Téléphone §g Sarnedi 22 Novembre 1913 "IL-,,, le N° 10 centimes 48« Année N® 4811 Téléplione 52 Ce que disent les feuillés mort es Francois Fabié. Journalistes La loi Scolaire n. de Berg*erac Pensées du jour ■^gggggg■■"■■fr ■mi—— On s'abonne rue au Seurre, 36, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A YpreS) et A tons les bureaux de puste du royanme. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal >0 la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numércw supplémeataiflEB io francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser ft ■lavas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. En s'cn volant par'tourbillons De la forêt'vers leS sillons, Avee un bruissement d'ailes, Que disent les fcruilles des bois Elles ontide si douces voix Traduis.'rêveur, que disent-elles Elles disent que le printemps Les rempüssaient de nids chantants, L'éte', de rayons et de brises Mais que le printemps et l'été Ne sont plus et n'ont guère été, Et que le froid les a surprises. Et que c'est un trrste destin De sentir le froid du matin Les arracher a leurs ramures, Et la brise les promener, Et les pa»sants,les~piétiner Dans les sentiers pleins de murmures. Elles disent qu'elles n'ont plus Leurs beaux jours étant perdus Qu'a s'en aller au gré de l'onde, Sous les grands saules dépouillés, Ainsi que des oiseaux mouillés Vers l'abime lointain quifgronde A moins de quitterjes forêts, Pour abriter, dans les guérets, Les germes des moissons futures, Ou d'e'taler un chaud tapisj Sur les'p mvres morts assoupis Dans !a glaise des sepultures, "WV Mgr Waltz, évêque auxiliaire catbolique de BreBlau, fut autrefois journaliste et jour naliste militant. Dans les Notes et Souvenirs qu'il vient de pubLer, nous détachons les ligues sui- vaates relatives a son ancienne profession Les travaux des journalistes, écrit-il, sont rarement, appréciés. Combien de coux qui critiquent les journalistes pourraient ils exercer ce métier pendant six mois seule- ment. On ne saurait s'imaginer tout ce qu'un rédacteur a a souffrir. On exige de lui de tout savoir, d'etre au courant de tout.Quand il a fait un article qui lui a coüté des heures de travail, oü il a mis tout son esprit et par- fois tout son coeur, on apprécie peu ou prou son oeuvre. Parfois, on s'en moque même. Je comprends parfaitement qu'un journaliste vieillisse avant l'ft^e et qu'il soit atteint de maladies typiques, maladies de coeur, du foie, de la rate. II n'y a pas de profession qui exige au.tant de caractère et autant de coeur que celle de rédacteur de journal. J'en sais quelque chose par experience person nels, et c'est pour cette raison que je pro- fes8e une grande estime pour les journa listes. Combien, sont-ils, en Belgique surtout, ceux qui professent pour les journalistes une estime a laquelle ont droit cependant tous ceux d'entre nous qui honorent la cor poration a laquelle ils appartienrrent par la 8incérité de leurs convictions, exprimées loyalement et sans parti-pris VSA La cloture I La cloture I Dans la seance de Mercre'di dernier, notre honorable député, M. Colaert, a protesté contre la longueur de la dis cussion du projet scolaire,- M,; Buyl avail parlé pendant trois séances J S Void les paroles prononcées par M. Colaert, applaudi par toute la Droite, Naturellement, la gauche était furieu- se. Elle continue son obstruction; mais M. Colaèrt a obtenu ce résultat que les orateurs ne peuxent plus parler que pendant une heure. L'opinion publique sera avec notre représentant, M. COLAERT. Messieurs, la Cham bre m'en voudrait si je répondais a Tinterminable discours dont vous ve- nez heureusement d'entendre la fin. Rires et approb. a droite.) Ce discours n'a été qu'une longue diatribe, contre l'enseignement catholi- que-.. M. FLECHET, C'est une relation de faits exacts, M. BUYL'. Avec documents a l'ap- PuL v 14 M. COLAERT. Qu'une longue dia tribe, je le répète, contre l'enseigne- ment privé, contre les prêtres et contre les catholiqueSi M. DAMPENS* M. Buyl n'a dit que la vérité M. COLAERT,Je m'étonne que si l'honorable M'. Buyl n'a dit que la vérité, par exemple apropos de l'enquête sco laire, je m'étonne que la Chambre n'ait pas entendu une seule fois, depuis trente ans, prononcer le notn de cetle néfaste enquête: On semble avoir at ten- dp le moment oü disparaïtraient de cette enceinte ceux qui avaient voté l'enquê te pour parler de celle-ci et pour citer des faits qui ont été maintes fois réfutés. Protesta gauche.) M. LEMONNIER. Comment réfu tés Ils ne 1'ont jamais été» M. TERWAGNE. Ce sont des faits établis, au 'contraire M. BUYL'. .Vous n'oseriez pas ac cuser les témoins de l'enquête scolaire d'avoir prêté de faux serments.; M. COLAERT.; - En 1884, sous le gouvernement libéral, j'ai dit a la Chambre que si l'on continuait cette enquête, on allait voir surgir une ar- mée de faux dénonciateurs, servie par une légion de faux témoins, comme du temps de Tacite et après la chute des libéraux, M. Malou a dit que si jamais nos adversaires revenaient au pouvoir, its feraient sans doute encore beau- coup de folies, mais plus celle-la. (Tres bier.a droite.) M, HYMANS,; Aucune folie M, COLAERT. Le discours de M. Buyl est rempli de cboses inexactes. Protesta gauche.) M, C, HUYSMANS. Mais non J'ai vécu cette époque de la. guerre Scolaire et je sais ce qui s'est passé, M, COLAERT, - - - et;: je suis convain- cu que si le gouvernement libéral est tombé en 1884, c'est plutöt a raison de cette enquête qu'a cause de l'établis- sement même des iimpöts. M, C. HUYSMANfS. Les faits ci- tés par M. Buyl sont même en des sous de la réalité, M. COLAERT. Depuis trente ans, vous avez fait silen'cei sur l'enquête sco laire.,. (Protest, a gauche.) M. C. IIUYSMANS,; Non J'en ai déja parlé, t j M. COLAERT. et il a fallu que M. Buyl yienne ici faire un discours qui n'a été, je le répète, qu'une lon gue et violente diatribe contre l'enseï- gnement catbolique... (Protestations a gauche.) M. RENS. Ce sont des faits M. COLAERT, ...pour que yous rompiez ce silence. La discussion générale est virtuelle- ment close. Non 'seulemenf le pays reste indifférent, imais j'ai remarqué que pendant le 'dis,Cours de l'honorable f M, B.uyl, la gauche, socialist's et la gau- che libérale écouïaienll trés peu l'ora- leur. (Approbations a droite. Protesta tions gauche.) Elusieurs députés étaient sortis, 'd'au- tres causaient entre eux, a tel point que M. Buyl, croyant que le bruit ve- nail de la droite, en a fait la remarque; nous lui avons fait remarquer alors qu'il venait de son cöté. M. 'BUYL*. L'aissez done dire cela par des petits canard^ de provinces. M, BOLOGNE. Vous ne sauriez pas répondre M, COLAERT. -L Je ne saurais pas répondre, en effetï car je ne ré- ponds qu'a des arguments, et, dans le discours de M. Buyl, il n'y a aucun argument. (Trés bien! a1, droite.) II n'y a que des potins, et, a oes choses-la, je ne réponds pas. M, BOLOGNE. Vous ne répon- dez pas paree que l'on ne répond pas a des faits.; M, COLAERT, Je le répète, mes sieurs, cette discussion a Üuré assez longtemps. (Ah! ah! gauche.) Je vous exprime mon sentiment, mes sieurs... M. BRANQUART, Vous êtes im patient d'empocher l'argent. M. COLAERT. Cette discussion a duré beaucoup trop longtemps, et c'est pour cela que l'on n'écoute plus ni a gauche ni a droite, Voyez du reste les tribunes. Elles, aussi, se vident. (Rires a droite.) L'e pays n'écoute plus, il yeut pnfin voir clore cette interminable dis cussion. (Protestations a gauche.) Je vous en prie, messieurs, j'ai écou- té tout le monde sans interrompre une seule fois M. le président vient a peine de m'accorder la parole que les interruptions sont innombrables. Pour- quoi Parce que je dis que cette dis cussion a été beaucoup trop longue (Mon! non! a gauche.) M. BERLOZ. Pour yous peut-êlre! M. COLAERT^ Rappelez-vous, messieurs, que la loi de 1884 a été vo- tée en quatorze séances, discussion gé nérale et discussion des articles M. DEBUNNE. Et la loi de 1879,? M. COLAERT. Je parle de la loi de 1884 si vous voulez parler des au- Ires, vous en aurez l'occasion; yous n'avez, du reste, qu'a vous faire in- scrire. (Rires a gauche.) M. TERWAGNE, - Et vous dites que la discussion a été trop longue M, COLAERT, Faites-vous ins- crire, mais nous vous laisserons par ler seul, parce que je crois qu'a droite nous sommes tous de l'avis que tout a été dit, La loi de 1895 a été votée en dix- sept séances, dix-sept séances consa- crées a la discussion générale et a la discussion des articles, Et voici que nous siégeoifs pendant dix-huit séan ces pour discuter une loi qui, en som- me, vous donne aux deux tiers satis faction, (Oui! oui! a droite.) A gauche Oh oh M. COLAERT,; Vous direz sur quel point vous n'avez pas satisfaction. Mais, moi, je vous dis que vous ob- tenez satisfaction sur tout, sauf sur la question d'égalité des subsides auxéco- les adoptables comme aux écoles adop- tées et communales. Du reste, ne yous effarouchez pas, vous savez cela de puis des années. En 1907, lorsque l'ho norable M. de Trooz a annoncé un projet de loi scolaire, l'honorable M. Iiy mans s écria «L'e joui* oü vous éta- blirez l'égalité entre les écoles adop tables et communales, ce jour sera un jour de danger national nous soulève- rons l'opinion publique,» M. de Trooz lui a répondu Prenez acte 'de ce que je vous dis: Oui, oui, oui, nous pla- cerons les écoles sur .un pied d'égalité, M. HYMARS. M. de Trooz n'a pas dit cela. M. COLAERT. M. de Trooz a dit Oui, oui, oui M. HYMANS. Non! non! non! M. COLAERT. Vous m'avez un jour donné un démenti au sujet d'une opinion de M. Bara; le iendemain yous m'avez donné raison. Vous en ferez de même' demain. (I) Mais, messieurs, je ne veux pas in- sister. Je vous ai dit que je ne you- lais pas faire un discours, Je demande a mes amis de droite de ne plus par ler. Si a gauche on veut prolonger cette discussion sans fin, qu'on lui en donne l'occasion. En agissant ainsi, nous aurons avec nous l'opinion publique. Et je tiens plus a cette opinion qu'aux felicitations que je pourrais recevoir, comme M. Buyl, en faisant un discours. (Exclam. gauche. Trés bien! a droite.) La remuneration en matière de milice Mr le représentant .VAN MERRIS a posé le ll Novembre la question sui- vante a Mr. le Ministre de la Guerre: L'article ler de la loi du 28 octobre 1913 sur la rémunération en matière de milice, n'alloue aucune indemnité aux miliciens pauvres dont les parents et ascendants sont décédés et qui sont totalemenl abandonnés, e'est-a-'dire dont personne n'a pris sur lui la charge de leur entretien. Ces jeunes gens qui ont déja eu le malheur de perdre leurs parents et ascendants seront encores par la nouvelle loi, privés des ressour ces indispensables pour subvenir aux besoins de la vie l'allocation d'une indemnité aurait contribué, 'dans lame- sure du possible, a mettre ces jeunes gens sur le même pied que les autres miliciens a présent, ils devront s'a- dresser a la charité des soldats plus fortunés qui remplissent avec eux leurs devoirs militaires.; Ne pourrait-on pas porter remède a la situation pénible de ces malheureux en leur attribuant les 50 centimes par jour dont parle l'article ler. de la loi? Réponse: Lb loi du 30 ^loiit 1913, relative a la rémunération en matière de milice, s'oppose a ce qu'il soit don né satisfaction a l'hojiorable membre. -VW M. de Bergerac est ressuscité. Cyrano, le droit, l'amoureux, le grave Cyrano a paru soudain parmi nous avec son originate viva- cité et sa désinvolture choquante. II naquit par la plume alerte de M. Ed- mond Rostand qui trouva dans le monde une lacune a combler et lui donna en exemple, l'héros de son livre. L'auteur n'avait pas Be s lement pour but la renommée qu'une oeuvre au asi charmante et méritoire doit inévitableme at amener. II aspira non moins a rétablir sous leurs for mes rétrospectives, le courage, la rectitude, l'abnégation qui se perdent chuque jour da- vantage d'un bout il'autre, il;combat dans soa manuscrit, lesm&ux dont nouffre et qui minent la société actuelle. Plus clairement encore que dans son ouvrage, il défmissa le remèd e dans ses ad- mirables vers, qu'il récita lui-mêmeau Ien demain de la lre Représentati on de Cyrano au théatre de la Porte St-Mar tin, dans une matinee offerte aux élèves da «collége dont il a vait fait partie. En voici un extrait (l) EfTeciivement le Iendemain M. Hymans a déclaré a la Chambre qu'il s'était fcrompó. (Sóan. ce du 20 Nov.). M. de Bergerac est mort, je le regretU. Ceux qui l'lmiteraient seraient originaux, C'est la grace aujourd'hui qu'k tous, je xous soKkaiU Voilti mon conseil de poète Soyez de petits Cyranos S'il fait nuit, battez-vous a tütons centre l'ombr» Criez éperdüment lorsque c'est'mal c'est ml Soyez pour la beauté, soyez contre le nombre Rappelez vers la plage sombre, Le flot chantant de l'Idéal. L'idéal est fidéle autant que l'Atlantique. II fuit pour revenir et voici le reflux, Qu'une grande jeunesse ardente et poétiqae s* léve On eut l'esprit critique, Ayez quelque cbose de plus Ayez une Ime, ayez de l'üme on en reclame De mornes jeunes gens, sux grimaces de vlesx Se sont après un temps de veulerle inf&mt Aperqns que n'avoir pas d'itme C'est horriblement ennuyeux. Sans doute qu'un Cyrano de l'eipèce «e- rait un personnage original, maia l'auteur nous exhorte a être de petits Cyranos, et en ce qui nous concarne, pourquoi ne mettrions- nous pas ion conseil a profit. II reproche en outre a la jeunesse d'etre trop reule; il leur reproche encore leer manque d'idéal, de volonté, de courage, et de jour en jour, on constate la véracité de ses propos. Nous autre» catholiques, nous pos.e'dons un idéal est idéal nous eet conunua et o'est de celui que je veux parlor tout particuliere- mant. La religion on l'a déji devinó ne nous tient pa» aaien a coeur et notre jeu nesse manque d'entrain a la proclamer aon culte et a en empanacher aux circon»tancea critique». Ne montre-t-elle pa» un»faible»a» a professer publiquement l'en.eignement et l'éducation religieux qu'ell, a re5US ie |(t parent» et sïeuls. Ell# n'o«e et cepeadant, quoideplu» beau, de plu» noble que de déclarer le parti»an imperturbable d'une doctrine qui po»«ède a lui «eule, 1'ldéal le plus élevé qui soit. L auteur qui prête a Cyrano un pouroir magique qui nous semble une chimère, ssj convaincu cependant q«e la volenté et I» courage sont l aide le plus eificace ft braver les difficultés sane cesse grandissaatee que notre imagination nous représente comme des obstacles a vaincre. L'idée seule de l'effort a accomp]ir,«;la crainte de paraïtre ridicule nous retient et nous fait excessive- ment timide. Et pourquoi, je me le deman de, devrait-on rougir de Implication d'un bon acte, généreux et bienfaisant comme l'est notre croyanoe a nous teus. Les événements do chaque jour nous #p- portent autant de preuves indóniables que vouloir, c'est pouvoir. II* nous apportent da- vantage. les progrès »urprenants de notre foi. Dans la coordination de ces axiomes, il nous faut puiser l'effort nécessaire lutter contre les, agreBieurs et les blasphémateurs de Ja Croix. Alors. seulement, se lèvera l'aurore des de Bergerac chrétiens, fiers de leur panache péremptoire et.auxquels il sera superflu de s'écrier Ne connaissez jamais la peur d'être risible; On peut faire sonner le talon des aïeux Même sur des trottoirs modernes et paisibles, Et les éperons invisibles Sont ceux-lb qui tintent le mieux, Nbutm. VSA- La morale chrétienne dit admirablement que les riches no sont que les trésoriers des pauvre»c'est une parole vraiment divine et qui sufflralt, si elle était gravée dans tous les coeurs pour faire le salut de la sooiété. Jules Simon. Oa ne peut pas faire un meilleur usage des biens de la terre qua de le- faire torrir a des oeuvre8 de charité. Par lü, on les fait en quelque sorte retourner k Dieu qui est leur source et qui eit aussi la dernière fin laquelle toutes choses doivent se rapporter. S. Vincent de Paul. SS M JOURNAL lp* WT'- ©rgane Gatholique TPRES de 1'Hrrondissement l-i F*a fc«

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1