Téléphone 53 Téléplione 52 Samedi 11 flai 1913 le N° 10 centimes 48* Année - N° 4785 La Faillite Les bons du Trésor La paille et la poutre Sus aux gendarmes Vingt nillions La Question des Jeux La grève et les loges O11 s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et Le Journal d'Ypres paratt une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par ait pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent êtije adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. k tous les bureaux de poste du royaume, Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les ouméros supplémentaires coütaut 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptles deux Flandres) s'adresser VAgtftGti Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. La Grande Gaffe terminée," les feuilles li berates, voyant que le gouvernement nc s'en porte que mieux, reprennent avec ensemble les rogatons de la polémique electorale, et feignent de s'en régaler. La Gazette de Bruxelles a donné asile a M. Buyl, et son coup de grosse caisse trouve des échos com plaisant». II faut en vérité supposer au lecteur une jolie dose de naïveté pour l'avertir encore, avec des cris d'oie sauvant.. le Capital, que l'Etat Beige et son gouverne ment «ont en faillite. Ces Messieurs ont voté de grands travaux; ile disaient ceux-ci urgents, indispensables, d'accord en cela avec le Gouvernement. Et ils s'étonnent que l'Etat emprunte pour les payer Ils signalent avec une indignation feinte et de grotesques apitoiemer.ts sur le sort du contribuable beige, les e'missions de Bons du Trésor, alors qu'ils savent qu; la Rente baisserait encore si l'on en inon- dait le marché, et que les autres Etats ne procèdent pas autrement que la Belgique. On a vu a la Chambre, ce spectacle de la majorité demandant avec le ministre, l'ur- gence pour une interpellation libérale sur les finances du pays, et votant cette urgence contre la plus grande pa:tie de l'opposition, non la moins avisée, car elle sent que l'aven- ture ne tournera pas au profit de l'attaque. Tout ce bruit est véritablement audacieux, venant d'un parti qui tient les grandes villes et qui emprunte a tour de bras. Tout le monde sait qu'Anvers cherche de l'argent, que Bruxelles est ou va se trouver dans le même cas, que les finances de Liége sont tiès peu brillantes. Monsieur Levie n'a pas eu grande peine a répondre victorieusement cette semaine a la Chambre, aux attaques de la gauche libérale. On sait que le ministre des finances est un des meilleurs orateurs, non seulement du Parlement, mais du pays. II a le talent de rendre claires et intelligibles pour tout le monde les questions les plus difficiles. Et puis, il parle francais, lui il trouve naturel- lement le mot propre, le mot juste, sans se sauver jamais dans le maquis de ces inter- minables et odieuses périphrases qui sont le refuge ordinaire, en Belgique, des orateurs qui ne savent ce qu'ils veulent dire on qui ne peuvent dire ce qu'ils voudraient. Ses discours de cette semaine sont des modèles de ce genre. II nous est impossible, faute de place, de les reproduire in extenso mais nous con- seillons a nos lecteurs de les lire dans le Compte Rendu Analitique VVV Une appreciation impartiale On lit dans le Moniteur des Intéréts maté- riels, organe purement économique et étran- ger a la politique «Une vive polémique s est élevée cette se maine dans la presse politique au sujet des émissions de bonsjdu Trésor. Le relevé des bons en circulation, publié en détail, avec le taux, les noms des pre- neurs, etc,, a paru causer quelque impres sion dans un certain public peu au courant de la situation. Nous croyons que le ministre des finan ces, qui a réclamé la fixation a mardi de l'in- terpellalion annoncée a ce sujet, n'aura pas grand'peine a dissiper cette impression. On essaiera vainement, pensons-nous,de démontrer que notre dette flottante est un signe de décadence ou même, corame on l'a écrit, de gachis des finances publiques. II est hors de conteste que le produit des bons du Trésor a servi uniquement, en attendant l'émission de dette consolidée, aux dépenses de travaux publics décrétées par les budgets extraordinaires en effet, les dépenses de eet ordre non couvertes par l'emprunt s'élevaient au 3i décembre 1912 a 435 millions de francs Du 1 janvier a fin avril elles atteignaient 41 millions, soit ensemble 476 millions de frs. Or, la dette flottante^est de 41I millions 902,000 francs. Ces cbiffres suffisent a prouver que les bons du Trésor ne répondent nullement aux besoins courants du budget ordinaire, besoins auxquels les ressources normales continuent de pourvoir a suffisance. «jOn sait depuis longtemps que le Tiésor. a raison de la crise que traversent les fonds d'Etats le nötre comme ceux de tous nos voi- sins, a suspendu les émissions de 3 p. c. ne pouvant suspendre, en même temps, les tra vaux décrétés a charge de l'emprunt, il n'y avait pas d'autre issue que de recourir a la dette flottante. Opération d'attente se prolon- geant avec la dépression du marché que maintiennent les graves événements exté rieurs, il est naturel que le montant des bons en circulation se gonfle progressivernent. Mais il n'y a la aucun signe de gachis ni de débacle de nos finances. Et l'on ne peut que regretter de voir fonder sur des bases aussi peu solides une accusation de nature a nuire gravement au crédit public. En réalité, ce que l'on présente comme révélation est la simple constatation d'un fait connu de tous ceux qui se tiennent au cou rant de la marche de nos finances, fait qui n'a rien que de normal. La presse cartelliste mêne un bruit de commande autourde l'émission, par l'Etat, de bons de Trésor 4 p. c. Si l'on ajoute a ce taux la commission a payer aux banquiers cela représente dit-elle un intérêt excessif prouvant que par suite de la mauvaise ges- tion du Gouvernement les finances de l'Etat s'avarient Pourquoi les mêmes journaux libéraux et socialistes ne signalent-ils pas que l'admi- nistration communale cartelliste d'Anvers a emprunté récemment, vingt millions de francs, pour trois mois, au taux de 5 p. c. l'an, plus une commission de 1/4 p. cent! Cette commission comptant pour trois mois et représentant done 1 p. cent, il en résulte que la Ville d'Anvers emprunte a six pour cent l'an X NX On a encore parlé, il y a huit jours, grè?. générale ft la Chambre, non pas, comme on aurait pu le supposer, pour discuter ses causes, son importance et ses résultats, mais pour accabler... les gendarmes Certains députés de Gauche et d'Exfrême- Gaucbe esliment en effet que nos braves pandores sont trop nombreux, ont des pou- voirs trop étendus et abusent des pouvoirB qu'on leur donne. II est certes assez étraüge de voir des législateurs faire le procés des défenseurs de l'ordre, mais les socialistes ont pris l'habifude de consacrer la meilleure part de leur activité dans les assemblées pu bliques a combattre toutes les autorités et leurs représentants k tous les degrés de la hiérarchie. Les gendarmes sont le principal objet de leur aversion et ils ne sauraient laisser échapper une occasion de dresser contre eux un virulent réquhitoire. L'occasion des diatribes fut, cette fois, une circulaire du lieutenant géséral com mandant le corps de gendarmerie, tendant a assurer la légitime défense de ses hommes. On a parfois pour messieurs les malfaiteurs des égards excessifs si des policiers pour- suivent quelque criminel, ils se garderont bien de lui faire aucun mal, ils n'tmploieront leurs armee contre ce malfaiteur que si lui- même attente a leur vio. Conclusion mon sieur l'apacbe a sur l'agent de la force pu- blique un avautage considérable, celui de pouvoir tirer ie premier et comme avec un peu d'adresse cu un peu de chance un seul coup de feu suffit pour tuer un homme, !e policier peut payer de sa propre vie son respect pour la vie du crimiDel. C'est l'éter- nelle et tragique histoire de bien des arres- tatiors; et c'est cette déférence abusive pour la peau des malfaiteurs qui, récemment encore, amenait a Strombeek, l'assassinat de deux gendarmes. Un moyen bien simple d'óviter danB une certaine mesure ces catastrophes est de prescrire aux gendarmes de sommer ceux qu'ils soupgonnent être armés de lever les mains, et, dans le cas oü eet ordre ne serait pas observé, de leur permettre de faire feu. Des instructions ont done été données en ce son8 et c'est contre cette mesure destinée a préserver la vie de nos gendarmes que l'on s'insurgei Au milieu de la discussion de cette loi mi litaire destinée nous rendre plus puissants contre l'ennemi de l'extérieur, il a plu a certains députés de discréditer ceux qui défendent l'ordre a l'intérieur. Ils s'en sont donnés a coeur joie, représentant les pando res corame des cosaques brutaux, pleinsde morgue, toujours a l'affüt d'un mauvais tour a jouer a de paisibies citoyens, toujours prêts a, provoquer des émeutes au lieti de les empêcher. Conclusion il faut, sinon sup- primer les gendarmes,du moins en diminuer le nombre. doute les criminels et les fauteurs d'émeute mais que les partisans sincères de l'ordre réprouveront certainement, comme ils con- damneront d'ailleurs les discours des député3 socialistes et libéraux. M. Carton de Wiart, répondant aux inter- pellateurs, dénor^ait a la Chambre un senti mentalisme déplacé qui rend les apaches sympathiques et énerve la répression pénale. Une des cor sequences de ce sentimentalis me, c'est une hostilité sourde contre les agents de la force publique. Des politicians en mal de popularité n'ont pas scrupule de flatter et do développer ces dispositions dan- gereuses ils entretiennent ainsi, contre la gendarmerie en particulier, une baina im placable qui aux jours de troubles tiansfor- me rapidement une émeute en drame tragi que et douloureux. Que des socialistes, rêvant de révoluiions économiqueB, socialeset politiques, aapent ainsi lt respect de l'autorité, rien de plus naturel mais que les libéraux appuyent dans leur presse et dans les assemblées pu bliques, C'.s manoeuvres subver-ives, c'est plus étonnant. Mais quelle est done la question sur laquelle le parti libe'ral n'a pas encore ce'dé au courant révo- tionnaire On se souvient encore du tapage d'enfer que les journaux socialistes ont fait l'an dernier autour du projet scolaire. Ils fai- saient croire a leurs dupes que le projet du gouvernement donnait vingt millions aux couvenls. C etait un odieux mensonge, mais lorsqu'on ment, il en reste toujours quelque chose et les socialistes savent mentir avec frénésie lorsqu'ila trouvent l'occasion d'as- souvir leur passion antireligieuse. Toutefois la grève dite générale qui s'est terminée danB un éclat de rire, vraiment général, vient de rappeler de faijon tragi que le fameux chiffre de vingt millions. En effet, cette scélérate aventure n'a rien moins coüté k la classe laborieuse que 20.000.000 de fr en salaires perdus. Ce n'est plus vingt millions aux couvents cala C'est vingt millions hors de la poche des ouvriers Nous avons été roulés, disaient des ou vriers au lendemain de la grève C'est- a-dire, remarquaient d'autres, que nous avons été roulés et volés. C'est parfaitement exact. Voilü ce qu'il en en coü'e de suivre les mauvais bergers rou ges. Mais ceux qui ont provoqué une telle catastrophe, ne mé:itent-ils pas d'êtreappe- lés des malfaiteurs publics WA Quel est l'argument courant des amateurs de jeux Laissez done jouer ceux qui y trouvent plaisir. Le jeux fait du bien a tout le monde; il fait rouler l'argent. II ne peut nuire qua d'incorrigibles go- gOB, a jdes noceurs cosmopolites que toute mesure prohibitive des jeux feront fuir de notre pays avec leurs beaux louis jd'or dont nos villes d'eaux ont si grand beaoin. Les ouvriers et les bourgeois ne peuvent mal de se laisser prendre a ces appSts gros siers Désolé de coutrarier ces amateurs si con- fiants dans la vertu de nos concitoyens, mais les faits parient plus haut que leur thèse et la friste aventure qui a mis le personnel du palais da justice de Bruxelles en é-noi ia semaine dernière porte en elle son ensei- gnement. Isidore V... est le fils d'un des plus anciens et plus respectés agents spéciaux de la bri- Ses parents sa sont saignés aux quatre veines pour le pousser dans ses études, ils ont eu l'orgueil de le voirdécrocher une pla ce de greffier adjoint au tribunal. Poste de coLfiauce, trattement de 5 h (iOOO franc, avancement automatique et certain, droits a une belle pension Isidore V.., a 30 ans, il est marié, père de trois enfants. II n'a qu'a se laisser vivre, les Biens ont leur sort assuré sans qu'il lui en coüte tous les sacrifices que sas parents a lui, or.t dü s'imposer pour lui assurer sa posi tion. Et cepandant mardi la police allait lui mettre la maia au collet il avouait de3 dé- tournements pour 20.000 francs et une pre mière enquête fait croire qu'jl n'a pas tout avoué. II comparfiitra devant les assises, sa fa milie sera plongée dans la honte et la misère Et pourquoi celaParee qu'il jouait. Quand il gagnait il faisait la noce avec son gain quand il perdait, il jouait davantage dans l'espoir de se rattraper do ses partes. Encourageons les jeux, n'est-ce pas 1 lis ne font tort qua des noceurs cosmopo lites 1 1 AW Le crédit des petits eommerqants et artisans et les intéréts moratoires. Voici le texte de la loi qui a été publiée samedi 3 mai au Moniteur. Elle intéresse toute une catégorie de personnes Art. ter. Portent intérêt de plein droit a partir du huitième jour qui suit celui de l'exigibilité, les salaires des domestiques et des ouvriers nourris et logés chez leurs pa trons. Art. 2. Portent intérêt a l'expiration du troisième mois a compter du jour de la remise d'une facture ou d'un relevé de compte, les créances des marchands et artisans du chef de marchandises vendues ou de travaux fournis a des particuliers non marchands. En tout cas, ces créances porteront intérêt de plein droit a la fin du troisième mois qui suivra l'expiration de l'année civile dans le cours de laquelle les marchandises ont été vendues ou les travaux fournis. Toutefois si un terme de paiement, ou une condition, a été expressément stipulé, le délai de trois mois ne pourra courir qu'a partir de l'échéance du terme ou de l'accom- plissement de la condition. Art. 3. Toute renonciation anticipée aux intéréts fixés par les articles précédents est nulle. Art. 4. Sans préjudices aux autres modes de preuve autorisés par la loi, la date de la remisetde la facture ou du relevé de compte s'établit par l'envoi sous pli recom- mandé la poste. Art. 5. L'action en paiement des cré ances reprises a Particle 2, se prescrit par un an a dater de l'expiration de l'année civile au cours de laquelle les marchandises ont été venduesjou les travauxdournis. Art. 6. L'article 153 du Code civi\ est modifié et compléte' ainsi qu'il suit Article 153Dans les obligations qui se bornent au paiement d'une certaine somme, les dommages et intéréts résultants du retard dans l'exécution ne consistent jamais que dans les intéréts légaux, sauf les exceptions établies par la loi. Ces dommages et intéréts sont dus sans que le créancier soit tenu de justifier d'aucune perte. II sont dus a partir du jour de la somma- tion de payer, excepté dans le cas oü ia loi les fait courir de plein droit. S il y a dol du débiteur, les dommages et intéréts peuvent dépasser les intéréts légaux. Art. 7. Le mot sommation est sub- stilué aux mots demande dans les articles 1154 et 115 5 du Co le civil et au mot de- même Code. "VW" Le Bulletin anti-maconniquedans trois de ses publications antérieures avait re produit, d'après documents incontestables, les discussions qui ont eu lieu, k l'assemblée générale extraordinaire du Gr.1. Or.1, de Belgique le 3o mars 1891 Elles avaient pour but d'entrainer les Francs-Masons a soutenir la grève générale, préparée pour arracher au gouvernement la concession du suffrage universel. Etant don nées les personnalités politiques dirigeantes qui prenaient part a la discussion et qui se pronon^aient pour l'affirmative, on doit ad- mettre que la décision comportait non pas un appui résigné donné ^'initiative des au tres, mais bien l'initiative même de la grève générale adoptée par la F.-. M beige dans l'espoir de renverser le gouvernement. II faudrait ne rien connaitre de l'esprit et de l'activité habituelle des Loges beiges pour douter un instant de la part prédominantc qu'elles ont prises dans la préparation de la grève générale dont les socialistes ont tenté l'essai depuis le 14 avril derrier, dit aujour- d'hui la revue de la Ligue antima^onnique. Les dernières planches de convocations des tenues maconniques, que nous avons re9ues, confirment du reste cette conviction. Ces derniers jours encore on y discutait l'organisation des secours aux victimes de la grève générale. Les Loges faisaient un pres sant appel a leurs membres pour que chacun se documente le mieux possible afin d'appor- ter ses lumières personnelles a la discussion. Mais il y a mieux, et ceci montre bien le caractère spécial du mouvement entrepris la F.-. M.\ beige a fait un appel a la F.-. M.\ fransaise. Un document recu de France nous ap- prend en effet que la Loge La Parfaite Union de Mons a prié la Loge Les Egaux de Valenciennes d'envoyer ses délé- gués a une réunion spéciale qui s'est tenue, a Mons, le 7 avril dernier, dans le Temple de la rue Masquelier. On y a étudié les moyens et les mesures a prendre pour aider efficace- ment les families et les enfants des grévistes de Belgique. La Loge de Valenciennes s'est empressée en conformité avec les décisions prises le 7 avril, d'engager chaleureusement tous ses membres a recevoir des enfants pen dant la durée de la grève et a aider pécuniai- rement les families des grévistes beiges JOURNAL YPRES ©rgane Gatholique de l'Hrrondissement Proposition ótrangp, •^u'appla.uvliront S&D8 gavl-i judioiiio Uc Diuaollco, uiauUw wii juoiicc uana l Hl llllC 1 uu

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1