Téléphone §3 Téléphone 52 GHROMQUE YPROtSE Samedi 8 Février 1913 Ie N° 10 centimes *8e Année N° *772 Etrennes Pontificales Mandement de Carême ts Le Gouvernement n'a jamais d'argent pour les Ouvriers!... Le moniteur des légendes j On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tous les bureaus de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coCttefó 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adreMef k VAjftHSt Hévas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse, Septième liste Liste précédente Fr. 710 La Congregation de Wulverghem fr. 30 Une familie demande la bénédiction du Saint Père, Ypres fr. 5 Anonyme fr. 40 i* W 3» Ü0 ~s# i*p s Gustave-Joseph Waffelaert, par la mise'ricorde de Dieu et la grace du Saint-Siège Apostolique, ÊVÊQUE DE BRUGES, au Clergé et aux Fidèles de nolre Diocese, salut et bénédiction. Nos trés chers Frères, Si nous comparons la loi du jeune et de l'abstinence, telle qu'elle était observée dans toute sa rigueur aux ages passés, avec cette même loi, après les dispenses raultipliées et les adoucissements successifs y apportés par l'Ëglise et accordés a la faiblesse des chré- tiens d'aujourd'hui, il semble qu'il reste a peine une trace et une ombre de la penitence quadragésimale pratiquée par nos ancêtres dans les temps de foi et de ferveur. Cependant, si nous opposons la conduite des fidèles de jadis pendant la sainte quaran taine, a celle d'un grand nomfcre de chrétiens de nos jours, nous ne pouvons nous dé- fendre d'un sentiment de tristesse et de crainte. Autrefois ceux-la mêmes que l'fige, l'in- firmité, la faiblesse, le dur labeur excusaient de l'observance de la loi, s'imposaient libre- ment quelque mortification pendant le carême, et tous, en privé et en public, le respectaient comme un temps de pénitence et d'expiation. Aujourd'hui, malgré les adoucissements de la loi, beaucoup font a peine la distinction du carême d'avec tout autre temps de l'année, et paraissent sourds a la voix de l'Eglise nous invitant a la pénitence dans leur conduite privée, sans vouloir mépriser les lois de l'Eglise, ils sen croient a priori exempts, et cherchent milJe prétextes, la santé, les affaires, les usages du monde, que sais-je encore, pour s'y soustraire. En public, les réjouissances, les fêtes, les spec tacles, les réunions mondaines ne chöment guère pour eux, pour ne pas nommer les scènes révoltantes qui, au seuil du carême, parfois même en plein carême, nous reportent aux exces du paganisme et de la barbarie. Cependant, avons-nous moins besoin de faire pénitence et de nous mortifier, mainte- nant que le sensualisme, avec tout le cortege de vices qu'il traine après lui, semble vouloir tout envahir et que les pires ennemis de la foi, des moeurs et de la civilisation chré- tiennes revendiquent le droit a la vie fibre de tout frein, et érigent le matérialisme en dogme et en principe Si vousêtes chrétiens, N. T. C. F., vous ne pouvez ignorer que la loi générale de la pénitence reste debout immuable, et que la pénitence est toujours nécessaire, pour nous réconcilier avec Dieu et expier nos fautes, pour éloigner de nous les dangers de pécher et nous sanctifier davantage, pour apaiser la colère divine provoquée par les crimes de tant d'hommes pervers. La pénitence est né cessaire aujourd'hui plus que jamais, si nous voulons nous sauver au milieu du déluge actuel d'impiété et de sensualité, et si nous voulons coopérer, pour notre part, au salut de la socióté chre'tienne. C'est pourquoi nous disions que la conduite, a l'égard des lois si salutaires de la pénitence, des chrétiens peu fervents, nous inspire un sentiment de tristesse et de crainte. Est-ce a dire, N. T. C. F que nous voudrions revenir sur des concessions que l'Eglise a faites pour de justes motifs en matière de jeüne et d'abstinence. et vous imposer un joug que votre faiblesse n'est plus en même de porter Non, certesmais ce que nous voudrions, c'est que tous les chrétiens fussent d'autant plus exacts a se soumettre aux lois du carême, que celles-ci sont devenues plus faciles a observer. j Ce que nous voudrions, c'est que tous les fidèles se fissent un devoir de racheter ce j qui est soustrait au jeüne, par une autre espèce j d'abstinence, a savoir par l'exercice de la j vertu de sobriété, non seulement en évitant tout exces de boissoin, mais encore en s'im- posant l'abstinence ou totale ou du moins partielle de boissoins enivrantes.Nous l'avons dit et répéfé, et vous devez en être convaincus par votre propre observation, c'est hélas l'abus de la boisson qui est la grande plaie de notre peuple, la source empoisonnée et intarissable de tous les maux. Aussi n'avons- nous pas hésité a signaler l'oeuvre antialcoo- lique comme la première, la plus importante et la plus nécessaire des oeuvres sodales, et nous maintenons notre affirmation. Pour en saisir du coup le bien-fondé, supprimez en esprit la plaie de l'alcoolisme, et vous verrez aussitotïafacedumondechangée: vous verrez presque tous les vices et la plupart des tares et des misères physiques disparaltre avec l'excès dans la boisson vous verrez notre peuple, encore foncièrement religieux, et laborieux par nature, déposer toute gros- sièreté et rudesse de moeurs vous Ie verrez transformé et ennobli au physique et au moral. N'est-ce pas la peine, N. T. C. F., d'unir tous nos efforts pour atteindre un but si grand, si fécond pour Ie salut et la prospérité de tout en peuple, pour le bien de la patrie et de l'Eglise Est-ce trop vous demander de prêcher d'exemple par votre sobriété d'exercer aussi les vertus chrétiennes de pé nitence et de mortification en vue d'obtenir I le secours divin pour ce même butd'user enfin de toute votre influence de faire, pour certains d'entre vous, le sacrifice de quelque avantage temporel, je dirais presque d'un argent mal acquis, pour mettre un frein aux exces qui menacent de perdre nos popu- tions. (La suite au prochain numéro 0? Pi §r- Esprits-forts acculés Quand on parle d'esprits l'orts, on entend parler de gens qui ont rompu overtement avec la Religion.Mais il est des esprits-forts même parmi les chrétiens qui passent pour pratiquants ce sont ceux qui essayent de s'affranchir de toutes les pratiques qui leur pèsent et qui exploitant, cette fin, la bonté maternelle de l'Eglise. A vrai dire, on les appellerait plus juste- ment des tièdes, pour ce pas employer de qualificatif plus expressif. Mais A voir com me ils font les raisonneurs et s'efforcent de justifier leur tiédeur en incriminant la rigueur des préoeptes et notamment du jeüne quadragésimal, ils font trop bien pen dant aux esprits forts proprement dits pour ne pas mériter un peu d être qualifiés pa- reillement. L'Eglise est trop boDne Mère pour ne pas tenir compte de tous les besoins et de toutes les faiblesses de ses enfants elle est aussi trop charitable pour suspecter leur bonne foi et la sincérité de leurs excuses. Elle esti- me cependant que ce serait leur rendre un trés mauvais service que de te pas les pré- venir qu'ils font fausse route quand ils manquent de Bincérité et repoussent le carême par pure... tiédeur. U'est pourquoi notre éminent évêque leur a dédié, cette année, son mandement de carême. On ne pourait avec plus d'habileté, de mesure et de tact accuier des raisonneurs et mettre a l'épreuve leur sincérité. Digne dépositaire et incarnation de l'es- prit de l'Eglise, Sa Grandeur se garde de suspecter cette sincérité. Au surplus, Elle fait aussi large que possible la part des cir- constances qui motivent leB adoucissements apportés a la loi du jeüne et de l'abstinence. Puis Elle montre la facilité de concilier tous ces adoucissements avec la soumission né cessaire a la loi de pénitence. Lecture faite du mandement, il est im possible aux sincères de ne pas se rendre aux avis et exhortations de leur Evêque. Quant aux autres, ne pouvant régimber contre les conclusions rigoureuses de l'expo- sé épiscopal, ils ne se rendront peut-être pas a merci, mais ils n'en rentreront pas moins piteusement les pitoyables prétextes invoqués pour se soustraire a la loi de pénitence. Nous nous garderons de commenter da vantage le remarquable mandement de Mgr Waffelaert. C'est un document que tout digne diocésain doit lire,même après l'avoir entendu lire du haut de la chaire. £0 50 £0 50 £0 50. 50 50 50 50 Chronique de la Barbarie Si banal que devienne ce genre de faits- divers, épirglons tout de même ce nouveau méfait de l'épingle a chapeau Vendredi, au vestiaire de l'un de nos magasins du centre de Bruxelles, Mile L. B..., 18 ans, en se recoiffant, vint, par inadvertance, planter son épingle A chapeau dans l'oeil gauche d'une de ses compagnes, Mile A. V. 21 ans, laquelle devait se marier dans quelques jours. L'oeil de la jeune fille, victime de eet accident, est perdu. Dire que laseDsibleriede beaucoup d'ames en eBt venue h faire abolir les concours de pinsons aveuglés, et que cette même sensi- blerie n'est pas encore parvenue a faire proscrire les meurtrières épingles a cha peau Dire qu'on parle de plus en plus d'eugénie et de perfectionnement de la race que le culte de la beauté humaine supplante de plus en plus le culte religieux et que, d'autre part, on laisse impunément ces dames multiplier d'effrayante facon le nom- bre des borgnes La logique du coeur humain est décidémant chose épatante. £0 50 £0 50 £0 50 50 50 £0 £0 Pensées Diverses Au cabaret, on s'alcoolise el on s'abrutit. Au club des politiciens, on s'exaspère et on se surexcite. Dans les fêtes profanes et mon daine8,on s'agite et souvent on se corrompt. A l'église, dans les fêtes religieuses Tm se repose, on s'apaise, on s'améliore. Mgr Gibier. Le catholique est un pacifique qui se bat toujours. Mgr d'Hulst. Quand vous rencontrez de braves gens qui reprochent aux journalistes de manquer de charité, demandez-leur done de faire devant vous leur examen de conscience. Julius. II n'y a que les choses malpropres et malhonnêtes qui ont beaoin de l'ombre et du my stère. Ralliement (organe maqonnique). W Le pays n aime pas les politiciens mas- qués. Comte Goblet d'Alviella, Gr.\ M.\ Mac.-. sE as as Voila une des jolies constatations faites par certain socialiste de notre arrondisse ment, qui ne sait peut-être pas ou qui veut ignorer les bienfaits que l'ensemble des lois sociales votées par les catholiques, a appor tés aux classes laborieuses. Certains ne se lassent pas de répéter les mêmes affirmations, cent fois rencontrées par nos mandataires, nos conférenciers, nos jour- naux. Nous-même, nous avons déja plus d'une fois donné le bilan de toutes les lois en fa veur de l'ouvrier, qui sont l'oeuvre de notre Gouvernement Catholique. Disciples de Voltaire, ils mettent en prati que les conseils de leur maitre a mentez, mentez, il en restera toujours quelque cho se. En l'espèce, il peut en rester, dans l'ime populaire, un ressentiment injustifié, des motifs de colère, qui expliquent l'exaltation et les menaces de certains ouvriers naïfs et trop crédules. Faut-il citer des chiffres se rapportant a quelques-unes de ces lois qui honorent le Parlement et la Nation Est-ce que la loi de 1889 sur les habita tions ouvrières n'a pas exempté de ia contri bution personnelle des milliers de ménages f De ce chef, le trésor public a renoncé a plus de 2,5oo,ooo fr. chaque année, soit A 55 millions depuis d'application de l'art. 10 de cette loi, si appréciée dans le monde des tra- vailleurs rangés. En dehors de cette exonération apprécia- ble,rappelons que plus de cent mille ouvriers ont bénéficié des avantages financiers que cette loi leur assure, que prés de soixante mille d'entre eux sont propriétaires de leur maison et que la Caisse d'Epargne,secondant l'effort de la bourgeoisie, a avancé pres de nonante millions pour faciliter aux ouvriers l'acquisition d'un immeuble. Tout cela, pour les péroreurs socialistes. ne compte pas... on n'a rien fait pour les ouvriers II Les lois de 1896 et igo3 sur la rénuméra- tion des miliciens, n'ont-elles pas coüté au Trésor, bon an mal an, plus de douze mil lions de francs, soit, en chiffres ronds, le joli total de 185 millions. Ce n'est rien cela pour les meneurs brouil- lés avec la vérité, le bon sens et les chiffres I Venir généreusement en aide aux families quand on les privé du salaire d'un fils, cela mérite-t-il mention et reconnaissance Y a t-il un autre pays oü pareille mesure ait été prise Les lois sur les pensions de vieillesse et les mutualités ne coütent-elles pas au Trésor plus de vingt millions annuellement, soit de puis 1900, pour ne pas remonter plus haut, 24o millions consacrés aux classes laborieu ses pour venir en aide aux indigents et en- courager les bonnes volontés persévérantes L'allocation de 65 francs accordée aux vieux et aux vieilles dans le besoin n'a-t-elle pas absorbé a ce jour plus de i5o millions? N'est-ce rien encore cela Et demain, grace au nouveau projet dépo- sé parM.le ministre Hubert qui veut couvrir a jamais le triple risque maladie, invalidité ou vieillesse, que de millions encore va-t on demander au gouvernement sans pour cela faire taire les derviches hurleurs de laSociale, qui déclarenl déjA que tout cela est du bluff, de l'électoralisme 1 Allez done contenter pareilles gens, décidés a tout méconnaitre, a tout dénaturer par pas sion politique. Et les coupons de semaine qui, pour quel ques sens, permettent aux ouvriers d'aller, loin de chez eux, chercher du travail mieux rémunéré ou plus stable Oü done a-t-on fait plus et mieux que cela pour les ouvriers Faut-il continuer nos exemples et nos chiffres Cela ne changerait rien a la mentalité de ces Rabagas,si habiles a croquer les marrons que le prolétariat, conscient ou non, tire du feu, au risque de se brüler les doigts I Pour ces hibleurs, on pourrait résumer comme suit leurs prétentions grotesques. Le peuple, qu'est-il aujourd'hui Rien, disent-ils que doit-il être Tout. Ote-toi de 1A que je m'y metle, c'est une autre formule répondant a la même situa tion. Quand ils auront ainsi bouleversé la face de la société, fait dégringoler violemment de l'échelle sociale ceux qui en occupent ies échelons supérieurs, enquoila justice sera- t-elle satisfaite, l'harmonie des classes mieux réalisée f Et cela contenterait-il nos farouches dé- magogues Désarmeraient-ils Mais non du sein de leurs groupements surgiraient d'autres bergers populaires les girondins et les montagnards seraient vite aux prises et s'entre-dévoreraient. L'histoire est un perpétuel recommence ment. Bornons-1A nos commentaires pour au jourd'hui. Nous en avons dit assez d'ailleurs pour démontrer l'inanité des reproches adres- sés au gouvernement par des polémistes sans vergogae. Puissent les ouvriers se détoarner de ces prédicateurs passionnés, qui se tiennent tou jours a distance respeclueuse des gendarmes et du Procureur du Roi. #5 M Les légendes ont la vie dure, au Progrès. Elle8 y vont même d'ordinaire crescendo et rinfor\ondo. Et il semble bien que ce soit par ses légendes seulement que notre vieux confrère ju tifie Ba devise vires acquirit eundo. La légende du carillon de 80,000 fr. ne prenant décidémeat pas, notre peu scrupu- leux confrère donne un coup de piston A celle du madré Poperinghois Nos lec- teurs se rappellent que l'articulet qui conte- nait cette épithète était destiné au Progrès et n'avait été inséré dans nos colonnes que par erreur et contrairement a l'intention nettement exprimée par l'auteur. C'est oe que nous avons affirmé dans un numéro sui- vant de notre journal et nous n'avons pas l'habitude de mentir, ou plutöt nous avons l'habitude de ne pa* mentir. D'ailleurs, les preuves extrinsèques et intrinsèques de notre sincérité étaient li manifestes. C'était écrit en style Progrès tout pur. Aussi bien, traiter M. Colaert de Poperinghois était absurde de notre part et jurait avec le sentiment bien connu du Journal. Quand on a passé presque toute sa vie a Ypres quand on y a consacré une longue carrière au bien, a l'embellissement et A la prospérité de sa ville adoptive, on a supé- rieurement conquis droit de cité on est même devenu plus digne enfant d'Ypre* que la plupart des natifs de l'endroit. C'est un hommage que nous n'avons cessé de ren dre a M. Colaert. L'articulet incriminé ne pouvalt done logi- quement trouver sa place que dans les co lonnes du Progrès, auxquelles il était effec- tivement destiné. Une autre légende que notre confrère s'évertue a oréer c'est celle-ci Un de nos collaborateurs auraittaxé de superstition certaines dévotions chères au coeur de notre brave curé militaire de St Nicolas. Que notre confrère veuille done bien, a l'appui de ses dires, nous citer sans nous JOURNAL TPRES ©rgane Gatholique de l'Hrrondissement Umi Docteur en Théologie, y luk nw r»T rui ♦jfc

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1