Le CHORAL NADAÜD a YPRES Un héros Jolie besogne 0 proclament, nos adversaires eux-mêmes le reconnaissent. Je suis a Ypres, et je compte y rester jusqua mon dernier jour. J'espère que nous pourrons réaliser complètement l'oeuvre en- treprise. II est étonnant de voir que nos yestaurations aient pu être menées si loin en un nombre d'années aussi restreint. Tous nos monuments doivent être restaurés d'ici quelques années. Quelle; importance n'ont pas aussi nos travaux d'hygiène|? Nous avons enfoui dans le sol une fortune pour assainir la ville par tout un réseau d'égoüts.Nous avons eu aussi résoudre cette autre question l'épuration des eaux alimentaires. Tout cela a été fait sanB ressources extraordinaires, sans l'ac- complissement de miracles. Nous comptons sur la grace de Dieu et la bonne volonté de noB concitoyens. II est inutile que nous fassion8 des écoaomïes il nous sufflt de pouvoir nouer les deux bouts. L'essentiel, c'est que nous n'ayons pas demandé un cen time aux contribuablf s, et de cela nous pou- vons nous enorgueillir. S'il n'y a pas de grandes industries en notre ville, nous avons par contre, de bons commerganfs.On peut dire que le commerce a Ypres marche admirablement. Un fait bien sigDificatif, c'est qu'on n'y voit point de faillites. Toujours, nous avons cherché a tavoriser le commerce, et, par notre impartialité, nous avons contribué a la prospérité de la ville. C'est animé toujours de ces sentiments que nous continuerens a marcher en avant Ces jubilés qui se répètent font songer a ces inscriptions des cimetièrfs hollandais Songez a votre fin dernière. J'aurais voulu laisser celui-gi dans l'ombre. On m'a répondu qu'on ne pouvait pas laisser dans l'oubli cette date de 1887. C'est votre jubilé aussi, de vous tous qui avez travaillé au succès de 1887. Les Yprois sauront recon- naitre tout ce qui a été fait pour eux depuis lors. J'espère vivre quelques années encore pour pouvoir errer, dans mes vieux jours, parmi no» monuments restaurés. Merci a tous L'assistance acclame tres chaleureuse ment les paroles de M. Colaert. M. Fraeijs forme encore le voeu de voir le Conseil communal voter a l'ocea8ion du prochain budget des crédits suffisants pour l'achèvement a bref délai des restaurations et de voir inaugurer nos monuments par nos gracieux souverains. Après quelques paroles de remerci-ments adresBées par M. Colaert au corps de l'Har- monie communale et a son vaillant chef, l'aseistance se sépare sous ia meilleure im pression de cette manifestation toute de sympathie. «sflP saP ssf ssP s# L'arrivée. Une foule considérable atttendait, diman- che matin, aux abords de la gare l'arrivée de la célèbre société roubaisienne. Une vibrante Marseillaise jouée par l'Harmonie Com munale, l'a saluée a sa sortie et, a voir toute cette assistance accueillant, tête découverte, ses amis du Nord et saluant son hymne national, le coup d'oeil ne manquait pas d'une certaine grandeur. La réception a 1'Hotel de Ville De la gare jusqu'a l'Hótel de Ville, a tra vers les rues pavoisées, une foule sympathi- que assistait a l'arrive'e des choristes vain- queufs du concours international de Paris, Les presentations, esquissées a la gare, se continuèrent a la salie bleue de l'Hötel de Ville oü M. le Bourgmestre Colaert, dans une allocution trés goutée, complimenta le Choral Nadaud Un accueil des plus sympathique, dit Tho- norable bourgmestre, sera ménage' au Choral par la population yproise, éprise d art et spécialement d'art musical. II rappelle trés heureusement la communauté d'origine des Roubaisiens et des Yprois, qui loin d'être des étrangers sont du même sang, issus tous deux de l'ancienne Flandre. Ypres, actuellement ville déchue et tombe'e au rang de cité d'art,a connu jadis la prospérité dont jouit actuelle ment l'industrieuse ville de Roubaix. Nous n'avons pas l'ambition de la faire renaitre a ce qu'elle fut, moins encore de vous faire la concurrence; mais nous voulons, en rappe- lant constamment son passé, la rendre plus vivante, plus prospère, plus attrayante. Notre population augmente, notre commerce s'é- tend et quelques industries modernes sem- blent vouloir succéder aux anciennes. Nous avons surtout le souci de donner a nos mo numents leur splendeur du passé. Quand vous reviendrez dans quelques années, vous les reverrez entièrement restaurés. Le succès vous accompagne partout et je bois a l'avance au succès immense que vous ne manquerez pas de recueillir tantot. J'espère que vous rapporterez en France, en ce pays ami, un bon souvenir de l'accueil qui vous aura été fait ici. Ces paroles Bont chaudement acclamées, et M. Colaert remet, au nom de la Commis sion des fêtes, une gerbe de fleurs a M. le Directeur Duysburgh, M. Raymond D'Halluin, président d hon- neur répond en ces termes a l'allocution de M. Colaert Lorsque, il y a quelques semaines, j'avais l'honneur de présenter le Choral Na daud a la municipalité tournaisienne, je rappelais qu'il est pour l'artiste des cités qu il chérit plus particulièrement, des cités oü chaque pierre parle du passé, oü les grands ancêtres ont légué a l age présent des monu ments d'une grandeur et d'une majesté in- comparables, des cités enfin oü l'atmospbère est comme saturée d'un parfum séculaire qui ravit, enchanteet trouble profondément. Quelle cité mieux que la vötre, Messieurs, pourrait se reconnaitre en ces^signes caracté- ristiques Imposante encore bien que diminuée, votre ville donne bien l'impression qu'elle fut grande et prospère a l'époque de ses deux cent;mille habitants et de ses quatre mille métiers de tisserand en activité. Ypres était alors la ville la plus riche et la plus puissante des Flandres, et je me plais a rapprocher cette prodigieuse activité d'au- trefois de celle qu'on rencontre dans notre chère cité de Roubaix, qui semble avoir recueilli votre héritage dans cette industrie jadis si florissante du travail des laines et de la fabrication des draps. Si Roubaix jouit de nos jours d'une renom- mée mondiale par ses fabriques de tissus, vous pouvez être assurés de vivre éternelle- ment dans l'histoire par cette même industrie drapière si importante, si prospère quelle a pu ériger pour ses besoins, en même temps que pour sa sauvegarde, un édifice qui fait l'étonnement et l'admiration des générations qui se succèdent, qui, par ses proportions gigantesques témoigne plus que n'irr.porte quel autre monument en Europe, de la force et de la puissance d'une cité je veux parler de cette Halle grandiose, immense, écrasante, orgueil de cette ville, et dont un écrivain francais a pu dire qu'elle égale par ses dimen sions la majesté des cathédrales, par la beauté de ses lignes les palais vénitiens et par la richesse de l'ornementation les constructions des Maures del'Espagne. Et c'est pourquoi je songe avec une joie véritable que tout l'heure notre vaillant Choral Nadaud, tout vibrant encore de ses récents triomphes, aura l'insigne honneur de faire entendre sa grande et harmonieuse voix devant un auditoire d élite, sous les voütes séculaires de votre splendide salie Pauwels. Alors, me reportant par la pensée aux jours les plus brillants de votre histoire, il me semblera que j'assiste a quelqu'une de ces fêtes magnifiques par lesquelles vos corpora tions de drapiers savaient montrer que les arts brillent d'un plus vif éclat dans les cités oü le commerce et l'industrie touchent a leur apogée. Et l'honneur qui nous revient d'être con viés a cette fête, va se doubler de la joie qu'on éprouve en coopérant a une oeuvre admirable entre toutes, digne des plus grands encoura gements Oui, Messieurs le Choral Nadaud est heu reux et fier de contribuer au développement et a la prospérité de cette Goutte de Lait que M. le Sénateur Fraeys de Veubeke en- toure de tant de sollicitude et pour laquelle dépense sans compter le meilleur de lui- même. Et si la charité peut transfigurer la verix, comme elle électrise les coeurs, nul doute que nos vaillants chanteurs ne trouvent des accents plus vibrants dans la force, plus tendres dans la douceur, afin de prouver a la ville d'Ypres toute la sympathie qu'ils éprou- vent et tout intérêt qu'ils veulent témoigner a cette oeuvre éminemment humanitaire, sociale et patriotique. J'ai tenté un rapprochement tout a l'heure, M. le Bourgmestre, entre Roubaix et Ypres a propos de la fabrication des tissus, mais je n ignore pas combien sont cordiales les rela tion dans nos deux villes. Je sais que nos sociérés musicales recoivent toujours ici le meilleur accueil, et chscun se souvient encore de la charmante réception que vous avez réservée en dernier lieu a la Grande Harmonie. Comment d'ailleurs pourrait-il en'être autrement, alors qu'un mariage a uni l'un de nos concitoyens a la charmante fille du premier magistrat de votre cité Au nom du Choral Nadaud, j'adresse a l'administration communale d'Ypres l'hom- mage de notre profonde gratitude pour cette inoubliable journée. Une fois de plus l'art aura contribué a resserrer les liens qui unissent deux villes amies et a confirmer l'heureuse entente de deux pays voisins. Je souhaite que nos coeurs vibrent toujours davantage pour ces deux passions les plus nobles et les plus belles L'Art et la Patrie. Des acclamations enthousiastes se répètent longuement dans la salie, et on profite du temps, assez court qui précède le diner pour faire une rapide visite üe la ville Le Banquet A 1 heure, un banquet fut servi dans la vaste salie du premier étage de la Chatelle- nie, gracieusement mise a la disposition de la Société par le cercle privé La Concor de A la table d'honneur avaient pris place MM. Colaert, bourgmèstre Fraeys de Veubeke, sénateur les membres de la Commission des fêtes D'Halluin, président d'honneur Jean Selle, présidentDuys burgh, directeur, et Verneuil, sous-chef. L'assistance était réhaussée de la presence d'un certain nombre de dames roubaisien nes et une franclie gaité régna pendant tou te la duiée du repas. A l'heure des toasts, M. Colaert but au Choral Nadaud cette société connue non seulement en France et en Belgique, mais qu'on pourrait appeler la première de l'Eu- rope. L'art n'a pas de frontièrcs. Partout ii est chez lui il va de Roubaix a Druxelles et a Paris, il vienta Tournai et _a Ypres. On vous appelle des artistes. Vous n'êtes pas drs artistes, vous êtes l'art lui-même. Je ne désire pas que vous vous surpassiez, je de- mande seulement d'être ce que vous avez été a Paris. Les Yprois seront tantot dans l'admiration de votre talent. Je bois, dit en terminant M. Colaert, a la santé du prési dent d'honneur, du président et de chacun de vous. (Vives acclamations). M. D'Halluin se léve pour répondre au toast de M. le Bourgmestre Avant de quitter cette table, j'ai le trés agréable devoir, Messieurs, de porter uue double santé Celle de M. le Bourgmèstre Colaert qui nous regoit aujourd'hui d'une fagon si cor diale et si magnifique Celle aussi de M. Fraeys de Veubeke qui a bien voulu faire appel au Choral Nadaud pour le concert de la Goutte de Lait. A ce propos, Messieurs, permettez-moi de lui adresser en votre nom les felicitations les plus chaleureuses et les plus méritées pour l'oeuvre si intéressante a tous égards qu'il a fondée il y a deux ans a peine avec M. Co laert, et de leur dire tout notre admiration pour le dévouement inlassable qu'il apporte pour en assurer la permanence et le déve loppement. Je félicite également, en les associant dans cette même pensée d'admiration, les Dames et les Jeunes filles de la haute Société Yproi se qui se dévouent a cette belle oeuvre avec cette même ardeur et un coeur plein de générosité Pour vous permettre de mesurer la trés haute portée de l'oeuvre de la Goutte de Lait je crois ne pouvoir mieux faire, Messieurs, que de vous citer les paroles suivantes que j emprunte a un grand écrivain frargais i Assurer aux enfants pauvres une nour- riture exempte de contaminatioo, fournir a ces êtres chéris le lait pur, eource initiale de la vie, c'est jetf-r un défi a la grar.de fau cheuse qui fait tant de victimes parmi la jeunesse, c'est préparer une génération d'hommes robustes, c'est doter son pays de défonseurs valides A ceux qui poursuivent ce noble idéal, de sauver les nourissons, la patrie doit être éternellement reconnaisan te C'est pourquoi, Messieurs, je souhaite de tout mon coeur, que la présence du Choral Nadaud a Ypres, soit 1 occasion d'une mois son exceptionnellement abondante de pièces blanches, et que cette fructueuse recette contribué de fagon efficace au développe ment d'une entreprise éminemmeDt sociale, humanitaire et patriotique, dont le but est de combattre avec succès, l'un des plus grands fléaux de tous les temps, la Mortalité infantile Je porta la santé de M. le Bourgmè-tre Colaert et de la Municipalité Yproise, <n leur redisant combien nous sommes recon- naissants de 1 ur accueil si cordial, si sym pathique. Et je bois en terminant a Forganisateur de cette belle fête, M. le sénateur Fraeys de Veubeke, a la prospéiité et au développe ment chaquejour plus grand, de votre oeuvre admirable. Le Concert Bien avant l'heure, une foule considérable avait pris place dans la Balie Pauwels, dont les impressionnante8 dimensions et le riche décor pictural avaient déja suscité l'étonne ment des artistes. Au coup de trois heures ceux-ci firent leurentrée dans la salie, salués par une Marseillaise qui, a la demande des Francais, fut aussitöt suivie d'une Brabangonne. L Harmonie communale, que dirige avec un talent reconnu M. le chef Wittebroodt, ouvrit le concert par une transcription de 1 opéra Le Cid Cette oeuvre forte et male de Massenet, empreinte d'un sentiment si chevaleresque, produisit une forte impres sion. C'est avec une certaine impatience fébrile que l'assistance attendait 1'exécution du choeur Le Chant du Fer de Xavier Le- roux Un silence religieux planait dans la vaste salie, et les nombreux connaisseurs d Ypres et de toute la région accourus pour entendre la célèbre phalange roubaisienne, purent apprécier toutes les qualités trans- cendantes qu'elle possède fondu merveil- leux des voix, compréhension des plus déli- cates nuances, un souci d'art en un mot, quon rencontre rarement aunteldegré dans une société chorale. La baguette, qu'on pourrait dire enchantée, de M. Duysburgh, sait conduire ces masses, avec cette aisance qui est le propre des grands artistes. C'est une sorte de puissance magnétique que eet admirable conducteur imprime a ses exécu- tants. Dans la finale de ce choeur, la Mar seillaise est superbement amenée et donne un caractère patriotique a l'oeuvre. La Chanson des Vagues de Riga, fut; comme on le sait, le choeur couronné au concours de Paris. Rarement, nous a-t on assuré, depuis ce triomphe, cette oeuvre ma gistrale de l'artiste beige Riga iut exécutée avec une telle maëstrea par le Choral Na daud Elle électrisa littéralement l'assis tance, qui acclama longuement cette exécu- tion exceptionnellement belle. La pianiste, Mile Rachel Blanquer, lau- réate du Conservatoire de Paris de 1912, possède un jeu puissant, allié a un sentiment exquis et a une virtuosité extraordinaire. Son jeuDc êge, 15 ans rend d'autant plus étonnante la force toute virile qu'elle sait dép'oyer de la main gauche. Elle sejouedes difficultés accumulées dans Liszt. Bissée, elle développa avec une dé.icatesse inouïe de doigté le Thème et variations de Schubert. M. Raymond Durot est un merveilleux artiste dont l'ame poétique s'exhala princi palement dans le Nocturne dè Cho,in. Les variations sur une corde, de Paganini, ont excité le plus grand enthousiasme. Par mi les nombreux violonistes de talent que nous avons déja entendus a Ypres, il peut être c'assé comme l'un de plus forts. Une tache bi >n ingrate avait été assignée a notre corcitoyen, M. Louis Vanhou'.te en l'absence de l'accompagnateur de M. Durot, il fut chargé de remplac^r celui-ci. II s'en tira avec cette aisance qui lui est familière, ne semblant même pas se douter de la diffi- culté vaincue. Pas de concert complet sans une chan teuse et il nous a été donné d'eutendre une voix sympathique conduite avec une science musicale consommée. Mile Eymaël a su conquérir aussitöt son auditoire et on peut dire qu'elle s'est surpassée dans le Grand air d'Obéron. Dans le Trio de Jérusalem de Verdi, Mile Eymaël put faire ressortir encore ses brillantes qualités de cantatrice aux cötés de di ux autres artistes bien dignes d'elle MM. Dutrieu, ténor, et Marcel Echement, baryton. Un trés gros succès fut réservé a ce superbe trio. Le splendide cboeur Aux Aviateurs de Saiot-Saëos, derail terminer cette fête artis- tique de tout premier ordre. Une ovation monstre et justement méritée fut faite une dernière fois au Choral Nadaud et M. le bourgmestre Colaert, désirant perpétuer le souvenir de cette fête, remit a M. le prési dent Jea i Selle, une superbe médaille com memorative aux armes de la ville,tout en lui réitérant encore ses remerciements pour cette exécution vraiment magistrale. Le Depart Les artistes avaient environ deux heures devant eux avant le départ du train. On en profita pour se répandre encore un peu en ville en société des nombreux amis d'Ypres et 1 on partitavec 1 impression d'avoirassisté a une véritable fête franco-beige resserrant encore h s liens étroits qui unissaient déja lesMeux peuples voisins. Un mot de remerciment A l'issue d'une fê*e ariistique de cette im portance, il convient de rendre hommage k tous ceux qui contribuèreot a l'organiser ou a en i ehausser l'éc'at d'ur.e manié e quel- conque. Groupons done dans un même sen timent de reconnaissance l'adminisfration communale, la commission des fêtes, les jeunes demoiselles qui s'acquittèrent avec une grace charmante de la vente des pro grammes au profit de l'CEuvre de la Goutte de Lait, les dévoués commissaires, la presse qui contribua au succès de la fête en l'annon- gant au loin, et enfin l'excellent cordon bleu du diner qui sattira tous les éloges des chanteurs roubui-iens. Ajoutocs que M. D'halluia, Président d honneur du Choral Nadaud a adressé une charmante lettre a M. le Bourgmestre Co laert, remerciant, au nom des sociétaires, l'administratiou communale et la population Ypioise de la belle et grandiose réception qui leur fut faite et de 1 accueil si sympathi que, si cordial qu'ilsjont rencontré en notre ville. De son cóté, M. Vanhoucke l'habile direc teur des excursions du Choral Nadaud a tenu a témoigner toute sa reconnaissance a M. l'échevin Fraeijs de Veubeke et aux membres du comité des fêtes, pour l'orga- nisation si aimable, si parfaite, si réussi du Concert de la Goutte de Lait. II a promis a notre distingué Sénateur, que le Choral Nadaud se ferait un plaisir et un honneur de revenir encore parmi nous et il espère bien qu'en 1914, la Société pourra interpreter dans le même cadre merveilleux de la Salie Pauwels, le choeur si puissant. si imprmioanant des Pèlerins de Tanhauser de Richard Wagner. Les nombreux amateurs de musique de notre ville et des environs se réjouiront de cette délicate attention et se joigneront"ü nous pour remereier dès a présent ceux quj se proposentde nouS ménagera nouveau une exécution aussi magistrale, aussi émouvaute que celle que nous javons eu Ie plaisir d'en- tendre, Dimanche dernier. Les journaux viennent de célébrer comme un acte de courage... que disons-nous? de témérité, d'héroïsme l'arrêté pris par le préfet du Rhone interdisant l'accès des tramways, voitures publiques, sallos de spectacles et de réunions, aux personnes portant un chapeau fixé ou omé par une ou plusieur6 épingles a pointe apparente, si cette pointe n'est pas munie d'une cache- pointe constituant une protection suffisan- te. S'attaquer a l'une des plus grandes puis sances de notre temps, a cette souveraine, tyrannique mais aimée, qu'est la Mode c'est certainement la un acte; courageux, surtout lor.-quil sagit du domaine de Ia mode feminine. Et 1 on est tenté de croire que ce préfet du Rhone, quoique Frangais, ne pose pas pour - la ga antene et n'est pas loin d'être un rustre, double d'un misogyne A Ypres, le fléau des épiiigles, monfées en epee de Damoclès, sévit tout comme sur les bords du RhÖDe. Mais on y est affligé, par-dessus le marché d un bourgmestre et député féministe qui se gardera bien de prendre un arrêté de salut public contre la mode. mCe serait, a vrai dire, düne suprème im- piudence. ÜDe fois c.s dames armées, non seulement de raphes a Ia mode mais de bulletins de vote, les bourgmestres etdéputés n auront plus qua bien se tenir La moindre velléité d'entrave apporter aux sacro-samts caprices.'de la mode se paie raitj fatalement de leur mandat. Peut-ou demander a;l'héroïsme d'aller jusque lè UT'. «r* jr* Mandiana Le standiste du Progrès a la vue trés basse, ecrivions-nous, l'autre jour II ne voit guere au-dela d un stand pour assurer Ja defense de la patrie. II ne connaft q„e Ia petite guerre d embuscade et semble ignorer les canoDs, L s mitrailleuses, etc. 0r' b'ü est une chose qui crève les yeux eest quel'importance de i'artilleriegrandit sacs cesseiaux dépens de celle du tirailleur. Notre état-major le sait, lui. et c'est pour quoi le gouvernement vient de commander pour l'armée 104 nouvelles mitrailleuses. Notre tireur a la vue basse, car sans cela il ne tirerait pas dans le dos, voire dans la figure des gens dont il attend une faveur. 11 a la vue basse, car il ne voit pas que tout ce qui a été fait, depuis 28 ans, pour le perfectionnement de l'armée et de notre outillage défensif, que l'instauration du ser vice personnel - eet autre rêve de notre standiste tout cela est le fait d'un gouver nement auquel il a l'aplomb de donner des legons de patriotisme 1 II a la vue basse, car il ne voit pas plus 9ue le bout de son nez. II ne voit pas la multitude efïrayante des blessés couchés sur es champs de bataille modernes, et partaDt U néoessité d'agrandir et de multiplier les hopitaux avant d'ensemencer de stands per- fectionnésles moiodres recoins du territoire. A de la Deutre Belêi(lue la guerre de 1870 1 a montré - sera toujours de pan. ser plutot que de férir. Que le militariste du Piogrès relise done les pages écrites a ce sujet par le trés militariste Déroulède. S'il est une troupe destinée a rendre des services, en cas d'invasion de notre terri toire, c'est certes celle de nes sceurs gardes- malades, toutes exercées et toutes prêtes a s elancer joyeuses sur le champ de bataille. Or, que füt-il advenu si la Belgique avait eu la malheureuse inspiration de confier le pouvoir a ces hommes du cartel combiste dont le principal cri da guerre était: A bas les couvents La nation a compris que c'est aux catho- liqnes qu'elle devait continuer sa confiance, tant pour la bonne gestion des affaires inié- rieures que pour la bonne organisation de la défense du territoire. En choisissant pour organe un journal systématiquement hostile au gouvernement catholique, le rifleman du Progrè3 mon- tre encore et toujours qu'il a Ia vue basse. II le montre surloat en choisissant uu 'ournal sceptique qui n'a cure de voir culti- ver chez le soldat le sentiment religieux source des princ:pales vertus militaires. Mais que lui importe tout cela II ne voit que son stand. *5 ir- UT'. Nous dédions au Progrès cette con clusion d'un excellent article du Bien Public sur la défense de notre neutralité et le parti catholique 9# 2* 2# 20 .2* .2*

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 2