.rneton
NTENAIRE
RENTIER
cloitre
Saint Martin
avaux de reatauration
ie touchent a leur tio.
de ce monument bisto-
il y a a peine encore
le detail qui prendront
troii semainea. Le pla-
;e central est achevé et
tenantes de la cathédra-
ce aystème perfectionné.
llement du Bquare atte-
ement et permettent de
l'effet grandiose de la
monumentale de notre
tition des cantons
l'arrondissement.
nouvelle loi militaire,
ministratif d'Yprcs, com-
t sept cantons de milice
lunes suivantes.
inlicgbe, composé des
ote Boesirghe, Brielen,
inghe, Oostvleteren, Via-
eele, Woeeten it Zuyd-
ssines, composé des com-
Kemmel, Locre, Mtssi-
Ploegsteei t, Warneton,
tsc'aaete.
ischendaele,compoié des
mdaele et Zennebeke
ibrugghe Haringhe,com-
s Crombeke, Proven,
be, Watou et Westvle-
iperinghe, composé dts
leringbe, Renioghelst
vicq, composé des com-
eton, Comines, Gheluwe
n, Wtrvicq et Zant«
s, compose des commu-
iheluvelt, Langemarck,
Ypres et Zillibtke.
ilice siègera a Ypres,
lissement et sera corn-
tribunal de premiere
du jugo de paix du can-
nnent les milici-ns et
contributiocs.membrts.
'arrondissement siêgera
i a titre de rapporteur
ve.
lunalo. Concert
embre, a 5 heures du
talles (Entrée Maiché
re X.X. X.
ie Léonore Beethoven
l) J. WlTTEBROODT.
ntaisie. Lalo.
Brahms,
s-W-
I. le Cure Salinghe
ai0.30hs., la popula-
de Warneton, sans dis-
c et ele condition, clait
occasion des funérailles
pasteur, Ml AugusteSa-
la paroisse depuis 26
parcours du cortègc fu-
Lre a l'église et de celle-
3, comme aussi dansles
ss,„ le drapeau national
irne a toutes les maisons
«res entourés de crepe
s.
WEE DE CORPS.
j-es commence le défilé
s qui viennent s'ineliner
i'ois devant la dépouille
3-ur pasteur.
L e R. M. le Chauoinc Dc
ai d'Yprés, enlouré fl'un
gé cn surplis proccde ;i
cjrps.
oil le cerciieil parait a
que toutes les lètes se
le bourgmestre Godt-
DE
mercredi prochain, le
Yla mort clu cclcbrc vul-
■.a pomme dc terre, An-
_er.
de nos jours, on pan-'
eommcmore taut dc
blies qu'on éprouve lin
Y aller dime variante
cetle fois, tin veritable
I buniaiu'té.
'ombragè, il est vrai, h
pliilosopliique, l'agrouo-
i ne se soucia que de
"'hire du précieux tu-
Tire aujourd'hui au me-
sur 'es tallies royales
plus déniocraliques.'
tie notre hommage, au
schalk, au nom de l'administration
cbimnunate, prononee l'éloge funèbre
suivant
Messieurs,
Au nom de l'administration communale et
de toutes les administrations de la commune,
auxquelles j'associe notre population toute
entière, je viens déposer au pied de cette
tombe trop inopinément ouverte, avec l'ex-
pression de nos regrets, un pieux hommage
de véne'ration et de profonde gratitude.
Pasteur e'clairé, circonspect et prudent, il
exerca, avec le plus grand fruit, pendant une
longue période de 26 années,avec une sagesse
et un tact toujours en éveil, son ministère
sacerdotal, rendu bien difficile au début,
dans une commune, naguère encore profon-
dément trouble'e par d'ardentes luttes intes
tines.
Avec la sureté et la rectitude de son juge-
ment, il comprit que pour gagner les cceurs
et captiver les ames, il fallait avant tout paci
fier les esprits.
C'est a quoi il s'appliqua avec un zèler^
une activité infaligables.en mettant en oeuvre
toutes les ressources de sa diplomatie.
Giace a des concessions opportunes et
adroitement consenties joint a une modéra-
tion qui n'excluait cependant pas la fermeté,
M. le Cure exer$a, en peu; de temps, un
grand ascendant sur ses paroissiens nom-
breux é'aient ceux qui, dans les affaires épi-
neuses, avaient recours a ses bons conseils.
II conquit promptement aussi par ses
homélies le presüge victorieux du talent,
c'est par la qu'il acheva de dominer la situa-
tion.
Appuyé sur l'écriture sainte et les saints
pères, il exposait avec la maitrise du philo-
sophe les principes et les préceptes de la mo
rale catholiquessa parole, sobre, claire,
piécise, subtantielle, toujours simple, déga-
gée de tout effet oratoire, ne manquait cepen
dant pas d'éloquence, il excellait dans les
questions ardues ay mettre de la clarté, tant
les comparaisons qu'il adoptait a sa démons-
ration e'taient simples et pleines de bon sens.
Je m'arrête car je m'apercois M. M. que j'em-
piéte quelque peu sur un domaine que n'est
pasle mien.
Une voix, plus éloquente et plus autorisée
que la mienne, vous dira Messieurs, pour
votre édification ce que fut le prêtre et l'apo-
:re dans l'exercice de ses foneiions sacerdota-
ies.
Et maintenant, M. le Curé, au nom de
tons vos paroissiens, je vous dis au revoir et
pour eux je vous adresse une dernière prière:
Du haut du ciel, oü je n'en doute"pas,vous-
avfz déja rccu la recompense du bon Pasteur
protégez cette ville objet de vos predilections,
demandez a Dieu qu'elle reste fidéle a vos
pnsoi.gr.rments, qu'elle conserve toujours la
loi ardente de ses pères afin qu'un jour nous
puissions tous ensemble entonner le
momphal hosanna de la vtctoire.
Aussilót après, une jeune fille, du
haut des marches du presbytère, ex-
prima d'une voix claire et érnue les
sentiments de reconnaissance de tou
tes ses coippagnes enyers le regrctlé
délunt.
Ensuitc le cortège funèbre se met en
marclic. Derrière la croix et les en
fants de chceur se rangent les .enfants
des écoles de la ville et du hameau du
Gheer, l'Harmonie Royale de Varneton
qui exécuta d'imposantes marches fu-
uèbres, des délégalions dès diverses so-
ciélés de la ville avec Ieurs drapeaux
ou bannières, sociétés de secours mu-
hiels, gymnastique, etc., les facteurs
de la ville avec leur précieux fanion,
ia gendarmerie ct la douane au com
plet et en grande tenue, les diverses
congregations et confréries dé la pa
roisse, le chant sacré, un nombrëux
clergé en surplis.
La dépouiHè funèbre était portee par
des prêtres originaires de Warneton et
'précédée des emblêmes sacerdotaux
aux mains de M. Jean Menet, fils de
M. Désiré Menet, conseiller communal.
Les coins du poële étaient tcnus par
M. M. Godtschallc, bourgmestre, Louis
Volbreclil, président de la Fabrique
d'Eglise, Mff Sibille, notaire honoraire,
président de la commission des llospi-
ces, et M. I'abbé. Platei, curé de Bas-
Wam eton.
Jmmédi'atémènt après Ia dépouille iu-
nèbre venaient le Conseil communal au
icomplet, ayant a sa tête MM. les échevins
nom des Elamands reconnaissants, el
fcbnsacrons a l'éyénement ün court aper-
leu historique.
Ltiltivée de temps iinuiémorial dans
LAmérique du Slid, la porame de terre
Klit introduite en Europe par les Espa-
ignols, après la conquête du Pérou.
jCeux-ei rimportèrent aussitöt dans leurs
possessions eontinentales, notamment
jen Elandre. Elle y fut bientöt cultivée
hl grand, de même que dans quelques
hu tres regions d'Europe, fort limitées.
A part eela, elle fut généralement mc-
l'onnuc el l'objet de vives préventiens,
néme dans Ia clasSe instruite cl parmi
es savants. Ün arrê't du parlèménl 'de
Besaneon porie Attendu que la pom
me dc terre est une substance perni-
•icusc et. que s"on usage peut donner
ia lèpre, defense est faite, sousj peine
June amende arbitraire, de la eulti-
ycr dans le terriloire de Salins, v
pendant prés de deux siècles 011 con-
L'. Ghesquière el Deeojiiuck, el le Con
seil de Fabrique. Lè deuil était con
duit par les neveux du défunt, MM.
Joseph et Jlenri Salingue, cultivateurs,
a .Warneton, accompagnés do M. M.
les abbés Decock, ex-curé de Comines
et Ollivier, curé de Vlamertinghe, par
MM. Eouis et Joseph Yermeersch, au-
tres neveux, cultivateurs au Ploeg-
steerl, qu assistait M. I'abbé Vanliere,
curé de .Wytschaete, et par le R. Frèrc
Archange, des Pères Capucins, étudiant
en théologie, dans le monde, Albert
Demailly, pelit-neveu du défunt, aceom-
pagné du R. P. Oswald, préfet des
études au noviciat des Pères Capucins
d'lseghem.
Réo M. Salingue
Parmi la nombreuse assistance
nous avons remarquéM[. M. Van
Merris, membre de la Chambre des
ReprésentantsBruneel de Montpeï-
lier et Thevelin, conseillers provin-
ciaux, Therry, notaire a Neuve-Eglise,
Bruneel de Montpellier, fils, MM. les
abbés Goemaere, curé de N.-D. a Po-
peringhe; Hosten, professeur de théo
logie au Grand-Séminaire de Bruges:
Claeys, Marcou et Verriest, anciens vi-
caires de .Warneton, et de nombreux
prêtres du doyenné; les RR. PP. Ca
pucins Albéric et Valentin, de la ré-
sidence 'd'Enghien.
L'a Inesse fut célébrée par AF le
doyen De Brouwer, assisté 'des mêmes
prêtres que pour la levée du corps et
tous en cbape. Lés chants furent exé-
cutés par la Schola des garcons et des
fillesi
I/église était tendue 'de noir. Malgrc
ses grandes proportions, elle était trop
petite pour contenir la foule immense
qui défii'a a l'offrande faite simultanémen'
a l'entrée des 3 choeurs. Celle-ci dura
jusqu'a la fin de la messe. Quinze
een Is souvenirs mortuaires avec le por
trait du défunt furent distribués.
Avant l'absoute, M. le doyen d'Ypres
monta en chaire et dans une allocution
toüchante résuma la belle vie'dn re
grctlé pasteur et fit l'éloge de ses ver
lus, de son zèle, de sa droiture, de
sa cbarité, dans les termes suivants
Trés chers paroissiens
de Warneton,
C'est avant tous autres vers vous que se
porte ma pensee au moment oü je dois de
vant cette dépouille mortelle que nous vou-
lons honorer de nos suprêmes hommages,
faire 1 éloge de eet homme de bien, de ce
vrai prêtre du Seigneur, de ce Pasteur vé-
néré dont nous pleurons la perte.
Oui, Trés chers Paroises de Warsêion,
c'est vous qui perdez le plus par cette mort,
c'est a vous que vont nos condoléances les
plus intimement senties.
Et la familletrèshonorable du cher défunt
ne m'en voudra pas de ne pas penser a elle
d'abord,en me faisant l'interpréte de la dou-
leur commune ils pleurent il est vrai celui
qui était le chef de la familie, qui était k-ur
couronne et leur gloire, mms l'amour, l'esti-
me et Ie respect, qu'ils lui avaient voués,
n'avait point sa seule source ni mêm? sa
source principale dans les liens du saDg et
de la parente qui les unissaient a lui, pour
eux aussi c'était avant tout le Prêtre de N.
S. J.-Ch., lTiomme de Dieu, le Pasteur d'ü;
mes, qu'ils aimaient et vénéraient en lui et
pour cela mêmc, non seulement ils ne m'en
voudront pas de dire que mes plus vives et
tinua, en France, de considérer la
pome de terre comme bonne, tout au
plus, pour nourrir les cochons.
Vers la fin du 18e siècle, grace aux
efforts de Duhamel et au concours de
I urgot, 011 commenca, par endroits, a
utiliser la pomme de terre pour la riour-
riture des hommes.
En 1765, Mgr. du Barral, évêque de
Castres, réunit le plus de tubercules
qu'il peut se procurer, les distribue
aux curés de son diocèse, puis leur
adresse une instruction détaillée sur la
culture dc celte plante, et leur impose
la propagation de la précieuse solanée.
En outre, eonvaincu que le développe-
ment de culture doit aider au bien-être
de la classe ouvrière, il s'adrcsse aux
grands propriétaires de quel (pies coins
de terre incultes, en faveur des ou-
vriers qui voudraient les planter en
pommes de terre.
mes plus profondes condoléances na vont
pas a eux ruais aux cheres ouailles du défunt
pa ttur, mais au contraire ils feront écho a
cette parole et y trouveront l'expression du
plus grand éloge que je puisse faire de leur
cher parent dont l'image sa gravera sous eet
aspect dans leur plus pïfofonde mémoire
comme entourée d'une auréole de sainteté
et de respect qui la leur rendra plus chère
encore
Je ne vous étonnerai done pas, chers
Frères auditeurs, si je vous dis que c'est
avec des sentiments tout particuliers de
profonde douleur, d'amers regrets que je
prononee aujourd'hui eet éloge funèbre, au
nom de ces paroissiens éploiés^au nom de
cette familie en deuil, au nom de taut de
confrères du doyeDné d'Ypres avec qui aime-
raja proclamer le cher défunt notre vé
néré doyen dage et aussi s'il m'est
permis de l'ajouter, un titre spécial en
mon nom personnel car le R M. Salinghe
n'était pas seulement pour inoi un ami, il
é'ait mon ancien Mat re, mon ancien Pro-
ft sseur il était mêmo, depuis la mort du
Chan. Van SteeDkiste, le seul survivaut de
tous ces ombreux Profess urs et Mat res
que nous avons eus au cours de tant d'anLées
a'études. C'était done sur lui qu'avaient dft
comme se concentrer peu k 'peu tout l'atta-
cbant souvenir qu'ou garde de maitres con-
nus et aimés aux temps de la jeunosse.J
C'était en 1863, il y a done 50 ans,
leR. M. Salinghe était depuis 2 acs Profes
seur de sciences naturelleBot matbématiques
au Petit Sémioaire. II nous donna la philo-
logie grecque au cours de philosophic.
Comme on l'a déja dit, c'était uniquement
pour raison de santé que ses supérieurs ne
l'avaientjpasjenvoyéj Louvain, [après ses
années de Séminaire, pour y poursuivre de
hautes études. Les fatigues de ces hautes
études lui lurent épargnées, mais les rudes
labeurs du professorat ne permirent pas non
plus a sa santé de se raffermir en 1872. il
futnomtré vicaire a LuiDgne eten 1879,
curé a Ten Briele. Dès ses débuts, dans le
saint ministère, il déploya les grandes quali-
tés d'esp'it et de coeur dont Dieu l'avait orné
et doet il avait enrichi le précieux trésor par
ses solides études, sa piété exemplaire et
sou travail incessant. Je ne veux point m'ar-
rêterac.s premières étapes de sa vie de
ministère paree que j'ai hate d'arriver au
champs du Seigneur tü il demeurale
champ qu'il put labourer, enBemencer.cul-
tiver, d'aprè3 ses vues, pendant uüe -longue
suite d'années, et oü sous la bénédiction du
ciel il fit de si amples moissons je veux par-
ler de cette paroisse et de cette ville de
Warneton.
Quand le Rév. M. Salinghe y fut nommé
la Biluation des choses au point de vue reli-
gieux et moral était bien différente de celle
d'aujourd'hui on pourrait pret que diie
qu'elle en était le contre pied. II fallait un
bomme d'intelligence supérk ure, surtout de
graDd tact,de dévouementabsolu, de volon-
té souple et tenace tout-a-la-fois, pour y
donner une (fff orence nouvelle a la vie chré
tienne, ramener la paix et l'union dans la
population et rétablir les rapports de con-
fiance et d'aide-mutuelle entre les autortiés
civile et religieuse. Cet homme d'élite était
tout désigi dans la personne du zélé curé
de Ten-Briele,en plein dans la ba'isse d'une
nouvelle église.
On a reconté qu'a l'occasion de la nomi
nation du nouveau curé de WarLêton, Mgr
Van Hove, alors vicaire-général, qui avait
connu de prés, comme supérieur du Petit
Séminaire, le jeune professeur d'algèbre, et
qui aimait le mot spiritual et l'expression
pittoresque, affirma toute la confiance de
l'autorité Diocésaine et la sureté du succès
qui ne pouvait mentir au nouveau pasteur,
en disant que M. Salinghe commencerait
par léduire bien des difficultés a leur plus
simple expression et puisqu'il mettrait le
tout en équations ce qui ne pouvait manquer
d'amener des solutions sures et donner des
valeurs ex .ctes et constantes.
L'évènement ne démentit pas le présage.
Avec cette sureté et netteté de vue que don
na l'étude des sciences exactes, avec cette
multiplicité et variété de procédés a laquelle
Tenseignement des matbématiques prédis
pose, mais avant tout avec ce dévouement
d'un ceeur absolument désintéressé des biens
terrestres et ne connaissant pas la recher
che des aises, d'un coeur rempli de l'amour
de Dieu et du zèle du salut des ames, le
nouveau cuté de Warneton, travailla, orga-
nisa, lulta quand il le fallait, et foiQi le suc
cès !e plus complet de couronnre ses effoits.
Cette Eglise mëme, oü 'je parle, autrefois
6i insignifi&nte peut-on dire, .et maintenant
si rajeunie, si embellie, devenue comme si
vivante et qui parle au coeur le beau langage
de l'art chrétien, est comme l'image sensi
ble du changement en mieux opéré dans le
troupeau fidéle parle# soins du bon Pasteur.
Qu'est-il besoin d'énumérer et de décrire
une a une toutes les oeuvres entreprisesïei
conduites a bien. Les écoles, en premier lieu,
qu'il proclamait avec des accents d'un im
mense amour son oeuvre de préiilection,
profondément convakcu qu'il était l'oeuvre
capitals pour la conservation de la Foi et le
recrutemenFde l'armée'.dujBien seule capa
ble de barrer le cheosiu aux phalanges du
mal et de faire reculer les Hots envahissants
dejl'incrédulité et de l'irréligion. Pous ses
chères écoles il n'épargnait ni son temps ni
668 démarches, ci ses sacrifices personnels.
Dieu seul a pu lire dans son coeur apostoli-
que tout ce qu'il renfermait d'iceffable ten-
dresse.jd'inépuisable dévoument pour l'ame
desjpetits et des faibles. Avec quelle douce
émotion il les voyait s'apprccherdela Table
Saint-, comptant pour rien la fatigue des
longues séancesau Tribunal de la Confession.
Son zèle sacerdotal lui fit trouver moyen de
procurer aux enfants, même a, ceux des
hameaux éloignés, le bienfait de la commu
nion fréquente, répondant aussi avec une do-
cilité toute exemplaire aux injonctions et
aux désirs du chof suprème de l'église.
-^Après l'enfance, la jeunesse était l'objet
de son zèle tenace et géaéreux. Les coDgré
gation8, les'patronages qu'il créa ou qu'il
maintint florissants sent autant da monu
ments vivants qui redisent sonjzèle sacerdo
tal.
II y a 6 ans a peine, déja septuagénaire et
arrivé a cet age oü pour la plupart il'est
déjk trés méritoire de ne pas abandonner a
d'autres des ceuvres entreprises aux temps
deja vigueur si tout est que l'affaiblisse-
ment physique et moral ne[ recommandait
pas déja peut-être.'cet abandon lui, plein
de vigueur encore et jeune de coeur entreprit
cette oeuvre toute spéciale de la sodalité
pour hommes et jeunes gens, oiftous les 15
jours, le Dimanche.matin, avaut la Grand-
Messe et après avoir déja eutendu les con
fessions de bon matin a l'Eglise, il les
réunissait pour leur donner a jeün, lui,
septuagénaire, des conférences [adoptées
aux besoins modernes sur des questions
d'Apologétiques ou sur d'autres [questions
religieuBts ou sur des questioD» sociales.
Est-il étonnant que ce füt avec un sentiment
tout particulierj.de respect que ces hommes
et [ces jeunes 'gens Jvinrent.écouter la voix
d'un teljMaitre.Mej nomme seulement pour
mémoire l'établissement du Cercle Catholi-
que, VCEuvre des Retraites fermées pour ou.
vriars A.Gand, oeuvre italfl
de 90 membres.
Je pa9se de même presque sous silence
les peinfs que cet ami des,,^pauvres s'est
données bans compter et des démarch1 s sans
nombre faites pour procurer a ses chers
parcissiens ouvriers un travail rémunérateur
qui put leur être donné dans les conditions
qu'il Bouhaitait les plus favorables possible
la conservation de l'esprit de familie, de
la foi et des moeurs chrétiennes.
Je ne dirai rienjnon plus jdes projets déja
ébauchés par cet homum vraiment infatiga-
bled'oeuvres nouvelles a.établir,de nouveaux
locaux a bltir, d'une nouvelle paroisse a
ériger ;£mort a l age de 76 ans, il est mort en
plein travailjet en pleiue activité pastorale.
Un tel curé ne pouvait pas ne pas con-
quérir au plusjjhaut poiut.le respect, la con.
fixnce,et l'amour de ses paroissiens. II de-
vint comme par la force des choses le con
seiller in'ime de toutes les families, l'homme
de conöauce etjde coeur auprès de qui tout le
monde, riches et pauvres pouvaient prendre
leur recours en toutes circonstances .et en
tout temps.
Comme elles sont peu nombreuses les
families oü ne 8e conservera encore de lon
gues années le souvenir reconnaissant de
quelque bienfaisante intervention du bon
Pasteur.
Aussi était ce avec une joie et un en-
train immense qu« toute la population de
Warneton se proposait de saisir l'occasion
du Jubilé de 50jannées de sacerdoce et puis
du Jubilé d« 25 années de ministère paitoral
a Warntton pour offrir au digne curé l'hom-
mage de ce respect et de cetj amour filial.
Mais le digne p être n'aimait pas (pardon-
nez-moi de redire ici les mots dont lui-même
se seivit, ils le dépeignent si bien) de
faire des embarras et il refusa éner-
Le préjugé cependant persistait tou
jours. En 1773, Parmentier, pharma-
cien en cliet des Invalides, instruit par
les échecs de ses devanciers, a l'idée
géniale de faire de la pomme de terre
une chose de mode, bien certain de
gagner ainsi le public. Etant parvenu
a faire partager ses vues par Louis
XVI, il plante avec grand éclat un im
mense champ dans la plaine des Sa-
blons, a Grenelle. La réussite fut com
pléte, et dès que les fleurs parurent,
il en porta un bouquet au roi qui en
orna sa boutonnière en présence de
toute la -eour, réunie cette occasion.
Cc fut un coup de théatre. Dès le len-
clemain on vit de nombreuses bouton-
nières ornées de fleurs de pommes de
terre, et la mode se mil de la partie
a tel point qu'il fallut faire garder le
champ pour empêcher les dévastations.
De même, a la maturité des tuber
cules, Parineiitier dut mettre autour du
champ des sentinelles auxquelles il
donna sans doute l'ordre de fermer
les yeux, car on put conslater de nom
breux larcins; c'était précisément ce
que voulait le malin propagateur qui
voyait par la la réussite de sa propa
ganda assurée.
II fit plus encore il convia a un re-
pas un grand nombre de célébrités et
ne fit servir aucun plat qui n eut pour
base Ia ponune de terre transforméc jiar
lesmeilleurs cuisiniers. Dèsce moment,
ia pomme de terre cut droit dc cité,
et sa culture se propagea bientöt d'une
fayon prodigiéuse. Bientöt nussi, Ia
science, au nom de laquelle on l'avait
si longlemps enrayée, se mil de la par
tie-. Souvent science varie, bien tol est
qui s'y fie. Elle étudia le lubercule,
non seulement au point de vue alimen-
taire, mais encore au point de vue in-
dustriel, et bientöt 011 vit s'élever 'de
nombreuses féculeriea et des distille-
giquenaeit de se prêter a cette glorifica-,
tion de sa belle et longue carrière. Son peu-
ple fidéle düt se résignsr et respectaj ce
refus, mais ne put ni ne voulut cependanf
contenir les sentiments dont cesjfêtes jubi-
laires auraient été la trés sincère et trés
cordiale expression, ces sentiments recurent
leur expression bien toüchante k laquelle le
vénéré jubilaire ne pouvait songer fa se
refuser, dans une trés imposaiite communion
générale et dans une loDgue série d'une
quiozaine de messes Bolennelles que firent
chanter BuccesBiremont les différentes so-
cié és établie# dans la paroisse.
Ce témoignage si unanime et si cordial de
respect et d'affection ne fut pour le bon
Pasteur qu'un nouveLencouragement au zèle
et.au travail.
C'est a bon droit de ce soldat du Christ
qu'ou peut- proclamer qu'il.; mourutTsur la
biêche.
C'est" en effet dans une de fees courses
incessantes a travers le vaste territoire de sa
parokse qu'il.' contracta"j la maladiefqui le
conduisit au terme de {ses labeurs. Votre
présence ici, chère population de Warneton,
me dispense de décrire[ l'ai xiétó. dont vos
coeurs furent saisis afl'annoncef[dufdanger
que courait Mr le Curé, vosfferventes prières
et vos larmes .d'aujourd'hui ne sont que
l'acbèvement des ardentes supplications que
vous avez adressées au cieF pour qiT'i
daign&t vous épargntr le déchirement de lal
suprème séparation.
L'empreasement avec lequel vous avez
suivi les prédications de la Mission qui vieDt
seuhment de fiuir a apporté unefdemière
consolationj.a ce cher Pasteur et a éclairé
d'un rayon de joie cette modeste chambre a,
fenetrea aan3 rideaux, fet.fod - deux trois
meubles d'une simplicité extréme laissaient
une impression de pauvreté et cü setrouvait
le curé de cette belle et grandejparoisse.
Que son nom reBte béni par vous, chers
Paroissieis ajWarnêton, que ses enseigne-
ments resteut gravésjdans vos, coeurs, que
ses ceuvres continuant ajfleurir
Et puisse-t-il, lui, du soin[de la gloire qui
sera son éternelle récompense coDtinuer k
vous assurer les bénédiclions du ciel, et vous
obtenir le courage de persévérer jusqu'au
bout a marcher dans les.voies qu'il vous a
tracées.
Pendant l'absoute 1c cortègc funè
bre se reforme.
Sur lc parcours de l'église au cime-
tière les écoles et les congrégations ré-
citent le chapelet pendant que la Scho
la et le clergé chantent le Bencdictus.
AU CIMETIEREf
Arrivé au cimetière, les dernicres
prières lithuraiques sont récitées au
milieu d'un silence impressionnant.
I.orsqu'elles sont terminées, M. Louis
Ghesquicre, au nom de la Fabrique
d'Eglise dont il est membre, adresse
un suprème adieu au vénéré pasteur.
Messieurs,
Permettez-moi, au bord de cette tombe
entr'ouverte, devant ce cercueil oü reposent
les restes mortels de votre vénéré pasteur,
d'unir les regrets émus des membres de la
Fabrique d'Eglise aux manifestations de
condoléance prodiguées par la population
tout entière et d'exprimer ici un dernier
mot d'éloge et de remerciement public a
l'adresse de notre regretté Curé deWarneton.
II n'est pas nécessaire, me semble-t-il,Mes
sieurs, de retracer ici dans une vue d'ensem-
ble la carrière tout entière du Révérend M.
Salinghe tous ceux qui, durant plus d'un
quart de Siècle, l'ont vu k l'oeuvre a Warne
ton même.tous ceux qui l'ont connu de prés,
tous ceux qui l'ont suivi, tous ceux qui l'ont
aimé n'ont qu'k rappeler ses souvenirs que
son ministère parmi nous évoque naturelle-
ment, pour apprécier a leur juste valeur tous
les dons éminents d'esprit et de coeur qui le
distiuguaient et toutes les vertus de choix qui
ornaient son Urne sacerdotale.
Ce qui d'abord frappait chez le Rév. M.
Salinghe, c'étaient les qualités si remarqua-
bles de son intelligence un esprit clair, vif
et profond, des vues larges et justes, des con-
naissances étendues, pour ainsi dire dans
tous les domaines de la science et de la pen-
sée.
Ce qui charmait ensuite en lui, c'était son
éloquence ce don inné de la parole, cet art
d'exposer les dogmes de la doctrine chrétien-
ne sous une forme simple en même temps im-
précable, ce secret de trouver toujours la
ries. Le triomphe cle la pomme de terre
tul complet,
Inutile de continuer sou histoire. 11
ne reste qu'ü couvrir de fleurs de
pommes de terre le monument de Par
mentier. Sans oublier, toutefois, ses pré-
curseurs, tels que Mgr. du Barral, et
Duhamel, et, deux siècles avant eux,
Ie célèbre botaniste Charles de l'Eclu-
se, plus connu sous le nom de Clusius,
qui re?ut, en. 1586, de son ami Phi
lippe dc Sivry, gouverneur de Mons,
quelques pommes de terre provcnant
de deux tubercules qui lui avnienl été
Sans oublier surtout les Espagnolq
qui la découvrirent 'dans le Nouveau-^
Monde et en dotèrent le vieux conlij
nent. A tous ces bienfaiteurs de Thii
manité nos eslomacs reconnaissant!
élèvent un liymne de louanges. et 'd
graces immortelles,
comme uil devoir sacré ae se vouei a
dunnes par lo légat Pupo.
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