Téléphone 53 Téléphone 52 Samedi 26 Juillet 1913 le N° 10 centimes 48e Année N° 4794 Lettre Pastorale BULLETIN HEBDOMADAIRE Le royalisme banni au nom de la neutralité scolaire m M m Si le projet scolaire ne de- vient loi avant le 1er no vembre, un iiroupe de Droite en sera cause et portera la responsabilité dit-on a Gauche. La Chambre On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions-judicaires, 4 franc la ligne. Les numéros suppiémentaires ccütötd 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser l'Agmet Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. de S. E. le Cardinal Archevêque de Malines et de NN. SS. les Evêques de Belgique, adressée au clergé et aux fidèles. Nos Trés Chers Frères, L'approche des vacances ramène notre attention sur la grande oeuvre de l'éducation chrétienne de la jeunesse, oeuvre qui réclame de la part des parents surtout, tant de vigi lance et tant de sollicitude. Pères et mères, survedlez de prés, nous vous en supplions, les délassements que vous accordez a vos enfants. Prcnez garde que la «oif du plaisir, qui sévit avec une intensilé fébrile aujourd'hui, n'entraine a leur perte ceux que vous avez la mission de conduire a Dieu. Rien ne templace, pour la preservation morale, de l'enfance et de la jeunesse. l'at- j mosphère paLible, chaude du foyer familial. Rien ne vaut, pour la restauration des forces j physique*, la vie sereine, pure de la cam- pagne rien ne nourrit imagination et n'apaise lame comme le contact avec la nature. Aussi ne voudrions-nous pas encou- tager sans réserve ce besoin de voyager que la vie moderne développe dans toutes les classes de la société. Les Toyagcs Instruisent, sans doute, mais a l'age oü le voyageur est capable d'observer et de comparer. Le séjour des grandes villes énerve et peut être nuisible a la santé morale autant qu'a la vigueur physique de vos chers enfants. Aussi, si vous jugez sage et utile d'accorder a vos jeunes gens la distraction d'un voyage ou le repos d'une villégiature, a la plage ou dans les montagnes, redoublez de vigilance afin d'écarter d eux tout contact qui pourrait compromettre leur innocence. Les voyages, par les voisinages qu'ils provoquent, par l'intimité qu'ils établissent, sont pour la jeunesse une source continuelle de dangers. Et elle ne rencontre pas un moindre péril dans les attractions, les fêtes, les licences de la mode, qui rendent si pernicieux, souver.t, le séjour des villes cosmopolites et les sta tions balDéaires. La grande attraction du jour, celle dont Finfluence est surtout a redouter pour Urne de vos enfants, c'est le cinéma. Qui dira les ruines morales qu'il a déjA accumulées dans nos villes et jusque dans nos campagnes? Les pouvoirs publics s'en sont émus en diffé rents pays, et vous ne vous étonnerez pas, dés lors, si nous vour rappelons l'obligation qui vous incombe d'écarter vos enfants des spectacleslicencieuxetdes ccxitations passion- nelles que le cinéma ofïre trop souvent k la curiosité malsaine du public. Beaucoup d'entre vous conduiront leurs enfants a l'Exposition de Gand. C'est une belle et grande entreprise, et nous ne pou- vons que nous réjouir de l'essor nouveau qu'elle est appelée -a donner a notre industrie nationale. II est d'autant plus regrettable qu'il s'y rencontre, en divers endroits, des exhibitions qui bkssent la pudeur. Aussi, Mgr l'évêque de Gand a-t-il déja signalé, a son clergé, le péril auquel s'exposeraient les visiteurs qui s'aventureraient sans discernement k l'Expo sition. Nous nous joignons a notre vénéré collègue pour rappeler aux prêtres et aux fidèles de nos diocèses la loi de la modestie. Les prêtres, les directeurs et directrices des maisons d'éducation, les parents chrétiens ne visileront pas, notamment, et se garderont de faire voir a leurs élèves et a leurs enfants, le palais des Beaux-Aits, le salonnct dit des humoristes francais plusieurs comparti- ments des salons de la librairie et de la gra vure, le salon beige de la décoration monu mentale de nombreux étalages de la couture telge et francaise, les boites a vue placées le long des chemins et diversesattractions cjui sont inconvenantes. Le Cercle catholique de Gand s'offre a fournir des renseigtiements précis sur l'itiné- raire que la prudence commande aux per- sonnesqui visitent l'Exposition. Recevez, N. T. C. F., l'assurance de nos sentiments patcrnellement dévoués. La présente Lettre pastorale sera lue dans toutes les églises et chapelles du diocèse, ie dimanche 20 juillet 1913. f DÉSIRÉ JOSEPH, cardinal MER- CIER, archevêque de Malines. f ANTOINE, évêque de Gand. t GUSTAVE JOSEPH, évêque de Bru ges. t CHARLES GUSTAVE, évêque de Tournai. t THOMAS LOUIS, évêque de Namur. t MARTIN HUBERT, évêque de Liége. WV nales se sodI passées sans encombre et com me la pluie d'eau, la pluie de plaques cuivrées, argenté93 ou dorées est tombée. Le sol< il a bondé a cette reunion craignant la concurrence, mais n'aurait-il pas bondé pour ne pas assister au lamentable effron- drement des derniers débris d'un pont qui fit l'orgueil de ses constructeurs une fois le désastre accompli il est revenu faire son petit circuit doré dans le ciel. Qu'il y reste, tant qu'il y est. Semaine bien encombrée, certes. Cbaque p.ysy trouve sou mot a dire et pout tant, naguère Ton disait (que ne le dif-on mainte- nant) hsureux les pays qui u'ont pas d'histoire. En France malgré tout, le service de trois ans est chose accomplie, da moins en théo rie, mais la majorité n'a pas a s'en vanter en voyant les 204 voix de la niinorité Que dire de cette loi, pauvre siècle vraiment, oü Pon doit Bacrifier la culture intellectuelle k la force brutale et aux ambitions des peu- plcs. Navrant retour des chosesce que l'homme par son développement intellectuel et son initiative fit de la naatière, est devenu la cause d'un arrêt dans ce même dévelop pement. En somme cette loi de 3 acsn'enlève- t-elle pas aux études supérieures, pendant uu long espace toute la jeunesse intellec tuelle, c. a. d. celle qui plus tard doit prést der aux deBtinées d'un pays, qui 1 sera son élite et sou soutien; 3ans d'ignorance totale, 3 ans de vie terre a terre pour ainsi dire mais c'est uneruine pour la science, la ruine de l'instruction. Et que lui reste t-il encore a la France a l'heure actuelle, darspresque trus les domaines a part dans les beaux-arts sa rivale germanique l'cmporte. Et pourtant devant eet état peut-ou reculer. Question difficile a résoudre, car en effet la défaite matérielle d'une nation n'entraloerait elle prs la ruine de son domaine intellectuel et voila pourquoi il est admissible, tout au plus cela, que l'on fasse pat Ier la voix des cmons plus hautque l'intórêt de la culture intellectuelle. Notez au passage que ni eet élat actuel, ni la marmelade ou salade géuérale des Bal kans n'empêcheront qu'on inaugure au mois d'Aoüt prochain le tribunal de la Paix (avec un grand p) a la Haye. Pour compléter l'iro- nie ou achever la blague on eüt mieux fait de le construire a Lula-Bourgas ou k Kirk- Kilissé. Mais je crois qu'4 ce compte la i! faudrait beaucoup de palais de la Paix, en somme ils feraient bien pour ces Messieurs les Portugais qui s'amusent a jeter des bom. bes, ces Messieurs de l'Espagne qui se sont mis en grève pourraient s'y reposer avant de reprendre le travail quant k en con struire un pour les suffragettes anglaises, je ne conseillerais pas de construire uu palais k moins de l'arranger de fas-on a ce qu'il puisse être converti en menagerie. Mais tout que nous sommes en Angleterre n'oublions pas l'affaire du colliervraiment il a eu l'oeil l'escroc, on parlait du rapport possible entre ce mousieur et le ravisseur de la Joconde... cette solution m'irait, car le vol du collier ne serait plus qu'un vol d'amour fait pour le3 beaux yeux de la Monna Lisa au soutire mystérieux. Mais assez parlé de l'étranger, franchis- sons le détroit pour nous occuper de notre petit pays le roi voyage beaucoup, les dé- putés moins et ils se proposent même de ne pas le faire, ce a quoi les députés qui d'après leur principe devraient partager et n'avoir pas assez d'argent pour perégricer au loin s'opposeut naturelleuaent. Les Fêtes natio- Telle est la these des instituteurs social isles bruxellois appuyéspar le monileur officiel du socialisme beige IOn se rappelle peut-être que.l'an dernier, a la veille de l'élection du 2 juin,la question se posa de savoir si renseignement des prin- cipes monarchiques mis a la base de nos institutions nationales est compatible avec la neutralité scolaire. Journaux et orateurs sociaiistes déclarè- rent catégoriquement que la neutralité sco laire n'existe k leurs yeux qu'A condition de bannir de l'enseignement tout ca qui pour rait être en contradiction avec les conyic tions des parents répub'iicaius. C'est en vain que nous avons demandé alorsauxjournaux et aux hommes politiques libéraux ce qu'ils pensaient de cette facon d'entendre la neutralité et comment ils l'appliqueraient dans l'éventualité oü un succes du cartel leur eft» coifié la direction de l'enseignement publie. Les sociaiistes se chargent, eux, de nous faire savoir qu'ils n'out pas changé d'avis sur cette importante question. Voici, en effet, ce qu'on pouvait lire dans le "Peuple» du 16 juillet, sous le litre Une juste pro testation Le Syndicat du personnel enseignant so- cialistea, en sa dernière reunion, clevé une vive protestation au sujet d'un fait qui se renouvellea chaque visite, en Bdgiquo, d'un souverain étraoger. Pour róhausser l'éclat des festivitós orga nise s en l'honneur des botes de nos gou- vernants, les autorités font appel aux enUnts des écoles officielles, tant primaires que normaies. Voici l'ordre du jour voté pat' nos cama- rades Le Syndicat du personnel social isle, estimant que le principe de la neutralité scolaire implique le respect dos opinions politiques du père de familie, tout aufant que ses convictions religieuses, espère que l'administration communale de Bruxelles, prendra dorénavant des dispositions pour que les enfants, dont les parents en feront la demande, soient dispensés d'assister a des manifestations revêtant un caractère politique qudconque. II n'y aurait, en l'oc- curence, qu'a délivrer aux élèves des bulle tins de dispense, ainsi que cela se prati que dans certain faubourg II regrette que, par suite de la reception officielle de la grande duchesse Adelaide, les enfants nécessiteux des écoles de la ville, aient été privésdu repas qui leur est octroyé quotidiennement et passe a l'ordre du jour.» Le journal officiel du parti sccialiste dé- clare done une fois de plus, en faisant sienue la protestation des instituteurs sociaiistes que LA NEUTRALITÉ SCOLAIRE IMPLIQUE LE RESPECT DES OPINIONS FOLITIQUES DU PÈRE DE FAMILLE TOUT AUTANT QUE SES CONVIC TIONS RELIGIEUSES. On comprend ce que cela veut dire. A la veille d'un nouveau débat sur la question scolaire, il serait intéressant de savoir cequ'en pensent M. Paul Hymans et 1'Etoile M. Poullet, ministre des Sciences, est armé de pied en cap pour la défense de son projet. Bien qu'il ait eu a tenir tête, depuis Ie mois de novembre dernier, a de longs et pénibles débats d'ordre politique et d'ordre militaire, au Sénat et a la Chambre, l'ho- norable chef du Cabinet a adjuré la droite de voter le projet, nonobs'ant toutes difïl- cultés, avant le mois de novembre. M. Woeste, en dépit de ses 75 ans, et de ses lourds et multiples travaux, a accepté de soutenir le projet en qualité de rappor teur. Pareils rxemples ue sont-ils pas déciaifs L'opposition a annoncé a la droite, mt-r- credi, qu'elle ne négligera aucun procédé d'obstruction. Le jour mem?, a aucun mo rn ~nt de la séance, la droite n'a été en nomlre Malgré les rappels fis plus pressants, jeudi, 26 membres de la droite, dont 5 ou 6 valablement excusés, man- quaienta laV'ance. Sur les bancs de l'opposition, la joie dé- bordait. On y colportait certains incidents, certains mot?, dont tel ou tel membre de la droite serait peu tier devant ses électeurs Brefj on y escompte un grand succès anti- catbolique, gr&ce au concours d'un pe'.it coinbre de membres de la droite. II importe de mettre fin fout de suite a de pareils calculs. Pour cela, uu seul m^yen que tous les droitiers, a la voix du gouver nement, soient au poste, cbaque jour et dès la première heure Toutes les absences seront notées, com me de droit avec ou sans excuses. Cbacun doit assumer loyalement, hautement ses responsabilités. Nous en sommes pleineme-it persuadés aucun membre de ia droite n'a voulu pré- p&rer l'échec d'uue loi primordiale, réola- móe par le corps electoral de la majorité. Sans aucun douto, les absences regrettables que nous signalons s'expliquent par des circonsfances parement accidentelies Dè3 demain, vendre li, toute la droite ftra bloc. Sur le roe de ia question 6colaire, la tour catholique s'élèvera, inexpugnable, victo- rieuse de tous les assauts {Le Patriote). Vendredi 18 juillet Budget de l'agriculture et des travaux publics. M. Nolf. Plusieurs foyers de stomatite apbteuse se sont déclarós en Flandre Occi dentale. Quelles mesures le département de l'agriculture a-t-il prises Le cantonuement en pature est insuffisant; il faudrait pouvoir ordonner la séquestra- tion a l'étable, mais le gouvernement en a-t il le droit Au surplus, il faudrait en ce cas allouer une indemnité au jfermier. Dans d autres pays le gouvernement a le droit d'exproprier les foyers de contamina tion, mesure trés utile lorsque l'épidémie est a son début. M. le ministre Vandovyvere avait promis qu un arrête serait pris en vue de contérer ce droit au gouvernement. M. Coiaert. Cette expropriation et l'abatage d'office s'imposent. M. Helleputte, ministre de l'agriculture et des travaux publics, répond brièvement a chacune des observations présentées. gL'industrie agricole beige estü tous points de vue la plus importante de nos industries; la val&ur da sa production aunuslle attaint 2 millards 300 millions la production lai- tière a elle seule est de 400 millions de francs. Mais nous devons encore augmenter notre production agricole et notamment i itensifier la production du blé et l'élevage du bétail nous importons encore annuelle- ment 45 000 lêtes de bétail et notre produc tion en blé n'alteint que le quart de notre consommation. Si la Belgique occupe la premier rang au point de vue agricole, c'est ce qui résulte des publications de l'lnstitut international d'agriculture de Romec'est grice a ce que nous possédons une population agricole laborieuse, intelligente et dévouée, assistée par des associations puissantes et encoura- gée par l'État qui favorise le progrès dans tous les domaines. Beaucoup a été fait jusqu'aprésent. 11 reste t ncore heaucoup a faire et le gouvernement remplira son devoir. Parlaut du taux des salaires agricoles, le ministre conteste les chiffres qui ont été cités. Dans la province de Liége, la journée du travail varie de 2 fr. 50 a 4 fr. Dans la Flandre Occidentale, le salaire journalier est de 1 fr. 25 avec la nourriture, de 2 fr. et même de 2 fr. 50. Pour les ouvriers qui travaillent a l'entreprise, le salaire est de 3 k 4 francs. Quant a la stomatite aphteuse, nous avons pris toutes les mesures possibles pour l'on- rayer. La mesure recommandée par MM. Nolf et Coiaert, c'est-a-dire l'abatage immé- diat des bêtes atteintes a été appliquée et nous n'avons jamais rencontré de resistance. Mardi 22 Juillet M. Daens interpelle M. le ministre de l'agricffture et des travaux publics sur la nécassité de voter Is projet de loi sur les automobiles adopté par le Sénat. M. Helleputte. Ce projet contient d'ex- cellentee dispositions et je suis convaincu que la Chambre l'adoptera a son tour dans dans ses grandes lignes. Mais la Chambre est maitresBe de son ordre, il n'appartient pas au Gouvernement de lui faire des in junctions. M. le président. Le bureau pourrait insister auprès de la commission pour qu'elle active 6es travaux. L'incident est clos. M. le président donne successivement la parole a MM. Caeluwaert, Royers, Buysse et Mechelynck pour dóvelopper les interpel lations qu'ils ont anuoncées. Aucun d'entre eux n'est présent. La séance est levée a 2 h. 50. Mercredi 23 Juillet M. Hymans demande que la Chambre fixe son ordre du jour. M. de Broqueville, ministre de la guerre. Le gouvernement, d'accord avec la droi te, désire voir discuter tous les objets a l'ordre du jour ainsi que la question sco laire au cours de la présente session. Mais puisque le rapport n'est pas déposé, ce n'est pas le moment d'en dire davantage. M. Hymans. II doit être entendu que la discussion des projets d'impots ne pourra commencer que lorsque tous les rapports seront déposés. La Chambre ne pourra guère commencer le débat financier avant une quinzaine de jours. Or les discussions financières sont toujours chez nous longueB et détaillées. Cela nous conduirait au moins jusqa'a fin aoüt. Allons-nous alors, immódia- tement et sans un jour de repos, commencer la discussion d'un des plus importants projets dont la Chambre puisse être saisie Nous nous y refusons et si l'on veut nous faire violence, nous saurons nous défendre en usant de toutes les armes que nous donne le règlement. M. de Broqueville. 11 n'y a rien d'anor- mal dans la proposition qui vous a été faite. Consultez Ls précéients les lois scolaires de 1884 et 1895 out été votées en plein été, pendant la saison des vacances. II serait cependant possible de trouver un terrain d'entente entre les désira formels et k première vue inconciliables de la droitö et «SSP5- BTCS JOURNAL ©rgane Catholique TPRES de PArrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1