L'OPINION, Journal d'Ypres. l'empêehent souvent de reconnaUrc la responsabilitéqui lui ap- pariienl dans la chute da raalheurcux qu'elle punit. bisons donc,ii bas l'échafaud! Car la peine de mort est une violation des droits de la nature humaine. A bas l'échafaud paree qu'il excite toujours en faveur du condamné une pitié universelle, sous laquelle disparatt l'horreur du crime. A bas l'échafaudCar la loi du talion est une loi de ven geance, et a Dieu seul appartient toute vengeance. Que tous eeux qui ont a coeur le bien-èlre de FKümanité, unissent leurs efforts pour amenerla prompte abolition decelte institution barbare; qu'ils ne laissent échapper aucune de ces scènes horribles sans protester; qu'ils travaillent avee ardeur it remplir 1'engagernent qu'ils ont pris devant Dieu et devant les hommes, et la peine de mort disparattra de notre Code, comme elle a déjh disparu depuis plusieurs années de celui de la Tos cane et comme elle vient de disparaltre depuis pen de celui de la Suisse et du Portugal. II. Sous 1c ministère liberal, eet ennemi acharné de la religion catholique, il vient de paraitre au Moni- Leur des arrêtés royaux allopant pour la construc tion, la restauration, etc., des églises et des pres- bytères, une somme totale de 'löi,280 fr. dans la quelle la Flandre occidentale touchera les alloca tions suivantes, accordées savoir Fr. 7,044, au conseil communal d'Harlebeke pour la restauration de la tour et de la flêche de legiise de eette localité. Fr. 4,000, au conseil de fabrique de l'église de St-Bertin, it Poperinghe, pour la construction de la sacristie, autorisée par arrêté royal du 23 juin 4862. Fr. 4,000, au conseil de fabrique de legiise de Saint-Jean, a Poperinghe, pour la restauration au torisée par arrêté royal- du 21 février 4864. Fr. 1,480-68, au conseil de fabrique de legiise Saint-Nicolas, a Dixmude. En ajoutant le total de ces subsides a la somme de 424,418 fr. aliouée par arrêtés royaux du 4 juin, Toil trouve que le ministère libéral accorde dans le courant du seul mois de juin la somme totale de 288,398 fr. póur servir de subsides a la construc tion des églises. Nous ne eesserons pas d'appelerl'attention de nos lecteurs sur les actes de eette nature posés par rad- mi nistration libérale, afin de convaincre tous ceux qui en doutent encore, que les réclames électorales dont notre clergé se fait l'organe en transformant la ehaire de vérité en tribune politique, loin d'etre inspirées par tin véritable amour de la sainte et cha ritable religion du Christ, ne soilt que les cris pas- sionnés de Fesprit de domination et d'intolérance, eontre lequel l'humanité lutte depuis des siècles, et qui se relève audacieusement en Belgique, comme une menace permanente eontre les conquêtes de 4789. Nos lecteurs n'en doutent plus lorsque certains exaltés osaient dire publiquement que l'avènement des libéraux êtait le signal de la destruction des églisesil mentaient effrontément Aü nom dek Sainte-Trinité Nous apprenons qu'au greffe du tribunal deCour- trai, vient d'etre déposé un testament concu it peu prés'en ces termes In den naem der heilige dryvuldigheid. Amen. Ik geve alle mvnc goederen roerende en onroe- rende aen M. C... onderpastoor tot Rousselaere Rousselaere... 4836 (gedekend) Y... Au nom de la Sainte-Trinité. Amen. Je donne tous mes biens meubles et immeubles a M. C... vieaire a Rouiers Roulers... 4856 k (signé) V... A la lecture successive des actes de ce genre, qui ne cessent de se reproduire en Belgique sous tout és les formes, l'on se demande ce qui étonne le plus de l'audacede nosprêtrcs, ou de l'aveuglement de nos populations qui ne voient dans eux que les amis de la familie, et les représentants de Dieu sur la terre. M"e V... était une vieillc et pieuse personne qui avait placé toute sa confiance entre les mains du clergé la visite d'un curé, d'un vieaire et même d'un séminariste était it ses yeux aussi honorable que salulaire,t'ous ces représentants de Dieu lui pa- raissaient être ses saints dont le fauteuil est depuis longtemps préparé dans le paradis, et qui ont le pouvoir d'y faire admettre moyennant un testament leurs amis, et connaissances de plus les sermons de charité avaient convaincu la bonne filie, que pour avoir dans le ciel une lourde cottronne de blanches fleurs et une place de haute distinction, l'on doit quitter les biens de laterreet dépouiller ses parents y en eüt-il depauvres parmi euxde toutes leurs legitimes espéranees. Entre personnes qni ont le coeur bien placé, l'af- tinitédusang engendre des relations de devourment et d'affections réciproques; lorsqu'un membre de la familie est poursuivi par le malheur, les autres se coalisent pour lui apporter chaeun sa part de conso lations Mais il en est autrementchez les personnes vraiment pieuses et devotes que le clergé peut for mer a sa facon pour celles-ci Faction la plus mé- ritoire consiste a retirer a sa familie les biens que l'on y a soi-mêrne recueillis. Un testament dans le genre de la demoiselle Y... est une oeuvre' pieuse et salutaire, tandis qu'anx yeux des honnêtes gens, ce n'est qu'une criante injustice Gertes, si nos dévotes ont, au point de vue des testaments, des appréciations que la justice re pousse, elles ne peuvent les puiser que dans leurs fréquents rapports avec nos fanatiques, qui trou- vent parfaitement leur compte dans la corruption des idéés cliez leurs clientes. Au nom de la Sainte-Trinité je dëshérite mes parents! N'y a-t-il pas dans .ces paroles un monstrueux ac- couplement de religion et de sacrilege Quoi, vous invoquez la Sainte-Trinité, le Dieu qui institua la familie, vous l'invoquez pour sanctionner de ces actes ou la familie est foulée aux pieds, et oü la con science publique ne trouve que dégout. Pourquoi mêler le nom de Dieu a toutes ces turpides? S'il est tant de prêtres qui s'en vont prêcher la pauvrcté évangéliquè a l'usage des simples, tandis qü'ils ac- ceptent pour eux-mêmes les testaments qui spolient les families, le seandale est assez grand par lui- même sans qu'il soit besoin de Faccoinplir au nom dtj la Sainte-Trinité N'est-ce pas un affreux sacrilege que de faire de Dieu le complice, oü la cause de tant d'actes de spo liation? "L'on ne saurait stigmatiser assez sévère"- ment la conduite du clergé tant régulier que sécu lier, ce légataire perpétuel que Ton rencontre au chevet de tous les malades, dans les dispositions de tous les testaments. Ayeö ce saint empressement qui distingue les mi- ministres du pauvre enfant de Bethléem M. C... s'est immédiatement fait envoyer en possession du magot... au nom de la Sainte-Trinité!... II parait cependant que la familie de 'M"° V... ne se laissera pas plumer sans crier Peuples instruisez-vous Lundi dernier a eu lieu chez M. le doyen d'Ypres une nouvelle réunion politique a laquelle assistait, au milieu d'un grand nombre d'ecclésiastiques, l'un des malheureux du 9 juin. Le noble seigneur était accompagné d'un certain courtier electoral, non moins noble que lui-même, et de plus, fort... célèbre dans l'arrondissement de Dixmude. En attendant que le moment soit venu de trans former le courtier en conseiller provincial et de do- ter l'arrondissement d'Ypres d'un nouveau grand homme, ces messieurs s'organisent; ils distribuent des recompenses aux plus zélés, des encourage ments aux tièdes. On assure que, parmi les objets les plus estimés dont il ait été fait don dans eette réunion, se trouvait la clarinette de Mitouflet... Ouf Corresjiondance parlïculière de L'OFIMÖI. Bruxelles,'3 juillet. Un débat d'ane vivacité extréme s'est élevé h la seconde Chambre des Etats-Généraux des Pays-Bas, a l'occasion de la presentation des traités conclus entre le gouvernement néer- landais et le nötre pour le règlement des prises d'eau de la Mouse et pour le rachat du péage del'Eseaut. Dans nos Cham- bres, l'adoption de ces projets de loi n'a soullert aueune diffl- culté on s'est bornéit féliciterM.le ministredes affairesétran- gères, aussi timidement que possible, afin de ne pas trop effarouehcr nos voisins et de ne pas leur ouvrir les yeux sur les incalculables avantages qu'ils nous assurent. Après ees com pliments, le vote a eu lieu it l'unanimité dans nos deux Chara des; A J.a llaye, forage a éclaté avee une violence extréme, et l'opposition s'est surtout attaehée h faire rejeter la conven tion relative aux prises d'eau de la Meusc. Je vais vous dire en deux mots pourquoi, c'est qu'il n'y avait guère h mordre ii la convention relative au rachat du péage de l'Ëscaut. En effet toutes les puissances maritimes intéressées dans la question, en tête dcsquolies marchent l'Angleterre, la France, la Prusse et les Etals-L'nis, ayant adhéré it la capitalisation et au rachat sur les bases proposócs par notre gouvernement et acceptées par le gouvernement hollandais, la seconde Ghambre aurait jeté ce dernier dans des complications interminables si elle avait repoussé le traité. Notre gouvernement, lui, eöt été fort it l'aiso il se 'serait borne it cesser de faire lc remboursement it la llollande. Qu'en serait-il résulté Est-ce que la llollande aurait pu fermer rombouchure de FEscaut el barrerlo passage it coups de canontoutes les puissances maritimes des Deux- Mondés? C'èst évidemment paree qu'il était impossible de songer a faire repousser le traité concernant l'Ëscaut, quo l'opposition s'est rejetée sur la convention des prises d'eau de la Meuse. II fout se rappeler, it ce propos, qu'it l'ouverture de la session législative de 186-1, le P.oi avait annoncé -i nos Chambres que son gouvernement venait de conclure, avec le gouvernement des Pays-Bas, une convention qui metlrait fin aux dernières difficultés existant entre les deux pays. II parait que nousavions fait tant de saignóes it la Meuse pour la relier it FEscautet pour les travaux d'irrigations de la Campine, qu'it Maestricht les IIol- landais n'avaient plus d'eau et que la navigation devenait pour eux très-diflieilc. Par la convention conclue it eette époque, la llollande s'engageait it payer 100,00011. en cinqans (c'est-ii- dire pas plus qu'elle n'avait toujours payé) pour améliorer la Meuse, tandis que la Belgique devait y consacrer 400,000 fl. Or, a son arrivée au pouvoir, le cabinet hollandais actual re- fusa de défendre devant la seconde Chambre eette convention qui avait été conclue par le cabinet précédent, en donnant ii entendre qu'il en obtiendrait une autre plus favorable de notre gouvernement. II en résulta tout simplement que le cabinet hollandais fat traité avec une extréme duretó dans nos cham bres et qu'il eüt toute la peine du monde de rouvrir les négo- ciations avec notre gouvernement. Bref, au lieu d'obtenir des conditions plus favorables, on lui en imposa de plus dures en core auxquelles il dut souscrire. Aussi ne s'est-il trouvé dans la seconde Chambre que 36 voix sur Go pour approuver la nouvelle convention, et on n'a guère pu constituer une ma- jorité qu'en demandant aux opposants «s'il voulaieut laguerre avec la Belgique. Le débat, élevé it ee diapason, a dégénéré en personnalités; des provocations en duel ont été échangées, la séance a été suspendue pendant un quart-d'heure et M. le président a dü engager les orateurs it se modórer par res pect pour eux-même et pour la dignité de la Chambre. Ce qu'il y a de plus clair Ia dedans, c'est que notre diplomatie a rem- porté un éclatant succès. Reste it savoir maiatenant si la pre mière Chambre des Etats-Généraux ratiliera par son vote l'adop tion des traités, mais cela ne parait guère douteux, car el!« n'oserait pas renverser le ministère sur une question aussi importante. lrrité des cancans de la presse catholiquc, YEclw du Parle ment fait enfin connaitre que nos ministres n'ont pas la moin- dre intention de se retirer, au contraire. MM.Frère etTesch, dit-il, n'ont confié h personne lc secret de leur fatigue et de leurs désenchantements, et M. le ministro des affaires étran- gères, auquel la Belgique est redevable, entre autres services, de raffranohissement de FEscant, ne songe pas plus que ses eollógues it la retraite. C'est ce que je n'ai cessé de vous dire depuis le lendemain des élections. Aussi la presse catholique commence-t-elle it comprendre la situation et a s'y résigner. Pour toute consolation,elle en est venue h demander une trève. Quelle trève, et qu'est-ce it dire Que le ministère resterait au pouvoir avecle consentement de l'opposition, mais it condition qu'il ne fasse plus rien? Cela est absurde. II n'y aurait de trève possible que sous un ministère présidépar M. II. de Brouckere, et il n'oserait accepter la mission de former un ca binet mixte, car ce cabinet serait renversé au premier vote po litique. Quant it M. Frère-Orban, son programme est connu de puis d 847 et se résumé en trois mots secularisation de ia bienfaisance, de Fenseignément et du temporel des cultes. II a aujourd'hui la conviction qtt'il n'y a que sur ce terrain qu'il soit possible de rallier l'opinion libérale toute entière, otje crois pouvoir vous garantir qu'il ne lui fournira plus aueun prétexte pour se diviser, car la majorité est devenue tellement minime que toute division serait fatale et doit être paf conséquent évitée a tout pnx. L'opposition criera haut sans doute, et si haut peut-être que ses lamentations pourraient bien émou- voir le P.oi, mais je ne vois pas en quoi cela modifierait. la si tuation. En effet, supposez que le Roi voulüt bien entendre parler de trève. II faudrait, avant tout, qu'il trouvat un minis tère catholique qui consentit h dissoudre les deux Chambres. Oit estce ministère? Je défie la presse catholique de le nom- mer. II n'y a plus sur les bancs de la droite que deux ministres sérieux possibles MM. de Decker et Vilain XII1I. Or, ni M. de Decker ni M. Vilain XIIII ne consentiraient a faire partie d'une administration qui aurait pour mission impérieuse de dissoudre les deitx Chambres. Done, pas de trève ii faudra se laisser trainer, si l'on ne veut pas marcher. On a constaté ici avee une véritable honte que l'échafaud se dressait précisément sur une des places d'Ypres le jour oit 1a presse de toutes les nuances publiait le rapport dé la Cham bre portugaise qui conclut h l'abolition de la peine de mort. Quoi! disait-on, dans ce pays le plus libéral de l'Europe, oil se débattent depuis plusieurs années toutes les questions so- ciales, dans eette Belgique qui semble destinée it devenir la tribune de l'humanité, on veut persister h appliquerdes peines ■irréme'diables prononcées par une justice dont la fttillibüité a été tant de fois constatée On coupe des têtes en place publique le jour même oü un petit pays perdu,qui nous suit deux siècles de distance dans la voie de la civilisation, renverse l'échafaud? C'est M. Ie procureur général de Bavay qui veut maintenir la peine de mort, et cela, dit-il, pour l'exemple. Pour l'exemplelorsque, dans un cours donné a l'université libre de Bruxelles par M. Rousselle, onrapporte qu'un jour, sur la place de l'Hötel-de-Ville, tandis que trois condamnés htnort montaient Èt l'échafaud, une femme, accroupie sur les marches d'un escalier, se dressait le couteau it la main pour un motif futile et plongeait ce couteau dans la poitrine d'un des au tres spectateurs; lorsqu'on a vu les frères Boucher assister it l'exécution de Coeck et Goethalslorsqu'on voit Kas- telyn sur la route d'Ypres fumer paisiblement sa pipe et dire Est-ce qu'on n'arrivera pas bientöt? Ca m'ennuie de voyager en chemin de fer Peu importe pour M. de Bavay. Partout oü il y a bande, il lui faut un chef, el la tête de ee" chef, il entend "qu'elle foule sous le triangle sanglant! En vain dirait-on qu'il n'y avait pas de chef dans la bande-rouge, que kastelyn n'avait pas dirigé toutes les expéditions il fallait un chef it M. de Bavay, il lui fallaitune tête. Kastelyn n'était pas le chef de la bande'-rouge, mais M. de Bavay a eu sa tête la justice humaine est satis- faite Le Boi avait statué, comme toujours, sur l'avis conforme de M. le procureur-général et de M. le ministro de la justice. C'est dire que M. Forgeur aura beau faire au Sénatla peine de mort sera maintenue dans notre nouveau Codq pénal L'état de santé du Roi continue li être des plus satisfaisants, mais le due de Brabant n'est pas entièrement guéri. 11 vient do rentrer it Bruxelles après une absence de cinq mois,et M1"* la duehesse de Brabant est partie pour l'Autriehe oü elle séjoup- nera quelque lentps. Les médeeins du prince héréditaire es» «ngrm'-j—

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L’Opinion (1863-1873) | 1863 | | pagina 2