LE CARNAVAL Téléphone Téléphone 52 m m m m w Disposliif du Carême GHROMUi mmu ■V Samedi 1 Février 1913 le N° 10 centimes 48e Année 1M° 4771 Ff ren nes Pontificates Pur-et-simple ou Plural La fête du jour Pensées Diverges Vers un nouveau jubilé L'ESPRIT DE CRITIQUE DU «PROGRÈS. Le CaFriaval Les réglementations du Carnaval ■MiflHf On ü'abonne rue aii Beurre, 36, a Ifpi-es, et tons les bureaux «ie Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. poste tiu royausti©. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, i franc la ligne. Les auméros supplémentair® «oütgaü 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandras) s'adresser 4 IV Ha-jas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. SlXIÈME LISTE Liste précédente Fr. 651 Anonyme fr. 2 Une servante reconnaissante fr. 2 Les Congréganistes d'Elverdinghe fr. 50 Anocyme, Wytschaete fr. 5 En vertu des facultés spéciales que Nous avons revues du Saint-Siège, Nous accor- dons, durant le Carême de la présente année, les dispenses suivantes I. II est permis de faire usage de beurre et de laitage, comme aussi de graisse fondue, tous les jours du Carême. II. II est permis de manger des oeufs tous les jours, excepté le Mercredi des Cendres et le Vendredi-Saint. Les personnes- tenues au jeune ne peuvent en manger qu'une seule fois le jour, en dehors des Dimanches, et cela au repas principal, et non A la collation ce qu'eltes doivent aussi observer les autres jours de jeüne pendant l'année. II est permis de se servir d'oeufs pour préparer d'autres mets, tous les jours du Carême. III. Nous permettons l'usage de la viande les Dimanche, Lucdi, Mardi, Jeudi et Samedi de chaque semaine, excepté le Samedi des Quatre-Temps (15 Février) et le Samedi- Saint. Les personnes tenues au jeune ne peuvent manger de viande qu'une seule fuis le jour, en dehors des Dimanches, et cela au repas principal et non a la collation il en est de même du bouillon et du jus de viande. IV. II est défendu, même a ceux qui peuvent faire gras, de manger de la viande et du poisson au même repas, non seulement tous les jours du Carême, y compris les Dimanches, mais encore tous les autres jours de jeüne pendant l'année. V. On est obligé de réciter trois Pater et trois Ave et une fois les actes de Foi, d'Espérance, de Charité et de Contrition, chaque jour qu'on profitera de la dispense de manger de la viande. On pourra cepen- dant se libérer de cette obligation en versant dans le tronc du Carême une aumöne, chacun selon sa dévotion. VI. Nous accordons aux militaires de tout grade, a leurs femmes, a leurs enfants ct a leurs domestiques, ainsi qu'aux autres per sonnes attachées de fait au service militaire, la permission de faire gras tous les jours de l'année, excepté le Vendredi-Saint. L'usage des oeufs leur est permis tous les jours sans exception. Aux militaires Nous assimilons les gen darmes, les douaniers et les agents de ia police urbaine de service actif, les gardes forestiers, les employés en service sur les trains des chemins de fer et sur les trams, les employés techniques de radministrationdes télégraphes et téléphones en service actif le long des lignes, les facteurs de la poste, les employés des accises en activité et les bateliers. Nous accordons la même dispense i° a ceux qui logent et nourrissent la troupe durant les manoeuvres ou en d'autres occa sions de ce genre. 2° Aux ouvriers occupés aux hauts-four- neaux, aux fours des verreries, dans les mines et les carrières. VII. Nous croyons devoir rappeler a tous nos diocésains que les jours de jeune, outre le Carême, sont les Mercredis, Vendredis et Sa- medis des Quatre-Temps. les Vigiles de la Pentecöte, de l'Assomption de la Sw Vierge, de la Toussaint et de Noël et que tous les Vendredis de l'année il est défendu de man ger de la viande, a l'exception de Ia Noël et de la Circoncision de N.-S. Janvier), la Toussaint et l'Assomption, lorsque ces Ltes tombent un Vendredi. VIII. Vu les circonstances du temps, et en vertu des pouvoirs spéciaux que N. S. Père le Pape Nous a accordés, Nous per mettons a tous nos diocésains de faire, cette année, usage de viande, même plusieurs fois, les jours des Rogations. Pour les mêmes motifs et en vertu des mêmes pouvoirs, Nous permettons, jusqu'au Carême de l'année prochaine, a tous nos diocésains de faire également usage de viande, même plusieurs fois le jour, tous les Samedis en dehors du Carême, qui ne sont pas des jours de jeöne. Conformément au désir du Souverain Pontife, Nous engageons les fidèles, qui feront usage de ces dispenses, a multiplier leurs bonnes oeuvres et surtout a observer exactement le précepte du jeune et de l'ab- stinence. IX. Nous accordons a tous les curés et confesseurs le pouvoir de dispenser dans des cas particuliers, en tout ou en partie, du jeüne et de l'abstinence ou de charger ces obligations en d'autres oeuvres de piété, a condition que la demande se justifie par un motif raisonnable et ne provienne pas uni- quement de la crainte qu'inspire la mortifi cation chrétienne. Cette dispense ne peut s'étendre au delA d'un an. Les malades el les personnes faibles de santé se règleront d'après les ordonnances d'un médecin consciencieu?. Donné a Bruges, le 20 Janvier 1913 t GUST AVE-JOSEPH, ÉVÊQUE DE BRUGES. Par ordonnance de Mgr l'Évêque, J MAHIEU, Chan -Secret p. pi p. p. p. p. pi p. pi p A l'heure oü les assoiffés de pouveir du Parlement beige se remettent a agiter le grelot revisionniste.il est intéressant d'écou- ter résonner un autre grelot dont les tinte- ments nous viennent de ce beau pays de France oü fleurit, dans toute sa splendeur, le Suffrage universel. Dimanche dernier, se tenait, a Paris, un Congrès national de la Ligue populaire des pères et mères de families nombreuses de France. Ce congrès, trés suivi et présidé par le ministre des finances, y alla, lui au=si, de sa revendication revisionniste. Aparemment, ces congressistes, tous éleo- teurs et, par-dessus le marebé, Francais, eest a dire galants, demandèrent l'extensioa au beau sexe du droit de suffrage qu'ils ont le bonheur de posséder Du toutUs n'y songent même pas pour le quart-d'heure; car une revendication plus légitime et plus urgente les absorbe. lis demandèrent... frémissez, Ames pur-et- simplistes de Belgique, jalouses du bonheur des citoyecs d'outre-Comines ils deman dèrent l'amendement du S. U. francais... dans le sens du système beige Ils récla mèrent le VOTE PLURAL pour les chefs des grandes families Ceci indépendammont d'un tas d'autres privilèges (dégrèvements, allocations fami liales, etc.) dont ne s'effarouche nullement leur amour bien connu de 1'ÉGALITÉ, inscrite sur tous les murs Comme on le voit, il ne s'agit plus ici de théorie, mais d'expérience. Les modulations les plus haruionieuses, la grande loquence la plus vibrante ds nos théoriciens sur le thème du suffrage idéal sont étouffées par la voix tonitruante du pur-et simple en exer- cice. #g Si #5 <6 #5 .i£ Carême et esprits-forts Avec les terreurs superstitieuses qui affli- gent surtout les esprits forts, nous ne con- naissons rien de tel que les prescriptions du Carême pour permettre de mesurer la force d'esprit desdits esprits-fortB.C'est le moment de s'y arrêter un peu,en guise de distraction de carnaval, car c'est vraiment dróle. Qui dit esprit-fort dit homme féru de science, de la science du dernier bateau. Or, s'il est une acquisition de la science toujours mieux confirmée, c'est certes celle de l'utilité du jeüne, de la nécessité de la sobriété et des méfaits de l'intempêrance. Les témeignages Ich moins suspects des prin ces de la science médicale moderne corro- borent aujourd'hui l'avis des Esculopes de tous les ages, et metteut toujours mieux en relief la sigesse de l'Eglise du Christ lors- qu'elle n'hésite pas a légiférer, pour le bien des Ames, même sur un terrain que les esprits forts lui contestant et qui,4 vrai diro, ne lui appartient pas en propre le terrain do l'hygiène. Les méfaits da Fintempéranee de boisson tout d'abord ne sont plus contestés. Les dernières statistiques sur les ravages de l'alcool sont navrantes. Le Dr Fernet, par une récente enquête, a'est assure' que Fal- ccolisme est cause principale et directe de 10 °/s de décès et cause adjuvaate de 20 de ceux*ci. II intervient dans le tiers environ des décès. En outre, il peuple les asiles d'aliéné3 et les prisons et attcint la vitalité des peuples en frappant ceux-ci au coeur, en multipliant les déchets et les non-valeurs et en semant la mort et la ruined'innombrables innocents. Tout cela est trop connu, trop évident pour qu'on s'y étende. Mais n'est-il pas tout aussi oiseux de dr< s- pérance de nouriiture solide Avec plus d'évidencaque jamais se vérifie la justesse de la seutes ce Plures occidit gula quam gladius Etceile-ci, a peine trop absolue L'homme ne meurt pas, il se tue. L'esprit fort sait tout cela; il le sait même souvent d'expérience mieux que beaucoup d'autres. Respectueux des dogmes et des décrets de la science médicale, il a aussi expérimenté, a l'occasion, les bienfaisants effets du jeüne et de l'abstinence. Mais il a beau leur devoir, peut-être, le retour a la santé, il n'hésitera pas, dans sa haine anti- religieuse, a se contredire pitoyablement et a médire desdites prescriptions quand c'est l'Eglise qui les signe II se rendra malado en Carême, se mettra a deux doigts de sa perte, a force de trans gressor les lois du jeüne et de l'abstinence. Après quoi, il demandera A la Faculté de lui imposer un carême laïque et obligatoire qu'il observera religieusement, tout en dé- blatérant contre les lois de l'Eglise 1 II faut bien dire, après cela, que voila des esprits-forts qui sont plu'üt trés faibles d'esprit. pi pi pi 'pi. pi pi pi pi pi p' Considérons aujourd'hui le Sauveur pra- tiquant la loi, le Sauveur abandonnaDt A son Père toute Ia conduite de sa vie, et, pour öter tout prótexte notre rébellion, toute excuse a notre lAcheté, la bienheureuse Marie, toujours humble et obéissante, rece- vant eet exemple de son cher Fils, qui le donne aussi publiquement a tous les fidèles. Paraissez, tres sainte Vierge I paraissez, o divin Jésus, et fléchissez par votre exemple nos coeurs indomptabks. Qui peut être exempt d'obéir, puisqu'un Dieu lui même se soumet Quel prétexte pourrons-nous trou- ver pour nous dispenser de la loi, après que la Sainte Vierge eile-même se purifie, et ne se croit point affranchie par sa pureté angé- lique du joug d'une loi servile, de laquelle Elle est formellement exceptée. Bossuet. Le mal n'est pas les vices d'un peuple en leur faisant leur part. Etienne Lamy, SS On ne corrige pas l'oeuvre des mauvais, il est l'oeuvre des bons, quand les bons n'em- ploient pas a l'empêcher autant d'energie que les mauvais a le commettre. A l'origine de presque toutes les défaites, il y a une insuffi- sance de quelque vertu. Id. Lavéritable politique consiste a rendre les hommes plus heureux en les rendant plus modérés et plus sages. Platon. Les mascarades du Carnaval sont des su- perfétationsla plupart des visages sont masqués, l'année entière, St Cère. S# si# W? ï*f II y a 22 aiis aujourd'hui que nos vaillants amisprirent d'assaut la dernière redoute de la légendaire tie libérale que nos adversaire3 occupaient paisiblement depuis un demi siècle par les inoyens que tout le monde connait. Nous regrettons que la Poorteklokke n'ait pu cette année joindre sa voix ancestrale a celle de notre orebestre aérien. Cette lacune sera sans aucua doute combléa l'an pro- chain aprèB la restauratioa de notre mer- veilleux beffroi. Nous souhaitons du fond de l'ême longue vie a nos mattres populaires et sympathiques et nous leur disons persévérez dans votre sage et intelligente administration qui regoit chaque jour l'approbation de la trés grande majorité de la population. Nos lecteurs savent que le Conseil Com munal, en sa séance du 18 Janvier a limité, comme en beaucoup d'autres villes, le Car naval aux Dimanche, Lundi et Mardi Gras. Le Progrès saisit cette occasion pour partir de nouveau en guerre contre l'Admi- nistration Communale. Aux dires de notre confrère, le collége Echevinal, en proposant la suppression de deux jours du Carnaval aurait porté un coup mortel A un grand nombre d'Yprois qui n'avaient pour ainsi dire, pour toute ressource {sic) que les jours de Carnaval. Nous en doutons trés sincèrement 1 Mais, le candide Progrès oublie que dans un de ses numéros, il n'y a pourtant pas si longtemps, il qua'ifiaitD'HEUREUX JOUR n, celui oü le carnaval viendrait a disparaitre de nos moeurs. Nous ne résistons pas au plaisir de lui rappeler et de mettre sous les yeux de nos lecteurs l'&rticle paru dans les colonnes de notre confrère, le 28 février 1909. Approcherait-il le temps oü le carnaval, eet Ignoble fauve laché de par les rues,cette infecte coulée de l'or- «gle de'gradante, disparaitra de nos moeurs En attendant C6t heUreUX jOUr, voici les réflexions qu'il inspire A plusieurs journaux De la Gazette CARNAVAL le voila revenu, ce vieux salaud qu'on dit moribond depuis tant d'années et qui vit toujours, bravant les censures et les dégoüts narguant tout ce qu'on tente pour le tuer. Disparaït-t-ii un jour C'est possible et c'est a désirer. Mais ce ne sera pas sitöt encore. II amuse c'est la son excuse. Combien n'en a-t-il pas amusés, des gens austères qui, revenus des joies brulales dont s'égaie la jeunesse, lui jettent la pierre du haut des ermitages oü, vieux diables, ils méditent et K philosophent... Et combien, rien qu'a regarder les folies et les licences qu'il autorise, sentent se ré- veiller en eux l'immonde animal qui y dor- mait, fatigué. Le carnaval est ignoble, par toutes les occasions de gambades qu'il lui offre, par l'excitation aux basses jouissances qu'il ap- porte, A l'ivresse et A la goinfrerie, A la dé- bauche, A la dépense oü s'engouffrent tant de laborieuses économies. 11 est abrutissant et malsain. Que voulez vous II met en liesse la chère béte. Le revoila I... Cochon,cochon, Heureux soit le petit cochon. L'esprit de dénigrement systématique vis a vis de notre Edilité Communale, peut seul donné par notre confrère A une mesure qu'il a souhaité et attendue. Neus lui r>connaissoas le droit de n'être pas complètement satisfait, puisqua son désir n'ayant pas été totalement réalisé par TAdministration Communale, il n'a pas pu saiucr l'aurore de VHeureux Jour de la suppression du Carnaval en notre ville, mais nous lui dénions le droit d'être mécontent, puisqu'il a obtenu en partie satisfaction. A titre d'intérêt, nous publions ci-des- sous des articles parus dans les journaux socialistes, au sujet du carnaval. Le 14 Janvier 1899 Vooruit crivit Wij hebben reeds met te veel overtuiging den carnaval bestreden opdat wy een n oogenblik zouden aarzelen het besluit van den Brugschen gemeenteraad goed te keuren, ten minste voor wat het maskeren betreft. Le 26 février de cette année, il compléts Gezonde vermaken en deftige feestelijk heden voor het volk, en weg die beestachtig heden die verdierlijken. Ainsi que Le VooruitLe Peupl» con- damna le Carnaval et approuva l'initiative prise par le Conseil Communal brugeoia. L'organe socialiste Bruxellois s'exprima en ces termes Le conseil communal de Bruges vient de prendre une résolution A laquelle nous nous empressons de donner notre pleine et entière approbation... Sans nous inquiéter du mobile qui a dicté cette décision aux édiles brugeois, nous trouvons qu'il ont eu grandement raison de couper court résolü- ment a ces saturnales orgiaques et a ces plai- sirs grossiers qui ne peuvent qu'avilir et dé- moraliser ceux qui s'y livrent. Puisse-t-on bientöt en faire autant dans toutes les communes du pays ou le carnaval est fêté. Suppression Ypres. des 5 dimanches commè A s# Ws* 5# S* ÏÉP s* W Ï0& II n'y a vraiment rien de nouveau sous le soleil, et les mesures récemment prises par notre administration en vue de rétréner les abus du carnal, ne procèdent pas, comme on serait tenté de le croire, des tendances rigoristes de notre esprit moderne. Déja au moyen-age, A cette époque oü les lour des facéties étaient bien plusgoütées que as«fsa JOURNA ©rgane Gatholique YPRES de I'Arrondissement ser lel SttttistiCJUQ QtrSi Uc i'iiitöiiJ- 'ir A Cette occasion, nntro dii.iü ti Ar xomt\mn\L carillon, n'en déplaiss au grircheux petit rédacteur du Progrès a fait entendre les plus délickux morceaux de son répertoire choisi. vjunilUCtilli U LCUVl'C llUlttölB

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1