L'ÖPINIQN, Journal d'Ypres. nistration; h Poperinghe ils s'opposaient, M. Van Renynghe leur tête, a l'entrée deslibéraux a l'Hö- tel-de-Ville. ties faits n'ont pas besoin de coramen- taires; ils ont leur éloquence propre. Ils prouvent a toute évidence que nous n'avons rien a espérerde la moderation de nos adversaires et que notre con- descendance pour eux est une duperie. Mais l'opi- nion libérale dans l'arrondissement tout entier est trop pénétrée de la grandeur de ses devoirs et trop soucieuse de sa propre dignité pour ne pas com- prendre que l'honneur et les intéréts les plus actuels du libéralisme commandent la kitte. Ni les appre hensions chimériques qui aveuglent, ni les conseils de la peur qui enrayent ne réussiront désormais a l'égarer; elle ne verra devant elle que le but, le sa- lut du parti. Or, elle sait que ce n'est pas en dor mant que Ton y arrive, mais en marchant. Listcs électorales. Un de nos amis plein de zèle pour la cause du li béralisme vient d'élever contre la liste électorale dressée k Poperinghe vingt-cinq réclamationsil a requis Finscription de vingt-deux personnes dé- vouées h notre drapeau, et demandé la radiation de trois noms parmi lesquels figure celui dun frère de la doctrine chrétienne. II nous est particulièrement agréable de signaler de pareils actes k la reconnaissance de tousles vrais libéraux, et quelle que soit la décision a intervenir sur ces réclamations, nous constatons dès h pré sent que notre ami a rempli un devoir social, dont l'importance n'est généralement pasassezappréciée. Se faire porter sur les listes électorales lorsqu'on ne réunit pas les conditions requises par la loi, c'est usurper le droit le plus précieux dont la charte dun pays libre puisse investir les citoyens. Carl'électeur en conférant un mandat législatif a la personne de son choix, concourt par l'intermédiaire de celle-ci k la confection même des lois du pays. Dès lors, ceux qui osent recourir a la fraude pour obtenir voix au scrutin, faussent l'élection, et grace a leurs manoeuvres, les lois nouvclles peuvent cesser d'être la véritable expression de la volonté nationale. Aux administrations qui négligent, soit d'inscrire le nom de tous les ayant-droit, soit de biffer celui des intrus, revient le reproche d'avoir méconnu le plus sacré de leurs devoirs. Nos adversaires appor- tent en cette matière un zèle qui contraste singu- lièrement avec l'apathie de la plupart des libéraux. Ne lisons-nous pas f'réquemment' dans les comp- tes-rendus des séances des députations permanen- tes, la radiation de quelque vicaire trop zèlé, ou de certains professeursdepetit-séminaire, dévoréspar le désir brülant de concourir aux électionstandis que tel autre, oubliant sa dignité, ne craint pas de prendre patente pour le débit des boissons dans une congregation de St-Vincent de Paul Certes, nous ne conseillons pas aux libéraux de recourir h de semblables moyens, mais nous les en- gageons k s'entt'aider activement dans le travail de vérification des listes. Et k ce propos nous nous permettons d'appeler toute l'attention du comité de {association sur Farticle 8 des statuts. Le comité est spécialement chargé de la vérification des lis- tes électorales, de soutenir les réclamations qui lui seraient adressées pour faire inscriredes élec- teurs omis, ou pour faire rayer les électeurs qui seraient indument inscrits. Si cette sage disposition fut quelques fois perdue de vue par le passé, tout au moins cspérons-nous qu'h raison de fimportance exceptionnelle que les futures élections empruntent a la situation générale des partis, chacun saura faire tout son devoir, et que l'on nous épargnera le déeourageant spectacle d'une association qui dort k cöté d'une presse qui ronfle. Un indépemiant. M. Charles de Coninck, bourgmestre de Merckem, vient d'adresser sa circulaire aux électeurs de l'ar rondissement de Dixmude. Nous engageons vive- vement nos lecteurs hméditercetétrange document, résumé incolore de toutes les doctrines vaporeuses professées par ceux qu'un spirituel écrivain appelle des hermaphrodites politiques. Jusqu'h présent bien des gens avaient pensé que dans son domaine le seigneur de Merckem s'adon- nait exclusivement aux plaisirs de la pêche et de la chasse. Grande erreur! Sans que personne s'en doutat, il se lïvrait h l'étude approfondie des affaires publiques, afin de leur imprimer une marche con- is forme aux intéréts généraux. Tant il est vrai que sous les apparences les plus futiles, se cachent parfois les choses les plus graves. Aussi que de grands hommes meurent ignorés Heureusement il n'en sera pas ainsi pour M. de Merckem. Par un concours de circonstances vraimeut pro- videntiel il s'est rencontré un grand nombre d'é- lecteurs d'opinions différentes et sans doute d'une perspicacité homogène, qui l'ayant deviné sont venus le supplier de faire le sacrifice de son bien, être privé. Avouons que céder était dur, surtout pour un homme qui ne consulte ni son ambition, ni son intérêt personnel. Mais les prières de ces braves électeurs étaient si pressantes, que M. de Coninck ne put résister. Doué d'ailieurs d'un bon naturel il fut pris de compassion pour le sort de la pauvre Belgique, et résolu de consacrer toutes ses forces au bien- être de tous, et a la conservation de nos libertés il s'abandonna tout entier k la pensée généreuse qui l'anime, celle d'amener la conciliation et l'u- nion dans l'amour de la liberté comme en 1830. Qu'avec la grace de Dieu et l'aide de ses lecteurs il arrive k la Chambre, et le pays stupéfié apprendra par sa bouche que la division des Beiges en libé- raux et en catholiques n'a pas de raison d'être, quelle a fait son temps, et n'est plus invoquée cc que par ceux qui ont intérêt h la perpétuer. Vous voila bien, représentants qui siégez a droite ou a gauche, vous qui avez toujours pensé qu'entre vos doctrines et celles de vos adversaires, il y a un abime. Vous n'avez plus de raison d'être, vous avez fait votre temps; le noble chevalier de Merckem vous le déclare avec un sans-gêne tout féodalet si vous nevous empressezpas de devenir indépendants comme lui, de faire de la conciliation et de l'union dans l'amour de la liberté il vous reprochera de mettre les rancunes politiques au-dessus des intéréts généraux et de la prospérfté de la na ts tion. S'il était possible de prendre au sérieux la pro clamation de M. de Coninck, nous regretterions pour le nouveau candidal qu'il ne se serve pas d'ar- mes plus loyales pour combattre la réélection de M. de Breyne. Quele parti électoral, convaincudu discredit dans lequel sont tombées ses doctrines refuse d'arborer franchementson drapeau, qu'il rougisse, lui, de son propre nom, qu'il s'accroche a tous les moyens, ccla s'expliquesanstoutefoiss'excuser, par son insatiable soif de domination mais était-ce une raison pour M. de Coninck de se prêter aux manoeuvres électo rales de ce parti? Au lieu de se eouvrir d'un masque, au lieu de s'annoncer comme un novateur dans la vie politique qu'il ne fait encore qu'entrevoir que n'a-t-il fran- chement avoué son adhésion au programme des ad versaires de M. de Breyne? Cela eut étéplus noble, plus modeste et moins ri sible. Nous espérons que tous les libéraux de l'arron- dissement de Dixmude, sans exception, compren- dront la grandeur de leur devoir, et enverront M. de Coninck se livrer aux plaisirs de la viliégia- ture, en compagnie de 1 'independant M. de Liede- kerke de Pailhe. Nous extrayons du Journal de Bruges l'excellent article qu'on va lire AproposdelapropositiondeM. Lacroix au Con- seil communal de Bruxelles, relativement au projet de loi sur les bourses, une partie de la presse libé rale se porte a des attaques hors de saison, contre ce qu'elle appelle les avancés. Qu'est-ce que les avancés? Selon le Journal de Liége, qui semble s'être chargé de leur éreintement, les avancés seraient ceux qui demandent certaincs réformcs dont il ne veut pas. cc Ecoutez plutót cc Les journaux cléricaux ajoutent h ces réformes réclamées paree les avancés,l'abolition de la peine de mort. Un journal de notre ville va plus loin,encore, il désigne des noms très-honorable en les flétrissant du titre cc d'avancés. ccNoustrouvons cette manière de faire très-impo- litique Toute armée bien organisée a son avant- garde et même son arrière-garde, voire même des trainards. L'avant-garde est sans doute Ia partie Ia moins nombreuse, mais elle n'est pas Ia moins utile; elle fraie la voie aux autres; et si elle ne décide pas la victoire, elle la prépare souvent. Or, nous som mes a la veillc d'une de ces actions solennelles oil aucun concours ne doit être repoussé. cc Quant a nous, la qualification d'avancé ne nous a jamais effrayés. Avancé pour nous, veut dire presbyte. Or ce n'est pas un défaut de voir loin, au contraire. Quand nous prêchions na- guère l'emploi de la mécanique a l'industrie linière, avancé, nous erfaient les apötres myopes de la rou tine; et la mécanique est venue, après la crise des Flandres qui aurait pu êtreévitéesi on l'avait adop- tée plutót, puis sont venues l'abolition des octrois, la réforme douanière, qui nous avaient valu la même qualification d'avancé, aussi; aujourd'hui, si, paree que nous demandons l'abolition de la peine de mort, 1'enseigncment obligatoire, la réforme postale, si paree que nous trouvons que l'impöt du sang, par voie de loterie, n'est pas une institution humaine, irréprochable et digne d'un pays qui a proclamé l'é- galité civile; si, pour tout cela, disons-nous, on nous classe parmi les avancés, nous ne nous fache- rons pas de cette qualification, car, contre la peine de mort, nous avons pour complices M. Paul De- vaux qui, en '1823, a soutenu devant la faculté de droit de l'Université de Liége, dans une brillante dissertation, quele pouvoir social n'allait pas jus- qu'h ravir la vie, M. Forgeur qui compte porter la question au Sénat. Pour i'enseignement obligatoire nous avons M. Rogier, M. le baron de Vrière. Sur la réforme postale avec la taxe uniforme, M. Van- denpeereboom, ministre de l'intérieur, qui fa récla- mée avec tant d'insistance, et la Chambre des re présentants elle-même, qui l'avait votée entière, compléte. Enfin pour la conscription tout le monde hpeu prés est de notre avis. cc Nous ne pouvons croire que toutes ces autorités après avoir été avancées auraient rétrogradé. Ainsi done, tout en admettant que ceux que l'on veut bien appeler les avancés, se montrent retrogrades a pro pos du legs de M. Verhaegen, on conviendra que si leurs aspirations ne vont pas plus loin que les points que leur reproche le Journal de Liége, ils sont peu coupableset peudangereux, car nous, qui travaillons a la realisation de ce programme, nous avons la pré- tention d'être aussi bon, libéral et d'être aussi ami du ministère, aussi désireux de voir grossif la ma- jorité qui l'appuie que le Journal de IAége. cc On a souvent reproché, avec raison, aux cléri- ricaux d'être plus catholiques que le Pape. Les li béraux ne doivent pas être plus ministériels que les ministres. Le Journal de Courtrai reproduit avec empresse- ment une correspondance de Warneton destinée, dans Fintention de son auteur, a déjouer une ma noeuvre électorale de nos représentants libéraux. La prétendue manoeuvre consisterait a promettre aujourd'hui aux habitants de Warneton, dans le but électoral, un chemin de fer de Comines Armen- tières, passant par Warneton; sauf a revenir sur cette promesse en favorisant la création du chemin de fer d'Armentières a Ostende. Voila bien s'écrient en choeur le Jovrnal de Courtrai et son correspon- dant, un de ces tours de batons qui pour être vieux n'en son pas moins en vogue, une manoeuvre qui n'a d'autre objet que de jeter la division dans les rangs des conservateurs. Que le Journal de Courtrai se rassure Lui, si perspicace qu'il découvre même les arrières-pensées de nos représentants libéraux, ignore-t-il done que lorsque le Conseil communal et plusicurs habitants de Warneton (qui ne cherchent pas, eux a leurrer les intéréts de leurs concitoycns) ont fait dés dé marches pour obtenir une voie ferréc de Comines k Armentières, ils ont travaillé avec non moins de zèle en faveur du chemin de fer d'Armentières-Ostende? Les pétitions qu'ils ont adressées a la Chambre le prouvent. De sorte que MM. de Florisonne etVan- denpeereboom enusant detoute leur influence pour la construction de cette dernière voie, bien loin de leurrer Warneton, repondront au contraire a ses voeux et augmenteront ainsi de plus en plus les sympathies qu'ils se sont acquises en cette ville. La vérilé est done que nos deux représentants en agissant comme ils le font, restent dans les vues et soutiennent les efforts du conseil communal lui- même. Et l'artifice, la manoeuvre, le tour de bóton, s'il peut en être question ici, sont uniquement l'oeuvre du correspondant dont le but, par trop apparent, est de jeter la division dans le camp libéral. 11 exisfe Bruxellea.sous le covmrt da libéralisme,nne bw.de remuante, déBireuse de parTenir, tans s'inquiéler ni do l'anité de l'opinion libérale, ni de l'exiatence même dc la majorité qui gouverne. Elle a imaginé, Bruxelles coaim3 Liége, toutes sorfes de programmes instruction obligatoire, la taxe uniforme iles let tres, l'abolition de la conscription, etc., etc. On s<it ce que ces p ogrammes font de'euus. Tout a mrotlé suscassifemeut. -.-iitiirawim

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L’Opinion (1863-1873) | 1863 | | pagina 2