Téléphone ji Téléphone 52 GMMmWE fPMQiSE Samedi 29 Novembre £913 le N° 10 centimes 48e Année N° 4812 Les Petits Enfants Le Centenaire de Louis Veuiüot L'Echec de la Laïcisation -\vs- Ce que veut le pays La Chambre La Conférence du R. P.Lebbe On s'abonne rue au Beurre, 36, A Vpres, et A tous les bureaux de poste du royatune. Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps d« Journal do la ligne. Les insertions judicaires, t franc la ligne. Les ouméros auoplémentsiros 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptë les deux Flandre») s'adresser FA$ems Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Ces enfants de Galilée .Que Jésus bénit, un soir, Devaienf. 11 me semble, avoir Ta fine tête bouclée, L'oeil clair, les cheveux aux venls lis te resseinblaient peut-être. Laissez, disait le 'doux Maïlre, Venir les petits enfants, Toi, comme eux, naïve et blonde, II l'a prise a lui, Jésus. Un jour, tu les aurais sus Les tumiilt.es de ce mondei Elle eüt connu le danger, Ta petite dme angélique, Aussi ta candeur. m'explique Le geste du bon Berger. Et ses paroles me semblent Plus claires, je comprends mieux Pourquoi le r.ègne des cieux Est pour ceux qui te ressemblent f Aadré DUMAS. Un Bref de Sa Sainteté Pie X Le quatrième yolume de la Vie de Louis Veuillot», que la librairie Le- thielleux vient de mettre en vente, s'ouvre par un Bref pontifical quicon- stitue un solennel hommage a l'illus- stre écrivain, en mêrne temps qu'une haute lef on pom-; tous les catholiques A ce double titre, il doit être ei té. Au tres Cher Fits Franpois Veuillot, Trés Cher Fils. C'est avec une bien douce satisfaction que Nous avons repu l'hommage de la dernière parlie 'de la Vie de Louis Veuillot», iVOtre oncle, et Nous vous félicitons de tout notre cceur d'avoir mené k si heureuse fin eet ouvrage de haute importance, laissé inacheyé par votre trés digne père. La publication de yotre beau travail ne pouvait se faire k une heure plus opportune, puisqu'elle a précédé de peu de temps la date mémorable du centenaire de naissance de l'éminent pu bliciste catholique, dont le nom dés- oimais est glorieusement fixé dans l'histoire, A l'exemple des deux Papes qui Nous ont précédé sur ce Siège Apos- tolique, et principalement de Pie IX de sainte mémoire, il nous est agréable de rendre témoignage a ce grand hom- me de bien, "défenscur irróductible des droits de Dieu el de l'Eglise. Avec la flamine de son zèle d'apo- tre, il entra dans la üce, orné des dons précieux qui font l'écrivain, l'artiste et le penseur de génie, par lesquels il a égalé et surpassé les maitre les plus illustres car, dans les saintes ba- tailles de la 'défense des principes sa- crés, sa plume était a la fois un glaive .ranchant et un lumineux flambeau, te qui enlraxnait la vigueur de sou es- brit, ce qui l'env.eloppait de lumiére, :e qui en cenluplait l'énergie, c'étaient vee sa foi profonde, l'amour de l'E- lise dont il ilésirait le triomphe, et amour de sa patrie qu'il voulait fi- éle a Dieu, Guidé par cette foi, inspiré par ce ouble amour, il sut repousser com ic une impiété jtoute diminution de la myeraiacté de J.ésus-.Chcist et toute renonciation aux enseignepjenls de la Chaire A'postolique. II comprit que la force des sociétés est dans la reconnaissance pleine et en tière de la royauté sociale de Notre- Seigneur et dans l'acceptation sans ré serve de la suprematie doctrinale de son Eglise. Avec quelle ame droite et fiére, avec quel coeur indomptable il fit entendre sur ces questions fondamentales, les proclamations les plus courageuses, con- fessant sans hésitation et sans atténua- tion la yérité catholique, ne voulant jamais distinguer entre les droits que le monde moderne admet et ceux qu'il prétend jproscrire, Avec quelle géné- reuse franchise il sut démasquer les théories liberates, auX déductions si funestes, dans les sophismes dissimu- lés sous le nom de liberté Convaincu que la nation qui porte a travers les sièles le nom de Fille Ainée de l'Eglise, 'doit sa foi, son génie, k la logique de son histoire, de reconnaitre dans leur plénitude les droits du Saint-Siège et l'autorité du Pontife Romain, il s'appliqua avec tou te l'ardeur de son ame a dissiper les préjugés et les équivoques du Gallica- nisme, et fut d'une aide puissante dans le grand mouvement vers le Sièse Apos- tolique qui signala son époque. Nul n'ignore la persévérance avec laquelle il s'éleva toujours contre les esr>i-n~ 1^1 oUctuquaient aux sources vi- ves des traditions chrétiennes, force et gloire de sa patrie. C'est assurément un grand honneur pour un serviteur de l'Eglise, 'd'avoir pendant prés d'un idemi-siècle, proje- té, sur les événe'ments qui se sont succédé dans le monde, la pure lumiére de la doctrine catholique et d'avoir poursuivi sans trève ni merci l'erreur qui s'étale au grand jour et l'erreur qui serpente dans l'ombre. II lui reste le mérite et la gloire de l'avoir fait avec le courage, l'entrain et l'enthousias- me d'un homrne qui posséde la Vérité et qui sait que cette Vérité a des droits imprescriptibles. II lui reste le mérite et la gloire de l'avoir fait dans l'obéis- sance et la discipline, le regard fixé sur les directions du Saint-Siège. II lui reste le mérite et la gloire de l'a voir fait avec un désinléressement com plet, ne cédant jamais aux séductions, aux louanges, aux promesses, bravant l'impopularité, les intrigues, les anti pathies, les accusations caloinnieuses de ses adversaires, parfois la désappro- bation même de ses compagnons 'd'ar mes, heureux d'avoir été trouvé di gne de souffrir des affronts pour le Nom 'de Jésus (Act. V. 47), L'ensemble de sa carrière illustre est digne 'd'être présenté comme modèle a ccux qui luttent pour l'Eglise et les causes saintes, et qui sont sujets aux mêmes contradictions, aux mêrnes 'dé- chaïnements de la passion. Qu'a l'ex emple de Louis Veuillot its soient fiers de leurs litres de chrétiens et de servi- teurs de l'Eglise; qu'ils sachent que Dieu combattra avec eux et leur don- nera la victoire a l'heure marquée par sa Providence. Avec le témoignage de toute Notre satisfaction, Nous vous accordons, trés cher FilSj comme gage des faveurs cé- lestes, a vous et tous les membres de votre familie, a tous les descendants de Louis Veuillot, notre Bénédiction A'postolique. Donné a Rome, prés de Saint-Pierre, le 22 octobre de l'année 1913, de No tre Pontificat la öhzième. PIUS Pt P. X. Un grand journal anticlérical pari- sien, le Journalpublie dans son nu méro de mercredi sous la signature de Jean de Bonncfon, un article qui con- clut nettement a la réintégration des religieuses dans les hopitaux francais Cinquante-deux municipalilés, par- faitement républicaines, écrit M. de Bonnefon, ont demandé, üepuis six mois, quelle est la marclie a suivre pour rendre légalement aux religieuses la surveillance des hopitaux. Dans le même temps, deux écoles 'd'infirmières laïques ont été fermées, faute d'élèves.» Ainsi échoue cette laïcisation de la douleur et 'de la misère, qui a fait couler beaucoup d'encre et de sang. De tou tes les lois, celle-ci a eu le sort le plus singulier, puisque les ministres en voy age n'ont jamais cessé de 'décorer les sceurs que l'expulsion guetlait, On cherche maintenant non pas une, mais un millier de soeurs pour rempla- cer au chevet des malades les infirmiè- res laïques, honnêtes sans doute, 'dé- vouées même, mais arrachées a eet emploi par le souci de la familie, par le jmariage, par la maternité, par ces liens qui font d'ê Ia femme ia gardien- ne de son r^r\y-t l'infirmiOT'o >1 rxn ociiis-ioyer. Mais comment dire aux soeurs expul- sées Revenez, mesdames; nous croyions pouvoir nous passer de vous. Nous avons le regret de voir notre er- reur. Get aveu de l'impuissance laïque au- près des malades a été faite déja par un homme distingué: Napoléon. Et le journaliste anticatholique rap- pelle comment Bonaparte, réclamant en vain des infirmmières pour l'armée, fut 'trés heureux d'accueillir les Reli gieuses Un jour, il vit arriver avec une lettre de Portalis, une grande femme qui portait courageusement et simple- Inent la coiffe des Filles 'de St-Vincent. La Révolution avait tout pris aux Filles de Saint-Vincentles maisoas, maisons, les autels, les malades même. Elle n'avait laissé a la vieille supérieure que sa tête mais solide et taillée pour le soulagement de toutes les douleurs. De Fair le plus calme du monde, la religieuse öffrit au général les services de son Ordre. Elle ne demandait en échange, a celui qui allait être bientöt le inaitre de l'Europe, ni privilèges, ni honneurs, Elle voiüait, sans conditions, reprendre auprès de la douleur le poste d'oü les orages avaient arraclié ses soeurs. Bonaparte n'attendit pas la fin 'de la requête. II se leva et rédigea cette note: Faire rendre justice a ces Filles. Les employer sans retard. Vingt-quatre heures plus tard, un 'dé- cret signé Chaptal rouvrait les maisons des Filles 'de la Charitéi Les attendussont au grand regis- tre, de la main de Bonaparte Considérant que les secours et les soins accordés aux malades ne peuvent être donnés assidüment que par des per- sonnes vouées au service d'une idéé supérieure et dirigées par Fenlliousias- me de la charité. Arrête «Art. 1. La citoyenne Dulau, ci- devant supérieure des Filles de la Cha rité, 'est autorisée a former des élèves. Art. 2. La maison hospitalière de la rue du .Vieux-Colombier. est misea sa disposition. Art. 3. Les fonds nécessaires se- ront pris sur les dépenses générales des j hospices,- C'est ainsi que le bévouement* rem- plafa, sous le Consulat, les services sa- lariés. Après une nouvelle expérience qui n'a pas été bien longue, les anticléricaux francais du XXe siècle constatent eux aussi la faillite des services salariéset s'efforcent de leur substiluer le dé- youemenL religieux. Le mouvement en faveur des Sceurs s'accentue 'de plus en plus l'article du «Journal» en est un indice frappant; le vote émis mardi par une com'mis- mission 'du conseil municipal de Pa- ris en est un autre indice nonmoins remarquable. Cette commission avait a se prononcer sur la réintégration des Soeurs. La proposition n'a été rejetée qu'a la majorité de 7 voix contre 5, mais l'examen du dossier a révélé cette parlicularité, dont la constatation a provoqué une vive impression, que la proposition s'appuyait sur une pé- tition couverte de 167.849 signatures Une statistique fort suggestive vient d'être fournie a la Chambre par M. le ministre des Sciences et des Arts en demandant quel était au 3 décemhu^ ses primaires «communales» oü ;»tous« les élèves suivent les cours de religion. Voici la réponse de M. Poullet: Anvers, 700; Brabant, 1.143; Flan dre Occidentale, 587; Flandre Oriën tale, 792; Hainaut, 804; Liége, 626; Limbourg, 249; Luxembourg, 540 Na- mur, 679. Total pour le royaume: 6.120 II y a done en Belgique plus de 6.000 classes communalescelles que les libéraux et socialistes appellent nos écoles oü pas un seul enfant n'est 'dispensé par ses parents, du cours de religion. Et 'dans les classes oü tous les en fants ne suivent pas le cours de religion, combien sont dispensés Un nombre infime sur la totalité de la population scolaire. II suffit qu'un seul enfant soit dis pensé du cours de religion pour que la classe qu'il fréquente ne trouve pas place dans la statistique ci-dessus. Les 'deux provinces qui tiennent la tête 'de la statistique sont précisément deux provinces a majorité cartelliste et maconnique le Brabant et le Hainaut. -\W- VENDREDI 21 NOVEMBRE. Trois socialistes, les citoyens Tro- clet, Debunne et Terwagne prononccnt chacun un discours contre le projet scolaire; Terwagne s'occupe surtoutde l'inspeclion médicale, MARDI 25 NOVEMBRE, M. de Broqueyille, ministre 'de la guerre, continue son discours en ré ponse k Interpellation Brunei, Le ré- glement qu'on incrimine date 'du règne de Léopold II et ses origines se con- fondent avec celles 'de notre nationalité. Tous les ministres de la guerre, y com- pris le ministre de la guerre du ca binet Frère-Orban, ont pensé que l'ar mée deyait des marques d'égards et de respect au culte professé par la ma jorité de la nation. M. Carton de Wiart, ministre 'de la justice, relève les insinuations de MM. Huysmans et Leonard au sujet 'de la libération des prisonniers et proteste avec énergie dans l'examen Ües recours en grace et des demandes de libéra tion eonditionnelle, il a la conscience 'de ne s'être jamais laissé influencer pae des éléments étrangers.: M, Vandervelde réclame le dépot du rapport sur le projet Ge loi sur, le travail infantile, M. Vandervelde présente une au tre motion qui tend a faire tenir Ges séances du matin pour discuter les pro jets de loi relatifs a la pension des mineurs et a la société nationale des habitations öuvrières, II ne nous reste, dit-il, que 12 séances utiles avant ies vacances de NoëL Or, d'ici la, la Cham bre doit voter Ie budget des voies et moyens, celui des Rotations, le contin gent 'de l'armée et le budget du Congo. M. Lemonnier, libéral, repousse cel- te proposition; qu'on ajourne au mois de janvier la 'discussion des articles du projet scolaire et qu'on aborde im- médiatement les budgets, (Interruptions a droite). M. de Broqueville, ministre Ge la guerre. Si la Chambre veut faire ce qu'il était implicitement entendu Ge faire a Ia cloture de nos hravaux au mois d'aoüt, c'est-a-dire de discuter la loi scolaii-e avec. toute Fampleur néces saire mais sans désemparer, nous pou- vons nous rallier a la proposition de M. Vandervelde, Jamais aucune loi sco laire n'a été discutée si longuement: Voici quarante-quatre jours que no»-- faïè7 et la plus longue discussion de pro jet scolaire celle de 1879 n'a pris que 38 séances, D'autre part, tant que la loi sco laire, imposant l'obligation de fréquen ter l'école jusqu'ü 14 ans, n'est pas votée, nous ne pouvons pas interdire k l'enfant de pénétrer. dans l'atelier avant 14 ans. Après 'des discours yéhéments de MM, Vandervelde et Hymans et une intervention 'de M. le ministre Poullet la proposition Vandervelde est repous- sée par 65 voix contre 28 (droite ef gauche libéi-ale contre socialistes); cel le de M. Lemonnier est rejetée par 52 voix contre 43, Un ördre 'du jour de M. Woeste, con- 511 comme suit: La Chambre, considérant que ni l'art. 15 de la Constitution ni la liberté de conscience ne sont en cause Gans le 'débat actuel; approuyant les expli cations 'du gouvernement et s'y asso- ciant, passé l'ordre Öu jourest adopté par 88 voix contre 54 et 1 abs tention, celle de M, Ie ministre de la gue«'U MERCREDI 26 NOVEMBRE', Les socialistes C, Huysmans et Bran- quart, MM, Grafé et Asou prennenf également la parole pour, répéter ce que dix autres orateurs ont déja dit, ressasser 'de vieilles rengaines et lire des citations, JEUDI 27 NOVEMBRE, M. Cocq (lib.) développe le thème traditionnelle projet de loi n'a d'au tre but que ruiner. Fenseignement com munal. AAV- La brillante causerie de notre concitojen, missionnaire a Ïien-Tsin, avait réuni 4 la salie St-Louis un public nombreux et sym- pathique parmi lequel beaucoup de nota- bilités. Le vaillant Lazariste a laissé parler,durant deux heures, son grand coeur d'apotre du mouvement religieux catholique eu Chine. Détruisant nombre de préjugés en cours dans nos pays d'Europe, il a fait valoir les nobles qualités de ce peuple trop longtemps calomnié. Les projections lumineuses d'uno -99 mpm. JOURNAL ©rgane CathoSique ypr: as de Fflrrondissement I I —Hln Ifli Hill 1 >111 1 1 m .9Ml r-rr:rr répnnco anno quoetion do M. I.orand, Aoxxj jvj. v t XU HUiUJjl C Ut/O V/ldb"

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1