L'OPINION, Journal d'Ypres. cessité et que l'étendre de simples couvents pré- senteront de graves dangers pour l'avenir. En accordant la personnification civile des couvents, on se verrait dans 1'obligation, a moins de créer un privilege en faveur des catholiques seulement, de 1'accorder a une foule d'autres associations présen- tant lc mème degré d'utilité et que c'est la une voie pleine de périls. Yivez comme nous, disent-ils k leurs adversaires de Ia liberté mère, de la Iiberté constitutionnelle; voire liberté de fonder n'estqu'une liberté de contrebandequi flaire de loin le privilege, nous n'en voulons pas. Electeurs, vous le voyez ce n'est pas une ques tion reli^ieuse qui nous divise en libéraux et catho liques, c'est une question exclusivement politique. On peut être excellent catholique etpenser que i'en- seignement religieux serait mieux donné dans l'é- glise que dans l'école. On peut être excellent ca tholique et croire que la religion n'a pas besoin de la main morte pour vivre et prospérer dans notre pays. Pourquoi, cependant, nous accuse-t-on d'etre les ennemis de la religion? C'est que nos adversai res, qui connaissent notre profond attachement a la foi catholique, espèrent quenjetant ainsile trou ble dans vos consciences et en vous poussant la lutte au nom de la religion en danger, ils vous em- pêcheront de réfléchir et de peser inurement votre vote. Au lieu de vous éclairer, on cherche vous passionner parce que Ton sail que la passion aveugle etque Ton a peur que vous n'y voyiez clair. Vains effortsLa lumière se fait de toutes parts sur ces indignes menées, le pays fout entier protes tera mardi avec une foudroyante unanimité contre ces hommes pervers qui ont osé porter ,1a main sur la religion pour s'en faire un instrument de domi nation personnelle. Electeurs, vous vous associerez a cette protesta tion. Les hommes de liberté et de progrès comptent sur vous, votre vote de demain leur dira qu'ils n'ont pas espéré en vain de votre dévoüment et surtout de votre indépendance. Le ballottage. Si, comme nous en avons l'assurance, tous ceux qui sont dévoués a M. Alph. Vandenpeereboom, tra- vaillent avec autant d'intelligence que de loyauté et d'énergie au succes de sa candidature nous verrons sortir triomphante du premier scrutin toutela liste libérale: car personne n'en doute le succès complet de M. Vandenpeereboom est inseparable de celui de MM. de Florisonne et Vanden Boogaerde. Cependant l'expërience universelle prouve qu'il est toujours un certain nombre d electeurs, qui ne mettent dans leur vote, ni logique ni unité, prenant des noms sur toutes les listes, au gré de leur ca price ou de leurs inspirations personnelles, sans se rendre cornpte de l'inconséquence de leur procédé, ils produisent dans les élections des perturbations de fout genre et notamment les ballottages. Nos adversaires comptent beaucoup sur cette éven tuali té qu'ils considèrent comme leurseule plan- che de saluttous leurs efforts tendront a sauver du naufrage qui les menace tous les trois, l'un ou l'autre de leurs candidats, peu importe lequel fut-ce l'incroyable candidat de Vlamertinghe. Et surtout peu importe commentcar chaque partie de leur victoire diminuera l'éclat de celle que doit rempor- ter le ministre de l'intérieur Aux amis de M. Vandenpeereboom, a tousles bons libéraux d'employer les moyens légaux et hon- nêtes pour échapper a cette manoeuvre Or le seul moyen, c'est de voter et de travailler pour toute la liste libérale. Sujoposons en effet que M. Vandenpee reboom, soit nornmé seul au premier tour de scru tin; le ballottage existerait entre les quatre candidats qui après lui auraient obtenu le plus de voix. Or, si dans ce ballottage MM. Vanden Boogaerde et de Florisonne ayant assez de voix peuvent lutter ensemble contre deux adversaires politiques, leur victoire simultanée sera eertaine, et l'opinion de M. Vandenpeereboom aura triomphé en ia personne de ses collègues. Si au contraire M. de Florisonne ou M. Vanden Boogaerde se trouvait seul ballotté avec trois cléricaux,la lutte serait desplus ardentes et des plus dangereuses: nous serionsexposésüvoir- écarter M. de Florisonne auproflt, de M. du Pare peut- être, ou bien, de voir succomber M. Vanden Boo gaerde au profit de M. Yran Renynghe dont tout le monde est fatigué, y compris le clergé lui-même, qui ne le soutient que comme pis-aller. Supposons maintenant par impossible qu'au pre mier tour un clerical soit nommé avec M. Vanden peereboom Le ballottage s etablirait entre les deux candidats qui, après eux, auraient obtenu le plus de voix si ces deux candidats sont MM. de Florisonne et Van den Boogaerde, il est évident d'abord que nous au- rions dans tous les cas deux représentants libéraux. Ensuite chacun sait que dans la reunion de l'Asso- ciation libérale, oh cette situation fut prévue, M. Vanden Boogaerde disait Pour le cas de bal lottage, fiez-vous a ma loyauté et ma délicatesse politiques. Si, au contraire, M. de Florisonne avait a lutter contre un clérical, aucune manoeuvre légale, hon- nête et autre ne serait épargnée par ses adversaires pour le renverser, il n'v aurait plus question de loyauté ni de délicatesse politiques, tous les moyens seraient mis en oeuvre et nous verrions peut-être M. de Florisonne succomber sous les coups d'un clergé ivre delection, de ballottage et de mande ments. C'est ce que nous devons prévenir, el comme nous le disions,le saul moyen consiste a porter sur tous nos bulletins les trois noms de la liste libérale. M. Van ïlenyiiglte n'a plus de chance... Nous apprenons de divers cötés a la fois que les efforts des cléricaux se concentrent surtout autour du nom de M. Sartel le plus capable d'ailleurs des candidats de la liste orthodoxe. Ii n'en coüteraitrien aux zélés d'Ypres et des communes avoisinantes de voir tomber M. Van Renynghe, pour lequel ils pro- fessent une fort médiocre estime ils en veulent toujours ce candidat hybride qui a deux fois dé- serté leur cause, en abandonnant M. Jules Malou, dans l'intérêt de sa propre conservation de son cöté,Monseigneur l'évêque ne ressent pas lui-même une profonde sympathie pour M. Van Renynghe dans la probité politique duquel il n'a plus aucune confianceaussi Monseigneur ne se serait-il pas donné la peine d'écrire un mandement s'il n'avait eu pour but que de soutenir M. Van Renynghe. II en est tout autrement en ce qui concerne M. Sartel, qui veut bien sacrifier sa place de juge pour se mettre corps et ame au service de l'évêque de Bruges en- raison du dévoüment absolu de M. Sartel, les cléricaux ont contracté envers lui, une véritable dette de reconnaissance, qu'ils essaient de lui payer en portant son nom sur leurs listes, de préférence k celui MM. Van Renynghe et du Pare. II devient done peu prés certain queM. Van Re nynghe dont la cause est désertée par la plupart des habitants de Poperinghe et du canton, ne devra plus sacrifier ses hautes capacités aux travaux de la Ghambre. Lorsqu'on a fourni une aussi brillante carrière que celle de M. Van Renynghe, on a le droit de retourner a ses pénates et de se livrer a sa cul ture de houblon et k ses fours a briques c'est la reconnaissance que les électeurs doivent a eet illus- tredéputé sortant. Tviomphe (les libéraux par les séininaristes. produire au point, de vue religieux. Mais avec tous fes libéraux nous nous félicitons de l'appui que nous y trouvonspourle succès de notre cause, et s'il nous était permis d'adresser aux soldats de Monseigneur unerespectueuse supplique, nous les prierions dere- doubler les efforts la veille et le jour même des élec tions car nous nous avouons incapables de faire au li béralisme autant de bien en six mois, que les sémina- ristes en feront en dix jours grüce k leur concours nous croyons pouvoir afiirmer dès présent que notre victoire sera éclatante nous leur en garde rons une éternelle reconnaissance. L'on nous assure qu'après les élections de juin, le chanoine honoraire, monsignorVande Putte, curé- doyende Poperinghe, et M. Samyn, curé deWervicq seront nommés chevaliers du Saint-Empire Romain, pour avoir promené de ferme en ferme et de village en village, le très-noble et très-puissant vicomte du Pare, et avoir dressé dans l'espace de trois semaines ce gentilhomme frangais aux usages de la politesse llamande. Le curé de Rousbrugghe chargé de donner a M. Van Renynghe des legons d eloquence, et M. De- haene, vicaire k Ypres, qui lui enseignera l'art d'écrire dans les journaux, auront chacun un traite- ment annuel de cent francs, sur la caisse générale du denier de Saint-Pierre. En attendant que l'éducation de M. du Pare, et l'instruction de M. Van Renynghe soientcomplétées, les électeurs sontpriés de nepas arrachcr ces Mes sieurs aux soins intelligents de leurs professeurs. Unarrêtéducommissaire d'arrondissement d'Ypres en date du 22 mai 1863, porte Art. t". Le collége électoral de l'arrondissement d'Ypres est divisé en quatre sections. Art. 2.—La première section, comprenant tous les électeurs de laville d'Ypres, se réunira en la salie bleue (Hötel-dc-Ville). Le nombre des électeurs compris dans cette section s'élève a 528. La deuxième section, comprenant les électeurs des villes et communes de Poperinghe, Reninghelst, Westoutre, Passchen- daele, Zonnebeke et Zillebeke, se réunira au Palais de justice, salie des Pas-perdus. Cette section, eompte 416 électeurs. La troisième section, comprenant les électeurs des villes et communes de Dranoutre, Kemmel, Locre, Messines, Neuve- Eglise,Ploegsteert, Warnêton, Wulverghem, Wytschaete,Rous- brugge-Haringhe, Proven, Watou, Crombeke, Westvleteren, Dickebusch, Vlamertinghe, Voormezeele, etBrielen, se réunira k la salie du rez-de-chaussée k l'Hótel-de-Ville. Cette section comprenant les électeurs des villes et coni- rauncs'dc Wervicq, Ras-Warnêton, Cominos, Hollebeke, Hou- them, Gheluwe, Zantvoorde, Elverdinghc, Bixschote, Boesin- ghe, Oostvleteren, Woesten, Zuydschote, St-Jean, Gheluvelt, Becelaere et Langemarcq, se réunira dans le compartiment des Halles le plus rapproché du bktiment dit le Nieuwwerk. Le nombre des électeurs compris dans cette section s'élève a 589. Correspondancc particnlièrc de L'OPIMON. Ce n'était pas assez d'avoir avili notre sainte reli gion au point d'en faire une machine électorale des- tinée a ébranler la conscience des braves campa- gnardsd'avoir souillé les chaires de vérité par de furibondes déclamations politiquesd'avoir tratné dans la boue de ce monde la robe autrefois si res- pectée du prêtre. L'aveugle fanatisme qui domine MgrMalou lui a inspire une mesure déplorable entre toutes. Le fougueux prélat a cru devoir mêlee a nos luttes tous les séininaristes de son diocèse. Par dé- cision épiscopale les portes du séminaire furent ou- vertes a partir du premier juin, et le noir essaim d'abbés, de sous-diacres et de diacres, avides de votes et de bulletins, Sft répandit, soudain sur nos campagnes, comme une volée d'oiseaux de proie. C'est qui fera le plus grand nombre de victimes, en se servant avec habileté des armes fournies par le fameux manifeste du chef dioeésain Celui-la trouvera lors de sa rentrée les plus belles recom penses. Allez jeunes gens l'ceuyre! Laissez-la vos études théologiques, votre mission est infiniment plus grande aujourd'hui. Vous avez a jeter la discorde dans vos families, dans vos villagesk dé- crier les personnes les plus honorables, a répandre partout le rnensongè et la calomnie n'écoutez pas le cri de votre conscience, car votre évêque a né- gocié avec le ciel le pardon des péchés qu'il vous impose a votre retour il vous accordera le baiser de paix. Avec tous les bons catholiques nous déplorons les funestes consequences que tant de folies doivent Notre situation électorale se complique de plus en plus, mais on peut déjk prévoir, k la disposition des esprits, quels seront k peu prés les résultats de la lutte. J'ai k signaler, cette se- maine, l'intervention du parti catholique1 et k vous faire con- naitre ses projets et ses espérances. D'abord il s'était imagine que la reconciliation des deux fractions divisées de notre libé ralisme ne serait pas possible, et il avait espéré glisser sa liste entre celle des scissionnaires et celle de 1'Association, de manióre a provoquer un ballottage. A ce ballottage il eót voté naturellement pour la liste la la plus tranehée, afin de marquer son opposition au ministère. La récon- cialiation des deux fractions divisées dérangea ces projets, et les catholiques changèrent leurs batteries. Contre les libéraux réunis, il n'y avait point k lutter, mais il était k prévoir que la réconciliation ne satisferait pas tout le monde, et en elTet 1' Union commcrciale résolut d'intervenir en arrêtant une liste que je vous ai transmise déjk, je crois, et sur laquelle sont portés los noms de MM. Fontainas, bourgmestre de BruxellesDartevellenégociant, et Haeckindustriel. M. Fontainas a protesté; il n'entend pas, dit-il, accepter une canditature qui paralt en opposition avec celle de 1'Associa tion; mais V Union com.merci.alc. a néanmoins maintenula can didature du bourgmestre de Bruxelles, qui doit, dit-elle, avoir son siége au Parlement. M. Haeck est sans doute connue de vos lecteurs. C'est un ancien fonctionnaire du département des finances qui a passé sa vie k critiquer l'institution de la Banque nationale, et qui a étó quelque peu obligé de donner sa démis- sion. 11 est sorti du ministère avec un brevet d'invention pour la fabrication des pompes dites bruxelloises qu'il exploite avee beaucoup de succès, et il charme ses loisirs en dévsloppant dans les meetings ses idéés sur l'organisation du crédit com mercial. Quelles idees? me direz-vous. M. Haeck veut que la Banque nationale soit mise au service du commerce, au lieu que le commerce soit k son service. Je ne me charge pas de vous exposer ici son système, cela me mènerait trop loin. Quant a M. Dartevelle, le fondateur et le président del' Umenr Bruxelles, S juin.

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L’Opinion (1863-1873) | 1863 | | pagina 2