Dieu - Roi - Patrie
La question royale. Le fait et le droit.
MIETTES
Orner T A C K
Chronique Intérieure
PRIX: 2 FRANCS.
16 MARS 1947.-
HEBDOMADAIRE DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES
Ire ANNEE - N° 7.
Rédaction Comines, 60, rue de Wervicq.
Abonnements
jusqu'au 30 juin 1947 29 frs.
jusqu'au 31 décembre 1947 79 frs.
verser au C. C. P. n° 512.76
de Aug. BEAGUE COMINES
Pour être insérées aussitôt, les correspondances
doivent parvenir le MARDI au plus tard.
LIBERTE
(Suite.
Elle devait s'incarner dans cette lutte
constamment renaissante laquelle
nous devons tout ce que nous sommes,
et qui nous permet aujourd'hui de vivre
libres, sur une terre jadis inclémente et
asservie, dans une paix qui n a d autres
ennemis que nous-mêmes.
Nous vivons en pleine inconstitu-
tionnalité. Le Roi est Roi. mais ne gou
verne plus. Le gouvernement l'a mis
dans l'impossibilité politique de régner.
Si la face de la constitutionnalité est
sauvée encore provisoirement, c est
grâce la complicité du Régent, com
plicité combien empreignée d un dé
vouement inlassable aux intérêts supé
rieurs de la nation, complicité nous
le savons, soutenue par le roi lui-même
qui veut tout prix écarter de la Bel
gique le fléau révolutionnaire,
t Comment sortir de l'impasse
Il me semble que le pays n'a aucun
intérêt se maintenir dans une atti
tude passive vis-à-vis des graves pro
blèmes constitutionnels, qui planent 9ur
notre vie nationale.
Non seulement le laisser-aller entraîne
l'effacement de toute fierté et de tout
sentiment national, qui fait perdre
l'amour même de la patrie, mais il crée
un danger de désintégration, qui pour
rait se révéler la première secousse
sur le plan international que le pays
aurait subir dans l'avenir.
11 nous est un devoir patriotique de
chercher une solution au problème con
stitutionnel, qui hante le pays.
Quelle est la solution qui s impose 1
Remarquons que nous ne pouvons ici
faire autre chose que produire un ef
fort personnel proposer une voie
solution. Cette proposition sera plus
théorique que pratique parce que, nous
le savons bien, les contingences poli
tiques peuvent entraver les meilleures
solutions théoriques. Néanmoins nous
le considérons comme un devoir patrio
tique de faire connaître nos conci
toyens le produit de nos réflexions dés
intéressées. Le droit parviendra tôt ou
tard l'emporter sur la force.
Une abdication nous semble insou
haitable du point de vue constitu
tionnel.
Tout d'abord l'abdication porte at
teinte au principe de la stabilité héré
ditaire de la monarchie constitution
nelle, prévue par l'article 60 de la
Constitution.
En second lieu ce serait céder aux
•exigences d'une partie de la nation,
dont il n'est pas prouvé qu'elle constitue
la majorité de la nation. Oir en régime
démocratique seule la loi de la majorité
s'impose. Aussi longtemps qu'il n'est pas
prouvé par une procédure sûre et adé
quate que la majorité du pays exige
l'abdication, il serait contraire au prin
cipe démocratique d'y recourir.
En troisième lieu l'abdication ne peut
normalement se faire que pour des rai
sons personnelles et non pour des rai
sons politiques. Cette règle constitution
nelle a été mise en lumière par Paul
Errera dans son traité du droit public^
belge (p. 196) La constitution ne pré
voit le cas ni d'une renonciation au trô
ne ni d une abdication. La première
semble juridiquement impossible, nul
n ayant un droit acquis la succession
future d'un titre politique. D'ailleurs,
nous le verrons, un acte positif de prise
de possession du trône est exigé de
chaque Roi des Belges. Dans ces con
ditions la façon efficace de renoncer au
trône consisterait simplement refuser
le serment constitutionnel, ce qui équi
vaudrait une abdication tacite. Que
celle-ci se produise donc par ce refus ou
bien expressément, par une déclaration
au cours d'un règne, il semble impossible
de ne pas en admettre la validité com
ment contraindre quelqu'un exercer
contre son gré la fonction royale Mais
il serait du devoir des Chambres de
s'assurer de façon indubitable de la dé
cision du Roi avant de passer outre.
Cette dernière phrase prouve suffi
sance de droit que seule la volonté libre
et non influencée du roi pourrait con
clure l'abdication. Et que même dans
cette hypothèse, les Chambres devraient
mettre le Roi en garde avant qu'il pren
ne une résolution combien gravé pour
la vie d'une nation constitutionnelle.
C'est précisément l'inverse que nous
avons vu se produire au parlement pen
dant les mois écoulés au lieu de décon
seiller l'abdication au Roi, on n'a fait
que l'inciter se résigner l'abdication.
La seconde solution qui se présente
est celle d'une révolution. Le pays vi
vant en pleine inconstitutionnalité et les
moyens légaux ne paraissant plus exis
ter pour revenir l'application de la
constitution, il semble que le seul moyen
est de passer la révolution, qui aurait
comme but de renverser les forces au
pouvoir, et de créer une nouvelle charte
constitutionnelle non seulement répon
dant aux vœux, librement exprimés de
la nation, mais dont on garantirait l'ap
plication par des institutions nouvelles.
(Suite page 4)
Pour extérioriser leur admiration en
vers le gouvernement, les commerçants
.se sont donc octroyé un jour de congé.
L'autre jour, c'étaient les anciens pri
sonniers qui avaient tenu venir en
grand nombre remercier Camille et Com
pagnie de tout ce qu'ils avaient fait
pour eux.
Ce cher Camille a donc raison de
proclamer dans ses discours officiels que
tout va pour le mieux et que les étran
gers nous envient notre premier ministre.
Des parlementaires anglais, de pas
sage, l'autre soir, Bruxelles, se sont
extasiés devant la débauche de courant
électrique de milliers d'enseignes lumi
neuses.
Il paraît en effet qu'en Angleterre,
on ne nourrit plus les chiens avec des
Saucisses et même, qu'on s'y éclaire
la bougie, comme du temps de nos
grand-mères.
Mais la Belgique est un pays de Co
cagne où l'économie des bouts de chan
delle n'est pas de mise et où nous vi
vons dans l'abondance de tout, même
et surtout du charbon.
Que la capitale soit bien éclairée,
d'accord Mais qu'à Comines, on coupe
le courant comme jeudi dernier par
exemple, ça, je ne comprends plus
C'est de l'injustice flagrante et anti
démocratique par-dessus le marché
Pourquoi, en effet, tout aux Capita
listes et rien aux Coministes
SEMO.
La manifestation organisée par l'Union
Nationale des Professions libres, en
accord avec les fédérations des Cham
bres de Commerce et des Classes
Moyennes, a remporté, comme prévu,
un succès sans précédent.
A Bruxelles, comme dans toutes les
villes de province aussi bien Wal
lonnes que Flamandes toutes les
maisons de commerce étaient fermées.
Faisaient exception, les grands maga
sins rayons multiples et certaines
pharmacies.
Le but de cette manifestaion était de
protester publiquement contre le diri
gisme, établi par le Gouvernement et
contre toutes les taxes exagérées et ar
bitraires. Les manifestants réclamaient
une politique d'économie draconienne,
la diminution des impôts, une réparti
tion plus équitable des charges fiscales
et la liberté du commerce.
Une manifestation pareille est unique
dans l'histoire de notre pays. Elle visait
un Gouvernement présidé par HUYS-
MANS qui proclamait partout que la
situation de notre pays est bien meil
leure que celle de nos voisins. A cela
on peut répondre par un court passage
du rapport de la Banque Nationale, qui
dit En toute objectivité, on doit se
demander si notre niveau de vie, ap
paremment meilleur que celui de nos
voisins, n'est pas le résultat d'une po
litique économique sacrifiant l'avenir
au présent.
Et c'est celai que tout le monde a vu,
hormis le Gouvernement. On peut rap
peler ici le proverbe Pas de pire
sourd que celui qui ne veut pas enten
dre
Aussi, chacun espérait et souhaitait
la chute de ce ministère d'incapables,
de ce Gouvernement qui fut certes le
plus mauvais que nous ayons eu depuis
la libération.
Mr VAN CAUWELAERT, prési
dent de la Chambre des députés, s'en
est allé par monts et par vaux exposer
la situation difficile du pays, situation
créée par une coalition de groupes poli
tiques qui a sacrifié les intérêts de l'E
tat au profit de ces groupes.
Mr VIAN ACKER, ex-premier, n'a
pas été tendre non plus pour le Gou
vernement et a dénoncé dans les milieux
socialistes mêmes où, il obtint un
vif succès les fautes impardonnables
du Gouvernement... et indiqua quel
ques-uns des moyens pour y remédier.
De tout cela, on peut conclure que le
glas du Gouvernement avait sonné de
puis longtemps il ne fallait pas être
prophète pour prévoir sa chute.
Celle-ci est survenue, et c'est tant
mieux pour le pays
Se souciant très peu de la situation
économique et désirant rallumer la lut
te scolaire, notre sénateur socialiste
Missiaen, a déposé sur le bureau de la
Chambre un projet de loi qui a pour
but de nuire aux écoles libres et de fa
voriser les écoles officielles. Mais, Mr.
MISSIAEN n'a pas eu de chance, car
certains de ses coreligionnaires mêmes
ont voté contre son projet. Il est donc
comme on dit vulgairement en
carafe. Pour MESSIAEN, son voyage
Limoges fut un désastre, son projet de
loi en est un autre.
Et pendant ce temps, HUYSMANS
notre ex-premier médite sur sa
devise Je préfère un HUYSMANS
vivant un HUYSMANS mort, et,
songeant son défunt gouvernement,
il se rappelle ses paroles prophétiques
ET VOICI..
.coureur cycliste.
J'éprouve un grand plaisir pou
voir communiquer mes nombreux sup
porters de Comines, Bas-Warneton et
environs, mes projets pour la saison
prochaine, nous dit le sympathique pe
tit champion
D'abord, je réponds volontiers la
question qu'on m'a si souvent posée de
savoir si, oui ou non, j'ai l'intention de
passer aux professionnels. Je vous fais
remarquer que, naturellement, je ne
veux pas rester toujours chez les indé
pendants. bien que j'y aie encore tout
intérêt. Je ne cache pas que j'aimerais
beaucoup prendre part nouveau au
Tour de Belgique pour indépen
dants, dans lequel, l'a® dernier, j'ai ré
ussi me classer lOème j'espère faire
mieux encore cette fois-ci. Ce serait
une grande fête, évidemment, si je pou
vais terminer premier, mais je n'ai pas
encore d'ambitions de ce calibre-là.
D'autre part, je tiens demeurer
quelque temps encore chez les indépen
dants pour les courses disputer dans
le Nord de la France et auxquelles les
Belges peuvent participer. Bien que les
gains, changés en argent belge, bais
sent considérablement, les prix sont en
core appréciables parce que le montant
en est élevé.
Mes projets ne se bornent toutefois
pas aux courses régionales. J'ai la fer
me intention de participer cette année
toutes les compétitions organisées pour
indépendants, et j'espère sincèrement
avoir plus de chance cette année que
l'an dernier. J'ai bien commencé mon
entraînement presque chaque jour, je
suis en route pour m'excercer fond et
je puis dire, sans me vanter, que je me
sens daps les meilleures conditions.
Etre prêt dès le début, c'est la grosse
question. Ce qui m'intéresse surtout.
Ce n'est pas tant un bon matériel, bien
solide, que le calcul de mes cour
ses savoir quand je puis donner
fond et, naturellement, comment je dois
m'y prendre pour enlever au sprint la
meilleure place. Nos supporters ne se
rendent pas toujours bien compte de ce
que cela signifie ne pas lâcher un seul
instant le peloton, le tirer quelque
fois et puis, quelques mètres de l'ar
rivée, en voir d'autres vous escamoter
le butin désiré
L'an dernier, j'ai souvent pris le dé
part dans les meilleures conditions
mais j'ai expérimenté que c'est la li
gne d'arrivée qu'on donne les prix
Tels sont donc mes principaux pro
jets disputer les plus belles courses
régionales du Nord de la France, pren
dre le départ chaque compétition im
portante organisée en Belgique pour lea
indépendants, et, enfin, prendre part
un Tour de Belgique que je souhaite
de tout cœur pouvoir gagner. J'espère
d'ailleurs que, cette année-ci plus que
l'an dernier, je ferai honneur ma vieil
le réputation d'extra-junior, et que, me
défendant bien comme indé je re
viendrai plus d'une fois Bas-Warne
ton avec des fleurs... et des sous
(Suite page 4)
d il y a quelques jours Jam foetet
déjà il sent
En effr* ...la déliquescence complète
n'a pas tardé