aient le goüt des
matinées ou des soirées oü ils rencontrent
des jeunes filles vraiment jennes filles et
dignes d'eux. N'ayez pas peur des idylles de
dix-huit et de vingt an3. C'est le préservatil
contre les romans dégradants.
N'ayez pas peur surtout des mariages tout
jeunes, de ceux oü la preoccupation de la
dot n'entre guère ou n'entre pas, oü l'hom-
me se dit, et veut qu'on le soutienne dans
sa certitude, qu'il gagnera sa vie, et celle de
sa femme, et cello des enfants qui viendront.
C'est la la jeunesse, c'est la la véritó. Ayez
peur au contraire de la remise a la trentai
ne, des calculs trop longs, des attentes pen
dant lesquelles fat&lement le coeur sedés-
sèche ou se corrompt, de l'habitude de vivre
pour soi seul qui rend bien difficile plus
tard l'obligation de vivre pour deux ou pour
plusieurs. Réjouissez-vous si votre fils aime
une honnête fille digne de lui, montrez lui
votre joie, que sa devise comme Ja vötre soit
de se donner du mal de poiner avec es-
pérance, de se priver javec ambition, de
lutter pour une femme qui sera votre fille et
qu'il place déja dans son rève auprès de
vous, et qui ne lui a paru si charmante que
parce qu'elle peut vivre dans votre voisinage.
a
Je dirai même qu dans une familie chré
tienne, ii faut qu'un jeune homme entende
parlcr du sacerdoce, qu'il sache quelle est
la grandeur de cette vocation, quel/besoin
le monde a toujours eu, quel besoin toujours
pressant il a d'avoirs des saints. Maurice
Barès, cette belle gloire Jeune et frangaise,
le répétait tous récemment. Et qu'il avait
done raison 1 Yous avez tout remarqué la
disproportion entre le nombre des prêtres
sortis des families de campagne ou des fa
milies ouvrières, et le nombr de ceux qui
sortent des families bourgeoises. Croyez
bien que les vocations ont été réparties plus
également, mais beaucoup ont été tuées par
la vie inutile,"égoïste, et aussi par le silen
ce des parents. II eüt suffi qu'il deviüat, prés
de lui, l'acceptiou secrète de sa vocation,
pour qu'un jeune homme se donnat au salut
des arnes. Iln'a rien senti et s'est tu peut-
être même a-t il été habilemeDt détourné,
peut-être s'est on moqué, J'ai la conviction,
appuyée par le souvenir de beaucoup d'exis-
tences manquées et maiheureuses qu'il y a
parle monde beaucoup d'hommes qui avaient
la vocation sacerdotale et qui ne l'ont pas
suivie, beaucoup de iemmes qui eussent été
d'admirables religieuses et qui sont aussi
sacrifiées, mais bien différernrrmnt.
ma
Mais tout ce que je viens de dire serait
nutile, et tout eflort serait frappé de stérici-
tó, s'il n'y avait, pour la formation d'un
homm9, "eet élément indispensable de la
pratique religieus0, il faut même dire de la
dévotion. Aujourd'hui on peut parler de
cette question plus librement. Il faut même
en parler. Un pape admirable, qui a le génie
de la sainteté nous a montré l i voie du salut.
Et il sait bien que pour vaincre la revolu
tion satanique les habiletés humaines,
les pauvres compromissions, toute la diplo
matie, ne servent pas de grand'chose. Les
hommes qui mènent la lutte contre l'Eglise
ne Eeront pas vaincus sur le terrain des né-
gociations et des arrangements Ils le seront
par les moyens surnaturels qu'ilsconsidèrent
avec mépris, auquels il ne comprennent
rien, et qui sont hors de leurs pouvoir, hors
du temps oü ils règnent.
René BAZIN.
de l'Académie Franqaise.
jf* ff. jjr» f» |fï W'
DROITS ET DE VOIRS DES PARENTS
Le tres actif comité de propagande sco-
laire nous prie d'ouvrir nos colonnes a quel-
ques réflexions sur la question si importante
du choix de l'école.
C'est avec le plus vif empressement que
nous accédons a sa demande en espérant
que ces réflexions seront méditées avec fruit
par tous ceux a qui Dieu a confié la mission
d'élever des enfants.
Droit et devoir sont deux termes corréla-
tifs Le droit de faire son devoir est le plus
sacré des droits. C'est le fondement meme
de la liberté humaine.
Le devoir essentiel des parents est d ever
leurs enfants, c'est-a-dire de développer leuis
facultés physiques, intellectuelles et morales
en vue de iormer en eux 1 homme moral par
fait. Or pour y parvenir, il faut communiquer
a l'enfant les connaissances nécessaires a
cette formation. C'est le role de 1 enseigne-
ment. L'éducation est le terme, 1 enseigne-
ment est le moyen. Et partant 1 enseignement
doit posséder les qualités en concordance
avec le but a atteindre.
Or, comment former l'homme moral, sans
former sa volonté La volonté est la faculté
essentielle en cette matière. Elle est motrice
de l'intelligence et des sens inférieurs elle
est proposée au gouvernement de toute 1 ac-
tivité humaine elle tend au bien universel
dans l'intérêt de tout l'homme. Or il ny a
pas de volonté sans Ioi, qui lui donne sa
direction et lui trace sa voie. Ou trouver cette
loi qui s'impose a ia volonté humaine La
raison y suffit-elle La seule science la for-
mulera-t-elle 1 L'homme la donnera-t il a
l'homme
Mais deux réflexions suffisent a démontrer
l'insuffisance de l'homme en cette matière
Toute loi suppose l'obligation et la sanction.
Or quel est l'homme qui formulera la loi
morale qui s'impose a toutes les volontés
humaines, dans tous les siècles. sous toutes
les latitudes Et si même la raison la pouvait
formuler, comment l'imposerait-elle a tous
et de quel droit l'homme commanderait-il a
l'homme, la raison de l'un a la raison de
1-autre? Folie II n'y a que Dieu qui puisse
formuler la iègle universelle qui oblige toute
créature, et constitue la loi de toute volonté
humaine. Lui seul domine et les hommes et
les siècles Lui seul, parce que Créateur,
pouvait et devait donner a la créature sa
règle d'agir. Au surplus, qui sanctionnera la
loi, en dehors de Dieu Oü est le juge, dont
le regard percant sondera les conscien:es,c m-
naitra les crimes cachés, et pourra, jusqu'au
del:ï des temps, livrer au chütiment les cri-
minels heureux du siècles, et couronner les
vertueux, qui n'auront connu ici bas que
dédains et larmes Dieu seul parce que tout
puissant et éternel. Et done, pas de loi mo
rale sans Dieu, sans religion Et puisque pas
de formation de 1 homme, de la volonté sans
loi morale, pas il'éducation, pas d enseigne
ment sans Dieu, sans Religion.
L'enseignement sans Dieu, c'est l'abdi-
cation même de la formation morale de
l'homme, c'est la non education. L'enseigne
ment sans Dieu, n'élève pas, il abaisse. II
laisse la volonté désemparée, livrée a tous les
hasards des uoctrines et des vices. Et c'est
plus que naturel qu'il soit le facteur le plus
important de la criminalité juvénile, qu'il
suscite a quatorze ans des candidatures au
suicide, et que les Henri le proclame en cour
d'Assises, la cause efficiente de leur anar
chisme.
Le devoir des parents est done net et clair.
Ils doivent confier leurs enfants a des écoles,
dont l'enseignement est fondé sur la con-
naissance de Dieu, oü Dieu adoré, respecté
comme Créateur, Maire et Juge est imprimé
profondément dans les ames, et y conservera
a jamais sa place inexpugnable de Législa-
teur. C'est le droit de tout père raisonnable
d'exiger pareil enseignement pour ses
enfants droit sacré, antérieur même a la
société civile, et que nul ne peut lui dénier
sans folie et sans crime.
A ïA, A 'ïA. tA 'A lA. ïA. iA tA
Le róle de Ia mère
Les idéés modernes de féminisme contras
ted; singulièrement avec le role qui est
dévolu a la femme et spécialement a la
mère, dans le sens chrétien du mot.
Contrairement a ce que semblent croire
certains fémicistes qui ne voient dans les
occupations de la femme qu'une mission
d'ordre inférieur, purement matérielle, son
röle dans la familie est trés élevé.
C'est, en effst, elle qui se trouve la base
du foyer familial, c'est autour d'elle que se
groupe la familie, c'est prés d'elle que se
réunisseat les enfants quelle a entourés de
son amour maternel depuis leur naissance.
Le3 soins du premier age qui, certes, sont
plutöt matériels et paraissent, par cela
même, moius relevésfont cependant naitre
chez l'enfant une affection instinctive, qui
se répercutera sur toute son existence et
l'attachera a sa mère par les liens si puis-
sants de l'amour filial,
j Les soins si tendres, si maternels prodi-
gués a l'enfant, seroat l'embryon de l'affec-
tiou réciproque de la mère et des enfants,
par laqutlle elle les retiendra, pourra les
guider et les piémunir contre les dangers de
la vie, les soutenir dans leurs moments de
découi agement, les consoler dans leurs pei-
nes et les ramener aprè3 un moment d'oubli.
A mesure que les enfants grandiront et
qu'a coté des soins matériels, ils demande-
ront une formation morale, c'est encore la
mère qui, mieux que toute autre, pourra
diriger leur éducation, les former a la vie,
grace a son influence tutélaire, fruit de sa
tendresse maternelle.
Et quand les enfants seront devenus des
hommes, qu'ils seront, a leur tour, entiés
dans la vie, n'est ce pas toujours a la mère
a les attirer au foyer de la familie, a rendre
celui-ci agréable, pour que ses enfants soient
heureux de s'y retrouver avec elle.
Si eux-mêmes fondent une familie, la mère
restera leur conseillère, leur directrice,
pour leur apprendre aussi a créer un foyer
ou les traditions et las vertus familialesjse-
ront en honneur.
Les exemples de dévouement maternel
sont nombreux. Qui n'a connu une mère se
dévouact au chevet d'un enfant malade, le
soignant nuit et jour, sans connaitre la fa
tigue, au mépris de sa propt e santé.
La mèreest récompensée dans la mesure
de ses sacrifices. Quelle joie de voirréunis aux
grands jours autour d'elle ses enfants quel
le a élevés et ses petits-enfants, qui lui ren-
dront un peu de soa amour et de Ba teu-
dresse.
II y a loin, on le voit, de ce matérialisme
que l'on veut voir dans le röle de la femme
S'il est moins brillant, s'il frapte moi' s les
regards, il n'en est que p'us beau et ce se
rait, a nos yeux, un crime que de vouloir
distraire la femme d une mission si noble et
si digne pour la mêler aux travaux exté
rieurs, l'entrainer dans nos lutteB politi-
tiques, oü elle n'aurait qu un role secon
daire et oü fat ilement sombrerait l'idéal de
la vie d'une mere.
Ah nous le savons, eet idéal ne cadre
pas avec les idees égoïstes de ceux qui veu-
lent vivre leur vie, ni avec les notions de
certaine école qui n'a plus de respect
pr-ur la familie et veut faire de l'Etat, l'édu-
cateur général. Le3 principes anti-sociaux
et anti-chrótiens qui, s'ils étaient admis,
supprimeraient le ró'e qui est confié a la
mère par la nature et par Dieu,sont évidem-
ment compatibles avec les notions chrétien-
nes sur la familie.
Respectons done la femme et la mère et
De la (iiminuons pas sous prétexte d'éman-
Cipation.
Elle a le p'us beau röle, ne leluienle-
vons pas.
sf# s# s# 'A iA A *A
L'école neutre et ses fruits
M. A. Fouillée, un philosophe rationa-
liste, a peine déiste, dont toutes les feuilles
libres-penseuses de Paris pleurent la mort
toute récente, écrivait naguère dans la Re
vue des Deux Mondes
A Paris, plus de la moitié des individus
arrêtés ont moins de 21 ans. Les suicides
d'enfant ont décuplé en 10 ans. En 10 ans,
en France, on a arrêfé 40,000 garcons et
17,000 filles.
A Paris, sur 100 enfants poursuivis, on en
trouve 2 a peine qui soient sortis d'une école
religieuse. Sur ioo enfants détenus a la Petite
Roquette, l'école congréganiste n'en fournit
queli, l'école laïque 87. Mais, sans nier
l'heureuse influence des convictions religieu
ses, nous devons faire remarquer que l'école
congréganiste peut trier ses élèves, tandis
que l'école publique est obligée de tout
recevoir. Ce'le ci a quatre fois plus d'élèves,
et de toute provenance Les families qui choi-
sissent Penseignement religieux pour leurs
enfants les ont déjü plus sévèrement élevés.
Le seul fait de choisir délibérément un
enseignement qu'on juge supérieur indique
chez les parents un noble souci de la morali
té, qui a dü déj'i se communiquer aux enfants
eux-mêmes.
Vers la même époque (janvier 1910) le dé-
puté socialiste Allard disait a la Chambre
francaise
Je me demande si l'instruction insuffisante
que vous donnez n'est pas une des causes de
de l'augmentatiou de la criminalité... Si celui
a qui vous donnez cette instruction était un
homme, s'il pouvait réfléchir, il viendrait au
socialisme; a i3 ans,vous en faites un apache.
Si vous (Gouvernement) avec une philo
sophic comme vous le prétendez, pourquoi
ne l'affirmez-vous pas dans vos manuels En
tuant Dieu, vous faites disparaitre toute mo
rale une et nécessaire avouez-le done Iran
chement Qui, je l'avoue Vous avez done
peur de vos propres doctrines que vous
n'osez pas en faire la base de votre enseigne
ment.
Aujourd'hui tous les grands crimes sont
commis par des adolescents a reconnu
l'avocat général Cruppi, devenu depuis mi-
nistre de la Justice et des Affaires étrangères.
La criminalité, qui augmente cbaque
année, progresse d'une facon surtout inquié-
tante chez les enfants a écrit la Corres-
pondance générale de l'enseignement primai
re Le suicide, plus encore que les délits,
prouve une démoralisation croissante de l'en-
fance.
II ne peut échapper a aucun homme sé-
rieux, dit M. Guillot, juge d'instruction
Paris, que cette effrayante augmentation de
l'enseignement public.
La Lantcrne dont sortent Millerand,
Briand, Flachon et quantité de notabilités
anticatholiques, disait le 18 février 1911
II n'y a pas de neutralité possible... L'é
cole nationale ne peut être que répubücaine;
dès lors et par définition même,il faut qu'elle
soit anticléricale.
Propos conformes a la these du député
socialiste Viviani, depuis ministre du Tra
vail
La neutralité fut un mensonge nécessaire
pour vaincre les hésitations des timorés. La
neutralité n'existe pas...
if' VL
Depuis nombre d'années, 'i population
brugeoise. slimulée probablement par des tou-
risles 'de tous pays, a entrepris la restauration,
de ses la fades privées et construit de nou-
velles maisons dans ce style spéaial, dit
Luügeois.
Connaissant le goüt inüé du Brugao.s pour
tout ce qui touche l'art, nous avons tou
jours artaché du prix a ses appreciations sur
riotre viile qu'il considère volontiers com
me une ville sceur. C'est ainsi que nous
avons lu avec un vif intérêt l'étude de M.
Hubert Hoste, parue il y a quelques années
sur VArchitecture domestique .1 Ypres.
Le réceni congrès cucharistiquc a fourui
l'occasion un rédacteur de la P'atrie
d'émettre son avis sur nos restuirations.
i.es gTands monuments gothiques, dit ii,
ont été et sont encore l'objet d'une restaura
tion logique et raisonnéeII estime, par
centre, qu'on n'a presque pas touché aux
pignons des habitations privées. I.'es restau
rations et les réédifications qui ne se comp-
tent plus Bruges et qui s'y multiplier^ de
jour en jour, sont piutót la ranssime ex
ception iel
C'esi dit un peu vite, nous sembic t-il. avec.
cette hiite et ce défaut de documentation qui
caiactérisent souvent le journafisnte, En fai-
sant telle critique, hauteur a certainement
ignore certains points qu'un ypruis, un pcu
au courant des choses de sa ville natale, au-
rait pu lui révéler. Nous croyons done utile
d'exposer rapidement les conditions qui dif-
férencient Ypres de Bruges en cette matière
spériaje, en même temps que nous dignons
un nombre respectable de ces préten.lues ra-
rissirnes exceptions
indiscutablement, le mouvement de inno
vation artistique s'est opéré Bruges beau-
coup plus töt qu'ü Ypres, et comme nous le
disions plus haut, le tourisme n'y a proba-
babiement pas été étranger. Alors ijui, passé
un quart dt siècle, des Anglais et des artistes
sillonnaient déja de toutes pavts la Venise
du Nord, c'était presque un événement de
voir po'.ndre un étranger a Ypres. It y a lieu
de ttenir compte que, toutes populations gar-
déeJf Binges conserve encore beaucoup plus
de ^afa.les anciennes qu'Ypres. Si 1'ancienne
administration ne fit rfen pour les fa?ades
privées, c'est que [e goüt, cette époque,
n'était pas encore formé comme de nos jours.
Et même, a l'heure présente, ii nous en
ooüte de le dire, l'Yprois n'a de loin pas
autant que le Brugeois le culte de ses vieil-
les habitations. II croit être plus pratique en
cherchaiit moderniser outrance, et ii
oublie en cela que l'étranger reeh vche beau
coup plus dans les petites villes de province
le cachet propre aux vieilles cifu plutót que
n'impcrle quels pastiches de ids capitales.
Quantité de restaurations ont été rêalisées
grace aux pressantes démarches de ['adminis
tration el a ses généreuses interventions.
Une promenade en ville nous a permis de
relever la plupart des restaurations effectuées
dans ces derniers temps ou encore en cours.
La rnaison de bois de la porte de Lille, une
relique, puisque c'est la dernrère a front de
rue, a été sauvée d'une ruine certaine par
la ville qui en a fait l'acquisition et qui,
en ce moment, la restaure entièrament avec
du vieux chêne. La maison Spilliaert, Mar-
cbé au BétaiL. fera prochainetnenl l'admiration
de tous, grace aux travaux intelligents entre
pris par la ville. fx
Rue au beurre, nous trouvons une fafade du
plus pur style yprois, la maison Cousein.
res.'aurée il y a deux ans peine, par les
soins de la ville. La maison attenunte, na
guère insignifiante, possède maintenant une
fafade de style par les heureuses transfor
mations que Lui a fait subir M. Liégeois. Ce
même propriétaire a fait trés bien restaurer
le pignori Louis XIV de la maison Baert. La
maison Poelemans est également restaurée,
cöté de la tïche petite fafade gothique balie
par M. Fraeys de Veubeke. La maison La-
moot, au coin de la rue de Steurs ct de la
'rue du Temple, a été édifiée elr style ypt'ois,
nous croyons savoir que la ville n'a pu
réussir a faire adopter par le propriétaire un
pan de hois, ce qui eüt donné plus de ca-
ractère cncere la constructiorr.
Dans la rue de Lille, c'est toute une série
de belles fafades qui ont ét; superbement
restaurées; l'ancicn hotel du baron Surmont
de Volsherghe. propriété de M. Ph. Vandea-
berghe; les n»s 30, 32 et 40, apparlenant aux
Hospices civils, le n« 119; maison Théoph.
Duprez.
I-e tv> 1_ du Marchê aux vieux habits; le
113 4''bis de la rue de la Boucire: le n» 10 de
Ia place Vandenpeeieboom (la Congrégatlon);
La maison Gruwez, rue de DixmuJ.c, 81; une
maison, Marché au bétail, appartenint la
\ve R off iaën; la maison Dobbelrere, rue des
Chiens; une maisonnette de la rue du Che
valier Jeanla maison Tyberghien, rue des
Chiens; la maison Van Belle, rue longue du
marais; le cabaret «Au Tivoli rue de
Stuers; la Grand' Place, les cafés de la
1 ur.e. ei de la Trompette el le rp i (Hoflack);
enfin, la restauration, encore ineomplète, mais
trés riehe de la maison de M. R bert Froi-
dure, rue de Dixmude.
Celle liste, nous semble-t-il, est déjü pa.s-
sablenient longue et prouve que les excep
tions». se multiplient depuis quelque temps.
mmu mm mm