Téléphone 59 CHftO.VIQUE Samedi Ir Mars 1913 le N° 10 centimes 48e Année N° 4775 Téléplione 52 Etrennes pontificales Te Deum Un nouveau réveil du Libéralisme Les pieds dans le plat Fleurs S. U. Assemblée générale des J. C. a Bruges Pensées diverses Mars La question sociale ii ^viPPi On s'abonne rue au Beurre, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. 36, A Ypres, et A tous les bureaux de poste du royaume, Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centime» la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémenteires coüteut 10 francs les cent exemplaires. 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Quelle idee ont-ils done de se mettre exprès en posture ridicule Un jour, ils imaginèrent la blague du P. O. L. Ce n'était déja pas si mal pour qui connait l'absence de dévouement des libéraux aux oeuvres ouvrières, l'idée d'un parti ouvrier libéralapparaissait comme un monument d'invraisemblance. Mainte- nant, ils viennent de de'couvrir autre chose. Dans leur perpétuellc illusion de croire au réveil du libéralisme, alors que celui-ci dort dans une léthargie qui ressemble singulière- ment la mort pour de bon, ils se sont battu les flancs pour inventer du neuf. Et leur dernière trouvaille a été de découvrir, comme 5a, tout-a-coup et sans crier gare, une affec tion profonde pour... l'agriculture I On la connait leur amitié pour les hommes des champs Des années durant, ils les trai- tèrent de charrues croyant en Dieu, de létes de pipes, de crétinset d'individus bon d être rossés motifles agriculteurs a chaque élection, assuraient aux catholiques, par leurs votes marqués au coin d'une indéfectible fidé- lité, d'imposantes majorités. Mais voici que Marianne a commencé a travailler les campagnes et a y faire, par-ci par-lè- quelques rares adeptes. Halte-lè 1 s'est dit, entre deux quintes de toux, le vieux libéralisme. II ne sera pas dit que, dans l'opposition fusionnée sous l'éti- quette cartelliste, nous laisserons les socia- listes faire tout, en ne faisant, nous libéraux, rien Alors, ils décidèrent de... faire semblant de s'occuper de l'agriculture. Et ils consti- tuèrent-oui, Mademoiselle, oui, Monsieur un groupe agricoie N'est ce pas tordant t Oui, déja... mais pas suffisamment encore: comme il leur fallait des compétences spé- ciales en choses de culture, ils choisirent trol» avocats qui seront désormais chargés d'organiser libéralement l'agriculture natio nale. L'agriculture passa longtemps pour man- quer de bras on lui donne trois langues. Si encore c'étaient des langues de terre Vous allez voir les progrès que cette partie notable de la population beige va faire le taux des fermages va diminuer, le rendement en fruits, légurnes et céréales et produits va être décuplé au diable la vie chère, main- tenant I En un mot nous'allons en voir de belles avec nos trois avocats Le Peuple cruel pour ses amis du cartel, déclare que, la séance levée, ces Mes sieurs sont partis.... d la recherche d'un programme C'est notre mot de la fin. Mais si le Progrèt regoit ce gentil pavé de son ami ostendais, c'est de sa faute uniquemr-nt. Personae ne l'obligeait a insé- rer la prose du Carillon et a mettre aussi incocgr üment les pieds dans le plat... de fricadelles. Dans ce bivouvac qu'cst'la vie.ne sois pas comme un bétail qu'on pousse, sois une Sme héro'fque qui combat. LoBgfellow. N V Le Progrès est passé maitre, chacun le sait, dans l'art de mettre les pieds dans le plat. 11 vient de choisir les deux dimanches de la Kattefeestpour offrir aux Yprois des échantillons de -a virtuosité spéciale. C'est un divertissement comme un autre. li 8'aviBe d'abord d'appeler l'attention sur les nominations dans la magistrature. A l'entendre, le gouvernement accuserait un faible prononcé pour les candidats catholi ques, au point de nommer, dans la propor tion des quatre cinquièmes, des candidats qui croient plus ou moins ouvertement en uu Dieu exéateur, maitre et souverain juge des humains. Paf 1 Voila en plein dans le plat le pied mignon de notre étourdi. S'il est un souci de justice dont le gouvernement fasse preuve c'est certes celui qu'il montre h l'occasion de ces nominations. L'emblème de la justice c'est Ia balance, et le gouvernement catholi- que s't fforcepar ses nominations, de réta- blir l'équilibre de plateaux, rompu par son prédécesseur libéral. II se garde d'ailleurs de précipiter los cho ses et. comme la Justice elle-même,il procédé atec une sage lenteur. A telle enseigne qu'il a mis plus d'un quart do siècle a rétablir l'équilibre, soucieux jusqu'au scrupule de respecter les droits acquis et les titres réels, et sourd A la voix des impatients réclamant une justice plus expéditi- e Le Progrès» n'hésite même pas a signa- Ier que, Fan dernier, le gouvernement a nommé cinq candidats, ne se réclamant pas de la Log», aux tribunaux de 1* instance et d'appel du ressort de Gand. Maisil segaide bien de dire a ses lecteurs que ie gouverne ment libéral avait nommé a ces mêmes tri bunaux 58 magistrats, TOUS libéraux si bien qu'en y ajoutant les juges de paix (29 libéraux contre 1 catholique), il y avait dans Je ressort de Gand 87 LIBÉRAUX SUR 88 MAGISTRATS Si le gouvernement libéral avait duré quelques années de plus, nul doute, dans ces conditions, qu'un magistrat catho'ique füt devenu, dans le pays entier, une raris- sime curiosité. Aujourd'hui, au bout de 29 ans de gou vernement catholique, les cours d'appel de Bruxelles et de Gand comptent 46 libéraux sur 92 magistrate, exactement la moitié. Et le Progrès ose se plaindre et parler de cléricalisation 1 Voila les fails que notre maladroit confrère nous oblige exposer. 11 nous force égalemeut A rappeler les princi pes dont s'inspirait la triste partialité des gouvernants libéraux, Bara en tête. Ces principes, le professeur Laurent eut, un jour, la franchise de les formuler, sans am bages, dans cette déclaration célèbre oü il affirmait que la loi peut et doit exclure des fonctions publiques tous ceux qui ont été ólevés dans les écoles du clergé Non moins gaffeur notre confrère quand il cherche sa copie a, Ostende et fait «ien un article du Carillon Parlant du suffrage des femmes, laissons done, dit-il,laissons dono les femmes allaiter leur» poupons, préparer des fricadelles et raccommmoder les chaussettes de leurs maris. On voit bien que le libéral Caiillon parle d'Ypres sans connaitre notre histoire politique. Sans cela il ne se psrmettrait pas de dire, dans les colonnes du Progrès», qu'il convient de laisser les femmes préparer des fricadelles. Pour éviter au Progrès une troLième gaffe, mettons-le en garde contre celle qu'il pourrait être tenté de commettre en faisant chorus avec plusieurs confrères libéraux, la Gazette en tête, a propos de la nomina tion de deux juges suppléants au tribunal de 1' instance d'Anvers tous deux catho liques. Ces journaux parlent, eux aussi, de cléricalisation. Mais iis ont soin de taire deux détails qui ont leur importance. Qu'on en juge plutot 1° Les deux juges suppléants qu'il s'agis- sait de remplacer A Anvers, par suite da dé- mission, étaient tous deux d'opinion catho lique. 2° Aucun candidat libéral n'avait même demandé leur succession. Il ne faut jamais baUre une femme, pas même avec une fleur, c'est entendu Mais ne serait-ce pas pousser vraiment trop loin ce scrupule de la galanterie que de n'oser frapper lady Pankhurst et ses adeptes avec une fleur de rhétorique Or, il faut bien dire que si l'on a raison, souvent, de qualifier la femme de fleur vi- vante, les suffragettes anglaises, elles, sont des fleurs rares entre toutes. Elles ne se con- tentent pas, comme nos dames d'ici, de garnir abondamment de fleurs symboliques leur noble chef et leur corsage elles immo- lent pur-et-simplement en hommage a leur genre de beauté peu commun, les fleurs les plus rares des nurserys florales. Ce sont, comme on sait, les célèbres serres a orebidées des Jardins de Kew qui ont fourni les prémiees de ce digne liolo- causte. D'auouns pourtant trouvent plutot étrange ce geste féminin. Ils ignorent certainement que les plus générc-ux et les plus méritoires sacrifices sont faits précisément, en appa- rence, des pires profanations et des gaspil- lages les plus insensés. Ces ignorants-la ont seuls pu trouver a redire au geste floricide des suffragettes d'Albion. A vi ai dire cependant, il y a lieu d'en vouioir au mauvais exemple de ce geste encore incompris. De fait, ne voyons-nous pas nos pur et-iimplistes m&les d'ici épouser... le système des suffragettes An glaises Si nos bons sociaux de la Ville des fleurs entendent commencer la grève générale a la mi-avril, c'est évidemment en vue de com- promettre des floralies qui promettaient d'être sans précédent dans l'histoire de la floriculture. On n'est pas plus galant envers les suffragettes anglaises et envers leur con- génère Mme Emile... C'est égal, a la place de M. Colaert, nous remiserioDS pour quelques années notre projet de suffrage féminin. Ce n'est done pas assez des gosses mal élevés qui s'acharnent sur les fleurs de nos jardins publics? Faut-il maintenant voir fleurir l'ingratitude jusque dans le coeur des suffragettes, ses protégées Ure grande fête de la jeunesse ca'holique se prépare a Bruges pour les 5 et 6 avril prochains. La Fédération provinciale des jeunes gardes catholiques de la West-Flan- dre a décidé de célébrer dans cette ville le dixième anniversaire de sa fondatton 'et cette tête, co'incidant avec la reunion an- nuelle de la Fédération nationale, rassem- blera sans doute au chef-lieu de la province la jeunesse catholique du pays entier. Le comité local, qui fait diligence, aura bient&t arrêté déflnitivement les différents points de son programme. Disons seulement que ia lête s'annonce sous les plus heureux auspices et qu'avoc plusieurs députés de la province, M. le ministre des chemins de fer, le sympathique député de Tbielt, y assis- tera. Mgr l'évêque de Bruges a assuré égale- ment le comité de sa haute protection et assistera pontificalement a la messe d'ac- tions de graces qui sera célé^rée en l'église cathédrale le dimanche matin. A l'issue de cette messe, aura lieu la reu nion annuelle de la Fédéra.ion nationale qui se propose d8 porter, au banquet qui suivra, un tribut d'hommages bien mérité a son ancien président, M. Pirmez. Enfin, pour le oortège qui défilera dans les rues de la ville, on annonce d'ores et déja de sept a huit mille participants et le comité s'est assuré le concours de nos ineil- leurs orateurs pour l'assemblée générale de cloture. Nous espérons que la jeunesse catholique de tout le pays ira rejoindre a Bruges ses jeunes amis de la West-Flandre qui ont fait preuve dè tant de vaillance aux élections législatives du 2 juin dernier.Nous espérons même qu'ils s'y feront représenter a la fête dès le samedi déja, car au programme de cette première journée figure la lecture de rapports qui présentent le plus haut intérêt pour leur action politique, religieuse et sociale, et nos amis de Bruges leur réservent le meilleur accueilsoirées musicales, visite de la ville, rien ne sera épargné. VV% L'impartialité a l'égard des personnes est de la justice l'impartialité dans les opi nions est de l'indifférence pour la vérité ou de la faiblesse d'esprit. Bonald. Le premier progrès a faire quand on gou- verne, c'est d'acquérir l'insensibilité aux journaux, sans quoi on n'aurait ni sang froid, ni courage, ni justice surtout. Le rnois de Mars est uu assez vilain trait d'union entre l'hiver et le printenapg. On dirait qu'il a des préférenoes pour ses deux a;nés Janvier et Février. S'il nous permet de déboutonner nos pardessus, il sait souvent nous faire payer trés cher cette mince faveur, et plus d'un parmi nou» sait ce qu'un rhume peut deve- nir lorsqu'il est éclos sous la brise, je veux dire sous la bise de Mars. C'est le moment de se munir de toutes les précautions pos sibles pour conserver ce bien précieux entre tous, la santé. Le mois de Mars nous prépare, en effet, toutes sortes de trahisons. Pour triompher de sa perfidie, il ne sufflt pas de se munir du parapluie traditionel qui nous abrite contre ges rafales imprévues, il faut encore rester couvert, et si la flanelle ou le normal n'existaient pas, c'est dans cette saison bru tale qu'il aurait fallu l'inventer. Le mois de Mars a cependant parfoi» des complaisances dont nous serions ingrats de ne pas tenir compte. II nous montre, comme par enchantement, quelques vrais rayons de soleil, et malheur k celui qui se laisse pren dre a ce faux sourire des cieux. S'il négligé de se couvrir comme en décembre, il risque bien de faire la joie de ses neveux, car on prête généralement aux neveux des goüts iolicbons. Voyez plutöt les arbres qui partagent cette imprudente confiance. Croyant aux beaux jours, ils se parent de quelques fleurs charmautes qu'une prochaioe averse dis- peiseraaux quatre point» cardiuaux. Sait-on que, d'après une vieille super stition, les personnes qui. naissentjjau mois de Mars sont] toutes douées d une constitu tion robuste Si la ehoso est vraie, je re- commaude a mes belles lectricés de n'épou- ser que des Mars eillais. A'W Conférence par le R. P. Rutten La haute notoriété et le talent transcendent du R. P. Rutten avaient attiré, Lundi soir, une foule inusitée A la 5cmt conférence orga- nisée parole Cercle «JDavidsfonds-Excelsior- Thuinegilde foulej composée Jndistincte- ment dejtoutes les classes de la^société. Des applaudissements aourris saluèrent le conférencier A son entree dans la salie. De tout tempsjet chezjtous les peuples, dit l'orateur en commengant, des différences proi iondes ont existé entreffes différentes classes sociales. La lutte pour la diminution de ces différences; est une;[oeuvre jd'essence catho lique. Le fait] d'appartenir] aux plus hautes classes de la société implique des'devoir» plu» élevés, et les classes dirigeantes ne pourraient sejjmontrer indifférentes a la questionjsociale. La fécondité est une loi de la nature. On est peiné a la seule vue d'un arbre stérile et le spectaclejMe l'improductivitéjexcit^la colère du plus pacifique]des:hommes. Nos jeunes gens catholiques, ceux des hautes classes principalement, devraient s'intéresser davan- tage a ces questions vitales. Leur vie oisive et futile n'a que trop fait le jeu des socialistes. II est humiliant d'en voir parfois qui n'ont recu, semblerait-il, une haute culture intel- lectuelle que pour avilir leurs inférieurs. 11 est certain que nous ne pourrions vivre seulement de ce que nous produisoni. Tous les jours, nous sommes obligés de puiser dans ces réserves sociales crééés par nos pré- décesseurs. C'est pour nous un devoir d'en- tretenir et d'enrichir toujours ces réserves. Consacrez done tous votre vie a eet idéal élevé qui consiste a amél'orer l'existence dei autres, a relever moralement et matérielle- ment votre peuple. Passant ensuite h la partie pratique de sa conférence, le R. P. Rutten cite les princi- paux passages des deux encycliques Nerum novarum et Graves de communi, qui consti tuent les enseignements donnés par nos papes sur ces questions. Ce qu'il importe de faire tout d'abord, c'est de former Téducation sociale des jeunes gens dans les colléges et patronages. C'est le seul moyen de leur faire apprécier l'élévation et la beauté de notre programme catholique. L'éducation donnée aux demoiselles dans les couvents et institutions religieuses devrait être également un peu dirigée dans ce sens. Beaucoup de demoiselles ne connaissent même pas les nécessités du peuple. Elles pensent avoir réalisé tout le bien possible 1 quand elles ont cherché k suppléer par l'au- mone A l'insuffisance des salaires. 1 Dans les patronages, la seule préoccupa- tion est le plus souvent de détourner les jeunes gens de la rue. On y songe trop peu A former l'éducation sociale. La réalisation du programme de nos oeuvres sociales est intimement liée avec l'é ducation sociale de notre jeunesse. Comment voulez-vous que le peuple vous aime, Mesdames, s'il ne vous voit pas, s'il ne vous entend pas Le proverbe flamand est bien vraiDe onbekende maakt de onbe minde Ce qui vaut mieux que de laisser r JOURNAL TPRES ©rgane Catholique de l'ftrrondissement r V DlXIÈME L1STE r*i '•J r#i HF

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1