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JOUBiAL D'YPRES
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YPRES, Dimanehe.
m®S2IÉ!8E AKXÉE. 7.
7 juin 1863.
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Le Journal paratt le dimanehe de chaque semaine.
Laissez dire, liiissez-vous blSmer, mais publiez votre pensee.
YPRES, 7 juin ÏS63.
ELECTIONS DU 9 JUIN
POUR LA CIIAMBRE DES R EPR ÉSENT AWTS
Candidats de I'Association libérale.
MM. Vaxdenpeereeoom, ministro de l'intërieur;
De Florisonne, représentant sortant
Vanden Boogaerden, Désiré, notaire, a Pope-
ringhe.
Avis important.
Dans sa réunion de samedi 30 mai, 1'Association
libérale a décidé que dans la journée du 9 juin elle
se constituerait en permanence, en son local de
YAigle d'Or, Grand'Place, 4 Ypres. Le but de cette
décision est d'imprimer aux élections, surtout s'il
se produisait quelque situation imprévue, une con
stante unité d'action, et de prévenir toute surprise
de la part de nos adversaires. II suffit au dernier
moment que nos efforts soient dépourvus d'en-
semble, pour que les clérieaux remportent en un
quart d'heure un suceès que deux mois d'extrava-
ganees ne leur auraient point fait obtenir.
Nous engageons vivement tous nos amis, même
ceux qui ne sont pas-'.fl^e'mbres de l'association, a
ne point s'abandonner a lours inspirations person-
nelles, mais a venir au lieu de la réunion, commu-
niquer leurs idéés, et prendre connaissance des dé-
cisions que la majorité des électeurs libéraux eroira
devoir adopter.
les Irojs caadidats libéraux..
II est encore des électeurs, qui ne se rendent pas
exactement compte de fimportance extréme qu'il y
a, voter pour les trois candidats de la liste de
l'Association; nous ne saurions assez insister sur ce
point, car la tiédeur de queiques-uns, l'indifférence
de quelques autres, enfin de misérables preoccu
pations personnelles, ont plus d'une ibis affaibli Ie
suceès ou fait perdre Ih vicloirealors les regrets
deviennent superflusmieux vaut par un bqau vote
d'ebsemhle prévenir les méeomptes.
Certains libéraux ticdes sous Ie futil prétexte
qu'ils n'ont jamais eu de rapports personnels avec
M. Vanden Boogaerde ou avéc M. de Florisonne,
paraissaiént d'abord disposés a omettre le oom de
ces candidats pour n'inscrire sur leur bulletin que
le seul nom de M. Vandenpeereboom d'autres se
proposaient de mettre deux noms seulement. Nous
sommes heureux de constater de suite que presque
tous sont revenus de cette idéé, d aiilcurs inexpli
cable. Nous n'ëcrivons plus que pour un nombre
restreint delecteurs, qui n'ont pas assez médité
l'inconséquence du vote qu'ils ont projeté.
Etes-vou's,hommepolitique,quiprenanlplaIsirale-
tude des questions sociaies, êtes-vous parvenu k vous
convaincre de la supériorite des doctrines modernes
sur les incroyables erreurs des siècles passés?
Etes-vous de votre temps et de votre pays, prêt k
défendre nos fibres institutions eontre les infatiga-
bles champions des anciens abus? Vous voulez done
assurer k ces doctrines et a ces institutions le res
pect et la predominance qui leur reviennent de
droit! Vous'voulez conserver a ia iibéraie Belgi
que la place glorieusequelle a eoaquise parmi les
nations civilisées. Eh bienvous ne sauriez attein-
dre votre but qu'en aidant a composer la Cbambre,
d'hommes dévoués au libéralisme. Tout vote ac-
cordé a un soutien du vieux régime seraitnne incon-
séquence, une contradiction, une aberration.
Arrière done les calculs sur le plus ou moins de
relations avec tel ou tel candidal arrière les res-
sentiments personnels que chacun de nous soit
vraiment libéral et soutienne le drapeau en votant
p'our les trois candidats décidés Adëfendre nos prin
cipes.
Ne voter que pour un ou pour deux noms, ce se
rail poser un acte absurde reposant surdes conside
rations mesquines. Non, aucun électeur sérieux ne
se décidera k jouer un röle aussi triste que peu
avouable. A ceux qui, saris chercher a approfondir
les questions politiques, se bornent a apprécier les
immenses services rendus par M. le ministre Van
denpeereboom, ses éminentes qualités et qui pour
ces raisons sont décidés a le soutenir eontre ses
obscurs compétiteurs nous dirons; vous voulez con
server M. Vandenpeereboom non-seulement corntne
représentant, mais encore corntne ministre, et ie
mettre 4 même de continuer a rép mdre sur i'arron-
dissement les bienfaits de toute.nature.
Eh bienil ne suffirait pas pour atteindre ee ré-
sullat de voter pour M. Vandenpeereboom seul, la
logique vous ordomie au contraire devoter en outre
pour ses deux collègues, MM. Vanden Boogaerde et
de Florissone. Car si vous iaissiez un ou deux noms
en blane, vous enieveriez a votre propre vote toute
son importance faciiitant ainsi l'entréë des adver
saires de M. Vandenpeereboom 4 la Cbambre des
représentants, vous l'exposeriez a devoir jlëposer
son portefeuille de ministre. Or, quels sont les
électeurs bien pensants de l'arrondissementd'Ypres
qui voutiraient contribuer a pareil résultat?
Qu'on ie sache bien, les trois candidats libéraux
sont solidairesentr'eux du suceès de la cause l'ap-
pui enlevé a i'un affaiblit l'autre. Ne pas voter pour
M. de Florissone ou pour M. Vanden Boogaerde,
e'est ne pas voter pour le ministre de l'iutérieur.
C'est par voie de consequence eniever a uotre arron
dissement lui-même, la haute place qu'il a eonquise
dans la Belgique. L'unité, l'epembie dans ie vote,
voila ce que ia logique réclame de chaque électeur.
La iiberié et le privilege.
Électeurs!
Le scrutin est ouvert, ia" discussion est fermée!
Que va-t-il' sörtir de cette urne mystérieuse dres-
sée demain dans le. pays entier?
Votre propre clestinée, l'avenir de tout ce que vous
avez de plus eher au monde, le sort de tous vos in
téréts de citoyens libres et intelligents.
Que d'autres cherchent a exploitervos croyances
religieuses pour arracher a vos terreurs ce que vo
tre raison calme et rétlécbie leur refuserait sans
doute. Les libéraux dédaignent ces procédés gros
siers, empreints de ce profond mépris de la dignité
llumainequi caraetérise les hommes du passé. C'est
4 votre raison, et a votre raison seuleque nous nous
adressonsN'oubiiez pas,c'est nous qui vous le rappe
lons, que vous êtes des juges et que s'il vous arri
val de subir le joug indigne que i'on veut imposer
k votre conscience,"vous auriez manqué 4 tous vos
devoirs. Votez eontre nous, soit, mais que votre
vote soit {'expression d'une volonté sincère et reflé-
chie. Votez eontre nous, mais votez librement,
corvupe il cmvierit des citoyens fiers de leurs
droits et pénétrés de leurs devoirs.
Un dernier mot cependant.
Libéraux et catholiques, qu'est-ce qui nous di-
vise?
La liberie, rien que la liberté.
Nous, les libéraux, nous voulons la liberté pour
tous les citoyens, sans exception de croyances ou
d'opinions religieuses. Nous entendons que la reli
gion cat hoiique, de même que loutes les autres re
ligions pratiquées dans le pays, jouissent de cette
liberté, sans limites, sans entraves.
Mais lèparti qui se dit catholiqae et qui n'est que
le parii du privilege, n'entend pas les choses de
cette facon, duns Ie magaifique présent que nous a
fait la Constitution, ii veut; sous le masque de la
religion, s'emparer de la part du lion et ne laisser
aux autres',que les mielies. II ne se contente pas do
la liberté, il veut quelque chose de plus le privi
lege.
Et ee que nous disons, nous Se prouvons.
Si l'on écarté les questions seeoudaires, on tronve
au fond de nos iuttes politiques deux grands inté
réts en débats renseignemeat, les fondalions.
Quel système soutieunent les libéraux dans Ia
question de i'enseignemenl? La Constitution, di~
sent-ils, a dëcrété la liberté de l'enseignementjC'est-
a-dire que tout ciloyen a ie droit d'enseigner, d'ou-
vrir une ëcoie, sans être soumis a aucune surveil
lance de quelque part quelle vienne. Le elergó 4
usé largement de cette liberté; son enseigneincnt
est órganisé aujourd'hui depuis l'école primaire jus-
qu'a l'université. Sur ce vaste enseignemént, l'Eiat
n'a absolument aucune action, n'exerde aucune sur
veillance. Ainsi Je veut ia liberie et s'il arrivait
qu'uu jour un gouvernement soa'geat a mettre Ia
main sur I'enseignemenl libre, libéraux c' eaihoh-
liques se réuniraient, eomme en 1830, pour chasser
ce gouvernement.
A cóté de l'enseignement libre, l'Etat en a orga
nise un autre au compte du budget, c'est-a-dire
avec i'argent de tous les contribuables catholiques,
protestants, juifs, etc. Or, il arrive que le ciergé,
qui n'accepterait 4 aucun prix l'intervention de
lEtat dans son onseignement, pretend, lui, interve-
nir k aire d'autorité dans i'enseignemenl public et,
de fait, il y intervient aujourd'hui, suiTout daus les
écoles primaires, d'une manière' prépondérante. Eh
bien, les libéraux disent au clergé vous n'avez pas
Ie droit d'intervenir dans 1 enseignement de l'Etat,
pas pias vous catholiques, que les juifs ou les pro
testants. Si vous craignez qué l'enseignement
donné a l'enfance ne soit pas sutfisamment reü-
gieax, donnez-Ie vous-même', vous catholiques,dans
vos égiises; vous, protestants dans vos temples;
vous, juifs, dans vos synagogues.
Liberté absolue pour eux-meme's, droit de sarveil-
ler la liberté des autres, c'est-a-dire priviiége, telle
est la doctrine du parti catholique en matière d'en-
seignement.
En matière de fondalions, ce sont des mêmes pre
tentions sous une autre forme.
En vertu de la Constitution, les ckoyens beiges
ont le droit de fonder des associations religieuses,
politiques, phiiosophiques ou telles autres que bon
leur sembie. Les catholiques n'ont pas manqué d'u-
ser de ce droit en t ren te années de temps, le pays
a été couvert de convents, c'était leur droit, il n'y
a rien 4 y redire; mais voila qu'aujourd'hui ce droit
ne leur suffit pas, il leur fa ut quelque chose deplus,
la liberté de fonder c'est-a-dire, de créèr des éta-
blissements de main-morte doués decapacilé civile,
de la capacité de recevoir surlout, en un mot, les
anciens convents du temps passé.-
Que réponderrt les libéraux?
lis fan; observer qi cette l berlé de fonder n'est.
écrite nuiio papt dans la Constitution que la fa
culty de créer des ëtabiissements d'une absolue né-
-v.:-;
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