La question royale. Le fait et ie droit. MIETTES Tour d'horizon Chronique Intérieure HEBDOMADAIRE DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES Ire ANNEE N* 6 PRIX 2 FRANCS. 9 MARS 1947. Rédaction Comines. 60, rue de Wervicq. |fi|9HMB Abonnements &K2 si"! S-5 jusqu'au 30 juin 1947 31 frs. jusqu'au 31 décembre 1947 81 frs. jà|| iCilf jpj| ^llf" verser au C. C. P. n® 512.76 WMi ,Jfl» f)3É ,i -.v 3M| §B ë£pl J de Aug. BEAGUE COMINES pfglgg iHL JBEBv Wk JHl mmSBÊ Pour être insérées aussitôt, les correspondances s m m Pfc aj* la! doivent parvenir le MARDI au plus tard. %JP B *K5 éj WLVr I w £31 i I %5 (Suite.) Ces actes gouvernementaux, les ar rêtés, pris par le Réigent pendant ce court intervalle auraient pu être léga lisés par un arrêté royal de quelques lignes, aussi concis que l'article unique proposé par le gouvernement l'inter prétation de l'article 82 de la Constitu tion. =s Hélas le situation fut toute autre. II y eut incontestablement une partie im portante de la population qui entreprit une campagne pour l'abdication. Le gouvernement avait prendre ses responsabilités. Son devoir constitutionnel lui dicta de ramener le Roi au pays afin de lui permettre de reprendre ses prérogatives constitutionnelles. M. Van A cirer a toujours prétendu que c'est conscient de ce devoir qu il a entrepris le premier voyage Sankt- Wolfgang. Une première difficulté surgit la maladie du Roi. Cette difficulté ne pou vait en principe être que passagère. Une fois le roi rétabli, M. Van Acker pouvait lè ramener en Belgique. 11 était normal que le gouvernement après avoir pris connaissance du réta blissement du Roi et de son désir de rentrer en Belgique, donne sa démis sion. Le retour du Roi amènerait évi demment un certain changement dans la situation politique. Mais ce fut le premier geste anticon stitutionnel de la part du gouvernement que de décider qu'il lui serait impossi ble d'expédier les affaires courantes et d'assurer le maintien de 1 ordre public partir du moment où le Roi serait de retour en Belgique Ce ne fut rien d'autre que mettre le Roi dans l'impossibilité matérielle et morale de rentrer au pays. C'est la suite de cette attitude an ticonstitutionnelle de la part du gouver nement, que le Roi se vit contraint chercher une solution plausible la nouvelle situation. Le Roi entreprit les négociations nécessaires et dut consta ter après de multiples entretiens qu il ne lui serait pas possible de former un gouvernement disposant d une majorité parlementaire. Ici encore le jeu normal de nos in stitutions aurait voulu que le Roi eut pu prendre un décret de dissolution des chambres et appeler les Belges aux ur- ne^. L'attitude du gouvernement démis sionnaire ne lui permit pas de prendre pareil décret. Le gouvernement aurait refuser de le souscrire. De plus le bu reau technique du ministère de 1 inté rieur déclara déjà en date du 24 juin que les élections ne pouvaient avoir lieu avant janvier 1946. C"est dans ces circonstances que le Roi, soucieux du bien de la nation, de manda son frère de bien vouloir con tinuer la tâche, qu'il avait assumée de puis la libération du pays. C'est après cette décision du Roi, que le gouvernement cru pouvoir faire oublier sa faute constitutionnelle et se mer la confusion en déposant aussitôt le projet de loi donnant le pouvoir au parlement de décider quand cesserait 1 impossibilité pour le Roi de régner. Ln effet la teneur de ce projet de loi paraissait normal le jour où il fut dé posé. Il serait dans un certain sens in concevable que leEloi décide de régner ou de ne pas régner quand bon lui sem ble. Et telle fut précisément l'allure que le gouvernement voulut faire prendre ce projet de loi. Mais là n'était pas la question. C'est précisément parce que le gouvernement avait empêché le Roi de régner que l'on fut emmené devant une situation inextricable. Le Roi n'avait jamais abandonné sa volonté ferme de réigner en premier serviteur du pays. 11 n'y a aucun doute dès lors que c'est le gouverneraient qui porte la plus grande part de responsabilité dans la création de cette situation révolution naire n'ayons pas peur d'employer ce qualificatif où le pays se voit versé. Et si la révolution n'a pas encore éclaté clans toutes ses tragiques turpi tudes, c'est grâce, seulement cet esprit de réalisme et cet instinct de conser vation, que le peuple belge s'est forgé travers une lutte séculaire pour la li berté et le droit. Et peut-être ne sera- ce point déplacé de rechanter dans cet exposé avec Edmond Picard cette no ble idée du droit qui régit nos conscien ces et nos actes L idée du Droit, bizarre phénomène, a toujours été in fluencée par la nationalité et par l'his toire. Celle-ci a sa logique et sa succes sion. N'est-ce pas l'Angleterre qui l'as simile l'Intérêt, l'Allemagne la For ce, la France la Liberté où l'Idéal J'appartiens cette race qui habite les régions basses que borde la mer du Nord et dont l'expression la plus in tense semble se trouver dans notre Bel gique. Patiente, taciturne, laborieuse, aux prises plus peut-être que toute au- Suite page 4) H pleut sur la route. Dans la nuit, j'écoute Le bruit de tes pas (Tino Rossi). Il pleut... Il pleut sur la route. Ail leurs aussi, naturellement. Si j'insiste sur la pluie qui tombe sur la route, ce n'est pap par prédilection per sonnelle. Que la pluie tombe n'importe où, mon Dieu, ça m'est égal, pourvu quelle tombe enfin... Mais ça fait plus poétique sur la rpute, vous ne trouvez pas Et puis, ça fait tellemént plaisir aux admiratrices de T ino. Donc il pleut. Et l'eau rigole dans les rigoles. Et pour une fois une fois n'ést pas coutume nous rigolons aussi. Divine pluie Divin dégelAdieu, neige... adieu, verglas... adieu... jusqu'à l'hiver prochain, et stans rancune. Les meilleures plaisanteries sont les plus courtes. En voilà une qui n'a que trop duré. Quelqu'un qui ne rigole pas avcr nous, c'est le beau Tino justement. Il se croyait le plus célèbre des Corses, mais il parait qu'il n'arrive même pas la cheville d'un certain Napoléon. Alors, il a voulu au moins être le plus célèbre des Corsais Mais la Radio s'obstine seriner que le meilleur corset est le corset P.D., le gant du corps. Pauvre Tino, il n'ose même plus rire jaune Alors, il fait comme U... Vous savez tous que U... rit noir... SEMO. Mr. Spaak, ministre des affaires étrangères a rehaussé de sa présence le carnaval de Binche. On ne dit pas en core s'il s'est déguisé et dans l'affirma tive quel costume il a revêtu celui du gille, du Pierrot, du toréador, ou sim plement celui du monarchiste car tout travertissement lui sied ravir. Les désordres provoqués par les pri sonniers de guerre, fatigués des len teurs du gouvernement pour élaborer un statut en leur faveur ne peuvent pas êt,re appnouVés. L'ordre (doit régner dans le pays, mais le Gouvernement devrait veiller donner satisfaction aux meilleurs de ses serviteurs il ne de vrait pas, par négligence les pousser des incartades que tout le monde dé plore. Il devrait, paT une direction ha bile et juste, empêcher que des faits pareils puissent se produire. Il devrait pourtant toujours et partout maintenir l'ordre et surtout ne pas refuser d'assu rer l'ordre, comme certain ministère l'a fait certain moment quand il était question du retour du Roi Leopold III. Le gouvernement a saisi cette oc casion pour défendre la manifestation projetée par les anciens combattants, et ceux-ci dans uni esprit de discipline qu'il faut admirer se sont soumis aux décisions du conseil des ministres. Des méetings de protestation contre cette interdiction ont été organisés dans différentes localités et notamment Bruges où une réunion a eu lieu la Maison des Combattants, et d'où un ordre du jour a été adressé au gouver nement exposant nouveau leurs griefs et leurs revendications. Entretemps l'ex-premier ministre Van Acker continue sa propagande en vue de sa rentrée dans l'équipe gou vernementale. Avec beaucoup de rai son, il attaque fond le gouvernement, dénonce les abus et indique les remè des. Il ne parle toute-fois pas du pre mier et principal des remèdes le re tour La légalité et le respect de la Constitution par le retour sur le trône de Belgique du Roi Leopold III. Ce n'est pas l'avis du ministre Huys- mans qui, dans une interview accor dée un représentant de la presse hol landaise, reprend ses déclarations pré cédentes Il est républicain, mais il sait que la majorité du pays préfère la monarchie et il est donc disposé se rallier cette idée mais ses préféren ces vont au Prince Régent. Avant tout, disons carrément qu'il ne peut être question de préférence, car il y a la Constitution, et d'après celle- ci il n'y a qu'un Roi Leopold III. Pour le cas, où il y aurait des pré- (Suite page 4) POURQUOI LES CLASSES MOYENNES FERONT GREVE LUNDI. Nous apprenons que tous les com merçants vont fermer leurs magasins lundi prochain 10 mars pendant toute la journée. A bonne source, on nous en donne les raisons suivantes Nous protes tons contre l'étatisme, contre les ex cès du fisc nous voulons une politique d'économie, pour la baisse des prix par la libre concurrence. Appel est donc fait tous les com merçants pour qu'ils suivent les mots d'ordre provenant des différentes unions professionnelles du pays. Les négociations, qui ont commencé il y a environ un mois l'initiative de M. Léon Blum, ont abouti la signa ture du Traité d'alliance entre la Fran ce et la Grande Bretagne. Mardi après- mici M. Bidault, ministre des Affaires étrangères, et M. Bevin, secrétaire du Forign Office se sont rencontrés dans une aaMe de la sous-préfecture de Dun- kerke. M. Bidault a fait une courte al locution dont nous retenons surtout le passage suivant H est symbolique que ce grand acte se produise en cette ville de Dunkeilke qui vit, il y a environ sept ans, la plus grande épreuve de nos deux peuples et les grandes espérances de notre ennemi commun. Monsieur Be vin a évoqué la nuit où M. Churchill a réuni les ministres pour leur exposer la sitation critique des troupes brita- nique en Belgique et en France. C'est là quî fut scellé dans le sang l'alliance entre les deux pays, malgré tous le» moyens mis en œuvre par les Alle mands, les liens d'amitié ne furent ja mais rompus. Les signatures s'engagent faire échec toute agression allemande ou toute préparation d'agression. Si pa reille alliance eut existé en 1936, lors du Traité de Locarno, ou en 1 938, lors de l'Ainschluss, la puissance militaire allemande aurait probablement été ané antie dans l'œuf. Le Traité prévoit éga lement une aide réciproque totale ai» cas où l'Allemagne attaque l'une de» deux parties qui veilleront d'ailleurs la contraindre respecter les clause» du Traité de Postdam et du futur Traité de Moscou. Le Traité franco-britanique vaut pour une période de cinquante an» et entre en vigueur immédiatement après sa ratification. Les représentants des pays signatai res, faisant remarquer qu'il ne s'agit pas d'un pacte occidental, ont formé le vœu qu'il soit bientôt complété par la conclusion d'un accord quatre. Après la cérémonie, M. Bevin est passé par Ypres pour se rendre Tour nai, où il a pris place dans le train spé cial pour Moscou. MIRADOR LE JEU DU SAINT-SANG A BRUGES. _Ce jeu de masse, dirigé par le Père Boon, Rédemptoriste, a connu avant la guerre un très grand succès. En fait, tant du point de vue religieux qu'ar tistique, ce fut une vraie révélation et plus de 35.000 spectateurs, venus de tous les coins de l'Europe, y ont déjà assisté. Cette année, nouveaux, ce Jeu se déroulera Bruges, dans le courant du mois d'août gt déjà il n'y a plu» de places libres pour la première de» dix représentations. Nous fournirons; nos lecteurs, dans une chronique ulté rieure de Liberté de plus amples détails sur la location des places et les possibilités de déplacement. NOTRE PROVINCE, PEPINIERE DE VOCATIONS. A Ingooigem, un Père Scheutiste a célébré ses prémices, assisté l'autel de ses cinq frères-prêtes. Nous nous plai sons constater Le fait, parce qu'il prou ve nouveau que la Flandre Occiden tale tient la tête de tous les diocèses du monde pour ce qui regarde les voca tions sacerdotales. Notre province mé rite vraiment son beau titre de «dio cèse des vocations sacerdotales

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